De la terre à l`assiette Découpe et transformation de viande multi
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De la terre à l`assiette Découpe et transformation de viande multi
De la terre à l’assiette Découpe et transformation de viande multi-espèces Fiche N°3 En quelques mots « De la terre à l’assiette » est un atelier de découpe et de transformation de viande multiespèces (bœuf, veau, porc, mouton, volaille, cervidés) regroupant des éleveurs engagés dans l’agriculture durable (sans OGM). Il s’adresse aux éleveurs, aux artisans professionnels et aux particuliers. Il est adossé à un magasin collectif, ouvert deux jours par semaine. Fiches d’identité Démarche et historique Lieu : ZA de l’Oseraye, Puceul, Loire Atlantique (44) Nature des produits transformés : bœuf, veau, mouton, porc, volaille, cervidé Date de création de l’atelier : 2006 Statut juridique : CUMA (découpe et transformation) + SARL (commercialisation) Volumes d’activité : 200 t découpées dont 30 % en AB (bovins : 100 t soit 250 animaux ; porc : 55 t ; veau : 25 t ; agneau : 13 t ; volaille : 800 kg - chiffres 2013) Chiffre d’affaire : 1 000 000 € Effectifs : ** SARL : 10 éleveurs associés du pays de Nozay-Châteaubriant ** CUMA : 200 utilisateurs dont 120 adhérents dans un rayon de 50 km (chiffres 2012) ** 10 ETP (3 bouchers, 3 opérateurs‑emballage, 2 administratifs, 1 logistique, 1 ménage, 1 vente, 1 apprenti) Investissement : ** Bâtiment : 450 000 € (financé par la SELA (Société d’économie mixte) – location aux éleveurs) ** Matériel : 400 000 € (financé par la CUMA – aides PVE, fonds FEOGA) 2000 : Premières rencontres informelles. Les éleveurs partagent le constat du manque d’équipements pour la transformation en Nord Loire 2002 : Création de l’association De la Terre à l’Assiette et lancement d’une pré-étude. Le nombre d’éleveurs participant aux réunions étant très variable, certains ont ressenti la nécessité de formaliser leurs implications. 2004 : Création de la SARL et la CUMA 2006 : Ouverture de l’atelier de découpe multi-espèces – obtention de l’agrément CEE –embauche de 4 salariés Les activités de l’atelier sont : ** La prestation de découpe et de transformation pour les éleveurs ** La mise à disposition de moyens techniques pour les éleveurs ** La vente aux professionnels ** La vente directe aux consommateurs en magasin ** La livraison aux clients 2008 : Réflexion sur la stratégie salariale et commerciale – apport d’un nouveau capital par les associés et embauche de 3 salariés 2012 : Arrivée de nouveaux producteurs 1 Organisation de la structure Mode de gouvernance Au quotidien, la gestion de l’atelier est assurée une salariée en étroite collaboration avec les 10 associés de la SARL. Les éleveurs adhérents à la CUMA participent également à la gestion. Dans le cadre de la CUMA, chaque éleveur qui découpe plus de 500 kg de viande par an doit investir dans une part sociale. Un producteur adhérent à la CUMA peut utiliser le matériel de découpe (et/ou la main d’œuvre) mais reste propriétaire de son produit. Les associés de la SARL investissent des parts dans la société selon les moyens financiers disponibles sur l’exploitation et non selon le nombre d’UTH. Ce montant n’influe pas sur le poids dans les décisions. Cette complexité organisationnelle permet d’assurer une certaine souplesse entre les activités et de préserver l’indépendance de chaque producteur. Les prestations de la CUMA ne constituent que 6 % du chiffre d’affaires. Toutefois, les deux activités sont très complémentaires : par exemple la mise à disposition de matériel est facturée par la SARL mais reversée à la CUMA pour de nouveaux investissements. Commercialisation Un magasin attenant à l’atelier est ouvert le vendredi après-midi et le samedi matin. Les autres débouchés sont locaux et variés : traiteurs, bouchers, magasins à la ferme, cantines, coffrets pour les comités d’entreprise,…. Composition du chiffre d’affaires Les prestations de découpe et l’amortissement du matériel sont facturés à chaque éleveur. Les prix de vente sont fixés collectivement. Structure juridique De la terre à l’assiette est composée de 2 entités : la CUMA est propriétaire du matériel et gère le transport. Elle emploie deux salariés en contrat aidé. La SARL permet de gérer l’activité commerciale. Elle emploie 8 salariés. Pourquoi avoir juridiques ? choisi deux entités La CUMA permet de mobiliser des fonds européens et la constitution d’une SARL