Etude des lieux de mémoire de Mirepoix. (PDF

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09. MIREPOIX
Monument aux morts
de la guerre de 1914-1918, de la guerre de 1939-1945 et de la
guerre d'Indochine (1946-1954)
Patrick Roques, 2013
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Étude
Inscriptions
Documents
Sources
Illustrations
Étude
Le 14 novembre 1919, le conseil municipal de Mirepoix et son maire Paul Porcher, décident de
constituer un comité "pour l'érection du monument aux enfants de Mirepoix morts pour la patrie" chargé de
recueillir le produit de la souscription publique aussitôt lancée. Puis, le devis estimatif présenté par l'artiste
parisien Evariste Jonchère, "élève du regretté maître Mercier", est accepté. Ce sculpteur, qui demeure 11 rue du
Jasmin à Paris, doit réaliser un monument surmonté d'une statue qu’il propose en pierre des Vosges. Le devis
qui comprend la réalisation, le transport depuis Paris et la pose du monument entouré d’une grille, s'élève à
15 000 francs couverts par le produit de la souscription publique (7 000 francs) et le budget communal. Le
monument aux morts est érigé sur la place Saint-Maurice, "à l'intersection du cours Maurice et du couvert de la
galerie Vidal", au sud-ouest de l'ancienne cathédrale Saint-Maurice. Le 9 novembre 1920, le monument étant
alors construit, l'adjoint au maire de Mirepoix invite par lettre le préfet de l'Ariège à l'inauguration qui doit se
dérouler le 21 novembre suivant. Le 20 novembre 1920, la commission d'esthétique réunie à Foix donne un avis
favorable à cette construction et, deux mois après, le décret autorisant cet édifice est signé le 27 janvier 1921.
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La cérémonie d’inauguration débute à neuf heures par une messe dans l'église ancienne cathédrale. Puis
à 14 heures, le cortège se forme devant l'hôtel de ville. Composé des tambours et clairons, des élèves des
écoles, puis des groupes de mutilés et d'anciens combattants, d'associations, des porte drapeaux et des membres
de la commission du monument, enfin des personnalités - sous-préfet, président du tribunal de Pamiers, les élus
locaux, conseillers d'arrondissements et maires, de l'archiprêtre et du conseil municipal - il se dirige au
cimetière ou sont déposées des couronnes en l'honneur des soixante jeunes soldats morts pendant la guerre au
camp d’instruction de Mirepoix. Puis, ce cortège rejoint le monument aux morts devant lequel s'effectue l'appel
des "143 morts ou disparus". Les discours des représentants d'associations d'anciens combattants, de la Libre
Pensée, du sous-préfet et du maire se succèdent. Enfin, la Marseillaise retentit et la population émue se
disperse. Le monument aux morts est alors entouré et protégé par une grille en fer avec portillon en façade.
Le 1er juillet 1928, Paul Porcher informe son conseil de la commande qu'il a passée d'une plaque
supplémentaire en marbre sur laquelle quelques noms "qui avaient été omis lors de l'érection du monument" ont
été ajoutés. Puis, probablement au cours de années 1950, le monument aux morts est déplacé entre les allées
actuelles Henri Barbusse et celles des Soupirs. Un article paru le 12 novembre 1959 dans le quotidien régional,
La Dépêche du Midi rend compte de la commémoration et présente deux photographies situant alors ce
monument.
Ensuite, les plaques dédiées à ceux morts au cours de la Seconde Guerre mondiale sont ajoutées ainsi
que celle dédiée à celui mort en Indochine. Les noms sont donc gravés sur ces plaques : celui de Benjamin
Olive en 1958 (celui de son fils Robert devait être également porté mais est aujourd'hui absent), en 1959 le nom
de Raymond Santurnione, en 1960 celui de Pierre Sibra, en 1965 celui de Jean Senesse et en 2005-2006 la
plaque de Dilhat Venant Marcel. Après ce deuxième conflit mondial le corps de Louis Roudière est reçu à
Mirepoix et inhumé le 13 juin 1948, celui de Sébastien Fumanal inhumé le 6 novembre 1948, celui de Louis
Fidency inhumé le 14 décembre 1948, celui de Joseph Monié inhumé le 15 juillet 1949, celui de Rose Jay née
Laborie déportée politique victime civile inhumé le 15 octobre 1949, celui d’Henri Labatut, lieutenant mort en
Indochine, inhumé le 18 octobre 1950 et ceux de Paul Canal et Claude Lacoste caporal chef mort le 8 octobre
1952 de ses blessures reçues en Indochine, en 1951-1952. Jean Senesse, mort en Indochine le 17 mai 1953 est
inhumé le jeudi 1er avril1954.
En juillet 1965, l'avenue du 8 mai 1945 est inauguré et l'année suivante la rue du capitoul devient rue du
11 novembre. L'allée des Veuves devient la même année l'allée Henri Barbusse du nom de l'auteur de "Le Feu",
prix Goncourt 1916. Il existait une rue Henri Barbusse qui avait été débaptisée en 1940 et appelée depuis rue
Jacques Fournier. Le ministre de l'Intérieur avait alors exigé que devaient disparaître les noms d'hommes s'étant
réclamés de la troisième Internationale, noms donnés soit à des rues, places publiques, édifices ou parties
d'édifices. Enfin, en juillet 2005, le jardin promenade après restauration de l'espace dédié au souvenir est
inauguré à son tour.
Le second lieu de mémoire est dû à l’initiative de l'archiprêtre Echenne, curé doyen de Mirepoix. Grâce
à lui, les plaques commémoratives dédiées à ceux morts en 1870-1871 et 1914-1918 situées dans la troisième
chapelle sud, dans l'église Saint-Maurice à Mirepoix sont inaugurées le dimanche 19 novembre 1922. La
cérémonie est rapportée dans un article paru alors dans "la Croix de l'Ariège" l'église étant décorée au milieu de
la nef d'une "colline symbolique sur le flanc de laquelle se détachait, surmontée de la croix et du casque, la
tombe d'un "poilu"". Cette chapelle a été réutilisée. Ancienne chapelle sainte Marguerite, elle est devenue la
chapelle du Sacré-coeur dans les années 1870.
