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Grandes conférences Lundi 26 septembre 19h30 Centre de Congrès Le Manège Soirée d’ouverture Entrée libre présentée par Rémy KERTÉNIAN Le faux dans l’art Oeuvres créées dans une intention frauduleuse, à l’inverse de la copie, les faux existent depuis l’Antiquité. Les marchands grecs en inondaient Rome… A l’époque médiévale le trafic de reliques ou de faux documents se multiplie… A la Renaissance le développement du marché de l’art ne fera qu’accroitre la tendance. Pensons au divin, mais très cupide Michel-Ange, qui vendit de faux antiques au cardinal Riaro… Historien de l’art Dès lors certains faussaires deviendront célèbres comme Wolfgang Küffner ou Giovanni Bastiani… Au XXe siècle le mouvement s’accélèrera et les scandales seront nombreux… On pense aux faux Van Gogh d’Émile Schuffenecker ou au génial David Stein, à Han Van Meegeren, Wolfgang Beltracchi, Mark A. Landis, Elmyr de Hory, Guy Ribes… Tout récemment encore, les soupçons planant sur une œuvre de Cranach et appartenant à la prestigieuse collection des princes de Liechtenstein ont fait la Une de la presse spécialisée… L’histoire du faux est donc bien l’une des composantes, certes marginale, de l’Histoire de l’art. Emma Cornélie Wyatt de Vivefay, Sainte Anne et la Vierge de Léonard de Vinci, en 1855, détail, ©Collection musée des Beaux-arts de Chambéry, Cliché : Anne Buttin. 3 ▲ Grandes conférences suite Grandes conférences La peinture anglaise Lundi 10 octobre 19h30 Lundi 17 octobre 19h30 Lundi 7 novembre 19h30 Théâtre Charles Dullin Théâtre Charles Dullin Théâtre Charles Dullin Christine BOUSQUET Serge LEGAT Serge LEGAT Maître de conférences à l’université François Rabelais de Tours Conférencier des Musées nationaux. Professeur à l’école d’architecture de Paris Val-de-Seine Conférencier des Musées nationaux. Professeur à l’école d’architecture de Paris Val-de-Seine Les Tudors, William Hogarth, une famille bien turbulente ! et les prémices de la peinture en Grande Bretagne Richesse et diversité de l’art du portrait anglais Henry VIII et Elisabeth Ière sont deux noms immédiatement liés à la dynastie Tudor qui occupe le pouvoir en Angleterre entre 1485 et 1603. Il faut en convenir, la production picturale du Moyen Âge anglais est maigre. Mais au XVIème siècle, l’aristocratie britannique prisait fort la peinture mythologique et la peinture d’histoire en général. Quel peintre trouver en Angleterre qui pût alors satisfaire ce goût ? Marie la sanglante, Anne Boleyn furent aussi les héroïnes de ce grand siècle fascinant de la Renaissance anglaise. La guerre et les conflits familiaux et religieux accompagnent le formidable essor de l ‘Angleterre dans le domaine culturel et diplomatique ; Holbein, Joos van Cleve, Shakespeare, l’aventure océane, la chapelle de King’s College de Cambridge sont quelques-uns des fleurons de l’époque Tudor que nous allons parcourir ensemble. 4 Lucas de Heere, 1570-1575, La famille d’Henri VIII ou Allégorie de la dynastie des Tudors Sous Henry VIII, Hans Holbein le Jeune sera le peintre de la cour et de la monarchie, et sous Charles Ier, après Rubens, ce sera Van Dyck qui donnera au portrait, le domaine le plus apprécié du public anglais, ses premières traditions de grâce et de distinction. Peintre officiel de Cromwell, Peter Lely réussira à garder sa place et son prestige lors du règne de Charles II. Willima Hogarth, la marchande de crevettes, vers 1740, ©Londres, National Gallery Si William Hogarth est le prophète de l’ Ancienne Loi, Joshua Reynolds (1723-1792) imprime à la peinture anglaise une profonde et radicale réformation. Reynolds est le maître du grand style alliant le portrait à la peinture d’histoire. D’où les honneurs : en 1768, lorsqu’est créée la Royal Academy, il est naturel et logique qu’on lui en offre la présidence. Héritier de la magie picturale de Van Dyck, il peint ses modèles sur fond paysager associant la figure humaine à la nature. A sa suite, George Romney, Henry Raeburn ou Thomas Lawrence, du XVIIIe et XIXe siècles, feront évoluer l’école du portrait anglais. L’Angleterre deviendra alors la référence d’un art où élégance, distinction, nonchalance et naturel sont les clefs d’une nouvelle approche de la représentation de l’homme, de