panorama des solutions mixtes de maintien de berges et talus

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panorama des solutions mixtes de maintien de berges et talus
13. PANORAMA DES SOLUTIONS MIXTES DE MAINTIEN DE BERGES ET
TALUS
Bien que le présent guide soit consacré aux techniques douces d’aménagement de berges,
majoritairement issues du génie végétal, celui-ci n’est techniquement utilisable que dans
certaines limites de contraintes exercées sur la berge.
Ainsi pour des berges et talus en pente raide (supérieure ou égale à 1/1), ou soumises à
d’importantes vitesses d’écoulement, les techniques végétales 100 % naturelles ne sont plus
adaptées et ce serait une erreur technique importante que de vouloir les utiliser.
Cependant, dans un souci de développement durable, d’impact sur le milieu, d’efficacité mais
aussi de coût, il est important de choisir dans ce cas les solutions les plus respectueuses de
l’environnement et les mieux adaptées aux contraintes du site.
Dans ce type de cas, l’une des solutions les plus efficaces est une couverture totale du talus
par un géomat ou une géogrille tridimensionnelle, éventuellement végétalisée. Ce type de
solution composé de trois grilles synthétiques peut intégrer un remplissage naturel en fibres
de coco (type NAG C350 par exemple) ou en polypropylène (type NAG P550).
Il existe de nombreuses solutions de contrôle de l’érosion ayant des caractéristiques et des
domaines d’application plus ou moins différents.
Protections dégradables (Bionattes, Eromats, Mulchmats …) :
Protections dégradables ( Géomats, géogrilles tridimensionnelles …):
Tableau n° 16 : Description de quelques produits de lutte contre l’érosion de berges et talus
168
Les Géomats ou géogrilles tridimensionnelles :
Pour rappel, les problèmes liés à l’érosion (voir par ailleurs chap.2 « L’érosion des berges»)
sont :
•
Au niveau des bassins versants :
-
•
Localement :
-
•
arrachage et migration des matériaux,
sédimentation et colmatage des lacs et cours d’eau,
augmentation de la turbidité des cours d’eau,
détérioration des habitats piscicoles et d’autres espèces aquatiques.
érosion de la couverture superficielle des sols,
coûts liés à la réhabilitation des sites.
Qu’apportent les tapis anti-érosifs ?
-
les couvertures assurent une protection contre l’érosion en favorisant le
développement de la végétation,
ils réduisent la vitesse et le volume des écoulements superficiels en favorisant
l’infiltration de l’eau dans les sols,
ils évitent l’effet « splash » (énergie cinétique des gouttes d’eau), qui
désolidarise les particules de sol,
ils diminuent la désagrégation du sol et le transport solide.
L’éventuelle structure organique permet de faciliter le développement de la végétation :
- absorption et rétention de l’humidité,
- régulation de la température du sol (différence jour/nuit),
- support physique des jeunes plants.
La structure permanente tridimensionnelle protège le support et arme le système des racines.
Figure n° 197 : Phases de végétalisation d’un géomat intégrant une fibre de coco type NAG
C350
Les tapis anti-érosifs non biodégradables assurent aux secteurs à forte vitesse
d’écoulement un revêtement durable. Ces installations peuvent se substituer dans de
nombreux endroits à des matériaux coûteux. Il devient également possible d’aménager des
pelouses là où il ne serait peut-être question que de béton ou de blocs rocheux.
169
Figures n° 198 a et b : Performances des principaux produits existants sur le marché
On peut noter que ces couvertures peuvent remplacer jusqu’à 91 cm d’enrochements.
D’un point de vue pratique, ce type de solution présente également l’immense avantage
d’être très simple d’installation (conditionnement en rouleaux de quelques centimètres
d’épaisseur à peine).
Un engazonnement de la berge que l’on aura d’abord préparée est effectué. On pose ensuite
les tapis anti-érosifs. Il est important de fixer les tapis conformément aux indications du
fournisseur. La société North American Green propose un logiciel permettant l’évaluation des
talus menacés par l’érosion.
