Rapport de l`enquête auprès des jeunes bénéficiaires du
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Rapport de l`enquête auprès des jeunes bénéficiaires du
Rapport de l’enquête auprès des jeunes bénéficiaires du projet emploi et formation professionnelle des jeunes Groupe de Travail Suivi & Evaluation - SNU, Mars 2013 1 Table des matières Liste des tableaux et des graphiques ……………………………………………………… 3 Abréviations ………………………………………………………………………………… 4 Résumé analytique ………………………………………………………………………….. 5 Contexte politique, économique et social …………………………………………………. 8 Informations de base sur le projet ………………………………………………………… 9 Justification, objectifs, méthodologie, portée et limites de l’enquête ………………….. 12 Résultats de l’enquête ……………………………………………………………………. 15 Leçons apprises …………………………………………………………………………… 29 Recommandations ………………………………………………………………………… 30 2 Liste des tableaux et des graphiques N° d’ordre Désignation des tableaux Tableaux Tableau 1 Tableau 2 Tableau 3 Tableau 4 Tableau 5 Tableau 6 Tableau 7 Tableau 8 Tableau 9 Tableau 10 Tableau 11 Tableau 12 Tableau 13 Tableau 14 Répartition des enquêtés par groupes d’âge et par sexe Répartition des enquêtés par sexe et statut matrimonial Répartition des enquêtés par type de formation professionnelle Répartition des enquêtés par statut du logement Répartition par sexe des enquêtés formés en Germe ayant apprécié l’utilité de la formation Répartition des enquêtés formés en Germe ayant apprécié ayant l’appréciation de la durée de la formation Répartition des micro-entreprises enquêtées par types d’activités et par régions Situation du remboursement des crédits par régions BAO Situation du remboursement des crédits par types d’activités BAO Opinions des enquêtés sur les conditions bancaires Situation des fonds à la BAO au 30 octobre 2012 Situation des fonds à la BRS au 30 octobre 2012 Performances des micro-entreprises enquêtées Répartition des emplois crées par sexe et par régions Graphiques Graphique 1 Graphique 2 Graphique 3 Graphique 4 Répartition des enquêtés par sexe et niveau d’instruction Répartition des enquêtés ayant suivi la formation Germe par sexe Opinions des enquêtés sur les conditions bancaires Performances des micro-entreprises par régions 3 Abréviations AGR BAO BRS CENFI CNJ CREE DENARP F CFA GERME GTSE - SNU IDH INAFOR PBF PNUD SNU TRIE VIH/SIDA ACTIVITES GENERATRICES DE REVENUS BANCO DA AFRICA OCIDENTAL BANCO REGIONAL DE SOLIDARIEDADE – GUINEA-BISSAU CENTRE NATIONAL DE FORMATION INDUSTRIELLE CONSEIL NATIONAL DE LA JEUNESSE Créer son ENTREPRISE DOCUMENTO ESTRATEGICO NATIONAL PARA REDUCAO DA POBREZA FRANC DE LA COMMUNAUTE FINANCI7RE D’AFRIQUE GERER MIEUX SON ENTREPRISE GROUPE SUIVI ET EVALUATION DU SNU INDICE DE DEVELOPPEMENT HUMAIN INSTITUT NATIONAL DE LA FORMATION TECHNIQUE ET PROFESSIONNELLE PEACE BUILDING FUND PROGRAMME DES NATIONS UNIES POUR LE DEVELOPPEMENT SYSTEME DES NATIONS UNIES TROUVER SON IDEE D’ENTREPRISE VIRUS DE l’IMMUNODEFICIENCE HUMAINE/ SYNDROME DE l’IMMUNO-DEFICIENCE ACQUIS 4 Résumé analytique La présente enquête a été conduite par le GTSE-SNU à la demande du bureau du PNUD et du secrétariat du PBF. A la suite de l’évaluation finale du projet emploi et formation professionnelle qui a été réalisée du 26 septembre au 14 octobre 2011, ladite enquête a été sollicitée pour répondre aux interrogations ci-après soulevées par ces deux entités : Quelle est la pertinence, l’efficacité et l’utilité de la formation GERME ? Combien de jeunes bénéficiaires de la formation technique et professionnelle dispensée par le CENFI ont obtenu un emploi ? Ces jeunes ont-ils trouvé des emplois décents ? Quelles sont les performances des micro-entreprises créées et gérées par les jeunes bénéficiaires des crédits ? Ces micro-entreprises ont-elles crée des emplois ? Combien d’emplois ont-elles crée, quels types d’emplois et dans quels secteurs ? ces micro-entreprises ont-elles crée des emplois décents ? Eu égard à ces interrogations, l’enquête s’est assignée les principaux objectifs suivants : Apprécier la pertinence, l’efficacité et l’utilité de la formation GERME ; Apprécier les performances des micro-entreprises créées et gérées par les jeunes bénéficiaires des crédits ; Apprécier l’efficacité des parties prenantes notamment le bureau du PNUD et les Banques dans l’accomplissement de leurs rôles et responsabilités ; Apprécier le nombre et la qualité d’emplois crées par les micro-entreprises créées et gérées par les jeunes bénéficiaires des crédits. La méthodologie de l’enquête a consisté à réaliser la recherche documentaire et à conduire des interviews individuelles et collectives auprès des différentes parties du projet notamment le PNUD, les banques BAO et BRS, l’équipe des formateurs, les représentants du CNJ et les jeunes bénéficiaires des crédits. Les entretiens individuels ont été réalisés sur la base d’un questionnaire administré à un échantillon de 47 jeunes sélectionnés au moyen des critères suivants : La situation du remboursement du prêt, le sexe, le type d’activités, le lieu de résidence notamment le département. La saisie et le traitement des données ont été faits respectivement avec les logiciels EPI-INFO et SPSS. Il paraît judicieux de circonscrire la portée et les limites de l’enquête en vue de permettre une bonne compréhension de ses résultats. En effet, il convient de préciser que cette enquête n’est pas une évaluation complémentaire de l’évaluation finale. Elle a été réalisée sur la base d’un échantillon de 47 jeunes ayant bénéficié des crédits auprès de la BAO. De ce fait, elle ne donne pas des informations exhaustives sur la situation de l’ensemble des jeunes bénéficiaires des crédits (125 jeunes). Elle ne fournit pas non plus d’informations sur l’insertion professionnelle ou l’accès à l’emploi des jeunes bénéficiaires de la formation technique et professionnelle dispensée par le CENFI. Cependant, le rapport fournit des informations utiles pour étayer les conclusions de l’évaluation finale sur l’appréciation de la pertinence, l’efficacité, l’efficience, l’appropriation nationale et la durabilité du projet. Les leçons apprises et les recommandations mises en exergue dans le rapport devraient orienter les choix stratégiques et opérationnels du PNUD et du secrétariat PBF pour une utilisation rationnelle des fonds actuellement disponibles auprès des banques. Les leçons apprises devraient aussi être capitalisées par le projet emploi phase II. 5 Tenant compte des interrogations soulevées plus haut sur la formation Germe, les performances et la création des emplois par les micro-entreprises, l’analyse des informations recueillies au cours de l’enquête a permis de mettre en lumière les principaux résultats suivants : S’agissant de la pertinence et de l’utilité de la formation Germe, sur 47 jeunes enquêtés, 23 seulement ont suivi la formation Germe dont 70% de jeunes de sexe masculin et 30% de sexe féminin. La majorité des jeunes bénéficiaires a affirmé que la formation Germe a été pertinente et utile en ce sens qu’elle a répondu à leurs besoins de formation. Cependant, l’enquête a permis d’observer que la plupart des jeunes ont des faibles capacités managériales. Dans la majorité des micro-entreprises, on a constaté la disponibilité des supports comptables (Cahiers, registres, fiches). Mais, ces supports sont généralement mal tenus, leur mise à jour n’est pas non plus régulière. L’élaboration du compte d’exploitation et la tenue de l’inventaire ne sont pas des pratiques courantes. On a également noté que 50% des jeunes ayant bénéficié de la formation Germe ont au moins six (6) échéances de crédit non payées. En ce qui concerne les performances des micro-entreprises, sur les 47 micro-entreprises enquêtées, il a été identifié 16 micro-entreprises viables soit 34% avec 5 micro-entreprises dirigées par les femmes, 21 micro-entreprises vulnérables ou fragiles soit 45% et 10 micro-entreprises en faillite soit 21%. La majorité des micro-entreprises sont enregistrées à la mairie, aux ministères des finances, du commerce et de l’industrie. Elles sont ainsi assujetties au paiement des taxes auprès de ces institutions. Les marges bénéficiaires des micro-entreprises viables et vulnérables varient entre 500.000 et 1.000.000 de F CFA par an. Les 47 micro-entreprises enquêtées ont crée au total 105 emplois. Elles emploient entre 2 et 5 employées. Les montants des salaires versés varient entre 25.000 et 70.000 F CFA. Mais, les emplois crées ne sont pas décents. L’enquête a permis de constater que la plupart des micro-entreprises viables réinvestissent une partie de leur bénéfice dans l’accroissement des stocks et l’acquisition des équipements. 25% de ces micro-entreprises viables disposent des comptes d’épargne. La viabilité de ces micro-entreprises est généralement garantie par le profil, le sens de responsabilité et l’ambition du jeune bénéficiaire, l’emplacement géographique et les efforts consentis en gestion. Cependant, Les micro-entreprises vulnérables ou fragiles ont des difficultés de remboursement de leurs crédits. Leur vulnérabilité est imputable au faible capital investi, aux charges d’exploitation élevées (Coût de l’énergie, amortissement du crédit), la faiblesse et la faible rotation du stock pour les micro-entreprises évoluant dans le commerce, la faible capacité en gestion. Quant aux micro-entreprises en faillite, pour la plupart d’ente elles, leur faillite est imputable au mauvais choix des créneaux, l’irresponsabilité et aux faibles capacités managériales des promoteurs. S’agissant de la gestion des fonds alloués par le PNUD aux banques, l’enquête a permis de constater que la BAO a reçu du PNUD cent cinquante huit millions cent soixante trois mille trois cent soixante (158.163.360) F CFA. Elle a apporté quarante quatre millions quatre cent quatre vingt quinze mille six cent trente quatre (44.495.634) F FCA conformément aux termes du contrat signé entre les deux institutions. Au 31 décembre 2012, le montant des crédits accordés par la BAO aux 92 jeunes bénéficiaires éligibles au crédit s’élevait à cent soixante un millions quatre cent mille (161.400.000) F CFA. Pour sa part la BRS a reçu cent quarante deux millions neuf cent soixante cinq mille sept cent trente (142.965.730) F CFA. Au 31 décembre 2012, le montant des crédits accordés par la BRS aux 33 jeunes bénéficiaires éligibles au crédit s’élevait à cinquante deux millions sept cent dix sept mille quatre vingt neuf (52.717.089) F CFA. Au total les deux banques ont financé 125 jeunes. 