creps

Transcription

creps
Conseil Economique et Social Régional
de Picardie
Contribution sur le sport en picardie
L’impact du CREPS sur les structures d’accueil
et d’hébergement. Vers une meilleure
complémentarité de l’offre sportive régionale ?
Commission III "Cadre de vie / Politique
de la ville / Environnement "
Rapporteur : Gérard LEROY
2
SOMMAIRE
REMERCIEMENTS.............................................................................................................................................. 5
INTRODUCTION.................................................................................................................................................. 7
1. L’ORGANISATION INSTITUTIONNELLE DU SPORT EN FRANCE ET EN PICARDIE.................... 9
1.1. LE SPORT EN FRANCE, UNE ORGANISATION MULTIPARTITE .................................................................... 11
1.1.1. Le modèle français de co-gestion du sport : une délégation de service public sous
l’autorité de l’Etat ..................................................................................................................................... 11
1.2. MISE EN PERSPECTIVE REGIONALE : LA PICARDIE ET LE SPORT ............................................................. 17
1.2.1. Les picards sont-ils sportifs ? ................................................................................................... 17
1.2.2. L’implication financière du Conseil Régional dans la politique sportive....................... 20
2.1. LES IMPACTS ECONOMIQUES, SOCIAUX ET SPORTIFS ENVISAGES .......................................................... 24
2.1.1. Les missions du CREPS.............................................................................................................. 24
2.1.2. Les avantages de l’implantation d’un CREPS ....................................................................... 24
2.2. CREPS ET STRUCTURES PREEXISTANTES : A LA RECHERCHE D’UNE SYNERGIE ET D’UNE
COMPLEMENTARITE .......................................................................................................................................... 25
2.2.1. Les structures préexistantes ..................................................................................................... 25
2.2.2. La question de la concurrence .................................................................................................. 27
2.3. VERS UNE PLUS GRANDE COMPLEMENTARITE D’ACTION PAR LA MISE EN RESEAU DES ACTEURS ........ 31
2.3.1. Deux scénarii.................................................................................................................................. 31
2.3.2. Préconisations du CESR............................................................................................................. 33
CONCLUSION.................................................................................................................................................... 35
BIBLIOGRAPHIE............................................................................................................................................... 37
TABLE DES ABREVIATIONS......................................................................................................................... 39
3
4
REMERCIEMENTS
La Commission III tient à remercier les personnes qui ont participé à la réalisation de cette
étude :
- Monsieur BLED, Directeur du centre de vie du Centre Régional de la Jeunesse et du Sport
de Picardie;
- Monsieur BRUCHE, Directeur Adjoint de l’Identité Régionale, Chargé des sports au Conseil
Régional de Picardie;
- Monsieur BUISINE, Directeur du Centre Beauregard (Creil);
- Monsieur DELCROIX, Chef du Service "Sport et Culture" à la Direction de l’Education du
Conseil Général de l’Aisne;
- Monsieur FASANINI, Directeur du Centre des Cadres sportifs de Creil;
- Monsieur KRABAL, Vice-président du Conseil Général de l’Aisne, 4ème Vice-Président au
sport, à la culture et au monde associatif;
- Monsieur LOUIS, Directeur du CREPS (Amiens);
- Monsieur MACHU, Président du Centre des Cadres sportifs de Creil;
- Monsieur PICHET, directeur du Parc de l’Ailette;
- Monsieur THOMAS, Directeur Général de la Direction Régionale et Départementale de la
Jeunesse et des Sports;
- Monsieur VIET, Directeur des Trois Doms (Montdidier);
- Monsieur WEYN, Vice-Président du Conseil Général de l’Oise, chargé de la vie associative
et du sport.
5
6
INTRODUCTION
Le 30 octobre 1997, le Conseil Economique et Social de Picardie a adopté les propositions
faites dans le cadre d’une autosaisine sur le "Sport en Picardie" élaborée en Commission III
et rapportée par Monsieur Pierre Harichaux1.
Dans cette autosaisine, après avoir montré que le sport recouvre des enjeux sanitaires,
éducatifs et sociaux, qu’il est une école de citoyenneté et un moyen d’insertion sociale et
professionnelle, ainsi qu’une activité économique peu prise en considération en Picardie, le
Conseil Economique et Social préconisait :
- un renforcement du soutien apporté au sport de haut niveau,
- une meilleure prise en considération du sport de masse (sport de loisir),
- la création d’un Centre Régional de Jeunesse et du Sport (CRJS),
- la promotion d’un événement économique en lien avec le sport.
Le suivi de cette étude a montré que toutes ces propositions ont été retenues par le Conseil
Régional de Picardie. Une aide conséquente a également été débloquée pour la création
d’un CRJS dans le cadre du contrat de plan Etat / Région 1994-1999.
Depuis lors, et dans le cadre de son soutien à l’activité sportive, le Conseil Régional de
Picardie a fait de l’aide aux équipements sportifs régionaux, un axe fort de sa politique en
considérant ces mêmes équipements comme des éléments structurants de l’aménagement
du territoire.
L’implantation du CREPS à Amiens depuis le 1er janvier 2005 participera-t-elle à la
structuration territoriale de la région ?
Néanmoins, cette création ne doit pas annihiler les efforts qui ont été entrepris auparavant
par d’autres centres de formation afin d’accueillir, en son absence, les sportifs dans notre
région.
Cadrage de l’étude :
Cette étude n’appréhende pas le sport dans sa globalité et se concentre sur l’un de ses
aspects. En effet, Hébert en 1925, définit le sport comme "l’ensemble des exercices ou des
activités physiques ayant pour but la réalisation d’une performance dont l’exécution repose
essentiellement sur l’idée de lutte contre un élément défini : une distance, une durée, un
obstacle, une difficulté matérielle, un danger, un animal, un adversaire, et par extension, soimême".
Cette définition appréhende le sport dans toutes ses dimensions et englobe toutes pratiques
sportives amateurs, professionnelles et de loisir.
Le sport de loisir est volontairement écarté de notre étude.
1
Harichaux (P), "Le Sport en Picardie", Avis du CESR de Picardie, 1997 -
7
Problématique générale :
- Quelles sont aujourd’hui les conséquences concrètes de l’implantation d’un CREPS dans la
capitale régionale sur l’offre et le maillage de structures sportives de la Région et plus
particulièrement sur les 3 structures précitées ?
- Quels sont les impacts sociaux, économiques, sportifs liés à l’implantation d’un CREPS en
Picardie ?
- L’implantation d’un CREPS répond-t-elle à un besoin non satisfait jusqu’alors ?
- En quoi les actions mises en œuvre au sein du CREPS peuvent-elles entrer en
concurrence avec les actions des autres structures d’accueil de la région ?
- Quels sont les moyens d’action permettant une plus grande complémentarité ?
- Le choix de la capitale régionale comme lieu d’implantation du CREPS est-il adapté au
contexte et aux besoins ?