Gabions boîtes :
Il existe principalement deux types de gabions dont la structure et la mise en place ne sont
pas les mêmes. Ces deux formes de structures sont végétalisables de la même manière.
Les gabions en grillage métallique double torsion :
Gabions boîtes et semelles sont des structures métalliques parallélépipédiques fabriquées en
grillage métallique à maille hexagonale double torsion type 60 x 80, 80 x 100 et 100 x 120 et
compartimentées à partir d’une longueur de 2.00 m, tous les mètres par des cloisons
appelées diaphragmes. Le couvercle fait partie de la cage. Tous les bords des éléments sont
renforcés par des fils de plus gros diamètre que le grillage. Les gabions sont livrés pliés, en
fardeaux de l’ordre de 500 à 700 kg et d’environ 2.3 x 1.5 x 0.5 m.
•
Installation :
Préparation du site : Prévoir pour le premier rang d’éléments, une assise horizontale
compactée ou en grave ciment.
Dépliage de la cage : Sur une surface plane et dure, relever la face avant, les côtés puis la
face arrière et les attacher ensemble au moyen des extrémités des barrettes puis à mihauteur avec une agrafe ou une attache en fil. Faire la même chose avec les diaphragmes et
les ligaturer aux faces avant et arrière. La ligature peut être faite avec du fil diamètre 2.4 mm
170
(ayant les mêmes caractéristiques que le fil des mailles) ou par agrafage pneumatique avec
des agrafes de 45x24x3 mm en Galfan® ou inox qui améliorent considérablement rendement
et qualité.
Mise en place des cages : Une fois plusieurs cages montées, les transporter à leur place
définitive et les assembler entre elles (bien solidariser les gabions entre eux sur toutes les
arêtes communes). Aligner les cages. Pour améliorer l’aspect de l’ouvrage, fixer
provisoirement sur l’arête supérieure du parement vu un fer à béton de 10 ou 14 mm ou de
préférence mettre des cadres de guidage (coffrage provisoire) au niveau du parement vu et
recouvrant plusieurs éléments. Prendre soin de bien plaquer le grillage contre les cadres de
guidage.
Remplissage des cages : Le remplissage se fait à la pelle mécanique en prenant soin de
garder la dernière cellule vide afin de faciliter la ligature de la cage suivante. Pour avoir un
parement plus soigné et éviter les déformations, procéder à l’arrangement manuel du
parement vu. Utiliser des matériaux non gélifs et non friables de forme homogène, d’une
granulométrie de 80 à 250 mm pour la maille de 60 et 100 à 250 mm pour les mailles de
80x100 et 100x120. Les gabions de 0.5 m sont remplis en deux couches alors que les cages
de 1 m sont remplies en trois couches égales avec interposition de tirants reliant la face vue à
la face opposée. Ces tirants seront espacés, horizontalement de 0.3 à 0.4 m. Prévoir 4
tirants/m² de parement (tirants préfabriqués ou avec le fil de ligature). Vérifier le bon
remplissage de toutes les cellules, tout particulièrement dans les coins. Le compactage n’est
pas nécessaire.
Fermeture des gabions : Disposer alors les couvercles et les fixer solidement aux bases
(côtés et diaphragmes). Pour avoir un ouvrage monolithique, nous recommandons d’englober
les bases et les couvercles contigus. Fixation tous les 8 à 12 cm en englobant les côtés et
couvercles. Utiliser des agrafes Galfan® pour les grillages Galfan® ou galvanisées et inox
pour les structures plastifiées.
Les ouvrages en gabions ne nécessitent pas de fondations particulières. L’interposition d’un
géotextile sous les gabions ou à l’arrière de l’ouvrage permet d’éviter la migration des fines
au travers de celui-ci.
Gabions boîtes en panneaux électrosoudés :
La cage est fabriquée à partir de
panneaux
soudés
avec
des
dimensions de maille de 100x50,
75x75 et 100x100 mm. L’ouvrage est
compartimenté verticalement tous les
mètres
par
des
panneaux
perpendiculaires au parement. Tous
les panneaux sont assemblés entre
eux par agrafes métalliques ou par
des spirales préfabriquées. On évite
ainsi le doublage inutile des côtés
ainsi que des couvercles par les
panneaux de bases. Le remplissage
est plus rapide et le résultat est
beaucoup plus esthétique et soigné.
