Atelier 3 : Innovation, recherche et développement

Transcription

Atelier 3 : Innovation, recherche et développement
Atelier 3 : Innovation, recherche et
développement
Etat des lieux-contexte
La filière agroalimentaire constitue un des fleurons de l’économie du Nord Pas de Calais.
 Le secteur de l’agroalimentaire est le premier employeur de la région : plus de 38 000
personnes, réparties dans quelques 2 800 entreprises. Quatrième région agroalimentaire
française en termes de valeur ajoutée, le Nord-Pas-de-Calais est surtout la première
région exportatrice. La région occupe par ailleurs la cinquième position en termes de
chiffre d’affaires avec 10 milliards d’euros. Il s’agit d’un secteur innovant,
l’agroalimentaire représentant plus de 11% du total des dépenses R&D régionales.
En termes de répartition sectorielle, l’industrie agroalimentaire regroupe toutes les
activités de transformation de produits agricoles, sylvicoles ou de la pêche, « de la
fourche à la fourchette », des Produits Alimentaires Intermédiaires (PAI : ingrédients,
additifs, épices…) aux produits finis.
Le défi majeur de l’innovation en agroalimentaire est de développer et adapter les
procédés de production de manière à nourrir une population en constante augmentation
dans une logique de développement durable. La multiplication des sources
d’approvisionnement et l’optimisation de la valorisation des ressources sont devenues
essentielles. Pour ce qui concerne les produits de la mer par exemple, l’élevage apparaît
comme un complément indispensable à une ressource qui ne cesse de diminuer.
L’aquaculture est en croissance de 7% par an au niveau mondial. Le Nord Pas de Calais
est la cinquième région aquacole de France.
 Structurée à l’échelle régionale grâce à un pôle d’excellence (Agroé), la filière est
également reconnue au niveau national comme moteur performant de l’innovation avec
les deux pôles de compétitivité, Nutrition Santé Longévité (NSL), seul pôle français
assurant par ailleurs l’interface entre les secteurs agroalimentaires et santé, et Aquimer,
seul pôle français spécialisé dans la valorisation des produits aquatiques. Une structure
fédérative de la recherche se met en place au niveau régional pour l’agroalimentaire.
Ces deux pôles de compétitivité ont labellisé 49 projets collaboratifs en 2010
représentant un budget de R&D de 105 millions d’euros.
La région Nord Pas de Calais dispose d’un véritable avantage compétitif sur le secteur
Agro-alimentaire, positionné comme l’une des filières d’avenir au niveau national (comité
stratégique de filière « agroalimentaire et agro-industries ») et répondant aux grands
enjeux sociétaux européens identifiés dans le futur programme de financement de la
recherche et de l’innovation Horizon 2020 (défis sociétaux « santé, changement
1
démographique et bien être », « sécurité alimentaire, agriculture durable
bioéconomie » et « gestion efficace des ressources et matières premières »).
et
Malgré ces points positifs, les dépenses du secteur agroalimentaire restent faibles : de
2001 à 2009, ce secteur a consacré en moyenne 1,5 % par an de sa valeur ajoutée à des
dépenses de R&D. ce faible niveau se retrouve également dans les dépenses de R&D
déclarées au titre du Crédit d'Impôt Recherche (CIR). En 2009, les industries agroalimentaires ne représentaient que 1,26 % du montant total des dépenses déclarées par
l'ensemble des secteurs contre par exemple 14,7 % pour les industries électriques.
Les faibles marges dégagées par les industries agro-alimentaires et une taille insuffisante
sont les principales explications à ce faible investissement en R&D. Or, celle-ci est un
facteur essentiel d'amélioration de la compétitivité, grâce au développement de produits
ou de process innovants qui leur permettent de se différencier, d'améliorer leurs produits
et de gagner de nouvelles parts de marché. L'innovation reste essentiellement le fait des
grandes entreprises, qui peuvent ainsi mettre sur le marché plus de nouveaux produits.
Les industries agro-alimentaires déposent en conséquence peu de brevets (en moyenne,
200 à 250 brevets par an), essentiellement en raison de la méconnaissance des
possibilités de protection de l'innovation (brevetabilité des procédés industriels,
notamment) ; elles privilégient en revanche le développement des marques et des logos.
Dans ce contexte, le développement de la mutualisation ou de l'externalisation de la R&D
ainsi que de l'innovation des PME et TPE du secteur agro-alimentaire, grâce à des centres
ou des instituts techniques et des Sociétés de Recherche sous contrat, constitue un enjeu
majeur.
