I. Pourquoi étudier Le Bourgeois gentilhomme en classe de

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I. Pourquoi étudier Le Bourgeois gentilhomme en classe de
1
MOLIÈRE
Le Bourgeois gentilhomme
Nouvelle édition
ISBN : 9782081236165
2,70 € – 192 p.
I. Pourquoi étudier Le Bourgeois gentilhomme
en classe de Cinquième ?
Les nouveaux programmes de français préconisent la lecture du Bourgeois gentilhomme en
classe de Cinquième, dans le cadre de l’étude de la comédie : en 1670 Molière a atteint le
sommet de son art, et les effets comiques imaginés par le dramaturge fonctionnent encore
pleinement sur les jeunes spectateurs des années 2000. Nombreux et variés, ils permettent
aisément d’étudier le comique sous toutes ses formes et d’acquérir les notions fondamentales
pour l’étude d’une comédie.
Mais Le Bourgeois gentilhomme n’est pas seulement une comédie : c’est une comédieballet, née de la collaboration de Molière et de Lully à la demande du roi Louis XIV qui
souhaite témoigner de la puissance et de l’éclat de son règne à travers de somptueux
spectacles mis en scène dans ses plus beaux palais. En cela, l’étude de la pièce permet de faire
le lien entre le programme de français et le nouveau programme d’histoire de Cinquième, qui
prévoit, en fin d’année, de s’intéresser à l’émergence du « roi absolu » et recommande plus
spécifiquement d’étudier « une œuvre littéraire ou artistique au choix pour donner quelques
images du “roi absolu” et de son rôle dans l’État ». Quelle pièce, mieux que Le Bourgeois
gentilhomme, qui met justement en scène un bourgeois désireux d’acquérir les codes de la
cour de Louis XIV, permettrait de connaître l’esprit de cette cour ?
Il n’est donc pas étonnant que le programme interdisciplinaire d’histoire des arts en classe
de Cinquième conseille d’aborder la thématique « Arts, État et pouvoir » à travers l’étude de
la comédie-ballet envisagée comme « art de la cour ». Là encore, le choix du Bourgeois
gentilhomme, reconnu comme le chef-d’œuvre du genre inventé par Molière et Lully,
s’impose.
C’est pourquoi cette nouvelle édition de la pièce a été conçue tout spécialement pour des
élèves de Cinquième, en vue d’une séquence permettant de lier le français et l’histoire des
arts. La lecture du texte de Molière, parfois difficile pour de jeunes lecteurs, est rendue
accessible par des notes de langue nombreuses. Le dossier est conçu en trois parties :
– la première partie (« Pour aller plus loin dans l’étude de la comédie », p. 166) aborde la
pièce d’un point de vue littéraire, en permettant, à l’aide de questionnaires simples, de repérer
les principaux effets comiques de la pièce et d’étudier leur fonctionnement ;
– la deuxième partie (« La comédie-ballet, un art de cour », p. 173) propose différents
documents sur la comédie-ballet, qui permettent de faire le point sur le contexte de création
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du spectacle et d’en comprendre les enjeux. La notion d’« art de cour » fait ainsi dialoguer le
cours d’histoire et de français au sein d’une séance d’histoire des arts ;
– la troisième partie, enfin, (« Mettre en scène Le Bourgeois gentilhomme aujourd’hui »,
p. 178) présente trois mises en scènes contemporaines de la pièce, qui reposent sur des
partis pris très différents : la mise en scène de Jean-Louis Benoit en 2000 à la ComédieFrançaise choisit de modifier la musique de Lully et de mettre l’accent sur l’aspect grinçant,
presque sombre de la pièce ; celle de Benjamin Lazar en 2004 est au plus près des conditions
d’origine de la représentation ; l’adaptation de Philippe Car en 2009, enfin, propose une
adaptation originale de la pièce de Molière et en fait un spectacle onirique où les marionnettes
et les robots se mêlent aux acteurs, dans un univers marqué par les voyages du metteur en
scène au Japon. La confrontation de ces trois mises en scène a pour but de faire des élèves des
spectateurs attentifs aux multiples facettes des « arts du spectacle vivant », et des lecteurs
sensibles à l’actualité de la pièce de Molière.
Ces trois parties sont précédées de questionnaires de lectures permettant de vérifier que
la pièce a été lue et comprise par les élèves (« Avez-vous bien lu », p. 163, et « Au fil du
texte », p. 165).
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II. Tableau synoptique de la séquence
Rappel des objectifs de la séquence :
– Lire une pièce de théâtre du XVIIe siècle.
– Connaître les notions fondamentales nécessaires à l’étude d’une comédie.
– Comprendre la notion de mise en scène.
– Histoire des arts : connaître la comédie-ballet.
Séances
1
Pour préparer la
lecture de la pièce
2
La comédie-ballet, un
art de cour
(histoire des arts)
Supports
Objectifs
– Sélection de répliques
– Cerner les caractéristiques
– Extrait vidéo de la mise en essentielles de l’œuvre et du
scène de Benjamin Lazar
personnage principal
– Dossier, « Molière en son – Connaître la comédie-ballet
temps », p. 163
– Étudier les liens entre art et
– Dossier, « La comédie- pouvoir
ballet, un art de cour », p. 173
o
Évaluation n 1 : questionnaire de lecture
3
– Ensemble de l’œuvre
– Étudier les caractéristiques
Étude des
– Dossier, « Les personnages de la pièce et la fonction des
personnages
de la comédie », p. 166
personnages
– Utiliser un vocabulaire précis
pour décrire les personnages
4
– Questions 1 à 4 du dossier, – Acquérir le vocabulaire de
Monsieur Jourdain et « Au fil du texte », p. 165
l’analyse d’une pièce de théâtre
le maître de
– Acte II, scène 4, de « Que – Analyser un texte
philosophie
voulez-vous donc que je vous – Analyser une image
apprenne ? » à « Je vous
expliquerai à fond toutes ces
curiosités », p. 62-66
5
– Questions 5 à 8 du dossier, – Comprendre les enjeux de la
scène
Une scène de complot « Au fil du texte », p. 165
– Acte III, scène 6, de « Notre
belle marquise » à la fin de la
scène, p. 92-95
6
– Dossier, « Mettre en scène – Acquérir des connaissances
Mise en scène
Le Bourgeois gentilhomme », sur le théâtre et la préparation
p. 178
d’un spectacle
– Comprendre la notion de
mise en scène
o
Évaluation n 2 : mise en scène par groupes d’une scène au choix
7
– Dossier, « Une scène, deux – Comparer différentes mises
La cérémonie turque
interprétations :
la en scène
cérémonie turque », p. 184
– Rendre compte d’une mise en
– La cérémonie turque dans scène à travers un récit
le spectacle de Benjamin
Lazar (extrait vidéo)
8
– Ensemble de la pièce
– Faire le bilan des procédés
Les formes de
– Questions 9 à 12 du comiques de la pièce
comique
dossier, « Au fil du texte »,
p. 166
– Dossier, « Les formes de
comique dans Le Bourgeois
gentilhomme », p. 169
o
Évaluation n 3 : bilan de la séquence
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Fiches élèves
correspondantes
o
Fiche n 1
o
Fiche n 2
o
Fiche n 3
o
Fiche n 4
o
Fiche n 5
o
Fiche n 6
o
Fiche n 7
o
Fiche n 8
4
III. Déroulement de la séquence
Séance no 1 : pour préparer la lecture de la pièce
Objectif
Support
→ Découvrir la pièce : cerner les caractéristiques essentielles de l’œuvre et du
personnage principal.