la femme et de l’enfant, souvent associés dans les « tableaux de conversation ». Thomas Gainsborough (1727-1788) peint la nature et les hommes sans souci des règles formelles. Son talent de portraitiste est exceptionnel et dénote un riche et réel tempérament romantique. Par ailleurs, sa sensibilité au paysage fait de lui un des fondateurs de l’école britannique de cet art dont les anglais seront les maîtres au début du XIXe siècle. Thomas Gainsborough, (1727-1788), The Blue Boy, Huile sur toile (détail), vers 1770. © Bibliothèque Huntington, San Marino (États-Unis). Lundi 14 novembre 19h30 Lundi 21 novembre 19h30 Lundi 28 novembre 19h30 Centre de Congrès Le Manège Théâtre Charles Dullin Théâtre Charles Dullin Christian LOUBET Ulrike KASPER Catherine de BUZON Historien d’art Docteur en histoire de l’art Historienne de l’art Turner et Constable : Les Préraphaélites La métamorphose du corps chez Francis Bacon ou... quand la nostalgie devient l’attraction de l’infini William Turner (1775-1851) se fit attacher au mât d’un navire dans la tempête pour éprouver les sensations qui allaient nourrir sa peinture. Au-delà de l’influence du Lorrain et de l’analyse subtile de son contemporain Constable, Turner développe une liberté de facture impressionniste avant la lettre. Se projetant dans le motif fluide, il inscrit sa « marque » dans les éléments d’un cosmos en fusion. Il projette en outre son obsession dans un trouble miroir. Fasciné par le mirage d’une mer que le soleil embrase, Turner cherche peut-être à rejoindre sa mère folle, à travers un monde aquatique et matriciel. et Lucian Freud MODERNITÉ Par leurs techniques expressionnistes, Francis Bacon et Lucian Freud dévoilent le corps comme un terrain de bataille. C’est au sein du mouvement littéraire et architectural, le Gothic Revival, que les peintres préraphaélites vont au début se reconnaître. La violence du geste et la texture picturale intense exposent le corps non seulement dans sa nudité physique, mais aussi psychique. Le nu transformé en matière-chair devient sacrifice. Ces deux grands artistes ne s’inscrivent-ils pas dans une longue tradition picturale qui va du Moyen Âge tardif d’un Matthias Grünewald via le symbolisme d’un Edvard Munch annonçant l’expressionisme ? En traduisant le flux du temps dans l’explosion des atomes colorés, il perturbe alors notre perception : pris dans l’œil du cyclone, le spectateur plonge à son tour dans le maelström. Cette prise de position des peintres contre les conventions de la peinture académique anglaise mais aussi contre les apports de la Renaissance se dotera ainsi de sujets et d’un style en accord avec ce passé « d‘avant Raphaël ». Accompagnés par le théoricien Ruskin, les « frères préraphaélites » inventeront une peinture à la fois archaïque, naturaliste, symboliste, poétique, littéraire ; paradoxe surprenant d’une modernité qui emprunte les chemins de la nostalgie pour être. Lucian Freud, (1922-2011), Francis Bacon, 1952 © Tate Gallery John Everett Millais, (1829-1896), Ophelia, 1851 ©Tate Britain (Londres) Grandes conférences suite 5 ▲ Joseph Mallord William Turner, (1775-1851), L’Incendie de la Chambre des Lords et des Communes, Huile sur toile (détail), 1835. © Philadelphia Museum of Art, (États-Unis) Dans cette Angleterre du XIXe siècle où la photographie, l’industrialisation, les révélations de Darwin troublent les consciences, voilà que le monde médiéval apparaît, dans une rêverie désordonnée sur le passé, une référence idéale. L’on construit, décore et peint comme au Moyen Âge. Grandes conférences La peinture anglaise Lundi 5 décembre 19h30 Lundi 12 décembre 19h30 Centre de Congrès Le Manège Centre de Congrès Le Manège Michael JAKOB Catherine de BUZON professeur de théorie et histoire du paysage à l’Hepia, Genève et chargé de cours à l’EPFL, Lausanne Historienne de l’art De paysage en paysage, Andy Goldsworthy ou l’éducation du regard ou... l’obstination éphémère des éléments Le XVIIIème siècle est caractérisé en Angleterre notamment par le succès du sublime et du pittoresque. Plasticien et photographe britannique, Andy Goldsworthy a grandi à la campagne et restera marqué par la beauté de la nature et l’influence de l’homme sur l’environnement. Aujourd’hui, il est incontestablement l’un des