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CASEY
Dossier de Presse - 2010
Extrait de "Libérez la Bête"
"Sa pensée est bestiale, sa colère officielle
Vous la reconnaîtrez, son pelage est spécial
Libérez la bête, effacez sa dette [...]
Elle n’a pas d’autre tort que d’avoir une autre tête"
SOMMAIRE
Biographie ........................................................................................................................................... 3
Presse Nationale ............................................................................................................................... 7
Presse Locale ................................................................................................................................... 39
Presse Spécialisée ......................................................................................................................... 47
Internet ............................................................................................................................................. 54
Tournée 2011 ...............................................................................................................................151
Tournée 2010 en SOLO ..............................................................................................................152
Tournée 2009 ...............................................................................................................................153
"C’est au compte goutte que Casey distille ses rimes et ses apparitions, la rendant
insaisissable mais conférant à ses papiers et à ses prestations scéniques une grande valeur. .
Sa voix reconnaissable d’entre toutes ne s’encombre pas de gimmick ou d’artifice pour faire
passer ses messages. Son flow, incisif et fluide, lui a permis de s’émanciper de la case
réductrice du rap féminin. Son écriture, riche, précise, tranchante…. révèle une
personnalité cultivée et intransigeante. Casey n’est pas là pour faire de la figuration, son rap
est ancré de plein pied dans la réalité. Entre le gangstérisme exacerbé et le rap docile écrit en
captivité, elle propose une alternative ; élever le débat avec un rap contestataire qui renvoie
sans cesse la France à ses responsabilités et ses manquements."
(Source l'Huma : http://www.humanite.fr/fete-article.html?id_article=876914)
Dossier de Presse CASEY
Dossier de presse réalisé par Ladilafé Productions
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Biographie
On sait qu'à chaque nouvelle apparition de Casey, des oreilles s'ouvrent et d'autres sifflent,
des bouches se ferment et d'autres se délient. C'est une saine conséquence de la loi naturelle
de cette œuvre humaine qu'est le hip-hop, celle qui veut que les artistes majeurs de ce courant
musical constamment caricaturé par des médias petits-bourgeois marquent au fer rouge
plusieurs générations d'auditeurs quand les pleurnichards de service, les gangsters gonflables
ou les rebelles de salons encombrent brièvement les poubelles de nos mémoires. Et comme le
bon hip-hop est forcément subversif, brut de décoffrage avec une attention toute particulière
pour l'impact des mots, on peut le consommer ad vitam aeternam, sans qu'aucune lassitude ne
naisse avec les années.
Chez Casey, l'addiction pour le hip-hop est apparue à la fin de son calvaire à Rouen. Grâce à
son cousin et les cassettes audio sur lesquelles il enregistrait le fameux Deenastyle de Radio
Nova, elle découvre l'armada américaine de la fin des années 80 et les premiers balbutiements
du rap en français. Le déclic est immédiat et un déménagement en région parisienne finit de
mettre le feu aux poudres de sa créativité. L'écriture, le rap deviennent indissociables de sa vie
et des moyens d'expression adéquats pour faire jaillir toute la rancœur qu'elle éprouve à
l'encontre d'une société fondamentalement inégalitaire et capable des pires atrocités et
entorses à ses propres lois pour maintenir la domination des puissants.
La verve contestataire de Casey rencontre le grand public dès 1997 avec la compilation "L
432" sur laquelle elle offre un titre solo fondateur et une combinaison également remarquée
avec Polo et Ékoué (La Rumeur). La fronde hip-hop est officiellement lancée dans un univers
de plus en plus récupéré par l'argent et les multinationales mais qui ricoche sans conséquence
sur le blindage de celle qui est déjà le fer de lance en France du rap sans concession. Déjà, ses
connexions (en dents de scie) avec le label Dooeen' Damage, ou avec les membres de La
Rumeur lui offrent un cadre structurant et stimulant pour marquer les esprits ramollis par le
déferlement du rap consensuel. Les apparitions et collaborations se succèdent (Les Nubians,
Less' Du Neuf, La Clinique…), d'ailleurs presque toutes disponibles depuis peu sur la mixtape "Hostile Au Stylo", mais toujours pas d'album en vue. En 2001, avec le collectif Anfalsh
dont elle est membre cofondatrice, déboule le premier volume des contondantes compilations
"Que D'La Haine" qui finit de certifier le refus de toute compromission dans son hip-hop.
Humble mais férocement jusqu'au-boutiste, Casey dézingue preuves à l'appui le colonialisme
et le racisme mal digérés des institutions françaises et de ses hauts fonctionnaires, la misère
crasse dans laquelle on laisse macérer les quartiers populaires, toutes les inégalités
qu'entretient cyniquement le capitalisme pour tenir à sa merci une main d'œuvre docile mais
aussi la vacuité et la traîtrise de nombreux rappeurs hexagonaux totalement rentrés dans le
rang, passés du statut d'épouvantails crypto-bolcheviks à celui de bouffons de la cour.
Dossier de Presse CASEY
Cet état des lieux tragique aux quatre coins de la métropole et des D.O.M.-T.O.M., masqué
grossièrement par des médias aux ordres depuis des décennies, Casey ne l'a jamais accepté.
Spécial Homicide, son 1er groupe, portait évidemment dans sa substantifique moelle une envie
de rébellion. Et ce n'est donc pas une surprise si en 1995 sa première trace discographique, le
morceau "Ligne 2 Mire" avec Ator sur la compilation "L"Art D'Utiliser Son Savoir" de Desh,
laisse transparaître sans arrondi d'angle l'aversion de Casey pour l'ordre établi qui entretient
les souffrances du prolétariat de Fort-de-France (sa famille est originaire de la Martinique) à
l'Île-de-France.
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La saga Anfalsh enclenchée, la productivité studio de Casey est décuplée. Le nouveau
millénaire voit se développer une féconde scène contestataire qui rompt avec la routine que
les radios et télés se complaisent à programmer, vidant de tout sens et fragilisant durablement
la scène hip-hop hexagonale. En 2004 et 2005, nouvelles déflagrations insurrectionnelles en
compagnie d'Anfalsh avec les volumes 2 et 3 de la série "Que D'La Haine" qui sont les
derniers coups de semonce avant une véritable prise d'assaut médiatique de l'année 2006.
Alors que son public toujours plus nombreux se languissait de pouvoir mettre entre ses
oreilles le premier album de Casey, sortent coup sur coup un maxi ("Ennemi De L'Ordre"), un
CD récapitulatif additionné de 10 inédits ("Hostile Au Stylo") et le désormais classique
"Tragédie D'Une Trajectoire" dont les 12 morceaux corrosifs lui permettent d'accéder à une
large reconnaissance médiatique.
Avec un franc-parler de franc-tireur, une aisance littéraire de tribun, Casey y déploie une
radicalité de propos rarement entendue dans le troupeau de rappeurs qui tentent bon gré mal
gré de survivre à la déconfiture du marché du disque, mortelle pour beaucoup. De "Pas À
Vendre" à "Quand Les Banlieusards Sortent" en passant par "Ma Haine" ou "Mourir Con",
Casey confirme que rien ni personne, et surtout pas une multinationale du disque ou un
quelconque petit censeur, ne lui dictera ce qu'elle doit dire, ce qu'elle doit faire. Les rimes sont
cinglantes, le propos intransigeant, les attaques sur tous ceux qu'elle conchie subtiles mais
irrémédiablement fatales. Héry, Laloo ainsi que Soul G et le vétéran Stofkry accompagnent
magistralement et sobrement les idées noires de Casey. Et avec le poignant "Chez Moi" où
elle relate avec affection et colère retenue la passion que lui inspire La Martinique, son île
originelle meurtrie par les conséquences indélébiles de l'esclavagisme et d'une gestion inique
bricolée depuis Paris, elle élargit encore son audience aux quatre coins de la francophonie.
En 2010, après la réussite en 2009 de sa greffe au projet "L'Angle Mort" du groupe de rock
Zone Libre qui lui fait arpenter la France pour une tournée de plus de 70 dates, revoilà Casey
au front avec son 2e album solo : "Libérez La Bête". Cette fois intégralement produit par
Laloo et Héry et précédé du définitif single "Apprends À T'Taire", ce nouvel opus confirme
sans bémol possible l'intransigeance et l'exigence de l'une des plus intègres figures de la scène
hexagonale. Écoutez "Aux Ordres Du Maître" (avec Al de Matière Première), "Créature
Ratée", "Marié Aux Tours", "Sac De Sucre", "À La Gloire De Mon Glaire", "Primates Des
Caraïbes" (avec B.James et Prodige d'Anfalsh) ou n'importe lequel des six autres morceaux et
vous comprendrez instantanément l'acuité du titre "Libérez La Bête". Loin d'être apaisée par
la déliquescence et l'égoïsme débilitant de nos sociétés dites modernes, en attente impatiente
d'un monde meilleur qu'on nous confisque davantage jour après jour au nom du confort
d'inaccessibles actionnaires, Casey bondit une nouvelle fois à la gorge de ceux qui la
répugnent. La bête est lâchée, elle n'est pas prête à capituler !
Dossier de Presse CASEY
Yann CHERRUAULT
INTERNATIONAL HIP-HOP™
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Discographie :
* Un maxi intitulé Ennemi de l'Ordre
* Un street CD Hostile au stylo en forme de rétrospective sur onze ans de la carrière de
Casey. On y retrouve 64 titres dont 10 inédits
* Son premier album, Tragédie d'une trajectoire, sorti le 27 novembre 2006. L'album
comprend un duo avec Ekoué de La Rumeur, On ne présente plus la famille. Casey en profite
également pour rapper sur ses origines dans la chanson Chez moi.
Casey a travaillé avec le collectif Zone libre, un projet rock qui associe le guitariste de Noir
Désir Serge Teyssot-Gay, le guitariste de Yann Tiersen Marc Sens et le batteur de Sloy Cyril
Bilbeaud. Hamé de La Rumeur collabore également. L'album L'angle mort est sorti en 2009 et
il est suivi d'une tournée en France.
* 1995
Ligne2mire sur la mixtape L'Art d'Utiliser Son Savoir
* 1997
La parole est mienne sur la mixtape L 432
Freestyle sur la mixtape What's the flavor DJ Poska #25
* 1998
Tabou sur l'album Princesses Nubiennes de Les Nubians
* 1999
Avant que le silence nous dévore (avec Less du Neuf et MC Jean Gab'1) sur la bande
originale du film Trafic d'Influence
C'est quoi le dièse ? sur la mixtape Première Classe Vol.1
Quelqu'un (au côté de Trade Union) sur la mixtape Indigo version R'N'B.
en featuring sur la chanson de La Clinique Faites du bruit sur l'album Tout Saigne
* 2001
Que d'la Haine, Vol.1 (avec Anfalsh)
La valse des enragés sur l'album de Less Du Neuf, Le Temps d'une Vie et au côté d'Ekoué
J'élabore sur le maxi de Sheryo, Ghetto Trip - 1er EP.ZODE au côté de Prodige
Pur produit de la crise sur le maxi La Bande Originale au côté d'Acto
le refrain sur Les envieux présent sur le maxi La Bande Originale au côté de Sheryo
* 2002
Freestyle sur la mixtape de LIM, Violences Urbaines au côté de Sheryo, Navea et Prodige
* 2003
Premiers sur le rap sur le Live à Montreuil de La Rumeur, dernière chanson de l'album,
elle apparaît à 8min 10s.
* 2004
Que d'la Haine, Vol.2 (avec Anfalsh)
* 2005
Que d'la Haine, Vol.3 (avec Anfalsh)
Terroristes du rap sur la mixtape Neochrome Vol.3 au côté de Sheryo, Prodige et Navea
Reconnais le travail sur la mixtape Narcobeat 2 : Règlement de Compte au côté de La
Rumeur et de Al
1000 efforts sur la mixtape Juste Nous Vol.1 au côté de Bunzen
Y a-t-il... sur l'album de Bams, De Ce Monde... au côté d'Ekoué
Dossier de Presse CASEY
Apparitions
5
* 2006
Parité sur la mixtape Insurrection au côté de EXS
* 2007
Les bronzés font du rap [Remix] sur l'album de La Rumeur, Du Cœur à l'Outrage au côté
d'Al, Spécio, B. James et Prodige
On t'extermine sur la mixtape Industreet au côté de Dybo
Représailles Chapitre 1 (avec Anfalsh)
97 sur l'album Da Project au côté de Shaolin
* 2008
Mes peines et mon mal sur la compile FAT TAF 2 au côté de Ekoué
Du karcher au charter sur Nord Sud Est Ouest d'Ekoué au côté de B.James et Prodige
À la pointe de la technologie sur l'album de Lavage de Cervo
Ça fait mal quand même sur l'album High-tech & Primitif de AL au côté de Ekoué (La
Rumeur) et AL
Les plus courtes sont les meilleures dit-on… Pourtant, ce bon sens populaire est
manifestement absent de la partie immergée du rap français. Il suffit de jeter une oreille (pas
plus !) sur la bande FM, de s'arrêter sur les interviews que la presse spécialisée ose trop
souvent diffuser ou de farfouiller dans la jungle des clips balancés sur internet pour se rendre
compte que tout ou partie des morceaux et artistes francophones mis en avant sont navrants et
agissent, passée la puberté et les années collège de leurs auditeurs, comme un puissant
repoussoir.
Ce triste constat, responsable de la désaffection massive que connaît le rap depuis plusieurs
années et de sa perte quasi totale de subversion, CASEY et le collectif Anfalsh le font et le
diffusent haut et fort chaque fois qu'ils en ont la possibilité afin de tordre le coup à cette
tendance tenace et débilitante. Concerts, albums, mix-tapes, participation au projet rock Zone
Libre, tous les moyens nécessaires sont envisagés et longuement peaufinés afin de redonner
toute sa place à la rime contondante et au hip-hop ses lettres de noblesse.
Comme à chaque offensive toujours plus profonde et fédératrice de CASEY, de nombreuses
capitulations sont à enregistrer dans le camp des brigands catégorie baltringues, des bastions
de rappeurs d'opérette s'effondrent, des déroutes calamiteuses dans le camps des pseudos
MC's radicaux s'enchaînent. Agissant telle une rasade de Destop dans le siphon putride du rap
français, son franc-parler renvoie à leurs chères études tous les bourreaux de la langue
d'Aragon, tous les usurpateurs qui inondent les ondes de fades histoires de cœur, de colères
sans conséquence ou de petits arrangements avec leurs réalités.
Alors que "Libérez La Bête" prendra le chemin des bacs en janvier 2010, voici déjà le
retentissant "Apprends À T'Taire", accompagné d'un second titre extrait du 2nd album de
CASEY ainsi que d'une paire de classiques tirés de son 1er album ("Tragédie D'Une
Trajectoire") et d'une autre fraîchement puisée dans le projet Zone Libre. Un petit acompte en
quelque sorte, un avertissement sans frais pour ne prendre personne au dépourvu.
Yann CHERRUAULT
Dossier de Presse CASEY
Mini-Biographie :
6
Presse Nationale
Dossier de Presse CASEY
Libération ,Stéphanie Binet, 27/10/2009
7
Dossier de Presse CASEY
Longueur d'ondes, n°53, Fév/Avril 2010
8
Dossier de Presse CASEY
L'humanité, Ixchel Delaporte, 08/03/2010
9
Dossier de Presse CASEY
Music Info Hebdo n°514 Février 2010
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Dossier de Presse CASEY
So Foot n°74 Mars 2010
11
12
Dossier de Presse CASEY
13
Dossier de Presse CASEY
14
Dossier de Presse CASEY
15
Dossier de Presse CASEY
Dossier de Presse CASEY
Afriscope, n°15, Mars-Avril 2010
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Dossier de Presse CASEY
Envy n°08 Semaine du 1er au 7 avril 2010
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18
Dossier de Presse CASEY
19
Dossier de Presse CASEY
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Dossier de Presse CASEY
21
Dossier de Presse CASEY
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Dossier de Presse CASEY
Dossier de Presse CASEY
Les Inrockuptibles, N°749, du 5 au 12 avril 2010
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Dossier de Presse CASEY
(Une de l'édition)
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Paplar, 14/04/2010
Dossier de Presse CASEY
Le Monde, 13/04/2010, Véronique Mortaigne
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Dossier de Presse CASEY
Lylo n°306, 8 mai au 21 mai 2010
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Dossier de Presse CASEY
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Dossier de Presse CASEY
29
Dossier de Presse CASEY
Dossier de Presse CASEY
Tout est à Nous, n°10, Mai 2010
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31
Dossier de Presse CASEY
Dossier de Presse CASEY
Le Soir Belgique, 26/05/2010
32
Francofans, Juin/Juillet 2010
Dossier de Presse CASEY
TéléMoustique, Belgique, 26/05/2010
33
Magazine Leclerc Espace Culture, Notre Sélection du 09 juin au 3 juillet 2010
Dossier de Presse CASEY
Noise, n°16, Juin/Juillet 2010
34
Dossier de Presse CASEY
Respect Mag, Juillet-Sept 2010, N°26
35
36
Dossier de Presse CASEY
Dossier de Presse CASEY
Cosmic Hip Hop magazine Juillet 2010
37
Dossier de Presse CASEY
Abus Dangereux, n°114, Eté 2010
38
Le Petit bulletin, 10/02 au 16/02/2010, n°740
Dossier de Presse CASEY
Presse Locale
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Dossier de Presse CASEY
Pulsomatic, n°134, du 25 mars au 29 avril 2010
40
Dossier de Presse CASEY
S.L.R. n° 91, avril 2010
41
Dossier de Presse CASEY
Le Berry Républicain, 13/04/2010
42
Station Service Strasbourg, n°251, Mai-Juin 2010
Dossier de Presse CASEY
Le Magazine Rezonne N°18, Avril-Juin 2010
43
Dossier de Presse CASEY
Intramuros n°347, Mai 2010
44
Dossier de Presse CASEY
La Libre, 13/06/2010
45
Dossier de Presse CASEY
Festival Quartiers d'été, Ouest France, 17-18 Juillet 2010
46
Dossier de Presse CASEY
Presse Spécialisée
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Dossier de Presse CASEY
Dossier de Presse CASEY
Rap Mag, n°60, Mars 2010
49
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Dossier de Presse CASEY
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Dossier de Presse CASEY
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Dossier de Presse CASEY
Dossier de Presse CASEY
Magma n°6, Mars/Avril 2010
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Internet
ENNEMI DE L'ORDRE
Chronique par Greg | Publiée le 15/05/2006
Sortie : 28 mars 2006
Label : Anfalsh/Dooeen' Damage
http://www.abcdrduson.com/chroniques/chronique-621-casey-ennemi-de-l-ordre-.html
Faisons comme le disque : allons à l’essentiel. Les présentations sont déjà faites, l’attente déjà
déplorée. En patientant, outre des couplets d’une qualité toujours égale posés ici et là, qui a vu Casey
sur scène sait aussi qu’elle n’usurpe pas l’étiquette quand il est question de maîtrise et de cérémonie.