- Le maillage qui en résulte est-il pertinent ?
Afin de répondre à ces interrogations, cette contribution propose une réflexion en deux
temps :
1ère partie : L’organisation institutionnelle du sport en France et en Picardie,
2nde partie : Les conséquences de l’implantation d’un CREPS en Picardie.
8
1. L’ORGANISATION INSTITUTIONNELLE DU SPORT EN FRANCE ET EN PICARDIE
Alors que les activités sportives se pratiquent en France bien avant la fin du XIXe, son
institutionnalisation débute en 1890.
Cependant, les institutions véritablement sportives demeurent peu nombreuses au début du
XXe siècle; seules des institutions pré-établies telles que l’école, l’armée ou la médecine
commencent à s’intéresser au sport.
A la fin du XIXe, des Groupements Sportifs voient le jour. Il s’agit là de simples associations
de droit privé, régies par la Loi de 1901.
De 1889 à 1919, l’Union des Sociétés Françaises de Sports Athlétiques (USFSA), ancêtre
du Comité National Olympique Français, est créée afin de promouvoir et d’encadrer la
pratique du sport en France.
Dans le même temps, deux projets d’envergure sont lancés :
L’un, consistant à fonder l’éducation physique scolaire des jeunes sur des pratiques
sportives, ne se concrétisera que dans les années 60. L’autre, visant à créer des jeux
universels, s’institutionnalisera avec les Jeux Olympiques à partir de 1896.
L’institutionnalisation du sport "professionnel" ayant eu lieu à la même époque, la
construction institutionnelle du sport "amateur" en France ne s’est pas faite en dehors de
toute lutte "d’influence". Jusqu’en 1919, une multitude d’organisations sportives concurrentes
a ainsi vu le jour.
En 1920, l’USFSA est dissoute et laisse place à des Fédérations Sportives Spécialisées (par
disciplines) et vers 1930, le tout est coiffé par un Comité National des Sports (CNS) et un
Comité Olympique Français.
A partir du milieu des années 30, une nouvelle génération d’organisations sportives émerge :
- Les Fédérations affinitaires :
Face aux fédérations spécialisées par sport, qui ont une conception technique et "apolitique"
du sport, elles organisent une pratique sportive qui associe l’exercice physique à des buts
éducatifs et doctrinaux (ex : Union Française des Œuvres Laïques d’Education Physique
UFOLEP fondée en 1927; Fédération Sportive et Gymnique des Travailleurs FSGT socialiste
et communiste unifiée en 1935, FCGT, et autres)
- Les services publics sportifs :
A mesure que les pratiques sportives deviennent plus techniques et exigent des
équipements plus sophistiqués, les demandes d’aides publiques en faveur du sport (en
direction des municipalités et de l’Etat notamment) se font plus pressantes.
- Les entreprises sportives :
L’augmentation de la pratique sportive conduit certaines entreprises à commercialiser les
services sportifs (leçons), les équipements et l’information sportive. Celles-ci joueront un rôle
majeur dans l’installation du sport "professionnel" et dans la conversion de disciplines
pratiquées en amateur vers le professionnalisme.
L’organisation du sport en France jusqu’au milieu du XXe siècle fait ainsi apparaître une
multitude d’acteurs associatifs, publics et privés entrant parfois en concurrence.
9
En 1934, une prise de conscience de la nécessité de coordonner les acteurs et leurs actions
conduit à la création d’un Conseil Supérieur de l’Education Physique et Sportive (CSEPS),
instance de dialogue entre l’Etat et les Fédérations et Entreprises.
L’origine de l’intervention de l’Etat dans le domaine du sport remonte pour l’essentiel à la
charte des sports édictée en décembre 1940 par le gouvernement de Vichy. Ce dernier
installera ainsi une architecture dont chaque échelon sera contrôlé par l’Etat.
En 1958, le Commissariat Général à l’Education Générale et Sportive qui, en 1940, avait pris
la place du Sous-Secrétariat d’Etat aux Loisirs et aux Sports de 1936, est lui-même remplacé
par un Haut Commissariat à la Jeunesse et aux Sports.
A l’origine, les organes sportifs de la Ve république reprennent l’organisation des années 30
mais les sports connaissent une telle expansion entre 1950 et 1980 que des relais
territoriaux s’avèrent nécessaires.
Un Ministère de la Jeunesse et des Sports est ainsi institué en 1963. Le Comité National des
Sports (CNS) et le Comité Olympique Français sont réunis pour former le Comité National
Olympique et Sportif (CNOS) en 1975 et des Comités Régionaux et Départementaux sont
établis.
En 1960, le projet avorté du début du XXe siècle consistant à fonder l’éducation physique
scolaire des jeunes sur des pratiques sportives, est relancé. Il donne lieu à la mise en place
d’une organisation spécifique pour le sport en milieu scolaire.
L’Union Nationale du Sport Scolaire (UNSS), fédération multisports ouverte à tous les jeunes
collégiens et lycéens, est créée dans le but d’organiser et de développer la pratique
d’activités sportives chez les élèves.
Au niveau universitaire cette promotion du sport en milieu scolaire se traduit par la création
d’une Fédération Française du Sport Universitaire (FFSU) et de relais, les Comités
Régionaux du Sport Universitaire (CRSU), dans les académies. Ces dernières ont pour objet
de promouvoir et d’organiser la pratique de la compétition sportive en amateur des étudiants
des universités. Elles représentent le sport universitaire français auprès des instances
sportives nationales et internationales.
Enfin, parallèlement à cette construction institutionnelle du sport amateur et professionnel, le
sport d’entreprise, longtemps ignoré, s’institutionnalise à travers la création, en 1952, de
l’Amicale des Clubs Corporatifs (ACC), devenue Fédération Française du Sport d’Entreprise
(FFSE) depuis le 29 mars 20032.
Celle-ci bénéficie de l’agrément du Ministère de la Jeunesse et des Sports3 et est affiliée au
Comité National Olympique Français (CNOSF).
L’institutionnalisation du sport d’entreprise s’est progressivement concrétisée par
l’établissement de Ligues Régionales (18 ligues régionales en 2004) et de Comités
Départementaux du Sport d’Entreprise.
2
Entre 1952 et 2003, l’Amical des Clubs Corporatifs (ACC) devient Union Nationale des Clubs Corporatifs (UNCC) en 1968,
puis Union Fédérale du Sport d’Entreprise (UFSE) en 1996.
3
La loi du 16 juillet 1984 modifiée relative à l’organisation et à la promotion des activités physiques et sportives et la loi du 29
juillet 1998 relative à la lutte contre les exclusions édictent que "l’organisation des activités physiques et sportives sur le lieu de
travail est une condition essentielle du développement du sport pour tous (…) l’Etat, les Collectivités Territoriales, les
organismes de protection sociale, les entreprises et les associations contribuent à la réalisation de cet objectif."