plus grands artistes du Land Art, créant ses œuvres en plein air avec les matériaux trouvés sur place. Il considère ses compositions comme éphémères, le temps de leur dégradation pouvant varier de quelques secondes (cercles de plumes) à plusieurs années (constructions de pierres). Le temps manifeste l‘âme de la nature : mouvement, changements de lumière, saisons, années… Compositions subtiles dans leur fragilité et la beauté de la palette colorée donnée par les feuilles, les pétales, les plumes, la laine, le bois…. mais aussi des œuvres plus stables, racontant d’autres histoires (les cairns...) ou certaines exigeant un matériel technique important (pierres à extraire de falaises…). Pour ses apparitions dans les galeries ou musées, il rivalise d’ingéniosité pour combiner ses œuvres naturelles avec l’architecture des lieux d’exposition, réponse difficile aux exigences de l’œuvre faite, a priori, pour “résonner” avec la nature. Question aussi, ici posée, de la place des oeuvres du Land-Art dans le monde de l’art : musée, fondations, galeries … Alors que le second terme renvoie même étymologiquement au rôle de la peinture, le sublime se base également en partie sur des exempla tirés de tableaux. L’époque se définit donc, à l’enseigne de la correspondance des arts, par le dialogue incessant entre la peinture, l’art des jardins, la théorie des jardins et la théorie esthétique. La conférence tracera l’histoire de ce vaet-vient, y compris dans ses répercussions actuelles. 6 Thomas Gainsborough, (1727-1788), M. and Mme Andrews, 1749 © National Gallery (Londres) Andy Goldsworthy, Spirale de glace Grandes conférences La peinture facétieuse Lundi 9 janvier 19h30 Lundi 16 janvier 19h30 Théâtre Charles Dullin Théâtre Charles Dullin Francesca ALBERTI Francesca ALBERTI Docteur de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Fulbright Visiting Scholar Docteur de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Fulbright Visiting Scholar La joie de rire au Paradis Rire des dieux : les fables burlesques de Tintoret Les plaisirs du rire ne sont pas uniquement réservés au contexte des images profanes, ils débordent également dans la sphère du sacré. Au tournant des XVIe et XVIIe siècles, les transformations, le rabaissement, les travestissements et les détournements subis par l’univers mythologique au sein de la tradition littéraire ont donné lieu à des formes d’amusements figuratifs très hétérogènes. Au-delà des dieux de la tradition païenne qui rient volontiers, et à l’opposé de sa dégradation symbolique, le rire finit contre toute attente par s’infiltrer dans certains rituels religieux, comme le rire pascal, et dans la peinture de dévotion. La conférence redimensionnera la condamnation du rire que l’on considère propre à la peinture de la pensée chrétienne à travers une analyse des tableaux religieux d’Andrea del Sarto, Corrège, Lorenzo Lotto, Pontormo, etc.. Chez Tintoret, en particulier, la réactualisation de la fable antique sous un mode burlesque se fait porteuse d’une nouvelle conception du monde, libre et critique, qui ne peut s’exprimer que par le rire. Elle envisagera les rires et les sourires des habitants de l’empyrée, ainsi que certains détails cocasses, capables parfois de révéler des vérités théologiques. Lorenzo Lotto, Pala di Santo Spirito (détail), 1521, huile sur bois, 287x268cm, Bergame, église de Santo Spirito Tintoret, Vénus, Mars et Vulcain (détail), vers 1548, huile sur toile, 134x190 cm, Munich, Alte Pinakotheke 7 Grandes conférences Les artistes au service de la nature Lundi 23 janvier 19h30 Lundi 30 janvier 19h30 Théâtre Charles Dullin Centre de Congrès Le Manège Thomas SCHLESSER Thomas SCHLESSER Directeur de la Fondation Hartung-Bergman Directeur de la Fondation Hartung-Bergman Art et écologie : Quand l’art devient je t’aime, moi non plus aventure en pleine nature L’art est aujourd’hui communément perçu comme symbole, voire comme accélérateur de la conscience écologique à la faveur d’œuvres engagées pour le vivant et le respect de l’environnement. Mais, depuis le XIXe siècle, quelle place la création a-t-elle véritablement donné à la promotion de la nature et que reste-t-il de l’être humain dans cette nouvelle donne ? On tentera de répondre à cette question en repartant de la peinture de paysage chère aux générations réaliste et impressionniste et en remontant jusqu’aux visions actuelles – l’arte povera, les installations utopistes, le cinéma militant... 