La durée de vie économique des lampes
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La durée de vie économique des lampes
& systèmes MATÉRIELS Ville de Lyon La Direction de l’éclairage public de la ville de Lyon vient d’achever une étude économique à usage interne sur le coût horaire de fonctionnement des différents types de sources. Un but : optimiser ses choix au moment des renouvellements de stocks de lampes. L A MAINTENANCE préventive a déjà beaucoup fait pour abaisser le coût global de fonctionnement des lampes d’éclairage public. L’évolution spectaculaire des variétés de sources va aussi dans ce sens. Mais le coût de l’énergie promet d’augmenter encore. Ces composantes ont incité la Direction de l’éclairage public (DEP) de la ville de Lyon à mener une étude visant à comparer les modèles des différents fabricants sous l’angle économique (1). L’objectif est d’établir le coût horaire de fonctionnement par type de lampe. Et, à partir de ces résultats, des critères reproductibles d’évaluation utilisables dans le cadre du renouvellement des stocks du service maintenance. PHOTO VILLE DE LYON La durée de vie économique des lampes Résultats lité garantie par le fabricant). Ainsi, pour une lampe sodium SHP 150 W, la courbe montera très vite après 8 000 h. Le coût passe de 0 à 1 € pour 10 000 h, 1,5 € pour 20 000 h, plus de 3,5 € pour 25 000 h. A l’inverse, pour le préventif, le coût horaire de fonctionnement diminue avec la durée de fonctionnement de la lampe. L’amortissement du prix de la lampe et de l’intervention de maintenance systématique s’étend sur une durée plus importante. La réduction du flux lumineux engendre une augmentation des pertes énergétiques de l’ordre de 50 %. L’addition de ces coûts génère une courbe dont la pente varie en fonction du temps d’utilisation de la lampe, avec un minimum pour la durée de vie économique. Ce point d’inflexion correspond à la durée optimale pour opérer le changement préventif de la lampe. Pour la lampe SHP, il se situe à 19 000 h en moyenne. « Il y a bien un potentiel d’économie. Toutefois, ces durées doivent être pondérées, car on ne peut accepter une baisse du flux lumineux audessous de 80 %, et les chiffres ne rendent pas compte des conditions réelles d’utilisation, commente Antoine Bouchet, directeur des services de l’éclairage public. Pour Lyon, on peut raisonnablement préconiser un changement systématique à 12 000 h au lieu de 10 000 actuellement. » Durée qui peut varier considérablement d’une ville à l’autre en fonction des coûts locaux. La comparaison des résultats obtenus pour les offres des différents fabricants et dans la gamme d’un même fabricant est tout aussi éloquente : « On constate des écarts du simple au double entre les types de lampes et/ou d’une offre à l’autre. Ce nouveau critère économique devrait nous permettre de sélectionner de façon optimale la bonne lampe pour la bonne ambiance et de valider ou non nos choix précédents. » La DEP envisage de reproduire chaque année cette analyse au moment des commandes de lampes. Prochain chantier : tenter d’intégrer dans un seul coefficient la notion de lumen/watt, donnée encore relativement variable d’un fabricant à l’autre pour le même type de lampe. Les résultats se traduisent par une courbe d’évolution du coût horaire pour l’ensemble des paramètres en fonction de la durée de fonctionnement. Le poids du changement curatif croît en fonction de la durée de fonctionnement de la lampe (il est quasiment nul pour la période de non morta- (1) L’étude a été menée avec Guillaume Vieu, stagiaire de l’IUP, ingénieur ESIP, spécialité éclairage. Hypothèses et données de départ L’étude a été conduite sur des ballons fluorescents, des lampes SHP, iodures métalliques, de 50 W, 80 W, 150 W, 250 W. A puissance équivalente, trois critères entrent dans cette évaluation : • le coût de changement curatif (prix de la lampe + opération de maintenance ; agents et véhicule) ; • le coût de changement systématique (idem) ; • la consommation électrique gaspillée lorsque le flux lumineux diminue pour une puissance appelée restée stable. On évalue ici l’énergie électrique absorbée par la lampe qui n’est pas transformée en énergie lumineuse. Concernant la mortalité de la lampe et le maintien du flux lumineux, les valeurs sont tirées des courbes fournies par les fabricants. Les ratios des opérations de maintenance sont calculés sur la base du taux horaire et des durées d’intervention et de transport moyennées pour les agents de la DEP à partir des temps moyens d’intervention à Lyon, en curatif et en préventif. Le surcoût engendré par la perte du flux lumineux est estimé à partir du tarif du fournisseur, soit 0,0342 € HT/kWh, hors abonnement. 52 LUX N° 237 M A R S / AV R I L 2 0 0 6 ANNE LOMBARD