1. Enjeux sociétaux et de santé publique
Les enjeux pour la filière des Industries Agro-Alimentaires sont les suivants :
 Les enjeux transversaux
- Faire converger les thématiques d’excellence scientifiques et économiques en région
- Améliorer la visibilité et renforcer l’attractivité des filières santé et agroalimentaires
- Maîtriser la réglementation pour accéder aux marchés
 Les enjeux thématiques liés à l’agroalimentaire / alimentation
-
-
-
L’amélioration de l’état de santé de la population en se focalisant notamment sur les
pathologies les plus présentes en région et en mobilisant l’ensemble des solutions
disponibles (traitement, activité physique et meilleure alimentation)
L’allongement de la durée de vie en bonne santé en répondant aux problématiques
liées au vieillissement pathologique de la population
Concilier raréfaction des ressources naturelles (aquatiques par exemple) et besoins
alimentaires croissants en répondant aux impératifs du développement durable
(allégement de la pression sur les ressources naturelles et protection de
l’environnement)
La sécurité alimentaire
2. Tendances technologiques
Alimentation / agroalimentaire :
-
Méthodes alternatives de production ou de culture, procédés de production
« propres », respectueux de l’environnement (réduction des solvants, de la
consommation d’énergie, valorisation des coproduits, réduction des prélèvements sur
2
les ressources naturelles, techniques d’alimentation des animaux d’élevage),
ergonomie, sécurité sanitaire
-
Atouts forts en région avec les plateformes « Nouvelles Vagues » (aquaculture
durable à grande échelle, valorisation des produits et coproduits aquatiques) et
« Purifunction » (procédés d’extraction, séparation et purification d’ingrédients
naturels)
3. Tendances comportementales
Ces tendances identifiées seraient à valider lors des assises en mettant en avant les
questionnements et les propositions qu’elles suscitent pour concrétiser des ambitions
d’innovations.
Nutrition / alimentation :
-
Naturalité des produits
-
Aliments Santé
-
Praticité
-
Sécurité, traçabilité
-
Préservation du goût, plaisir
4. Axes stratégiques potentiels
En vue d’adopter des « spécialisations intelligentes » et au regard des forces régionales, il
semble opportun de concentrer les efforts sur certaines technologies, certains défis ou
marchés spécifiques afin de répondre aux enjeux identifiés.
-
Développer des procédés et des méthodes de sourcing innovants :
a. recours aux co-produits,
b. réduction des solvants,
c. réduction des besoins en eau et en énergie,
d. aquaculture
Pour élaborer des produits alimentaires durables, préserver et optimiser l’utilisation des
ressources naturelles (notamment en participant à un KIC « Food4future – sustainable
supply chain from resources to consumers » ou « Raw materials – sustainable exploration,
extraction, processing, recycling and substitution »)
5. Questionnements
Ces pistes de réflexion répondent-elle à vos attentes et vos besoins en termes d’innovation et
R&D ? :
- Intensifier le soutien à l'innovation dans les secteurs d'avenir et assurer la stabilité du
Crédit d'Impôt Recherche.
3
-
Soutenir les entreprises lors des phases aval de l'innovation, en envisageant la création
d'un Crédit d'Impôt Innovation.
-
Aider les PME à attirer les compétences dont elles ont besoin pour la R&D.
-
Les programmes collaboratifs sont ils un bon véhicule pour l’innovation de la filière ?
Faut-il intensifier l’accompagnement, trouver d’autres sources de financement ? Quelles
sont les actions à mettre en œuvre pour encourager les PME à participer à des
programmes de R&D collaboratifs ? Comment accroître la participation des industries
agro-alimentaires aux programmes ambitieux (projets européens,…) ?
-
Quels sont les outils d’accompagnement et de soutien à l’innovation (ingénierie de
projets et financement) qui, d’après vous, fonctionnent bien ? Quelles seraient les
améliorations à apporter ?
-
Quelles sont les difficultés rencontrées par les industries agro-alimentaires en matière de
protection de la propriété intellectuelle ? Quelles sont les actions et dispositifs à mettre
en place pour accroître leur recours à la protection industrielle ? Comment augmenter le
nombre des brevets déposés et améliorer leur valorisation ?
Les liens entre alimentation et santé et le rôle de l’alimentation dans la prévention de
certaines pathologies de civilisation (obésité, diabète, maladies cardiovasculaires…) sont
de plus en plus étudiés. Ce secteur de la nutrition santé fait l’objet d’une réglementation
de plus en plus stricte (étiquetage, allégations) : Comment améliorer l’acceptabilité
des dossiers d’allégation santé (rapprochement avec les agences,
structuration de la recherche pour un parcours d’excellence… ?)
Les
infrastructures régionales (centres techniques, plates-formes,…) sont-elles
adaptées aux besoins ? Leurs capacités sont-elles suffisantes pour absorber les
demandes ? Sont-elles facilement accessibles aux industriels ?
-
-
4