10
1.1. Le Sport en France, une organisation multipartite
1.1.1. Le modèle français de co-gestion du sport : une délégation de service public
sous l’autorité de l’Etat
Le rôle de l’Etat :
Dés 1945, l’Etat délègue aux Fédérations Sportives le pouvoir d’organiser et de promouvoir
la pratique de leurs disciplines. Il en résulte une assez large autonomie des Fédérations qui
constituent aujourd’hui, "le Mouvement Sportif".
Les Fédérations gèrent et animent l’ensemble des activités sportives de leurs disciplines et
se trouvent donc au cœur de l’organisation institutionnelle du sport en France.
Depuis le milieu des années 804, l’Etat a mis en place un système original de co-gestion du
sport en France. En effet, depuis 1963, une administration spécifique est chargée de la
gestion du sport : le Ministère de la Jeunesse, des Sports et de la Vie Associative (MJSVA)
et ses relais territoriaux que sont les Directions Régionales Jeunesse et Sports (DRJS) et les
Directions Départementales Jeunesse et Sports (DDJS).
La loi du 16 juillet 1984, dispose ainsi en son article 16-1 que "les Fédérations sportives
exercent leur activité en toute indépendance". Elle précise néanmoins qu’elles sont placées
sous la tutelle du Ministère de la Jeunesse et des Sports.
L’Etat exerce donc une fonction de contrôle vis-à-vis du mouvement sportif, et plus
largement, un rôle de coordination et de régulation sur l’ensemble de la sphère
sportive.
Le rôle du CNOS :
Le principe de la coexistence et de la collaboration entre l’Etat et le Mouvement Sportif
suppose un dialogue permanent, assuré par le MJSVA, au nom de l’Etat, et par le Comité
National Olympique et Sportif (CNOS), au nom du Mouvement Sportif.
Le CNOS, représentant du Comité International Olympique (CIO) en France, est composé
de l’ensemble des Fédérations sportives. Il a pour mission de :
- représenter le sport français auprès des pouvoirs publics et des organismes officiels,
- faire respecter les règles qui régissent le sport olympique,
- favoriser la promotion des sportifs sur le plan social,
- apporter une aide effective aux fédérations adhérentes,
- assurer une représentation territoriale au travers des CROS et des CDOS.
4
Les origines de la construction institutionnelle du sport en France remontent à la fin du XIXe, début du XXème. Celle-ci résulte
d’une "lutte" entre divers acteurs porteurs d’intérêts divergents.
Cf. "le sport en France, une construction institutionnelle de longue date" en annexe.
11
Les compétences réservées de l’Etat :
Le MJSVA et ses relais territoriaux quant à eux, se réservent certaines missions centrées sur
quelques axes prioritaires :
- le sport de haut niveau,
- l’environnement juridique et la réglementation du sport,
- le développement des pratiques sportives et de la vie associative locale,
- la protection des pratiquants et la lutte contre les dérives en matière de sport,
- la valorisation de la fonction éducative et sociale du sport,
- la mise en œuvre d’une politique sportive rationnelle et équilibrée.
La place des Collectivités Locales :
Les Collectivités Locales, par le versement d’aides publiques parfois soumises à la signature
d’une convention, jouent un rôle non négligeable dans l’organisation du sport dans les
territoires.
12
Le schéma qui suit résume l’organisation générale du sport en France :
STRUCTURES ETATIQUES
STRUCTURES ASSOCIATIVES
Organismes
Fédéraux
Ministère de la Jeunesse et
des Sports
COLLECTIVITES LOCALES
Organismes de
coordination
Fédérations
C.N.O.S.F
Assemblé Nationale
Direction Régionale de la
Jeunesse et des Sports
+ CREPS
Comité Régional
/ Ligue
C.R.O.S
Conseil Régional
Direction Départementale de
la Jeunesse et des Sports
Comité
Départemental
C.D.O.S
Conseil Général
Compétitions-Licences
Aides matérielles et techniques
Affiliation-Réglemenation
Contrôle elections-Examens
fédéraux
Aides matérielles et techniques
Réglementation-Agrément
Contrôle-Brevets d’Etat
Subventions
Aides matérielles
et techniques
Co-gestion
F.N.D.S
ASSOCIATIONS SPORTIVES
Subventions, Aides
matérielles
InstallationsSubventions
RéglementationMatérielle
Conformité
Loi 1901
Municipalité
Préfecture
Source : Ministère de la Jeunesse et des Sports.
13
Aux côtés de cette organisation générale du sport amateur et professionnel, le sport en
milieu scolaire et universitaire, ainsi que le sport corporatif, se sont institutionnalisés à
travers :
- l’Union Nationale du Sport Scolaire (UNSS) pour le sport en milieu scolaire,
- la Fédération Française de Sport Universitaire (FFSU) pour le sport universitaire,
- la Fédération Française du Sport d’Entreprise (FFSE) pour le sport d’entreprise.
Or, chacune de ces structures, en lien avec les autres acteurs du sport en France,
notamment le Ministère de la Jeunesse et des Sports et le Comité National Olympique,
constitue une organisation propre disposant de divers relais territoriaux.
L’organisation générale du sport en France laisse ainsi apparaître un important manque de
lisibilité et de coordination des acteurs5. Or, ces lacunes pouvant avoir des effets néfastes
sur l’efficacité de l’action, une mise en cohérence des acteurs impliquant une rationalisation
et une simplification de l’organisation du sport en France semble être nécessaire.
Des propositions ont été formulées lors des Etats Généraux du Sport du 8 décembre 2002
afin de corriger ces lacunes :
- améliorer l’échange de services et le fonctionnement entre les clubs et les fédérations
(dans les 2 sens);
- mettre en place des moyens de contrôle plus efficaces (juridiques, financiers…);
- accroître la coopération entre les instances décentralisées sur un même territoire.
5
Lors des Etats Généraux du Sport en Picardie d’octobre et novembre 2002, "beaucoup ont regretté les grosses difficultés de
communication du sommet à la base et vice-versa. Plusieurs participants trouvent même que l’échelon régional devrait être
supprimé ou pour le moins très allégé. Il constitue, actuellement, une structure en trop où l’on rencontre les mêmes personnes
que dans les Comités Départementaux et souvent pour le même travail".
14
1.1.2. La transcription au niveau régional
L’organisation du sport en Picardie pourrait être ainsi schématisée :
Gestion du sport en Picardie :
Conseil
Régional
Direction Régionale
et Départementale
Jeunesse et Sports
d’Amiens (DRJS)
Centre Régional
d’Education
Populaire et de
Sport (CREPS)
Comité Régional
Olympique et Sportif
(CROS)
Comité Régional /
Ligues
Comités Départementaux
Olympiques et Sportifs de
l’Aisne, de l’Oise et de la
Somme
Directions Départementales
Jeunesse et Sports de
l’Aisne, de l’Oise et de la
Somme
Comités
Départementaux
Conseil
Général
L’action des diverses structures sportives a pour finalité d’aider les associations sportives
(clubs) implantées sur le territoire régional.