8 Théodore Rousseau, (1812-1867), Groupe de chênes, Apremont-Forêt de Fontainebleau , Huile sur toile, 1852. © Musée du Louvre - RMN Depuis les années 1960, un nouveau type de relation dynamique entre la création et la nature s’est développé : celui de la performance sous forme d’aventure. Des plasticiens ont ainsi décrété que des marches en plein désert (Richard Long, Hamish Fulton…), des expéditions parmi les océans (Bas Jan Ader, Pierre Huyghe…) voire des plongées dans les profondeurs de la terre (Abraham Poincheval et Laurent Tixador) étaient des œuvres en soi. Que disent ces « œuvres-aventures », leurs « artistes-aventuriers » et les risques encourus de notre rapport au monde ? On s’aventurera à répondre… Richard Long, Sahara Circle, 1988 Journée L’art rencontre le sacré Le sacré ne recouvre pas tout à fait le même champ que la religion. Le sacré est d’abord ce qui se manifeste à l’homme comme un mystère. C’est la manifestation sensible d’un signe nous indiquant que quelque chose dépasse le sensible. Ce qui se donne à voir renvoie à quelque chose qui demeure invisible. Ce paradoxe inhérent à la notion de sacré permet-il de comprendre l’expérience esthétique ? Notre rapport aux oeuvres d’art a-t-il quoi que ce soit de sacré ? Il semble au contraire que depuis quelque temps nous assistions à une désacralisation de l’art. Les oeuvres d’art ressemblent de plus en plus à des objets ordinaires. En devenant banal et ordinaire, l’art n’a-t-il pas en même temps perdu quelque chose d’essentiel ? Que reste-t-il de sacré dans l’art ? Samedi 19 novembre 2016 Cité des Arts de Chambéry (Ascenseur disponible) 9h - 9h15 : Café d’accueil Andreï Tarkovski, Le Sacrifice, © Swedish Film Institute L’expérience de la transgression : faut-il désacraliser l’art ? par Laurent BACHLER, professeur de philosophie au lycée Vaugelas de Chambéry 9h15 - 10h30 Dans son ouvrage Le Sacré et le profane (1957), Mircéa Eliade définissait le sacré selon deux modalités : selon l’espace et selon le temps. Selon l’espace, c’est une conception du monde qui se forme. Selon le temps, c’est une conception de la vie qui se joue. Nous partirons à la recherche du sacré dans l’art selon ces deux dimensions. Que reste-t-il du sacré dans les arts de l’espace ? C’est la notion d’esthétique relationnelle qui donne peut-être la meilleure idée de ce que peut être un art désacralisé. Que restet-il du sacré dans les arts du temps ? Dans cette dimension temporelle, c’est le cinéma qui déploie de nouvelles formes de sacré. En explorant l’oeuvre du cinéaste Andréï Tarkovski, et notamment son film Le Sacrifice (1984), nous tenterons de renouer avec une certaine forme de sacré dans l’art. Arts de l’espace et arts du temps, ce sont là deux rapports différents de l’art au sacré, deux expériences esthétiques radicales et opposées. Entre perte, subversion et reprise : comment penser l’aura de l’œuvre d’art à l’époque contemporaine ? par Céline BONICCO-DONATO, maître-assistante en philosophie à l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble — Université Grenoble-Alpes 10h45 - 12h L’extension des techniques de reproduction qui rendent les œuvres d’art immédiatement disponibles, le parti pris de plus en plus ludique de nombre de muséographies contemporaines et le caractère déconcertant d’une partie de la production artistique actuelle invitent à prendre au sérieux le constat désabusé que faisait Walter Benjamin dès 1937. En effet, dans L’Oeuvre d’art à l’époque de sa reproductibilité technique, le philosophe allemand considère que la modernité se caractérise, sur le plan esthétique, par une perte d’aura des œuvres d’art, de ce mystérieux halo sacré qui les nimbe. D’objet de culte, l’œuvre d’art devient un simple bien de consommation possédant une valeur d’échange. Son analyse permet d’éclairer à la fois la crise actuelle de l’art et la nécessité dans laquelle il se trouve d’inventer de nouvelles modalités d’ « auratisation ». Si ces dernières relèvent le plus souvent de la fétichisation, ne peut-on cependant envisager que certaines d’entre elles possèdent malgré tout une dimension authentique ? Lecture de textes par Marie-Paule LAGEIX Un débat suivra les conférences. Rafraichissements offerts à la sortie pour prolonger les échanges. 