s’est révélée indispensable pour les activités de commercialisation collective des produits. Le chiffre d’affaires est majoritairement réalisé au travers des activités de la SARL. 2 Fonctionnement de l’atelier Equipement L’atelier est composé d’un atelier de découpe et de transformation (200 m2 + 200 m2). Il regroupe : ** 3 salles de travail : salle de découpe, de transformation froide, de transformation chaude (cuisine avec autoclaves) ** Des zones de conditionnement et de stockage : étuvage, stockage des produits entrants, produits finis, et expédition Organisation La CUMA gère le transport des animaux des fermes à l’abattoir puis de l’abattoir à l’atelier de découpe. Les abattoirs sont situés à Vannes et Craon, à respectivement 110 et 70 km. L’organisation de l’atelier est gérée par deux collectifs : un premier pour la découpe et la transformation et un second pour la commercialisation. La qualité des produits finis est un enjeu fédérateur pour ces deux groupes. ** Atelier de découpe L’atelier fonctionne en prestation de service complète, c’est-à-dire que les éleveurs ne participent pas à l’élaboration de leurs produits. Toutes les espèces peuvent être mélangées lors de la découpe, seules les volailles sont séparées. Le prix facturé est de 0,42 €/ kg de viande découpée. ** Atelier de transformation Deux possibilités s’offrent aux éleveurs : la prestation ou la location, s’ils souhaitent personnaliser leurs recettes. L’activité de transformation est facturée à la demi-journée mais dépend également du type de conditionnement. ** Transport Le transport (animaux vivants, carcasse et colis) peut être géré soit par la CUMA soit assuré par les éleveurs. Implication des collectivités locales Les structures suivantes sont intervenues dans le financement et/ ou l’accompagnement : ** Europe (structure collective) ** Conseil général (CUMA) ** Communauté de communes de Nozay (garantie prêt) ** Conseil général pour les emplois tremplin ** CAP 44 (SCIC) Atouts et difficultés Atouts ** Dynamique collective forte : maintien des 10 éleveurs initiateurs du projet ** Atelier de découpe très rapidement amorti ** Produits de qualité (alimentation des animaux à partir de matière premières de la ferme, agriculture durable, sans OGM ; qualité organoleptique ; qualité de découpe reconnue) ** Large gamme en boucherie, charcuterie, volaille ** Augmentation progressive des tonnages découpés (2006 : 60 t ; 2014 : 200 t) ** Matériel de congélation pour grouper la transformation pour la restauration collective 3 Difficultés ** Rentabilité fragile même si l’activité est satisfaisante (coûts énergétiques élevés et prix des matières premières en augmentation) ** Atelier de transformation difficile à amortir ** Manque de planification par les éleveurs « coups de bourre » récurrents et heures supplémentaires pour le personnel ** Gestion d’une équipe salariée conséquente ** Organisation alourdie par la découpe de produits bio et conventionnels dans un même atelier (traçabilité et contrôle plus exigeant) ** Concurrence locale ** Coût des prestations plus élevé ** Risque d’un affaiblissement des valeurs coopératives selon les orientations de la stratégie collective (élargissement des débouchés, recherche de productivité, etc.) Facteurs clé de réussite ** Créer un collectif au service d’un projet de développement local ** La qualité des produits sur le plan environnemental, visuel, gustatif : un élément essentiel ! ** La bonne rémunération des salariés pour s’assurer d’un travail de qualité et éviter les renouvellements d’équipe trop fréquents ** L’installation en zone d’activités a permis de s’associer aux artisans locaux ** Atelier au service de toutes les exploitations ** Interactions avec le territoire : acteurs du territoire intègrent progressivement l’outil dans leurs pratiques (commandes, utilisent dans la promotion de leur territoire, etc.), élargissement des parties prenantes (bouchers locaux par exemple) Perspectives ** Participation et accompagnement du futur projet d’abattoir multi-espèces ** Consolidation de la clientèle, de la structure et des emplois ** Recherche d’un projet social autour de la CUMA ** Réflexion sur la structuration juridique : vers une SCIC ? Pour plus d’informations 4 Cécilia Briand (gérante De la terre à l’assiette) 6 allée de Saint Flour - ZA de l’Oseraye 44 390 PUCEUL 02.28.05.06.12 [email protected] Gérard Poisson [email protected] Mise à jour de la fiche : juin 2014