Les Françaises et la création d`entreprises

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Les Françaises et la création d`entreprises
Les Françaises et
la création d’entreprises
Cette note a été élaborée à partir des résultats d’un sondage intitulé « Les
femmes et la création d’entreprise », produit en janvier 2012 par OpinionWay
pour l’APCE, CERFrance et le Salon des entrepreneurs. Cette enquête
quantitative a été réalisée auprès d’un échantillon de 1 019 femmes et 481
hommes âgés de 18 ans et plus.
-2-
Les principaux enseignements du sondage
Les Françaises ont une vision positive de l’entrepreneuriat. C’est une voie
professionnelle que la majorité des femmes estime épanouissante. Certaines
vont même jusqu’à envisager la création ou la reprise d’entreprise (18 %, dont
3 % dans les deux prochaines années).
Le parfait équilibre entre vie familiale/personnelle et vie professionnelle est un
élément important pour les Françaises : 60 % des femmes estiment que
l’activité professionnelle idéale doit avant tout leur permettre cet équilibre. En
matière de création d’entreprise, deux sentiments bien distincts, voire opposés,
se dégagent en ce qui concerne la gestion du travail et de la famille :
D’une part, pour beaucoup de femmes (54 %), le métier de chef
d’entreprise ne permet pas de concilier simultanément vie
professionnelle et vie personnelle.
D’autre part, d’autres femmes déclarent qu’une des motivations à
leur désir de créer ou reprendre une entreprise est de pouvoir
s’occuper de ses enfants tout en travaillant (18 %). Cet état d’esprit
est celui de « Mampreneurs ».
Derrière cette motivation, se cache certainement une volonté de pouvoir gérer
son temps de travail en fonction des impératifs familiaux : pouvoir s’occuper
de ses enfants entre 16 h et 18 h et compenser en travaillant plus tardivement le
soir, ce que les activités salariées ne permettent pas ou permettent rarement
aujourd’hui.
Un des principaux freins à la création d’entreprise cités par les femmes est le
manque de compétences nécessaires à la fonction de chef d’entreprise (35 %) ;
frein bien moins souvent cité par les hommes (23 %). Ce sentiment est
probablement le résultat de l’image que la société leur renvoie de la création
d’entreprise, du métier de chef d’entreprise, mais également de l’image de la
femme elle-même.
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L’activité professionnelle idéale vue par les femmes
L’activité professionnelle doit avant tout permettre aux femmes de s’épanouir
pleinement dans leur travail (61 %) et d’équilibrer parfaitement vie familiale/personnelle et
vie professionnelle (60 %). Le gain d’argent, la réussite de challenges, la reconnaissance
sociale et le développement du réseau social arrivent loin derrière, en dernière position (17 à
6 %).
Graphique 1 :
Selon vous, l’activité professionnelle idéale doit avant tout vous permettre de…
Vous épanouir pleinement dans votre travail
61%
Equilibrer parfaitement vie familiale/personnelle et vie
professionnelle
60%
Apprendre des choses constamment
19%
Gagner beaucoup d'argent
17%
11%
Vous dépaser, réussir des challenges
Accéder à une reconnaissance sociale
9%
6%
Développer votre réseau social, rencontrer des gens
0%
10%
20%
30%
40%
50%
60%
70%
L’équilibre vie familiale/personnelle et vie professionnelle est une des aspirations les
plus fréquemment mises en avant quel que soit le profil des femmes. Pour autant, cet idéal est
moins souvent cité par les femmes les moins exposées aux « contraintes » familiales : les
jeunes femmes âgées de moins de 18 ans (49 %), les étudiantes ou lycéennes (50 %), les
célibataires (51 %) ou encore les femmes ayant un seul enfant (52 %).
Par ailleurs, les femmes disposant de faibles revenus aspirent plus souvent au gain
d’argent : les employées (24 % contre 17 % pour l’ensemble des femmes), les ouvrières
(32 %), les demandeuses d’emploi (23 %) et les Françaises ayant un revenu annuel inférieur à
12 000 € (29 %).
L’accès à une reconnaissance sociale est cité par 18 % des femmes agricultrices,
artisans, commerçantes ou chef d’entreprise (contre 10 à 12 % pour les autres actives).