Il existe en Picardie, 5 509 clubs répartis comme suit :
- 1 490 dans l’Aisne
- 2 092 dans l’Oise
- 1 927 dans la Somme
Répartition des clubs picards par département
35%
AISNE
OISE
SOMME
38%
27%
15
Les Etats Généraux du Sport du 8 décembre 2002 proposaient l’implantation en région,
notamment en Picardie, d’un Observatoire Régional du Sport dont la mission serait
d’analyser l’offre de pratiques sportives (équipements, exploitants, pratiquants,
organisateurs…) et d’étudier les besoins selon les demandes formulées par les acteurs
locaux eux-mêmes (Collectivités, Comités Régionaux et Départementaux…).
Celui-ci serait ainsi chargé de la mise en place d’un Schéma d’Organisation des Structures
Sportives assurant l’équilibre des installations sportives sur le territoire et la coordination des
acteurs du sport en Picardie.
La réflexion menée au sein d’un Observatoire Régional du Sport permettrait en effet d’établir
un diagnostic partagé et mettrait les différents acteurs du territoire régional (Etat, Mouvement
Sportif, Conseil Régional, Conseil Général, EPCI et Communes) en situation de construire
un projet commun.
16
1.2. Mise en perspective régionale : la picardie et le sport
1.2.1. Les picards sont-ils sportifs ?
Au total, en 2001, 14,7 millions de licences sportives et autres titres de participation ont été
délivrés en France6. Entre 2000 et 2001, les adhésions ont augmenté de 0,9%.
Prés de la moitié de ces licences ont été délivrées à des jeunes de 18 ans et moins; les deux
tiers sont détenues par des hommes.
La plupart des Fédérations Françaises agréées sont présentes sur tout le territoire. Dans les
régions les moins bien pourvues, seules 20% des fédérations ne sont pas représentées.
Une typologie des régions peut être établie en fonction du taux de licences :
- des régions fortement peuplées dans lesquelles le nombre de clubs et le taux de licences
sont importants mais pour lesquelles le nombre de licences par club est inférieur à la
moyenne nationale (Languedoc-Roussillon, Midi-Pyrénées);
- des régions relativement peuplées, au taux de licences élevé, avec un nombre de licences
par club important (Bretagne, Rhône-Alpes);
- enfin, des régions peu peuplées, avec un taux de licences inférieur à la moyenne nationale,
dans lesquelles le nombre de clubs est relativement faible et le nombre de licence par club
inférieur à la moyenne nationale (Champagne-Ardenne, Picardie).
La Picardie compte pour sa part 403 873 licenciés pour 1 857 481 habitants (de 5 à 79
ans) dont 33% de femmes et 67% d’hommes (chiffres info-stat 2002).
Les Fédérations olympiques (sports représentés au JO) rassemblent 209 192 licenciés pour
2 509 clubs, les Fédérations non olympiques 54 951 licenciés pour 946 clubs et les
Fédérations multisports comptent 139 730 licenciés pour 2 054 clubs.
Le nombre total de licenciés sur le territoire picard se répartit comme suit :
- 96 900 licenciés dans l’Aisne (population de 1999 sans compte double : 535 489),
- 133 639 licenciés dans la Somme (population de 1999 sans compte double : 555 551),
- 173 334 licenciés dans l’Oise (population de 1999 sans compte double : 766 441).
6
Les chiffres proposés sont tirés des INFO-STAT recueillies auprès du Ministère de la jeunesse et des sports -
17
Parmi les sports pratiqués en Picardie, certains représentent une part importante de
l’ensemble des licenciés picards.
Pour les sports olympiques en Picardie, en 2002 :
Le football rassemble 68 470 licenciés (dont 2% de femmes), soit 34,4% de l’effectif total
de licenciés picards du collège olympique.
Le tennis et Le judo comptent respectivement 26 669 (dont 31,9% de femmes) et 20 646
(dont 27,2% de femmes) adhérents, soit 13,40% et 10,38% de l’effectif total de licenciés
picards du collège olympique.
Enfin, l’équitation comptabilise 19 262 licenciés (dont 72,2% de femmes), soit 9,68% de
l’effectif total de la catégorie.
A l’inverse, le baseball et la lutte par exemple se pratiquent peu en Picardie : 136
licenciés pour le baseball et 269 pour la lutte.
Pour les sports non olympiques :
Le golf rassemble 9 820 licenciés (dont 29,5% de femmes), soit 18% de l’effectif total de ce
collège. 8 589 picards (dont 15,4% de femmes) sont adhérents d’un club de pétanque,
soit 15,57% de l’effectif picard total de pratiquants de sports non olympiques.
Enfin, la pratique de disciplines"traditionnelles" telles que la longue paume ou la balle au
poing n’est pas négligeable puisqu’elles comptabilisent respectivement 1467 et 590
licenciés (soit 99% de l’effectif national pour chacune).
18
Extrait de la répartition des effectifs Fédérations olympiques / Fédérations non
olympiques :
Aisne
En 2002
Fédérations olympiques
Baseball
26
Basket-ball
2 453
Equitation
5 276
Football
18 801
Gymnastique
2 115
Handball
1 198
Judo-Jujitsu-Kendo
5 833
Lutte
211
Natation
1 364
Pentathlon
0
Tennis
5 642
Tennis de table
1 121
Oise
Somme
Nbre. de licences
Part de femmes
110
3 578
9 304
28 843
2 560
3 549
9 551
0
4 024
51
13 519
2 589
0
1 686
4 682
20 826
1 578
3 152
5 262
58
2 065
5
7 508
2 327
136
7 717
19 262
68 470
6 253
7 899
20 646
269
7 453
56
26 669
6 037
5,2%
29,4%
72,2%
2,0%
78,2%
35,8%
27,2%
24,2%
64,5%
46,4%
31,9%
15,0%
Aisne
Oise
Somme
Nbre. de licences
Part
femmes
10
0
287
0
590
207
10
590
494
30,0%
3,6%
22,5%
1 520
1 033
415
830
2 594
2 406
18,2%
30,6%
0
5 647
0
3 048
426
1 955
82
1 404
426
9 820
82
6 360
12,9%
29,5%
20,7%
27,5%
3 238
923
1 587
1 039
8 589
2 623
15,4%
63,6%
1 792
44
0
431
1
3
3 234
50
3
3,7%
32,0%
0,0%
En 2002
Fédérations non olympiques
Aérostation
0
Ballon au poing
0
Savate,
Boxe 0
française
Cyclotourisme
659
Sports
sous- 543
marins
Football américain 0
Golf
2 218
Javelot
0
Karaté et
Arts 1 908
martiaux
Pétanque
3 746
Randonnée
661
pédestre
Rugby
1 011
Spéléologie
5
Squash
0
Source : Ministère de la Jeunesse et des Sports - Mission Statistiques.
