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Revue de Presse du Liban et du Moyen-Orient
Médiarama
Vendredi 4 Mai 2012
Numéro 85
M é d i a r a m a , w w w . al i n t i q a d . c o m
m e d i a r a m a l i b a n@g m a i l . c o m
L’événement
Titres des journaux
As Safir (Nationaliste arabe)
Feltman ne rassure pas les
alliés... Oui, les minorités sont
menacées
An Nahar (Proche du 14-Mars)
La paralysie financière
continue jusqu'à mercredi.
L'élan de la délégation
iranienne freiné par la visite
de Feltman
Al Akhbar (Quotidien de gauche)
Le Stinger du Liban vers la
Syrie
L’Orient-Jour (Proche du 14-Mars)
L'Université d'Alep en rouge
sang
Al Balad (Journal libanais indépendant)
Discussions improductives
avec Rahimi, marathon avec
Feltman
Al Hayat (Quotidien saoudien)
Victimes dans le jour punitif
contre l'université d'Alep
Al Quds al-Arabi (Edité à Londres)
Libye: une nouvelle loi
protège les anciens rebelles
contre les poursuites
Américains et Iraniens occupent le paysage politique libanais
L'Iran et les Etats-Unis ont entièrement occupé le paysage politique libanais
à un moment où le Conseil des ministres a été reporté, jeudi, faute d''accord
sur la question des dépenses gouvernementales.
Alors que le vice-président iranien, Mohammad Rida Rahimi, signait plusieurs
accords de coopération économique et de protocoles d'exécution d'accords
déjà conclus, le secrétaire d'Etat adjoint américain pour les Affaires du
Proche-Orient, Jeffrey Feltman, mettait en garde contre "toute tentative de
contourner, au Liban, les sanctions" imposées à la République islamique "à
travers des accords dans les domaines du gaz et de l'électricité". Lors de son
entretien avec le chef du gouvernement, M. Najib Mikati, le diplomate
américain a averti le Liban qu'il risquait "d'être confronté à des problèmes
complexes" s'il aidait l'Iran à violer les sanctions internationales. Lors de sa
rencontre avec les ténors du 14-Mars au domicile du député Boutros Harb, il a
déclaré que son administration veillerait à ce que "le secret bancaire au Liban
ne soit pas utilisé afin de contourner les sanctions contre l'Iran, la Syrie et le
Hezbollah. Cela est au cœur de la stratégie américaine", a-t-il dit, selon le
quotidien As Safir. Ne pas se conformer aux sanctions pourrait avoir de graves
répercussions sur le secteur bancaire libanaise", a ajouté le diplomate.
Avec le président de la République Michel Sleiman, M. Feltman a surtout
évoqué la question des minorités dans la région. Avec l'absence de toute
déclaration publique de la part du diplomate américain, seul un communiqué
de l’ambassade des Etats-Unis a précisé la teneur de ses entretiens. M.
Feltman "a exprimé le soutien continu des États-Unis pour le pluralisme et la
démocratie dans la région qui peut protéger les droits de l’ensemble des
citoyens dont les minorités ethniques et religieuses", indique le texte.
Selon As Safir, M. Feltman n'aurait fourni aux forces du 14-Mars aucune
réponse satisfaisante sur la question syrienne. Il s'est contenté d'évoquer la
"chute inéluctable du régime syrien", sans avancer une date, un calendrier ou
les moyens qui seraient utilisés pour atteindre cet objectif.
Le responsable américain a encouragé le 14-Mars à resserrer les rangs en
prévision des élections législatives de 2013, qui constituent une échéance
majeure pouvant permettre aux alliés de Washington de revenir au pouvoir.
Les détracteurs des Etats-Unis, pour leur part, ont vivement critiqué les
visites au Liban de M. Feltman et du sénateur, Joseph Lieberman. Le député
du Courant patriotique libre (CPL), M. Nabil Nicolas, s'est demandé: "Pourquoi
sont-ils venus au Liban? Les Libanais ne savent-ils donc pas que Lieberman est
un sioniste? Comment peuvent-ils l’autoriser à se rendre au Liban-Nord pour
provoquer des problèmes?" Le député du Hezbollah, Ali Ammar, a de son côté
estimé que M. Feltman "ne vient au Liban que pour y attiser les dissensions.
Son seul objectif est de diviser la région et d’y provoquer des conflits
communautaires au service d’Israël", a-t-il ajouté.
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Médiarama Page 2
Al Akhbar
Radwan Mourtada, journaliste libanais indépendant
Des commandants libanais et syriens au Liban-Nord et des marchands
d'armes assurent que la demande sur le marché est passé des armes
légères à l'armement moyen et lourd. La cargaison d’armes saisis par
l’Armée libanaise à bord du Lutfallah II, au large de Selaata, était
destinée à la ville de Homs.
Des sources sûres dans l'opposition syrienne assurent qu'avant
l'interception de ce navire, les insurgés avaient réussi à acheminer en
Syrie trois chargements de roquettes à travers le Liban. "Les lanceroquettes de type 'Stinger' figurent parmi les armes transférées en Syrie.