"Ennemi de l’ordre" est composé de six titres : de quoi remplir un barillet, de quoi satisfaire les
espérances. L’ensemble est plus que convaincant. La diction claire et abrasive de Casey fait des
ravages et des merveilles. La carte de l’allitération et de l’assonance est jouée à fond, sans que le
résultat apparaisse forcé. Aucune contradiction ici entre la brutalité et la fluidité, des textes à la fois
spontanés et très travaillés, le récit à la première personne et le discours collectif. Six morceaux et
autant de variations sur les mêmes thèmes : domination, exploitation, exclusion. "C’est sans recours,
ni issue de secours, sans regard de compassion pour nos parcours."
Le sommet est au début. Pendant une fraction de seconde, les quelques notes de synthé désincarné
suscitent la crainte — et puis 'L’exclu' éclate. Le beat de DJ Laloo, lacéré d’un riff de guitare, fait un
parfait support. L’introduction et la conclusion scratchées font beaucoup, et on regrette que les platines
disparaissent ensuite. Un seul couplet, où la rappeuse excelle : un texte nettement au-dessus de la
mêlée, une interprétation tout en colère contenue. Une montée en puissance sans explosion finale : il
faut avoir entendu Casey répéter "alors je cogne et on me cogne, je cogne et on me cogne…".
Les morceaux suivants déploient la même noirceur. La texture sonore est lugubre et synthétique,
parfois un peu trop si on veut pinailler (le refrain strident de 'Dans nos histoires'), les relents plus soul
étant mis en retrait ('Comme un couteau dans la plaie', sur lequel on imaginerait bien Ghostface
rapper). Si à la première écoute, on regrette un manque d’imagination global des instrumentaux (même
si l’on compare avec l’austérité de "Regain de tension"), l’impression se dissipe ensuite. Quelques
variations apparaissent (le petit sample aigu en panoramique pour le couplet de Prodige sur 'Travail de
nègre'), et surtout l’attention se focalise sur Casey.
Dossier de Presse CASEY
L’album "Tragédie d’une trajectoire" est annoncé pour fin septembre. On peut l’attendre, cette fois,
avec assurance et sans impatience : il sera bon, forcément bon.
54
HOSTILE AU STYLO
Chronique par Julien | Publiée le 04/09/2006
Sortie : 11 Juillet 2006
Durée : 70'11
Label : Anfalsh/Doeen Damage
http://www.abcdrduson.com/chroniques/chronique-635-casey-hostile-au-stylo-.html
Rétrospective /// De 1995 à 2006.
Soit en gros une dizaine d’années, qui ont permis à la rappeuse de Blanc-Mesnil d’imposer sa griffe et
de marquer le rap français de ses couplets débordant d’allitérations et d’assonances.
"Une voix qui se-cau franco, hors des consensus, qui souvent élabore ses textes dans des abribus."
('3.30 pour un freestyle', sur la compilation "L432")
Dix ans à rapper dans l’indifférence du grand public. Un chemin rapologique underground classique,
malgré quelques apparitions sur des projets de plus grande envergure ("Première Classe", l’album de
La Clinique, celui de La Rumeur, les B.O. de "Samouraï" et de "Trafic d’influence"), avec son lot de
mix-tapes, de maxis, de featurings et d’inédits dormants dans des tiroirs.
"J’ai cette rime urbaine qui rumine au bout de ma mine, ordonne à mes hormones, laisse dans mes
organes cette épaisse violence efficace de hooligan" ('Comme un couteau dans la plaie', sur le EP
"Ennemi de l’ordre")
La compilation/best-of "Hostile au stylo" entend résumer ces dix années d’enregistrements épars, en
64 pistes. Se côtoient ainsi freestyles radio et couplets coup de poing posés sur tapes, extraits de
concerts, gros classiques squattant aujourd’hui encore les playlists des émissions rap des radios
associatives ('Chacun son raccourci' avec Ekoué, 'La parole est mienne', 'Décor Bâclé', 'La valse des
enragés' toujours avec Ekoué et Less Du Neuf...) et inédits datant de différentes époques, inégaux. On
retiendra particulièrement le constat glaçant de 'C’est l’histoire', posé sur l’instru du 'The Point of No
Return' d’Immortal Technique, l’énergique 'Le Flow', le rageur 'A Visage découvert', les très bons
'Horreur et Guerre' avec B.James et 'Délit de faciès', mais encore et surtout le terrible 'Ma Haine' en
compagnie de ses comparses d’Anfalsh B.James et Prodige, qui laisse présager le meilleur quant à
l’album "Tragédie d’une trajectoire" annoncé pour la fin de cette année 2006. On restera en revanche
plus sceptique sur 'Ouvre tes yeux' qui, malgré un bon couplet de Casey, est plombé par le ragga
enrhumé et simpliste d’Oxy ("Les Noirs se tuent dans le tto-ghe (...), c’est Babylone qui gouverne (...)
wonanawooooo !") et sur les autres inédits qui, sans être mauvais, retiennent au final assez peu
l’attention.
Le gros défaut de cette compilation reste indéniablement son mix, pour le moins chaotique. On aurait à
la limite préféré que le CD ne soit pas mixé (certains débuts de morceaux sont tout simplement
saccagés, comme par exemple la première piste ou encore le premier couplet de 'La Parole est mienne',
Dossier de Presse CASEY
Dix ans à rapper grosso modo le même triptyque thématique que ses collègues de La Rumeur : la vie
en cité, le fait d’être un Noir en France aujourd’hui (racisme subi, poids du passé, le label "rap de fils
d’immigrés"), et le rap. Avec une dimension egotrip néanmoins plus importante que chez Ekoué,
Hamé, Philippe et Mourad, notamment dans le cadre des freestyles collectifs (au sein d’Anfalsh ou,
plus tôt, du Spécial Homicide). Et toujours ce mélange de rage contenue et d’amertume qui passent par
le flow, les intonations et la voix, prenant l’auditeur à la gorge. Une ligne directrice stricte donc, mais
nourrie par des qualités d’écriture telles que jamais Casey ne lasse ou ne donne l’impression qu’elle
tourne en rond.
55
inaudible) et que nous soient également épargnés les bruitages bas de gamme, du type sirènes (malgré
un joli répertoire : police, pompiers, paquebots...), chaise électrique ou armes à feu qui viennent
régulièrement parasiter l’écoute. Le choix de zapper systématiquement les noms de Sheryo et de
Navea, anciens membres d’Anfalsh, surprend également, bien qu’il ne s’agisse que d’un détail de
second ordre.
Mais ne boudons pas notre plaisir. Pour quiconque ne connaît pas très bien l’œuvre de la meilleure
plume féminine du rap français (et d'une des meilleures plumes du rap français tout court), "Hostile au
Stylo" constitue un indispensable rappel des faits, en attendant (de pied ferme) l’album "Tragédie
d’une Trajectoire". Après l’excellent EP "Ennemi de l’ordre", 2006 est décidément une grosse année
pour Casey.
"Car je ne me fie qu’à mon orgueil. Et il me semble encore trop fort pour se perdre dans un
portefeuille. C’est intègre que je compte abriter la famille du besoin, peser lourd pour aller plus
loin..." ('Chacun son raccourci', sur le maxi "A Délivrer d’urgence")
TRAGEDIE D'UNE TRAJECTOIRE
Chronique par Zo | Publiée le 11/03/2007
Sortie : novembre 2007
Durée : 54'37
Label : Dooeen Damage / Anfalsh
http://www.abcdrduson.com/chroniques/chronique-681-casey-tragedie-d-une-trajectoire-.html
Casey met en effet les choses au point avec 12 pistes qui molestent l’auditeur à coup de phases
intransigeantes, belliqueuses et sans concessions, en guise de poings pour mettre les points sur les i. Ni
ghetto, ni gangster, la MC enrage et engage sa plume sur les sentiers de la haine. "La tolérance n’est
pas dans mes concepts" dit-elle, et son discours oscille entre tragédies, appels à l’insurrection et no
future. Casey a besoin de rendre la monnaie à ce(ux) qui l’a fait souffrir. Son rap rumine et ressasse les
blessures accumulées, il ne laisse aucune place à la contestation. L’écriture est ici un martèlement
continu, véhément et rugueux, similaire à celui subi lors d’une gueule de bois. La gueule de bois de
vies dont les trajectoires ne cessent de croiser les tragédies. Les tragédies d’une banlieue où les cœurs
essaient de se faire de pierre, où la pierre des bâtiments s’effrite tel le shit, le shit dont la fumée se
Dossier de Presse CASEY
Après "Ennemi de l'ordre" et la rétrospective "Hostile au stylo", la MC tenace comme Vic Mackay,
sentencieuse comme Jules Winfield dans une chambre de motel débarque avec son premier album :
"Tragédie d’une trajectoire". Signé Casey, ce disque entérine le retour d'un rap hardcore sur lequel il
faudra à nouveau compter… Anfalsh en tête !
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mélange à celle d’un cocktail molotov en explosion. Cette banlieue qui place ses espoirs dans la
révolte et où chacun a ses méthodes. Certains font des études, d’autres cassent. Certains se cassent,
d’autres restent. Certains s’impliquent, certains s’enferment. Certains se font enfermer, certains s’en
sortent. Multiples trajectoires, multiples manières, mais finalement il reste un point commun, qui
ponctue un vécu fait de hauts et de bas : la tragédie, malheureusement devenue banale… Ou quand des
lieux communs ne devraient pas l’être.
Les thèmes sont graves et classiques mais le ton est lui menaçant ; assez pour traumatiser une fois de
plus le maire de Woippy. Il n’y a pas de place pour les compromis, comme le laisse transparaître le
flow de Casey, quasi mécanisé et proche du réquisitoire. Couplé à de régulières anaphores et à des
refrains systématiques, le propos de la MC s’élève comme un mur sur l’autoroute du pouvoir. Les
notables, politiciens, flics et même rappeurs qui y foncent à toute allure, avec ou sans gyrophare, ont
intérêt à avoir leur ceinture bien accrochée. Quand les tragédies d’une trajectoire deviennent une
menace planante, il n’est plus question de sortie de route. Ici, la collision se veut frontale. Le choc est
brutal, et cette fois airbag et abs ne suffiront plus. Les thématiques sont usées certes, mais cela est-il
critiquable ? Après tout, un premier album est généralement une profession de foi. Et si s’enfermer
dans des sujets autant ressassés par le rap français peut sembler s’opposer aux attaques en règle de
Casey contre le milieu, il n’en reste pas moins que la MC débarque de chez Anfalsh. Et Anfalsh ne
s’est jamais caché d’être du genre à manger du wack MC au petit dej’ et du poulet au dîner.
Grâce aux productions de cet album -essentiellement réalisées par Hery et Laloo- qui appuient la
tension ambiante, l’univers instrumental de "Tragédie d’une trajectoire" n’est pas en reste. Froides et
dures comment le bitume, angoissantes comme une ruelle s’apprêtant à accueillir un règlement de
compte, les atmosphères se veulent tantôt lancinantes, tantôt cinglantes. Les notes de pianos
sèchement isolées ('Je lutte') et répétées ('Tragédie d'une trajectoire') accroissent le phénomène jusqu'à
instaurer une seconde rythmique sur certains morceaux ('Mourir con'). L’apparition récurrente de
samples de guitare électrique amplifie la violence inhérente à cet opus. La cohérence est de mise entre
textes et instrumentaux où s’alternent impression d’étouffement (‘Mourir con’), de révolte ('Qui sont
ils?'), et de mise sous pression (les notes de piano en constante répétition de 'Pas à vendre').
Dossier de Presse CASEY
"Tragédie d’une trajectoire" est donc homogène, offensif et déterminé comme rarement l’avait été un
album de rap ces dernières années. Une acre odeur de vengeance et de rancoeur y plane de la première
à la dernière des 55 minutes qui le composent. L’auditeur pourra regretter une piste anecdotique avec
Ekoué, que l’on a connu dans de meilleurs jours, ou encore un calibrage continu des morceaux qui le
prive d’un titre one shot qui aurait pu être phénoménal (croyance renforcée par la démonstration de
gros flow du sur-égotrip ‘Suis ma plume’). Il n’en reste pas moins qu’en déclinant un univers qui se
répète de titre en titre sans pour autant lasser l'auditeur, Casey livre un opus extrêmement puissant. Et
si la brutalité du rap impitoyable de la rappeuse du Blanc-Mesnil peut parfois sembler excessivement
radicale et tranchante, il n’empêche qu’ "elle a du charme, qu'elle est belle comme une arme" et que
bien "qu'elle soit impolie et qu'elle pollue, les indés la saluent" !
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Concert & Co
Publié le 03/10/2009
http://www.concertandco.com/artiste/casey/critique-cd-achat-vente-39686.htm
Avouons humblement qu'on a découvert Casey seulement quand elle s'est mis à accompagner le
saignant trio rock expérimental Zone Libre dans le passionnant album l'Angle Mort, assurément notre
plus grande claque francophone de l'année. Des gens mieux informés avaient eux déjà entendu son
bouleversant plaidoyer post-colonial Dans nos Histoires (pour le dire simplement, un chef d'oeuvre) et
encore un peu avant, son premier album ici présent, Tragédie d'une Trajectoire... La jeune fille, douce
au naturel, voire charmante quand elle sourit, a la particularité de se transformer en Golgoth au micro,
où elle gesticule et vocifère comme un mec, et un méchant encore, au point parfois de semer le trouble
sur son identité (en plus de remettre en question la virilité de pas mal de ses concurrents et collègues).
En clair, c'est une tueuse. D'ailleurs à la voir sur cette image, couturée de partout, on se demande
malgré soi : putain, mais que peut-il bien rester de l'autre, avec lequel elle s'est battu et qui a forcément
perdu ?
Ayant été cogné au fond du bide par trois prestations sur scène de Zone Libre (la dernière à Paris) où
l'on ne voyait souvent qu'elle, il était naturel de remonter la piste. Voici donc son opus solo, méchant,
triste et révolté, Tragédie d'une Trajectoire, aux musiques assez léchées, et aux textes par moments
aussi fascinants que ceux qu'on connaissait. Résolument hors système (Pas à vendre), révoltée (Qui
sont-ils), combattive (Je lutte), menaçant de mort un détracteur des médias (Une Lame dans ma veste)
ou même les cons dans leur ensemble - bonne chance Mademoiselle, y'a du boulot en France en 2009
(Mourir con), jonglant avec les mots et un style virevoltant (Ma Plume), Casey aligne 12 titres qui
sont autant de coups de trique, avec pas tellement d'humour certes, mais libérant une logorrhée
incisive comme un scalpel, salvatrice et jubilatoire.
Et elle livre en passant les deux clefs de son identité : côté jour, ses racines qu'elle arrose avec amour
(superbe et dépaysante Chez moi sur la Martinique), côté nuit, sa colère inextinguible (hypnotique Ma
Haine, avec B James, digne du meilleur NTM, et reprise sur scène avec Zone Libre). Identité assez
bien résumée par l'anathème rebelle qui revient à plusieurs reprises : Tu es Noire, ils voudraient qu'tu
aies honte, mais tu n'es pas cette bête de foire que l'on dompte... Et quelque part entre les deux pôles,
une déclaration d'amour vache à sa Banlieue Nord et à sa famille artistique (On ne présente plus...).
Le disque se finit par un clin d'oeil au titre historique de l'opéra-rock Starmania : Quand les
banlieusards sortent résonne comme un écho flippant de Quand on arrive en ville, le kitsch en moins
et pas mal de menaces sourdes en plus. Plus proche du constat désabusé de Sefyu que de l'appel au
réveil et au renversement de Keny Arkana, la très percutante Casey a toutefois toute sa place dans le
plus noble projet de société des rappeurs en 2009 : rendre les déshérités ou même les néo-nantis plus
conscients, plus intelligents et donc finalement plus armés pour se défendre, face au cynisme des
autorités qui dirigent notre belle démocratie pré-fasciste...
(Dooen Damage / Anfalsh 2006)
Chronique par Nicobbl | Publiée le 01/03/2009
Sortie : 16 février 2009
Durée : 39'37
Label : La Rumeur Records / T-Rec
http://www.abcdrduson.com/chroniques/chronique.php?id=809
"C'est vrai qu'à l'époque on faisait bloc, tout le monde voulait tuer le rock, le vrai combat a toujours
été là, d’ailleurs, pas ailleurs."
Dossier de Presse CASEY
L'ANGLE MORT / ZONE LIBRE VS CASEY & HAME
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En trois rimes, Kool Shen résumait sur 'Respire' l’esprit de la fin des années quatre-vingts et cette
obsession d’enfoncer ce rock régulièrement raillé. Aujourd’hui, ces combats d’avant-garde désormais
complètement dépassés témoignent d’au moins une avancée : la reconnaissance de notre bon vieux
peu-ra ne passe plus par la confrontation à un courant musical dominant.
2009. "L’angle mort". Casey, Hamé, Zone Libre.
L’association Hamé-Casey n’a franchement rien du duo de circonstance, plutôt une évidence née de
lames longuement aiguisées autour de La Rumeur. Le regroupement avec le collectif Zone Libre porté
par le guitariste de Noir Désir, Serge Teyssot-Gay, s’inscrit dans le prolongement de deux essais
transformés ('Paris nous nourrit, Paris nous affame' sur "Regain de tension" et 'Je suis une bande
ethnique à moi tout seul' sur "Du cœur à l’outrage"). "L’angle mort" n’est pas un essai hasardeux
ni un projet expérimental. C’est une parenthèse inscrite dans une certaine forme de continuité. Une
parenthèse qui comportait son lot d’interrogations.
Passé les premières minutes, ces interrogations et précautions
se retrouvent balayées par ce blindé lancé à pleine vitesse en
direction de cibles bien établies. Le poids du colonialisme,
l’immobilisme social et ses frustrations hexagonales sont autant
d’institutions placées dans le viseur. Neuf titres. Une pression
omniprésente enrichie par un art de la métaphore sombre ('Le
Mur', 'La chanson du mort vivant') doublé d’un martèlement
maîtrisé des assonances et des allitérations.
"On se moque de mes œdèmes et de mes états d’âme, tout
m’ordonne en fait de ne pas vivre à l’état d’homme" ('Purger
ma peine'.)
Il y a un acharnement perceptible, une brutalité quasi thérapeutique dans le phrasé de Casey. Une
haine constante associée à une énergie sublimée ici par les guitares saturées et les basses
omniprésentes. Une cohérence textuelle avec Hamé, réussissant à associer une critique sociale
poussée, une attitude punk et une multitude de références aux intellectuels dissidents (Frantz Fanon,
Kateb Yacine, Aimé Césaire). Ces grands écarts assumés sont l’essence de "L’angle mort", explosive
sur
disque
et
annonciatrice
d’un
brasier
sur
les
planches.
"J’ai cramé seul l’auréole que j’aurais pu exhiber au col" (1/20.)
En avril 2006, peu après la sortie de "Ennemi de l’ordre", barillet de six titres abrasifs à souhait,
Casey nous promettait que son album arrivait "comme une grenade dans les couilles". Aujourd’hui, on
réitère l’avertissement. Rangez vos couilles, "L’Angle mort" est une grenade prête à exploser.
PROJET MUSIC'ALL
10 rappeurs + 10 musiciens = Music All
Oxmo Puccino, Casey, Kohndo, Busta Flex, Feniksi et Specta sur un même projet, c'est un peu le Real
Madrid dans vos oreilles.