→ Une sélection de répliques du Bourgeois gentilhomme.
→ Extrait vidéo de la mise en scène de Benjamin Lazar 1.
→ Fiche élève no 1.
■ Découverte d’une sélection de répliques
La première partie de la séance est consacrée à la découverte du personnage de
M. Jourdain à travers une sélection de ses répliques. On en distribue une par élève (dans un
ordre aléatoire) : tous doivent prendre connaissance de l’ensemble des répliques, puis faire
des hypothèses sur le personnage, en s’appuyant sur ce qu’ils ont entendu. Selon le profil de
la classe, on pourra faire réaliser ce travail de manière collective ou individuelle. Voici un
exemple de sélection de répliques :
1. « Mon tailleur m’a dit que les gens de qualité étaient comme cela le matin » (p. 40).
2. « Donnez-moi ma robe pour mieux entendre… Attendez, je crois que je serai mieux sans
robe… Non ; redonnez-la moi, cela ira mieux » (p. 41).
3. « Est-ce que les gens de qualité apprennent aussi la musique ? » (p. 42).
4. « Apprenez-moi comme il faut faire une révérence pour saluer une marquise : j’en aurai
besoin tantôt » (p. 51).
5. « Apprenez-moi l’orthographe » (p. 63).
6. « U, U. Cela est vrai. Ah ! que n’ai-je étudié plus tôt, pour savoir tout cela ? » (p. 66).
7. « Ce maudit tailleur me fait bien attendre pour un jour où j’ai tant d’affaires. J’enrage.
[…] Au diable le tailleur ! La peste étouffe le tailleur ! Si je le tenais maintenant, ce tailleur
détestable, ce chien de tailleur-là, ce traître de tailleur, je… » (p. 70).
8. « La perruque et les plumes sont-elles comme il faut ? » (p. 72).
9. « Suivez-moi, que j’aille un peu montrer mon habit par la ville ; et surtout ayez soin tous
deux de marcher immédiatement sur mes pas, afin qu’on voie bien que vous êtes à moi »
(p. 75).
10. « Tiens, si tu ris encore le moins du monde, je te jure que je t’appliquerai sur la joue le
plus grand soufflet qui se soit jamais donné » (p. 76).
11. « Il n’y a que des sots et des sottes, ma femme, qui se railleront de moi » (p. 78).
12. « Je songerai à marier ma fille quand il se présentera un parti pour elle ; mais je veux
songer aussi à apprendre les belles choses » (p. 80).
13. « J’enrage quand je vois des femmes ignorantes » (p. 82).
14. « Il n’y a point de dépenses que je ne fisse, si par là je pouvais trouver le chemin de son
cœur. Une femme de qualité a pour moi des charmes ravissants, et c’est un honneur que
j’achèterais au prix de toute chose » (p. 94).
15. « Vous n’êtes point gentilhomme, vous n’aurez pas ma fille » (p. 108).
16. « Taisez-vous, impertinente. Vous vous fourrez toujours dans la conversation. J’ai du
bien assez pour ma fille, je n’ai besoin que d’honneur, et je la veux faire marquise » (p. 109).
17. « Je ne sais ce qui me tient, maudite, que je ne vous fende la tête avec les pièces du
repas que vous êtes venue troubler » (p. 125).
1. DVD Le Bourgeois gentilhomme, Vincent Dumestre, Benjamin Lazar, Cécile Roussat, Le Poème harmonique
(2005).
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18. « Je le veux, moi qui suis votre père » (p. 143).
19. « Voulez-vous vous taire, impertinente ? Vous venez toujours mêler vos extravagances
à toutes choses, et il n’y a pas moyen de vous apprendre à être raisonnable » (p. 144).
20. « Je veux marier notre fille avec le fils du Grand Turc » (p. 144).
Les élèves repèrent cinq des caractéristiques principales de M. Jourdain, qu’ils notent dans
la fiche élève. Par exemple : c’est un riche bourgeois ; il se soucie beaucoup de son
apparence ; il aime apprendre ; il admire la noblesse ; il est marié ; il est amoureux d’une
marquise ; il a une fille qui doit se marier ; il s’oppose au mariage de sa fille ; il est autoritaire
et colérique.
■ Travail sur un extrait de la mise en scène de Benjamin Lazar
On visionne un extrait de la deuxième scène du premier acte, dans la mise en scène de
Benjamin Lazar : c’est la première apparition de M. Jourdain sur scène, qui demande à
écouter la « petite drôlerie » préparée par ses professeurs de musique et de danse, c’est-à-dire
le dialogue musical qu’ils ont écrit à son intention. Il ne manque pas de faire admirer aux
deux hommes ses vêtements d’« homme de qualité » et n’hésite pas à interrompre plusieurs
fois les musiciens afin de rajuster sa robe… « pour mieux entendre » ! À travers cet extrait,
les élèves peuvent vérifier certaines de leurs hypothèses sur M. Jourdain : sa richesse (il a des
habits somptueux et de nombreux laquais), sa vanité et son goût pour le paraître (il recherche
les compliments de ses maîtres). Ils découvrent également un aspect important du spectacle :
il s’agit d’un spectacle musical, dans laquelle les passages chantés sont intégrés à la musique.
Chaque élève rédige ensuite un court texte dans lequel il fait le bilan de ce qu’il a appris au
cours de la séance (voir fiche élève).
Travail préparatoire pour la séance no 2 : lire la biographie de Molière (p. 7-19) et répondre
aux questions du dossier « Molière en son temps » (p. 164).
Séance no 2 : la comédie-ballet, un art de cour
Objectif
Support
→ Connaître la comédie-ballet.
→ Réfléchir sur le lien entre art et pouvoir (histoire des arts).