Enfin, le 16 août 1914, le conseil municipal de Mirepoix "met au service de la Patrie son magnifique
établissement universitaire et tout ce qu'il contient". Il sera utilisé comme hôpital mixte n°53 bis. En outre, un
camp d'instruction militaire est établi dans cette ville. Une épidémie de "pneumonie", "broncho pneumonie
grippale" "suite à rougeole" étant déclarée, la mortalité - 41 soldats décédés - est importante au cours des mois
de janvier à mars 1915. Aussi, les corps des soldats sont inhumés au cimetière communal à la charge de la
commune qui entretien également les tombes. Le budget communal porte depuis 1919 cette dépense. En
décembre 1925, Paul Porcher alors maire, informe son conseil que la partie du cimetière réservée aux militaires
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morts au camp occupe une surface de 221 mètres carrés. Comme il ne reste presque plus de place au cimetière
et que la commune subit un préjudice, le maire demande la subvention de l'Etat comme le permet la récente loi
du 17 juillet 1924. Le 2 juin 1929, le conseil municipal accorde à l'association du Souvenir Français une
subvention destinée à équiper d'une croix chacune des 32 tombes des soldats décédés pendant la guerre à
l'hôpital mixte. Il accorde également 200 francs au fossoyeur pour l'exhumation de trois corps de soldats du
cimetière communal ré inhumés au cimetière militaire. Le problème de place au cimetière se posant à nouveau,
la construction d'un ossuaire est projetée lors de la séance du 24 février 1957. Il est fort probable que cet
ossuaire a été construit à la fin des années 1950. En effet, en 1965 le conseil municipal, bénéficiant de la
cession d'un terrain attenant au cimetière par la coopérative agricole vote son agrandissement. L'ossuaire est
rénové en 2003 et la palme de lauriers située sur le linteau de la porte et les deux bronzes encadrant les plaques
commémoratives sont alors ajoutés. Une partie comportant six caveaux a été ajoutée à l'arrière de l'édifice à une
date indéterminée.
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Inscriptions
Les listes suivantes sont établies à partir du relevé des noms et prénoms portés sur les plaques fixées sur
le monument aux morts de Mirepoix.
Les informations complémentaires (dates et lieux de décès, de naissance, grade et régiment) en bleu
proviennent du site « memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr » et celles portées en rouge du centre des
archives contemporaines (Archives Nationales) à Fontainebleau (77). Les archives contemporaines (CAC)
détiennent les listes par départements et communes des soldats « Morts pour la France » au cours de la Grande
Guerre. La loi du 25 octobre 1919 prescrit, en effet, qu’un Livre d’Or sera déposé au Panthéon et que chaque
commune en recevra un extrait. Il renfermera les noms des combattants des armées de terre et de mer 1 et ceux
des « non-combattants ayant succombé à la suite d’actes de violences commis par l’ennemi, soit dans l’exercice
de fonctions publiques, soit dans l’accomplissement de leur devoir de citoyen » morts entre le 2 août 1914 et le
24 octobre 1919 date officielle de la cessation des hostilités. Ce Livre d’Or n’a jamais été versé au Panthéon et
les listes se trouvent aux archives à Fontainebleau. Le conseil régional Midi-Pyrénées en détient une copie.
Pour l’armée de terre, le service de l’État civil et des Sépultures Militaires du ministère des Pensions dresse ces
listes – documents historiques – vers la fin des années 1920.
Suite aux observations portées le 1er octobre 1929 par la mairie de Mirepoix, le ministre des Pensions
informe le maire - alors Paul Brustier -, qu’il prend les décisions suivantes : les noms de Louis Barès, Charles
Belaigue, Alexis Laffont, Louis Lagarde, Joseph Hector Henri Maury et Antoine Sicre seront portés sur le Livre
d’Or de la commune. Ceux d’Auguste Chaubet, Jean Pierre Barthez, Jacques Boudouresque, Antoine Peyrot,
François Plaujolle et Jean Saint-Félix ainsi que Joseph Alibert et Marius Paul Delong dont les situations ne
doivent pas répondre aux exigences des lois du 25 octobre 1919 et du 28 février 1922 ne seront pas portés dans
cette liste. Le Livre d’Or établi en 1930 par les services de l’État comporte seulement 118 noms.
Mirepoix, au recensement de 1911, comptait 3 558 habitants. Les 154 noms portés sur le monument aux
morts correspondent à 4,3 % de la population de cette ville.
Militaires morts en 1914-1918
NOM
PRENOM
Date décès
Lieu décès
Date et lieu de
naissance
12 juin 1898
Cuxac-Cabardès
(Aude)
24 mai 1880
Mirepoix
1er déc 1895
Mirepoix
soldat
156e R. I.
caporal
259e R. I.
caporal
288e R. I.
18 mai 1894
Mirepoix
maître
pointeur
218e R.
Artillerie
18 juil 1879
Mirepoix
soldat
88e R. I.
21 mai 1877
Teilhet
soldat
8e E. T. E. M.
13 déc 1888
Mirepoix
soldat
59e R. I.
AMIEL
René Joseph
Marius
1er juil 1916
Hardecourt-auBois (Somme)
ANDRIEU
Henri
9 jan 1916
ANDRIEU
Joseph
Henri
20 oct 1918
ANDRIEU
Raymond
Paul Jean
Jacques
Jean
13 sept 1918
5 oct 1918
ASTOURY
Benoit
Joseph
Louis
Léon
Pierrefitte
(Meuse)
Castillon-duTemple
(Aisne)
Brooms
(Côtes-duNord)
Saint-Nicolasdes-Arras
(Pas-deCalais)
SainteMaxence
(Oise)
Montauban
(Tarn-etGaronne)
BARBE
Henri
ANDRIEU
ARMENGAUD
1
8 août 1915
11 nov 1914
Grade
Régiment
sergent
L’armée de l’air française, dépendant de l’Armée de terre depuis 1909 est une arme à part entière depuis 1934.
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BARES
Louis Pons
14 jan 1918
Mirepoix
10 jan 1873
Mirepoix
soldat
88e R. I. T.
BARREYRE
BARTHE
Raoul
Henri
4 mai 1917
342e R. I.
soldat
9e R. de
zouaves
BARTHEZ
BAUDRU
Etienne
Norber Saint
Cyr
Jean
Jean Marius
13 avr 1897
Manses
6 juin 1893
Vals
soldat
BARTHE
Verdun
(Meuse)
Chambry
(Seine-etMarne)
24 juin 1916
Verdun
(Meuse)
27 août 1873
Mirepoix
souslieutenant
11e R. Génie
BAUZIL
BELAIGUE
Victor
Pierre
20 mars 1915
7 mars 1888
Mirepoix
soldat
80e R. I.
BELAIGUE
Charles
23 oct 1917
Albert
16 juil 1916
24e Bat.
chasseurs
417e R. I.