Le projet s'appelle « Music all ». Le concept : dix MCs connus pour leur ouverture musicale
rencontrent les dix musiciens (jazz pour la plupart) du collectif Les Illuminés Blackstamp.
Ca donne 12 titres réalisés en enregistrement live et un concert prévu le 9 janvier 2010 au Trabendo.
Pas d'affiches dans le métro, pas de pub sur les maillots de l'Olympique lyonnais, mais ça a l'air bien
quand même et ça sort aujourd'hui ! (voir la vidéo)
Dossier de Presse CASEY
Rue89.com, 09/11/2009
http://www.rue89.com/actu-rap/2009/11/09/10-rappeurs-10-musiciens-music-all
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JUST LIKE HIP HOP
Interview et texte par SLurg 26/06/2006
http://www.justlikehiphop.com/interview.php?id_interview=42
Repoussé sans cesse depuis deux ans le premier album de Casey, "La tragédie de la trajectoire", est
finalement prévu pour la rentrée prochaine. On n’osait plus l’espérer tant sa discographie est élusive.
Pour préparer le terrain elle sort cet été une mixtape qui regroupe toutes ses apparitions depuis 10 ans
ainsi qu’une dizaine de titres jamais sortis. A cette occasion elle a bien voulu revenir avec nous sur les
premières années de sa carrière et répondre sans langue de bois à toutes nos questions.
A quel âge as-tu commencé le rap ?
J’ai découvert le rap à 13 ans par le biais de mon cousin qui enregistrait les émissions de Radio Nova.
J’avais déjà entendu du rap américain, LL Cool J entre autres, mais la première fois où j’ai vraiment
pris une tarte c’est en écoutant du rap français, parce que je ne savais pas que ça existait en français.
C’était vers 1988. J’habitais encore à Rouen et quand je montais à Paris ou que mes cousins
descendaient, ils me faisaient écouter du rap français. Quand je suis arrivée à Paris j’ai essayé d’en
faire. J’ai imité les rappeurs vers 14 ans.
Quels étaient tes modèles ?
Au début je ne suivais personne en particulier, c’était le fait que cette musique existe dans ma langue
qui me motivait. C’était fait par des gens qui parlaient un langage qui me ressemblait, auxquels je
pouvais m’identifier. J’ai essayé d’écrire sans prétentions. Et très vite tu prends le virus, tu écris tous
le temps, t’es mordue, tu te renseigne sur qui fait quoi. J’ai commencé à acheter des disques de rap
américain, parce qu’à l’époque la compilation Rapattitude n’était pas encore sortie, il n’y avait pas de
disques de rap français. Donc j’écoutais Public Enemy etc.
Le fait de venir à Paris ça a changé quoi ?
Ici tu rencontrais des gens dont tu savais qu’ils écoutaient du rap, ils avaient un macaron Afrique, un
coupe en forme de Twin Tower, des Ewings en peau de pêche, enfin tout un délire. Tu allais à
Châtelet, tu trouvais des disques, des vêtements, des accessoires en rapport à la culture hip-hop, ce qui
n’existait pas à Rouen. C’était un ovni le hip-hop à Rouen ! On était à des années lumières. A Paris
j’ai trouvé des battles de danse, des mecs qui prenaient le micro, etc.
Quand est-ce que s’est formé Spécial Homicide ?
C’est venu assez tôt puisque le gars qui était avec moi dans Special Homicide était dans la même
classe que mon cousin, celui qui m’a initié au rap. A l’époque c’était souvent ça : untel il rappe et
comme on n’est pas 50 000 à rapper dans le coin, très vite on fait un groupe. C’est parti comme ça,
chacun écrit un texte de son coté, on essaie de faire un refrain, puis on essaie de trouver un endroit
pour répéter. Moi je pense que mon parcours est celui de ma génération, c’est à dire que c’est très
différent de celui de ceux qui commencent maintenant et qui dès qu’ils ont écrit un texte pensent à
faire un disque. Leur finalité est de faire un disque. Moi j’ai commencé à rapper pour rapper, avec les
complexes et la timidité qui va avec (t’es trop nulle etc…). Le disque c’est vraiment la consécration,
l’époque était différente et le public était plus dur. Il n’y avait pas le coté tu rappes et tu te fout tout le
monde dans la poche en donnant le code postal de ton quartier. Les gens qui t’entourent ils étaient
plutôt hostiles, ils se foutaient de ta gueule. Quand j’ai commencé, pour les mecs de quartier c’était un
truc de bouffons le rap. A mon époque avec la casquette sur le coté on te regardait de travers.
Maintenant qu’il y a des tonnes de thunes le rap a fait son entrée par la grande porte dans les quartiers.
On pense que les rappeurs sont des durs, qu’ils sont les prophètes de leurs quartiers, mais à l’époque
t’étais le tordu du coin : comment tu t’habilles, comment tu te coiffes, rien à voir !
Dossier de Presse CASEY
Tu rappais pour lutter contre l’ennui ?
Oui. Quand j’ai commencé à essayer je me suis rendue compte que ça remplissait bien mes soirées et
mes après-midis. Ca a commencé à tellement remplir mes pensées que je ne pouvais plus m’en passer.
De fait je me suis rendue compte que je cherchais vraiment quelque chose à faire.
60
Quand et comment as tu rencontré Maurice de Dooeen Damage ?
Il y a presque 11 ans au Divan Du Monde. Il y avait un plateau rap organisé par des filles que je
connaissais à l’époque dont j’ai oublié le nom (désolée). Elles m’avaient invitée à rapper. Je vois un
grand renoi qui vient me voir : ouais c’est bien ce que tu fais, tiens voilà mon numéro, rappelle moi. Je
l’ai jamais rappelée, mais il a quand même réussi à me retrouver et on s’est connu comme ça. Il voulait
m’aider, me filer un coup de main donc on a fait des trucs ensemble. C’était une époque où tout le
monde balbutiait, il commençait à apprendre comment fonctionne le biz, moi aussi. Ca s’est pas
toujours bien passé donc à un moment on a un peu pris des chemins différents, moi avec mes potes
d’Anfalsh. Et puis maintenant qu’on est grand on a mis nos différents de coté et on essaie de bosser
ensemble dans de bonnes conditions.
Quel était son rôle ?
Au début quand il m’a abordé il avait son label, 2 Retour, il était producteur, il voulait produire un de
mes disques, mais c’était pas évident, il a eu pas mal d’obstacles parce que c’était un business qu’il
était en train d’apprendre sur le tas. Aujourd’hui on s’est retrouvé. Lui, moi et Ekoué ça fait 11 ans
qu’on se côtoie beaucoup. On a toujours discuté ensemble et maintenant on a envie de mélanger nos
billes les uns, les autres, donc à l’avenir je lui ai demandé de me filer un coup de main, là pour le maxi
et plus tard sur l’album. Il n’y a pas de rôle bien défini, c’est une amitié. Il me file des coups de main
sur un peu tout. Je veux qu’il fasse partie de mon disque au même titre que La Rumeur, même s’il n’y
a pas leur logo. C’est pas contractuel pour le moment mais ça va le devenir, que ce soit co-production,
co-management etc. On a tous les trois une volonté de mélanger nos billes, après quoi et comment on
est en train de voir ça. On a l’idée de faire un label commun par exemple. La vision du rap qu’on
partage on a envie de la concrétiser ensemble et de mutualiser nos forces. C’est pour ça que j’ai
demandé à Maurice de m’aider sur la maxi parce qu’en plus il bosse bien.
Avant tes titres pour la compilation "L432", tu avais déjà enregistré ?
Non, c’était la première fois où j’enregistrais un vrai morceau dans un vrai studio qui avait pour but
d’être distribué. J’avais déjà enregistré des maquettes avec mon entourage, on avait des plans pour
aller rapper dans les MJC. Quand j’ai rencontré Maurice lui avait beaucoup plus de contacts sur Paris
donc j’ai commencé à venir plus souvent pour voir un peu le coté business du rap, comment
s’enregistre un disque etc. Avant ça moi mon univers se limitait à écrire des textes et enregistrer nos
répétitions sur cassettes. Un studio, un mix on savait pas ce que c’était.
Tu en as parlé plein de fois mais on va encore revenir dessus : la fameuse proposition de NTM s’est
faite via Maurice ?
Oui, à l’époque Dooeen Damage était intime avec NTM. C’était des amis d’enfance. Maurice a monté
son label, NTM lui filait des conseils, il travaillait avec eux, il faisait la sécu sur leurs concerts. Et puis
un jour est venu cette proposition qui pour moi n’est pas venue par hasard, parce que tu avais Kool
Shen qui avait recruté Busta Flex pour IV My People. Sur cet album ils commençaient tous les deux à
préparer leur avenir, sachant qu’entre eux ça n’allait plus du tout, c’était vraiment l’album pour finir le
Dossier de Presse CASEY
Quelles ont été les conséquences de cette compilation ?
Pas particulièrement de retours. Par exemple les morceaux de Lunatic ou d’Oxmo ont beaucoup plus
marqué les gens. Pour moi bien sûr c’était important, mais même si j’étais présente sur deux titres j’ai
pas l’impression que ça ait vraiment marqué les esprits à l’époque. Moi c’était la première fois que je
voyais mon nom sur un disque. Il n’y a pas eu de retombés immédiates, mais sur un CV c’est
intéressant d’être sur une compilation qui est bien promotionée. C’était la première fois que je donnais
des interviews par exemple. Là où j’ai plus fait mon trou c’est par les concerts et les interventions sur
d’autre disques. Moi je le prenais vraiment comme un aboutissement. Mais encore aujourd’hui quand
quelqu’un m’invite à rapper avec lui j’en reviens pas, ça me fait vraiment plaisir. Je suis toujours
étonnée quand on m’appelle pour une compil, parce qu’il y a plein de gens et c’est toujours un peu les
mêmes sur toutes les compilations, alors qu’on pense à moi ça me touche toujours.
61
contrat et se barrer chacun de son coté avec l’argent. Donc ils m’ont proposé de les rejoindre sur un
titre et au début j’étais forcément flattée.
Tu les connaissais bien ?
Je les avais rencontrés deux ou trois fois par l’intermédiaire de Maurice, mais sans plus. On ne se
connaissait pas vraiment. Et puis j’ai pas le coté groupie. Je les ai écoutés mais je n’étais pas super
dupe non plus. Et surtout le truc qui me dérangeait à cette époque c’est le coté il y a une génération qui
arrive qui doit faire allégeance aux grands. Ca ça m’avait piqué au vif. Chez moi et chez La Rumeur ça
renforçait beaucoup notre orgueil parce qu’ils voyaient toute une génération arriver qui poussait les
portes et tout le monde était moins dupe. Avant on pensait que les pionniers du rap allaient lancer des
nouveaux groupes derrière, et en fait c’est jamais arrivé. J’étais toute étonnée quand j’ai vu que c’était
un gars qui n’avait rien à voir avec le rap qui était prêt à mettre la main à la poche pour aider des
jeunes, plutôt que ces mecs là qui étaient censés avoir les contacts. Je trouvais ça bizarre. C’était une
grande interrogation pour moi. Etant jeune, je voyais marqué NTM production sur leurs disques
j’imaginais qu’ils produiraient ! Et après j’ai vu l’attitude qu’ils avaient avec Dooeen Damage, ils les
côtoyaient, eux, Ekoué, moi, mais ils nous laissaient dans notre caca, donc quand ils m’ont proposée
ce featuring je le voyais comme une façon de rendre service à leur copain. Moi je ne suis pas une
marchandise, donc j’avais pas l’impression que c’était pour mes talents qu’ils me demandaient mais
pour faire plaisir à un pote. En plus on va dire qu’ayant un peu capté les individus je sentais qu’ils
allaient raconter que c’étaient eux qui m’avaient fabriquée etc. Donc j’ai dit non parce que ça me
mettait à l’aise. J’aurais dit oui j’aurais du traîner avec eux, être dans leur giron ça m’aurait fait chier.
J’avais déjà mon équipe avec laquelle j’avais envie de construire. Ce sont des parrainages qui peuvent
t’enterrer. C’est un autre qui a fait le morceau, c’est Jaeyez et j’ai pas l’impression que ça lui ai servi.
Ca a pas été un tremplin phénoménal pour lui, et lui pour le coup est bien enfermé dans l’image NTM.
Être la personne affiliée à ça m’intéressait pas. Moi j’étais rien et NTM c’était le plus gros groupe à
l’époque, t’es forcément absorbée par le truc. Aujourd’hui j’ai pas grand chose mais j’ai ma propre
étiquette que j’ai eu par mon entourage. Etre la petite chose d’un autre crew pas question. Jusqu’à
maintenant on me pose la question comme si c’était la plus grande des folies ! Moi je trouve qu’à
certains moments il faut savoir dire non. Dire oui c’est facile, personne t’en veux quand tu dis oui à
tout. J’ai mon pote Ekoué qui a fait son featuring avec Assassin, et après Squat lui mettait des gros
bâtons dans les roues et allait raconter sur tous les toits que c’était lui qui avait fait que, etc. Par
orgueil il a réussi à imposer son groupe. Il y a des gens avec qui tu fais un featuring de façon humble
et après ils ont l’impression que si ça marche pour toi c’est eux qui t’ont fabriqué.
Tu as fait beaucoup de projets liés à Dooeen Damage pendant deux ans (Première Classe, Nubians) et
puis plus rien, que des mixtapes. C’est à cause de ça ?
Oui, tu te rends compte quand tu as vu les coulisses que tu peux essayer toi aussi de te produire, de
sortir tes propres disques, de te démerder. J’ai pas eu envie de foutre quelqu’un dans la merde. Quand
j’étais avec Dooeen Damage il arrivait que les discussions soient vives quand on n’était pas d’accord
et je me disais que si je pouvais m’assumer moi-même, je pouvais faire mes propres choix sans foutre
personne dans la merde. Quand quelqu’un mise sur toi et fait des investissements, sans avoir une
culpabilité tu réfléchis beaucoup aux choix que tu fais, surtout quand ils sont extrêmes. Quand tu
refuses des plans ou que tu entreprends des choses risquées c’est moins bien compris. Anfalsh ça a été
ça : rassemblons nous entre gens qui voyons le truc de la même manière. Ca a eu la réussite que ça a
eu, mais au moins on était autonome.
Tes textes sont très différents de ceux de B James ou de Sheryo ?
Dossier de Presse CASEY
Maurice a compris que tu refuses ?
(Rires) Honnêtement on peut pas dire qu’il l’a super bien compris ! Sur un cheminement personnel par
la suite il a vu que j’avais pas tort. C’est un secret pour personne que maintenant il est plus pote avec
ces mecs là, et il a bien vu que c’était les égoïstes que je pensais. Sur le coup il a pris ça comme une
sorte de caprice de ma part et sur la longueur il a compris. Ces mecs là lui ont fait des crasses donc il a
vu.
62
Ouais, j’ai pas pour vocation de m’entourer de gens qui pratiquent de la même manière que moi, qui
ont le même lexique ou le même discours que moi. Ce qui m’intéressait c’était d’être une équipe de
gens qui se connaissent, qui viennent du même quartier, qui s’entendent bien en ayant chacun son
délire. Souvent dans un crew tout le monde rappe comme le mec le plus en vogue. J’ai apprécié
l’émulation entre nous. C’était une équipe pas un groupe.
Acto faisait partie d’Anfalsh ?
Bah, carrière en pointillés parce que présence en pointillés. Il faisait partie d’Anfalsh sans être investi
à fond. Maintenant Anfalsh c’est B James, Prodige et moi. Alors certains sont partis parce qu’ils
privilégient leur vie de famille, d’autres on les a viré simplement parce que ça n’allait pas du tout. Les
aventures collectives c’est éphémère.
Et concrètement que s’est-il passé avec Navea et avec Sheryo ?
Alors Navea ça n’allait plus du tout. Navea avait des velléités en solo, ce que je comprends très bien,
mais par derrière, ce que je comprends beaucoup moins ! Il a un peu manqué d’honnêteté, il a fait une
mixtape dans le dos sans prévenir personne. On a su qu’il faisait une mixtape quand elle était
fabriquée. Qu’il fasse une mixtape en solo très bien, chacun entreprend des trucs. Ce qu’on a pas
compris c’est qu’il se cache pour la faire. Apparemment il se sentait pas bien dans le collectif et il
arrivait pas à le dire donc on lui a facilité la tache. C’était une façon de nous mettre au pied du mur
pour qu’on lui dise barre-toi parce qu’il n’avait pas les couilles de partir de lui-même. Il est parti, c’est
pas grave on ne le regrettera pas. Sheryo c’est une autre histoire, je ne peux pas le dire sinon les gens
le croiraient pas. Ce sont des successions de lâchetés qui ne sont pas admissibles en collectif. On a
préféré s’en séparer parce que je n’admets pas d’être dans un collectif où il y a un écart gigantesque,
un fossé entre ce que tu racontes et ce que tu es. Il s’est avéré que Sheryo est parti dans un rap teinté
de voyoucratie qui ne correspond pas du tout à ce qu’il est. Ca m’a saoulée. J’ai pas envie, ni moi, ni B
James, ni Prodige que son rap dégage des histoires qu’il n’assumerait pas. C’est arrivé sur certaines
histoires qu’il faille qu’on monte au créneau à sa place. Une fois ça va, deux fois ça va et bye. Donc
rien à voir avec les rumeurs que t’as pu lire sur les forums. Internet c’est mystérieux pour moi. J’ai pas
d’ordinateur et quand tous les trois mois je vais sur internet des fois je lis des trucs mystérieux. Les
mecs sont fous, ils inventent des histoires. Sheryo serait arrivé en retard en studio ? Si les mecs
savaient ! C’est drôle l’imaginaire des gens qui écrivent ça. Quand on se voit avec Anfalsh c’est au bas
de nos immeubles. T’imagines sur quoi ça repose un collectif si on s’embrouille pour ça ? On se
connaît depuis longtemps. On est plutôt solidaire, on va pas s’embrouiller pour des retards, on n’est
pas à la maternelle. Ce sont des trucs beaucoup plus profonds que ça, ça joue sur des relations
humaines : franchise, loyauté, intégrité. Concernant Sheryo et Navea ils ont manqué de ces trois
Dossier de Presse CASEY
Pourquoi n’avoir rien sorti avec Acto ? Aviez-vous enregistré des morceaux ensemble qui ne sont pas
sortis ?
A peine, on a écrit des trucs. Par loyauté ou par discrétion j’ai jamais eu pour but de me mettre en
avant. J’aime les crews. J’aime partager la musique, mon groupe c’était important, même si on me
demandait en solo. Faire de la musique seul c’est nocif pour l’ego. Après quand tu es avec des gens
qui ont d’autres préoccupations dans leur vie quotidienne tu continues seule. A la base je me voyais
rapper dans un groupe, j’ai toujours eu un crew autour de moi. C’est le plus intéressant dans la
musique. On n’a pas eu la chance d’apprendre à jouer d’un instrument et de jouer des gammes avec
d’autres et les collectifs c’est peut-être une façon de pallier à ça. A 15 ans quand tu rentres chez tes
parents et que le frigo est rempli c’est plus facile de t’investir. Et quand c’est à toi de le remplir bien
souvent tu lâches l’affaire. C’est pas anodin s’il y a plein de mecs qui ont arrêté de rapper entre 25 et
30 ans. Et il y en a plein qui se posent la question. C’est un truc que je peux comprendre que tu arrêtes
de t’investir dans un truc qui ramène rien. Moi c’est une hygiène de vie, si tu m’enlèves ça je vais me
faire chier devant un plateau télé à regarder « Attention à la marche ». Ca me dérange pas d’en faire et
de continuer même si je n’en vis pas. Ca m’a coûté plus d’argent que ça en a rapporté, à force
d’acheter du matos, des CDs, payer ton transport pour aller rapper je sais pas où pour d’obscures
mixtapes, mais bon j’aime ça. Si je calculais le coté financier j’aurai arrêté ! Je calcule pas une passion
en terme de rentabilité. Comme les mecs qui font du foot.