→ Dossier, « Molière en son temps » (p. 163)
→ Dossier, « La comédie-ballet, un art de cour » (p. 173).
→ Fiche élève no 2.
■ À la découverte de Molière
On corrige rapidement à l’oral les questions du dossier (« Molière en son temps », p. 163)
que les élèves ont préparées à la maison pour cette séance.
1. Quel est le vrai nom de Molière ? Jean-Baptiste Poquelin.
2. À quelle profession était-il destiné par son père ? Tapissier.
3. Avec qui monte-t-il sa première troupe ? Comment se nomme-t-elle ? Il monte sa
première troupe, l’Illustre-Théâtre, avec Madeleine Béjart et ses frères.
4. Dans quels théâtres Louis XIV lui offre-t-il de s’installer ? Le Petit-Bourbon, puis le
Palais-Royal.
5. Avec quelle troupe partage-t-il ces deux théâtres ? Avec la troupe des comédiensitaliens, menée par Scaramouche.
6. Comment le roi témoigne-t-il son amitié à Molière ? En lui allouant des pensions, en lui
commandant des spectacles pour la cour et en acceptant d’être le parrain de son fils.
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7. Où sont montées les comédies-ballets ? Les comédies-ballets sont d’abord montées dans
les palais du roi (Chambord, Saint-Germain-en-Laye, Versailles), puis elles sont reprises à
Paris, au théâtre du Palais-Royal.
8. Quels sont les trois arts qui se mêlent dans les comédies-ballets ? Le théâtre, la musique
et la danse.
9. Avec quel compositeur italien Molière crée-t-il de nombreux spectacles ? Jean-Baptiste
Lully.
10. De quand date Le Bourgeois gentilhomme ? 1670.
■ Étude d’un ensemble de documents
Les élèves découvrent les différents documents du dossier relatifs à la comédie-ballet
(p. 173-177) et répondent aux questions de la fiche élève no 2. (Les éléments à ajouter sur la
fiche élève sont ici indiqués en gras).
1. Qui sont les inventeurs de la comédie- ballet ?
Molière et Lully sont nés avec dix ans d’écart, dans la première moitié du XVIIe siècle. Ils
ne sont pas nobles de naissance : leur famille appartient à la bourgeoisie. Ils sont tous les
deux aidés dans leur carrière par le roi Louis XIV, arrivé au pouvoir en 1654, qui leur
témoigne son amitié et son estime en leur allouant des charges honorifiques et des pensions
qui leur permettent de vivre confortablement de leur art.
Ils ont tous les deux fréquenté la cour du Roi-Soleil, où ils ont mené leur carrière et connu
la gloire : ce sont donc des courtisans.
2. Pourquoi Louis XIV organise-t-il des spectacles somptueux ?
Il est important, pour le souverain, d’organiser des spectacles pour deux raisons :
A. se faire aimer de ses sujets :
« Tous nos sujets, en général, sont ravis de voir que nous aimons ce qu’ils aiment, ou
à quoi ils réussissent le mieux. Par là nous tenons leur esprit et leur cœur, quelquefois
plus fortement peut-être, que par des récompenses et des bienfaits. »
B. pour impressionner les peuples étrangers :
« À l’égard des étrangers […], ce qui se consume en ces dépenses qui peuvent passer
pour superflues, fait sur eux une impression très avantageuse de magnificence, de
puissance, de richesse et de grandeur. »
3. Comment les comédies-ballets mettent-elles en valeur le pouvoir du roi ?
Avant de faire rédiger aux élèves une synthèse personnelle, on corrige avec eux à l’oral les
réponses aux questions sur portant sur la gravure d’Israël Sylvestre (p. 175) et le prologue de
L’Amour médecin (p. 176-177) :
→ La gravure d’Israël Silvestre
1. Observez la scène : quels éléments du décor contribuent à donner au spectacle un
caractère grandiose ?
Sur scène, on peut voir les acteurs et les danseurs en costume de ballet, évoluant dans les
décors naturels du parc de Versailles. De nombreux lustres permettent d’éclairer la scène, car
le spectacle a lieu de nuit. Devant la scène on voit pointer le haut des instruments des
musiciens de l’orchestre.
2. Observez le public : de qui s’agit-il ? Où se situe le roi ? Pourquoi ?
Lors de cette première représentation du spectacle à Versailles, le public est composé des
courtisans. Le roi est situé au milieu, en face de la scène, à la place d’honneur.
→ Le prologue de L’Amour médecin
1. D’après ce prologue, quelle est la fonction de la comédie-ballet ?
D’après ce prologue, la fonction de la comédie-ballet est de « donner du plaisir au plus
grand roi du monde », c’est-à-dire Louis XIV.
2. Comment ce prologue rend-il hommage à Louis XIV ?
Ce prologue rend hommage à Louis XIV en le qualifiant de « plus grand roi du monde ». Il
évoque également « ses travaux, plus grands qu’on ne peut croire » : il donne au roi l’image
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d’un souverain puissant, qui n’économise pas ses efforts pour le bien de ses sujets et la gloire
de son royaume.
Travail préparatoire pour l’évaluation no 1 : terminer la lecture de la pièce, et s’assurer qu’on
a bien compris l’intrigue à l’aide de l’exercice proposé dans le dossier, p. 164.
Évaluation no 1 : questionnaire de lecture
Objectif
Support
→ Vérifier la lecture et la compréhension de la pièce.
→ Fiche élève no 3.
On vérifie la lecture et la compréhension de la pièce à l’aide du questionnaire contenu dans
la fiche élève no 3 :
1. Quelle est l’obsession de M. Jourdain ? À qui veut-il ressembler ?
L’obsession de M. Jourdain est de ressembler aux « gens de qualité », c’est-à-dire aux
nobles qui fréquentent la cour du roi Louis XIV.
2. Quelles disciplines étudie-t-il ?
Il étudie la musique, la danse, le maniement des armes et la philosophie. Ce sont les
disciplines qui sont enseignées aux jeunes aristocrates.
3. Pourquoi M. Jourdain souhaite-t-il que Dorante soit son ami ?
M. Jourdain souhaite que Dorante devienne son ami car il représente l’aristocrate qu’il
rêverait d’être. Il espère, grâce à lui, être présenté au roi, et pouvoir séduire la marquise
Dorimène.
4. Comment acquiert-il son amitié ?
Pour acquérir l’amitié de Dorante, M. Jourdain lui prête de l’argent et met sa maison à sa
disposition.
5. Que pense Mme Jourdain du comportement de son mari ?
Mme Jourdain juge le comportement de son mari ridicule.