BERGE
Jules Simon
27 oct 1916
7 mai 1891
Mirepoix
26 mai 1895
Mirepoix
20 juil 1881
Mirepoix
caporal
BELAIGUE
BERGE
Emile Henri
31 oct 1915
BERGE
10 nov 1914
BREM
Ulysse Jules
Raymond
Jean Marie
BERTRAND
Auguste
10 mars 1915
BOUCABEILLE
BOUCABELLE
BOUDOURESQUE
Félix
5 oct 1916
Mesnil-lesHurlus
(Marne)
Chemin des
Dames (Aisne)
Estrée
(Somme)
Fontaine
Bouton
[commune de
Soushesmes]
(Meuse)
Tahure
(Marne)
Cherbourg
(Manche)
Bois de la
Cohette
(Marne)
Souain
(Marne)
Rancourt
(Somme)
BOUICHOU
Jean
26 mai 1915
Carency (Pasde-Calais)
4 fév 1893
Mirepoix
BACHE
BAUZA
BOUISSOUX
François
Joseph
Henri
Edmond
20 août 1914
Jules
21 mars 1918
21 nov 1893
Mirepoix
17 sept 1896
Mirepoix
soldat
BOUSQUET
soldat
27e Bat.
chasseurs alpins
230e R I.
BOUSQUIE
Joseph
23 août 1915
13 juin 1879
Mirepoix
soldat
142e R. I.
BOUSQUIE
Théophile
17 avr 1917
156e R. I.
25 déc 1916
soldat
134e R. I.
BRIOLE
Marcelin
Jean
Antoine
24 oct 1895
Mirepoix
18 déc 1875
Mirepoix
24 août 1880
Mirepoix
soldat
BRASSENS
Dieuze
(Moselle)
Chalons-leVengeur
(Marne)
Châlons-surMarne
(Marne)
Verneuil
(Aisne)
Château de
Sains (Oise)
Vaux-Chapitre
(Meuse)
soldat
288e R. I.
CANET
CARLES
CASSAGNE
Henri
Elie
Henri Léon
Ippécourt
8 mars 1886
caporal
259e R. I.
7 sept 1914
1er juin 1918
12 jan 1894
Mirepoix
15 sept 1893
Rieucros
1er juil 1882
Mazeres
13 sept 1879
Mirepoix
19 juin 1891
Lasserre (Aude)
Jacques
6 sept 1916
8 sept 1914
soldat
capitaine
43e Bat.
tirailleurs
Sénégalais
sergent
143e R. I.
caporal
soldat
9e Bat.
tirailleurs
150e R. I.
soldat
248e R. I.
soldat
115e Bat.
chasseurs
maréchal
des logis
soldat
27e Bat.
chasseurs alpins
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5
(Meuse)
Carcassonne
(Aude)
soldat
13 jan 1915
Crouy
(Aisne)
1er oct 1884
Mirepoix
sergent
CASSAIGNES
CAYRON
Léon
Paul
CAZAJOU
Marcel
Henri
Auguste
Jean
29 avr 1917
Meaux (Seineet-Marne)
31 oct 1898
Mirepoix
soldat
1er R.
Tirailleurs
Marocains
14e R. I.
23 oct 1918
1er jan 1886
Mirepoix
soldat
288e R. I.
CLANET
Henri
François
14 au 24 juil
1918
6 sept 1894
Mirepoix
sous
lieutenant
215e R. I.
CLERAC
Joseph
3 sept 1914
259e R. I.
Auguste
Hector
Léopold
Alexandre
30 août 1917
21 juin 1886
Roumengoux
14 sept 1884
Mirepoix
6 oct 1886
Benaix
soldat
CONGOUREUX
Meslrecourt
Richecourt
(Aisne)
Secteur de
Beauséjour
(Marne)
Verdun
(Meuse)
La Royère
(Aisne)
Centre
hospitalier
Souilly
(Meuse)
caporal
283e R. I.
soldat
320e R. I.
8 avr 1918
Jumencourt
(Aisne)
22 oct 1897
Biert
soldat
410e R. I.
10 avr 1915
Beauséjour
(Marne)
Bethancourt
(Oise)
30 déc 1892
Vinassan (Aude)
9 sept 1896
Toulouse
(Haute-Garonne)
soldat
53e R. I.
sous
lieutenant
283e R. I.
Brienne
(Aube)
Vittel
(Vosges)
Hurlus
(Marne)
Aschersleben
(Allemagne)
15 sept 1897
Lafage (Aude)
10 juin 1895
Carla-Bayle
17 nov 1882
Mirepoix
19 juin 1891
Mirepoix
soldat
soldat
453e R.
Artillerie lourde
Infanterie col.
du Maroc
59e R. I.
soldat
59e R. I.
Esnes
(Meuse)
Catenoy
(Oise)
Godewaersvel-de (Nord)
21 juil 1888
Manses
9 juil 1898
Malegoude
25 déc 1892
Mirepoix
soldat
soldat
4e Zouaves de
Marche
131e R. I.
soldat
59e R. I.
4 mars 1916
Foix
9 juil 1890
Mirepoix
soldat
59e R. I.
28 fév 1915
Beauséjour
(Marne)
20 jan 1883
Carcassonne
(Aude)
19 mars 1896
Courtauby
(Aude)
2 nov 1894
soldat
22e R. I. Col.
soldat
150e R. I.
soldat
4e R. I. Col.