Ces lance-roquettes sont équipés d’un viseur à infrarouge d’une portée de
5 à 8 kilomètres, permettant ainsi d'assurer une défense anti-aérienne
contre les avions volant à basse altitude. Ces informations rejoignent
celles rapportées par un responsable du Conseil national transitoire libyen
sur la disparition des dépôts de l'ancienne armée de Mouammar Kadhafi
de 5000 missiles anti-aériens. La Libye étant devenue un marché pour la
vente de missiles et d'armes.
Un commandant de l'opposition syrienne armée a assuré que la décision a
été prise d'équiper les combattants de roquettes antichars sophistiquées.
Les combattants disposeraient déjà de missiles 'Cobra' et de missiles antiaériens Sam 7. Des chargements d'armes sont acheminés à Idleb à travers
la frontière avec la Turquie sous une couverture internationale, alors que
d'autres cargaisons proviennent de la Jordanie, de l'Irak et du Liban,
précise la même source, qui ajoute que l’opposition a payé ces transferts
d’armes à l’avance et qu’il ne s’agissait pas de donations.
Par ailleurs, au moins cinq experts en explosifs sont arrivés dernièrement
en Syrie en provenance de l’un des camps de réfugiés palestiniens au
Liban, affirment des sources "bien informées". Selon ces sources,
l’opposition syrienne cherche encore d’autres experts en explosifs prêts à
l’aider pour affronter les hommes du régime de Bachar al-Assad.
L'Orient-Le Jour
Scarlett Haddad, journaliste libanaise indépendante
La visite du secrétaire d’État adjoint américain à Beyrouth soulève de
nombreuses interrogations et autant de spéculations. Ce qui a filtré de
ses entretiens avec les personnalités et les dirigeants libanais alimente ce
climat de confusion, d’autant que, selon les échos parvenus à la presse,
Jeffrey Feltman aurait évoqué les prochaines élections législatives avec
ses interlocuteurs du 14 Mars et réservé son souci de la stabilité du Liban
à ses entretiens avec les responsables officiels, tout en parlant
avec tous de la situation en Syrie et des réfugiés syriens. Les piliers du 8
Mars, qui à part le président de la Chambre Nabih Berry ont été exclus
des rendez-vous de Feltman, s’intéressent beaucoup à ce qu’aurait
déclaré le diplomate américain à ses interlocuteurs du 14 Mars sur les
prochaines législatives. Selon des sources proches de la majorité, Feltman
aurait clairement poussé le 14 Mars à saisir l’occasion que représentent
les élections de 2013 pour reprendre l’initiative et retrouver une majorité
parlementaire suffisamment large pour leur permettre de gouverner le
pays pour les quatre prochaines années, tout en insistant sur la nécessité
de garder la loi électorale de 2009 et de rejeter en tout cas toute
tentative d’adopter un mode de scrutin proportionnel.
ILS ONT DIT…
Najib Mikati, Premier ministre du
Liban
“Nous ne recevons des ordres ni
des directives de personne. Le Liban
a intérêt à entretenir de bonnes
relations avec toutes les parties.
Nous nous préoccupons de nos
problèmes internes, et c’est la
meilleure option pour nous.
Wu Zexian, ambassadeur de Chine
au Liban
“Le Hezbollah a utilisé en 2006
une technologie militaire très
avancée, qui aurait été importée de
Chine, pour viser un navire israélien.
Je ne sais pas comment cette
technologie est tombée entre les
mains du Hezbollah. Je ne suis pas
un expert militaire. La Chine a une
politique de vente d'armes très
responsable. Nous respectons les
lois et les conventions
internationales. L'État intervient si
les usines enfreignent les lois
internationales. Nous sommes en
contact avec le Hezbollah, mais
l’ambassade n’est pas concernée
par la vente d’armes. Nous ne
faisons pas le travail des entreprises
qui concluent des accords de vente
d'armes. Ce sont des affaires
commerciales. La question des
armes du Hezbollah divise les
Libanais. Il s’agit d’une affaire
interne et nul n’a le droit d’interférer
dans les affaires internes du Liban.
Les Libanais devraient dialoguer afin
d’aboutir à une solution
consensuelle sur cette question. Il
est clair qu'Israël occupe toujours
des terres libanaises et nous
estimons que les Libanais ont le
droit de défendre leur souveraineté.
Tous les efforts des Libanais en vue
de protéger leur pays et de
préserver sa stabilité sont légitimes.
Samir Geagea, chef des Forces
libanaises (14-Mars)
“Ceux qui ont tenté de
m’assassiner le mois dernier ont
voulu modifier le rapport de force sur
la scène interne et faire taire une
voix chrétienne d'Orient qui les
dérange, qui soutient le printemps
arabe et qui empêche un retour de
l’hégémonie sur les chrétiens. Le
régime syrien est condamné et qu’il
s’agit d’une question de temps.