6. Pourquoi M. Jourdain refuse-t-il que sa fille épouse celui dont elle est amoureuse ?
M. Jourdain refuse que sa fille épouse celui qu’elle aime car ce n’est pas un
« gentilhomme », c’est-à-dire qu’il n’appartient pas à la noblesse ancienne.
7. Qui trouve une ruse pour aider Cléonte à épouser Lucile ?
C’est le valet de Cléonte, Covielle, qui trouve une ruse pour permettre à son maître
d’épouser Lucile.
8. En quoi cette ruse consiste-t-elle ?
Covielle déguise son maître, et fait croire à M. Jourdain qu’il s’agit du fils du Grand Turc.
9. Quels mariages sont annoncés à la fin de la pièce ?
À la fin de la pièce, on annonce les mariages de Lucile et Cléonte, de leurs serviteurs
Covielle et Nicole, ainsi que de Dorante et Dorimène.
10. Pourquoi peut-on dire que M. Jourdain est « une parfaite dupe » ?
On peut dire que M. Jourdain est une dupe car il se laisse facilement berner par Dorante,
qui lui fait croire qu’il l’aide à séduire Dorimène, alors qu’il cherche à l’épouser, et par
Covielle, qui lui fait croire qu’il va devenir mamamouchi. À la fin de la pièce, tout le monde
connaît la vérité… sauf M. Jourdain !
Travail préparatoire pour la séance no 3 : répondre aux questions de la partie du dossier
intitulée « Les personnages de la comédie » (p. 166), à l’aide de la fiche élève no 4 qu’on aura
distribuée aux élèves.
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Séance no 3 : étude des personnages
Objectifs
Support
→ Étudier les caractéristiques des personnages de la pièce et leur fonction.
→ Utiliser un vocabulaire précis pour décrire un personnage.
→ Ensemble de l’œuvre.
→ Dossier, « Les personnages de la comédie » (p. 166).
→ Fiche élève no 4.
■ Analyse des caractéristiques des personnages
On corrige le travail préparatoire donné à la fin de la séance précédente sur les personnages
de la comédie (questions du dossier p. 166) en utilisant la fiche élève no 4 (les éléments à
compléter par les élèves sont ici indiqués en gras).
1. Des personnages représentatifs d’une classe sociale
Serviteurs
– Covielle
– Nicole
Tiers état
Grande bourgeoisie
– M. et Mme Jourdain
Noblesse
– Dorante
– Dorimène
On peut se demander si Cléonte appartient à la haute bourgeoisie ou à la petite noblesse.
2. Les fonctions des personnages
M. Jourdain est le héros maniaque de la pièce, et tous les autres personnages vont
permettre de faire ressortir sa folie.
Ainsi, les cinq « maîtres », ainsi que Dorante et Dorimène, sont autant de personnages
d’hypocrites qui profitent de la folie du héros.
Mme Jourdain et Nicole, quant à elle, mettent en valeur la folie de M. Jourdain en jouant,
dans le premier acte, le rôle de raisonneuses, qui tentent de faire revenir le héros à la raison.
Dans l’acte III apparaissent deux personnages qui sont victimes de la folie du héros :
Cléonte et Lucile, qui ne peuvent se marier.
Dès lors, ils seront aidés par différents personnages : le valet Covielle, mais aussi Nicole et
Mme Jourdain, et Dorante. Ces personnages ont donc la fonction d’auxiliaires.
3. Quelques adjectifs pour définir le caractère des personnages
On procède à la correction en mettant en commun les réponses des élèves, en s’assurant
qu’ils sont capables de justifier les adjectifs choisis.
4. Des personnages issus de la commedia dell’arte
Le vieillard
Les amoureux
Le zanni rusé
La soubrette
Le Dottore (le docteur)
M. Jourdain
Cléonte et Lucile
Covielle
Nicole
Le maître de philosophie
■ Exercice d’écriture
On termine la séance par un exercice d’écriture : si vous deviez jouer la pièce, quel
personnage choisiriez-vous d’interpréter ? Pourquoi ?
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Travail à faire pour la séance no 4 : relire les actes I et II, puis répondre aux questions 1 à 4 du
questionnaire du dossier « Au fil du texte » (p. 165).
Séance no 4 : M. Jourdain et le maître de philosophie
Objectif
Support
→ Acquérir le vocabulaire de l’analyse d’une pièce de théâtre.
→ Analyser un texte.
→ Analyser une image.
→ Questions 1 à 4 du dossier, « Au fil du texte » (p. 165)
→ Acte II, scène 4, de « Que voulez-vous donc que je vous apprenne ? » à « Je vous
expliquerai à fond toutes ces curiosités » (p. 62-66).
→ Fiche élève no 5.
■ Vocabulaire de l’analyse
On corrige le travail préparatoire donné à la fin de la séance no 3 sur les questions 1 à 4 du
dossier, « Au fil du texte » (p. 165).
Acte I
1. Quelles informations nous donnent les deux premières scènes sur le lieu où se déroule
l’action et sur le personnage principal, M. Jourdain (statut social, ambition, caractère) ?
Comment s’appellent les scènes de ce type ?
L’action se déroule dans la maison de M. Jourdain, qui apparaît dès la première scène
comme un riche bourgeois, soucieux de se comporter comme un gentilhomme, et prêt à payer
très cher pour cela, mais qui est méprisé par ses professeurs à cause de son manque de goût. Il
s’agit d’une scène d’exposition.
Acte II
2. Dans la scène 1, pourquoi les maîtres de danse, de musique et de chant se disputentils ? Que remarquez-vous, concernant la forme des répliques et le rythme du dialogue, à
partir de « Tout beau, Monsieur le tireur d’armes : ne parlez de la danse qu’avec respect »
(l. 101-102) ? Quel est l’effet produit ?
Les maîtres se disputent car chacun revendique la supériorité de son art sur les autres.
À partir de « Tout beau, Monsieur le tireur d’armes : ne parlez de la danse qu’avec
respect » le dialogue s’accélère.
3. Expliquez la didascalie qui ouvre la scène 4. Pourquoi rend-elle comique la deuxième
réplique du maître de philosophie : « Un philosophe sait recevoir comme il faut les choses » ?
La didascalie précise que le maître de philosophie commence sa leçon tout en
« raccommodant son collet », c’est-à-dire en remettant en place son costume. En effet, il vient
de se battre avec les autres professeurs de M. Jourdain. Il affirme pourtant qu’« un philosophe
sait recevoir comme il faut les choses ». Le décalage entre les affirmations du philosophe, qui
prône la mesure, et ses actes rend cette réplique comique : doit-on comprendre que « recevoir
comme il faut les choses », c’est en venir aux mains dès qu’un adversaire ne nous donne pas
raison ?