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choses là. La dessus je suis intransigeante, j’aime que les gens que je côtoie soient francs. Rap ou pas
rap. J’invente pas une vie au bout de mon stylo parce qu’après quand tu marches dans la rue les
desiderata tu te les prends dans la gueule. Après soit tu as les couilles d’assumer, soit tu ne les as pas
et si tu ne les as pas tu dégages. Ton collectif c’est pas ton bouclier en kevlar, ni ta garde prétorienne.
Il y a eu un glissement dans le rap qui est accepté par tout le monde. Tout le monde sait que untel
raconte des conneries. Mais certains assument le coté fiction, chez nous il n’y a pas ça. Si dans tes
textes il y a une certaine dose de provocation et que sur le terrain t’es pas là, salut. Moi je fais pas
joujou avec mon stylo. Ce qui me dérange c’est pas ceux qui écrivent des conneries, c’est ceux qui les
assument pas. En l’occurrence c’est ce qui s’est passé avec Sheryo. De toutes façons les collectifs dès
que tu es plus de quatre c’est toute une gestion. C’est comme le loft c’est pour éliminer machin tapez
1… Sur le long terme c’est chaud. Pourtant avec La Rumeur on se voit presque tous les jours depuis
10 ans et il n’y a jamais eu de problème. On se dit tout, ils sont au courant de tout…
Quand Jean Gab’1 s’en est pris à Sheryo tu ne t’es pas sentie le cul entre deux chaises ?
Quand Jean Gab’1 s’en est pris à Sheryo j’étais vénèr. Qu’il s’en prenne à tout le monde et qu’il mette
Sheryo dans le lot ça m’a saoulée, j’ai pas très bien compris, je trouvais légitime que Sheryo fasse une
réponse. Mais au final Sheryo n’a pas assumé sa réponse pour parler clairement. Si tu veux tout savoir,
il a enregistré sa réponse et après il s’est un peu chié dessus. Avec Anfalsh on a du monter au créneau.
Moi et Maurice on s’est expliqué entre nous, ça m’a beaucoup moins plu. Et puis voilà je me suis dis
autant qu’il insulte Shéryo puisque mon propre pote que je vais défendre il est pas capable de
s’assumer. Il veut faire des réponses de mec chaud bouillant et après il court. Voilà au départ ça m’a
saoulé, maintenant je m’en contrefous.
Tu montes un label avec La Rumeur et Doeen Damage. C’est pour sortir vos projets ou de nouveaux
artistes ?
Anfalsh existe toujours mais c’est vrai qu’avec La Rumeur on pratique un rap en vase clos, on ne se
mélange pas. Entre pestiférés et lépreux on va renforcer nos liens. C’est difficile, on ne travaille pas
avec Skyrock, on ne fait allégeance à personne. On veut sortir mon album sur ce label, le prochain
album de La Rumeur, le Gab’1 aussi. Uniquement nos propres prods et ceux qui nous entourent.
Tu n’as pas peur qu’alors qu’à cinq vous aviez du mal à vous entendre dans Anfalsh, là à 10 ce soit
encore plus compliqué ?
Non parce que là que ce soit avec Doeen Damage ou La Rumeur on a déjà eu des coups durs qu’on a
surpassé. On a déjà vécu le pire donc la question s’est déjà posée et la question est réglée. On sait qui
est qui, tandis qu’avec Anfalsh on n’avait pas encore eu de gros coups sur la tête pour voir qui était
qui.
Tu écris de la même façon pour une mixtape ou pour un vrai morceau ?
Non, je me pose plus quand c’est pour moi. Une mixtape c’est tu t’envoies deux bières t’as le son à
fond, t’écris en une demi-heure sur le vif. Tu prends un peu plus de recul pour ton morceau, tu fais
plus propre.
Sais-tu exactement ce que tu vas dire dans un texte quand tu commences à écrire ? Il n’y a pas
vraiment de thème précis dans certains de tes titres.
Avant c’était très important pour moi d’avoir des thématiques très fortes, très présentes et plus ça va
moins c’est le cas. C’est comme si j’avais intégré mes préoccupations et que j’ai moins la prétention
de croire que je vais aborder des thèmes. Après bien sûr il faut pas que ce soit le bordel non plus, tu
essaies que ce soit cohérent. Moi ça tourne souvent autour des mêmes thèmes : un positionnement en
Dossier de Presse CASEY
Tu as déjà écrit pour d’autres ?
Non, on ne me l’a jamais proposé. C’est un métier de faire un truc pareil. Le rap c’est tellement
égocentrique que j’aurais du mal. Je le verrai comme un métier et plus comme une passion. C’est à
voir pour qui, comment. Mais bon, c’est assez mal vu de ne pas écrire ses textes.
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tant qu’enfant d’immigrés, en tant que noir, des réflexions et des angoisses internes. Ensuite ce qui est
intéressant c’est la rime, comment tu la poses. Ce qui fait la différence ce sont les ambiances,
l’approche du texte, l’angle que tu choisis, la narration que tu prends etc. Mais les thèmes oui, je les ai
épuisés depuis longtemps. C’est inconscient ils sortent naturellement. J’aiguise ma pensée à chaque
texte, je cherche moins la thématique forte. Et simplement j’essaie d’avoir le flow. Le message ne
passe que s’il est bien interprété.
Ton style est particulièrement élaboré au niveau allitérations et assonances, et à la fois toujours
sensé. Est-ce qu’il t’arrive d’écrire que pour le style ?
C’est le petit verrou dans la tête qui m’empêche de le faire. Quand je rappe j’ai toujours peur d’un jour
me réécouter et d’avoir honte de ce que j’ai fait. J’y peux rien, c’est un verrou. J’ai tellement peu
confiance en moi que le moindre petit malaise que je peux m’épargner, je me l’épargne. Tu sais, le
moment où tu te réécoutes et tu fais : aïe…, bah j’essaie de me l’épargner à l’avance. Si je peux,
j’essaie de m’éviter de me l’infliger. C’est même pas une volonté d’en foutre plein la gueule, c’est
juste pour moi : je ne peux pas me foutre la honte. Si je fais une rime pour la rime, comme j’ai grave
de l’autodérision, je sais que ça va me prendre la tête. Et au delà de ça quand tu as la prétention de
rapper et de vouloir qu’on t’écoute, avec la dose d’égocentrisme qui va avec, le minimum c’est de pas
se foutre de la gueule des gens. Je fais un peu d’égotrip mais j’ai toujours un truc à dire, c’est ce qui
justifie que je rappe. Quand tu écris c’est pas un acte gratuit. Je peux m’amuser, je ne suis pas cul
serré, mais j’ai toujours fait du rap comme ça. Les raps que j’écoutais quand j’avais quatorze ans
c’était ça. Il y avait toujours du fond. Les gens qui faisaient que des phases de flows étaient pas pris au
sérieux. Ceux qui ont duré c’est ceux qui ont des textes qui survivent à leur carrière. NTM, Ministere
AMER, ils se sont tous fourvoyés mais ils ont des textes qui leur survivent. Ils savent pertinemment,
même si aujourd’hui ils se fourvoient, qu’ils peuvent toujours se regarder dans la glace. Le rap que
j’aime c’est un rap qui dit. En France on veut te faire croire qu’il y a « ceux qui disent » qui sont nuls,
qui n’ont pas de flow et qui sont chiants d’un coté et ceux qui sont super forts, qui disent rien de
l’autre. C’est de la connerie, j’aspire à faire les deux. J’ai un orgueil de MC, il faut que ça rappe, je
m’en fout d’avoir juste le crédit du texte. Les allitérations ça me sert à avoir du flow et à utiliser des
mots que si tu les utilisais tout seul seraient lourds, mais que tu fais jongler avec des mots-jumeaux
Dossier de Presse CASEY
A ce niveau là tu es très différente de La Rumeur qui colle toujours à un thème principal.
Ils lèchent beaucoup plus l’écriture, ils cogitent beaucoup entre eux, ils prennent du recul. Moi ce qui
m’intéresse c’est l’ambiance générale, les musiques un peu sombres, mes thématiques on les connaît.
J’aime que ce soit dans l’instinct. J’ai l’impression que quand je me prends trop la tête à lécher un
morceau, quand je le réécoute je ne l’aime pas. Ca manque de vivacité, c’est moins hip-hop. Je passe
pas un mois à écrire un morceau, je ne reviens pas dessus quand il est écrit. Sinon je serais capable de
changer toutes les virgules et ça deviendrait un TOC ! Dès fois il faut lâcher le truc, avoir un peu de
distance. Cela dit il faut un minimum d’exigence, parce qu’en ce moment j’entends des trucs en rap …
Les albums ils sont trop freestyle en ce moment, dès fois il n’y a pas de rimes ou c’est la même rime,
ça passe du coq à l‘âne ! Faut un minimum d’exigence mais c’est pas une pièce de théâtre non plus.
Au bout de dix ans t’as beaucoup plus confiance en ces mécaniques : la structure, le thème, la
cohérence du discours… Un morceau mal écrit c’est du vite consommé tu l’écoutes une ou deux fois
c’est tout. Les albums qui sortent aujourd’hui, je peux pas dire qu’ils vont m’accompagner pendant
deux ou trois mois. C’est des mixtapes, tu écoutes et vite, tu décroches. C’est ça qui est intéressant
chez La Rumeur, ils foutent tellement de trucs que tu rentres dans un univers. Aujourd’hui avoir une
opinion, un discours c’est considéré comme chochotte ou intello, faut être bête et hardcore. Pour moi
être hardcore c’est être intègre, avoir une opinion et la défendre coûte que coûte. C’est ce que
j’apprécie dans le pe-ra, comme chez les militants associatifs ou chez les sportifs. Tu vois La Rumeur
quand ils ont eu leur procès ils ne se sont pas dégonflés, ils ont maintenu leurs propos, ils ne se sont
pas excusés, au contraire ils ont utilisé le tribunal comme une tribune pour dénoncer les bavures
policières. J’ai vu mes potes devant les juges assumer mot pour mot ce qu’ils avaient écrit. J’étais
impressionnée. Là où plein d’autres ont évoquer le droit à la liberté d’expression, ou ont ramené le
débat sur le terrain artistique, eux sont rentrés dans le fond et ont explicité par A+B leurs propos,
preuves à l’appuie. Il y a eu un vrai travail de recherche à coté.
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etc. Et c’est ludique, c’est comme les mots croisés ou le Sudoku, c’est un vrai joujou, c’est un
exercice. Le rap m’a donné envie de lire puisqu’à l’époque il y avait du fond donc il fallait être au
courrant. J’ai pris des habitudes que je n’avais pas comme acheter le journal, lire l’actualité, alors que
ça me faisait chier de regarder le journal de 20h quand j’étais petite et que j’attendais le film de 20h30.
Et quand tu rappes tu ne peux pas aborder les choses du monde, avoir un avis et ne rien connaître. Ca a
une prise sur moi que l’école n’a pas eu. C’était jouissif, je lisais, je m’instruisais, j’apprenais et
j’avais l’impression que c’était vraiment pour quelque chose. Ca m’a fait lire l’actualité, des livres
d’histoire, des romans, des essais politiques, de tout. Ca m’a fait m’intéresser à ma propre histoire, j’ai
lu Fanon, Césaire. Ca m’a amené une culture générale et ça m’a amené à me rendre compte que je ne
connaissais rien. Mes potes d’Anfalsh ou de La Rumeur c’est pareil, le rap à eu un effet sur nous que
l’école n’a pas eu. Ca m’a apporté une curiosité. Je cherche pas à étaler ma connaissance comme de la
confiture mais quand tu abordes des sujets il faut être au courrant. Même avec mes potes on parle de
politique en rigolant tous les jours.
Pour l’album tu as écrit des titres récemment ou tu as des morceaux en stocks depuis le temps que tu
rappes ?
Il n’y a pas de recyclage c’est surtout des morceaux qui étaient dans un coin de ma tête, des idées de
morceaux que j’avais, des patchworks de trucs que j’avais jamais fini. Un premier album c’est un
condensé de tout ce que tu as vécu, tous les thèmes que j’ai pu traiter à travers des featurings, le maxi
etc j’ai essayé de les organiser. C’est une espèce de réflexion qui a mûri très longtemps avec en plus
des thèmes un peu plus personnels. Mais il n’y aura pas de vieux morceaux. Sinon ça va faire des
écarts de malade. Je ne peux pas ressortir des vieux titres, même s'ils ne sont jamais sortis. C’est
comme si je suis en cuisine et que je fais tomber la cuisse de poulet par terre, je sais que je peux la
remettre dans le plat et personne ne le saura, mais je le ferai pas. Quand je vais voir quelqu’un croquer
dans le poulet je vais me sentir sale ! Quand tu en arrives à ce genre de chose c’est que tu es sur la fin,
que tu n’as plus d’inspiration. Tant que je sais que je peux continuer à écrire de nouveaux morceaux je
le fais. Parce que tu évolues, tu avances. Et j’ai envie d’écrire des nouvelles choses. Je ne crois pas
ceux qui disent que l’age d’or c’est entre 20 et 25 ans. Il y en a qui vieillissent et qui ne rappent plus,
mais tu as le rap qui va avec ton existence. Si tu es dedans que tu te cultives, que tu écris sans avoir à
te forcer c’est toujours bon. Le rap c’est un rapport avec moi-même, face à ma feuille je suis face à
mon miroir. J’ai envie de remplir la feuille blanche.
Pourtant c’est aussi eux qui ont produit le EP et le maxi de Sheryo qui était plus léger.
C’était son choix, c’est vrai que autant Héry que Laloo ont une palette large. Disons que moi ce que je
préfère chez eux c’est les instrus sombres. Et connaissant mes goûts ils orientent un peu les sons qu’ils
me proposent. Même dans le rap cainri ce que j’aime écouter c’est ce qui est lourd. Au niveau texte ça
maintient une certaine logique.
Tu es plutôt quelqu’un de drôle, souriante, vanneuse dans la vie et pourtant dans tes textes tu es très
grave et laisse peu de place à l’humour. Pourquoi ?
Je ne sais pas pourquoi. Tu as des métaleux remplis de têtes de morts, ils veulent mourir, se pendre,
éviscérer des mecs et tu les vois manger des sundaes caramel au soleil ! Le rap a son esthétique, moi
ce qui me plaît c’est le sombre, la gravité, la violence et c’est mécaniquement que je puise là dedans
quand j’écris. Je ne peux pas expliquer pourquoi ça m’attire. Je ne me vois pas faire un texte marrant
juste pour justifier que j’aime la vie. Peut-être que dans les mixtapes il y a un peu plus d’ironie, mais
je sais pas vraiment l’expliquer. Ce qui me plaît c’est toujours le rap lourd, un peu gore, Necro,
DITC…
« L’exclu » me fait penser au « hors-piste » de Hamé (La Rumeur), c’est une source d’inspiration ?
Dossier de Presse CASEY
Les instrus sont dans une veine assez sombre, pas vraiment datés. Comment choisis-tu les instrus ?
C’est très lié à la nature des gens qui les font, à savoir Héry et Laloo. C’est un travail d’équipe, ce
n’est pas comme si tu prenais des instrus à 15000 producteurs différents. Moi j’aime les histoire
collectives, j’aime ce qu’ils font et le travail qu’ils font. Héry a un style plutôt sombre et moi aussi
j’aime les instrus plutôt denses, plutôt sombres. Ca m’oblige dans le texte à me situer dans la gravité.
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Ah oui c’est vrai. J’y avais pas pensé mais c’est vrai que c’est un peu pareil dans la narration. Je l’ai
pensé comme une intro, que le premier morceau du maxi soit un morceau où je fais un compte
exhaustif de ceux dont je parle, les sujets que j’aborde, ce qui me préoccupe. J’avais pas fait la
relation. Je vais demander à Hamé s’il a l’impression que je l’ai pompé ! C’est vrai que c’est un
premier morceau sur un EP, un truc lent, un décompte…
Tu écoutes du rap français en dehors de ton crew ?
Je vais pas te mentir il n’y a que La Rumeur, Al & Adil, Les Grandes Gueules, mon voisin du
troisième qui me fait écouter ses maquettes, Bunzen. C’est rare que j’aille en magasin acheter un
disque français. C’est une musique où je suis trop critique. Je suis d’une intransigeance incroyable,
beaucoup plus qu’avec le rap américain. Je suis touchée par les rencontres que je fais avec des
rappeurs, mais en général je suis gavée avec les faux culs et les menteurs. Il faut trop faire le tri. Faut
une patience de malade pour trouver les trucs biens. Après y a des tendances qui ne sont pas mon truc
mais que je respecte. Tout ce qui est jazzy c’est super risqué de nos jours où on est dans une super
tendance hardcore-Kalashnikov-bandana-mitraillette. Les mecs qui font du rap jazzy passent limite
pour des tarlouzes, tu es un eunuque si tu fais du jazzy aujourd’hui. Je trouve ça fort de lutter contre la
dictature du rap de rue. Aujourd’hui le rap est formaté rap-violent. Mais les mecs savent même pas
expliquer pourquoi ils aboient. C’est pour ça que les adultes qui ont écouté du rap étant jeunes se
détachent de ça. Il faut que les musiciens sachent nous intéresser par leur discours. Dans le rap c’est
toujours les même réponses « je rappe parce que c’est la merde…».
En rock tu aimes quoi ?
Beaucoup Metallica, même si c’est des espèces de gros fafs sudistes. Rage Against The Machine,
c’était mon truc ça, ils m’ont mis une tarte à l’époque. Asian Dub Foundation aussi. Et quand dans le
rap ça va pas comme en ce moment, je me retourne vers le rock. Instinctivement je ne vais pas acheter
des disques de rock parce que je ne suis pas de près mais on me fait écouter des trucs. Des gens avec
qui je traînais au lycée ou au collège m’ont fait écouter des trucs. C’est aussi une musique formatée
qui a ses codes comme le rap, mais c’est plus solide. Dans le rap la tendance change toutes les deux
secondes. Il y a une façon de faire du rap, je ne vois pas pourquoi faut changer. Il y a des choses qui
me plaisent en rap, j’ai envie de les explorer, de les approfondir et de les maîtriser. Ce qui m’intéresse
c’est d’aller au fond de ce que je maîtrise. .
Au niveau promo, jusqu’où êtes vous prêts à jouer le jeu pour faire votre place, sachant combien les
radios et magazines sont accros à la pub ?