19
de
1.2.2. L’implication financière du Conseil Régional dans la politique sportive
Tableau comparatif des budgets "sport" 2002/2003/2004/2005 :
2003
2004
Source : Budgets 2002
Primitifs
I. AIDE AU SPORT DE HAUT NIVEAU
a. Structures de
137 205€
137 000€
137 000€
haut niveau
b. Sportifs de haut
300 000€
384 000€
424 000€
niveau
c. Manifestations
427 000€
427 000€
687 000€
sportives
d.
Clubs
et
1 372 041€
1 430 000€
1 475 000€
centres
de
formation
Sous total
2 236 246€
2 378 000€
2 723 000€
II. AIDE AU DEVELOPPEMENT DES DISCIPLINES SPORTIVES
a.
Equipements
AP : 152 000€
AP : 152 000€
AP : 152 000€
des ligues
CP : 160 000€
CP : 134 725,92€
CP : 130 000€
b. Actions
de
formation
c. Sports et jeux
régionaux
d. Développement
des disciplines
76 224€
-
-
30 490€
30 000€
30 000€
183 000€
259 000€
259 000€
Sous total
449 714€
423 725,92€
III. EQUIPEMENTS SPORTIFS STRUCTURANTS
Programme
CP : 330 000€
CP : 330 000€
d’équipements
sportifs régionaux
(CPER/CRJS/CR
EPS)
TOTAL
3 015 960€
3 131 725,92€
GENERAL
419 000€
CP : 190 929€
3 332 929€
2005
137.000€
326.000 €
487.000 €
1.500.000 €
FRAMS : Fonds
régional
d’acquisition de
matériel sportif :
AP : 250.000 €
-
Autres types
d’action de la
politique de
développement
des disciplines :
AP : 400.000
AP 2003 :
1.500.000 € pour
crédits de
paiements 2004
et 2005.
4.600.000 €
Incluant les AP
pour crédits de
paiements 2004
et 2005
L’aide régionale accordée aux sportifs de haut niveau concerne pour partie des sportifs
fréquentant le CREPS de Picardie.
Cette comparaison des budgets régionaux consacrés au sport reste cependant délicate dans
la mesure où l’année 2005 a connu une refonte de la fiscalité locale avec l’introduction d’une
nouvelle nomenclature. De plus, les budgets indiqués reflètent les sommes inscrites au
Budget primitif. Or, pour les années 2004 et 2005, il serait intéressant de pouvoir disposer du
compte administratif qui facilitera la lecture des montants au regard des actions
effectivement financées. C’est à cette seule condition que les données chiffrées livreront un
état réel des dépenses régionales consacrées aux politiques sportives.
20
Structures des dépenses régionales globales 2002-2003-2004 :
Structures des dépenses régionales en 2002 (en %)
11, 9
Aménagement du Territoire
3
3,2
Formation des Hommes
41
5,8
Economie
Identité Régionale (dont Sport)
TIC
Moyens Institutionnels
35,2
Structures des dépenses régionales en 2003 (en %)
11, 2
Aménagement du Territoire
3,3
3,2
Formation des Hommes
39
5 ,9
Economie
Identité Régionale (dont Sport)
TIC
Dépenses prévisionnelles de 2004 :
Moyens Institutionnels
37 ,4
Structures des dépenses régionales en 2004 (en %)
11, 5
Aménagement du Territoire
3,1
Formation des Hommes
3 ,4
40
4,8
Economie
Identité Régionale (dont Sport)
TIC
Moyens Institutionnels
37 ,2
21
Les propositions faites à la suite des Etats Généraux du Sport devraient amener le
Conseil Régional à s’impliquer encore davantage, notamment en matière d’offre
d’équipements sportifs régionaux et de sport de haut niveau.
En effet, il est proposé d’expérimenter le principe des Collectivités "chefs de file" qui
conduirait à reconnaître au Conseil Régional un rôle primordial en matière
d’observation des territoires et de sport de haut niveau.
Collectivités
Région
Département
EPCI et Commune
Compétences Chefs de File
Observation des territoires
Sport de haut niveau
Sport de loisir / détente / nature
Sport professionnel
Sport éducatif
Sport d’insertion
22
Compétences Partagées
Equipements sportifs
Soutien
2. L’IMPLANTATION D’UN CREPS EN PICARDIE : QUELLES CONSEQUENCES ?
L’implantation tardive d’un CREPS en Picardie
Jusqu’en 2003, la Picardie faisait partie des deux seules régions à ne pas être pourvue d’un
Centre Régional d’Education Populaire et de Sport.
Pourtant, historiquement, les CREPS sont nés après la seconde guerre mondiale en France.
Jusque dans les années 50, la mission des CREPS est de former des cadres, pour la
formation des élèves des établissements primaires et secondaires, pour la formation
physique des jeunes dans les usines, dans les centres de formation prémilitaire, dans
l’armée, chez les pompiers volontaires et dans les sociétés sportives.
A partir des années 50, les CREPS ont été chargés de former les enseignants d’éducation
physique. Ce sont actuellement des établissements publics à caractère administratif chargés
de l’accueil et la formation des sportifs de haut niveau ainsi que de la formation aux métiers
du sport et de l’animation.
En 2001, la région s’est dotée d’un Centre Régional de Jeunesse et Sport (CRJS)7 qui, à la
suite du décret du 31 décembre 2003, est devenu CREPS.
Le CREPS de Picardie, géré par l’Office des Sports d’Amiens Métropole (OSAM), est
implanté depuis le 1er janvier 2005 dans la capitale régionale.
Le CREPS a pour notamment pour objectifs :
- de mutualiser les actions et les équipements sportifs de la région,
- de constituer un interlocuteur unique pour les diverses Fédérations sportives de la région,
- d’offrir une multitude de services en un lieu unique.
7
Le Contrat de Plan Etat / Région 1994-1999 prévoyait une enveloppe de 2,5 millions d’euros pour la création d’un CRJS en
Picardie Le CRJS est un lieu d’entraînement et de formation des sportifs de haut niveau ainsi qu’un lieu de formation dans les domaines
de la jeunesse, de la vie associative et du sport -
23
2.1. Les impacts économiques, sociaux et sportifs envisagés
2.1.1. Les missions du CREPS
Un Centre Régional d’Education Populaire et de Sport (CREPS) est un établissement public
mettant à disposition un ensemble d’équipements sportifs de haut niveau.
Il a pour vocation de recevoir des stages, des actions de formation dans le domaine du sport
mais aussi de l’éducation populaire, des loisirs et de l’action socioculturelle.