Figure n° 199 : création d’un seuil sur le torrent Yse
(Hautes-Pyrénées, France)
171
Les gabions/panneaux sont livrés en fardeaux de l’ordre de 350 à 700 kg. Les dimensions
sont en fonction des panneaux mais ils restent facilement manutentionables. La longueur des
panneaux va de 1 à 2 m et 1 m pour la largeur (Dimensions nominales puisque multiples de
mailles). Les tirants/distanceurs ont un diamètre de 5 mm. Grâce à des revêtements
appropriés, ils peuvent être employés même dans le cas d’eaux particulièrement polluées ou
agressives.
•
Installation :
Préparation du site : Prévoir pour le premier rang d’éléments une assise horizontale
compactée ou en grave ciment.
Mise en place du premier rang de cages : Disposer à leur place définitive, à plat, les
panneaux correspondants au fond (ou base) du premier rang des gabions. Pour faciliter
l’agrafage, prévoir les fils longitudinaux par-dessus. Disposer les panneaux arrières (hauteur
jusqu'
à 1.50 m) ainsi que les diaphragmes (de même hauteur) et les fixer aux panneaux de
base et entre eux (avec une agrafe tous les 8 à 12 cm ou par spirales préfabriquées).
Disposer et agrafer les premiers panneaux de la face vue. Pour une mise en œuvre plus
facile, plus rapide et un parement encore plus soigné, nous conseillons d’utiliser des
panneaux de la moitié de la hauteur du rang considéré (soit 0.50 à 0.75 m) et en disposant
les fils verticaux à l’extérieur. Pour améliorer la rectitude de l’ouvrage et l’aspect du parement,
fixer provisoirement sur l’arête supérieure du parement vu, un fer à béton de diamètre 10 ou
14 mm ou de préférence mettre des cornières de guidage au niveau du parement vu et
recouvrant plusieurs éléments.
Remplissage des cages : Le remplissage des
cellules s’effectue avec les matériaux pierreux
(galets ou pierres de carrière) homogènes, non
gélifs, non évolutif avec la plus haute densité et
avec une granulométrie de 80 à 200 mm pour la
maille 75 x 75 mm et 100 à 250 mm pour la
maille 100 x 100 mm (Il faut veiller à ce que les
pierres ne puissent passer au travers des
mailles). L’approvisionnement des matériaux se
fait mécaniquement par couches de 35 à 50 cm
mais, pour avoir un parement plus soigné,
procéder à l’arrangement manuel du parement
vu et des angles. Prévoir 4 tirants/m2 de
parement.
Figure n° 200 : Construction des cages, Parc
de la Tête d’Or, Lyon (France)
Fermeture des cages pleines : Mettre en place
les couvercles (fils transversaux par dessus) sur
les cellules remplies et arasées. Fixer à l’aide de
l’agrafeuse pneumatique (à raison d’une agrafe
tous les 10 à 15 cm) en englobant côtés et
couvercles des cages contiguës. Fixer le
couvercle sur le haut des diaphragmes. (Utiliser
des agrafes Galfan® pour les éléments Galfan®
et des agrafes inox pour les structures
plastifiées. Considérer 60 agrafes/m3).
172
Figure n° 201 : Remplissage des gabions,
réalisation facile de courbes et sinusoïdes,
Parc de la Tête d’Or, Lyon (France)
Création d’un étage supérieur : On utilisera les couvercles de l’étage inférieur comme fond
pour l’étage situé au-dessus en reprenant le schéma de montage décrit ci-dessus.
•
Évaluation pratique :
La plus grande rigidité des panneaux et la possibilité d’utiliser des petites mailles permet
d’utiliser des petits matériaux de remplissage (déchets de carrière ou galets pris dans la
rivière). Cette solution est plus économique, beaucoup plus fiable et modulable.