CHAUBET
CLANET
COURSET
8 oct 1917
DALBIES
DEGEILH
André
Jean Pierre
DEJEAN
DELMAS
DENAT
Paul
Sylvain Jean
Marie
Jean
Baptiste
Roger
Augustin
Jean
François
Joseph
DENAT
Justin
18 sept 1914
DREUILH
François
7 oct 1917
ESTEVE
ESTEVE
Baptiste
Joseph
Edmond
Aristide
Marius
Etienne
Noel
Firmin
Jean Joseph
DELPECH
DEMAY
DEUMIE
GALY
GALY
GALY
GALY
11 août 1918
7 sept 1918
4 sept 1916
8 juin 1916
24 juin 1918
23 avr 1918
GENIS
GLEIZES
Jean
Ferdinand
Louis
GOUIRIC
Aimé Jean
Joseph
19 sept 1917
Verdun
(Meuse)
GOUTTES
Elie
25 sept 1915
Massiges
soldat
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6
(Marne)
Perhes-lesHurlus
(Marne)
Plaigne (Aude)
10 mars 1891
Saint-Julien-deGras-Capou
1er sept 1914
Consenvoye
(Meuse)
8 juil 1916
Dompierre
(Somme)
Bois des
Corbeaux
(Meuse)
Mirepoix
GOUZE
Abel Marius
9 déc 1914
GOUZE
GOUZE
GOUZE
Léon
Paul
Victor
JAMMY
Jean
Baptiste
Jean Paul
JEAN
JEAN-JEAN
LABROUSSE
Jean
François
8 mars 1916
LACOSTE dit
TIRET
Pierre
10 mars 1915
LAFFARGUE
Emile Louis
14 août 1917
LAFFONT
Alexis
16 jan 1919
LAFFONT
Virgile
Alexandre
25 mars 1915
LAGARDE
Louis
25 sept 1915
LE TRIVIDIC
Pierre Albert
31 août 1914
Altigny
(Ardennes)
LAFFONT
LAFFONT
LOUBET
Victor
Roger
Pierre
3 nov 1914
MARTY
Lubin
Bernard
Louis
Diettbusel
(Belgique)
Ippecourt
(Meuse)
Moronvilliers
(Marne)
Bois de
Velaine
(Meurthe-etMoselle)
Doullens
(Somme)
Douaumont
(Meuse)
MARTY
8 sept 1914
29 avr 1917
MARTY
Joseph
Adrien
11 sept 1914
MARTY
Raymond
Abel
Marcellin
24 juin 1915
Joseph
Hector
Henri
François
Pierre
Jean
Baptiste
Célestin
Gaston
23 août 1915
MAUREL
MAURY
MAYNIEL
MELIX
MERIC
10 déc 1916
2 nov 1914
13 nov 1917
25 sept 1915
Chaudardes
(Aisne)
Mirepoix
Mesnil-lesHurlus
(Marne)
Massiges
(Marne)
Chalons-surMarne
(Marne)
Wytschaete
(Belgique)
Hezonvaux
(Meuse)
Roclincourt
(Pas-deCalais)
caporal
83e R. I.
12 août 1887
Lapenne
soldat
259e R. I.
13 mai 1871
Montaut
25 août 1878
Mirepoix
soldat
134e R. I. T.
soldat
259e R. I. T.
22 avr 1893
Aubertin
(BassesPyrénées)
28 sept 1884
Mirepoix
7 mai 1875
Montferrier
12 jan 1892
Mirepoix
soldat
59e R. I.
sergent
22e R. I. Col.
soldat
soldat
112e R.
Artillerie
80e R. I.
11 fév 1877
Sengouagnet
(Haute-Garonne)
13 nov 1893
Mirepoix
soldat
134e R. I. T.
soldat
23e R. Artillerie
de campagne
29 jan 1893
Cadarcet
10 mars 1887
Mirepoix
24 jan 1882
Mirepoix
8 nov 1893
Mirepoix
soldat
143 e R. I.
soldat
259e R. I.
soldat
14e R. I.
soldat
143e R. I.
30 nov 1877
Mirepoix
25 jan 1879
Revel (HauteGaronne)
21 déc 1870
Sentaraille
soldat
83e R. I.
soldat
104e R. I.
lieutenant
134e R. I. T.
3 avr 1893
Mirepoix
15 mars 1889
Mirepoix
6 sept 1880
Mirepoix
soldat
143e R. I.
caporal
88e R. I.
soldat
59e R. I.
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MERIC
12 sept 1887
Mirepoix
14 fév 1883
Mirepoix
soldat
154e R. I.
caporal
59e R. I.
Mon- Blond
(Marne)
Lin (Serbie)
13 fév 1885
Mirepoix
21 jan 1889
Avignon
(Vaucluse)
24 oct 1896
Laroqued’Olmes
2 fév 1891
Mirepoix
25 juin 1884
Mirepoix
caporal
59e R. I.
soldat
15e Section de
C. O. A.
soldat
60e R. I.
maréchal
des logis
soldat
57e R. Artillerie
24 avr 1870
Mirepoix
chef
d’escadron
107e R.
Artillerie lourde
12 mars 1887
Mirepoix
23 fév 1882
Mirepoix
soldat
285e R. I.
caporal
120e R. I.
22 fév 1892
Lascan (HauteGaronne)
28 oct 1889
Besset
sergent
59e R. I.
soldat
3e Groupe
d’aviation
MERIC
MERIC
MICOU
Paul
Baptiste
18 avr 1917
MONIER
Pierre Louis
21 oct 1918
MOURARAU
Joseph
Edmond
Léonard
François
Marius
Jean Louis
21 mars 1918
OLIVE
Jean Marc
Philippe
19 déc 1916
PAULY
PAUTOU
PEYROT
PEYROT
François
Alfred
Antoine
Pierre
20 oct 1917
Ostel (Aisne)
PINTAT
Jean Paul
28 juil 1918
Camp de
Chichey
(Marne)
PALUJOLLE
POMIAN
François
François
Joseph
10 oct 1918
Rouen (SeineInférieure)
PRAX
26 août 1918
Bordeaux
(Gironde)
20 mars 1916
Disparition du
navire
« Bonnet »
8 juin 1894
Mirepoix
matelot
Section spéciale
RAYNAUD
Alfred
Ernest
Charles
François
Joseph
Henri
Victor
Roger
Charles
Marie
Raymond
Victor
François
19 avr 1917
59e R. I.
Valentin
18 avr 1915
22 juillet 1880
Mirepoix
10 mars 1888
Mirepoix
sergent
RAYNAUD
caporal
80e R. I.
RIBES
Jean Pierre
29 déc 1914
Moronvilliers
(Marne)
Perthes-lesHurlus
(Marne)
Pamiers
9 mars 1886
Mirepoix
soldat
RIGAIL
Léon Gaston
Joseph
Auguste
2 fév 1917
14 oct 1891
Coutens
2 mai 1874
Mirepoix
soldat
17e Section
d’infirmiers
militaires
83e R. I.
soldat
3e Art. à pied
NAYRAC
ORTOLA
PONCET
BACHE
BAUZA
LAFFONT
LAFFONT
PONCET
RIGAIL
20 août 1917
Beaumont
(Meuse)
Sept-Saulx
(Marne)
Auguste
Henri
Jean
23 avr 1917
26 sept 1914
24 sept 1914
29 avr 1917
Saint-Clément
(Meurthe-etMoselle)
Wargemoulin
(Marne)
Bois des
Bœufs
(Meuse)
Chapelle
Sainte-Fine à
Fleury
(Meuse)
Mourmelon-lePetit (Marne)
VillersFranqueux
(Marne)
259e R. I.