Les CREPS ont vocation à devenir des pôles régionaux de compétences dans les domaines
de la jeunesse et des sports. Ils ont pour mission de :
- mettre en œuvre des formations qualifiantes et diplômantes aux métiers du sport, de
la jeunesse et de l’éducation populaire;
- participer à la préparation, au perfectionnement et au suivi des sportifs de haut
niveau, et favoriser l’animation sportive régionale;
- participer au développement des pratiques de l’éducation populaire et aux actions
locales en faveur de la jeunesse;
- participer à la formation des cadres bénévoles, du mouvement sportif et des
associations de jeunesse et d’éducation populaire;
- mettre en œuvre la formation initiale et continue des personnels du Ministère de la
Jeunesse et des Sports;
- réaliser des actions d’études, de recherche et de documentation, en liaison avec
l’ensemble des partenaires.
2.1.2. Les avantages de l’implantation d’un CREPS
Outre l’impact en termes d’actions et d’équipements sportifs, de visibilité du sport en région
et de reconnaissance de la qualité des formations dispensées - les fonctions économique et
sociale du sport n’étant plus à démontrer - l’implantation d’un CREPS sur le territoire picard
devrait avoir un impact positif en matière d’insertion sociale et professionnelle, dans une
région accusant un réel déficit en matière de formation. Le CREPS peut ainsi jouer un rôle
important en créant des brevets d’Etat très souvent sollicités mais n’existant pas en Picardie.
Le CREPS doit ainsi être envisagé comme un outil d’apprentissage ou de réapprentissage
de la vie en société et d’inculcation de valeurs partagées mais également comme un moyen
d’insertion professionnelle, le sport constituant un débouché relativement important pour
nombre de jeunes, titulaires ou non du baccalauréat.
Enfin, l’unification des acteurs et des actions entrant dans le cadre de la politique sportive au
sein d’un unique Centre Régional d’Education Populaire et de Sport procure un bénéfice
certain en terme d’encadrement et de contrôle par les instances publiques qui en sont
chargées.
24
2.2. CREPS et structures préexistantes : à la recherche d’une synergie et d’une
complémentarité
Ayant vocation à centraliser l’ensemble de l’offre sportive de la région, le CREPS de Picardie
peut-il entrer en concurrence avec les autres structures implantées en Picardie ?
Pour autant, l’implantation d’un CREPS peut-elle remettre en cause le fonctionnement
et la présence même des structures préexistantes ?
2.2.1. Les structures préexistantes
En l’absence de CREPS, plusieurs centres permettaient et permettent aujourd’hui encore,
d’accueillir les sportifs en Picardie :
- les Trois Doms de Montdidier, l’UREPS, le CRSU (dans la Somme),
- le Centre Beauregard de Belleu, le STAPS de Cuffies, le Parc de l’Ailette (dans l’Aisne),
- le Centre des Cadres Sportifs de Creil (dans l’Oise).
A deux kilomètres du centre du village de Montdidier, le Centre des Trois Doms compte
parmi les structures d’accueil sportives de la Région.
Appartenant à la SNCF qui aujourd’hui en assure la gestion à travers le Comité Central
d’Entreprise (CEE), le site des Trois Doms était à l’origine un ancien relais de locomotives à
vapeur qui, après transformation, a accueilli la première "colonie de vacances" d'Europe. De
nombreuses améliorations ont permis sa conversion en un centre d'hébergement avec
installations sportives. Sa gestion est assurée par le Comité Central d'Entreprise de la
SNCF.
Ce centre offre 256 lits et de nombreuses salles de réunion pour des stages, des
assemblées générales ou des colloques.
Localisé dans un parc de 25 hectares, le centre des Trois Doms dispose en matière
d’équipements sportifs de :
- deux gymnases;
- un terrain de football homologué 2ème division et de terrains d'entraînement;
- une piste d'athlétisme (unique dans le secteur);
- un terrain de tir à l'arc.
La priorité d'utilisation de ces équipements est réservée aux colonies de vacances ainsi
qu'au centre de loisirs SNCF.
L'Amiens Sporting Club Football, qui a occupé ces installations pour l'entraînement et la
formation de ses joueurs, quitte les Trois DOM pour s'installer à Amiens, au lycée de la
Providence.
Quelques projets se mettraient en place : classes de découvertes en association avec
l'Education Nationale (CPIE Val de Somme), stages de Brevet d’Aptitude aux Fonctions
d’Animateur (BAFA) pour l'association Léo Lagrange. Il s'agit d'activités d'appoint,
ponctuelles dans le temps.
25
Même si une réflexion est en cours avec les collectivités locales, il existe quelques
incertitudes quant au devenir de ce centre hors période de grandes vacances.
Construit en 1974, les locaux du centre des cadres sportifs de Creil sont la propriété de la
ville de Creil. Sa gestion est assurée, dans le cadre de la "loi 1901", par un Conseil
d'Administration autonome où sont représentés : le monde sportif, le secteur de l'éducation
populaire, la ville de Creil, le Conseil Général de l'Oise.
La Direction Départementale de la Jeunesse et des Sports (DDJS) soutient cette structure et
dispose d’une antenne pour l’organisation des stages de formation. Le Centre des cadres
bénéficie d’une subvention accordée par la DDJS d’un montant de 3000 euros pour le
fonctionnement au titre de l’année 2002.
Le centre de Creil bénéficie de l'agrément de la jeunesse et des sports. Il est affilié à la
Fédération des Unions des Auberges de Jeunesse.
Ce centre offre 138 lits, 3 salles à manger, 15 salles de cours. Les hébergés disposent d'un
hall détente de 500 m2, d'un patio de 1500 m2 et d'un parking.
Durant les années 1988 et I990, le bâtiment a augmenté sa capacité d’hébergement en
construisant une aile nouvelle permettant d’avoir des chambres à 1 et 2 lits. Actuellement,
les administrateurs étudient un projet de rénovation des locaux d'accueil et d'hébergement,
en précisant que le centre ne possède aucune halle des sports attenante.
Il est le siège social de plusieurs Comités Départementaux Oise :
- le CDO de la Base VTT Fédération Française de Cyclotourisme qui permet aux clubs
cyclotourisme de Creil et Verneuil-en-Halatte de réaliser de randonnées;
- le CDO Gymnastique;
- le CDO Olympique et sportif;
- enfin, la Ligue de Picardie d’Athlétisme (LPA).
Les utilisateurs réguliers de ce centre sont l'athlétisme, le tennis, le cyclisme, le volley-ball, la
gymnastique, la DDJS de l'Oise, l'Union des Fédération des Œuvres Laïques de l’Education
Physique, l'Union Nationale du Sport Scolaire, les Maisons de Jeunes et de la Culture, Léo
Lagrange, le CDOS, les CDO.
Le centre ne possède pas d'installation sportive en propre mais utilise les infrastructures de
la ville de Creil.
Le centre de Beauregard est constitué d'un château et d'une ferme du 16ème siècle, établis
dans l'environnement d'une propriété de 27 hectares.