•
Plantation :
La végétalisation de ce type d’ouvrage est réalisable à l’aide de géonattes pré-végétalisées
que l’on fixe sur le couvercle grillagé au moyen des mêmes agrafes que l’on utilise pour
ériger la structure des gabions. Il est également possible d’installer un grillage par-dessus les
géonattes pour limiter l’impact du batillage sur les fixations de celles-ci. Il est également
possible de végétaliser les gabions avec des fascines coco pré-végétalisées. Celles-ci seront
attachées soit au-dessus des gabions soit contre le parement de ceux-ci au moyen de fils de
fer ou de corde.
•
Période d’installation :
Les gabions peuvent être mis en place toute l’année, tout comme la mise en place des
géonattes.
•
Coûts :
Pour la solution en gabions double torsion il faut compter environ 200 euros du mètre cube.
Pour la solution en gabions électrosoudés deux types remplissages sont envisageables, le
premier en vrac pour lequel il faut compter 130 euros du mètre cube et pour le deuxième
avec un appareillage à la main de la face vue il faut compter 180 euros* le mètre cube.
•
Entretien :
En cas de charriage très important prévoir une protection en bois pour les parties soumises à
l’abrasion sinon les gabions ne nécessitent aucun entretien.
Gabions matelas (végétalisés) :
Les gabions matelas (parallélépipèdes de grande surface et de faible épaisseur), et plus
précisément les gabions matelas végétalisés, sont une alternative aux enrochements. Les
matériaux de remplissage ont un granulométrie comprise entre 60 et 150 mm.
Comparativement aux enrochements traditionnels, et pour une efficacité équivalente, on
réduit l’épaisseur de 2 à 3.
Les gabions matelas végétalisés sont par contre des structures déjà toutes prêtes (taille
standard 2 x 3 m) dont les interstices ont été remplis de petites pierres volcaniques. Chaque
cage est recouverte par la végétation et un couvercle métallique ou synthétique très solide.
* prix en vigueur en mai 2008.
173
•
Installation :
En termes d’aménagement, les gabions végétalisés sont une combinaison de gabions
traditionnels (remplis de pierre) et de géonattes pré-végétalisées.
Le gabion matelas est mis en place au cours de plusieurs étapes de travail :
Un géotextile de séparation ou de filtration est au
préalable tout d’abord posé sur la berge nivelée.
Les cages ou casiers de gabion sont posés, les
parois latérales et les traverses relevées et
assemblées en une structure multicellulaire
ouverte. On effectue ensuite le remplissage de la
structure avec les pierres prévues.
Pour que les gabions puissent être végétalisés, on
remplit les cavités entre les pierres de terre,
pouzzolane ou gravillons, afin d’offrir un meilleur
espace de développement pour les racines des
plantes. La pouzzolane accroît la rétention d’eau.
Figure n° 202 : Gabions matelas remplis de
pierres
On pose ensuite les géonattes végétalisées sur les gabions ainsi préparés. La dernière étape
du processus consiste à fermer les gabions matelas à l’aide d’un couvercle en grille
métallique ajourée.
Figures n° 203 a
et b : Colmatage
des vides par
remplissage de
terre, et pose des
géonattes
végétalisées
•
Période d’installation :
Toute l’année.
•
Coûts :
Le coût des gabions dépend des dimensions, de l’épaisseur, de l’inclinaison de la berge et de
la qualité du grillage (diamètre des fils, ouverture des mailles, revêtements). Pour la structure
174
formant un gabion d’une épaisseur de 21 ou 23 cm, il faut compter environ 10 /m2*. Il faut
ajouter à cela les coûts du géotextile en sous-face, des pierres et de la main d’œuvre
(environ 30 à 40 *). Les coûts d’un caisson déjà tout prêt s‘élèvent à environ 40 à 45 /m2*.
Pour la végétalisation à l’aide d’une géonatte végétalisée, 22 /m2* supplémentaires sont à
prévoir.