Finalement, les aspirations professionnelles sont fonction de la vie professionnelle
et familiale des femmes, chacune tenant compte de ses priorités et impératifs du moment.
Quelles que soient les aspirations mises en avant, les femmes estiment majoritairement
qu’elles peuvent les atteindre par la fonction de chef d’entreprise (82 à 97 %). Seul l’équilibre
vie familiale/personnelle et vie professionnelle leur parait moins compatible avec cette
fonction (46 % dont 7 % tout à fait).
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-4Graphique 2 :
Pensez-vous que la fonction de chef d’entreprise peut également permettre de…
100%
80%
43%
41%
49%
48%
59%
60%
56%
40%
54%
20%
53%
44%
39%
41%
32%
26%
7%
0%
Vous dépasser,
réussir des
challenges
Apprende
constamment
des choses
Accéder à une
reconnaissance
sociale
Développer
votre réseau
social,
rencontrer des
gens
Tout à fait possible
Gagner
beaucoup
d'argent
Vous épanouir
Equilibrer
pleinemnet dans parfaitement vie
votre travail
privée et vie
professionnelle
Plutôt possible
Les aspirations considérées comme le plus en adéquation avec le métier de chef
d’entreprise sont les moins plébiscitées par les Françaises dans leur idéal professionnel (se
dépasser, apprendre constamment des choses, accéder à une reconnaissance sociale…), et
inversement pour les aspirations les moins compatibles.
La représentation du métier de chef d’entreprise
Les qualités techniques sont les plus importantes pour un chef
d'entreprise
Graphique 3 :
Selon vous, quelles sont les qualités indispensables que doit avoir un chef d’entreprise ?
Savoir diriger une équipe
53%
Avoir le sens des responsabilités
40%
Capacité de gérer et maîtriser les aspects financiers
40%
Expértise/expérience de son métier
28%
Réactivité, savoir rebondir
27%
Sens de l'organisation
22%
Créativité/Innovation
19%
Dynamisme
17%
Capacité à travailler intensément
10%
Ténacité
8%
Audace
6%
Goût de l'aventure/du risque
5%
Autonomie
4%
0%
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10%
20%
30%
40%
50%
60%
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-5Concernant les qualités indispensables à un chef d’entreprise, les Françaises mettent
essentiellement en avant des qualités techniques : savoir diriger une équipe (53 %), avoir le
sens des responsabilités (40 %), avoir la capacité de gérer et maîtriser les aspects financiers
(40 %) et avoir l’expertise ou l’expérience dans son métier (28 %). Les qualités attachées au
caractère, à la personnalité du dirigeant sont bien moins souvent citées : la ténacité (8 %),
l’audace (6 %), le goût de l’aventure, du risque (5 %) et l’autonomie (4 %).
L’entrepreneuriat plus épanouissant que le salariat
Pour la majorité des femmes, la création d’une entreprise est une voie professionnelle
plus épanouissante que le salariat (69 % dont 12 % sont tout à fait d’accord avec cela).
Graphique 4 :
Selon vous, la création d’entreprise constitue-t-elle une voie professionnelle plus
épanouissante que le salariat ?
Plutôt pas
d'accord
25%
Pas du tout
d'accord
3%
Plutôt
d'accord
57%
Ne sait
pas
3%
Tout à fait
d'accord
12%
La vision plus épanouissante de l’entrepreneuriat est davantage mise en avant par les
femmes qui travaillent à leur compte (76 %, dont 29 % tout à fait d’accord) ou les retraitées
(80 % dont 17 % sont tout à fait d’accord).
Chez les hommes également, la création d’entreprise est majoritairement considérée
comme plus épanouissante (76 %). Toutefois, ce sentiment y est plus répandu que chez les
femmes ; les Français déclarant être tout à fait d’accord sont plus nombreux (20 %) que les
femmes (12 %).
Création d’entreprise et liberté de gérer son temps : des avis partagés
Concilier plus facilement vie personnelle et vie professionnelle par la création
d’entreprise suscite des avis partagés. Toutefois, une grande part des femmes estiment que le
métier de chef d’entreprise ne permet pas de concilier simultanément ces deux sphères de la
vie (54 %).
