Les trois Vertus théologales : Foi, Espérance et Charité : L`Espérance

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Les trois Vertus théologales : Foi, Espérance et Charité : L`Espérance
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Les trois Vertus théologales : Foi, Espérance et
Charité : L’Espérance
mercredi 19 mars 2014
L’Espérance est donc la deuxième vertu théologale. Elle nous est à la fois donnée par Dieu et
orientation propre à l’homme. Je ne crois pas qu’un animal ait l’espérance.
Il faut distinguer l’espoir et l’espérance.
L’espoir se rapporte généralement à une chose : j’espère un bien, une issue heureuse à une situation
donnée. J’espère réussir un examen, rester en bonne santé, moi ainsi que mes proches : ne fait-on pas ce
vœu lors de la nouvelle année ? Je peux vouloir une bonne situation, réussir ma vie sentimentale, être
courtisé par mes proches, gagner beaucoup d’argent, que cette bonne bouteille tienne ses promesses.
Mais l’espoir peut être détourné vers des choses mauvaises : que mes frères et soeurs n’aient pas en
héritage cette chose que je tiens à avoir moi, que ce salopard ait la monnaie de sa pièce et que la justice
(immanente pour commencer) le foudroie, que mes raisons à moi l’emportent sur celles des autres, que ce
concurrent fasse faillite, que j’aie des satisfactions sentimentales ou physiques avec... Je me rappelle une
version latine où Jupiter de son Olympe écoutait les prières des mortels en ouvrant des couvercles, genre
couvercles de poubelles posés sur le sol divin. Les hommes le priaient pour lui demander à peu près ce qui
est dit au-dessus.
Plusieurs espoirs peuvent se succéder ou exister ensemble : gagner une fortune et piloter un
avion, posséder telle femme et rouler en grosse Jaguar.
L’espérance, elle, ne se rapporte pas à une chose, elle est vraiment d’ordre métaphysique. Elle ne
repose pas sur une certitude démontrable, nous ne serons jamais certains « à 100 pour 100 ». Les
Témoins de Jéhovah m’ont dit : « c’est sûr ». L’Église sait qu’elle ne peut pas nous donner de certitudes
mais seulement de bonnes raisons d’espérer. Quand nous lisons de grands auteurs inspirés, ils ne donnent
pas de garantie « tous risques », mais la profondeur de leur pensée peut nous ébranler : ce ne sont
vraiment pas des « minus habens ». Quand nous pensons à sainte Jeanne d’Arc, qu’était cette petite ne
sachant ni lire ni écrire qui arrivait à confondre un aréopage de clercs, un évêque, des lettrés rusés
comme le diable et « inspirés » par lui, jus-qu’à les gêner régulièrement lors de son procès. Son dernier
cri sur le bûcher où elle brûlait n’a-t-il pas été : « Jésus » et ce Jésus n’a-t-il pas dit à son Père sur la Croix
: « Père, je remets mon âme entre tes mains ? » Jeanne d’Arc, Jésus, vrai homme, ont mis leur espérance
en Dieu.
L’histoire de Saint Thomas est bouleversante et presque scientifique : de braves pêcheurs, sûrement
ébranlés par ce qu’ils venaient de vivre trois jours plus tôt, lui ont raconté qu’ils avaient vu le Seigneur
vivant et apparaître puis disparaître « magiquement ».
Avons-nous déjà vu quelqu’un mourir après des souffrance abominables, flagellé, écrasé par le poids de la
croix qu’on lui avait fait porter jusqu’au Golgotha, cloué dessus, mort puis avoir le cœur percé par une
lance, enterré enfin et, trois jours après, vivre comme si rien ne s’était passé ? Il avait cependant gardé les
stigmates de sa passion, ainsi l’identifier comme Jésus crucifié ne posait aucun problème. Par contre,
Marie-Madeleine ne l’a pas reconnu tout de suite : que Jésus puisse ressusciter était trop invraisemblable,
inimaginable.
Moi je trouve que saint Thomas était plein de bon sens et a dit en trois mots ce qu’il fallait penser à cet
instant : « si je ne mets pas mon doigt dans les trous de ses mains, si je ne mets pas ma main dans la plaie
de son côté, je ne (vous) croirais pas ». Je trouve qu’on devrait instituer saint Thomas patron des
scientifiques : un type pas crédule, sérieux quoi, qui ne se contente pas de « racontars », qui veut voir de
ses propres yeux avant de changer sa position.
Mais quand il a vu, il s’est incliné devant le fait évident en disant : « mon Seigneur et mon Dieu ». Il a
reconnu celui qu’il avait suivi donc il a pu dire « mon Seigneur » mais il a aussi reconnu la chose
extraordinaire dont il était témoin ; il a alors reconnu que Jésus était Dieu quand il cheminait avec lui : «
le Père et moi sommes un ».
Avec Jésus, nous ne sommes pas des vivants qui mourrons définitivement mais mortels qui avons
l’espérance de la vie éternelle auprès de Dieu.
Que par l’Église que tu nous as donnée, mon cœur soit plein d’espérance, mon Seigneur et mon Dieu.
Jean CROIZE-POURCELET