•
Évaluation pratique :
Les gabions nécessitent 2 à 3 fois moins de volume de pierres que les enrochements pour
une efficacité équivalente. Pour conserver la section d’écoulement, on évite ainsi de gros
terrassements et les nuisances du transport. Les gabions étant végétalisés, leur action au
niveau écologique est plus importante (les échanges entre les organismes aquatiques et
terrestres sont, par exemple, possibles).
Cela revêt notamment une importance considérable dans les zones densément peuplées ou
les secteurs écologiquement sensibles (ou passages à faune).
En outre les matériaux de remplissage seront dans la plupart des cas pris sur place ou si cela
n’est pas possible, ils peuvent y être acheminés. Il existe une alternative à ce type de pose
qui consiste à utiliser des gabions déjà remplis et végétalisés en aqua-pépinière.
Figures n° 204 : (Haut) Remplissage des
gabions matelas in-situ et pose de
géonattes végétalisées, canal de Roubaix ,
Nord (France)
(Gauche) Gabions matelas végétalisés en
aqua-pépinière
Figure n° 205 : Gabions sacs pré-remplis
* prix en vigueur en mai 2008.
175
•
Entretien :
Les mesures d’entretien se limitent à un éventuel arrosage lors de la phase de croissance
des hélophytes.
Gabions sacs :
Les gabions sacs (poches remplies de pierre) peuvent être synthétiques ou en grillage
métallique. Ils sont disponibles en différentes longueurs (1, 2 et 3 m) et différents diamètres
(0,3 à 0,9 m). Les poches ou chaussettes en grille synthétique sont employées là où des
forces tractrices élevées réduisent l’efficacité des aménagements traditionnels de bio
ingénierie. Les gabions sacs sont souvent présentés comme une alternative aux
enrochements. Comparativement à ces derniers, les gabions sacs disposent d’une efficacité
équivalente en utilisant des quantités moindres de pierres ainsi que des matériaux de plus
petite taille, voire des déchets de carrières.
•
Installation :
La fixation des gabions sacs à l’aide de pieux n’est recommandée que pour des berges
soumises à de très fortes sollicitations. En général, le propre poids des gabions suffit. Ils
peuvent aussi être reliés les uns aux autres.
Lors de l’installation, il est nécessaire d’employer des matériaux appropriés, tels que des
nappes filtrantes ou des géotextiles synthétiques afin de prévenir tout affouillement par
devant ou derrière (aspiration de fines à travers).
Le poids des gabions sacs peut être considéré
comme une limite notamment pour leur mise en
œuvre (100 kg/m pour un diamètre de 30 cm,
130 kg/m pour un diamètre de 40 cm). Il est
donc nécessaire de rendre le chantier
accessible aux engins appropriés (chargeuses,
excavatrices, pelles mécaniques).
Figure n° 206 : Mise en place de gabions sacs en
pied de berge
•
Période d’installation :
Les gabions sacs peuvent être mis en place tout au long de l’année.
•
Coûts :
Le coût, installation comprise, s’élève à environ 25-30 /ml* (0,3 m de diamètre).
•
Évaluation pratique :
Les gabions sacs sont des éléments d’aménagement très flexibles pouvant être rendus
monolithiques avec lesquels il est possible de stabiliser de manière sûre et rapide des berges
très sollicitées.
D’une efficacité équivalente, ils nécessitent globalement moins de matière première et moins
d’espace pour le transport que les enrochements.
* prix en vigueur en mai 2008
176
•
Indications :
Les gabions sacs offrent également des
interstices représentant un espace écologique
important. Enfin, ils peuvent être durablement
végétalisés en fonction du site. Dans la mesure
où les gabions sacs sont aménagés dans des
zones moyennement sollicitées et que le niveau
de l’eau ne varie que rarement, il est possible d’y
planter des mini-mottes 5 x 6 cm ou 6 x 12 cm.
Les gabions sacs se combinent très bien avec les
hélophytes.
Ainsi,
les
berges
et
leur
environnement proche sont très rapidement
colonisés par les racines et végétalisés.