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-6Graphique 5 :
Etes-vous d’accord avec l’affirmation suivante : être chef d’entreprise offre une plus
grande liberté de gestion du temps de travail, permettant ainsi de concilier
simultanément projet professionnel et vie personnelle ?
Plutôt pas
d'accord
46%
Pas du tout
d'accord
8%
Ne sait
pas
4%
Plutôt
d'accord
34%
Tout à fait
d'accord
8%
Cette perception d’une adéquation difficile est accentuée pour les catégories socioprofessionnelles les plus élevées (chefs d’entreprises, cadres, professions intellectuelles
supérieures et professions intermédiaires) : 60 % contre 52 % pour les autres catégories
(employées et ouvrières).
Les femmes ayant des enfants sont plus nombreuses à estimer que la création
d’entreprise leur offrira une plus grande liberté dans la gestion de leur temps de travail (47 %
contre 41 % pour celles qui n’en ont pas) et plus particulièrement celles ayant 3 enfants ou
plus.
Cette considération sur l’adéquation des temps agit certainement sur la perception de
l’épanouissement professionnel. En effet, 79 % des Françaises jugeant l’entrepreneuriat
comme moins épanouissant que le salariat estiment que le statut de chef d’entreprise ne
permet pas de concilier vie familiale et vie professionnelle contre 48 % de celles qui déclarent
l’entrepreneuriat plus épanouissant que le salariat.
Etre une femme est sans incidence ou un avantage en matière de création
d‘entreprise
Etre une femme est-il un avantage ou un inconvénient quand on crée une entreprise ? Les avis
sur cette question sont très partagés. Finalement, seul un tiers des femmes estiment que c’est
inconvénient. La majorité des Françaises pense donc que c’est sans incidence (38 %) ou un
avantage (26 %).
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-7Graphique 6 :
Dans le cadre d’une création d’entreprise, pensez-vous qu’être une femme est plutôt ?
Plutôt un
avantage
19%
Plutôt un
inconvénient
30%
Un avantage
important
7%
Ne sait
pas
3%
Un inconvénient
important
3%
Ni l'un, ni
l'autre
38%
Cet avantage d’être une femme est plus fréquemment mis en avant par les générations
les plus jeunes (28 à 33 % pour les moins de 50 ans contre 20 à 22 % pour les 50 ans et plus).
Les sondées déclarant qu’être une femme est un inconvénient dans le cadre d’une
création d’entreprise mettent principalement en avant le manque de crédibilité dans les
milieux professionnels (56 %), les difficultés pour convaincre les banquiers ou les
investisseurs (42 %) et le manque de temps, les difficultés pour concilier projets
professionnels et vie personnelle (36 %). Il convient de préciser que les deux premières
raisons mentionnées sont fortement liées.
Graphique 7 :
Pour quelles principales raisons cela représente un inconvénient à vos yeux ?
Manque de crédibilité dans les milieux professionnels
56%
Difficultés pour convaincre les banquiers ou investisseurs
42%
Manque de temps, difficultés pour concilier projet
professionnel et vie personnelle
36%
Difficultés à gérer des équipes masculines
25%
Manque de soutien de l'entourage
17%
Plus prudentes, moins de goût pour le risque
10%
Autres raisons
2%
0%
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10%
20%
30%
40%
50%
60%
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-8Existe-t-il un moment privilégié pour créer une entreprise ?
Pour beaucoup de femmes, tous les moments d’une carrière professionnelle se prêtent
à la création d’entreprise (29 %). Toutefois, une expérience professionnelle moyenne (de 3 à
10 ans) est le moment de la vie professionnel le plus couramment cité (40 % des femmes).
Parmi les moments suivants de la vie professionnelle, lequel vous semble le plus favorable
pour créer son entreprise ?
2%
8%
0%
40%
10%
20%
30%
13%
40%
50%
Dès la sortie des études
Après une expérience de 3 à 10 ans en entreprise
A la fin de sa carrière professionnelle
Peu importe, tous ces moments s'y prêtent
29%
1%
3%
Graphique 8 :
60%
70%
80%
4%
90%
100%
Après une expérience en entreprise de moins de 3 ans
Après une expérience de plus de 10 ans en entreprise
Suite à un licenciement
Non réponse
Une part conséquente de femmes pense que tous les moments de la vie d’une mère
peuvent être propices à la création d’une entreprise (31 %). Toutefois, la période la plus
fréquemment citée correspond au moment où les enfants sont autonomes (38 %).
