Le point - Génération D comme design

Date : 20 OCT 16
Page de l'article : p.116,117,1
Journaliste : Marie-Christine
Morosi / Fabrice Léonard
Pays : France
Périodicité : Hebdomadaire
OJD : 364133
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SPÉCIALDÉCO DESIGN
Génération D com me design
Designers. Focus sur
des créateurs qui réinventent l'art de
vivre à la française.
PAR MARIE-CHRISTINE MOROSI ET FABRICE LÉONARD
P
lus vivant que jamais, le design français se réinvente. Il explore les voies
nouvelles que lui offrent la technologie, les matières innovantes ou que
lui commandent les nouveaux modes
de vie, tout en cherchant à répondre au
besoin universel de confort et de beauté.
Rivalisant avec les Italiens, le nouvel
art de vivre à la française devient même
une valeur sûre qui s'exporte de mieux
en mieux. L'un des secrets de la cote de
la création made in France ? Elle viendrait «principalemen t de la qualité de l'enseignement du design, à Paris comme en
Province», selon Nicolas Roche, directeur de collection de Roche Bobois. La
maison, qui a déjà inauguré cette année des magasins à Kiev, Séoul, Bangalore et New York, s'apprête à s'installer
en décembre à Téhéran •
Victoria Wilmotte
Le parcours : Licenciée en architecture
intérieure et design d'objets à l'Ecole Camondo et
diplômée d'un master de design au Royal College
of Arts, la fille du célèbre architecte a ouvert sa
propre structure, la VW Factory. Elle y mène ses
recherches sur les matériaux, les formes et expérimente divers procédés de fabrication, industriels
ou artisanaux. Le minéral et l'acier sont ses domaines de prédilection. Une
fascination méthodique et minutieuse qui la rapproche des interrogations
du sculpteur. Entre la ligne droite et l'angle taillé, le jeu des pleins et des vides
permet à Victoria d'offrir un œil singulier sur l'univers domestique.
L'actualité : Pour la maison d'édition de mobilier Matière grise, elle a imaginé une ligne de tables basses baptisée Wind, réalisées en métal plissé - une
véritable prouesse technique - et déclinées en gris, bleu et jaune. Ainsi qu'une
table et un guéridon haut pour Classicon • F. i.
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Mathieu Lehanneur
Le parcours : Diplômé de l'Ecole nationale supérieure
de création industrielle, ce brillant touche-à-tout, déterminé à
explorer toutes les matières et tous les univers, se fait remarquer
dès ses études par ses recherches sur l'ergonomie des
médicaments. Fils d'un père ingénieur et inventeur, il semble
comme lui doté d'une curiosité insatiable. Sensible au bien-être,
il a eu l'occasion d'apposer sa touche créatrice dans une unité de
soins palliatifs et d'apporter de la sérénité dans une église à
Melle, dans les Deux-Sèvres.
L'actualité : Brillant ambassadeur du design à la française,
il est depuis 2015 le chef designer du groupe chinois Huawei.
Il a conçu l'aménagement du Café Mollien, qui vient d'ouvrir
dans l'aile Denon du Louvre. Sa patte ? Des luminaires
monumentaux en laiton brossé et acrylique.
Invité du festival de Chaumont-sur-Loire, il a installe au château
une « Petite Loire », création dans la lignée des « Liquid Marble »
qui l'ont rendu célèbre. Il utilise pour ce faire une technique
innovante de marbre sculpte en 3 D parfaitement poli, qui donne
l'illusion de l'eau. Ce procédé lui a permis aussi de réaliser
des tables ou de plus vastes installations, comme celle qui est
exposée au Victoria & Albert Muséum de Londres. Sensible
au bien-être et à notre environnement, il travaille à la conception
d'un bateau au moteur hybride, adapté à la vie à bord telle qu'il
la conçoit, peu consommatrice d'énergie et conviviale • M.-C. M.
José Lévy
Le parcours : S'il existe un pont entre l'univers de la mode et celui du design, José Lévy en
est l'incarnation. Sorti de l'école Esmod avec le
premier prix spécialisation hommes, il collabore à plusieurs bureaux de style avant de
fonder sa marque éponyme de mode masculine et d'être nommé responsable des collections homme de Nina Ricci puis directeur
artistique d'Emmanuel Ungaro homme. Après
quinze ans passés dans la mode, il reprend sa
liberté en 2007 pour devenir designer indépendant.