On n’est pas dans un refus de l’industrie, on est dans un refus des diktats de la musique. Du business
on en fait sans qu’il interfère avec la production artistique. Ce qui est important c’est pas où tu
promotionnes ton disque, si tu prends une page de pub dans Groove ou si tu fais des spots de pub pour
Générations. Ce qui est important c’est que cette façon de se présenter aux gens ne doit pas être la
préoccupation quand on écrit, quand on produit notre musique. Il faut quand tu sors un disque que les
gens en soient informés. Je sais que les gens dont on parle dans les autres pages des magazines ne
s’adressent pas forcément au même public que nous, n’ont pas le même discours que nous. Mais ce
qui me gêne dans la promotion c’est quand la démarche de promotion est sur le disque, c’est à dire sur
les thèmes abordés, les featurings sollicités etc. Notre produit tant qu’il est cohérent avec ce qu’on est,
il n’y a pas de soucis. Il ne faut pas que le musique en prenne un coup. Qu’on ne se mette pas à faire
des disques selon la tendance du moment. On est dans une position où on le lèche personne, on ne
réclame rien. On a des rapports compliqués avec les magazines parce que par nature ils sont toujours à
faire des grands écarts. Ils sont souvent à dire du bien d’albums très, très nuls parce que la couv’ a été
payée par la maison de disque. C’est relou, mais c’est le business qui tourne comme ça.
Dossier de Presse CASEY
Sur le promo qui accompagne le EP il y a une interview avec Olivier Cachin. Pourquoi lui ?
C’est très con, mais vu qu’on avait l’idée de faire une interview pour envoyer à la presse on s’est dit
quitte à demander à un journaliste de faire ça, autant le faire avec un journaliste qui connaît un peu le
truc et dont la voix est reconnaissable par tous. Il n’y en a pas trente six.
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Lundi, 29 Octobre 2007 03:19 SuperDahu & Sandy
http://www.poin-poin.com/dressez-vos-esgourdes-mainmenu-35/60-hip-hop-reggae-dub/541-larumeur-a-casey-outrages-salutaires-chronique-a-photos
CASEY, outrages salutaires
Acte II, la scène – Soirée noire
FESTIVAL ORIGINES CONTROLEES
Toulouse, le Bikini, le 18 Octobre 2007.
La Rumeur, Casey, MC Arabica, Sarrazin & Dj Snatch
Fin du concert. Sensation d’avoir assisté, stupéfait, à un évènement rare- de plus en plus rare : un
artistique et violent coup de poing balancé dans la vitrine de la désormais Boucherie France Des
Valeurs Humaines- valeurs que nous sommes encore quelques–uns à souhaiter pour ce pays (en
quelques années, nous sommes passés de la braderie au dépeçage). Voici des artistes qui redonnent du
sens (leur sens à eux) au mot lutte, concept devenu carrément exotique en notre belle Gaulle. Un lutte
frontale, qui n’a pas peur des mots à utiliser ; pour les affronts ; pour l’histoire qu’on veut occulter.
Quels mots sont assez violents pour parler de certaines vies et situations ? La vulgarité peut se loger
dans les discours les plus lisses, mais la dignité de l’outragé qui se bat avec des paroles dures peut être
belle.
C’est Casey, la claque de la soirée. Présentée comme la première partie de La Rumeur, elle partagera
pourtant à peu près équitablement son temps de scène avec la tête d’affiche. Elle est accompagnée par
B.James au micro – un gars en blouson et casquette vissée sur le côté- lui-même, massif, comme
soudé à la scène par la fierté de rapper. Vous cherchiez en France un équivalent au poing levé du
Black Power américain ? Et bien, allez zoner vers ces hommes et cette femme-là.
Dossier de Presse CASEY
« Ce soir on va dire quelques insanités sur des hommes politiques,
et rappeurs qui font les putes. »
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Assister à un concert de Casey, c’est comprendre aussi physiquement
qu’intellectuellement le pourquoi du mot « pute » qu’elle ou la Rumeur accolent
à un certain rap.
Casey a déroulé ce soir-là ses histoires noires. Malgré quelques gouttes d’ironie grinçante, le hip-hop
de Casey ne prête pas à rire. La rappeuse s’efforce de ne pas laisser poindre la moindre éclaircie qui
pourrait nuancer son propos (elle blague tout de même entre les titres). C’est à prendre ou à laisser.
Mais la puissance d’interprétation emporte le morceau. Je n’ai jamais ressenti aussi fort authenticité et
engagement total chez artiste de Hip-Hop français. Un truc à vivre, pas forcément soupçonnable à
l’écoute des quelques titres qu’elle a enregistrés (son premier LP est sorti en 2006 – on murmure
qu’elle aurait toujours refusé toutes les propositions pour ne jamais édulcorer son propos).
Dossier de Presse CASEY
Casey s’amuse à annoncer des titres festifs, en évoquant ses origines
Antillaises, pour n’enchaîner en vérité que des titres tous plus sombres les
uns que les autres. Son débit est technique, rythmé, parfait, intense.
Elle et lui, tendus de colère et de sarcasmes. Les années de tournées
(sans enregistrer) ont façonné un duo d’exception. Casey est un charbon
ardent. Une prestation d’Anfalsh- le nom du collectif- vous explose à la
gueule. Assister à un concert de Casey, c’est comprendre aussi physiquement
qu’intellectuellement le pourquoi du mot « pute » qu’elle ou la Rumeur
accolent à un certain rap; et permet d’entrevoir ce que pourrait être le hip-hop
français s’il n’avait pas été étouffé dans l’œuf par le marchand et le bradeur de révolte. Une musique
de colère doublée d’une conscience politique qui s’est faite bouffer par des groupes à attitudes
simulées, caricaturales- fruit d' un travail indigent, ne puisant que dans un réservoir de tics communs,
de phrases toutes faites et validées par les enquêtes marketing. C’est malheureusement ce rap là qui a
pignon sur rue et qui a décroché sa rubrique pour les Victoires De La Musiques. Je repense à Alain
Finkielkraut citant du Diam’s à la télé pour prouver la bêtise d’une culture qu’il méprise et qui
l’effraie. A l'image de Diam's, comme certain(e)s (ceux qui ont « mis le hip-hop sur le trottoir » selon
La Rumeur) ont rendu cette démonstration facile !! Au même Alain, celui qui a déclaré avoir soutenu
Sarkozy parce que, je cite « [celui-ci] avait demandé à la France de se tenir droite », j’oppose cette
phrase de la Rumeur « On frappe fort plusieurs fois/ jusqu’à se tenir complètement droit » (In Regain
De Tension). Et oui ! On peut se tenir droit sans se soumettre et garder ainsi sa fierté.
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Plus tard dans la soirée, La Rumeur reprend le flambeau du Hip-Hop militant, fort de ses textes riches
et percutants. Finesses et culture historique se mêlant aux bras d’honneur, à l’ironie noire, à la
provocation, et à l’insulte en légitime défense. Entre deux titres, La Rumeur affirme dans un petit
speech son caractère « non communautaire ». Le titre-étron sur Skyrock – qui ne mérite que ça - fait
comme à son habitude son petit effet. Le groupe fait tourner les titres de 10 années de carrière, en
privilégiant bien sûr les chansons phares de leur dernier album Du Cœur à l’Outrage - nous y
venons…
ABCDRDUSON
Propos recueillis par Nicobbl avec la participation
de Bachir (hiphopcore.net) 02/04/2006
http://www.abcdrduson.com/interviews/feature.php?id=86&p=4
En délivrant au compte-goutte des couplets toujours tranchants, Casey aura indéniablement su créer
une véritable attente autour de ses projets; aujourd'hui enfin concrétisés sous la forme d'un maxi six
titres intitulé "Ennemi de l'ordre". La parole est sienne.
Abcdr : Comment es-tu venue au rap ?
Casey : En fait c'est un de mes cousins,
chez qui j'ai vécu pendant un bout de
temps, qui m'a amenée au rap. C'est
devenu progressivement et naturellement
une activité qui occupait mon temps, mes
journées et me sortait de l'ennui...vu que
je quand je n'étais pas à l'école je me
faisais bien chier au quartier.
Donc plutôt rap français au départ ?
C : Au début je connaissais pas le rap
français, j'habitais en province à Rouen.
Un de mes cousins m'en a fait écouter et
là j'ai pris une claque. A partir de là, le
processus d'identification s'est fait tout
directement. Tu vois des gens qui te
ressemblent, des immigrés avec un mode
de communication tout à fait nouveau, des
militants, des frondeurs qui ne font pas
dans la supplication. Obligatoirement ça
m'a parlé. Par extension, j'ai découvert le
rap américain via ce même cousin, Public
Enemy et tout le reste.
Une partie du public t'a découverte lors
des émissions de Clyde et tes apparitions
Dossier de Presse CASEY
Quels sont les groupes et rappeurs qui
t'ont donné envie, toi aussi, de prendre le
micro
?
C : Les premiers groupes de rap français,
y'en avait pas légion, NTM, Assassin...
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avec Polo (et les autres membres du Black Taga) sur les ondes de Radio Nova. Avec le recul quel
regard portes-tu sur cette époque ?
C : Tout ça c'est pas mal de bons souvenirs. Les premières fois que tu vas à Paris dans une radio avec
tout ton groupe, où on apprécie à peu près ce que tu peux faire...
A : Comme on parle de Clyde et du Hypnotik DJ Show, peux-tu me confirmer que la production de
'Chacun son raccourci' est de DJ Max? Qui s'occupait de celle de 'Décor bâclé' ?
C : 'Chacun son raccourci' c'était bien Max, un mec que Maurice de Dooeen' Damage avait connu par
une tierce personne. Il nous avait fait écouter des sons et avec Ekoué on avait accroché sur celui-là,
donc voilà, on l'a pris. Après je peux pas te dire que c'est quelqu'un que j'ai énormément fréquenté et
j'sais pas ce qu'il est devenu. 'Décor bâclé' c'était mon DJ de l'époque, Aziz.
Comment as-tu atterri sur la compilation "L432", où tu avais un morceau avec Ekoué (déjà) '3'30
pour un freestyle' ?
C : "L432", je sais plus très bien comment c'était venu. Je crois que c'est Maurice qui m'avait dit
qu'une compilation se faisait et m'avait proposé de mettre un morceau dessus. On s'est connu plus ou
moins à cette période avec Ekoué et on a fait, naturellement, le morceau ensemble.
Il s'agissait de tes premiers pas discographiques ?
C : Ouais. C'était la première fois que j'allais dans un studio, que j'enregistrais. C'était une période
d'apprentissage, l'envers du décor dans l'enregistrement d'un disque.
Bon, profitons de cette interview pour éclaircir certains points un peu obscurs : apparemment tu as
reçu il y a quelques années maintenant une proposition de IV My People, pour rejoindre leur label.
Vrai ?
C : Faux. Ils ne m'ont jamais proposé de rejoindre leur label. Le seul contact que j'ai pu avoir avec
NTM remonte à un certain nombre d'années maintenant. Ils m'avaient proposé de faire un morceau sur
leur album, le dernier album qu'ils ont fait ensemble. Finalement c'est Jahyze qui a fait le morceau
[NDLR : 'C'est arrivé près d'chez toi' sur le dernier album, éponyme, de NTM] et c'est tout. Kool
Shen, IV My People, j'suis pas au courant.
Ouais au final t'as préféré prendre ton temps...
C : Je venais d'arriver, je n'étais rien, j'avais rien installé. J'aurais été à vie la petite chose, la petite
découverte de NTM. Pis bon, moi j'ai un putain d'orgueil. J'avais pas envie qu'on me dise demain
qu'on m'a fabriquée et créée.
On t'a souvent vue fonctionner en binôme (Polo, Acto, Sheryo et dans une autre mesure Ekoué) c'est
quelque chose de voulu ou c'est juste une histoire de circonstances ?
C : Ce sont des rencontres et c'est également un choix. Dans le rap, c'est vraiment un plaisir
d'échanger, de confronter ton rap, tes points de vues et de jouer sur l'émulation. T'as aucun baromètre
si tu rappes seul et écrit seul. Pis bon le rap c'est aussi le coté tribal, être entouré de gens. Donc ouais
j'ai plus de plaisir à être entourée qu'à rester seule.
Dossier de Presse CASEY
Pourquoi avoir refusé de faire ce morceau ?
C : A l'époque je commençais, ma position était fragile...[marquant une pause] et dans le rap il faut
choisir. Choisir soit d'être autonome, soit de subir un parrainage qui peut être lourd et au final peut te
plomber. Soit tu fais preuve d'un certain opportunisme qui pourra t'aider sur l'instant mais être lourd
sur le plus long terme, soit tu décides d'avancer par toi-même. Je me suis dit qu'une proposition
pareille c'était un truc pour se faire enterrer vivant. Tu sais, quand tu te fais parrainer tu deviens le
cerbère d'un gros groupe et après c'est fini. On s'est aperçu après que souvent dans les collectifs de ces
mecs là, Kool Shen ou B.O.S.S., les mecs au demeurant talentueux disparaissaient très rapidement.
Ces mecs là ce sont juste des espèces de soleils qui sont là et font un peu d'ombre.
Moi j'aspire à faire mes propres trucs, avec mes proches. Pas à servir la soupe à d'autres. Voilà, donc
j'ai refusé et je le regrette pas.
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Pourtant aujourd'hui tu vas davantage évoluer seule...
C : Ouais, le maxi je l'ai fait seule, mais je fréquente toujours La Rumeur. Et dans Anfalsh il y a
Prodige, B.James donc il y a toujours du monde autour de moi.
Pour revenir un peu sur le passé, depuis ce premier morceau et compte tenu du temps écoulé tes
apparitions sont finalement relativement comptées, comment expliques-tu cela ? Exigence dans le
choix des gens avec lesquels tu travailles ? Exigence dans l'écriture de tes textes ?
C : Difficile à dire, en fait il y avait un peu de tout, certains trucs étaient volontaires, d'autres non. Moi,
je calcule pas en terme de temps et je vois pas le temps passer. Je considère que tout ça c'était une
forme d'apprentissage, une expérience, apprendre ce qu'est le milieu de la musique.
Après, c'est aussi une question de personnalité. Je suis quelqu'un d'un peu sauvage et timide. Je fonce
pas toujours tête baissée.
Quel bilan fais-tu aujourd'hui de la trilogie "Que d'la haine" ?
C : C'était un certain style, une certaine façon de faire les choses, un ton.
Ta conception du rap, c'est forcement et uniquement celle que vous avez défini comme du rap de fils
d'immigrés ?
C : A un moment donné c'est important de résumer les choses par un mot ou un titre. Le rap de fils
d'immigrés c'est la conclusion de plusieurs personnes qui se sont rassemblées. Une façon de résumer
notre ambiguïté, celle de fils d'immigrés qui se sentent pas particulièrement français et se sentent pas
vus comme tels. Parler de rap de fils d'immigrés c'était une façon de définir notre position et nos points
de vues tout en paraphrasant l'expression rap français. Après, ce rap là il est pas codé ou charté...
Mais tu préfères évoluer dans certains thèmes que d'autres...
C : Ouais bien sûr. Obligatoirement les thèmes sont inhérents à ce que tu es, ce que tu vis et vois. Tout
tourne autour de ton vécu et si dans ton quotidien tu te sens exclu et à part, tout ça va forcement se
refléter dans tes textes.
Quand t'as appris ça, c'était encore plus de haine et d'incompréhension ?
C : Non, j'suis pas tombée de haut. La France n'en est pas à sa première insolence. Le paternalisme et
le colonialisme sous-jacents sont bien présents. Tu te dis quand même qu'ils ont des couilles d'essayer
de les présenter comme ça aux yeux de tout le monde et de l'imposer comme quelque chose de banal.
Après que ce soit pensé et même fortement pensé ça m'étonne pas plus que ça. L'écrire noir sur blanc
et le cristalliser dans une loi, oui, c'est l'ultime insolence.
Quel regard portes-tu sur la création du CRAN ? (Conseil Représentatif des Associations Noires, créé
fin 2005 fédérant une soixantaine d'associations avec pour objectif de lutter contre les discriminations
ethniques et raciales tout en participant à la création d'une cohésion sociale.)
C : Il existe maintenant des collectifs communautaires, qui se rassemblent autour d'une religion, d'une
culture ou d'une couleur. A mon avis on peut pas y échapper dans la mesure où la république n'est
qu'une vitrine pas respectée. Nous, on doit en faire les frais et rester dociles. Alors que les gens se
rassemblent ça me semble un réflexe normal, après j'peux pas te dire ce que ça va donner sur le court
Dossier de Presse CASEY
Le clip de 'Dans nos histoires' reprend, notamment, un panel d'images autour de la colonisation et de
l'esclavage. Quel regard portes-tu sur la loi du 23 février 2005 indiquant, entres autres, que "La
Nation exprime sa reconnaissance aux femmes et aux hommes qui ont participé à l'oeuvre accomplie
par la France dans les anciens départements français d'Algérie, au Maroc, en Tunisie et en Indochine
ainsi que dans les territoires placés antérieurement sous la souveraineté française..."
C : Ah ben le regard il était plutôt sombre. J'ai pris ça comme une ultime insolence, la claque dans la
gueule. L'esclavage est un crime contre l'humanité, mais qu'il faudrait applaudir ? Alors comment tu
veux que je prenne ça ?
72
et long terme. On verra bien. Mais si certains ont le sentiment d'être exclus et considèrent que la
couleur de peau peut être un vecteur d'unification pour se rassembler et réfléchir à leurs conditions et
faire du lobbying, ben pourquoi pas. Aux Etats-Unis, ils passent par là.
A : Tu as l'impression que l'on se rapproche de plus en plus du modèle américain ?
C : Si on vire de plus en plus vers une politique ultra-libérale comme aux Etats-Unis, on va avoir
exactement les mêmes conséquences. Pour moi, le communautarisme est lié à cet ultralibéralisme.
Quand certaines franges de population se retrouvent être les plus précaires, tu as un repli sur ta propre
culture. En plus on te demande d'être un outil pour le patronat, en même temps d'être docile et de
rejeter ta culture...alors c'est très compliqué. Il faut bien se raccrocher à quelque chose. Pour moi cette
situation est la conséquence presque inévitable de l'ultralibéralisme.
Pour faire poids face à une économie de marché il faut presque fonctionner en lobbying. Aujourd'hui il
existe le Medef, demain il existera des communautés économiques noires, chinoises...
Certains jeunes de banlieue voient que le vote aussi c'est du lobbying et que pour faire valoir sa parole
il faut être un grand mouvement de masse qui vote ensemble. Quand tu regardes l'Assemblée et le
gouvernement, tu vois que ses représentants, par leur âge, leur couleur et leur provenance sociale ne
sont pas à l'image de ce qu'il y a dans la rue. Alors les gens d'en bas font du lobbying. C'est la seule
possibilité qui leur reste.
Pour revenir un peu plus sur tes écrits...au-delà de ton
quotidien, où puises-tu ton inspiration pour l'écriture ?
C : Je sais pas....[long silence]...ça peut être un son qui
m'inspire, un livre, un film, une discussion. L'envie
d'écrire peut venir de plein de façons très différentes. En
fait y'a pas de règles, l'envie d'écrire peut se déclencher
n'importe
quand...
Avant de faire cette interview, j'ai réécouté pas mal de tes morceaux et en le faisant je me disais qu'on
sentait que tu prenais ton temps dans l'écriture. J'ai entendu finalement peu de trucs enregistrés où on
se disait que c'était vite torché...