6 Au 31 décembre 2012, la BAO avait un disponible de quatre vingt millions six cent quatre mille cinq cent quarante sept (80.604.547)) F CFA et la BRS disposait de cent vingt sept millions cinq cent soixante treize mille trois cent quarante deux (127.573.342) F CFA soit un solde positif de deux cent huit millions cent soixante dix sept mille huit cent quatre vingt neuf (208.177.889) F CFA1. L’enquête s’est intéressée aux rôles des différentes parties prenantes. Elle a constaté que La collaboration entre les différentes parties prenantes a été très faible. L’appui conseil ou l’accompagnement en gestion des micro-entreprises n’a pas bénéficié d’une attention particulière. Les banques ont certes joué un rôle déterminant. Mais leurs interventions ont privilégié le suivi du remboursement des crédits. L’appui du PNUD a été très limité en matière d’appui conseil et de suivi. A la lumière des résultats ci-dessus énoncés, l’enquête a mis en relief les leçons suivantes : La formation Germe a été incontestablement pertinente et utile. Mais, elle aurait un grand impact sur la gestion des micro-entreprises si elle avait été suivie d’un accompagnement en gestion ; Une bonne étude des créneaux porteurs était nécessaire pour orienter les jeunes dans le choix de leurs métiers et de leurs activités ; L’octroi des crédits devait être systématiquement basé sur l’analyse des plans d’affaires ; La viabilité des micro-entreprises dépend avant tout du profil, de la détermination, du sens de responsabilité et du comportement managérial jeune propriétaire dirigeant ou entrepreneur ; Le PNUD et les banques devaient mettre l’accent sur l’appui conseil en gestion et le suivi des micro-entreprises. Les principales recommandations ci-après ont été formulées à l’endroit du PNUD et des banques : Sélectionner quelques micro-entreprises (au moins une trentaine) qui vont continuer à bénéficier de l’appui du PNUD et des banques ; Elaborer de nouveaux plans d’affaires les micro-entreprises sélectionnées ; Faire le point sur la situation des fonds au 31 décembre 2012 et faire le nettoyage des portefeuilles ; Renégocier éventuellement les accords avec les banques. Les accords sont arrivés à terme depuis plus d’un an ; Créer un portefeuille spécifique (au niveau des banques) pour la gestion des fonds du projet (En de signature de nouveaux accords avec les banques) ; Concevoir un dispositif d’appui conseil ou d’accompagnement en gestion des microentreprises ; Mettre en place au niveau du PNUD un dispositif efficace de suivi des micro-entreprises ; Réaliser une nouvelle étude des créneaux porteurs ; Concevoir une stratégie de développement de l’entrepreneuriat en mettant l’accent sur l’approche filière ; Mettre en place des mécanismes appropriés pour assurer l’appropriation du projet (pour le projet emploi phase II). 1 Ces montants disponibles ont été calculés sur la base des informations fournies par les deux banques. Cependant, il serait judicieux que les banques indiquent officiellement les montants disponibles au 31/12/2012. 7 I - Contexte politique, économique et social La description succincte du contexte vise à restituer les événements politiques, économiques et sociaux majeurs qui ont justifié l’élaboration du projet emploi et formation professionnelle des jeunes. Elle fournit donc les informations nécessaires pour apprécier sa pertinence. Depuis son indépendance en 1974, la Guinée Bissau reste marquée par l’instabilité politique et institutionnelle récurrente qui a hypothéqué la promotion du développement humain. En effet, la fragilité des institutions constitutionnelles et le non respect des lois et règlements régissant la vie politique se traduisent par la violation constante des Droits humains. A la suite du conflit politicomilitaire de 1998-1999, au cours de la décennie 2000, le pays a connu une forte instabilité institutionnelle qui a été un obstacle majeur pour la consolidation de la paix, l’instauration de la sécurité des personnes et des biens, le renforcement des institutions publiques. La persistance de l’instabilité politique a également contribué à l’aggravation de la détérioration des conditions de vie de la population. Entre 2000 et 20102, la Guinée Bissau a enregistré un taux de croissance annuel moyen de l’Indice de Développement Humain (IDH) de 0,9% alors que la moyenne pour l’Afrique subsaharienne était de 2,1% et celle des pays à très faible IDH de 1,68%. La pauvreté monétaire s’est également aggravée en 2002 et 2010. Les informations statistiques disponibles indiquent que 69,3% des bissau-guinéens sont pauvres et 33% vivent dans l’extrême pauvreté. La pauvreté touche plus les femmes et les jeunes. A Bissau et dans les régions, la pauvreté absolue touche respectivement 56,3% et 70% de femmes chefs de ménages. 80% des jeunes dont l’âge varie entre 15 et 35 ans sont pauvres. La fragilité de l’Etat notamment celle des institutions publiques, se traduit aussi par son incapacité à garantir le respect, la protection et la promotion des droits sociaux, économiques et culturels de la population. En effet, en Guinée Bissau, le profil sanitaire est caractérisé par un taux élevé de mortalité maternelle soit 800 pour 100.000 naissances vivantes et un taux de mortalité infanto-juvénile élevé soit 116 pour 100.000 naissances vivantes. La situation nutritionnelle des enfants demeure très préoccupante. 60% des enfants de 0 à 5 ans sont exposés au risque de carence aux micronutriments. S’agissant de l’éducation, le taux net de scolarisation au primaire est passé de 56,9% en 2003-2004 à 67,4% en 2010-2011. En dépit de ces progrès encourageants, près d’un enfant sur trois soit 32,6% en âge scolaire ne bénéficie pas encore de l’éducation primaire. La parité fille/garçon est de 0,93 au primaire. Cependant, en 2009, on n’a noté qu’au secondaire, le taux d’abandon des filles est plus élevé que celui des garçons soit respectivement 57% et 43,6%. Au cours de la même année, le taux d’alphabétisation a été estimé à 65% chez les jeunes dont l’âge varie entre 15 et 24 ans. En ce qui concerne le VIH/SIDA, le taux de prévalence est très élevé au sein de la population générale particulièrement chez les femmes. En 2010, le taux de prévalence a été estimé à 3,6%. Les femmes représentaient 54% des personnes vivant avec le VIH. Un autre défi en matière de droits sociaux et économiques, c’est l’accès de la population à l’eau potable et à l’assainissement. En 2010, 57% seulement de la population avait accès à l’eau potable. Quant aux installations sanitaires, 95% des ménages en milieu rural et 35% en milieu urbain ne disposaient pas de latrines modernes. 2 Les données statistiques fournies dans ce document ont été tirées des rapports des enquêtes MICS IV 2010, ILAP 2002 et ILAP 2010 qui sont les principales sources d’informations exploitées par le DENARPII et l’Analyse complémentaire conduite par le SNU en 2011. 8 En définitive, malgré quelques progrès enregistrés sur le plan social notamment en matière de santé et d’éducation, la période 2000/2009 aura été un épisode sombre et tragique de l’histoire politique de la Guinée Bissau. Ces tristes années ont été marquées par des vives tensions entre les acteurs politiques et les interférences des forces armées dans le jeu politique qui ont eu des répercussions néfastes sur le fonctionnement des institutions publiques, la sécurité des biens et des personnes, les conditions de vie la population. L’instabilité politique et institutionnelle a amplifié le trafic de drogue, le crime organisé, la corruption. C’est dans ce contexte qu’en 2008, à la suite des négociations avec les autorités politiques et les partenaires au développement, le Fonds pour la Consolidation de la paix des Nations Unies a approuvé un plan prioritaire pour la Guinée Bissau qui avait essentiellement pour but de contribuer à la consolidation de la paix. Ce plan était structuré autour de trois axes stratégiques : (i) La Consolidation de l’Etat de droit et la réforme du secteur de la défense et de la sécurité ; (ii) la formation technique et professionnelle et l’emploi des jeunes ; (iii) L’appui aux groupes vulnérables. II - Informations de base sur le projet II.1 - Justification et pertinence L’instabilité politique et institutionnelle n’a pas permis aux pouvoirs publics d’élaborer et de mettre en œuvre des politiques publiques susceptibles de créer des opportunités de formation et d’emploi pour les jeunes. Par conséquent, l’emploi des jeunes demeure un défi majeur pour la Guinée Bissau dont la population active est jeune. En effet, il ressort du DENARP II que les jeunes représentent 61% de la population active. Cependant, en 2009, le taux d’occupation de la tranche de 15 à 24 ans était de 10,6% seulement dont 4,6% pour les femmes. La politique des Nations Unies sur la création d’emplois, des revenus et la réintégration dans les situations post-conflit souligne que «L’emploi est la clé d’un retour rapide à la stabilité, la réintégration, la croissance économique et une paix durable …la création d’emplois pour les jeunes qui peuvent apporter leur énergie positive et la force de la jeunesse, est