9 Journée de l’art : Naples, fascinante, volcanique et sublime Samedi 28 janvier 2017, centre de congrèS le manège par Fabrice conan, administrateur de la Compagnie Baroque et historien de l’art de 9h15 à 10h45 Naples Antique, Pompéi et Herculanum Née de l’échouage d’une sirène mythique, Naples fut prisée dès l’Antiquité pour son site et son climat, et devint le lieu de villégiature favori des nobles romains. De belles réalisations subsistent dans la ville. Au pied du volcan, Pompéi nous fait entrer dans l’intimité du quotidien romain en 79 de notre ère. de 10h45 à 12h15 Naples Baroque, une ville insurgée Encore dominée par un vice-roi espagnol, la ville imagine un art « proprio » avec des œuvres où force, audace et contrastes attirent l’attention d’une façon incroyable. Violence et séduction dans une ville où la révolte gronde et menace tout autant que le Vésuve. de 13h45 à 15h45 Le temps de la splendeur Devenue royaume indépendant, la ville prend enfin son destin en main et s’étourdit de somptueuses réalisations, palais en ville ou à la campagne comme à Caserte. Un étourdissement de beautés avant que les armées napoléoniennes ne fassent entrer la ville dans une autre époque et ne brisent ce temps de splendeur. Viva Napoli ! Fêtes et musique à Naples au XVIIIe siècle Devenue incontournable lors d’un « Grand Tour », Naples est appréciée des visiteurs pour ses cavalcades, ses fêtes populaires, et surtout sa musique qui est partout. Des grandes messes aux opéras séria ou opéra-bouffe, on se précipite pour écouter les castrats napolitains au charme ambigu. Royaume de cocagne au temps de Farinelli, du San Carlo ! Diffusion d’extraits musicaux 13 mémoire de l’art Les routes de la soie : tisser le luxe Toutes ces conférences ont lieu à l’amphithéâtre de l’Université, rue Marcoz lundi 6 février lundi 13 février lundi 6 mars maximilien durand aurélie Samuel maximilien durand Directeur du Musée des tissus et du Musée des arts décoratifs de Lyon Conservateur, responsable des collections textiles, Musée Guimet Directeur du Musée des tissus et du Musée des arts décoratifs de Lyon De la Chine à Les soieries l’Occident : les « Routes de chinoises Les soieries de l’Empire byzantin : L’expression « Routes de la soie » fut inventée au XIX e siècle par le géographe allemand Ferdinand von Richthofen pour décrire les régions d’Asie centrale que traversaient les caravanes acheminant les denrées les plus précieuses depuis la Chine vers l’Occident. Depuis l’Antiquité, la soie fascine, notamment les Grecs et les Romains, qui avaient baptisés les Chinois du nom de Sères (du latin sericus, soie), « ceux qui font la soie ». Les ateliers de tissage de la soie dans l’Empire romain d’Orient ont seuls fourni le Bassin méditerranéen et l’Europe entre le IVe et le XIIe siècle. Selon la légende chinoise, la soie aurait été découverte par l’impératrice Leizu, épouse du légendaire Empereur Jaune Huangdi (2698-2598 av. J.- C.). Un cocon serait tombé dans sa tasse de thé, se déroulant alors qu’elle tentait de l’en extraire, lui inspirant ainsi l’idée d’ébouillanter les larves pour dérouler le fil de soie sans le briser. Contrôlés par l’administration impériale, ils produisaient des étoffes réservées à l’usage religieux (vêtements liturgiques, ornements de l’église, enveloppes de reliques), de la cour (costumes et ameublement) ou aux relations diplomatiques que les empereurs entretenaient avec les souverains alliés. la soie », un mythe moderne pour une réalité multiple Son succès s’explique certainement par son efficacité : de manière poétique, elle évoque que la soie a toujours été un matériau de luxe, nécessitant des compétences très particulières pour le tissage et faisant l’objet, en fil ou en pièce, d’échanges commerciaux et culturels majeurs. Mais cette expression ne peut, à elle seule, embrasser toute la réalité de ces échanges, que les textiles eux-mêmes nous révèlent. Le travail des archéologues a permis de mettre au jour du matériel qui apporte un enseignement précieux sur l’histoire de l’art du tissage en Chine. Des fouilles ont révélé l’existence de fragments de soie et de cocons datant du 3e millénaire av. JC. le luxe au service de Dieu, de l’empereur et de la diplomatie L’iconographie de ces étoffes, inspirées par l’art de Rome, de la Perse sassanide et des voisins orientaux de l’Empire, exalte l’empereur lui-même ou rappelle la culture gréco-romaine de l’Empire. Le secret de la sériciculture a été jalousement gardé par les Chinois jusqu’à la dynastie Tang (618-907), au cours de laquelle un bombyx mori a été amené clandestinement à Byzance. 