C : Ouais...enfin ça dépend, y'a certains morceaux qui ont été écrits en une demi-heure. A partir du
moment où t'as une méthodologie, une technique que tu maîtrises un peu, t'arrives à appliquer des
trucs. Après, tout dépend de l'exigence que tu peux avoir envers ce que tu fais...Et bon...j'ai pas tout le
temps super confiance en moi donc écouter un truc où j'ai l'impression que je l'ai fait à la va-vite ça
m'emmerde aussi. Si j'écoute une rime et j'sens qu'elle est un peu faiblarde, ben j'trouve ça relou. Alors
j'essaie de me prendre un peu la tête, mais je trouve que c'est le minimum. Ecrire et faire de la musique
c'est un vrai travail, ça prend du temps et c'est la maîtrise de la technique qui fait la différence.
Maintenant, n'importe qui vient rapper...[soufflant, comme désabusée]...et y'a des mecs qui débarquent
et au bout de six mois ils ont l'impression qu'ils sont carrés. Mais pour maîtriser un beat, un texte, ça
prend beaucoup de temps. Le rap a cette image d'accessibilité parce qu'il faut pas grand-chose pour se
lancer, t'as pas besoin de sortir de Saint-Cyr pour écrire un texte. Du coup tu as l'impression que tout le
Dossier de Presse CASEY
Je te pose cette question parce que tu as une écriture
très travaillée et assez atypique, avec un vrai jeu sur les
assonances. C'est un aspect que tu travailles
particulièrement ?
C : Ouais, pour moi c'est normal. Tu peux pas
t'empêcher de vouloir faire beau, propre, audible et y
mettre du style. Tu as le processus qui t'amène à
écrire...et après t'as l'inspiration, on voudrait qu'elle
descende du ciel mais c'est rarement le cas. L'écriture,
c'est un jeu. Tu t'amuses avec des sonorités, des mots.
J'sais pas comment ça vient mais quand c'est là, ben c'est
de l'artisanat.
73
monde a envie de se jeter dedans, mais tu vois qui sort du lot. Et cette différence c'est le taf'.
Grave. Et dire que le rap est facilement accessible c'est une connerie parce qu'au contraire pour le
faire très bien ça prend des années...
C : Ouais, quand tu commences un peu à réfléchir au truc tu te dis que c'est super dur de rapper. Mais
bon voilà...c'est un taf. C'est dur. C'est comme maîtriser un sport. T'as les footeux du dimanche et ceux
qui sont en Ligue 1. Ce sont pas les mêmes footballeurs.
Tu as réussi à susciter une très forte attente depuis plusieurs années et régulièrement tes projets solos
sont annoncés, pour finalement ne jamais voir le jour. J'imagine que cette accumulation de retards
s'avère particulièrement frustrante pour toi, comme elle peut frustrer le public...
C : Oui mais en même temps ces retards ils sont pas de mon fait. Souvent j'apprenais que j'allais sortir
un truc dans des chroniques de magazines. Là, c'est la première fois que j'ai dit que j'allais sortir un
truc. Je m'étais jamais avancée avant à annoncer un truc qui n'était pas terminé.
Ils viennent d'où alors ces effets d'annonce ?
C : Je sais pas...Tu sais le rap c'est aussi un milieu avec des commères, y'a un petit coté people avec
des gens qui se gargarisent avec des "à ce qu'il parait, il a dit que". Donc je peux pas te dire...
Tu as participé à pas mal de concerts, que ce soit avec La Rumeur ou plus récemment quelques
prestations où tu occupais la tête d'affiche...
C : ...ouais c'est normal, l'exposition, les concerts, tout vient quand tu as une actualité. Sans actualité
ça me semble pas particulièrement justifié.
Devenir progressivement une tête d'affiche pour certains concerts, ça fait partie de ton évolution ?
C : Non, plus simplement, j'suis pas quelqu'un qui prend un grand plaisir à se mettre en avant. Je le
fais aujourd'hui parce que j'ai une actualité, un disque que j'ai envie de défendre. Alors là oui du coup
je fais des concerts, je donne des interviews...
Mais se brosser l'ego quand on a aucune actualité derrière, rien à proposer, j'vois même pas l'intérêt.
Que s'est-il passé avec Sheryo ? Pourquoi ne fait-il plus partie d'Anfalsh ?
C : Il est plus avec nous parce que, sans rentrer dans les détails, quand tu rappes dans un certain milieu
il y a des trucs que tu dois assumer. Il ne les a pas assumés et notre collectif a dû le faire à sa place. On
a donc préféré séparer nos routes.
N'est-il pas finalement assez consensuel de faire du rap au 21ème siècle ?
C : Consensuel, je sais pas. Qu'une certaine industrie veuille le rendre consensuel, l'édulcorer et
arrondir les angles, oui, sans aucun doute. On sent qu'il y a une volonté de pas laisser passer des trucs
trop agressifs ou trop revendicatifs. Mais je pense pas qu'aujourd'hui tous ceux qui arrivent au rap
veuillent faire dans le consensuel. Il y a une vraie envie de faire du peu-ra, après c'est comme tout, il
faut apprendre ses gammes.
L'image du rap elle est aussi donnée au très grand public via des évènements comme Les victoires de
la musique, avec une catégorie fourre-tout qui donne une représentation du rap.
C : Mais Les victoires de la musique c'est quelle industrie ? Des gens qui n'y connaissent rien en rap,
et dont les revendications véhiculées par le rap fatiguent. Ce ne sont pas des gens issus de notre milieu.
Dossier de Presse CASEY
Tu n'as pas le sentiment que le rap est aujourd'hui finalement très accepté, jusqu'à être intégré dans le
paysage musical français, perdant du coup une partie de son caractère alternatif. En étant aussi
accepté, on a également l'impression que, paradoxalement, le rap perd de son sens...
C : Bien sur, la quantité n'a pas joué sur la qualité. C'est beaucoup plus difficile aujourd'hui de sortir
du lot et de se démarquer. En même temps, il faut beaucoup plus de boulot et c'est peut-être pas plus
mal. Après c'est devenu un immense business, tout le monde l'a compris, et je pense pas que ça serve
les intérêts de la qualité et de la créativité de cette musique.
74
Après, on a assisté aux victoires de la musique, au trio, à la sainte trinité des rappeurs les plus sucrés et
édulcorés qu'on ait jamais vu. La vérité, un ramassis de merde. Un ramassis de bonbons à la menthe.
Quel est ton sentiment sur les évènements passés en banlieue en novembre dernier ?
C : Un peu comme tout le monde. Ca a pété, c'était normal et ça devait péter. Même si ça a fait
beaucoup de mal à des infrastructures internes à certaines banlieues, ça a fait vraiment du bien que ça
fasse peur. Ca a fait très peur. Pendant deux mois, ils ont fait très attention aux mots qu'ils utilisaient,
aux amalgames. Alors que depuis les évènements de septembre 2001 il y en avait des tonnes
d'amalgames. Pendant les campagnes présidentielles même chose.
Là, ils ont eu tous peur. Ils ont vu que le pauvre, l'immigré, quand il s'énerve, c'est pas avec des
discussions et des débats.
C'était étonnant de voir que, quand ça chauffait vraiment, on invitait des rappeurs sur les plateaux TV
pour parler de ces évènements. Alors qu'il y a un certain nombre d'associations de terrain dont la
présence m'aurait semblé bien plus légitime...
C : Oui, ils ont très peu laissé parler le collectif des familles de Ziad et Bouna, Mort pour rien. Il aurait
fallu puisque tout est parti de cette bavure. Et puis c'est tombé en plein pendant la promo de Disiz la
peste qui, lui, s'est fait le chantre des banlieues.
Oui, enfin Disiz était pas le seul rappeur représentant les banlieues sur les plateaux. Des gens
beaucoup plus crédibles comme Tandem, avaient aussi été invités. Mais je pense surtout qu'il aurait
fallu laisser parler davantage les associations qui sont sur le terrain.
C : Oui, mais là tu parles d'émissions télévisées de gens qui n'en ont rien à foutre. Si ces émissions
étaient faites par des jeunes de banlieue, ils seraient peut-être plus allés sur place, à demander l'avis
des parents, de travailleurs, de chômeurs, de jeunes mais pas des rappeurs. On prend des rappeurs
parce qu'ils sont à peu près reconnaissables par le grand public. Donc bon, banlieue, rap, casquette, et
voilà. Je m'attendais pas à autre chose.
Autre chose qui à fait pas mal du bruit, c'est Grosdidier, député UMP qui déclarait, entre autres, que
le rap était un pousse au crime et qu'un certain nombre de morceaux étaient des incitations au
racisme et à la haine.
C : Oui et il a lancé ça juste après les émeutes, histoire de rajouter un peu d'huile sur le feu. Finalement
c'est tombé un peu à l'eau vu que les gens mouillaient un peu. Une certaine intelligentsia faisait passer
des consignes pour calmer le jeu et du coup très peu de gens l'ont soutenu dans cette polémique. En
plus lui c'est un ancien facho [NDLR : Grosdidier est un ancien militant du parti des forces nouvelles,
parti plus à droite que l'extrême.]. Après, je sais pas comment ça se passe dans les couloirs de
l'Assemblée mais je pense que c'est un peu comme dans le rap, tu veux t'illustrer avec un flow, un
texte, un discours. Lui il a choisi de mener la guerre aux rappeurs.
Qui produit les morceaux de ce maxi ?
C : Pour le maxi, c'est toujours la même équipe de producteurs.
Hery et Laloo, qui font tous les deux partie d'Anfalsh et sont aussi
de ma ville Blanc-Mesnil. Pour ce qui est des invités, c'est aussi du
Anfalsh, vu qu'on retrouve B.James et Prodige. On a tout fait en
famille.
Il sortira sous quels formats ce maxi ?
C : Vinyle et CD. Le vinyle sortira sûrement avec un peu de retard,
genre une semaine.
Dossier de Presse CASEY
Ton maxi sort le 27 mars. Il comporte finalement six titres c'est ça ?
C : Oui, au départ c'était quatre titres. A la base le maxi devait sortir le 10 janvier, encore une fois un
coup pour rien, une sortie de route. Les gens ont l'impression que
je suis habituée aux sorties de routes, donc je me suis dit que la
moindre des choses c'était de fournir un format un peu plus long.
75
Si j'ai tout bien compris, tu vas faire partie d'un nouveau label que vous avez monté avec La Rumeur...
C : Non, là on est en pleine construction. Quand ce sera fait on l'annoncera. Ca risque d'être un très
gros truc qui rassemblerait La Rumeur, Gab'1, Anfalsh. On rassemble toutes les forces en présence sur
un même label, ça risque d'être une grenade dans la gueule de tout le rap français. Pour l'instant on est
en train de bosser dessus. Mais, Ennemi de l'ordre sort sur Anfalsh.
Quel rôle as-tu joué dans la réalisation de ton clip 'Dans nos histoires' ?
C : J'ai choisi les images et la thématique en général. Je savais que j'allais faire apparaître des images
qui me sont chères et ont du sens.
On a attendu un moment la sortie du maxi "Ennemi de l'ordre", mais on a déjà envie de te demander
pour quand est prévue la sortie de l'album, "Tragédie d'une trajectoire"...
C : Septembre. Je suis actuellement en plein dans l'écriture des morceaux de l'album.
Est-ce qu'on aura l'occasion de te voir (seule ou accompagnée) en live cette année ?
C : J'espère bien. Franchement, pour moi un disque ça se défend sur scène, face aux gens.
Quels sont tes attentes et objectifs autour de ce maxi et de l'album à venir ? La satisfaction elle
viendra du nombre d'albums vendus, des échos positifs que tu pourras recevoir ?
C : Je préfère rien attendre. Niveau ventes on est dans un marché où y'a pas de formule magique si ce
n'est bombarder de promo', mais c'est pas une science exacte. J'attends plus des retours positifs du
public et la possibilité de pouvoir défendre ma musique sur scène. Je veux faire un bon disque et pas
un disque de pute comme beaucoup de trucs qui sortent en ce moment. Je veux que les gens sentent
que c'est un disque en rupture avec ce qu'on essaie de
nous vendre.
Peux-tu nous parler un peu de ta collaboration avec
l'autre groupe phare de Blanc Mesnil, Bunzen ?
C : On se voit de temps en temps, quand ils ont participé
à la compilation "Juste Nous" ils m'ont demandé de faire
un morceau avec eux et je l'ai fait avec plaisir. Ils ont
leur style et ils sont dans leur délire, j'aime bien. Et audelà de ça, humainement, ce sont des mecs que
j'apprécie.
Dernier truc, très simplement, est-ce que tu écoutes
beaucoup de musique ? Qu'est-ce que tu écoutes ?
Ca t'intéresse pas du tout ça ?
C : Si, mais c'est vite consommé, ça me traverse pas la chair et ça me soulève pas l'épiderme. Sinon,
j'écoute pas mal de Rock, Reggae, Soul, Dance-Hall. Mais les deux trucs que j'écoute le plus c'est le
rock et le peu-ra.
Tiens, pure curiosité, que penses-tu du succès rencontré par Booba ?
C : Son succès est loin d'être immérité, il rappe bien. Après, c'est pas trop ma came mais voilà, il est à
sa place, ce mec là c'est pas une imposture.
Dossier de Presse CASEY
C : Sans surprise du rap. En ce moment les dernières sorties m'intéressent pas trop, alors je réécoute
des vieux albums. Le premier Redman, le premier Method Man, je kiffe toujours les sons du D.I.T.C.
Tu sens que c'est crasseux, ça sent les méandres des rues de New-York. Là, tu sais où t'es. J'ai une
prédilection pour New-York dans la condensation, le coté urbain, la grisaille...
En ce moment aux US, c'est G-Unit ou le sud donc ça laisse pas beaucoup de possibilités.
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Je te laisse conclure, apporter le mot de la fin et ajouter ce que tu souhaites.
C : Guettez les prochaines sorties, l'album, Anfalsh, La Rumeur et Dooeen' Damage. Ca arrive comme
une grenade dans les burnes et ça va faire mal.
Rue89 : Concert de Zone Libre vs Casey & Hamé à
Bourges
Par Sourdoreille, le 23/04/2009
http://www.dailymotion.com/video/x92lep_zone-libre-interview_music
L'accueil hostile du public.
Casey : Ouais on savait
Serge Teyssot-Gay : Oui ce n'était pas une surprise
Et donc vous êtes montés sur scène avec ça à l'esprit ?
C. : Non on s'en cogne complètement ! Rien à foutre, tu fais ton truc de A jusqu'à Z. Et puis, cette
recherche effrénée, y'a des gens qui sautent en l'air quand ils te voient, c'est pas ça la musique aussi,
c'est d'aller confronter ce que tu fais à la critique. Des fois c'est mortel, des fois c'est...c'est le spectacle
aussi. Puis, on est des soldats, on va pas courir en fuyant en laissant le drapeau blanc parce que y'a
trois connards qui sont pas d'accords. Là, il y avait plusieurs milliers de personnes, y'a peut-être
200/300 qui ont bien aimés. C'est terrible, 200 personnes tu te rends pas compte. Après le reste, s'ils
sont pétés de skyrock, de bordel, de trucs,...j'en ai rien à foutre. On s'en cogne complet. Partout où on
nous invite, on y va et on joue. Maintenant, c'est aussi le délire des programmateurs, maintenant ils
sauront que quand tu programmes, il faut des programmations qui fassent sens aussi ; là, ça ne faisait
pas sens.
Un projet sur la durée ?
S. : On a découvert notre identité sur scène en même temps que le public. C'est des choses à vivre, on
n'est pas forcément dans des projections de faire continuer le projet. Après oui, on a envie de faire de
la scène et on a envie de continuer dans l'absolu comme ça mais on verra. C'est sûr que c'est un projet
qui nous porte et on prend beaucoup de plaisir.
On voit, et ça toutes musiques confondues, qu'il y a deux races : ceux qui mettent le pied sur
l'accélérateur et d'autres sur le frein. C'est à peu près ça. Mais c'est une période intéressante : la
fracture est tellement nette qu'il n'y a plus de place pour la tiédeur, on ne peut pas se dissimuler
derrière des gentilles attentions. C'est soit on y va franchement on est capable de se sacrifier, sacrifier
ses ventes de disques, sacrifier son image pour une idée, pour des valeurs, pour certains principes,
pour une vision du monde ou soit on ferme sa gueule et on se chie lamentablement dessus. Donc
j'aime bien cette période, au moins tout est à sa place, tout est clair. On voit qui est capable de mettre
la main au feu. Parce qu'on peut effectivement refaire le monde autour d'une table dans un café mais
quand le couperet tombe c'est à ce moment-là qu'il faut vraiment refaire le monde et on voit qui est
capable et qui ne l'est pas.
Dossier de Presse CASEY
Influence du contexte politique.
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HIP HOP 4 EVER
HipHop4Ever, 29/09/2009, http://www.hiphop4ever.fr/casey/
HipHop4ever a le plaisir de vous annoncer ce soir le retour officiel de CASEY avec un clip choc
“Apprends à t’taire“, premier extrait de son nouvel opus nommé “Libérez la bête” prévu pour
Janvier 2010 chez Anfalsh.
Casey est pour rappel une des rappeuses les plus respectée du rap game de part la maitrise de son art,
son engagement, sa rage et son coté sombre et dénonciateur et a débuté au micro en 1995 pour enfin
sortir un “vrai premier projet en 2006. Proche de gens dans la même veine tels qu’Ekoué, AL et La
Rumeur, qui revendiquent chacun faire un rap comme étant “du rap de fils d’immigrés ” et non du
rap français. Ce concept, constat personnel (le leur) ne change rien à l’affaire : chacun de ces artistes
étant certes loin du rap doux et/ou bling bling.
Bio de Casey :
Premières apparitions au micro (sur support) en 1995, il faudra attendre 2006 pour que Casey (qui n’a
jamais cherché une véritable exposition oui qui aimait tout simplement rester dans l’ombre) sorte trois
projets en indépendant : ceci au travers d’un premier Maxi nommé “Ennemi de l’ordre” (on retrouve
là un de ses thèmes de prédilection), suivi d’un très intéressant et riche Street Cd qui revient
justement sur une dizaine d’années d’une Casey dans l’ombre avec plus de 60 morceaux dont
quelques inédits laissant entrevoir un album. 2006 est son année avec la sortie de son premier
album en fin d’année : “Tragédie d’une trajectoire”, riche en thème, émotions, et quelques
morceaux doux et sur ses racines : dont l’excellent “chez moi” dont voici d’ailleurs le clip :
Casey a tout récemment (2009) participé à l’album “angle mort” avec le groupe/collectif Zone libre
avec le guitariste de Noir Désir, Hamé de La Rumeur (encore en famille) mais aussi le guitariste de
Yann Tiersen
Enfin comme rappelé au début de cet article, Casey est en préparation d’un nouvel album solo qui
s’appellera “Libérez la bête” avec une date prévue autour de Janvier 2010 chez Anfalsh. A
SUIVRE!