© Région Midi-Pyrénées. Direction de la Culture et de l’Audiovisuel, service Connaissance du Patrimoine – 2013
8
RIGAUD
RIGAUD
François
Joseph
RIOLS
Mathieu
RIVEL
ROBERT
François
Alexis
Jean
7 avr 1916
RONDET
Gaston
8 mars 1916
ROQUES
Emile
François
29 avr 1917
ROUCH
Joseph
20 mars 1915
Altdamn
(Allemagne)
ROUGE
ST FELIX
6 sept 1916
ST FELIX
Benjamin
Auguste
Antoine
Pierre
5 mai 1917
Fleury
(Meuse)
Laffaux
(Aisne)
24 mai 1887
Mirepoix
18 nov 1893
Mirepoix
ST FELIX
ST FELIX
Jean
Charles
9 juil 1918
Stuttgard
(Allemagne)
STE COLOMBE
SARRAIL
Victor
Albert
Gauderie
4 juin 1916
SARRANS
Jean
30 avr 1918
SainteMenehauld
(Marne)
Amette (Nord)
SATGE
Alfred
Léopold
8 sept 1918
Paars (Aisne)
SICRE
Antoine
25 avr 1915
SICRE
SIMORRE
Louis
Théodore
Joseph
Emile
Cyprien
Léon
Philippe
Paul
Léon
Constant
SUGUR
TAILLEFER
soldat
119e R. I.
commandant
(?)
sergent
fourrier
soldat
80e R. I.
soldat
409e R. I.
maréchal
des logis
82e R. Artillerie
soldat
143e R. I.
caporal
283e R. I.
caporal
57e Bat.
chasseurs alpins
4 juil 1884
Mirepoix
soldat
259e R. I.
27 oct 1893
Mirepoix
soldat
14e R. I.
26 déc 1887
Auterive (HauteGaronne)
8 mai 1898
Vivies
soldat
59e R. I.
Toul
(Meurthe-etMoselle)
8 mars 1874
Castelnaudary
(Aude)
soldat
271e R.
Artillerie de
campagne
346e R. I.
17 avr 1917
Sept-Saulx
(Marne)
3 juil 1880
Vira
caporal
59e R. I.
3 sept 1918
Bagneux
(Aisne)
1er sept 1888
Mirepoix
maréchal
des logis
272e R
Artillerie
6 jan 1915
Perthes-lesHurlus
(Marne)
Bois-Sabot
(Marne)
Trèves
(Allemagne)
1er avr 1887
La Courtête
(Aude)
30 avr 1894
Mirepoix
18 juil 1881
Régat
soldat
259e R. I.
soldat
143e R. I.
sergent
259e R. I.
Perthes-lesHurlus
(Marne)
Onville (Oise)
2 sept 1882
Mirepoix
soldat
259e R. I.
22 déc 1891
Saint-Gouderic
soldat
4e R. de
zouaves
6 jan 1917
17 nov 1915
TAILLEFER
Joseph Paul
9 mars 1916
TEULIERE
Jean Pierre
Louis
Camille
Jean Joseph
19 mai 1916
Eugène
François
30 mars 1918
TISSEYRE
TRASTET
3 jan 1915
Dugny
(Meuse)
Mont-Tetu
(Marne)
Avocourt
(Meuse)
Damloup
(Meuse)
Moulins
(Aisne)
4 mai 1885
Mirepoix
10 mars 1894
Oust
24 oct 1889
Mirepoix
26 juin 1895
Mirepoix
27 août 1892
Carcassonne
(Aude)
12 sept 1892
Generville
(Aude)
59e R. I.
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9
TRASTET
François
18 nov 1918
TROUIS
François
12 déc 1914
VERDIER
François
22 août 1914
Bonviller
(Marne)
VERDIER
VERGE
Louis
Lucien
Emile
20 déc 1914
VERGE
Emile Ernest
5 sept 1916
Perthes-lesHurlus
(Marne)
Vermandovill-ers (Somme)
VERGNES
14 sept 1914
VEZIA
Clément
Pierre
François
Jean Joseph
VIARD
Emile
1er juin 1915
VIDALAT
15 sept 1914
VILLENEUVE
Alexandre
Cyprien
Auguste
François
VILLEROUX
Jean Pierre
12 fév 1915
YERLES
Jean Marie
20 oct 1917
SIBRA
Pierre
17 sept 1920
16 mai 1916
17 fév 1917
Hôpital Rollin
Paris
Four de Paris
(Marne)
Perthes-lesHurlus
(Marne)
Joigny
(Yonne)
Bagnères-deBigorre
(HautesPyrénées)
Virginy
(Marne)
Verdun
(Meuse)
Perthes-lesHurlus
(Marne)
Chemin des
Dames (Aisne)
(Aude)
18 oct 1897
Caudeval (Aude)
11 oct 1880
Castelnaudary
(Aude)
9 mars 1888
Lagarde
soldat
328e R. I.
soldat
59e R. I.
soldat
122e R. I.
17 mai 1893
La Bastide-surl’Hers
11 août 1895
La Bastide-surl’Hers
20 sept 1894
Mirepoix
soldat
83e R. I.
soldat
166e R. I.
soldat
83e R. I.
7 sept 1880
Prades
soldat
22 nov 1891
Mirepoix
soldat
17e Section
d’infirmiers
militaires
14e R. I.
24 avr 1883
Mirepoix
soldat
24e R. I. Col.
30 juil 1878
Mirepoix
6 mai 1893
Mirepoix
soldat
333e R. I.
soldat
83e R. I.
25 nov 1886
Barcelonne
(Espagne)
caporal
283e R. I.
Mirepoix
soldat
Personnes civiles et militaires morts en 1939-1945
NOM
PRENOM
Date décès
Lieu décès
DILHAT VENANT
Marcel
13 jan 1944
ROUDIERE
Jean Louis
5 juin 1940
FUMANAL
Sébastien
21 jan 1945
Buchenwald
(Allemagne)
Quesnoy-surAiraines
(Somme)
Walo Capelle
SOUNAC
Louis
(Léon)
Joseph Noel
14 juin 1940
Islettes
25 avr 1945
Bad Durrheim
(Allemagne)
22 jan 1943
Bit-El-Arbi
(Tunisie)
DARNAUD
POULAIN
ST FELIX
LARREGAIN
Jacques
Jean
Cyprien
Louis
Date et lieu de
naissance
Statut
Régiment
4 juin 1914
Mirepoix
2 juin 1915
Camon
déporté
militaire
53e RICMS
15 nov 1919
Mirepoix
16 nov 1911
Mirepoix
24 fév 1921
Mirepoix
militaire
militaire
1er R. tirailleurs
Marocains
11e R. I.