Figure n° 207 : Gabions sacs en pied de berge
et végétalisation de celle-ci
Géoalveolaire (Géocel) en géotextile non tissé :
Ce tapis tridimensionnel cellulaire est
fabriqué à partir d'
une bande géotextile
permettant de réaliser des cellules
rhomboïdes
par
collage
haute
performance. Les alvéoles peuvent avoir
une profondeur de 10,15 ou 20 cm et
une largeur de 25, 35 ou 45 cm. Les
panneaux déployés présentent une
longueur L de 10 m et une largeur X de 7
m (valeur indicative variable selon ratio
de déploiement L/X) soit (70 m²), livrés
pliés. Le tapis flexible se déplie
facilement, n’est pas cassant et n’a pas
de mémoire de forme. Ce type de
structure est idéal pour le confinement
de couches de terre ou de matériaux
Figure n° 208 : Géoalvéolaire avec remplissage de
granulaires et permet la plantation
terre
d'
arbres et d’arbustes ou la création de
zones d'
écoulement en matériaux granulaires.
•
Installation :
Préparation de la zone à traiter : Le talus sera préalablement profilé, nettoyé, nivelé et
aplani. La végétation herbacée et toutes aspérités seront supprimées de façon à permettre
un placage optimal du tapis géoalvéolaire sur le support. En cas de remblai, ce dernier sera
suffisamment compacté et stable.
Fixation de la structure : Les nappes seront ancrées en crête de talus dans une tranchée
de 50 cm de profondeur et d'
une largeur équivalente à deux alvéoles. Remblayer et
compacter soigneusement la tranchée. Si possible prévoir un retour en pied de talus de 2
alvéoles.
En zone courante (rampant) on disposera en haut des cellules des piquets d’ancrages (type,
densité et emplacement indiqués par nos soins).
177
Les cellules situées en périphérie des panneaux alvéolaires (en rampant, en tête et en pied
de talus) seront toutes munies d'
ancrage. Ce dispositif permet d'
assurer une bonne
géométrie du panneau déployé.
En fonction de l’application, de la pente et de la longueur du rampant, la nature et la densité
des fixations seront adaptées. Ainsi, pour les sols cohésifs et caillouteux on préférera des
cavaliers métalliques, alors que pour les sols peu cohérents on retiendra les piquets bois de
30 à 50 cm ou des cavaliers en fer à béton de 6 ou 8 mm de diamètre.
Remplissage de la structure :
On procédera au remplissage en commençant
par le retour en tête de talus, puis par le pied,
en remontant progressivement vers le haut de
la pente. Remplir les cellules avec des
matériaux homogènes sans trop dépasser au
dessus des cloisons des alvéoles (5 à 8 cm
suivant le foisonnement du matériau de
remplissage). Veiller à ce que chaque cellule
soit correctement remplie et que le remplissage
soit régulier d'
une cellule à l'
autre.
•
Figure n° 209 : Remplissage par des matériaux
terreux
Plantation :
Permet la plantation d'
arbres et d’arbustes ou la création de zones d'
écoulement en
matériaux granulaires.
Rajouter, si besoin, amendements et semences appropriés (à définir avec le maître
d’ouvrage).
•
Période d’installation :
L’installation de ce type de produit peut être effectué toute l’année.
•
Coûts :
Le coût de ce type de produit se situe entre 3,50 et 7* euros le m² hors pose et matériaux de
remplissage.
•
Évaluation pratique :
C’est l’outil idéal pour le maintien de terre sur talus ou berges et la réalisation de merlons en
sols pris in situ. On peut utiliser cette solution seule comme protection anti-érosive, mais il est
également possible de coupler ces géoalvéoles avec des bionattes, des géotextiles
organiques ou des géomats tridimensionnels.
•
Entretien :
L’entretien de ce type d’aménagement se limite à l’entretien de la végétation qui lui est
associée.
* prix en vigueur en mai 2008
178
L’ensemencement :
Il existe aujourd’hui diverses techniques d’ensemencement, celles-ci divergeant notamment
dans les moyens de dispersion des graines.
Parmi les plus employées, on distingue trois techniques qui sont : l’ensemencement à sec,
l’ensemencement hydraulique (hydroseeding) et l’épandage de fleurs de foin.
