reapprendre l`homme - La Barbière de Paris

Date : 13 SEPT 16
Page de l'article : p.30
Journaliste : Brice Thiron
Pays : France
Périodicité : Mensuel
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Avec le renouveau de la coiffure
homme se pose la question de
sa lormalion. Qu Cil est-il
vraiment aujourd'hui ?
Formation initiale, formation
continue, la situation reste
compliquée et le manque d'un
vrai cursus est patent.
REAPPRENDRE
L'HOMME
L
a formation homme en France a ctc abandonnée. »
Combien dc fois avons-nous entendu cette phrase ?
Et le fameux : « Je meta en place un service
barbier »... après un stage cle deux jours V! Deux facettes d'un
même problème : la formation homme. Le souci n'est pas tant
le référentiel dcs formations, estime cependant Thicrn Tixier,
formateur et codirigeant de Noovvup/Prodevco. qui dispense
entre autres cles formations en coiffure homme : « Le CAP
ou le BP ne peuvent tout couvrir, noire métier est très large. Les
enseignements ion! bonn sauf... qu'Un nant trop rapide*. Quand jc
mc nui* formé, nous uvionn actu' cursus, /tomme efféminé. On les
a regroupé* ahm que ec nant den méfiera différent». A vouloir filtre
du mi.ite généraliste, on aborde beaucoup de chanel que l'on ne
peut que survoler dans /ea écoles, d'autant que rien n'eut superflu
danti ce quapprenncnt nos jeunes. Le problème réside surtout
dans le temps consacré à chaque matière. Les jeunes manquent dc
pratique, \ombre de coiffeurs hommes à bas prir, installés dans
des quartiers populaires (ndlr : ct souvent non déclarés, voire
sans diplôme !), ont plus de technique que la majorité dc<i coiffeurs,
simplement parce qu'ils pratiquent beaucoup ! »
Une formation trop rapide
Cest la même problématique pour les « stages », prévient Sarah
Hamizi, la Barbièrc de Paris : « Un stage de deux jours c'est bien.
m(iisceit't">tqu u ne initiation.La formation ta tit en coiffure homme
qu'eu leeliniqnebarbierest bien p/us foi/gué, ilj'uiit revenirsejbrmer
de manière plus approfondie. » D'ailleurs, les coiffeurs homme/
barbiers en vue dispensent soin cnt des formations, > compris,
forcement, lors dc l'intégration des nouveaux collaborateurs dans
leurs équipes. Ceux-ci ne sont d'ailleurs réellement opérationnels
qu'au bout de quèlques mois, en fonction cle leur pratique
antérieure. Ainsi, la multiplication dcs salons homme partout
en France permet à la situation cle progresser... sur le tas. A côté
de son univers « homme » complet, consacré aux services et aux
échanges culturels, Hervé Boibessot, dc Tonsor&Cic (Toulouse),
finaliste 2016 du concours Talent Starter L'Eclaircur/MCB bv
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Beauté Sélection, a par exemple transformé son premier local en
centre dc formation. Les marques, mais aussi les distributeurs,
mettent les bouchées doubles depuis environ 4 ans. Ht la situation,
sans être extraordinaire, s'améliore. Pourtant, rappelle Thierry
Tixier. c'est encore largement du bricolage : « Heureusement,
fa génération qui avait bénéficié d'une formation adaptée était
encore lù pour Ira usine/1 re uit miroir-Juin' négligé. Mais il faut
accompagner le renouveau de la coiffure homme, y compris via
le service barbier qui a habitué toute une frange de clientèle à
«A vouloirfaire du mixte généraliste,
on aborde beaucoup de choses que
Von ne peut que survoler dans
les écoles. » Thierry Tixier
enfui xe Jb i re plaisir ou au moins à essayer. Sous nue forme ou
ime attire, la barbe restera. Concernant la coiffure homme, on voit
bien que la tendance du court, voire du rasé sur le côté, permet de
cacher que beaucoup de coiffeurs, ne savent pas faire un dégrade
peigne-ciseaux, mais cela n'aura qu'un temps!» Suivre une
formation complète de coiffure -avec diagnostic et visagisme
adaptés à l'homme-, dc taille dc barbe, de soin avec un rituel est
nécessaire. Ainsi, on peut sortir cle la « coupe hvgiène » toujours
trop chère ct proposer un service complet qui, lui. peut mieux se
vendre. Ht clairement, aujourd'hui, se pose à nouv eau la question
d'un cycle complet en formalion initiale (et non pas juste cles
options), sous forme par exemple d'une spécialisation en un an.
I .'enjeu est daltirer la moitié cle la population, qui ne représente
pour le moment que 25 % du chiffre daffaires cle la profession.
Au-delà d'une fiche moyenne de base qui reste faible, une bonne
part dcs hommes, qui s'étaient détournés dcs salons depuis cles
années, voudraient aujourd'hui v retourner! Il s'agit de ne pas
les décevoir, pour une ou deux générations, avec une offre qui ne
tiendrait pas la route faute de personnel qualifié.
Bnce'fhiroii
BARBIERE 3054009400504