4. Dans la scène 5, quel lien existe-t-il entre le dialogue de M. Jourdain avec les garçons
tailleurs et le ballet du deuxième intermède ?
Les garçons tailleurs viennent de soutirer un gros pourboire à M. Jourdain en le flattant.
C’est ce qui explique leur joie, qu’ils expriment en dansant le ballet qui constitue le deuxième
intermède.
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■ Analyse d’un texte
On distribue la fiche élève no 5. À l’aide de son questionnaire simple, les élèves sont
invités à analyser le texte de Molière et sa mise en scène (à travers trois photos).
1. Une drôle de leçon
A. Que veut apprendre M. Jourdain ?
M. Jourdain veut apprendre l’orthographe : « Apprenez-moi l’orthographe. »
B. Est-ce ce que lui apprend son professeur ?
Il lui apprend à prononcer les voyelles : « […] il faut commencer selon l’ordre des choses,
par une exacte connaissance de la nature des lettres, et de la différente manière de les
prononcer toutes. »
C. Selon M. Jourdain, cette leçon est-elle utile ?
Oui, et il se montre enthousiaste : « A, E, I, I, I, I. Cela est vrai. Vive la science ! »
D. Et selon vous ?
Pour le spectateur, cette leçon semble inutile, car elle apprend à M. Jourdain quelque chose
qu’il savait déjà, de manière spontanée.
2. Le couple élève-professeur
A. Observez le volume des répliques des deux personnages : qui a les répliques les plus
longues ? Qui domine le dialogue ?
Les répliques du professeur sont bien plus longues que celles de M. Jourdain. C’est lui qui
mène la leçon et le dialogue.
B. Le professeur de philosophie utilise-t-il davantage : des phrases affirmatives, des
phrases interrogatives ou des phrases affirmatives ? Quelle modalité de phrase domine, au
contraire, dans les répliques de M. Jourdain ? Comment expliquez-vous cette différence ?
Le maître de philosophie utilise des phrases affirmatives, tandis que M. Jourdain utilise
surtout des phrases exclamatives. Par exemple : « Ma foi ! oui. Ah ! Que cela est beau ! » ;
« A, E, I, I, I, I. Cela est vrai. Vive la science ! » ; « Ah ! que n’ai-je étudié plus tôt, pour savoir
tout cela ! ». Ainsi, le professeur se montre sûr de lui et de son savoir. Les exclamations de
M. Jourdain témoignent de son étonnement et de son enthousiasme face à son professeur.
■ Analyse d’image
L’édition propose des photographies de trois spectacles dans lesquels le professeur de
philosophie est mis en scène de manière différente.
– Dans la mise en scène de Jean-Louis Benoit (p. 61), le maître de philosophie est assis à
côté de son élève et ne donne pas l’impression de vouloir le dominer. Mais, il est jeune,
élégant, ce qui accentue l’aspect ridicule de son élève, plus âgé que lui et habillé de façon
grotesque. Sur la photographie, on voit que ses vêtements sont déchirés et que sa bouche
semble amochée : le professeur de philosophie vient de se battre avec les autres professeurs
de M. Jourdain. Son vêtement et son maquillage renforcent l’effet comique de la scène,
puisqu’ils mettent l’accent sur les contradictions du personnage du philosophe.
– Dans la mise en scène de Benjamin Lazar (p. 67), M. Jourdain est habillé en blanc, et le
professeur de philosophie en noir, ce qui accentue l’opposition entre les deux personnages.
Mais le professeur de philosophie n’est pas moins ridicule : grimé à l’extrême, courbé en
deux, perdu dans des vêtements trop larges pour lui, il évoque une sorte de pantin vaguement
effrayant.
– Dans la mise en scène de Philippe Car (p. 65), le maître de philosophie est interprété par
une marionnette pourvue d’une immense bouche. Il n’apparaît pas comme un personnage
réaliste : le metteur en scène insiste au contraire sur l’aspect caricatural de ce professeur qui
maîtrise parfaitement la langue et s’en sert pour impressionner son élève.
À l’issue de cette séquence, on peut demander aux élèves de travailler par deux et de
proposer leur propre mise en scène de ce passage.
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Travail préparatoire pour la séance no 5 : relire l’acte III et répondre aux questions 5 à 8 du
questionnaire du dossier « Au fil du texte » (p. 165-166).
Séance no 5 : une scène de complot
Objectif
Support
→ Comprendre les enjeux de la scène.
→ Questions 5 à 8 du dossier, « Au fil du texte » (p. 165-166).
→ Acte III, scène 6, de « Notre belle marquise » à la fin de la scène (p. 92-95).
→ Fiche élève no 6.
■ Vocabulaire de l’analyse
On corrige le travail préparatoire donné sur l’acte III (questions 5 à 8 du dossier, « Au fil
du texte », p. 165-166) à la fin de la séance précédente.
5. Dans la scène 4, relevez les apartés de Mme Jourdain, prononcés à l’insu de son mari et
de Dorante : que révèlent-ils de son jugement sur les deux hommes ? (attention, ces apartés
ne sont pas indiqués par des didascalies). Les scènes lui donnent-elles raison ou tort ?
« Il le gratte par où il se démange » ; « Oui, aussi sot par-derrière que par-devant. » ; « Oui,
nous ne le savons que trop ». Ces répliques montrent qu’elle considère que son mari se fait
duper par Dorante, qu’elle juge malhonnête. La suite de la pièce lui donne raison.
6. Dans la scène 7, quelle réplique de Mme Jourdain résume les deux intrigues
amoureuses de la pièce ?
« Ce n’est pas d’aujourd’hui, Nicole, que j’ai conçu des soupçons de mon mari. Je suis la
plus trompée du monde, ou il y a quelque amour en campagne, et je travaille à découvrir ce
que ce peut être. Mais songeons à ma fille. Tu sais l’amour que Cléonte a pour elle. C’est un
homme qui me revient, et je veux aider à sa recherche, et lui donner Lucile, si je puis. »
7. Dans la scène 12, quelle réplique de Mme Jourdain peut-on qualifier de tirade ? Quelle
idée cherche-t-elle à y défendre ?
Il s’agit de la réplique qui commence par « C’est une chose, moi, où je ne consentirai
point ». Elle y défend l’idée qu’il ne faut pas que sa fille épouse un gentilhomme.
8. Quelle péripétie Covielle annonce-t-il à la fin de l’acte III ?
Covielle annonce sa ruse : faire croire à M. Jourdain que Cléonte est le fils du Grand Turc.