un véritable défi car les jeunes sont souvent enfermés dans le cercle vicieux de la violence, la pauvreté, l’illettrisme et l’exclusion sociale ». L’inscription de l’emploi et la formation professionnelle des jeunes parmi les axes stratégiques du Plan prioritaire du PBF a donc été un choix stratégique pertinent qui figurait déjà dans le DENARP I. Ce choix stratégique a été repris dans le DENARP II. II.2- objectifs, activités, Bénéficiaires et budget Dans le cadre de la mise en œuvre du plan prioritaire PBF, le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) a mobilisé des fonds pour mettre en œuvre le projet emploi et formation professionnelle des jeunes. A la lecture du document de projet dont la signature eût lieu le 06 juin 2008, on peut noter que son objectif général était de « Permettre aux jeunes bénéficiaires de sortir de leur situation précaire et de devenir un facteur de paix en servant d’exemple pour les autres ». L’objectif immédiat du projet était de « Développer les capacités des jeunes à accéder à un travail décent ». Le projet se proposait de livrer les produits suivants : (i) Capacités des institutions publiques en charge de la jeunesse et de la formation professionnelle développées ; (ii) Capacités des institutions de formation professionnelle renforcées ; (iii) Information et sensibilisation des jeunes assurées par les métiers et les offres de formation professionnelle ; (iv) Formation professionnelle des jeunes assurées dans les domaines prioritaires ; (v) Appui fourni aux jeunes candidat(e)s à la formulation et au développement de projets et activités génératrices des revenus à travers le microcrédit. 9 Les activités du projet devaient essentiellement consister à : (i) Assurer la formation professionnelle ; (ii) Fournir un appui pour l’accès au crédit ; (ii) Fournir un appui conseil et un accompagnement pour la création et la gestion des micro-entreprises ou des Activités Génératrices de Revenus (AGR) ; (iv) Faire le suivi du projet ; (v) Renforcer les capacités des partenaires de réalisation. Les bénéficiaires ciblés par le projet étaient les jeunes femmes et hommes de la périphérie urbaine de Bissau issus des groupes vulnérables ainsi que les jeunes des zones rurales touchés par l’exode rural et l’immigration. Au total 500 jeunes devaient bénéficier du projet (Formation professionnelle et accès au crédit) dont 300 jeunes de la périphérie de Bissau et 200 des zones rurales. Les jeunes devaient être sélectionnés sur la base des critères suivants : La précarité ; L’exclusion des opportunités d’emplois et du travail décent ; la volonté et la détermination à devenir autonomes ; Le genre. Le projet devait couvrir trois régions choisies en fonction de leurs vocations spécifiques par rapport aux domaines de formation définis comme prioritaires. Le choix avait porté sur les régions de Gabu, Quinara et Caheu. Le budget total du projet était évalué à Un million cinq cent mille (1.500.000) USD entièrement mobilisés auprès du PBF. La durée d’exécution du projet était fixée à quinze (15) mois. Le projet devait être exécuté selon la modalité « Exécution Directe » par le bureau du PNUD à travers une cellule de gestion chargée de la coordination, la planification et le suivi des activités. Le projet devait également développer des synergies avec les autres agences du SNU et travailler avec les autres partenaires au développement. II.3 - Exécution et suivi Dans le cadre de son exécution, courant 2009 et 2010, le projet avait signé des contrats avec deux banques locales : BAO et BRS3. Conformément aux dispositions des contrats signés avec le PNUD, les deux institutions bancaires ont assuré la gestion des lignes de crédit ouvertes par le PNUD pour le financement des plans d’affaires des jeunes éligibles au crédit. Elles ont fourni des services de proximité aux jeunes bénéficiaires des crédits notamment l’appui conseil et le suivi de la gestion des crédits. Elles ont régulièrement produit des rapports mensuels transmis au PNUD. Elles ont tenu des réunions avec la cellule de gestion du projet du PNUD. En outre, le projet a conclu des accords de partenariat avec l’Institut de la Jeunesse, l’Institut National de la Formation Technique et professionnelle (INAFOR) et le Centre national de Formation Industrielle (CENFI). L’Institut de la jeunesse a contribué à la sensibilisation des jeunes sur le projet. Selon le rapport final du projet, au total 1070 jeunes ont été sensibilisés au cours des campagnes d’information organisées par le projet et le Centre National de la Jeunesse4. L’INAFOR et le CENFI ont assuré la formation technique et professionnelle des jeunes. Les capacités techniques de ces institutions ont été renforcées par le projet. Précisément, ces institutions ont reçu des équipements de bureau et du matériel informatique. 3 Le contrat avec la BRS était signé le 02 décembre 2010 et devait entrer en vigueur le 03 décembre 2010. La date d’expiration était fixée au 05 décembre 2011. Le contrat avec la BAO était signé le 25 mars 2010 par le PNUD et le 23 mars 2010 par la BAO. Dans le contrat, il est indiqué qu’il devait entrer en vigueur le 15 mars 2010. La date d’expiration était fixée au 15 mars 2011. 4 Les campagnes d’information sur le projet ont été animées par 16 agents de communication issus des associations de jeunesse qui ont bénéficié d’une formation préalable. Ces campagnes ont eu lieu à Bissau (65 jeunes sensibilisés), Bafata (52 jeunes sensibilisés), Gabu (40 jeunes sensibilisés), Quinara (45 jeunes sensibilisés), Biombo (50jeunes sensibilisés), Cacheu (50 jeunes sensibilisés), Bolama (321 jeunes sensibilisés), Oio (47 jeunes sensibilisés), Catio et Tombali (300 jeunes sensibilisés), 10 Mais, en plus de cette dotation, le CENFI a bénéficié de la réhabilitation des salles de cours théoriques et pratiques (Projet YERP). Le projet (financé par le Japon) a mis à sa disposition les supports pédagogiques et les équipements nécessaires pour les enseignements théoriques et les travaux pratiques en menuiserie bois, soudure, électricité, froid et climatisation, mécanique autos, maçonnerie, coupe couture. Le projet (financé par le Japon) a aussi renforcé les compétences des formateurs du CENFI dont quatre (4) formateurs ont suivi une formation d’un mois au Brésil. Cinquante un (51) formateurs ont été formés par trois (3) experts internationaux dans l’élaboration des programmes et des modules dans les filières électronique, menuiserie métallique et construction civile. Pour la formation des jeunes en création et gestion d’une micro-entreprise, le projet a mis en place une équipe de seize (16) formateurs qui ont bénéficié de la formation en entrepreneuriat selon la méthodologie Germe du BIT. La formation des formateurs a porté sur le module « Trouvez votre Idée d’Entreprise/TRIE) et le module « Créez votre Entreprise/Cree». Des 16 formateurs formés sur les modules TRIE et CREE, 12 seulement ont finalisé le processus de formation en gestion d’entreprise selon la méthodologie GERME du BIT qui comprend le Germe classique (Gérez mieux votre entreprise) et le Germe niveau 1 (Développer son entreprise et mieux la gérer). A leur tour, les 12 formateurs formés sur la méthodologie GERME ont formé les jeunes en gestion d’entreprise et ont fourni un appui technique à l’élaboration de leurs plans d’affaires. II.4 - Principaux Résultats L’exécution et le suivi du projet ont été assurés par le bureau du PNUD à travers la cellule de coordination qui a travaillé avec les partenaires de réalisation cités plus haut. Selon les informations fournies par le bureau du PNUD, la clôture opérationnelle du projet a eu lieu le 31 mars 2011. Mais, le bureau du PNUD n’a pas encore effectué la clôture financière du projet prévue en mars 2012. Il convient aussi de signaler que les contrats signés entre le PNUD et les banques sont arrivés à expiration depuis plus d’un an. Le rapport final5 du projet indique que l’exécution du projet a été efficace. Précisément, il signale l’atteinte des résultats ci-après qu’au moment de la clôture opérationnelle du projet : Le taux de réalisation des résultats du projet est de 90% 8 salles de cours théoriques et 6 salles de classe de travaux pratique réhabilitées pour le compte du CENFI 51 formateurs formés6sur l’élaboration des programmes et des modules dans les modules cités plus haut 100 jeunes formés dans les différentes filières citées plus haut7 16 formateurs formés sur la méthodologie GERME du BIT (TRIE, CREE) 316 jeunes formés sur les modules TRIE, CREE Le taux de remboursement des crédits était de 100% 5 Cf. Version du rapport final du projet transmise au Secrétariat PBF en Guinée Bissau le 04 mai 2012 et version du rapport final du projet transmise le 22 mars 2003. Ces rapports ne fournissent pas les mêmes informations. 