militaire
R. A. C.
15 mai 1916
Cazals-desBayles
militaire
EV Légion
Etrangère
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SANTUNIONE
Raymond
Marius
OLIVE
CASTIGNOLLES
MIQUEL
Benjamin
André
Jacques
Antoine
René Joseph
COT
FAURE
23 mai 1940
Avesnes-leSec (Nord)
23 avr 1913
Avon (Seine-etMarne)
Buchenwald
27 juil 1944
Bélesta
19 août 1944
Toulouse
(HauteGaronne)
Mirepoix
10e Bat de
chasseurs à
pied
Déporté
18 mars 1926
Mirepoix
6 août 1920
Mirepoix
militaire
F. F. I.
F. F. I.
militaire
F. F. I.
16 avr 1924
Pamiers
7 avr 1924
Montferrier
militaire
F. F. I.
militaire
F. F. I.
27 juil 1944
Sonnac-surl’Hers (Aude)
CANAL
PESTEIL
MIRAN
LABORIE épouse
May
FIDENCY
Roger
Michel
Roger Yvon
Albert
Prosper
Paul
Jules
Auguste
Rose
28 nov 1943
10 sept 1944
10 avr 1945
28 mai 1945
Allemagne
Allemagne
Allemagne
Ravensbruck
STO
STO
STO
déportée
Louis Roger
18 août 1941
Hôpital
militaire Lyon
(Rhône)
militaire
MONIE
Joseph
LAFFONT
22 oct 1944
militaire
65e R. I.
Militaires morts en 1946-1954
NOM
SENESSE
LABATUT
PRENOM
Jean
Henri
Date décès
17 mai 1953
9 mai 1949
Lieu décès
Hanoi
Da Noa
(Tonkin)
Date et lieu de
naissance
23 oct 1918
Mirepoix
Statut
lieutenant
Régiment
6e R. I.
coloniale
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Documents
Localisation du monument aux morts cadastré 2013 D2 1457 situé à Mirepoix.
Localisation du monument aux morts situé à l’origine en 1 puis déplacé en 2.
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09. Mirepoix
Document 1
monument aux morts de la guerre de 1914-1918, de la guerre de 1939-1945 et de la guerre
d'Indochine.
Reproduction d’une carte postale du monument aux morts prise lorsqu’il était érigé près de
l’ancienne cathédrale aujourd’hui église Saint-Maurice.
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13
09. Mirepoix
Document 2
monument aux morts de la guerre de 1914-1918, de la guerre de 1939-1945 et de la guerre
d'Indochine.
Discours du sous-préfet de l’Ariège et du maire Paul Porcher lors de l’inauguration du
monument aux morts en 1920, sources La Tribune ariégeoise, novembre 1920.
Discours de M. le Sous-Préfet
Mesdames, Messieurs,
En vous apportant les regrets de M. le Préfet de l’Ariège, retenu par les devoirs de sa charge, et que je
suis venu remplacer auprès de vous, je remercie profondément M. Porcher, votre maire et mon ami, d’avoir
eu la délicate pensée d’associer le représentant du gouvernement à la cérémonie toute de souvenir et de
reconnaissance que nous célébrons aujourd’hui.
Le 11 courant, il y a dix jours, « le poilu sauveur de la France et du monde », recevait à Paris le tribut
d’hommage, d’admiration et de reconnaissance que lui devait le pays.
La plus formidable et la plus douloureuse des guerres enregistrées dans l’histoire, terminée par la
victoire immense que vous savez, vient de s’achever dans l’apothéose de l’Arc de Triomphe.
L’empreinte néfaste laissée par les barbares d’outre-Rhin, nos bourreaux de 1870 et de 1914, est à
jamais effacée.
Hélas ! pour atteindre ce résultat, la France, mère collective et souveraine, mère idéale et réelle, a dû
donner ses enfants sans compter.
Au nombre de ceux-ci figurent vos compatriotes tombés au champ d’honneur et c’est à leur mémoire
que je suis heureux de saluer au nom du gouvernement que ce durable monument est dédié.
L’hommage national décerné à Paris se complète ici de l’hommage de la petite patrie.
En saluant vos « grands morts », c’est le nom que leur consacrera l’histoire, en les saluant bien bas et bien
respectueusement, je m’incline avec émotion devant leurs familles en deuil.
Ces familles, vous les connaissez tous, vous savez avec quel patriotique courage elles ont dû retenir
longtemps des larmes douloureuses, à un moment où il convenait de ne pas les verser afin de ne pas faiblir.
Aujourd’hui ces pleurs contenus sont moins amers, ils sont presque doux, car à l’éternelle douleur
qu’ils accusent s’associe justement une noble fierté.
En effet, aux grandes heures de deuil succèdent les heures réconfortantes de la paix.
Nos morts en nous donnant la victoire, nous ont imposé de la faire fructifier.
Nous ne laisserons pas ternir le pur éclat de cet héritage glorieux.
Nous nous mettrons résolument au travail pour panser nos blessures et pour rendre la vie de nos
descendants plus souriante et plus douce…
Tel est bien le vœu de ceux qui ont souffert pour nous dans leur cœur et dans leur chair. Tel est le devoir
qui nous est dicté par ceux que nous pleurons.
Nous n’y faillirons pas.
Mais si cependant, il nous arrivait d’oublier un instant cette mission sacrée – la nature humaine connaît
parfois de telles faiblesses – nous aurions à revenir pieusement auprès de ce monument, et là dans le
recueillement, la méditation ou la prière, nous saurions raffermir nos volontés un moment ébranlées.
Nous aurions à reprendre courage au contact de nos mutilés, à celui des anciens combattants, auprès
de tous les survivants de la tourmente, les camarades de danger de ceux qui sont les héros de cette cérémonie.
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En les assurant de notre admiration, je les adjure de nous rappeler au devoir si nous paraissons
l’oublier.
Et vous, enfants de écoles, vous, pupilles de la Nation, qui êtes au premier rang dans cette
manifestation, efforcez-vous de comprendre le prix de la Victoire, que vos aînés viennent de vous donner ;
employez votre vie au culte de leurs souvenirs et à l’imitation de leurs vertus !
Disciplinez vous par le travail, et faites en sorte d’être capables, si cela devenait nécessaire, de servir la
patrie comme ils ont su la servir.
Unissons donc notre deuil et notre fierté. La patrie française ne pouvait pas mourir.
C’est pour qu’elle puisse continuer à travailler au progrès du monde que tant de ses fils sont tombés.
Confondons dans un même amour la France et ses défenseurs
Gloire à jamais aux héros de Mirepoix !
Gloire éternelle à notre France immortelle !
Discours de monsieur Porcher
Mesdames, messieurs
Au nom de la ville de Mirepoix, au nom du conseil municipal, nous venons exprimer d’abord nos
remerciements à ceux qui, par leur présence, rehaussent la grandeur de cette cérémonie, puisqu’à tous ceux
qui ont contribué par leur zèle à l’organiser, à lui donner ce caractère s d’unanime regret, de pieux
recueillement qu’elle a eu dès le moment où l’idée en a pris naissance dans nos cœurs.