■ Étude du texte
L’analyse de la scène est menée à l’aide du questionnaire proposé dans la fiche élève no 6,
qu’on distribue aux élèves.
1. Une atmosphère de complot
A. Dans le texte, quels indices nous montrent que Dorante et M. Jourdain tiennent à ne
pas être entendus de Nicole et de Mme Jourdain ?
Une didascalie précise que Dorante parle « bas, à Monsieur Jourdain », ce qui montre qu’il
ne veut pas être entendu des deux autres personnages présents sur scène, Mme Jourdain et
Nicole. La réplique de M. Jourdain « Tirons-nous un peu plus loin, pour causer » montre qu’il
cherche lui aussi à parler à Dorante à l’insu de sa femme et de sa servante.
B. Comment peut-on expliquer ces précautions ?
Dorante annonce à M. Jourdain qu’il a remis de sa part un diamant à Dorimène, afin de
l’aider à séduire la marquise : il est donc naturel qu’ils ne souhaitent pas être entendus de la
femme de M. Jourdain !
C. Relevez les répliques de Mme Jourdain. À qui sont-elles adressées ? Sont-elles destinées
à être entendues de tous les personnages présents sur scène ?
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« Quand il est une fois avec lui, il ne peut le quitter » ; « Que sa présence me pèse sur les
épaules ! » ; « Que peuvent-ils tant dire ensemble ? Va-t’en un peu tout doucement prêter
l’oreille ».
Les répliques de Mme Jourdain sont adressées à Nicole. Elles ne sont pas destinées à être
entendues de Dorante et de M. Jourdain. Dans les deux premières répliques, en effet,
Mme Jourdain exprime son exaspération face à la présence du comte chez elle. Dans la
troisième, elle charge sa servante d’aller espionner les deux hommes, sans qu’ils s’en
aperçoivent.
D. À la fin de la scène, que cherche à faire Nicole ? Comment expliquez-vous la réaction
de M. Jourdain ?
Conformément à l’ordre de sa maîtresse, Nicole cherche à espionner Dorante et
M. Jourdain. M. Jourdain a une réaction violente, puisqu’il lui donne une gifle : cela
s’explique par son souci de ne pas être démasqué par sa femme, et par son caractère
« bilieux », c’est-à-dire emporté, qui s’est déjà manifesté plusieurs fois au cours de la pièce.
2. Le bourgeois face à l’aristocrate
A. Face à M. Jourdain, Dorante utilise un registre de langue soutenue. Relevez, dans ses
répliques, les verbes conjugués au passé simple.
« Vous […] mîtes », « vous […] fîtes », « vous vîtes ».
B. « Vous avez pris le bon biais pour toucher son cœur : les femmes aiment surtout les
dépenses qu’on fait pour elles. » : quelle est ici la valeur du présent employé par Dorante ?
Pourquoi cette réplique donne-t-elle du poids à son discours ?
Dorante emploie le présent de vérité générale. Il utilise un argument d’autorité, qui le fait
passer pour un homme d’expérience, en qui on peut avoir confiance.
C. Quel sentiment M. Jourdain éprouve-t-il à l’égard de Dorante ?
M. Jourdain éprouve une grande gratitude à l’égard de Dorante : « Ce sont, Monsieur, des
bontés qui m’accablent ; et je suis dans une confusion la plus grande du monde, de voir une
personne de votre qualité s’abaisser pour moi à ce que vous faites. »
D. Relisez les répliques de M. Jourdain, et relevez les répétitions. Comment permettentelles d’accentuer la différence entre le bourgeois et l’aristocrate ?
« Ce sont, Monsieur, des bontés qui m’accablent » ; « Il est vrai, ce sont des bontés qui me
confondent ». M. Jourdain réitère ses remerciements, mais varie peu sa manière de
s’exprimer : contrairement à Dorante, il ne manie pas le langage avec virtuosité. C’est pour
cette raison qu’il est une proie facile.
3. La préparation de l’intrigue
Montrez en quoi cette scène prépare la suite de la comédie.
Dans ce passage sont annoncés des événements que le spectateur verra se produire sur
scène dans la suite de la pièce : le repas offert à la marquise Dorimène, au début de l’acte IV,
et le ballet imaginé par Dorante en son honneur, qui clôt le spectacle.
En outre, les précisions apportées par M. Jourdain et les soupçons qu’exprime son épouse
permettent de préparer la péripétie du début de l’acte IV : alors que M. Jourdain est à table
avec Dorante et Dorimène, et qu’il croit que sa femme dîne chez sa sœur, elle surgit à
l’improviste afin de le surprendre en flagrant délit.
Travail préparatoire pour la séance no 6 : dans la partie du dossier intitulée « Qu’est-ce que la
mise en scène ? » (p. 178), lire les deux premiers textes sur la mise en scène de Jean-Louis
Benoit et répondre aux questions qui sont posées.
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Séance no 6 : études de mises en scène
Objectif
Support
→ Acquérir des connaissances sur le théâtre et la préparation d’un spectacle.
→ Comprendre la notion de mise en scène.
→ Dossier, « Mettre en scène Le Bourgeois gentilhomme » (p. 178)
■ La mise en scène de la Comédie-Française
On corrige le travail préparatoire donné pour cette séance (lecture des deux premiers textes
sur la mise en scène de Jean-Louis Benoit dans le dossier de l’édition, p. 178).
« Début des répétitions du spectacle à la Comédie-Française »
1. Quel est l’état d’esprit de Françoise Spiess au moment d’assister pour la première fois
aux répétitions du Bourgeois gentilhomme ? Comment cela se traduit-il dans son récit ?
Françoise Spiess semble éprouver une grande émotion, comme nous le montre l’emploi de
la modalité exclamative : « Enfin, après avoir mis le doigt sur la bouche, elle pousse un
battant : je suis dans la salle Richelieu ! »
2. Quels sont les différents métiers du théâtre que l’on retrouve ici ? Quel est le rôle de
chacun ?
– Le metteur en scène dirige les acteurs.
– Le scénographe conçoit l’espace scénique et choisit le décor du spectacle.
– L’assistant(e) du metteur en scène aide le metteur en scène.
– Le responsable des lumières organise l’éclairage de la scène.
– Les couturiers réalisent les costumes imaginés par le costumier.
– Les comédiens interprètent les personnages.
3. Le spectacle n’est pas encore prêt, mais le metteur en scène a déjà fait des choix :
lesquels ? Quel sens ces derniers donnent-ils au spectacle ?
Le metteur en scène a déjà choisi le décor, dans lequel on retrouve des éléments
éclectiques. Il ne veut pas reconstituer le spectacle tel qu’il a été mis en scène à l’époque,
mais créer un univers original, qui puisse fasciner le spectateur.
