les nouvelles de pessac

LES NOUVELLES DE PESSAC
Réagissons : AGISSONS !
Journal édité par les communistes de Pessac
Février / Mars 2016
Spécial logement
SAIGE, résidence des Mimosas : Quand privatisation est synonyme de désengagement
Les conditions de vie pour les habitants de Saige-Formanoir sont peu commodes, ce quartier
populaire est fortement touché par l’insalubrité, par les problèmes d’hygiène et par la vétusté
des logements.
Les dernières victimes sont les locataires et les propriétaires de la résidence des Mimosas (Ex Bâtiment
12), dont un bon nombre est mobilisé depuis plusieurs semaines afin de refuser des conditions de vie
inacceptables.
Ce bâtiment est en partie privatisé, le bailleur social Domofrance, qui est également bailleur privé et
promoteur, a mis en vente le bâtiment il y a maintenant trois ans. L’idée de Domofrance est sans doute
de se séparer de l’ensemble des locataires afin de pouvoir se désengager totalement.
Pour mener à bien sa stratégie, le bailleur fait la sourde oreille face aux problèmes rencontrés par les
habitants. Ce dernier ne répond ni aux appels téléphoniques, ni aux lettres, et lorsque quelqu’un
décroche, c’est pour orienter les habitants vers le syndic de copropriété (qui est inconnu des locataires)
….Le comble, le bailleur encaisse mais ne souhaite plus décrocher son téléphone. Les habitants se
sentent abandonnés. Pourtant, ils sont en droit de demander des comptes, les problèmes s’accumulent,
voici quelques exemples.
Les cafards et les rats sont devenus des colocataires. Face à ce fléau, Domofrance ne fait aucune
proposition sérieuse, ne montre aucune réactivité et invite les locataires à acheter un « bidon à 25€
chez Leroy Merlin ».
Les parties communes sont peu entretenues. Résultat logique de la stratégie globale appliquée par
Domofrance, une résidence sans gardien, remplacé par un « agent d’entretien » qui doit réaliser le
nettoyage des locaux en seulement deux heures par semaine. L’extérieur du bâtiment est totalement
délaissé malgré les charges versées par les locataires. Evidemment, le manque d’entretien donne lieu à
des actes d’incivisme, « les déchets appellent les déchets » : des poubelles s’accumulent, des crachats,
des papiers et de la nourriture gisent sur la pelouse.
Puis, certaines situations sont ubuesques. Une fuite d’eau dans les parties communes a obligé un
locataire et sa famille à couper et à ouvrir l’arrivée d’eau à chaque fois qu’ils voulaient se servir de leur
robinet. Il aura fallu attendre une semaine pour que le problème soit résolu. Mais la perle remonte à
quelques semaines, une canalisation obstruée a causé de gros problèmes, les caves ont été inondées
d’excréments. Une nouvelle fois, Domofrance tarde à réagir et quelques locataires sont obligés de
commencer le nettoyage par leurs propres moyens.
La résidence des Mimosas n’est pas un cas isolé, le mécontentement général gronde sur la cité
Pessacaise et dans d’autres quartiers populaires. Domofrance, l’entreprise multi-casquettes, vend et
loue des biens qui sont souvent dans des états pitoyables et les locataires sont malheureusement traités
avec mépris.
Quel avenir pour le logement social à Pessac ?
Comment répondre aux problèmes rencontrés par les habitants ?
Venez en débattre avec nous et donner votre avis !
Réunion publique, samedi 12 mars à 10h00
Salle municipale de Saige 2 , allée des mimosas
Quel avenir pour le logement social à Pessac ?
Pessac, comme de nombreuses communes souffre d'un manque de logements sociaux,
accessibles aux plus modestes. Un problème qui s'aggrave avec la régression économique et ses
conséquences : baisse du pouvoir d'achat, chômage, endettement. La promesse non tenue de
construire 150 000 logements par an (109 000 seulement financés en 2015 dont 700 de logements très
sociaux (PLAI adaptés) alors que 3000 étaient promis) n'y est sans doute pas pour rien.
Pourtant, récemment, le nouveau maire de notre commune, Frank Raynal, n'a pas hésité à
avancer l'idée de « dédensification » de la cité de Saige – Formanoir, et la baisse de la part de
logements sociaux sur Pessac. Des décisions qui aggraveront la situation, s'ajoutant à la mise en vente
continue d'appartements par Domofrance en particulier.
Que devient le droit au logement ? Qui se souvient aujourd'hui des « Don Quichotte » il y a près
de 10 ans qui obtinrent c'est vrai le droit opposable au logement ? Mais comme nous le dénoncions à
l'époque, l'absence de moyens a cantonné ce droit au rang de vœu pieux.
Le rapport 2016 de la Fondation Abbé Pierre le démontre parfaitement. Le droit au logement
reste encore aujourd'hui dans notre pays un droit à conquérir.
- 15 millions de personnes touchées par la crise du logement,
- 3,8 millions de mal-logés
- 1,8 million de personnes en attente d'un logement social (plus de 1000 à Pessac)
Une situation aggravée par l'augmentation de la pauvreté en France (8,6 millions de personnes
au-dessous du seuil de pauvreté dont 6570 à Pessac (soit plus de 10 % de la population).
Ce rapport montre l'augmentation alarmante de personnes sans domicile, en précarité
énergétique, en effort financier excessif ou en hébergement chez des tiers. L'objectif affiché en 2012 de
dynamiser la construction tout en maîtrisant les hausses de prix du logement a été abandonné en 2014.
La solution n'est donc pas dans la diminution de la proportion des logements sociaux, mais au
contraire dans la relance de leur construction et de leur proportion et notamment la proportion de
logements très sociaux permettant aux plus modestes de se loger.
Le groupe CRC (Communiste, Républicain et Citoyen) au Sénat demande comme mesures
immédiates :
- Le relèvement des plafonds d'accès au logement social de 10 % afin d'élargir le nombre de personnes
ayant accès au logement social.
- La suppression des aides fiscales au dispositif Pinel et leur transfert vers la construction de logements
sociaux à des loyers accessibles aux plus modestes.
Quoi qu'il en soit, à Pessac comme au niveau national, la mobilisation et la pression de la
population sera décisive pour assurer l'avenir du logement social.
AUX ACTES CITOYENS !
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