Underground Power, 30/09/2009,
http://www.undergroundpower.fr/undergroundpower/news.php?id_cat=accueil&id_memonum=1198&id_memo
news=accueil
Casey la rappeuse du 93 a sorti "Tragédie d'une trajectoire" son premier album fin 2006 avec
notamment son titre "Dans nos histoires". On l'a retrouve aussi sur l'album "L'angle mort" paru en
début d'année réalisé en collaboration avec Hamé de La Rumeur et du groupe Zone Libre.
Dossier de Presse CASEY
UNDERGROUND POWER
78
Casey nous revient avec un second album intitulé "Libérez La Bête" qui doit sortir en janvier 2010
chez Anfalsh. Le premier extrait dont le clip vient de tomber est le titre "Apprends A t'taire".
GOOMRADIO
Goomradio.fr, 01/10/2009, http://www.goomradio.fr/news/2009-09-30/casey-en-mode-warriorz
Découvrez le nouveau clip de la rappeuse française Casey, 1er extrait de son prochain album prévu
pour 2010. Casey rappeuse d’origine martiniquaise, elle parle de ses origines sur l’excellent titre «
Chez moi» sorti en 2006 et extrait de son 1er album "Tragédie d’une trajectoire". Casey revendique
son rap comme étant du rap de fils d’immigrés et non du rap français. Les thèmes les plus souvent
abordés dans sa musique sont les problèmes de racisme, les violences policières, ainsi que le passé
esclavagiste et colonial de la France. Son prochain album « Libérez la bête» sortira en janvier 2010
avec comme 1er extrait le titre "Apprends à t’taire". Du rap conscient que je kiff big up à Casey.
Rue89
Rue89, 02/10/2009, Fabien Offner, http://www.rue89.com/actu-rap/2009/10/02/casey-et-la-rumeur-sonnent-la-charge
Casey et La Rumeur, les irréductibles du rap, sonnent la charge
Pour les autoproclamés « puristes », Casey et La Rumeur sont au rap ce qu'Astérix et ses
potes moustachus sont à l'Empire romain : un petit village qui résiste à l'envahisseur. Discrets,
ils n'en sortent que pour lancer quelques menhirs sur leurs ennemis parmi lesquels Skyrock,
Nicolas Sarkozy, la France coloniale et ses résidus, les rappeurs vendus et dociles.
On en sait désormais plus sur leur retour. Il faudra bientôt lever la tête pour voir si les pierres
vont tomber sur de nouvelles têtes.
Pas vraiment du genre à concourir pour le tube de l'été, Casey attend le froid sec de janvier
pour sortir « Libérez la bête », trois ans après son premier album « Tragédie d'une
trajectoire ». Un climat taillé pour les rimes glacées de la jeune femme qui n'a rien perdu de sa
hargne ni de sa maîtrise des assonances et des allitérations, comme le prouve son tout
nouveau clip.
Le Blog d'un grincheux grave
Il y a aussi du rap de qualité, exemple : Casey
Je fais sans aucun doute preuve d'esprit étriqué, incapable d'embrasser toute la richesse du rap,
me focalisant bêtement sur les rappeurs qui appellent en public à l'extermination du Français
de souche (et du Polak, Breton, Espagnol, Italien assimilés)... ce qui, souligné en passant, ne
semble nullement répréhensible en France... qu'ils aillent faire la même chose en Algérie,
juste pour voir quel effet ça produit. Une visiteuse ("Tatouée", merci) attire mon attention sur
un rap français de qualité véhiculé par CASEY, rap beaucoup plus cool, moins violent, mis à
part peut-être ce passage : "Tu mériterais vraiment qu’on t’sectionne une artère", juste mis là
pour rimer avec "taire", on ne peut pas le lui reprocher.
REFRAIN (du morceau intitulé "Apprends à t'taire" trouvé sur le portail du rap français)
Dossier de Presse CASEY
Le Blog d'un grincheux grave, 24/11/2009 http://grincheux.typepad.com/weblog/2009/11/casey-rappeuse.html
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J’en ai mare et tu m’tapes sur les nerfs
Alors apprends à écrire s’te plais ou apprends à t’taire
Quoi ? Chez toi il y a pas l’dictionnaire ?
Aller apprends à écrire s’te plais ou apprends à t’taire
Un auditeur déçu peut vite faire un tortionnaire
Alors apprends à écrire s’te plais ou apprends à t’taire
Tu mériterais vraiment qu’on t’sectionne une artère
Alors apprends à écrire s’te plais ou apprends à t’taire
Pleine d'audace, résolument progressiste, CASEY propose de se débarrasser de la chanson
française ("vieille et décérébrée") :
COUPLET 3
Brun, ténébreux mal rasé malheureux
Méprisé d’après eux et proche des miséreux
Pense à la guerre, à l’effet de serre entre midi et deux
Pleure chez Michel Drucker d’un air con et mielleux
Adore toujours tout l’monde face à la caméra
Derrière insulte tout les nouveaux artistes de scélérat
Mesdames et messieurs, veuillez célébrer
La chanson française vieille et décérébrée
Décroulant, encombrant, canné et encombré
D’un publique de mémé qui fais calva et macramé
Has been à la peine que l’échec a punie
Mais qui tente tout de même leurs chances aux états unis
Cessé les retours ratées, les textes formatés
Arrêté la variété et la fameuse chanson d’l’été
Et puis laissé tranquille tout les fantômes du passé
Claude François, Joe Dassin, putain y en a assez
Comme dit objectivement sa biographie : "L'ensemble des textes écrits
par Casey révèlent une grande maîtrise technique. La langue française est
exploitée à merveille, son flow est nonchalant ou agressif selon les
morceaux.
Casey fait preuve d'une grande lucidité dans les sujets abordés.
Elle reste sans complaisance dans ses propos depuis ses débuts et on peut la qualifier aisément
de rappeuse hardcore."
Discordance
Mélange de rock expérimental lourd et de rap subversif, Zone Libre Vs Casey/Hamé avait
déclenché une petite révolution musicale il y a presque un an maintenant.
On avait pu découvrir à l’époque une collaboration des plus excitante entre le guitariste de
Noir Désir, la rappeuse Casey et Hamé, un des leaders de La Rumeur.
Dossier de Presse CASEY
Discordance.fr, 27/11/2009, http://www.discordance.fr/Casey-Preecoute-de-Liberez-la-bete,1396.html
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Forte de cette alliance et après un premier album (Tragédie d’une
Trajectoire NDLR) en 2006 salué par la critique et un public
grandissant, Casey revient en Janvier 2010 avec un nouvel
album au titre évocateur Libérez la Bête. La recette est la même
et elle est toujours aussi efficace comme le laisse déjà entrevoir
les deux premiers titres issus de cet album, Apprends à t’taire et
La Créature Ratée.
Fermant la parenthèse rock, du moins pour l’instant, avec le
groupe Zone Libre, Casey en conserve pourtant cette rage lyricale et musicale qui la
caractérise et revient secouer le rap avec virulence en incitant notamment la plupart des
rappeurs à aller consulter un dictionnaire avant de se mettre à écrire. Armée d’une plume
acerbe et d’opinions tranchées, « la bête » attaque dans tous les sens et vise juste : le racisme,
les inégalités du système, le passé colonial de la France, mais aussi le monde du rap et les
images de faux gangsters véhiculées par certains rappeurs sont autant de thèmes abordés par
la jeune femme.
Un album piquant qui devrait plaire aux deux scènes : celle du rap pour la qualité de ses
propos et celle du rock pour le côté brut qui s’en dégage. Libérez la bête nous offre sur un
plateau d’argent « un amour de l’amertume immodéré » et sa sortie pourrait bien faire
applaudir les uns, et grincer des dents les autres.
ABCDRDUSON
Par Nicobbl le 29/11/2009
http://www.abcdrduson.com/chroniques/chronique-836-black-stamp-music-music-all-.html
L’intérêt du projet "Music' All" porté par le label Black
Stamp tient avant tout dans la qualité du casting. Le collectif
de musiciens en premier lieu : les Illuminés Black Stamp. Dix musiciens partagés entre
claviers, basse, guitare, trompette, trombone, saxophone, percussions et batterie. Une fine
équipe, riche de ses influences diverses, à même de dépeindre une atmosphère plutôt feutrée
de Music Hall. Porté par un élan très jazz, l’ensemble prend par moments des intonations plus
reggae et soul.
Autres acteurs au moins aussi clefs : les rappeurs et chanteurs invités à poser sur les
compositions des Illuminés Black Stamp. La sélection se veut éclectique en style mais
également en renommée. La figure de proue Oxmo côtoie ainsi les confidentiels Marco Polo
Dossier de Presse CASEY
A l’origine de ce projet, il y a un label : Black Stamp Music.
Un label monté par deux potes de longue date - Sidney Regal
et Mickael Minacca – chacun porteurs d’un héritage musical
et désireux de sortir des sentiers battus. Jusqu’ici rien de
révolutionnaire dans la démarche. Plutôt du grand classique.
Les annonces de révolution autour du rap sont de toute façon
comme les promesses : illusoires, elles n’engagent que ceux
qui les croient.
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et Mihuma, les sanguins Casey et Busta Flex font face aux plus légers ex-Saïan Feniski, Sir
Samuel ou Specta. Anecdote enfin, c’est Sidney qui occupe le rôle – symbolique – du maitre
de cérémonie, celui d’ouvreur dans cet univers théâtral. Un univers à l’imagerie soignée et ce
jusque dans le clip ultra-chiadé d’un 'Yes we can' au titre symbolique et pleinement inscrit
dans son époque. L’équipe Kourtrajmé rappelle à cette occasion l’étendue de sa palette.
Porté par une certaine légèreté, une fraîcheur et une vraie cohérence de ton, "Music' All"
comporte comme toute compilation son lot d’expériences abouties et passages anecdotiques.
Parmi les grandes réussites, on retient 'Chanter' où Busta Flex ressuscite son enthousiasme
micro en main et semble retrouver un vrai second souffle associé au (plutôt bon) chanteur
Karl the Voice. En un seul morceau, on retrouve sa verve à même de nous donner envie de
replonger dans sa discographie. Impossible de ne pas retenir également le 'Vais-je grandir un
jour ?' de Casey, où l’éternelle écorchée vive dévoile un aspect plus personnel de son enfance.
L’écriture est toujours imparable, le style atypique : les projets s’enchainent et la fascination
autour de Casey ne cesse de grandir.
Ces deux réussites sont d’autant plus marquantes qu’elles permettent de porter un regard
nouveau sur deux acteurs qu’on ne voyait pas forcément dans un tel contexte. Oxmo enfin,
grand seigneur, déroule. Tel un crooner en terrain conquis charmant son auditoire à chaque
battement de cil, il déverse un océan d’émotions dans la lignée de ses deux derniers longs
formats. 'Quand même' figure au même titre que le 'Don't let me down' du duo Kohndo-Karl
the voice parmi les très bons moments de cette expérience musicale.
Dossier de Presse CASEY
Aucun doute, "Music' All" n’a pas la consistance d’un album intemporel. Il s’apprécie plutôt
comme un bel intermède, une expérience jouissive d’un instant. En sachant que ces instants
gravés sur sillons sont amenés à prendre une toute autre dimension sur scène. Alors gardons
en tête cette date du 9 Janvier prochain. L’équipe Black Stamp et ses invités seront au
Trabendo et au complet pour un concert qui devrait prendre de vraies allures de Music Hall.
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ALONEPRDZ.COM
Dossier de Presse CASEY
11/12/2009
http://www.aloneprdz.com/2009/12/casey-liberez-la-bete-cover-teaser.html
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ABCDRDUSON
14/12/2009
http://www.abcdrduson.com/100-classiques-rap-francais/50-41.php
BOOSKA-P.COM
Dossier de Presse CASEY
04/01/2010,
http://www.booska-p.com/new-casey-la-bete-ne-sera-finalement-liberee-qu-en-mars-n324.html
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ULIKE.NET
09/01/2010, http://fr.ulike.net/news/Lib%C3%A9rez-la-b%C3%AAte-Casey
Ca risque de faire mal et de saigner… Casey revient avec ses lyrics chauffés à blanc et annonce la
sortie de son deuxième opus pour début 2010. Son titre: Libérez la bête, ça fait froid dans le dos,
comme Le silence des Agneaux, mais ça met l’eau à la bouche. En attendant, voici le clip du premier
single Apprends à t’taire. La rappeuse martiniquaise dégomme les « fake » du milieu avec son phrasé
destructeur. Casey s’est fait connaitre du grand public en 2006 avec le titre Chez moi (album Tragédie
d’une trajectoire, 2006).
Contre-culture.info
14/01/2010, http://www.contre-culture.info/article-casey-liberez-la-bete--42946633.html
C'est un coup de coeur, et disons le carrément, une première ici, puisqu'il s'agit de rap.
Casey vient de sortir son dernier clip, "apprend à t'taire", titre extrait de son prochain album "Libérez
la bête", qui sortira le 8 mars prochain.
Pour ceux qui ne la connaissent pas, Casey est une artiste d'origine martiniquaise qui s'est fait
connaître avec son premier album "Tragédie d'une trajectoire" sorti le 27 novembre 2007, mais aussi
pour sa collaboration avec le groupe Zone Libre, groupe créé par Serge Teyssot-Gay, guitariste de
Noir Désir.
La voix de Casey ne peut laisser indifférent et avec un album intitulé "Libérez la bête", elle revient
donc plus percutante que jamais, et c'est pour cela que nous la retrouverons prochainement en
interview ici même.
Je vous laisse donc découvrir le premier extrait de l'album ci-dessous, ainsi que son teaser.
UN PROJET D'ENVERGURE POUR LES F2M
Associés à Colères du Présent, le groupe de Rap F2M recoit Casey et le collectif Zone
Libre pour animer un atelier d'écriture dans les quartiers ouest d'Arras. En
préparation, un concert performance pour le prochain Salon du livre d'expression
populaire et de critique sociale qui se déroulera, le premier mai prochain, dans la
capitale du Pas-de-Calais.
Plusieurs années de «galère» se sont passées suite à la fermeture du studio d'enregistrement
des Hochettes, fermeture resentie à l'époque comme une «punition collective» prise à
l'encontre des jeunes des quatiers ouest d'Arras. Placés sous la responsabilité de COPIRATE,
association composée de graffeurs, de rappeurs et d'acteurs sociaux réunis dans le but de
Dossier de Presse CASEY
Jérôme Skalski
Liberté 62 n°900 & 13/02/2010, http://ciem-nievski.blogspot.com/2010/02/un-projet-denvergure-pour-les-f2m.html
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promouvoir les artistes de la scène urbaine ainsi que d'AMSTERBLAM'S, association et label
de Hip-Hop, il a enfin réouvert ses portes, après trois ans, à la Maison de Quartier Colucci
d'Arras en septembre 2009. A l'origine de ce retournement de situation, les efforts, entre
autres, des membres du groupe de Rap F2M, artistes engagés par ailleurs dans un projet
d'envergure avec l'association Colères du Présent.
Retournement de situation
«C'est peu de temps avant la création d'AMSTERBLAM'S que nous avons pris contact avec
les jeunes du groupe F2M explique de Didier Andreau, président de Colères du Présent :
«Leur démarche nous intéressait. Nous nous sommes dit qu'il était possible que nous fassions
quelque choses ensemble. Après plusieurs rencontres, nous leur avons proposé de venir se
produire sur le pôle des musiques alternatives du Salon du livre du 1er mai 2009 et depuis, les
projets s'enchaînent.»
«Pour nous, c'était l'expérience d'un brassage des cultures»
«Pour nous, c'était l'expérience d'un brassage des cultures. Tout le monde a accroché avec le
public» explique Zinedine, membre des F2M à propos du concert du 1er mai dernier. «Après,
avec Will's [chanteur du groupe ndlr] , nous nous sommes allés, avec Colère du Présent, à la
Fête Internationale du livre d’expression populaire et de critique sociale sur l'Île de La
Rénion. Nous avons participé àdes ateliers d'ériture, nous avons fait quelques scènes dans les
quartiers. Avec Charb, Babouse, les érivains qui éaient avec nous, nous nous étions les
rappeurs du groupe : le courant est très bien passé.» Une expérience qui s'est renouvelé pour
Zinédine, à Saint-Louis du Sénéal, en compagnie de Omar, un autre membre des F2M.
«Suite à cette collaboration, nous nous sommes dit qu'il fallait continuer souligne Didier
Andreau : «Après en avoir parlé entre nous, l'idée de lancer, pour 2010, un atelier d'écriture
sur le quartier s'est imposé. Du côté de Colères du Présent, nous avons engagé des démarches
pour organiser, événtuellement, une résidence et faire accompagner cet atelier par des
rappeurs pros.»
Du «lourd»
"Dans le Rap, il y a des choses qui sont universelles"
Si vous lui parlez de «star» du Rap, il est probable que vous passiez un fichu quart
d'heure avec Casey. Pas une «star», Casey. Et pourtant, du talent, la rappeuse en a à
revendre. Oui, mais «pas à vendre». Choses dites, à l'occasion de la participation de
Casey à l'atelier d'écriture des jeunes des quartiers ouest d'Arras au studio des
Hochettes en janvier dernier.
Dossier de Presse CASEY
Aussitôt dit, aussitôt fait. Le réseau de Colères du Présent à joué à plein. La rappeuse Casey et
le groupe Zone libre, plus qu'intéressés par la démarche engagée, ont rejoint le projet. Une
présence périodique de Casey par animer l'atelier d'écriture avec les jeunes du quartier dans le
studio de la Maison Colucci et une résidence pour préparer avec les F2M un concert avec
Zone Libre pour le prochain Salon du Livre d'expression populaire et de critique sociale sont
d'ores et déjà engagées. Un programme plus que sérieux. Du «lourd» pour les F2M et les
jeunes des quartiers ouest d'Arras.
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«Sur l'atelier d'écriture, je dirais que, pour moi, le Rap n'est pas quelque chose qui s'enseigne.
C'est une rencontre. Ce que tu apprends, tu l'apprends avec le temps. Ce que je leurs dit, aux
jeunes, ici, ils l'auraient peut-être trouvé seuls. Pour moi, cela a pris du temps avant de le
comprendre. Si on m'avait dit telle ou telle chose quand j'étais plus jeune, je me serais moins
pris la tête sur des trucs que je ne comprenais pas. Pourquoi mon texte sonne bizarre, par
exemple.
Dans le Rap, il y a des choses qui sont universelles : les rimes, les temps... Si tu peux leur
expliquer, alors c'est parfait. Après, sur le reste, sur ce que tu a envie d'écrire, sur ce que tu
écris, chacun vas trouver son truc à lui. Quand tu es jeunes tu te cherches. Pour moi, mes
premiers textes, c'était du n'importe quoi : trop de mimétisme. Quand tu es jeune, tu as du mal
à trouver ta singularité. Cela vient avec le temps. Au début, bien sûr, tu es dans la
reproduction. C'est normal. C'est ce qu'il y a de plus rassurant. Après, tu développes ton
propre propre souffle, ta propre voix, ta propre manière de dire.