Ce centre propose 120 lits répartis dans des chambres de 2 à 7 lits avec sanitaires complets
à l'étage. Avec 25 salariés, le centre de Beauregard compte également :
- 4 salles de classe;
- 2 gymnases;
- 2 terrains de tennis extérieurs;
- 1 terrain de football;
- 1 une salle de spectacle pour le théâtre.
26
Cette structure accueille des stages organisés par des ligues et des comités (tennis de table,
basket-ball, gymnastique volontaire, cyclisme, fédération musicale de l'Aisne ….). De
nombreuses autres activités sont organisées sur ce site dans des domaines spécifiques à la
Fédération des Œuvres Laïques (théâtre, marionnettes, sculpture, modelage, audiovisuel,
cinéma ….).
Le Conseil Général de l'Aisne est propriétaire du centre qui est géré par la Fédération des
Œuvres Laïques.
Cependant, ses capacités et ses aménagements ne supportent plus aujourd’hui l’accueil de
formations sportives.
Le Parc nautique de l’Ailette situé à 20 km de Laon et à proximité de l’A26 connaît
aujourd’hui une nouvelle destination avec l’arrivée d’un Center Parc. Les activités qu’il
proposait sont, de ce fait, remises en cause.
Les installations sportives de Cuffies accueillaient, après le départ d’EDF les activités de
groupes sportifs (comme par exemple la Fédération Française de Football) ainsi que
diverses associations.
L’arrivée d’un DEUG STAPS à la fin des années 90 et la rénovation des installations
sportives menées et financées par le Département de l’Aisne, la Région, au travers du Fonds
Régional de Développement Local, et de la Communauté d’Agglomération du Soissonnais
permettent aujourd’hui d’accueillir des étudiants ainsi que quelques associations locales
investissant les lieux par le biais de conventions d’utilisation.
La Picardie est également le siège d’activités sportives corporatives financées par les
entreprises. On constate néanmoins aujourd’hui une baisse tendancielle des financements.
2.2.2. La question de la concurrence
Les CREPS semblent avoir pour vocation de centraliser l’ensemble des activités de
formation dans les domaines de la jeunesse et des sports.
Cependant, dans le cas de la Picardie, les structures développées à divers endroits du
territoire font aujourd’hui apparaître un maillage relativement pertinent.
En effet, loin de remettre en cause l’implantation des structures préexistantes, l’installation
du CREPS dans la capitale régionale, doit être envisagée comme un complément à l’offre
d’installations sportives en Picardie.
Dans le but de laisser le Centre Régional d’Education Populaire et de Sport jouer son rôle de
pôle de compétences, sans remettre en cause les efforts entrepris auparavant, une synergie,
une complémentarité d’actions doivent être recherchées afin de constituer une "offre
sportive" territorialement pertinente.
27
CREPS
Les Trois Doms
Parc de
l’Ailette
Installations
de Cuffies
Centre
Beauregard
Centre des
Cadres Sportifs
On constate à l’ouest d’Amiens, au sud de Beauvais, au sud de l’Aisne et au nord de Laon
qu’il n’existe aucune structure de formation dans un rayon de 50 km.
Outre le fait que l’implantation du CREPS se fasse au cœur de la capitale régionale, ce choix
résulte au premier abord d’une opportunité financière (possible bonification du FEDER,
réhabilitation de la "caserne Friant" et mise à disposition des locaux par Amiens Métropole).
Il faut cependant prendre en compte le fait que le CREPS d’Amiens constitue la dernière
création de ce type. La Haute-Normandie souhaite en accueillir un mais dans un horizon plus
lointain. En effet, sous l'effet de la politique menée par le Ministère (dessaisissement de
patrimoine), certains sites sont à terme menacés de fermeture, d’où les réticences perçues
quant à de nouvelles ouvertures.
Le CREPS d’Amiens est ainsi logé dans des bâtiments appartenant à Amiens Métropole.
Or, si l’on s’en tient aux besoins en équipements et en formations dans les domaines de la
jeunesse et des sports, nous pouvons constater qu’ils sont beaucoup plus importants dans
l’Oise que dans les deux autres départements.
En effet, le nombre total de licenciés sur le territoire picard se répartit comme suit :
- 96 900 licenciés dans l’Aisne,
- 133 639 licenciés dans la Somme,
- 173 334 licenciés dans l’Oise.
28
Il apparaît en outre que pour toutes les disciplines "phares" de Picardie, dans le sens où leur
pratique y est relativement importante, le nombre de licenciés est toujours plus élevé dans
l’Oise que dans la Somme et l’Aisne.
En 2002
Aisne
Fédérations olympiques
Basket-ball
2 453
Equitation
5 276
Football
18 801
Gymnastique
2 115
Handball
1 198
Judo-Jujitsu5 833
Kendo
Natation
1 364
Tennis
5 642
Fédérations non olympiques
Cyclotourisme
659
Sports
sous- 543
marins
Golf
2 218
Karaté et
Arts 1 908
martiaux
Pétanque
3 746
Randonnée
661
pédestre
Rugby
1 011
Oise
Somme
Nbre. de licences
Part
femmes
3 578
9 304
28 843
2 560
3 549
9 551
1 686
4 682
20 826
1 578
3 152
5 262
7 717
19 262
68 470
6 253
7 899
20 646
29,4%
72,2%
2,0%
78,2%
35,8%
27,2%
4 024
13 519
2 065
7 508
7 453
26 669
64,5%
31,9%
1 520
1 033
415
830
2 594
2 406
18,2%
30,6%
5 647
3 048
1 955
1 404
9 820
6 360
29,5%
27,5%
3 238
923
1 587
1 039
8 589
2 623
15,4%
63,6%
1 792
431
3 234
3,7%
de
Se pose également la question de la capacité des centres installés en Picardie à exercer leur
mission.
La Somme accueille le CREPS et les Trois Doms.
L’Aisne abrite :
- le centre de Beauregard qui ne semble plus adapté aux besoins aujourd’hui et n’est
donc plus exploitable,
- Cuffies qui reste réservé aux étudiants du STAPS,
- le Parc de l’Ailette qui devient un parc de loisirs,
- le centre de St Quentin, qui prévoit prochainement la formation de 250 personnes
par an et la création, en lien avec le CRT, d’un brevet de pêche en eau douce
(véritable gisement d’emplois).
L’Oise dispose du Centre de Formation des Cadres Sportifs de Creil.
Il convient d'étudier dans quelle mesure le CREPS peut soutenir le centre de Creil et les
formations en matière sportive.
29
L’école veut redéployer ses activités (par exemple vers des secteurs différents tels que l’éco
sport, la randonnée, le tourisme social, la formation des animateurs de pays) en tirant profit
de la proximité des axes de communication que sont l’A1 et l’A16.
Le CREPS souhaiterait disposer d'une équipe de formateurs sur place, à Creil, pour
différents brevets. Cela permettrait de limiter les frais de formation car le coût du
déplacement des formateurs, à partir de Beauvais, est plus onéreux.
