LA COURSE DE CHARS

Transcription

LA COURSE DE CHARS
LA COURSE DE CHARS
Photographie tirée du film Ben-Hur.
Par Clémence HENIN et Julie TICHIT
Par une journée d'insoutenable chaleur, j'attendais avec impatience
l'arrivée des factiones. Équipés de leurs quadrigae, ils formèrent un rang
impeccable sous les acclamations des spectateurs en folie: la cavea vibra
sous mes pieds. Avec mon voisin Marcus Vibrius Romanus, je pariais sur
Ben-Hur les trois cents sesterces que j'avais dans la poche de ma toge.
C'est alors que le défilé commença : ils firent un tour dans l'arena,
munis de leurs casques et capes. Ben-Hur avait une allure majestueuse
conduit par ses quatre chevaux immaculés. Sous son casque luisant au
soleil, ses yeux fixaient son adversaire, qui le provoquait. Il portait une
cape noire et rouge. Ses quatre chevaux noir jais me donnaient des
frissons dans l'échine. C'est alors qu'en regardant de plus près son char, je
vis la supercherie de Messala: il avait un quadrigae grec. J'espérais que
Ben-Hur le savait. Le défilé prenait fin et les esclaves accoururent vers les
aurigae pour les défaire de leurs casques et capes. L'empereur se leva et
ouvrit la course par son discours habituel. Il souhaita bonne chance aux
factiones. Puis, il prit la mappa, la tenant comme une grappe de raisin.
Messala fit un faux départ à cause de ses chevaux endiablés. Un long
silence emplit l'atmosphère et la course commença.
A peine une minute après le début de la course, la silhouette d'un
blessé se dessinait déjà sur la piste du Circus Maximus. Il fut rapatrié en
vitesse à l'abri des chevaux endiablés et de leurs factiones. Ils avaient
pour but de faire sept fois le tour de l'arena en démarrant des carceres et,
à chaque tournant, de tourner le plus près possible des metae. A chaque
tour parcouru autour de la spina, l'un des sept dauphins était abaissé. On
entendait les sabots des chevaux frapper le sol. Effrayé, je regardais
Messala en train d'éliminer peu à peu ses adversaires à l'aide de son char
grec qui cassait les roues des aurigae adverses jusqu'à la chute fatale.
Soudain, Ben-Hur revint sur Messala et évita adroitement les tentatives
de ce dernier pour le faire chuter. L'un près de l'autre, ils se donnèrent
des coups de fouet jusqu'à ce que Messala tombe en se tenant aux rennes.
Dans un silence absolu, Messala lâcha prise et fut piétiné par les chevaux.
Une traînée de sang sillonnait sous son corps. Il était dans un piteux état.
Nous étions tous en haleine face à ce dénouement tant attendu. Mourant,
on le ramena à l'abri tandis que Ben-Hur célébrait sa victoire.
Dessin d'une course de chars
La foule se précipita sur Ben-Hur pour l'acclamer. Nous le tenions tel
un trophée et nous l'amenâmes sur le podium. Etouffé par la foule en
euphorie, je décidais de partir et d'empocher mes trois cents sesterces.
Marcus Vibrius Romanus et moi rentrâmes par la Via Sacra jusqu'à notre
domus. J'avais tant de choses à raconter à ma femme.
Photographie d'un sesterce
Romain.

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