Il multiplie depuis les collaborations avec Deshoulières ou
la Manufacture de Sèvres, mais aussi avec Astier de Villatte,
la Gallery S. Bensimon et Roche Bobois.
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L'actualité : Son coup d'éclat en cette rentrée est la création d'une gamme complète de
mobilier en tatami pour Daiken, la marque
leader au Japon en produits d'équipement
pour la maison. Utiliser le tapis traditionnel
autrement qu'au sol, c'est une première.
Le mode de vie au pays du Soleil-Levant n'est
pas étranger à José Lévy, puisque dans les années 1960 son grand-père Anatole a eu l'idée
de fonder Judogi, une marque spécialisée
dans les kimonos et vêtements pour arts martiaux, qu'il
faisait fabriquer au Japon. Le succès fut tel qu'il devint le
fournisseur des clubs, et même des Jeux olympiques, pour
les tatamis antidérapants qu'il avait mis au point. De cet
héritage et de ses
séjours personnels
au Japon, dont
celui à la Villa Kujoyama, résidence
d'artistes dont il a
été le lauréat, José
Lévy a conserve le
goût des bois précieux, des laques et
des fameux tatamis • M.-C. M.
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Noé Duchaufour-Lawrance
Le parcours : Diplômé des métiers d'art en sculpture sur métal, ce Cévenol,
designer et architecte d'intérieur, réussit le mixage de la tradition et de l'innovation. Les grandes maisons font appel à cet expert pour revisiter leurs codes
sans les dénaturer. C'est le cas d'Hermès, pour lequel il a dessiné le sofa Sellier,
et de Montblanc, qui lui a confié sa nouvelle boutique parisienne.
L'actualité : Après les DDays à Paris, il vient de présenter à Londres sa table
Odyssey sur le stand de la Manufacture de Sèvres. Une création qui nuxe l'élégance intemporelle d'un vase en porcelaine blanche et une structure ultratechnique en aluminium. «Le vase est ainsi transporté vers un autre univers»,
commente le designer. Pour sa nouvelle exposition « Tombée de métier »,
qui se tiendra jusqu'en janvier aux Gobelins, le Mobilier national lui a donné
carte blanche. Le designer présente un ensemble de mobilier qui conjugue un
travail d'ébénisterie en chêne avec une coque composite en lin gainé de cuir
blanc, qui évoque la souplesse d'un drap protégeant un meuble.
Ces collaborations prestigieuses ne l'empêchent pas de réaliser des luminaires
en voile métallique et des sièges pour Petite Friture, maison d'édition de design fondée en 2009 par Amélie du Passage, à laquelle il reste fidèle • M.-C. M.
Emilie Rampazzo
Le parcours : Après cinq ans
d'études à l'Ecole bleue, tout juste
diplômée d'architecture
d'intérieur, de design produit et
de design graphique, elle a été l'un
des talents remarqués lors du
New ! le Of f, vitrine de la création
émergente qui s'est tenue durant
la Paris Design Week.
Jérôme Aumont
Le parcours : Ex-rédacteur en chef du magazine
Maison française, Jérôme Aumont saute le pas en
2014 en créant Collection particulière, une maison
d'édition d'« objets de nécessité », comme il les
appelle. Le style des consoles, tabourets, lampes,
vases, centres de table, ou accessoires de bureau
oseille entre sculptures raffinées et outils épurés
du quotidien. Il sollicite les designers Grégoire de
Lafforest, Laurent Nicolas ou Christophe Delcourt,
qui mettent en valeur la noblesse des matières
et Pintemporalité des courbes.
L'actualité : Parmi les nouveautés : le service de verres à pied, une
coupe à glace, une carafe et un jéroboam Met, le plumier Scribe en
frêne noirci mat, une feuille de laiton brossé et des boîtes en sycomore et palmier. Sans oublier la
série de trois plateaux Masques
qui associe cuir et frêne noir • F. L.
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L'actualité : Elle était à deux
jours de passer ses examens
lorsqu'elle a appris qu'elle recevrait
le Rado Star Prize, décerné par la
marque horlogère durant la Design
Week pour son bureau-console
Nomade, modulable et
personnalisable à l'envi. Elle ne
pouvait rêver meilleur tremplin.
«Je m'occupe actuellement de l'édition
de Nomade tout en travaillant a la
création de nouveaux objets et à un
projet d'appartement pour des
particuliers», indique cette jeune
pousse de 25 ans, passionnée par
son double métier • M.-C. M.
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