8%
0%
Parmi les moments suivants de la vie familiale, lequel vous semble le plus favorable pour
créer son entreprise ?
2%
Graphique 9 :
10%
18%
20%
38%
30%
40%
50%
Avant la naissance des enfants
Après la naissance des enfants
Peu importe, tous les moments peuvent s'y prêter
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31%
60%
70%
80%
3%
90%
100%
Pendant un congé maternité
Quand les enfants sont autonomes
Non réponse
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-9-
L’intention entrepreneuriale des Françaises
18 % des Françaises âgées de 18 ans et plus pensent à créer ou reprendre une
entreprise (dont 1 % est en phase de montage du projet et 2 % pensent le faire dans les deux
années à venir) et 4 % sont déjà chefs d’entreprise.
Il est important de préciser que toutes les femmes qui déclarent avoir l’intention de créer ne
passent pas forcément à l’acte. La probabilité pour que les porteuses d’intention n’aillent pas
jusqu’au bout de leur dessein est d’autant plus élevée que leur projet est imprécis en terme de
délais ou que les délais prévus sont importants. Rien d’étonnant en cela, puisque l’intention
entrepreneuriale évolue au cours d’une vie professionnelle, notamment par le contexte socioéconomique et le contexte personnel (professionnel et familial) dans lesquels évoluent les
individus. Cependant, il est intéressant de voir que la moitié des femmes n’est pas
complètement réfractaire à cette idée puisque seulement 47 % déclarent qu’il n’est pas
question qu’elles créent.
2%
Graphique 10 : Vous personnellement, pensez-vous à créer une entreprise, en reprendre une ou à vous
mettre à votre compte ?
4%
0%
1%
15%
27%
20%
40%
Déjà chef d'entreprise
Intention de créer dans les deux années à venir
N'y a encore jamais pensé
Ne sait pas
47%
60%
4%
80%
100%
Porteuse de projet
Inention de créer sans échéance précise
N'a Aucune envie
Le refus catégorique de créer une entreprise est plus important pour les femmes les
plus âgées : 55 % des femmes âgées de 50 à 59 ans sont dans cette situation et 75 % des
femmes âgées de 60 ans et plus (contre 19 à 40 % pour les autres femmes). La retraite
(effective ou proche) joue probablement un rôle important dans cette intention. D’ailleurs,
77 % des retraités sont dans cet état d’esprit.
Ainsi, et logiquement, les Françaises actives (27 %) ou étudiantes et lycéennes (29 %) sont
nettement plus porteuses d’intentions que les autres femmes. Notons que parmi les actives,
l’intention entrepreneuriale est plus présente chez les salariées du privé (32 %) que chez les
salariées du public (17 %). De plus, les demandeuses d’emploi sont également fortement
intentionnistes (31 %).
L’image de l’entrepreneuriat n’est pas toujours positive chez un certain nombre de
femmes (cf. chapitre précédant) : moins épanouissant que le salariat, moins de liberté dans la
gestion du temps entre vie familiale et vie professionnelle ou encore le fait d’être une femme,
lui-même étant un inconvénient. Si ces impressions peuvent, pour certaines Françaises,
expliquer le manque d’intérêt pour l’entrepreneuriat, pour autant, elles ne sont pas
rédhibitoires, loin de là :
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20 % des femmes percevant l’entrepreneuriat comme plus épanouissant que
le salariat pensent créer leur entreprise contre 15 % pour les autres femmes.
21 % des femmes percevant l’entrepreneuriat comme offrant plus de liberté
dans la gestion de leur temps déclarent vouloir se mettre à leur compte contre
17 % pour les autres.
23 % des femmes jugeant que leur genre est avantage pour créer une
entreprise veulent passer à l’acte contre 17 % pour celles y voyant un
inconvénient.
L’intention entrepreneuriale trouve donc son origine bien au-delà de ces considérations, dans
des motivations plus personnelles, plus profondes.