Nous remercions d’abord mM. Le Sous-Préfet d’être venu nous apporter son approbation cordiale et la
parole du gouvernement de la République. Nous n’en attendions pas moins de son ardeur patriotique et
républicaine si unanimement et si légitimement appréciée.
Nous remercions M. L’archiprêtre, curé doyen de Mirepoix, qui a bien voulu s’associer ce soir à notre
manifestation et a su trouver dans son cœur les termes éloquents et élevés avec lesquels il rendait hommage
ce matin à nos glorieux enfants.
Nous remercions M. le Président du tribunal de Pamiers, messieurs les officiers et les autorités civiles
qui sont à nos côtés. Nous savions qu’ils seraient touchés de cet hommage rendu à nos morts et qu’ils
auraient à cœur de répondre à notre invitation.
Les témoignages de notre gratitude vont aussi aux associations des mutilés, des veuves de guerre et des
anciens combattants ; aux sociétés de vétérans, de libre pensée, de secours mutuels ; aux sapeurs pompiers
qui sont venus apporter au pied du monument des offrandes mortuaires en hommage à nos morts glorieux.
Nos remerciements vont encore aux enfants de nos écoles (de nos écoles publiques comme de nos écoles
privées) et de notre école supérieure qui ont envoyé, avec une touchante générosité, leur petite obole pour
l’achat d’une palme à nos chers morts. Merci jeunes filles, jeunes gens, écoliers et écolières pour votre
hommage à ceux que nous honorons. Vous ne saurez jamais montrer assez d’amour, assez de reconnaissance
pour ceux qui, par leur mort héroïque, ont sauvé la patrie et nous ont permis de reprendre dans la paix notre
route vers la liberté et le progrès. Nous remercions encore la société des tambours et clairons et al société
philharmonique qui ont donné à notre manifestation le caractère militaire et patriotique qu’elle devait avoir.
Nous voulons remercier enfin notre jeune ami M. Jonchère, mirapicien d’adoption. Un moment éloigné
de son atelier par la guerre, il est retourné à son ciseau de sculpteur. Il a su dans cette pierre, où il a mis une
part de son âme d’artiste et de patriote, faire revivre le sacrifice héroïque de nos chers enfants et exprimer
l’éternelle douleur de la mère, de l’épouse, de la cité. Élevé sur une de nos places les plus anciennes, au bord
d’un de nos boulevards les p)lus fréquentés, ce monument dira aux étrangers qui nous visiteront, aux
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générations qui_ nous suivront , quelle fut pour nous l’étendue de notre sacrifice, la profonde douleur de nos
cœurs au lendemain de cette interminable guerre, la plus terrible qu’ait jamais vu l’humanité.
Ce sacrifice nous apparaît chaque jour plus vaste à mesure que le temps nous découvre l’immense
champ de deuils, des misères et des ruines.
Quels soldats apportèrent, plus que les nôtres, d’enthousiasme et d’élan à leur départ pour cette guerre
implacable qui leur était imposée ? Quels soldats conservèrent jamais plus de calme sérénité au milieu des
plus dures souffrances qu’armées aient jamais endurées ?
Nous ne pouvons songer sans émotion à ces premiers jours d’août 1914 où notre petite gare
s’emplissait de jeunes hommes, d’hommes mûrs, répondant à l’appel de la patrie en danger et allant en toute
hâte rejoindre leurs régiments Toutes les conditions, tous les partis étaient confondus ; les hommes des
villages, des hameaux et des fermes de mêlaient à ceux de la ville. Des mères, des enfants, des épouses, des
amis, étaient venus, parfois de loin accompagner ceux qui partaient. Les visages de ceux qui allaient au
danger, peut-être à la mort, étaient empreints d’une mâle vigueur, visages graves de citoyens-soldats, tout
éclairés de la noble pensée du devoir à accomplir.
Au moment où le train s’ébranla, nul de ces hommes ne sentit son cœur défaillir, et si des larmes
brillèrent au bord des paupières émues ce fut dans les yeux de ceux qui restèrent plutôt que dans les regards
virils de ceux qui partaient. Inoubliables départs dont le souvenir emplit encore nos cœurs !
A quelles rudes épreuves cet enthousiasme patriotique n’allait il pas être soumis ? Cette guerre sacrée
de défense, cette lutte de la liberté contre l’oppression, du droit contre la force, de la civilisation contre la
barbarie, allait conserver jusqu’à la fin un caractère de sauvagerie inouïe. Jamais le génie destructeur des
hommes n’avait réalisé se si terrifiants prodiges. Dans ses moments de redoutable colère la nature elle-même
n’avait pu produire plus d’horreur. Au fond de ces tranchées bouleversées de ces abris inondés sous la
menace incessante de la mort, que de souffrances endurées que de tortures subies sans amertume, avec une
sublime résignation. L’insomnie, la fatigue, la faim, le froid, la boue gluante, la vermine s’abattirent sur nos
pauvres martyrs sans répit ni trêve. Des crises de moral, plus douloureuses et plus terribles que les tortures
physiques, les assaillirent encore. Leur âme bien trempée résista à tous ces assauts des éléments et des engins
meurtriers comme ces inévitables défaillances de la volonté.
Seuls de tels hommes pouvaient lutter contre tous ces moyens de destruction savamment inventés,
produits raffinés de génies en délire ; les mines qui font sauter à l’improviste, les gaz perfides qui
empoisonnent, les liquides enflammés qui brûlent, les torpilles qui éclatent, les obus qui frappent à des
distances inattendues tout fut mis en œuvre contre ces admirables combattants pour affaiblir leur courage et
abattre leur volonté.
Et pourtant, quand nos chers compatriotes s’échappaient un moment de ces théâtres de désolation, de
ces paysages d’horreur et de mort pour venir respirer dans le calme de la famille, ils nous disaient leurs
impressions avec le même sourire qu’à leur départ et avec une tranquillité de langage qui faisait notre
admiration. Ces courtes permissions écoulées, ils revenaient « la haut » comme ils disaient, avec cette même
fermeté d’âme qui ne se démentait pas. Combien d’entre eux ne devaient pas revenir de ces enfers !
Héros de ,notre cité, avant d’être frappés, avant de tomber dans l’attitude héroïque du soldat qui se
dresse sur ce piédestal, combien de souffrances indicibles n’avez vous pas endurées ! Avant d’arriver à votre
sublime sacrifice quel calvaire douloureux n’avez-vous gravi !