6 15 formateurs formés en électrotechnique, 18 formateurs en menuiserie métallique, 18 formateurs formés en construction civile 7 20 jeunes formés construction civile, 20 jeunes formés en commerce, 3 jeunes formés en gestion des cyber café, 1 jeune formé en sérigraphie. Il faut signaler que 18 femmes ont bénéficié des formations en construction civile, commerce, coiffure, sérigraphie, gestion d’un cyber café. 11 276 plans d’affaires ont été élaborés8 125 jeunes bénéficiaires de microcrédits dont 46% de femmes 125 micro-entreprises créées qui ont généré 375 emplois III - Justification, objectifs, méthodologie, portée et limites de l’enquête III.1 - Justification et objectifs Après trente trois (33) mois de mise en œuvre, conformément aux mécanismes de suivi et évaluation prévus dans le document de projet, l’évaluation finale a été conduite du 26 septembre 2011 au 14 octobre 2011. Le rapport de l’évaluation finale met en exergue les principales observations suivantes : La formulation du projet n’a pas été très rigoureuse ; Le coût d’investissement par bénéficiaire est très élevé (3,000 USD par bénéficiaire). Par conséquent, il est impossible d’envisager la réplication du projet ; Le choix des créneaux retenus pour la création des micro-entreprises et des emplois n’a pas été guidé par une étude rigoureuse du marché du travail et des créneaux porteurs ; La sélection des jeunes bénéficiaires du projet ne s’est pas fondée sur des critères rigoureux ; L’octroi des crédits ne s’est pas adossé sur une solidarité collective (Ce dispositif aurait pu permettre de prévenir les problèmes de remboursement des crédits constatés) ; Le nombre des jeunes bénéficiaires des crédits est très faible. En effet, sur 500 jeunes bénéficiaires prévus, seuls 103 jeunes ont bénéficié des microcrédits et 100 autres ont bénéficié de la formation professionnelle ; La formation Germe n’a pas été dispensée à tous les jeunes bénéficiaires des formations TRIE et CREE. Les résultats de l’enquête confirment l’objectivité et la véracité des observations énoncées dans le rapport de l’évaluation finale. Cependant, ce rapport n’a pas entièrement répondu aux attentes et aux interrogations du bureau du PNUD et du Secrétariat PBF sur la pertinence de la formation GERME, l’insertion professionnelle et l’accès à l’emploi des jeunes bénéficiaires de la formation technique et professionnelle dispensée par le CENFI, les performances des micro-entreprises créées par les jeunes bénéficiaires des crédits. Ces deux entités ont sollicité l’appui conseil et technique du GTSE - SNU pour répondre aux interrogations énoncées ci-après qui ont motivé la conduite de l’enquête auprès des jeunes bénéficiaires du projet. Quelle est la pertinence, l’efficacité et l’utilité de la formation GERME ? Combien de jeunes bénéficiaires de la formation technique et professionnelle dispensée par le CENFI ont obtenu un emploi ? ces jeunes ont-ils trouvé des emplois décents ? Quelles sont les performances des micro-entreprises créées et gérées par les jeunes bénéficiaires des crédits ? Ces micro-entreprises ont-elles crée des emplois ? Combien d’emplois ont-elles crée, quels types d’emplois et dans quels secteurs ? ces micro-entreprises ont-elles crée des emplois décents ? 8 A propos des plans d’affaire, le rapport final donne deux chiffres : 236 plans d’affaire (page 17) et 279 plans d’affaire (page 25) 12 Eu égard à ces interrogations soulevées par le bureau du PNUD et le Secrétariat du PBF, l’enquête s’est assignée les principaux objectifs suivants : Apprécier la pertinence, l’efficacité et l’utilité de la formation GERME ; Apprécier les performances des micro-entreprises créées et gérées par les jeunes bénéficiaires des crédits. Apprécier l’efficacité des parties prenantes notamment le bureau du PNUD et les Banques dans l’accomplissement de leurs rôles et responsabilités ; Apprécier le nombre et la qualité d’emplois crées par les micro-entreprises créées et gérées par les jeunes bénéficiaires des crédits. III.1 - Méthodologie de l’enquête La méthodologie de l’enquête a consisté essentiellement à réaliser une recherche documentaire et à conduire des interviews auprès d’un échantillon des jeunes bénéficiaires des crédits dans les quatre (4) localités couvertes par le projet. Les interviews des jeunes ont été réalisées à leurs lieux de travail. L’équipe chargée de l’enquête a aussi interviewé quelques informateurs clés. Elle a animé une discussion de groupe à Gabu. La recherche documentaire s’est concentrée sur l’exploitation et l’analyse des documents disponibles notamment les rapports collectés auprès du PNUD, des banques (BAO et BRS) et des microentreprises9. La conduite des interviews s’est basée sur un échantillon des jeunes bénéficiaires de crédits auxquels a été administré un questionnaire. Un guide d’entretien a été utilisé pour la réalisation des interviews auprès des informateurs clés notamment les formateurs, les responsables des banques, les représentants du CENFI et du Conseil National de la Jeunesse (CNJ), les responsables de la cellule de gestion du projet PNUD. Les visites de terrain ont été conduites de façon intermittente courant août, septembre et octobre pendant 15 jours à Bissau, Gabu, Buba, Cachungu et Quinara10. La conception de l’échantillon s’est basée sur les documents fournis par la BAO (état relatif à la classification des prêts et les rapports mensuels) et les documents produits par la cellule de gestion du projet (Rapports de la formation GERME, rapport sur l’identification et la sélection des jeunes). A la lumière de l’exploitation et des échanges sur ces différents documents, un échantillon de 47 jeunes bénéficiaires (30 hommes et 17 femmes) a été constitué sur la base de la combinaison des critères suivants : (i) La situation du remboursement du prêt ; (ii) Le sexe ; (iii) Le type d’activités ; (iv) La localité ou la région. 9 Il s’agit des principaux documents suivants : Documents du projet, rapports de suivi produits par la cellule de gestion du projet, les supports de formation, le rapport d’étude produit par l’équipe des formateurs, les rapports mensuels des Banques BAO et BRS adressés au PNUD, les contrats signés entre le PNUD et les banques, le rapport final du projet, le rapport de l’évaluation finale du projet, le rapport d’évaluation des capacités des banques, le rapport d’évaluation des capacités des institutions de formation, l’étude sur les créneaux porteurs, les rapports du comité de pilotage. 10 L’enquête a été conduite de façon intermittente en raison de la disponibilité des membres de l’équipe et surtout des enquêtés. 13 Le questionnaire élaboré par l’équipe chargée de l’enquête a été structuré en trois volets pour répondre aux interrogations soulevées plus haut : Un volet relatif aux caractéristiques des enquêtés (âge, sexe, niveau d’instruction, statut matrimonial, situation du logement, statut professionnel) ; Un volet relatif à la formation Germe ; Un volet relatif aux performances des micro-entreprises. Le questionnaire associe les questions ouvertes et fermées. Le guide d’entretien a repris les deux derniers volets avec des questions plus limitées pour faciliter son utilisation. La saisie et le traitement des données ont été faits respectivement avec les logiciels EPI-INFO et SPSS. La rédaction du rapport a été assurée par les membres de l’équipe représentant le GTSE 11. Il a été validé par les membres de l’équipe représentant la BAO. II.2 - Portée et limites de l’enquête Le présent rapport d’enquête a essentiellement pour objet de répondre aux interrogations soulevées par le bureau du PNUD et le secrétariat du PBF. Il n’a donc pas la prétention d’être un rapport d’évaluation complémentaire à l’évaluation finale du projet. L’enquête a été conduite sur la base d’un échantillon de 47 jeunes bénéficiaires du crédit auprès de la BAO. Elle n’a pas pris en compte les jeunes bénéficiaires des crédits auprès de la BRS. De ce fait, elle ne donne pas des informations exhaustives sur la situation de l’ensemble des jeunes bénéficiaires du projet. Elle ne fournit pas non plus d’informations sur l’insertion professionnelle ou l’accès à l’emploi des jeunes bénéficiaires de la formation technique et professionnelle dispensée par le CENFI. A ce propos, faute d’informations, il n’a pas été possible de collecter les informations nécessaires pour répondre à la deuxième interrogation. Cependant, le rapport fournit des informations utiles pour étayer les conclusions de l’évaluation finale sur l’appréciation de la pertinence, l’efficacité, l’efficience, l’appropriation nationale et la durabilité du projet. Les leçons apprises et les recommandations mises en exergue dans le rapport devraient orienter les choix stratégiques et opérationnels du PNUD et du secrétariat PBF pour une utilisation rationnelle des fonds actuellement disponibles auprès des banques. Les leçons apprises devraient aussi être capitalisées par le projet emploi phase II12. Le rapport formule des recommandations qui devraient permettre d’améliorer l’appui conseil et l’accompagnement des micro-entreprises, de renforcer les outils et les mécanismes de suivi et évaluation des projets financés par les fonds PBF ainsi que le partenariat avec les banques et les institutions de formation. 11 La rédaction du rapport de l’enquête a été assurée par Daniel Mikayoulou, spécialiste en suivi et évaluation au Bureau du Coordonnateur Résident avec la collaboration de Irie Mathurin Boue, Spécialiste en suivi et évaluation du bureau du PNUD 12 Le projet emploi phase II ne donne pas des indications claires sur la capitalisation des résultats et des leçons apprises du projet emploi et formation professionnelle des jeunes. Le lien entre les deux projets est lâche. 