Ce mode de revégétalisation permet d’aboutir à une stabilisation de surface de la berge
traitée, mais ne permet pas à elle seule de protéger une berge fragilisée, c’est pourquoi cette
méthode est souvent associée à d’autres techniques et ne devient alors qu’un recours
temporaire. On peut noter par exemple son utilisation possible en prévention pendant la
période précédant le rejet d’une couche de branches de saules. Dans tous les cas la
protection ne sera effective qu’après germination et développement de la végétation
(graminées).
•
Installation :
L’ensemencement se réalise sur une surface dépourvue de végétation.
La technique employée dépend du mode de dissémination des graines choisi. On traitera ici
la méthode de l’ensemencement hydraulique.
Dans ce cas, l’eau, vecteur de la dégradation du milieu, devient actrice de sa réfection en
constituant le support permettant la dissémination d’un mélange comportant les graines.
Il est possible d’appliquer des éléments d’amélioration du sol (amendements), du mulch et
des produits adhésifs naturels (colloïdes), mélangés ou pris séparément.
Les semences devront être de provenance reconnue (selon les normes USPR /VSS) ou
mélange spécial (20 à 30 g /m2 jusqu’à 50 g/m2).
Quelques exemples de mélange de graines :
• Le mélange type 1 : « Bas de berge » est composé notamment de Ray grass anglais,
Fétuques, Pâturin, Agrostide, Lotier et Luzerne. Mélange adapté aux zones humides ; il
convient très bien en berges humides et supporte l’immersion provisoire.
• Le mélange type 2 : « Berge supérieure » est composé notamment de Ray grass anglais,
Fétuques, Pâturin, Trèfles, Pimprenelle, Plantain, Lotier et Achillée. Mélange adapté aux
zones continentales ; il a un fort pouvoir de fixation des sols et une forte tolérance au manque
de lumière.
• Le mélange type 3 : « Talus » est composé notamment de Ray grass anglais, Fétuques,
Dactyle, Lotier, Plantain, Sainfoin et Achillée. Mélange adapté aux zones sèches ; il a un fort
pouvoir de fixation des sols et une très haute résistance à la sécheresse.
Le mélange est alors projeté sur des surfaces sans humus. Pour cela cette méthode
nécessite des moyens tels qu’une citerne comportant un malaxeur et une pompe à matières
denses qui doivent être installés sur un véhicule tracteur de type camion ou pouvant être
tractés sur une remorque.
Il est également possible de compléter le mélange avec des substances spéciales formant de
l’humus comme la tourbe, les déchets de ricin, la cellulose, etc.
179
•
Période d’installation :
La période d’utilisation de cette technique impose des conditions météorologiques
relativement clémentes permettant de semer le mélange.
•
Coûts :
Ils sont très variables (0.2 jusqu'
à 1 euro*) et dépendent en partie du mélange de graines
choisi, de la présence ou non d’amendements, de la surface à traiter et des conditions
d’accès au chantier.
•
Évaluation pratique :
Cette méthode permet de végétaliser rapidement des zones où le substrat n’est pas présent
en quantité nécessaire à un développement rapide, ou l’accès est difficile comme des berges
très pentues voire quasi verticales.
Cette technique se révèle être très efficace en termes de mise en place car une seule
machine permet le traitement de 10 000 à 20 000 m2 / jour, cet intervalle s’expliquant par
divers facteurs à prendre en compte comme l’accès à la zone, la proximité d’un point d’eau
pour remplir la cuve et la puissance de la pompe qui permet la projection du mélange.
•
Indications :
L’utilisation de cette technique permet de limiter l’érosion superficielle du sol, mais se révèle
inefficace face à la déstabilisation des berges.
Protection à l’aide de treillis soudés tridimensionnels :
Comme nous l’avons déjà évoqué précédemment, il existe de nombreuses solutions
permettant de lutter contre l’érosion de talus, comme par exemple les géomats de types NAG
C350 ou P550. Cependant, dans certains cas de pentes encore plus abruptes, la lutte contre
l’érosion n’est possible que par utilisation de techniques utilisant des panneaux métalliques.