Médiarama Page 3
Israël grignote une partie
du territoire libanais
L’armée israélienne a grignoté
hier 65 cm à l’intérieur du
territoire libanais en étendant
les travaux de construction du
mur de séparation à la frontière
avec le Liban dans une zone
qui n’avait pas été convenue
avec le Liban. L’armée
libanaise, qui a vite découvert la
violation, a été mise en état
d’alerte. Le commandant en
chef des forces de la Finul, le
général Paolo Sierra, a ensuite
inspecté les travaux au niveau
de la porte de Fatmé. Il était
accompagné du commandant
du secteur du sud du Litani, le
général Sadek Tleis, et du chef
des services de
renseignements au Sud, le
général Ali Chahrour. Le
général Sierra est entré en
contact avec la partie
israélienne et a promis de
régler le problème d’autant qu’il
s’agit d’une «violation
flagrante». Les travaux de
construction du mur ont été
interrompus une heure durant,
le temps de régler les causes
des réserves libanaises.
L’armée israélienne a
transporté hier des blocs de
béton de 4 mètres de long,
deux mètres de large et 30 cm
d’épaisseur qu’elle a déposés
devant la porte de Fatmé. Ils
remplaceront les fils barbelés
qui séparent les deux frontières
et que l’armée israélienne avait
commencé à démanteler.
________
Tensions à Tripoli
Depuis quatre jours, des tirs
nocturnes sont dirigés vers le
quartier de Jabal Mohsen à
Tripoli. L'armée a renforcé ses
patrouille pour éviter un nouvel
embrasement
As Safir
Sami Kleib, journaliste libanais bien introduit en Syrie
Si les Américains disent vrai, les combattants d'Al-Qaïda en Syrie sont la
source du plus grave danger. Si on ajoute à ces propos les attentats de Damas
et d'Alep, on peut dire que la guerre civile qui est souhaitée en Syrie et que
le Liban risque de devenir la scène préférée des combattants fuyants à
travers la frontière.
Voici d'abord les déclarations américaines. Hillary Clinton dans un entretien à
la CBS: "Nous savons que le chef d'Al-Qaïda, Ayman Zawahiri, soutient
l'opposition syrienne. Devons-nous soutenir cette organisation en Syrie"?
James Clapper, chef des services de renseignements américain: "Les
attentats de Damas et Alep portent l'empreinte d'Al-Qaïda, qui a infiltré
l'opposition syrienne divisée". Le général Martin Dimbsey, chef d'état-major
interarmes: "Nous avons des preuves qu'Al-Qaïda participe aux attentats".
Il y a quelques jours, les agences de presse, citant un haut responsable des
renseignements au Congrès américain, ont indiqué que "des membres de
l'organisation terroriste Al-Qaïda infiltrent l'opposition syrienne".
Les services de renseignements syriens ont établi des listes détaillées sur des
éléments arabes, ou de ressortissants arabo-occidentaux, membres d'Al-Qaïda
et actifs en Syrie. Ils viennent de nombreux pays, notamment de Libye. Il y a
quelques jours, deux libyens ont été tués et un troisième blessé dans le
village de Maysar, près d'Alep. A Douma, dans la banlieue de Damas, les
fanions d' Al-Qaïda ont été brandis par des manifestants, de même qu'à Idleb.
A Baba Amr, des prisons et des centres de tortures avec des slogans et des
inscriptions d' Al-Qaïda ont été découvert. Une voiture peinte aux couleurs d'
Al-Qaïda a tenté de forcer le poste-frontière de Tall Abiad... Les Russes ont
fourni aux pays occidentaux des informations détaillées sur le danger que
représente Al-Qaïda en Syrie. C'est d'ailleurs une des raisons pour lesquelles
plusieurs Etats, dont la France, ont renoncé au projet d'armer l'opposition
syrienne.
Tony Pattersen, du journal britannique The Independent, a écrit: "L'évolution
de la situation en Syrie est très dangereuse. Al-Qaïda apparait comme une
force grandissante dans une région centrale du Moyen-Orient. La situation est
différente du Yémen, de la Somalie ou du Pakistan, qui sont des zones
reculées. Le printemps arabe peut être influencé par les idées de Ben
Laden". Des centres de recherche commencent aussi à exprimer de sérieuses
craintes vis-à-vis de l'expansion d'Al-Qaïda et des mouvements salafistes dans
le corps arabe.
Dans ce contexte, une chose est certaine: l'armée syrienne ne reculera pas et
continuera le combat jusqu'au bout. Les combattants traqués ne trouveront
d'autres issues que de s'enfuir vers le Liban. Le pays du cèdre est-il capable
de faire face à ce problème?
Ria Novosti (Agence de presse russe)
La Russie ne permettra à aucun pays de créer un système de défense
antimissile susceptible de violer l'équilibre stratégique actuel, a déclaré
vendredi le vice-premier ministre russe Dmitri Rogozine dans la ville de
Reoutov, aux environs de Moscou.
"Le bouclier antimissile n'est qu'une illusion malgré les fonds qu'on y
verse. Nous ne permettrons jamais la création d'un système susceptible
de rompre l'équilibre stratégique", a insisté M. Rogozine visitant le
bureau de construction Machinostroïenié.
Personne ne sera en mesure de créer un ABM capable de donner à un
pays une sensation d'impunité, a souligné le haut responsable russe.