Conseil de Cabinet du 10 mai 1940 à 13 heures. N° 3£. Tous les

Conseil de Cabinet du 10 mai 1940 à 13 heures.
N° 3£.
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Tous l e s M i n i s t r e s sont présents, sauf MM. Vahderpoorten, M i n i s t r e
de l'Intérieur e t Soudan, M i n i s t r e de l ' I n s t r u c t i o n
publique.
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LETTRE AU COMTE de BROQUEVILIE. AMG DSN PREMIER MINISTRE.
M. PIERLÛT. Premier-Ministre, donne l e c t u r e au Conseil d'une l e t t r e
q u ' i l se propose d'adresser au Comte de Broqueville et dans l a q u e l l e i l exprime l e s sentiments de sympathie des membres du gouvernement à l'égard de
c e l u i q u i , en 1914, f u t Premier M i n i s t r e .
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DECLARATION A LA CHAMBRE ET AU SENAT.
M, PISRLQT. Premier M i n i s t r e , donne l e c t u r e d'un p r o j e t de déclar a t i o n q u ' i l se propose de f a i r e au Sénat et à l a Chambre des Représentants.
Le Conseil marque son accord unanime au
sujet de cette déclaration.
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TRAVAUX PARLEMENTAIRES.
M. PISRLQT Premier M i n i s t r e , rappelle au Conseil l e s pouvoirs q u i
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sont accordés au Roi en v e r t u de l a l o i du 7 septembre 1939.
M. PIERLOT rend compte, également, des conversations q u ' i l a eues
avec les présidents des Chambres. Ceux-ci l u i ont notamment déclaré que s i
l e gouvernement l ' e s t i m a i t nécessaire, i l ne f a l l a i t pas hésiter à i n t e r n e r
les parlementaires suspects. Les Chambres se sépareront aujourd'hui même.
M. l e Premier M i n i s t r e propose de ne pas clôturer l a session parlementaire; l e gouvernement se t i e n d r a en contact avec l e s m i l i e u x parlementaires .
Le Conseil'marque son accord au s u j e t
des propositions de M. l e Premier M i n i s t r e .
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5VACUATI0N D'ARCHIVES.
Le Conseil décide d'évacuer immédiatement l e s archives q u i ne sont pas d'une
nécessité a c t u e l l e .
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EMISSIONS RADIQPHQNIQUSS.
Le Conseil f a i t confiance à MM. l e s
Ministres des A f f a i r e s Etrangères e t des
Communications en vue de négocier avec l e
gouvernement français l a mise à l a dispos i t i o n du gouvernement belge d'un poste
d'émission radiophonique q u i p o u r r a i t être
utilisé par l u i dans l e cas où l a Belgique
s e r a i t privée de ses postes nationaux.
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- ARRETE ROYAL DECIMANT L'ETAT DE SIEGE.
- ARRETE ROYAL RELATIF A L'ETAT DE GUERRE ET A L'ETAT DE SIEGE.
- ARRETE-LOI REGLEMENTANT IA CIRCULATION JUSQU'A LA REMISE DE L'ARMEE SUR PIED DE
PAIX.
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ARRETE-LOI SUSPENDANT LA. CONVERTIBILITE DES BILLETS DE LA BANQUE NATIONALE
DE BELGIQUE.
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ARRETE-LOI RELATIF AUX AVANCES DE LA BANQUE NATIONALE DE BELGIQUE A L'ETAT.
Ls Conseil marque son accord concernant
l a p u b l i c a t i o n immédiate de ces arrêtés.
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PROJET DE LOI RELATIF AUX DELEGATIONS DE POUVOIRS EN TEMPS DE GUERRE.
Le Conseil marque son accord.
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COMMUNICATION DE M. LE MINISTRE DE LA DEFENSE NATIONALE.
Le Lieutenant-Général DENIS. M i n i s t r e de l a Défense Nationale,
f a i t p a r t au Conseil du désir exprimé par l e Général Gamelin de conserver l e secret l e p l u s grand au s u j e t du déroulement des opérations m i litaires.
I l f a i t ensuite rapport au sujet des derniers événements.
