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D O S S I E R
a p p ro c h e
rela t io n n elle
de
soi n s
Lumière sur les formatrices
du CSSS du Val St-François !
Dans le dernier Objectif prévention1, un
article présentait la richesse de l’empathie manifestée
par le personnel dans l’accompagnement des résidents.
Voyons maintenant avec quelle sensibilité les formatrices de l’Approche relationnelle de soins (ARS)
s’adaptent aux réalités du travail de leurs collègues et
les moyens utilisés pour maintenir les apprentissages.
L is ette D u val
as s ts as
En 2006, le CSSS du Val St-François s’est doté de
deux formatrices ARS pour chacun de ses sites d’héber­
gement. Celles-ci ont ensuite formé tout le personnel
soignant. Depuis, les activités de suivi demeurent une
priorité, tout aussi importante que la diffusion de la
formation.
moyens que certaines équipes de
formatrices se sont donnés pour
rappeler des aspects significatifs de
l’ARS. Par exemple, une équipe a
développé des visuels incorporant
des mots clés. Les autres formatrices ont alors convenu d’utiliser ces
affiches dans leurs réunions avec le
personnel et de les changer régulièrement.
Organisation des premiers suivis ARS
Le besoin d’innover
Les premiers suivis de formation auprès des soignants se réalisaient par compagnonnage individuel.
Une formatrice guidait un collègue au moment d’un
soin d’hygiène ou
d’une autre intervention d’assistance auChaque formatrice s’intègre à une
près d’un résident. Les
équipe soignante pour effectuer les
suivis prennent envisoins d’assistance.
ron sept heures par
mois, à deux formatrices sur chacun des sites. Tout le
personnel soignant a ainsi participé à ces activités.
Photo : © Marc-André Pauzé
Pour planifier le déroulement des suivis, les formatrices mettent à profit quatre journées de rencontre par
année. Lors de ces rencontres, elles partagent aussi les
20 – OBJECTIF PRÉVENTION – VOL. 32, NO 1, 2009
Après cette première série
d’activités de suivi, les formatrices
ont mis en commun leurs malaises
face au compagnonnage individuel
auprès de leurs collè­gues. Elles remarquent que les constats de
l’auto­évaluation individuelle sont
trop peu partagés avec l’équipe de
soignants, certains collègues expriment leur lassitude envers ce type
d’exercice et les améliorations attendues quant à l’intégration de
certains aspects de l’ARS ne sont
pas toujours concrétisées.
Les formatrices proposent alors
de réaliser un suivi ARS d’équipe.
Chaque formatrice s’intègre à une
équipe soignante pour effectuer les
soins d’assistance. Ce mode de
fonctionnement permet de récupé­
rer une vingtaine de minutes pour
réunir les soignants et réaliser ensemble l’autoévaluation ARS. Avec
la grille d’autoévaluation ARS prévue au compagnonnage individuel,
les bons coups et les aspects à améliorer sont partagés en groupe.
D O S S I E R
a p p ro c h e
rela t io n n elle
de
soi n s
L’équipe et la formatrice décident de l’objectif ARS du prochain mois qui
est alors inscrit au tableau de la salle de réunion, par exemple « offrir des
choix aux résidents ».
Une nouvelle formule qui vaut le coup !
Les formatrices constatent un meilleur accueil de cette formule de suivi
par leurs collègues. Par ailleurs, au terme du compagnonnage d’équipe, la
réunion permet de mettre en évidence les bons coups. De plus, il est facile
de demander ce qu’il faut améliorer. Des soignants vont l’affirmer d’euxmêmes, comme « C’est vrai, des fois j’oublie de frapper avant d’entrer
dans une chambre ! »
Les formatrices ont remarqué que ce nouveau
mode de réalisation des
suivis permet aux soignants qui croient aux
bienfaits de l’ARS de se
sentir appuyés. Il semble
que l’effet d’entraînement soit plus palpable. Pour les formatrices, la
réunion qui suit le compagnonnage d’équipe leur donne l’impression de
faire partie de l’équipe et de ne plus se sentir comme des professeures.
Cette rencontre permet aussi d’analyser les façons de faire sans cibler les
individus. La discussion d’équipe à partir de la grille d’autoévaluation
ARS est ouverte, les gens sont moins sur la défensive. Les formatrices se
sentent satisfaites : « C’est comme si on allumait les lumières sur ce qu’on
fait déjà de bien et sur les capacités de s’améliorer ».
Le partage des informations
permet de savoir ce qui suscite
des réactions positives chez le
résident lors des soins et aussi
ce qui freine les actions.
Ce qu’elles souhaitent pour l’avenir
Ce nouveau mode de suivi est mis en essai depuis le début de l’année
2008. Les formatrices souhaitent que les soignants gardent l’ARS bien vi-
Des formateurs ARS (de gauche à droite) :
Daniel Coutu, conseiller milieu de vie, CSSS
du Val St-François, Martine Fredette, préposée
aux bénéficiaires (PAB), site d’hébergement
de Windsor, Danielle Leclerc, PAB, site d’héber­
gement de Richmond, Louise Cuvier, PAB, site
d’hébergement de Windsor, Annick Herregods,
infirmière auxiliaire, site d’hébergement de
Valcourt. Absente sur la photo, Raymonde
Dion, infirmière auxiliaire, site d’héberge­
ment de Richmond.
vante. Lors de la réunion d’équipe
à chacun des quarts de travail, les
discussions doivent porter sur les
réalités vécues au quotidien avec
les résidents.
De cette façon, le partage des informations permet de savoir ce qui
suscite des réactions positives chez
le résident lors des soins et aussi ce
qui freine les actions. Tout ça, parce que ce sont les soignants qui sont
proches de leurs résidents. L’ARS
facilite les relations entre les personnes et, par le fait même, les conditions d’exercice du travail.
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Photo : © Marc-André Pauzé
R é f é re n c e
1. DUVAL, L., R. MASSAD. « L’humanitude au quotidien des milieux de vie au CSSS du Val St-François »,
Objectif prévention, vol. 31, no 5, 2008, p. 16-18
(www.asstsas.qc.ca).
OBJECTIF PRÉVENTION – VOL. 32, NO 1, 2009 – 21