Une antenne du CREPS peut être envisagée à Creil (apport de la région parisienne) et
Beauvais (institution politique et administrative et ressources locales). Ce contexte
permettrait de créer les synergies nécessaires au développement des centres.
Pour des raisons de coûts, il convient de travailler davantage en partenariat. Dans ce cadre,
le CREPS de Picardie se doit d’associer l’ensemble des acteurs sportifs.
Les chiffres ci-dessus mentionnés démontrent la faiblesse du maillage territorial tel qu’il
apparaît aujourd’hui.
30
2.3. Vers une plus grande complémentarité d’action par la mise en réseau des acteurs
La recherche d’une certaine complémentarité dans l’action des diverses structures sportives
de la région que sont : le CREPS, le Centre des Cadres Sportifs, les Trois Doms, etc,
suppose, pour ces acteurs, de se constituer en réseau.
Cette mise en réseau passe par une certaine spécialisation des structures existantes ; celleci devant se faire en fonction de la demande, de l’équipement disponible, du contexte dans
lequel se trouve la structure concernée et du niveau de formation.
Or, tout réseau suppose la présence d’un initiateur, coordonnateur du réseau : ce rôle
"d'impulseur" coordonnateur, pourrait être rempli ici par le Conseil Régional, voire par le
Comité Régional Olympique et Sportif (CROS).
2.3.1. Deux scénarii
Le CREPS de Picardie a vocation à organiser l’offre sportive régionale. Il doit parvenir à une
meilleure structuration des différents centres d’accueil présents sur le territoire.
Cependant, les structures préexistantes et encore en activité jouissent, depuis leur
implantation en Picardie, d’une relative autonomie d’organisation et de fonctionnement qu’on
ne peut oublier.
Organisation cohérente et actions coordonnées ne pourront ainsi émerger que par la mise
en place d’un réseau d’acteurs respectant "l’identité" de chacun des centres.
L’hypothèse d’un partenariat "superposé":
Ici, le mode d’organisation est transformé et ne fait plus apparaître le CREPS comme l’acteur
central.
Un réseau ainsi constitué des acteurs du monde sportif régional permettrait au Conseil
Régional et au CROS de conventionner avec eux.
Conseil Régional et/ou Comité Régional
Olympique et Sportif (CROS)
Convention
Centre de
Beauregard, Parc
de l’Ailette
CREPS
Conventions
Les Trois Doms
Centre des
Cadres Sportifs
31
L’hypothèse du CREPS comme chef de file du sport en Picardie :
La première hypothèse consiste à faire du CREPS l’acteur central de l’offre sportive en
Picardie - ce qui correspond d’ailleurs à sa vocation première - en faisant des autres
structures des relais territoriaux, en lien avec les activités du pôle central, chargés de
développer des activités complémentaires et diversifiées.
Cette solution permettrait au CREPS de jouer un "rôle pivot" de l’offre sportive en région.
Par ailleurs, sachant que le CREPS ne peut faire face à lui seul à la demande, il pourrait
combler ses insuffisances (en termes d’équipements, d’activités…) par une plus grande
spécialisation des autres structures.
Cette démarche demande bien évidemment aux structures préexistantes au CREPS
d’accepter de déléguer une part de leur autonomie respective après que soit menée une
négociation menant à la convention.
Conseil Régional et/ou Comité Régional
Olympique et Sportif (CROS)
Convention
CREPS
Convention
Convention
Autres structures : Les Trois Doms, installations
de Cuffies, centre de Beauregard, Parc de
l’Ailette, Centre des Cadres Sportifs
32
2.3.2. Préconisations du CESR
Afin d’éviter toute polarisation de l’activité sportive, le CESR estime qu’il importe de profiter
de la création du CREPS pour repenser le maillage des structures d’accueil et de formation
de la Région en favorisant l’intégration des structures et la mutualisation de leurs moyens
dans un ensemble cohérent couvrant au mieux le territoire.
En effet, le CREPS ne peut, à lui seul, assurer l’hébergement des sportifs dans toutes les
disciplines8.
La concertation menée par le CREPS pourrait être relayée par le CROS et être suscitée :
- soit directement par le Conseil Régional,
- soit indirectement par le CROS,
- soit par un Observatoire Régional du sport tel qu’il avait été proposé lors des Etats
Généraux de 2002.
Sur le modèle des "Conseils de Développement" dans les Pays, l’Observatoire du Sport, qui
devrait voir le jour en Picardie, pourrait être complété par l’installation de "Comités" ou de
"Conseils" dans les Pays.
Véritables lieux de concertation entre les différents acteurs locaux, ceux-ci permettraient
d’analyser les besoins au plus près des administrés.
8
De même, cette politique permettra de combler le déficit d’équipements constaté en Picardie -
33
34
CONCLUSION
L’implantation récente d’un CREPS en Picardie a redessiné le paysage sportif de la région.
Cette structure propose en effet de nouvelles perspectives et de nouveaux modes d’action
pour les centres de formation en place depuis plusieurs années. Elle implique une
construction collective du système avec la participation de chacune des structures.
Le CREPS peut ainsi être assimilé aux autres structures picardes ou être considéré comme
structure pivot.
Cependant, ces hypothèses ne sont pas limitatives. Dans un contexte de forte émergence
des Pays, leur implication dans la définition, la gestion et la mise en synergie des
équipements sportifs, au centre d’un maillage territorial renforcé, pourrait en effet être
envisagée.
Le CREPS ne peut répondre seul de façon satisfaisante aux besoins actuels et futurs des
sportifs.
Il apparaît donc impératif de poursuivre la mise en synergie des structures attachées à la
formation des sportifs, en les valorisant, sans prendre le risque de refaire ce qui existe déjà,
et en optimisant leurs spécificités.
35
36
BIBLIOGRAPHIE
HARICHAUX (P), Le sport en Picardie, Avis du CESR, 30/10/97
Sport et société, Cahier Français n° 320, La Documentation Français e, Mai-Juin 2004
Sites internet :
www.comité-olympique.asso.fr
www.picardie-online.com
www.jeunesse-sports.gouv.fr
www.osam.asso.fr
www.picardie.pref.gouv.fr
www.cr-picardie.fr
37
38
TABLE DES ABREVIATIONS
MJSVA : Ministère de la Jeunesse, des Sports et de la Vie Associative
DRJS : Direction Régionale de la Jeunesse et Sports
DDJS : Direction Départementale de la Jeunesse et Sports
CIO : Comité International Olympique
CNOSF : Comité National Olympique et Sportif Français
CROS : Comité Régional Olympique et Sportif
CDOS : Comité Départemental Olympique et Sportif
CREPS : Centre Régional d’Education Populaire et de Sport
CRJS : Centre Régional Jeunesse et Sports
UREPS : Unité de Recherche et d’Enseignement Physique et Sportif
CRSU : Comité Régional du Sport Universitaire
39

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