Depuis plusieurs j o u r s , l e gouvernement a été mis en possession de renseignements t a n t de sources m i l i t a i r e que diplomatique, annonçant l ' i m minence d'une invasion de l a Belgique. Des mesures de précaution m i l i t a i r e s ont immédiatement été prises, notamment l'évacuation des champs
d'aviation.
La v e i l l e au s o i r , 9 mai, les postes de guet ont signalé que
les troupes allemandes se mettaient en mouvement. Des informateurs ont
annoncé que l'armée allemande s'apprêtait à entrer en Hollande. Durant
l a première p a r t i e de l a n u i t et jusque vers 3 heures, sont parvenues
des i n d i c a t i o n s c o n t r a d i c t o i r e s . La s i t u a t i o n s'est révélée particulière*
ment inquiétante à p a r t i r du moment où ont été annoncés de nombreux survols, de
l a Hollande par l ' a v i a t i o n allemande.
Le M i n i s t r e de Belgique à Luxembourg a annoncé lui-même l ' i n v a s i o n
du Grand-Duché. Pendant toute l a n u i t , l e poste radiophonique de Huizen, en
Hollande, i n d i q u a i t les survols du t e r r i t o i r e hollandais par des avions de
nationalité allemande. A un c e r t a i n moment, une source diplomatique sérieuse
a exprimé l ' a v i s que l e gouvernement belge semblait accorder une gravité trop
grande aux événements.
A 4,30 heures du matin, l e gouvernement a appris que deux aérodromes
hollandais étaient bombardés par l ' a v i a t i o n allemande. Quelques moments plus
t a r d , les premiers bombardiers allemands survolaient Bruxelles. Plusieurs
v i l l e s de Belgique, dont Bruxelles, Liège e t Namur, f u r e n t soumises à des
bombardements aériens. Des parachutistes sont descendus dans l a région du
Canal A l b e r t , au nord-ouest de Liège, à Perwez, à Binche e t à Eben-Emael. Peu
de temps après, l e s troupes allemandes franchissaient l a frontière. L'aviation
ennemie bombardait nos champs d'aviation.
Un peu avant 11 heures, l e s armées belge e t allemande sont entrées
en contact, notamment à Martelange, à Habay-la-Neuve e t dans l a Forêt d'Anlier.
Au début de l a matinée, l e s troupes françaises ont f r a n c h i également l a f r o n tière après que l e Gouvernement eut f a i t appel aux puissances garantes.
Les troupes allemandes ont f r a n c h i l a frontière à 7,17 heures. Les
destructions ont été opérées dans des conditions s a t i s f a i s a n t e s . A l a f i n de
l a matinée, l e s troupes allemandes ne les avaient n u l l e p a r t franchies. Vers
11 heures, on s i g n a l a i t l e passage des troupes françaises dans l a région de
Poperinghe e t d'Adinkerke.
La s i t u a t i o n m i l i t a i r e peut se résumer, comme s u i t : n u l l e p a r t l e s
troupes allemandes n'ont dépassé l a zone.de d e s t r u c t i o n . L'armée allemande n'a
pas obtenu l ' e f f e t de surprise qu'elle escomptait. Notre a v i a t i o n n'est pas
mise hors cause.
Nulle complication n'est à signaler à l'intérieur du pays. L'alerte
a été f o r t bien exécutée. A 4,30 heures, t o u t l e d i s p o s i t i f était en place.
Dans l'agglomération b r u x e l l o i s e , on déplore 18 tués e t 40 blessés.
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Les aérodromes ont été violemment bombardés. L'aéroport de N i v e l l e s
notamment a été complètement détruit.
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La séance est levée à 14 heures.
Le Secrétaire du Conseil,
Le Premier M i n i s t r e ,
a été f o r t bien exécutée. A 4,30 heures, t o u t l e d i s p o s i t i f était en place.
Dans l'agglomération b r u x e l l o i s e , on déplore 18 tués e t 40 blessés.
Les aérodromes ont été violemment bombardés. L'aéroport de N i v e l l e s
notamment a été complètement détruit.
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La séance e s t levée à 14 heures.
Le Secrétaire du Conseil,
Le Premier M i n i s t r e ,