Ceux qui avez traversé la terrible épreuve de la captivité vous n’avez pas été mieux traités. Les temps de
la chevalerie ne sont plus où l’on s’inclinait devant le courage malheureux et où le prisonnier de guerre avait
le respect de son ennemi : Humiliations, violences, mauvais traitements, représailles, exécutions, froidement
accomplies tout ses succéda au cours de votre captivité. Nous vous saluons bien bas vous qui reposez en terre
étrangère et dont le regard s’est fermé loin de la patrie.
Nus ne vous oublions pas non plus blesses infortunés qui avez traîné vos pauvres corps déchirés dans
les ambulances encombrées, dans les salles d’opérations, dans les hôpitaux et qui vous êtes éteints, après de
longues souffrances, malgré les soins et les dévouements dont vous étiez entourés.
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Nous pensons à vous aussi, infortunées victimes de guerre, qui aviez apporté des champs de bataille les
germes de la maladie sournoise qui vous minait et qui êtes venus en pays natal, finir dans les bras de vos
familles, votre jeunesse si courte et si tourmentée.
Et vous jeunes soldats qui reposez dans notre petit cimetière, petits soldats pleins de confiance et
d’entrain que l’épidémie meurtrière a fauchés en si grand nombre, nous ne vous oublions pas non plus. Vous
étiez venus dans notre ville faire votre instruction avant de partir pour les batailles ; la mort vous a frappés
sans vous laisser le temps de combattre, mais nous savons quel courage et quelles espérances vous portiez en
vous. Vous êtes aussi les héros de la Patrie ; nous veillerons avec un soin pieux sur vos restes que vos familles
et le pays nous ont confiés.
Ah ! quel sacrifice fut le nôtre ! Chaque jour nous embrassons un peu plus l’immense étendue. A quel
prix aurons-nous conquis cette réparation de l’injustice passée, cette libération de la Patrie, cette victoire du
droit sur la force ? Au prix de quels deuils, de quelles douleurs, de quelles misères, de quelles ruines avonsnous acheté la victoire ? Et qu fut devenue notre pauvre France si malgré ces sacrifices nous avions
succombé dans la défaite ? Les cœurs et l’esprit se refusent à l’hypothèse de semblables malheurs.
Cette femme en deuil que le sculpteur a placé devant le piédestal, cette femme abîmée par la douleur et
qui pleure le héros qui tombe est bien, le symbole poignant de l’affliction des mères, des épouses, l’image de
la cité en deuil, de la Patrie qui s’incline devant les héros qui l’ont sauvée.
Et pendant- que s’abattaient ainsi sur les familles éprouvées les coups terribles du destin, quand la
tristesse et la mort frappaient aux portes, quand l’angoisse et l’anxiété oppressaient tous les coeurs, pendant
ces quatre années si lourdes, notre petite ville restait digne sous le malheur. Transformée en camp
d’instruction, animée par le va-et-vient des soldats venant du combat et y retournant, par le défilé des troupes
qu’on exerçait, elle suivait anxieuse toutes les phases du terrible drame qui se jouait.
Alors, plus que jamais, la représentation municipale fut mêlée à la vie inquiète et troublée des familles.
Tous les habitants avaient des parents, des amis en danger et vivaient dans l’attente de malheurs redoutés. Le
maire fut l’intermédiaire désigné entre les parents et l’armée. Quelles missions pénibles à remplir ! Un fils
blessé qui entre à l’hôpital, un mari disparu au cours d’un combat, un frère prisonnier dans un camp
d’Allemagne, un décès inattendu.
Ah ! elles n’étaient pas bien faciles à remplir ces charges de confiance et d’honneur !!
Au cours de notre pénible mission, malgré les explosions d’une douleur bien naturelle nous
n’entendîmes jamais une parole de malédiction contre la Patrie. Contre ce terrible sacrifice qu’exigeait le
salut du pays jamais ne fut proféré la moindre imprécation. Sous ce destin de fer, sous ce destin implacable
les plus frappés courbaient leur front désolé, plongés dans leur affliction, confondus devant la puissante
majesté de ce devoir qui commandait de si effrayants sacrifices. Dans notre ville, le deuil conserve toujours
ce visage de gravité digne, de tristesse réservée qui exprime la profondeur et la dignité des sentiments.
Nous nous inclinons devant ces morts héroïques, devant ces martyrs sublimes dont la foule trop
nombreuse se presse devant nous, devant ces enfants de la cité, intellectuels ou artisans, commerçants,
ouvriers ou cultivateurs qui nous ont fait un rempart de leurs poitrines.
Enveloppés dans leur auréole de sacrifice et de gloire ils nos sont tous également chers, ils nous
paraissent également grands sur la ville recueillie et unie dans une douleur commune leur âme plane en de
jour, à cette heure, pour nous rappeler aux nobles sentiments de solidarité, de concorde et de Fraternité.
Nous nous inclinons devant leurs familles, devant les parents vieillis par le deuil, les mères en larmes
les veuves brisées, tantôt admirables, toujours dignes de pitié , devant les orphelins que la Nation a pris sous
sa protection tutélaire et s’est engagée à conduire sur la route âpre de la vie.
Nous nous inclinons enfin devant cette jeunesse qui repose dans notre cimetière à laquelle nous venons
de rendre un hommage pieux et recueilli.
En ce jour nos âmes s’unissent dans un même sentiment de douleur, d’amour et de reconnaissance.
© Région Midi-Pyrénées. Direction de la Culture et de l’Audiovisuel, service Connaissance du Patrimoine – 2013
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Sources
Archives communales de Mirepoix : registre de délibérations des années 1910 à 1990.
Archives départementales de l'Ariège ; série 2 o 999.
Archives départementales de l’Ariège : 2 PER 108, la Tribune ariégeoise, novembre 1920, journal républicain
paraissant les mercredi et samedi.
Archives privées, La Dépêche du Midi : années 1990.
Archives contemporaines de Fontainebleau (77) : 19860711-046-F9-3946
Site internet du Ministère de la Défense : www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/
© Région Midi-Pyrénées. Direction de la Culture et de l’Audiovisuel, service Connaissance du Patrimoine – 2013
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Illustrations
09. Mirepoix
Figure unique
monument aux morts de la guerre de 1914-1918, de la guerre de 1939-1945 et de la guerre
d'Indochine (1946-1954)
Vue d'ensemble depuis le nord du monument aux
Phot. Région Midi-Pyrénées
morts inauguré le 20 novembre 1920 puis déplacé,
P. Roques 2013 09 03001 NUCA
photographie prise en 2007.
© Région Midi-Pyrénées. Direction de la Culture et de l’Audiovisuel, service Connaissance du Patrimoine – 2013
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