14 IV - Résultats de l’enquête : IV.1 - Caractéristiques des jeunes L’enquête a permis de recueillir des informations sur les caractéristiques suivantes : L’âge, le sexe, le niveau d’instruction, la situation matrimoniale et la situation du logement des jeunes bénéficiaires enquêtés. Les personnes enquêtées sont relativement jeunes. Leur âge moyen est de 31 ans. Un peu plus de 70% d’entre eux ont moins de 35 ans. Ce constat montre que le projet a effectivement ciblé les jeunes. Ce constat montre que le projet a effectivement ciblé les jeunes. Tableau 1 : Répartition des enquêtés par groupes d’âge et par sexe Groupes d’âge 20-24 25-29 30-34 35-44 Total Région Bissau 9% 15% 21% 23% 68% Cacheu 0 4% 2% 4% 11% Total Gabu 0 6% 4% 0 11% Quinara 2% 4% 4% 0 11% 11% 30% 32% 28% 47 La plupart des jeunes enquêtés (68%) sont célibataires et 32% vivent avec un partenaire (Concubinage ou mariés selon la coutume). L’analyse selon le sexe montre que 43% des jeunes de sexe masculin contre 26% de jeunes de sexe féminin sont célibataires. A propos de l’incidence du statut matrimonial sur la gestion de la micro-entreprise, les jeunes enquêtés ont des avis très partagés. La plupart des jeunes ont affirmé que vivre avec un ou une partenaire n’exerçant pas une activité génératrice de revenus impose une contrainte budgétaire à la micro-entreprise. D’autres jeunes considèrent que le ou la partenaire apporte une aide utile au ménage et à la micro-entreprise. En effet, pendant l’enquête on a observé que dans quelques micro-entreprises les partenaires suppléent à l’insuffisance de la main d’œuvre ou assurent certaines fonctions dans la micro-entreprise (Tenue de la comptabilité, accueil des clients, approvisionnement en fournitures, vente). Tableau 2 : Répartition des enquêtés par sexe et par statut matrimonial Sexe Masculin Féminin % Statut matrimonial Célibataire Vit avec un(e) partenaire 43% 21% 26% 11% 68% 32% En ce qui concerne le niveau d’instruction, le graphique 1 montre que 39% et 27% des jeunes bénéficiaires de sexe masculin ont respectivement fait les études secondaires 2 ème cycle et supérieures (Ecole supérieure ou université). Pour les bénéficiaires de sexe féminin, il s’agit de 18% pour les études secondaires 2ème cycle et 14% les études supérieures. Il est apparu que les jeunes bénéficiaires de sexe masculin sont plus instruits que les bénéficiaires de sexe féminin. 15 Graphique 1 : Répartition des enquêtés par sexe et par niveau d'instruction (%) 45 39 40 35 30 27 25 18 20 14 15 10 5 2 0 Secondaire 1er Cycle Secondaire 2nd Cycle Maculin Supérieur Féminin En plus de leur niveau d’instruction (en enseignement général), un peu plus du tiers de jeunes bénéficiaires enquêtés ont reçu une formation professionnelle dans les écoles et instituts de formation technique et professionnelle : 33% en informatique, 17% en mécanique et construction civile, 11% en commerce, 11% en menuiserie, 6% en coiffure et esthétique et 6% en gestion d’entreprise et projet. On a noté que la formation technique et professionnelle constitue un atout important que les jeunes bénéficiaires mettent en valeur dans la gestion de leurs micro-entreprises. A titre d’illustration, on a observé dans un salon de coiffure qu’à la faveur de sa formation professionnelle en coiffure et esthétique, la jeune micro-entrepreneur a la maîtrise de son activité principale. Elle assure le coaching et exerce un contrôle efficace de ses employés. Cette situation a aussi été observée dans un garage de mécanique, une micro-entreprise de soudure et une boutique de commerce général. Tableau 3 : Répartition des enquêtés par type de formation professionnelle Domaine de formation Agriculture Coiffure et esthétique Commerce Informatique Electricité, froid Menuiserie Mécanique/ construction civile Gestion entreprise et projet Technique intervention sociale Effectif total % 6% 6% 11% 33% 6% 11% 17% 6% 6% 18 16 S’agissant du logement, l’enquête a permis d’observer que 70% des jeunes bénéficiaires sont logés par les parents, 26% sont locataires, 4% seulement sont propriétaires de leur logement. La majorité des jeunes bénéficiaires locataires ont affirmé que le loyer constitue une charge importante en raison des fluctuations à la hausse des montants consécutive à la spéculation souvent entretenue par les propriétaires. Les jeunes locataires vivent ainsi dans une situation inconfortable qui a des répercussions sur la gestion de la micro-entreprise. Plus de la moitié des jeunes bénéficiaires sous logés ont signalé qu’ils supportent une part importante des charges familiales (Electricité, alimentation). Tableau 4 : Répartition des enquêtés par statut de logement Statut de logement Propriétaire Locataire Logé par un parent ou un ami Effectif total Effectif 4% 26% 70% 47 IV.2 - Pertinence, efficacité et utilité de la formation GERME La formation Germe avait pour objet de faire acquérir aux jeunes bénéficiaires des connaissances et des aptitudes en gestion d’entreprise particulièrement sur les matières suivantes : la comptabilité (Tenue et utilisation des livres comptables, un système simplifié de comptabilité, tenir une comptabilité pour améliorer votre entreprise), Gestion des stocks et Réalisation des inventaires (Tenue des fiches d’inventaire, des fiches de stock, gestion des stocks), Marketing (Comprendre le client, satisfaire vos clients et améliorer vos compétences de vendeur), Approvisionnement (S’approvisionner pour vendre, s’approvisionner pour son entreprise, les étapes de l’approvisionnement, tenue des fiches fournisseurs, fiches de commande), Calcul des coûts ), Calcul des coûts (connaître les coûts, le calcul des coûts pour le fabricant et pour le prestataire de service, le calcul des coûts pour le détaillant et le grossiste), planification financière (planifier le futur, plan des ventes et des coûts, plan de trésorerie) et enfin personnel et productivité (établir le lien entre facteur humain et productivité, influencer la productivité, recruter des personnes ressources, encourager la productivité du personnel, un lieu de travail productif et sans danger, relations commerciales et productivités). La formation Germe a été dispensée de façon intensive pendant deux (2) semaines par une équipe de 12 formateurs formés par le BIT. Les sessions de formation Germe n’ont été organisées qu’à GABU. La recherche documentaire et les entretiens avec les banques (BAO et BRS) ainsi qu’avec les informateurs clés (Formateurs et Coordonnateur du projet PNUD) ont révélé que sur les 125 jeunes bénéficiaires de crédits auprès des deux banques, 36 seulement ont bénéficié de la formation Germe classique. S’agissant des 47 jeunes bénéficiaires enquêtés, 23 ont suivi la formation Germe classique soit 70% des jeunes bénéficiaires de sexe masculin et 30% de sexe féminin. 17 Des 23 jeunes bénéficiaires qui ont suivi la formation Germe, 68% de jeunes de sexe masculin et 32% de sexe féminin ont été satisfaits par la pertinence13 des modules. S’agissant de la qualité de l’animation pédagogique, 73% de jeunes de sexe masculin et 27% sexe féminin ont été satisfaits. Cependant, la durée de la formation a été jugée trop courte par 65% des jeunes dont 39% de jeunes de sexe masculin et 26% de sexe féminin. 31% ont indiqué qu’elle était longue. La formation Germe a été jugée utile par tous les jeunes bénéficiaires enquêtés. Graphique 2 : Répartition des enquêtés ayant suivi la formation Germe par sexe (%) Féminin 30% Masculin 70% En définitive, la majorité des jeunes bénéficiaires a affirmé que la formation Germe a été pertinente et utile en ce sens qu’elle a répondu à leurs besoins de formation. Ils ont indiqué que les modules dispensés à travers les cours théoriques et les travaux pratiques leur ont fait acquérir des connaissances et des aptitudes utiles pour la gestion de leurs micro-entreprises. Ils ont tous apprécié l’importance et le temps accordés aux travaux pratiques qui ont été très bénéfiques pour l’apprentissage de l’utilisation des outils. L’utilisation de la langue portugaise dans l’animation pédagogique et la production des supports didactiques ont facilité la transmission et l’acquisition des connaissances et des aptitudes par les apprenants. 13 18 Tableau 5 : Répartition des enquêtés formés en Germe ayant apprécié son utilité Sexe Utilité de la formation Germe 63% 37% 19 Masculin Féminin Effectif total Mais, la plupart des jeunes bénéficiaires ont déploré le temps insuffisant consacré à la formation Germe qui a été trop intensive. En outre, selon, l’équipe des formateurs, la disparité des niveaux de base des jeunes apprenants a été une contrainte indéniable sur le plan pédagogique et pour le déroulement des sessions. Tableau 6 : Répartition des enquêtés ayant suivi la formation Germe selon l’appréciation portée sur la durée de la formation Sexe Masculin Féminin Effectif total Durée de la formation Effectif Courte Normale Longue total 39% 26% 4% 70% 26% 4% 0 30% 15 07 01 23 IV.3 - Financement des micro-entreprises Selon les accords signés avec les deux banques, le PNUD a alloué 600,000 USD 14 pour le financement des jeunes éligibles au crédit. L’analyse des documents disponibles et les entretiens ont permis de noter que la BAO a reçu du PNUD cent cinquante huit millions cent soixante trois mille trois cent soixante (158.163.360) F CFA. La BAO a apporté quarante quatre millions quatre cent quatre vingt quinze mille six cent trente quatre (44.495.634) F FCA conformément aux termes du contrat signé entre les deux institutions. Au 31 décembre 2012, le montant des crédits accordés par la BAO aux 92 jeunes bénéficiaires éligibles au crédit s’élevait à cent soixante un millions quatre cent mille (161.400.000) F CFA. Pour sa part la BRS a reçu cent quarante deux millions neuf cent soixante cinq mille sept cent trente (142.965.730) F CFA. La BRS a apporté soixante un millions deux soixante onze mille vingt sept (61 271 027) FCFA. Au 31 décembre 2012, le montant des crédits accordés par la BRS aux 33 jeunes bénéficiaires éligibles au crédit s’élevait à cinquante deux millions sept cent dix sept mille quatre vingt neuf (52.717.089) F CFA. Au total les deux banques ont financé 125 jeunes. Selon les termes des contrats, l’octroi des crédits est conditionné par l’analyse et l’approbation des plans d’affaires élaborés par les jeunes avec l’appui de l’équipe des formateurs. Le taux d’intérêt est fixé à 10% et la 14 Selon les contrats, chaque banque devait recevoir 300,000 USD pour le financement des plans d’affaires avec un supplément de 20,000 USD pour la couverture des dépenses opérationnelles. A la signature des contrats, le PNUD devait décaisser des avances de 170,000 USD pour la BRS et 160,000 USD pour la BAO. 19 durée maximale de remboursement à deux (2) ans. Un différé de trois (3) mois est systématiquement accordé à tous les jeunes bénéficiaires de crédit. L’enquête a révélé que l’octroi