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Aux Portes du Métal
Punish Yourself
LIVEREPORT
Il y a presque vingt ans, Punish Yourself inventait le cyberpunk-fluo-zombie. Et
aujourd'hui, après six albums et une liste affolante de concerts, le combo toulousain
continue sans relâche d'écumer les scènes européennes.
C'est le Divan du Monde qui accueille le groupe à
Paris ce soir-là. La première partie est assurée
par Dead Sexy Inc, que je ne connais absolument
pas. Quand le premier groupe entame son set, la
salle est déjà assez remplie. Le groupe arrive sur
scène et leurs costumes nous renvoient dans les
années 80, très glam-rock, veste panthère et coupe
mulet de rigueur. Dead Sexy Inc commence à jouer
et rapidement, c'est le flop. Clairement. Je n'aime pas
casser un groupe mais là, difficile d'être tendre. Les
riffs sont mous, les paroles (tantôt en français, tantôt
en anglais) miteuses, le son manque de puissance
(pas de basse). Et là où ça devient presque triste, c'est que les types semblent
vraiment s'amuser alors que le public se fait royalement chier. Je ne vais pas
m'éterniser là-dessus, je n'aime pas être cassant, surtout avec un groupe qui tente
de percer.
Même si le public n'a pas montré un grand enthousiasme lors de la première partie,
la renommée live de Punish Yourself excite déjà la foule, à peine Dead Sexy
Inc parti. Les décors sont montés, squelettes mexicains en fonds de scène, mur de
laser style salle des coffres dans un film sur l'avant du plateau et porte de saloon en
forme de coeur pour accéder aux coulisses. Rapidement un climat tropical s'installe
dans le Divan maintenant plein à craquer (concert à guichet fermé). Dès les
premières notes de Gun, c'est la bataille rangée dans la fosse. Ce ne sont pas
encore des pogos qui ont lieu, mais plutôt une danse de groupe rendue moite et
vaguement violente par la densité de la foule. L'expérience sur scène du groupe est
indéniable, grimés de la tête aux pieds les membres de Punish Yourself assurent
tellement qu'ils jouent sans set-list (et donc je n'ai pas pu l'avoir et ma mémoire n'est
plus ce qu'elle était...). Bref le spectacle est permanent entre Klaudia et Fafa qui
viennent faire des petites animations sur scène, le mouvement perpétuel de vx
69 qui se dessapera au fil du concert (sans terminer à poil pour autant). Le son est
costaud, bien entrainant et les morceaux s'enchainent quasiment sans pause.
Certains font plus mouche que d'autres, notamment le très dansant Las Vegas
2060's et son rythme ternaire imparable. Au niveau des animations on a le droit aux
danses de Klodia et Fafa qui pontuent le show. Les deux performeurs viendront
aussi par moment faire quelques étincelles avec disqueuse+plaque de fer sur le
ventre, sinon c'est pas marrant. Si tout ça peut paraître un peu grand-guignol sur les
bords, cela reste quand même incroyablement jouissif de voir un groupe s'éclater
autant sur scène, malgré un paquet de date au compteur. Globalement, Punish
Yourself sort les gros titres qui tachent avec en vrac et pas trop dans l'ordre
(toujours cette histoire de setlist introuvable) : Primitive, Gay Boys In Bondage, Suck
My TV, Rock&Roll Machine... Bref pas de pitié pour les cervicales.
La réputation que s'est forgée Punish Yourself n'est pas volée. Le groupe est une
véritable machine de guerre sur scène. Pas de temps mort, pas de coup de mous, on
se prend l'heure et demie de set en pleine tronche et on en redemande toujours. Ils
passent quand la prochaine fois ?