Ainsi, les principales motivations des porteuses d’intention et des créatrices
d’entreprise sont le désir de s’épanouir professionnellement, de s’accomplir (51 %), le désir
d’être indépendante (47 %) et le goût d’entreprendre, de se lancer des défis (37 %).
Graphique 11 : Pour quelles raisons pensez-vous créer ou reprendre une entreprise ? (motivations)
S'épanouir professionnellement, s'accomplir
51%
Le désir d'être indépendante
47%
Le goût d'entreprendre
37%
Gagner plus d'argent
27%
Changer d'horizon, quitter le salariat
25%
Réaliser un rêve
20%
Pouvoir s'occuper de ses enfants tout en travaillant
18%
C'est la seule manière de pratiquer son métier
12%
Sans emploi, elle en ont profité pour se lancer
10%
Sans emploi, elles se sentent contraintes de créer
6%
0%
10%
20%
30%
40%
50%
60%
Par ailleurs, les principaux freins avancés par les femmes pour expliquer leur manque
d’intérêt pour la création sont : l’investissement financier trop important (42 %), le manque de
compétences requises (35 %), l’important risque d’échec (31 %).
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- 11 Graphique 12 : Pour quelles raisons pensez-vous ne pas créer ou reprendre une entreprise ? (freins)
Important investissement financier
42%
Ne pense pas avoir les compétences requises
35%
Risque d'échec trop important
31%
Important investissement en temps de travail
24%
Emploi salarié pleinement satifaisant
22%
Démarches administratives trop complexes
17%
15%
Trops grandes responsabilités, d'autonomie
Exemples peu motivants de l'entourage
9%
Ne permet pas de gagner suffisament d'argent
5%
0%
5%
10%
15%
20%
25%
30%
35%
40%
45%
Ces statistiques sont très marquées par l’activité professionnelle des répondantes. Pour
les actives, les freins principaux à l’intention entrepreneuriale sont sensiblement différents.
Ainsi, parmi les plus cités on retrouve l’investissement financier trop important (45 %), le
risque d’échec trop élevé (39 %), mais aussi la satisfaction de l’emploi salarié occupé (37 %).
Ce dernier point est la première motivation citée par les salariées du public (53 %), nettement
plus nombreuses que les salariés du privé à avancer ce frein (35 %). Pour ces actives, le
manque de compétence arrive en 4ème position des freins cités (31 %).
Les hommes montrent une intention entrepreneuriale plus importante que les femmes :
23 % d’entre eux pensent à créer une entreprise (dont 6 % veulent créer dans les deux ans ou
sont déjà en phase de montage de projet) et 7 % sont déjà chef d’entreprise. L’intention
entrepreneuriale des actifs s’élève à 31 % ; elle est également supérieure à celle des actives.
Les principales motivations avancées par les Français pour expliquer leur intérêt pour
l’entrepreneuriat sont le désir d’être indépendant (47 %), le besoin de s’épanouir, de
s’accomplir professionnellement (45 %), le gain d’argent (37 %) et le goût d’entreprendre, de
se lancer des défis (36 %). Si le gain d’argent est une motivation plus fréquente chez les
hommes que chez les femmes (37 % contre 27 %), en revanche, la possibilité de s’occuper de
ses enfants tout en travaillant est une motivation plus féminine (18 % contre 9 % pour les
hommes).
Par ailleurs, 70 % des hommes déclarent ne pas vouloir créer, dont 45 % n’en avoir
aucune envie. Cette dernière catégorie concerne autant les hommes que les femmes (47 %).
Les principaux freins avancés par les hommes sont l’important investissement financier
(38 %), le risque d’échec trop élevé (32 %), la satisfaction de l’emploi salarié actuel (28 %) et
les démarches administratives trop complexes (27 %). Si les hommes mettent plus
fréquemment en avant que les femmes ces deux derniers freins (respectivement 22 et 17 %),
en revanche, ils sont plus confiants dans leurs compétences : 23 % citent ce frein (contre 35 %
pour les femmes). Ainsi, chez les hommes, cette raison arrive seulement en 5ème position.
Si l’on observe les seuls actifs, la satisfaction de l’emploi salarié est aussi souvent citée chez
les hommes que chez les femmes (respectivement 36 et 37 %).
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