des crédits n’a pas obéi aux critères énoncés plus haut. Précisément, les crédits n’ont pas été alloués en tenant compte des résultats de l’étude des créneaux porteurs et de l’analyse des plans d’affaires. L’octroi des crédits n’a pas tenu compte du type d’activités ou des spécificités des créneaux choisis par les jeunes ou encore de leurs besoins d’investissement et de fonds de roulement15. Tableau 7 : Répartition des micro-entreprises enquêtées par type d’activités et par région Type d’activité Commerce Service Artisanat Production agricole Effectif total Bissau 28% 21% 15% 4% 32 Région enquêtée Cacheu Quinara 4% 2% 0 4% 6% 2% 0 2% 05 05 Gabu 11% 0 0 0 05 % 45% 26% 23% 6% 47 La BAO a signalé que l’octroi du crédit était assujetti à un plafonnement du montant à deux millions (2.000.000) de Francs CFA. Par conséquent, la plupart des jeunes ont indiqué que les montants des crédits alloués étaient trop faibles pour couvrir les besoins d’investissement et de fonds de roulement. Ils ont donc eu recours aux fonds propres et à l’aide familiale pour combler le gap de financement. Certains jeunes ont été obligés de redimensionner leurs projets en tenant compte du montant du crédit proposé par la banque. En définitive, le démarrage des activités n’a pas été facile pour les jeunes qui ont choisi de développer leurs activités dans les créneaux de l’artisanat et l’informatique. A titre d’exemple, dans le domaine de l’informatique, du fait de l’insuffisance du crédit reçu, un jeune promoteur d’un cyber café a été obligé d’acquérir des ordinateurs d’occasion. Lors de l’enquête, ce jeune a affirmé que le coût élevé de la maintenance de ces équipements est une contrainte financière majeure pour sa micro-entreprise. Dans le domaine du commerce, un autre jeune a signalé que le faible montant du crédit reçu ne lui a pas permis d’acquérir un stock de démarrage suffisant pour couvrir les charges d’exploitation particulièrement l’amortissement du crédit et de dégager une marge bénéficiaire. IV.3 - Remboursement des crédits par les micro-entreprises L’enquête a montré que la situation du remboursement des crédits par les micro-entreprises est très préoccupante. Il ressort des informations recueillies que la BAO n’a recouvré que soixante dix huit millions sept cent trente-trois mille quatre cent quarante-quatre (78.733.444) F CFA, soit 48% des crédits accordés. S’agissant des 47 jeunes enquêtés, 20% des jeunes bénéficiaires des crédits ont entre 0 et 5 échéances impayées, 44% ont entre 6 et 9 échéances impayées, 36% ont entre 10 et 12 échéances impayées. Selon ses procédures, la BAO devrait constituer des provisions pour les échéances impayées à compter de 6 mois. Il apparaît donc que 80% des crédits octroyés aux jeunes 15 Le fonds de roulement désigne la capacité de l’entreprise à faire face à ses besoins de financement (Investissements et exploitation). Le besoin en fonds de roulement désigne le besoin de financement induit par le cycle d’exploitation (Financement des actifs circulants/stock de matières premières, salaires, autres charges d’exploitation). Cf. Elie Cohen « Analyse financière » Ed. Economica 1990, pages 134 -148 20 par la BAO devraient être provisionné. S’agissant de la situation des remboursements par régions, c’est à Bissau ou l’on constate le nombre le plus élevé d’échéances impayées. Tableau 8 : Etat des remboursements par régions BAO Régions/Sexe H Nbre d’échéances impayées Bissau F Tot al Gabu H F Tota l H Cacheu F Tota l H Quinara F Tota l Total/ Régions 0 -5 6 7 13 0 1 1 0 1 1 1 1 2 17 6-9 10 - 12 14 5 11 8 25 13 2 2 3 2 4 5 3 4 3 0 6 4 1 5 1 4 2 9 37 31 En ce qui concerne, les remboursements par types d’activités, les échéances impayées sont élevées dans le commerce et les services. Les femmes remboursent relativement mieux que les hommes. Il a été noté que 50% des jeunes ayant bénéficié de la formation Germe ont au moins six (6) mois d’impayés tandis que 60% de jeunes n’ayant pas bénéficié de la formation Germe ont au moins six (6) mois d’impayés. La formation n’a pas eu un impact sur la gestion des crédits par les jeunes. Tableau 9 : Etat des remboursements par types d’activités BAO Régions/Sexe Nbre d’échéances impayées Commerce H F Tota l Services H F Tota l Artisanat H F Tota l Production H F Tota l Total/ Activités 0 -5 2 5 7 3 2 5 0 0 0 2 3 5 17 6-9 10 - 12 11 7 9 20 6 13 6 4 7 6 13 10 2 3 0 1 2 4 1 3 1 1 2 4 37 31 S’agissant de la BRS, au 31 décembre 2012, elle a recouvré treize millions cent un mille sept cent soixante dix sept (13.101.777) F CFA, soit 24% des crédits accordés. Il convient de signaler que six (6) jeunes bénéficiaires ont totalement remboursé leurs crédits. Les cadres de la BRS ont affirmé que les initiatives entreprises auprès des instances judiciaires pour recouvrer les crédits n’ont pas été fructueuses. Au cours des interviews, la majorité des jeunes ont affirmé que les conditions bancaires n’étaient pas satisfaisantes. Ils ont mis en exergue les principales difficultés suivantes pour justifier les retards constatés dans le remboursement des crédits : (i) Le montant élevé de l’échéance mensuelle en raison de la courte durée de remboursement du crédit ; (ii) Le poids des charges d’exploitation notamment l’énergie pour certaines activités ; (iii) La faible rotation des stocks particulièrement pour les activités commerciales ; (iii) La faiblesse du chiffre d’affaires ; (iv) Les faibles capacités en gestion. En plus de ces raisons objectives, il convient néanmoins de signaler la mauvaise foi ou l’insouciance de certains jeunes qui ne sont pas du tout motivés à rembourser le crédit en dépit de la bonne situation financière de leurs micro-entreprises. Certains jeunes ont clairement affirmé que « L’argent appartient aux Nations Unies et non aux banques. Ils considèrent les crédits octroyés comme des subventions ou des dons accordés aux jeunes par les Nations Unies ». En outre, l’absence d’une caution individuelle ou solidaire a justement favorisé ce type de comportement. 21 Tableau 10 : Opinions des enquêtés sur les conditions bancaires Sexe Masculin Féminin Effectif total Satisfaction des conditions bancaires Oui Non 38% 74% 63% 26% 08 35 % 67% 33% 43 Graphique 4 : Opinions des enquêtés sur les conditions bancaires Non disponible; 9% Echance, durée et différé satisfaisant; 21% Echance élevée, durée et différé court; 70% En définitive, la non prise en compte des résultats de l’étude sur les créneaux porteurs et de l’analyse des plans d’affaires pour l’octroi des crédits a été très préjudiciable pour l’orientation des jeunes dans le choix des créneaux et pour l’appréciation des montants des crédits octroyés. Les conditions bancaires relatives au remboursement du crédit ont également asphyxié plusieurs micro-entreprises. Ces écueils justifient dans une grande mesure la rentabilité, la viabilité et la vulnérabilité ou la fragilité des micro-entreprises enquêtées. IV.4 - Situation des fonds à la BAO et à la BRS L’exploitation des documents disponibles et les entretiens avec les cadres de la BAO et de la BRS en charge de la gestion des fonds alloués par le PNUD ont permis de faire le point sur la situation des fonds dans les deux banques. Au 31 décembre 2012, la BAO avait un disponible de quatre vingt millions six cent quatre mille cinq cent quarante sept (80.604.547) F CFA et la BRS disposait de cent vingt sept millions cinq cent soixante treize mille trois cent quarante deux (127.573.342) F 22 CFA soit un solde positif de deux cent huit millions cent soixante dix sept mille huit cent quatre vingt neuf (208.177.889) F CFA. Situation des fonds à la BAO et à la BRS au 31 décembre 2013 Rubriques Nombre de jeunes bénéficiaires - Fonds reçus du PNUD (A) Apport BAO (30%) (B) Total montant disponible C = (A + B) Total Crédits accordés (D) 92 Montant (F CFA) Observations 158.163.360 44.495.634 202.658.994 161.400.000 Montant des crédits accordés aux 92 jeunes bénéficiaires : 154.150.000 F CFA. Refinancement de 7 jeunes qui ont remboursé leurs crédits (7.250.000 F CFA) Frais de compte (Ajuda de Custos) 9.844.580 (E) Provision (F) Total Remboursements (G) Montant disponible H = (C – D-E-F) + G Source : Direction du crédit BAO - 29.543.311 78.733.444 80.604.547 Situation des fonds à la BRS au 31 décembre 2013 Rubriques Nombre de jeunes bénéficiaires Fonds reçus du PNUD (A) Apport BRS (30%) (B) Total montant disponible C = (A + B) Total Crédits accordés (D) Provision (E) Total Remboursements (F) Montant (F CFA) - 33 - Observations 142 965 730 61.271.027 204.236.757 52 717 089 23.946.326 13.101.777 6 jeunes bénéficiaires ont totalement remboursé leurs crédits Provision (F) Montant disponible G = (C-D – E) Source : BRS 23.946.326 127.573.342 IV.5 - Performances des micro-entreprises L’analyse des performances des micro-entreprises enquêtées n’a pas été aisée en raison de l’absence ou de la mauvaise tenue des documents de gestion notamment des états comptables et financiers. Précisément, il n’a pas été possible d’apprécier leur rentabilité en se basant sur les critères indiqués dans les plans d’affaires et retenus par les banques notamment le délai de récupération ou le retour sur investissement, le Taux de Rentabilité Interne (TRI) et la Valeur Actuelle Nette (VAN). En se basant sur la carte des performances proposée par le BIT, l’équipe d’enquête a eu recours à trois critères énoncés ci-dessous pour pallier l’absence d’informations comptables et financières fiables : 23 La solvabilité qui désigne la capacité d’une entreprise à faire face à ses engagements (financiers, fiscaux, sociaux) aux échéances convenues. Elle permet aussi d’apprécier sa capacité à couvrir ses charges d’exploitation ou ses coûts directs et indirects (Cf. carte des performances BIT). L’appréciation de la solvabilité s’est basée sur la vérification et