Dès lors, on peut évoquer un autre type de solution permettant de lutter contre l’érosion des
talus, notamment en bordure de cours d’eau, et adapté à ces pentes plus raides.
Le système KRISMER a été installé en 1987 pour protéger une zone sur les berges du lac
de retenue de la centrale hydro-électrique de Kaunertal au Tyrol (Autriche).
Forts de cette référence, de nouveaux projets ont vu le jour pour la protection de berges à
proximité de centrales hydro-électriques notamment en Suisse.
Petit à petit, une nouvelle méthode à été développée pour utiliser ce système dans le cas où
les autres techniques telles que le riprap, le grillage hexagonal en combinaison avec 2 cm de
grille géosynthétique tridimensionnelle (type NAG C350 ou similaire) ou encore les gabions
matelas ne seraient pas adaptés.
Les principales caractéristiques de ce système installé en protection de pentes ou de berges
sont :
-
Préparation de la zone à traiter
Installation d’une membrane géotextile afin d’éviter l’érosion des fines
* prix en vigueur en mai 2008
180
-
Mise en place des panneaux (épaisseur des panneaux : 8 cm) sur les berges au
dessus du géotextile
Fixation des panneaux tridimensionnels avec les clous en T et si nécessaire des
ancrages de confortement
Remplissage complet des panneaux avec des gravats adéquats (granulométrie 30/60
mm) avec un dosage de 6 à 7 m3 pour 100 m²
Fermeture des panneaux tridimensionnels à l’aide d’un grillage qui sera fixé sur la
partie supérieure des panneaux (taille de la maille : max. 50 x 70 mm ; préconisé : 40 x
40 mm)
Végétalisation des panneaux installés au-dessus du niveau de l’eau.
Figures n° 210 : Mise en place du
système KRISMER
 et chantier
terminé, Livigno (Italie)
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Principe de fonctionnement :
Le géotextile, positionné directement sur la berge permet d’éviter l’érosion des fines sous les
panneaux du système KRISMER. L’utilisation de clous en T permet à la fois de stabiliser la
berge et de maintenir les panneaux tridimensionnels sur celle-ci. La construction particulière
des panneaux tridimensionnels permet de maintenir les gravats présents dans ces panneaux
et les empêche d’être emportés en cas de forts courants et/ou rapide montée des eaux.
Des tests grandeur nature ont été réalisés pour démontrer la bonne performance du produit
dans une situation de forte érosion hydraulique. Ce système a été testé et comparé à une
pente témoin sans aucun matériel installé, ainsi qu’à la géogrille tridimensionnelle synthétique
telle que ENKAMAT et MACMAT.
Durant ces tests les différents systèmes installés devaient supporter une résistance au
cisaillement de 300 N/m² et le système KRISMER a été testé à 600 N/m².
Il est donc évident que dans certains cas, ce système peut remplacer le rip-rap (ou
enrochement), les matériels géosynthétiques tels que l’ENKAMAT ou le MACMAT, la fibre
coco ou encore les gabions matelas.
Les principaux avantages de ce système sont :
-
Facilité d’installation
Matériaux légers ne nécessitant pas de gros matériel de T. P.
Installation rapide
3 couches de protection en 1 : géotextile + système rempli d’agrégats + grillage de
protection
Respect de l’environnement avec une intégration parfaite dans le paysage.
Figures n° 211 : Autre exemple de chantier réalisé avec ce système, Branzoll (Italie)
A ce stade, il est important de rappeler (voir figure n° 22) que, lorsque les contraintes du site
le permettent, il est préférable d’utiliser des techniques plus « douces » type géotextile coco,
géonattes pré-végétalisées ou même géomat intégrant des fibres de coco (type NAG C350),
sans quoi une erreur déontologique serait commise.
A l’inverse, si les contraintes exercées sur le site sont trop importantes pour utiliser des
techniques végétales, ce serait commettre une erreur technique que d’utiliser ces solutions
au lieu des solutions du type système KRISMER, géomat P550 ou gabions matelas.
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