« Suite des répétitions à la Comédie-Française : travail sur une scène »
Dans ce texte, les élèves découvrent le récit des répétitions de la scène qu’ils viennent
d’étudier en classe (acte III, scène 6).
1. D’après ce texte, quelle est la fonction d’une répétition ?
Une répétition sert à essayer plusieurs mises en scène différentes d’une même scène, afin
de voir celle qui fonctionne le mieux. Elle sert également à prévoir la préparation technique
du spectacle (ici, il faut surélever la fosse.)
2. Quelle impression le metteur en scène veut-il donner des personnages ? Quel choix faitil pour y parvenir ?
Le metteur en scène veut que Dorante et M. Jourdain soient perçus comme des
« conspirateurs un peu ridicules ». Pour cela, il joue sur l’espace scénique : ils sont dans la
fosse, ce qui montre qu’ils cherchent un lieu secret. Mme Jourdain, elle, est sur scène :
visuellement, elle domine les deux hommes.
3. Selon vous, Jean-Louis Benoit a-t-il fait de cette scène une scène purement comique ?
Jean-Louis Benoit en a fait une scène comique, puisque les deux personnages sont « un
peu ridicules », et peuvent même être comparés à des « marionnettes ». Mais on peut penser
que le soin qu’il met à rendre le lieu de la conversation « mystérieux » rendra également cette
scène un peu inquiétante.
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■ La mise en scène de Philippe Car :
« Un metteur en scène explique son travail »
En classe, on lit le texte proposé dans le dossier de l’édition à la suite des deux textes
précédemment étudiés (p. 181) ; il permet d’étudier une mise en scène tout à fait différente et
de réfléchir à l’interprétation que l’on peut donner des choix de mise en scène.
1. Dans le spectacle de Philippe Car, distinguez les personnages qui sont joués par des
acteurs, ceux qui le sont par des marionnettes et ceux qui le sont par des robots.
Personnages joués par un acteur
Monsieur Jourdain
Lucile
Cléonte
… par une marionnette
Madame Jourdain
Le maître de musique
Le maître de danse
Le maître d’armes
Le maître de philosophie
Le maître tailleur
Covielle
Nicole
La marquise
… par un robot
Dorante
2. Ce choix de mise en scène est aussi une interprétation des personnages : comment le
metteur en scène justifie-t-il son choix concernant Dorante ?
Dorante est interprété par un robot car, d’après le metteur en scène, il s’agit d’un
« personnage inhumain par excellence », qui « représente l’idéal de M. Jourdain, celui à qui il
rêve de ressembler. » Puisque M. Jourdain est joué par un homme, et Dorante par un robot, le
spectateur comprend qu’il ne sera jamais possible au premier de ressembler au second.
3. Selon vous, pourquoi, Philippe Car a-t-il choisi de montrer les « Maîtres » en pantins
manipulés par M. Jourdain ?
On peut penser que Philippe Car a voulu insister sur la différence de statut entre
M. Jourdain et ses maîtres : bien qu’il soit leur élève, il est aussi leur employeur, puisque c’est
lui qui les rémunère.
4. Pourquoi a-t-il choisi de faire des deux serviteurs des petites poupées de chiffons,
manipulées par leur maître ?
Là encore, cela permet de mettre en valeur l’opposition entre le groupe des riches
bourgeois (M. et Mme Jourdain et Cléonte) et des valets (Nicole et Covielle). C’est encore la
différence des statuts sociaux qui est soulignée.
5. Quel thème de la pièce font ressortir ces choix de mise en scène ?
Ces choix insistent sur un thème sous-jacent de la pièce, celui de la manipulation.
6. Quels adjectifs Philippe Car emploie-t-il pour décrire M. Jourdain ? Êtes-vous d’accord
avec le choix de ces adjectifs ?
Aux yeux de Philippe Car, M. Jourdain est un « nouveau riche, parvenu, sympathique » qui
n’est « ni odieux, ni méchant, ni hypocrite », mais avant tout « ridicule », et « naïf. » Il utilise
deux adjectifs plus imagés : « chamarré » et « flamboyant ». Ainsi, le metteur en scène voit
dans M. Jourdain un personnage plutôt positif.
On prolonge la séance en demandant aux élèves de travailler par groupes et de proposer
une mise en scène d’une des deux scènes étudiées en classe. Ce travail constitue la deuxième
évaluation.
Travail préparatoire pour la séance no 7 : lire les deux premiers documents de la partie du
dossier intitulée « Une scène, deux interprétations : la cérémonie turque » (p. 184) et répondre
aux questions qui les suivent.
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Séance no 7 : la cérémonie turque
Objectif
Support
→ Comparer différentes mises en scène.
→ Rendre compte d’une mise en scène à travers un récit.
→ Dossier, « Une scène, deux interprétations : la cérémonie turque » (p. 184).
→ La cérémonie turque dans le spectacle de Benjamin Lazar (extrait vidéo).
En classe, on corrige le travail préparatoire donné à la fin de la séance no 6 (questions du
dossier portant sur les deux textes premiers de la partie intitulée « Une scène, deux
interprétations : la cérémonie turque », p. 184).
■ La mise en scène de 1682
Dans le dossier de l’édition est reproduit le texte de la première édition de la pièce (1682),
plus riche en didascalies.
1. Quels éléments rendent cette scène exotique ?
– Les objets et les costumes : les personnages entrent sur scène avec des tapis, puis
brandissent un « Alcoran », c’est-à-dire le Coran. Ils sont « vêtus à la turque », portent des
« turbans » ou des « bonnets pointus » garnis « de bougies allumées » et des « sabres. »
– Les gestes : les Turcs « passent par-dessous » des tapis, puis « étendent les tapis par
terre, et se mettent dessus à genoux », et « se prosternent jusqu’à terre » plusieurs fois. Quand
les derviches font participer M. Jourdain à la cérémonie, « ils lui mettent l’Alcoran sur le
dos » et « le font servir de pupitre au Mufti ». Le langage employé, enfin, est exotique : il
s’agit d’un sabir, c’est-à-dire d’un langage inventé à partir de plusieurs langues.
2. Quels moyens rendent cette scène burlesque ?
Loin d’être réaliste, cette scène est une caricature très fantaisiste des cérémonies turques,
comme en témoigne le jeu outrancier des acteurs. La scène se termine d’ailleurs par la
bastonnade de M. Jourdain, ressort comique traditionnel de la farce.
■ La version de la Comédie-Française de Jean-Louis Benoit (2000)
1. Dans le texte, quels sont les mots qui appartiennent au lexique spécifique du théâtre ?
Les « cintres », « le décor », « à jardin ».