l’analyse des documents disponibles tels l’état de remboursement du crédit à la banque, les bulletins ou les supports justificatifs du paiement des salaires, les factures fournisseurs, les reçus ou les supports justificatifs du paiement des loyers, de l’électricité, de l’eau, des taxes. La capacité d’autofinancement qui désigne la capacité de l’entreprise à utiliser ses fonds propres pour le financement de ses charges d’exploitation ou de ses investissements. L’appréciation de la capacité d’autofinancement s’est basée sur la vérification physique des investissements (Acquisition des équipements, construction, etc.), la vérification et l’analyse des documents disponibles justifiant la réalisation des investissements tels les devis établis et les factures payées aux prestataires de services ou aux fournisseurs. La propension à épargner qui désigne la capacité de l’entreprise à différer la consommation ou l’utilisation d’une part de son revenu. L’appréciation de la propension à épargner a consisté à vérifier l’existence d’un compte d’épargne actif auprès d’une banque ou d’une autre institution financière. En se basant sur ces trois critères, l’enquête a permis de classer les micro-entreprises en trois catégories : Les micro-entreprises viables : Ce sont les micro-entreprises solvables disposant d’une capacité d’autofinancement et de la propension à épargner. Ces micro-entreprises assurent la couverture de leurs charges d’exploitation et dégagent une marge bénéficiaire. Elles ont crée des emplois et s’acquittent régulièrement de la rémunération de leurs employés Les micro-entreprises vulnérables ou fragiles : Ce sont les micro-entreprises qui exploitent une activité porteuse. Elles réalisent un chiffre d’affaires important qui est malheureusement absorbé par les charges d’exploitation élevées. Elles ne sont pas solvables et ne disposent pas non plus d’une capacité d’autofinancement et de la propension à épargner. Les micro-entreprises en faillite : Ce sont les micro-entreprises qui n’ont plus d’activités. Elles ne disposent plus de capital. Elles sont endettées auprès de la banque et des fournisseurs pour certaines d’entre elles. Sur les 47 micro-entreprises enquêtées, il a été identifié 16 micro-entreprises viables soit 34% avec 5 micro-entreprises dirigées par les femmes, 21 micro-entreprises vulnérables ou fragiles soit 45% et 10 micro-entreprises en faillite soit 21%. Les 16 micro-entreprises viables sont concentrées dans le commerce et les services. Elles sont toutes immatriculées auprès du ministère des finances et de la mairie. Elles remboursent régulièrement leurs crédits. Cinq (5) d’entre elles ont totalement remboursé leurs crédits. Après avoir soldé les premiers crédits, quelques micro-entreprises ont bénéficié de nouveaux crédits. Leurs marges bénéficiaires nettes varient entre 500.000 Francs CFA et 2.500.000 Francs CFA par an. Le nombre d’employés varie entre 2 et 5. Les montants des salaires payés varient entre 25.000 et 70.000 Francs CFA. 24 La plupart des micro-entreprises viables réinvestissent une partie de leur bénéfice dans l’accroissement des stocks et l’acquisition des équipements. 25% de ces micro-entreprises viables disposent des comptes d’épargne. La viabilité de ces micro-entreprises est généralement garantie par le profil, le sens de responsabilité et l’ambition du jeune bénéficiaire, l’emplacement géographique et les efforts consentis en gestion. Les micro-entreprises vulnérables ou fragiles ont des difficultés de remboursement de leurs crédits. Elles sont immatriculées auprès du ministère des finances, du commerce et de la mairie. La plupart d’entre elles réalisent un chiffre d’affaire mensuel ou annuel élevé qui varie entre 500.000 et 2.500.000 Francs CFA par an. Mais, elles ont des charges d’exploitation très élevées (Amortissement du crédit, consommation élevée d’énergie due à l’utilisation d’un groupe électrogène, coût des matières premières) qui absorbent la totalité du chiffre d’affaire. A l’instar des micro-entreprises viables, le nombre d’employés varie entre 2 et 5. Les montants des salaires payés varient entre 25.000 et 70.000 Francs CFA. La vulnérabilité de ces micro-entreprises est imputable au faible capital investi, aux charges d’exploitation élevées (Coût de l’énergie, amortissement du crédit), la faiblesse et la faible rotation du stock pour les micro-entreprises évoluant dans le commerce, la faible capacité en gestion. Les micro-entreprises en faillite sont celles qui sont en cessation d’activités Pour la plupart d’ente elles, leur faillite est imputable au mauvais choix des créneaux et à l’irresponsabilité des promoteurs. Tableau 11 : Répartition des micro-entreprises enquêtées selon leurs performances et par régions Microentreprises vulnérables ou fragiles Microentreprises en faillite Microentreprises viables Effectif total Bissau 32% Régions enquêtées Cacheu Quinara 2% 4% Gabu 6% 45% 13% 4% 4% 21% % 23% 9% 2% 0 34% 32 05 05 05 47 S’agissant de l’analyse des performances des micro-entreprises par régions, C’est à Bissau, Gabu et Quinara qu’on a identifié un nombre élevé de micro-entreprises en faillite. 25 Graphique 3: Performances des micro-entreprises par régions 35% 30% 25% 20% 15% 32% 23% 10% 5% 13% 9% 2% 4% 0 4% 2% 6% 4% 0 0% Bissau Cacheu Entreprise en difficulté Quinara Entreprise en faillite Gabu Entreprise à développer IV.4. 1 - Création d’emplois L’enquête a permis de constater que les micro-entreprises enquêtées ont crée 105 emplois dont 85% d’emplois occupés par les hommes et 15% par les femmes. Les micro-entreprises emploient aussi des compagnons et des parents qui ne sont pas salariés. Mais, si l’on se réfère aux critères de l’OIT, il ne s’agit pas d’emplois décents. La plupart des emplois sont plutôt précaires. Précisément, les employeurs n’ont pas signé des contrats de travail avec leurs employés. La fixation de leurs salaires n’est pas conforme aux lois et règlements en vigueur dans le pays. Les employés ne bénéficient pas de la protection sociale. Tableau 12 : Répartition des emplois créés par sexe et par région Homme Femme Effectif total Bissau 57% 13% 74 Région enquêtée Cacheu Quinara 19% 3% 0 2% 20 05 26 Gabu 6% 0 06 % 85% 15% 105 IV.4. 1 - Capacités managériales, appui conseil et suivi des micro-entreprises L’enquête a révélé que la quasi-totalité des micro-entreprises enquêtées n’ont pas de capacités managériales. Cette faiblesse a été observée tant dans les micro-entreprises gérées par les jeunes ayant bénéficié de la formation Germe que dans celles gérées par les jeunes n’ayant pas bénéficiée de cette formation. Bien que sa pertinence et son utilité aient été reconnues par la majorité des jeunes enquêtés, la formation Germe n’a eu qu’un impact limité sur la gestion des microentreprises. La vérification des documents disponibles et les entretiens ont permis de constater que la plupart des micro-entreprises disposent des cahiers, des registres ou des fiches de recettes-dépenses, des fiches de stock, des facturiers, des fiches ou des cahiers justifiant le paiement des salaires. On a découvert une diversité de documents comptables auprès des micro-entreprises qui dévoile un manque de standardisation des documents de gestion qui aurait pu être facilitée par l’appui conseil. Cependant, cette diversité témoigne de la volonté des micro-entreprises à disposer des supports de gestion. Mais, ces documents comptables sont généralement mal tenus ou ne sont pas régulièrement mis à jour. Le calcul des coûts ou le montage des comptes d’exploitation, l’inventaire ne sont pas des pratiques courantes. La majorité des micro-entreprises ne disposent pas des copies de leurs plans d’affaires. Le plan d’affaire n’est pas considéré comme un outil de gestion par la majorité des jeunes bénéficiaires des crédits. En outre, il convient de signaler que les micro-entreprises n’ont pas bénéficié de l’appui conseil en gestion de la part des banques, de l’équipe de formateurs et du PNUD. Certaines d’entre elles ont tenté de recourir à l’aide des parents ou des amis ayant des compétences en gestion. Mais, ces alternatives n’ont pas permis à la plupart des micro-entreprises de suppléer à leurs faiblesses en gestion. En définitive, la faiblesse des capacités managériales, l’absence de l’appui conseil ou de l’accompagnement en gestion et d’un suivi régulier ont été citées par les jeunes bénéficiaires parmi les causes qui expliquent la vulnérabilité et la faillite de nombre de micro-entreprises. A ce propos, la quasi-totalité des jeunes enquêtés ont déploré le faible appui des banques et du PNUD en matière d’appui conseil ou d’accompa gnement en gestion. V - Rôles des différentes parties prenantes dans l’appui conseil et le suivi des micro-entreprises Le PNUD et les banques sont les principales institutions qui avaient la responsabilité de fournir l’appui conseil ou l’accompagnement en gestion aux micro-entreprises en vue de la gestion efficace des crédits obtenus. Précisément, le PNUD et les banques BAO et BRS ont signé des contrats qui stipulent leurs obligations et leurs droits. Mais, il convient de noter que ces contrats sont arrivés à terme depuis mars 2011 pour la BAO et décembre 2011 pour la BRS. L’exploitation des documents disponibles et les entretiens ont permis de constater que ces différentes parties n’ont pas procédé à la prorogation de ces contrats (Cf. Disposition II relative à la durée des contrats). V.1 - Rôle du PNUD Le PNUD, à travers la cellule de gestion du projet était chargé de fournir l’appui conseil en gestion et d’assurer le suivi des micro-entreprises. L’exploitation des documents disponibles et les entretiens ont permis de noter que la cellule de gestion du projet ne s’est pas acquittée de sa responsabilité en matière d’appui conseil en gestion. Elle a réalisé moins de cinq visites de terrain. Les jeunes enquêtés ont affirmé que le suivi du PNUD n’a pas été régulier. Le PNUD n’a pas réussi à renforcer les capacités nationales pour garantir l’appropriation nationale du projet. 