14 Soierie de manchette, ©Musée des tissus et du Musée des arts décoratifs de Lyon (inv. MT 26812.11) Paire de bottes, Chine, dynastie Liao (907-1125), tapisserie de soie (kesi) ©Musée Guimet, MA11679 Suaire de mozac, ©Musée des tissus et du Musée des arts décoratifs de Lyon (inv. MT 27386) entre Orient et Occident lundi 13 mars lundi 20 mars lundi 27 mars ariane dor christine descatoire maximilien durand Conservateur du patrimoine, Conservation régionale des monuments historiques de Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées Conservatrice en chef au musée de Cluny Directeur du Musée des tissus et du Musée des arts décoratifs de Lyon Du tiraz au khizânat al-kiswa : la production D’Orient en Occident : La Grande Fabrique soieries italiennes du XII au début d’étoffes d’or, d’argent du XVI siècle et de soie : commandes de textiles en terres d’Islam (VIIe-XVIIIe siècles) Les étoffes ont joué un rôle économique déterminant en terres d’Islam. Les premiers empires de l’Islam héritent de centres de tissage déjà très productifs sur le pourtour méditerranéen et au Proche et MoyenOrient. L’Egypte en particulier était réputée pour sa culture du lin, tandis que la soie provenait majoritairement d’Iran, héritier d’une tradition de sériculture depuis au moins le IIIe siècle de notre ère. Au Moyen Age, les différentes aires géographiques de la grande civilisation islamique développent chacune leurs propres centres et méthodes de production. L’Egypte porte l’institution du tiraz à un niveau de production jusqu’alors inégalé, tandis que le Proche-Orient et l’Espagne musulmane développent également une production de soieries raffinées. e e royales et impériales à Lyon L’Italie a joué un rôle majeur dans les transferts artistiques de la soierie d’Orient en Occident. Lyon s’est imposée, depuis la Régence, comme la capitale internationale, en Occident, de la production de soieries façonnées. La production italienne, amorcée dès le XIIe siècle, connut une large diffusion dans toute l’Europe. La conférence mettra en lumière la diversité des soieries italiennes, leurs principaux centres de fabrication et leur rayonnement. La ville a développé, en effet, la formation des dessinateurs, mais aussi celle des ingénieurs et des tisseurs afin de produire des étoffes de qualité mais aussi de répondre, par les motifs ou l’innovation, aux exigences des cours européennes pour l’habillement et l’ameublement. Elle s’attachera à en décrypter l’iconographie, les influences, les évolutions stylistiques et les liens avec les autres arts, en particulier la peinture. En 1771, Catherine II elle-même, impératrice de toutes les Russies, fait appel à la ville de Lyon pour meubler ses appartements de Saint-Pétersbourg. Les commandes impériales de Napoléon confirmeront l’incontestable suprématie lyonnaise dans le domaine de la soie, encore stimulée, entre 1843 et 1846, par la redécouverte de la Chine et de ses productions. L’avènement des trois grands empires de l’Islam, à l’aube du XVIe siècle, reste une période très favorable pour l’industrie textile. Les manufactures royales instituées à Istanbul, Isfahan ou Kerman, produisent des tapis ou des textiles de très grande qualité. Soierie aux harpies, Espagne, probablement Almeria, début du XIIe siècle ©MFA Boston Bas pontifical, Italie (Luques?), XIIIe - premier tiers du XIVe siècle, Lampas, soie et fils d’or, Paris, Musée de Cluny, C.8604, © RMN n° : Num-Num/04-CL-8604-PROFIL-DROIT Satin blanc, or et soie nuée, à couronnes de marguerites, bouquets de roses, rosaces et fleurs impériales commandé pour la Chambre à coucher de l’appartement de l’Impératrice Marie-Louise au Palais de Versailles ©Musée des tissus et du Musée des arts décoratifs de Lyon (inv. MT 36456.1) 15