2. Quels éléments du décor et quels accessoires soulignent l’exotisme de la scène ?
« L’encens », le « turban emplumé », le « tapis » et les « babouche ». On retrouve certains
éléments de la mise en scène du XVIIe siècle.
3. Jean-Louis Benoit n’a pas conservé la musique de Lully, mais a choisi une musique
« grandiloquente et sirupeuse » : quelle musique choisiriez-vous pour la cérémonie turque ?
Pourquoi ?
On demande aux élèves de préciser, à l’oral, le sens des deux adjectifs « grandiloquente »
et « sirupeuse ». On les encourage à justifier leur choix de manière précise.
■ Exercice d’écriture
On fait visionner aux élèves la cérémonie turque dans la mise en scène de Benjamin Lazar.
On leur donne ensuite un exercice d’écriture, avec la consigne suivante : observez
attentivement la mise en scène de la cérémonie turque de Benjamin Lazar et faites le récit de
la scène.
Travail préparatoire pour la séance no 8 : répondre aux questions 9 à 12 du questionnaire du
dossier « Au fil du texte » (p. 166).
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Séance no 8 : les formes de comiques
Objectif
Support
→ Faire le bilan sur les procédés comiques de la pièce.
→ Ensemble de la pièce.
→ Questions 9 à 12 du dossier, « Au fil du texte » (p. 166)
→ Dossier, « Les formes de comique dans Le Bourgeois gentilhomme » (p. 169).
→ Fiche élève no 7.
■ Vocabulaire de l’analyse
On corrige le travail préparatoire donné pour cette séance (répondre aux questions 9 à 12
du questionnaire du dossier « Au fil du texte », p. 166).
Acte IV
9. Dans la première scène, quelle réplique de Dorante peut-être qualifiée de tirade ? Qu’y
décrit le comte ? Dans quel but ?
Il s’agit de la réplique qui commence par « M. Jourdain a raison ». Dorante y décrit le
repas qu’il a fait préparer pour Dorimène. Cette tirade a pour but de montrer à la marquise que
le repas qu’il lui a fait préparer est somptueux, et que lui-même manie la rhétorique à la
perfection. Il s’agit donc de se mettre en valeur, aux dépens de M. Jourdain.
10. Dans la scène 2, peut-on dire que l’arrivée de Mme Jourdain constitue un coup de
théâtre ?
L’arrivée de Mme Jourdain est inattendue pour les personnages, mais pas pour les
spectateurs, qui savent qu’elle est au courant des agissements de son mari depuis l’acte
précédent (acte III, scènes 6 et 7).
Acte V
11. Dans la scène 5, quelle didascalie permet au lecteur de comprendre le comportement
de Lucile ?
La didascalie « Reconnaissant Cléonte » permet de comprendre le changement de
comportement de Lucile.
12. Pourquoi l’arrivée de Mme Jourdain dans la scène 6 retarde-t-elle le dénouement ?
L’arrivée de Mme Jourdain retarde le dénouement ; en effet, celle-ci ignore les plans de
Covielle et s’oppose donc au mariage de sa fille avec le fils du Grand Turc.
■ Bilan sur les formes de comique
À l’aide du dossier de l’édition (p. 169), les élèves font le bilan des procédés comiques
utilisés dans la comédie de Molière. La fiche élève no 7, remplie lors de la séance à partir des
réponses de la classe, sert de trace écrite.
1. Les quatre types de comique traditionnels
Comique de geste
Comique de situation
Dans la cérémonie turque
Les coups de bâtons
Comique de mot
M. Jourdain est la dupe du valet
Covielle
Le sabir employé par les faux Turcs
Comique de caractère
M. Jourdain se montre naïf et peureux
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Dans le reste de la pièce
La prononciation des voyelles dans la
scène du maître de philosophie
La servante Nicole se moque de
l’accoutrement de son maître
Le maître de philosophie emploie des
mots que M. Jourdain ne comprend pas
Les scènes de colère de M. Jourdain
(contre le maître tailleur, contre Nicole)
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2. Le comique de fantaisie
Il y a dans la pièce trois allusions au carnaval :
– Acte III, scène 3, Mme Jourdain dit à M. Jourdain : « Je ne sais plus ce que c’est que
notre maison : on dirait qu’il est céans carême-prenant tous les jours. »
– Acte III, scène 13, Covielle dit à Cléonte : « Il s’est fait depuis peu une certaine
mascarade qui vient le mieux du monde ici, et que je prétends faire entrer dans une bourle que
je veux faire à notre ridicule. »
– Acte V, scène 1, Mme Jourdain dit à M. Jourdain : « Ah ! mon Dieu ! miséricorde !
Qu’est-ce que c’est donc que cela ? Quelle figure ! Est-ce un momon que vous allez porter ; et
est-il temps d’aller en masque ? »
On peut dire que l’esprit de carnaval culmine dans la scène de la cérémonie turque.
3. La satire du snobisme
Le dossier de l’édition invite les élèves à comparer Le Bourgeois gentilhomme à une fable
de La Fontaine « La Grenouille qui se veut faire aussi grosse que le Bœuf » (p. 171). Lors de
la correction orale, on vérifiera qu’ils ont perçu les éléments suivants :
– M. Jourdain peut être comparé au personnage de la fable : comme la grenouille, qui se
gonfle pour ressembler au bœuf, le bourgeois se déguise pour ressembler au gentilhomme
qu’il voudrait être ;
– « Tout bourgeois veut bâtir comme les grands Seigneurs » ne convient pas tout à fait à la
comédie de Molière. On peut en effet remarquer l’opposition entre M. Jourdain et les autres
bourgeois de la pièce, qui ne cherchent pas à cacher leur origine.
On donnera la définition de la satire, dont la classe gardera une trace écrite dans la fiche
élève : la satire consiste à dénoncer les défauts des hommes en les tournant en ridicule.
– De qui Molière fait-il la satire dans Le Bourgeois gentilhomme ?
Des bourgeois qui renient leur naissance et veulent passer pour des nobles.
Travail à faire pour la séance no 10 : réviser l’ensemble de la séquence.
Évaluation finale
Support
→ Fiche élève no 8.
L’évaluation finale porte sur un extrait de l’acte V, scène 7 ; elle consiste en deux points
(voir fiche élève no 8) :
– des questions portant sur la scène finale ;
– un travail d’écriture d’environ trente lignes : faire le portrait de M. Jourdain.
Fiche pédagogique conçue par CLAIRE JOUBAIRE,
professeur de français au lycée Virgilio, à Rome (Italie).
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