27 V.2 - Rôle des banques Conformément aux accords signés avec le PNUD, les banques avaient la responsabilité d’assurer la gestion des crédits notamment l’octroi et le remboursement des crédits. Elles devaient effectuer des missions de suivi auprès des micro-entreprises et adresser des rapports mensuels au PNUD. L’exploitation des documents disponibles et les entretiens ont permis de noter que les banques ont effectué des visites sur le terrain en moyenne une visite tous les trois mois. Elles ont régulièrement adressé des rapports mensuels au PNUD. Cependant, leur appui conseil en gestion a été limité. Les ratios de remboursement et le volume des crédits provisionnés montrent que les banques ont été confrontées à de sérieuses difficultés en matière de remboursement des crédits. Mais, les difficultés de remboursement sont imputables à la sélection peu rigoureuse des jeunes bénéficiaires des crédits, à la non prise en compte des résultats de l’étude sur les créneaux porteurs et de l’analyse des plans d’affaires dans l’octroi des crédits, à la perception du crédit bancaire par les jeunes bénéficiaires. En dépit des problèmes soulevés ci-dessus, il convient de reconnaître que les banques ont joué un rôle majeur dans l’appui et le suivi des micro-entreprises. Leurs interventions ont été décisives pour le succès des micro-entreprises considérées comme viables. Elles ont aussi permis d’éviter le basculement des micro-entreprises vulnérables dans la faillite. V.3 - Rôles des autres parties prenantes L’entretien avec les formateurs a permis de noter qu’après la formation des jeunes, l’équipe des formateurs n’a joué qu’un rôle marginal dans l’appui conseil en gestion et le suivi des microentreprises. La cellule de suivi mise en place au ministère de la jeunesse n’a pas été fonctionnelle. Le Conseil National de la Jeunesse qui a joué un rôle important dans la sensibilisation des jeunes n’a pas été associé au suivi des micro-entreprises. La cellule de gestion du projet a accordé très peu d’intérêt au développement des partenariats dans la mise en œuvre et le suivi des micro-entreprises. 28 VI - Leçons apprises L’enquête a permis de dégager de précieux enseignements qui devraient être capitalisés par la seconde phase du projet emploi et d’autres projets. Les leçons apprises portent sur la pertinence du projet, la formation Germe, le financement et le remboursement des crédits, l’analyse des performances des micro-entreprises et les rôles des différentes parties prenantes. VI.1 - Pertinence du projet Dans un contexte caractérisé par de faibles opportunités d’emplois ou la faiblesse de l’offre d’emplois dans les secteurs public et privé, la pertinence du projet emploi est plausible. L’enquête a permis de constater qu’il a effectivement répondu aux attentes de nombreux jeunes porteurs de projets ou des jeunes désireux de sortir de l’état de précarité ou d’oisiveté. Il a également suscité une forte demande chez les jeunes. Mais, le projet ayant été clôturé, cette demande ne pourra pas être satisfaite. L’analyse a montré que le projet n’a pas été sous-tendu par une réflexion stratégique sur la problématique de développement de l’entrepreneuriat. Il s’est plutôt assigné des objectifs à court terme notamment la promotion de l’auto emploi et l’insertion professionnelle des jeunes. A la lecture du document de projet, ce choix stratégique apparaît clairement. VI.2 - Formation Germe La pertinence et l’utilité de cette formation ont été reconnues par la quasi-totalité des jeunes enquêtés qui ont sollicité l’organisation des sessions de formation d’initiation ou de perfectionnement. L’utilisation de la langue portugaise pour l’animation pédagogique et la production des supports pédagogiques a été très judicieuse. Cependant, la disparité des niveaux d’instruction de base des apprenants a été une sérieuse contrainte pour l’animation pédagogique. Dans l’avenir, cette contrainte devrait être prise en compte pour l’organisation efficace des sessions de formation. Il est aussi regrettable que la formation n’ait été dispensée qu’à 30% des jeunes bénéficiaires des crédits. Il convient de signaler que cette formation aurait eu un grand impact sur la gestion des micro-entreprises si les jeunes avaient bénéficié d’un appui conseil ou d’un accompagnement en gestion. VI.3 - Financement et le remboursement des crédits L’octroi des crédits n’a pas systématiquement tenu compte des résultats de l’analyse des plans d’affaires et de l’étude des créneaux porteurs même si la qualité de celle-ci est sujette à caution. Une telle démarche n’a pas permis de procéder à la sélection rigoureuse des jeunes bénéficiaires des crédits. Le choix des créneaux n’a pas été pertinent pour plusieurs jeunes qui ont cédé au mimétisme. Une bonne étude des créneaux porteurs aurait été utile pour orienter les jeunes dans le montage de leurs plans d’affaires. En outre, le délai de remboursement et le plafonnement des crédits ont pénalisé la plupart des micro-entreprises notamment pendant la phase de démarrage. VI.4 - Analyse des performances des micro-entreprises L’enquête a montré que les micro-entreprises viables sont dirigées par des jeunes qui se distinguent par leur détermination, leur sens de responsabilité, leur formation professionnelle en rapport avec le métier exercé ou l’activité entreprise, leur comportement managérial particulièrement l’attention accordée aux exigences de la gestion. La plupart des micro-entreprises vulnérables peuvent surmonter leurs difficultés si elles bénéficient d’un accompagnement en gestion. Dans cette perspective, l’élaboration des nouveaux plans d’affaires, l’appui conseil de proximité et l’assouplissement des conditions bancaires (Durée du remboursement) s’avèrent nécessaires. 29 VI.5 - Rôles des différentes parties prenantes La collaboration entre les différentes parties prenantes a été très faible. L’appui conseil ou l’accompagnement en gestion des micro-entreprises n’a pas bénéficié d’une attention particulière. Le suivi effectué par les banques a privilégié le remboursement des crédits. L’intervention du PNUD à travers la cellule de gestion aurait permis d’élargir le suivi aux aspects de gestion et à l’analyse de l’évolution des marchés ou des créneaux. Elle aurait permis sans doute de prendre des mesures préventives pour éviter la fragilisation et la faillite de plusieurs micro-entreprises. VII - Recommandations A la lumière de l’analyse des résultats et des leçons apprises de l’enquête, il paraît judicieux de formuler les recommandations suivantes à l’endroit du PNUD et des banques. Etant donné que le projet emploi phase I a été clôturé, ces recommandations pourraient être capitalisées par le projet emploi phase II. VII.1 - Recommandations sur la formation Germe et l’appui conseil en gestion Organisation des sessions de formation Germe à l’intention des jeunes propriétaires dirigeants des micro-entreprises viables et vulnérables ; Mise en place d’un dispositif efficace pour l’appui conseil ou l’accompagnement en gestion des micro-entreprises. Dans cette perspective, il serait souhaitable de développer des partenariats avec des cabinets privés, des écoles de formation en gestion ou encore de mobiliser les jeunes diplômés en gestion qui seront formés en matière de conseil en gestion d’entreprise. VII.2 - Recommandation sur l’appui aux micro-entreprises Sélectionner au moins une trentaine de micro-entreprise qui va bénéficier de l’appui du PNUD et des banques. Ces micro-entreprises seront sélectionnées parmi les microentreprises viables et les micro-entreprises fragiles sur la base d’une analyse approfondie de leur situation. Il sera nécessaire d’élaborer des nouveaux plans d’affaires pour les microentreprises sélectionnées. VII.3 - Recommandations au PNUD Renégocier les accords avec les banques. Les accords ont expiré depuis plus d’un an, faire le point sur la situation des fonds au 31 décembre 2011 et décider de l’affectation des fonds disponibles ; Concevoir un dispositif d’appui conseil ou d’accompagnement en gestion des microentreprises viables et des micro-entreprises vulnérables qui seront sélectionnées pour bénéficier d’un appui ; Réaliser une nouvelle étude sur les créneaux porteurs et concevoir une stratégie efficace de développement de l’entrepreneuriat des jeunes et des femmes. Il est souhaitable de développer des micro-entreprises dans les filières avicole, horticole, porcin. Dans une telle perspective, un programme conjoint sur l’entrepreneuriat des jeunes pourra être mis en place par le PNUD, la FAO et le PAM ; Concevoir des mécanismes appropriés pour le financement des micro-entreprises ; 30 Mettre en place des mécanismes et des outils efficaces pour le suivi des microentreprises ; Capitaliser les leçons apprises dans le projet emploi phase II ; Développer des partenariats stratégiques ; Mettre en place des mécanismes efficaces pour l’appropriation du projet par le gouvernement notamment en ce qui concerne le projet emploi phase II VII.3 - Recommandation aux banques Utiliser systématiquement les plans d’affaires pour l’octroi des crédits ; Mettre à la disposition des micro-entreprises les plans d’affaires approuvés Créer un portefeuille spécifique pour la gestion des fonds du projet ; Renforcer l’appui conseil en gestion aux micro-entreprises pour la gestion ; Faire le nettoyage des portefeuilles ; Faire le point sur la situation des fonds au 31 décembre 2012 ; Contribuer à l’élaboration des plans d’affaires pour les micro-entreprises viables et vulnérables ; Contribuer à la réalisation d’une nouvelle étude sur les créneaux porteurs. 31