Dans un atelier comme celui-là où tu es avec des plus jeunes : c'est mortel. Des jeunes, ça se
trompe. Ça sait des trucs sans savoir. Ça affirme des choses sans connaître. Mais c'est ça,
«être jeune». En même temps, tu as toute latitude pour apprendre et puis comprendre deux ou
trois choses. Ce n'est pas vrai seulement pour le Rap mais pour la vie en général. Dans le
fond, au-delà de faire du Rap, ici, on réfléchit à qu'est-ce que c'est qu'écrire. Pour moi, dans
cet atelier, le Rap est un alibi. Je suis un alibi pour qu'on fasse du français pas pour devenir
rappeur. Un alibi pour faire plein d'autres choses. Ce qui est important, c'est que les jeunes
sachent écrire, qu'ils parlent correctement. Les vraies armes qui t'aident dans la vie, c'est
d'avoir un peu d'éducation, d'avoir des bagages, pas de faire du Rap. Après, avoir près de soi
quelqu'un qui fait du Rap, cela peut donner confiance.»
Le Banlieuzart
C'est rare les concerts de rap dans nôtre secteur. Dans le sud seine et marne peu de
programmation Hip-Hop. Du rock et du reggae ça ouais mais le rap n'est pas à l'honneur... Ce
soir on va dire que c'était noël car AL de Matière Première et CASEY étaient dans les
parages et plus précisemment à l'Empreinte à Savigny le temple. Ah ça nous change des
Kamini et autres James Deano... Bon passons à ce concert qui fera date dans le 77. Une
première partie orchestrée par AL et DJ SAXE, un Mc et un Dj façon Gangstarr, la base du
Hip-Hop quoi. Et les bases AL il connaît, gros beats, scratchs et un Mc qui prend son art au
sérieux. AL rap comme personne et sa diction claire appuyée par un flow tranchant mettent en
valeur ses lyrics haut de gamme, d'ailleurs si vous êtes passé à côté de son album High Tech
& Primitif il n'est pas trop tard pour combler vos lacunes rapologiques. C'est d'ailleurs sur ce
titre que AL conclu son show et laisse place à la "bête" de scène, toujours épaulée par
l'abominable B.JAMES son pote d'Anfalsh (qui l'accompagnait déjà sur la tournée de Zone
Libre qui s'est terminée en fin d'année). Le show commence sur quelques titres de son 1er
album et c'est avec plaisir que l'on réécoute "Dans nos histoires", "Tragédie d'une
trajectoire", "Pas à vendre" et d'autres... Le show continue et CASEY nous fais découvrir
les titres de son nouvel album avant la sortie en bacs, chose qui ne se fais quasiment plus de
nos jours. Bon je ne vous apprends rien si je vous dit que CASEY pratique un rap hardcore et
subversif imbibé de spleen et de mal être, le tout servi par un flow qui renvoi la plupart des
rappeurs au vestiaire. Mais saviez vous qu'elle pratique un humour redoutable qui ferait palir
un Dupontel où un Dieudonné, et c'est sa façon à elle de marquer une courte pause entre les
morceaux et le public apprécie, bon les organisateurs de l' Empreinte ont moins appréciés
Dossier de Presse CASEY
Mr AS, 22/02/2010
http://www.lebanlieuzart.com/index.php?option=com_myblog&show=al-casey-a-lempreinte.html&Itemid=66
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quand elle "cartonne" les progammations antèrieures (Kamini, Disiz etc...) mais la langue de
bois c'est pas son truc...(allez faites pas la gueule). Après 1h30 de concert, la clique d'Anfalsh
est réuni pour un final à grands coups de "shlas" lyricals et balance quelques uns de leur titres.
Les artistes quittent la scène sous les applaudissement d'un public peu nombreux mais plus
que satisfais qui serait bien resté un peu plus longtemps. Ce soir encore la "bête" s'est
libérée... Rdv le 8 Mars pour l'album.
La boite à sorties.com
Bouffeuses de micro : rappeuses dans un monde d’hommes
En 1990, sur le morceau It’s a Man’s World, tiré de l’album Amerikkka’s Most Wanted, Ice
Cube invitait, l’espace d’un featuring, la rappeuse YoYo pour évoquer non sans ironie la
condition des MC féminines et le rôle que celles-ci avaient à jouer dans le microcosme hip
hop de l’époque. Vingt ans après, et malgré le développement du mouvement rap, cette
thématique reste d’actualité. Bien qu’issu des minorités le rap peine encore à accueillir ses
minorités.
Comment exister en tant que femme dans un genre musical qui, de fait, encourage la
misogynie ? Chaque rappeuse doit se positionner par rapport à ce constat. Car si tous leurs
collègues masculins ne sont pas misogynes, la plupart le sont. Le rappeur moyen véhicule une
vision réactionnaire de la femme. Une vision qui sépare les « filles que l’on respecte » de
celles que l’on déconsidère en raison notamment de leur (présumée) vie sexuelle
débridée. S’opposent la »fille bien » et les »bitches » chères à Snoop Dogg.
« Pour les pucelles/ Celles qui puent pas d’la chatte, des aiselles/ Qui prennent soin
d’elles/ Font la cuisine, la vaisselle/ Qui ont fait le mariage hallal ( mariage religieux ) »
Rohff
Celle que l’on respecte est celle qui « se respecte ». Et, quand on est une fille en quartier
populaire, la définition du respect de soi reste souvent confinée au sein du domicile familial.
Elle s’accorde avec les tâches ménagères. La fille qui « se respecte » assiste sa mère, s’occupe
de ses frères et soeurs, et limite ses contacts avec les garçons.
A l’inverse, la « cochonne » est plus portée sur les sorties et vit sa sexualité de façon
décomplexée. Cette grille de lecture masculine de la condition féminine, telle qu’elle ressort
Dossier de Presse CASEY
le 05 mars 2010 Par Gary Serverian
http://www.laboiteasorties.com/2010/03/bouffeuses-de-micro/
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dans les textes de rap, est essentielle car c’est à travers ce filtre que seront interprétés les
comportements des rappeuses. C’est aussi par rapport à cette dichotomie qu’elles se
positionnent. A travers l’image que les MC féminins renvoient d’elles-mêmes, image qu’on
leur impose, on peut distinguer différents profils.
Premier d’entre eux, l’ « asexuée ». Casey en serait l’archétype. La rappeuse cultive une
attitude de « bonhomme ». Au point que, physiquement et dans le choix de ses tenues
vestimentaires, la confusion des genres devienne évidente. La MC du « 9.3. » est tout sauf
une pin-up et sait muscler son discours.
« Les minettes du R’N’B avec leurs amourettes/ Je l’aime, il m’aime et il m’a
conté fleurette dans les pâquerettes / Autant m’ouvrir les veines, me faire
sauter la tête/ Me cramer la plante des pieds avec des cigarettes »
Mais la forme n’est cependant pas en reste. Son flow agressif et dur cogne l’instrumental. Se
revendiquant de la tradition originelle du Hip Hop, qui faisait du discours social l’une des ses
préoccupations centrales, Casey met ses talents d’écriture au service de cette forme
rugueuse qu’elle affectionne. Maniant l’allitération avec brio, la rappeuse a su s’imposer
parmi les cogneurs du Hip Hop français. Ce milieu fermé au sein duquel gouaille et force
physique prédominent. Au sein de ce microcosme l’appartenance sexuelle de Casey est
éludée, ignorée. Et ce parce qu’elle fume, boit, charrie … mais surtout rappe comme un
« lascar ».
La MC du « 9.3. » est une sorte d’OVNI au sein microcosme des rappeuses françaises. Et aux
États-Unis non plus, personne ne se rapproche de son profil. A part peut-être Queen Latifah,
l’équivalent de notre Juliette version hip hop US. Dotée d’un physique de déménageur, la
new-yorkaise est surtout connue pour avoir posé les premières pierres ayant permis l’éclosion
de la scène féminine outre-Atlantique. Si des rumeurs sur ses orientations sexuelles se
propagent par le mécanisme du téléphone arabe ( de jolies jeunes filles défileraient dans son
appartement), Queen Latifah préfère laisser parler son flow. Et gare au MC qui lui
demanderait de « rester à sa place », en la renvoyant à son statut de femme. On risquerait de le
retrouver dans l’Hudson River, un micro enfoncé dans la gorge.
La boite à sorties.com
"Libérez la Bête" : un opus authentique, digne de son artiste
Rencontre avec Casey, pilier du rap en France mais discrète quand il s'agit des médias.
On comprend mieux son positionnement dès lors qu'on écoute sa musique. À l'instar des
artistes qui composent pour dire quelque chose et non pour se l'entendre dire.
Les années passant, le rap a subi des mutations le menant parfois à être assimilé à de la
variété. Entre boomers et instrus travaillées électroniquement, l'album de Casey, "Libérez la
Bête", est une bouffée d'air vrai. Aussi explosifs que son interprète, vous découvrirez sur cet
opus des titres comme Créature Ratée ou Apprends à te Taire dont le clip suit :
Tu fais du rap depuis des années, mais pour ceux qui ne te connaîtraient pas, peux-tu
parler de ta carrière artistique ?
"Libérez la Bête" est mon deuxième album. En 2006, j'ai fait "Tragédie d'une Trajectoire".
On pourrait même dire troisième album puisque j'ai aussi fait un six titres qui s'intitule
"Ennemi de l'Ordre". Entre-temps, mon parcours est parsemé de collaborations, de
participations à des mixtapes, à des compilations.
Dossier de Presse CASEY
08/03/2010
http://www.allomusic.com/
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Dossier de Presse CASEY
Assez régulièrement, je lis que tu fais du "rap de fils d'immigrés". Qu'est-ce ?
Cette expression vient de l'époque où, avec La Rumeur (ndlr : groupe dont faisait partie
Casey), on a dû définir notre musique. Et, puisque notre son traduisait les paroles de fils
d'immigrés, l'expression "rap de fils d'immigrés" est venue avec.
Pourtant, les sujets et concepts que tu abordes sont universels...
Ça, je ne sais pas. Ce n'est pas à moi de dire s'ils le sont ou pas. S'ils sont perçus comme tels,
tant mieux, sinon, ce n'est pas grave !
Apprends à te Taire sonne comme un cri du cœur contre la nouvelle scène française.
Certains artistes trouvent-ils quand même grâce à tes yeux ?
"Cri du cœur", non. C'est trop d'énergie et moi j'en n'ai rien à foutre de la nouvelle scène
française. C'est juste un morceau pour vanner, pour rigoler. "Cri du cœur", c'est trop fort : ce
serait partir en croisade et franchement je m'en cogne. Je ne vais pas gâcher d'énergie pour un
truc dont je me fous. C'est juste un morceau pour dire que parfois, tu regardes ta télé et tu as
envie qu'il y en ait qui passent sous un train. Voilà, c'est aussi simple que ça. Mais il y a
quand même deux ou trois mecs que j'aime bien. Notamment un mec qui s'appelle Al et qui
fait partie du collectif Matière Première. C'est un pote d'Anfalsh (ndlr : collectif dont Casey
est membre).
Parlons de ton dernier album : "Libérez la Bête". Pourquoi ce titre ? Et quel est son
contenu ?
Le titre, c'est le titre d'un des morceaux. Alors, au moment de choisir, je me suis dit que celui
là était bien ; ce n'est pas plus compliqué que ça. Ensuite, c'est délicat ce que tu me demandes,
parce que j'ai l'impression de fourguer un tapis. J'arrive à rebondir quand on me pose des
questions, mais là, j'ai l'impression de faire un saut sans élan où je dois te dire que dans tel
morceau il se passe ci, et dans tel autre il se passe ça... Je préfère laisser le libre arbitre aux
rares qui voudront écouter l'album : ils se forgeront eux-mêmes un avis.
Cet album est assez attendu par les puristes du rap. Comme tu le disais, le dernier
album est sorti en 2006 : je suppose que ce nouvel opus t'as pris beaucoup de temps ?
Non, je ne vais pas te mentir. Je serais dans la variét' je t'aurais dit : "Oui, c'est une conception
de longue date, on s'est pris la tête..." Franchement, non ! Depuis 2006, j'ai défendu le premier
album, j'ai fait le projet Zone Libre et puis, à un moment donné, j'ai écouté les musiques de
mes potes et j'ai commencé à gratter un peu, à me dire que j'allais faire un autre album. C'est
quelque chose de spontané. Ce n'est pas un truc super réflechi.
Ça, ça sera dans quelques années...?
Oui, quand t'as plus que ça à faire. De réfléchir des années sur la façon de te regarder le
nombril ! (rire)
Aurais-tu quelques conseils à donner aux artistes qui débutent ?
Fais gaffe, c'est une question variét' ça ! (rires) Tu imagines bien que je n'ai pas de conseils à
leur donner. Celui qui veut péter les plombs, qu'il pète les plombs ! Tu fais ton truc : si tu as
envie de vendre ton âme, tu la vends. Ce n'est pas à moi de dire comment les gens doivent
gérer leurs vies. Ta question part du présupposé que je suis super installée... Moi, tout ce que
je demande, c'est qu'on me foute à peu près la paix quand je fais ma vie. Après, que certains
veuillent se brûler les ailes aux portes du succès, prendre de la coke, des cachets ou que sais-je
encore, qu'ils courent ! Mais pas trop sur mes plates-bandes.
C'est facile de péter les plombs ?
Non... Oui... Enfin, je ne sais pas. Tous les métiers où tu es exposé : le cinéma, la culture, la
sculpture, la peinture... (rires) Ajoute à ça les questions d'égo... Ce n'est pas plus dans la
musique qu'ailleurs. Si t'as une propension à ça, oui, c'est facile de péter les plombs.
Après la sortie de l'album, tu enchaînes une grosse tournée de concerts. Dans tes dates,
le festival L'Original n'apparaît pas : tu comptes y faire un tour ?
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Oh, grosse tournée, je ne sais pas ! Il y a bien une trentaine de dates... C'est vrai que dans le
rap, c'est une grosse tournée ! Pour L'Original, j'y ai participé il y a deux ou trois ans. Si on
m'invite à nouveau, j'y vais ! Moi je vais là où on m'invite : j'adore faire des concerts.
Parce que tu aimes la rencontre avec le public ?
Ouh la la, attention, c'est une question variét' ça aussi ! (rires) Plus sérieusement, oui, j'aime
bien faire des concerts parce que c'est la seule prise de risque réelle. Un clip, ce n'est pas très
risqué. Le studio, tu recommences quinze fois. Tu vois ce que je veux dire ? Donc c'est
vraiment en concert que tu exécutes, sans filet. C'est ce qu'il y a de plus intéressant. Faire de
la musique, ce n'est pas rentrer chez soi après avoir fait du studio, ni faire de la promo. Ce
n'est pas un métier. Tourner un clip, ce n'est pas un métier non plus. Tu as beaucoup de gens,
maintenant, qui font de la musique pour ces côtés-là, pour s'entendre dire qu'ils sont beaux. Le
vrai risque réside dans l'exécution de ce que tu as produit.
L'exercice de la promo ne peut-il pas permettre de faire passer un message présent dans
la musique qui ne serait peut-être pas écouté sans ça ?
Je ne crois pas. Parce que la vraie monnaie d'échange, c'est juste de dire que ton disque existe.
Il n'y a pas de gratuité là-dedans. Alors, même si c'est une petite monnaie d'échange, le but est
de dire : "Voilà, mon disque existe." C'est ça dans le fond. Après, tu as différentes promo
selon les gens.
Peux-tu partager avec nous ta playlist du moment ?
Bon, désolée, c'est un pote. Mais son CD est vraiment bien. C'est Al, le fondateur du collectif
Matière Première. Son album s'appelle "High Tech et Primitif", et il y a un titre en particulier
que j'aime bien, c'est Les Frontières de Béton (ndlr : découvrez le clip sur la page AlloMusic
de Matière Première.)
As-tu menti pendant cette interview ?
Mais je n'ai pas cessé de mentir ; il n'y a pas une seule chose de vrai dans cette interview !
(rires)
Rue89.com
Casey : « On l'oublie, mais le rap est une musique de révolte »
En voilà une qui n'aura probablement jamais le bonheur incommensurable de recevoir une
Victoire de la musique des mains de Daniella Lumbroso ou Jean-Luc Delarue. Casey est ce
que le rap énervé a produit de mieux en France ces dernières années.
Son second album, « Libérez la bête » (sortie le 8 mars), bourré de rimes croisées,
d'allitérations et de glaviots empoisonnés, le prouve encore.
L'air sévère dans ses clips, l'Antillaise du Blanc-Mesnil (Seine-Saint-Denis) à la timidité
avouée se révèle affable en interview. Sans jamais se départir de la causticité qui la
caractérise, au même titre que son physique de garçon manqué.
Entretien quelques heures avant son concert à Savigny-le-Temple, le 20 février.
Tu sors d'une longue tournée pour l'album « L'Angle mort ». Quel bilan fais-tu de cette
collaboration, la première aussi poussée entre des rappeurs et des musiciens rock en
France ?
C'était bien, mortel. On a déjà prévu d'en enregistrer un autre.
Tu as grandi en écoutant quelles musiques ?
Je ne suis pas née en écoutant du rap. J'écoutais la musique de mes parents, de la variet » toute
pourrie aux musiques antillaises, du Boney M… de tout. J'ai toujours kiffé le rock. Et puis
quand t'écoutes du rap, tu en viens à t'intéresser aux samples, donc à la funk, à la soul…
Dossier de Presse CASEY
08/03/2010, Fabien Offner
http://www.rue89.com/rubrique-a-rap/2010/03/08/casey-on-loublie-mais-le-rap-est-une-musique-de-revolte141370
91
Dossier de Presse CASEY
Dans « Libérez la bête » tu évoques plus que jamais l'esclavage et la colonisation, des
thèmes ancrés dans le passé.
Ce sont des thèmes sans fin que je veux continuer à aborder. Ça vient peut-être du fait que j'ai
moi-même eu un déficit d'informations à ce sujet, et que je veux informer les gens à mon tour.
L'histoire des Antilles et de l'esclavage est tellement vaste qu'elle pourrait donner lieu à des
milliers de morceaux. Quand on voit que 95% de la production musicale mondiale parle
d'amour… (Voir la vidéo)
Est-ce que tu entretiens d'une façon ou d'une autre ce ressentiment présent dans la
plupart de tes textes ?
Je ne sais pas si la rancoeur s'entretient. Plus jeune, j'écoutais des chansons en me disant que
j'aurais aimé pouvoir exprimer les mêmes choses. J'ai lu bien sûr les écrivains antillais, mais
ces lectures font plutôt écho à des sentiments et des réfléxions qui existaient déjà.
Le rap est une musique qui permet d'exprimer ce type de sentiments, de la même façon que le
zouk permet d'en exprimer d'autres. Aujourd'hui, on en arrive à devoir justifier que le rap soit
une musique de révolte, c'est fou !
C'est sa vocation première, mais elle est si peu représentée par les rappeurs actuels qu'on perd
ça de vue. Mais j'espère quand même qu'on ne me voit pas que sous ce côté relou, Arlette
Laguiller.
Dans ton premier album (« Tragédie d'une trajectoire », 2006) tu résumes ton enfance à
Rouen à une « jolie petite ville de France où quand le nègre passe y'a des dents qui
grincent ». Pas très flatteur pour la ville…
Quand tu rencontres le racisme très tôt, ça marque. Moi, c'est à Rouen que j'ai entendu pour la
première fois des « sale Noir » ou que j'ai reçu des seaux d'eau dans la face. Mais ce n'est pas
pour ça que Rouen est une ville plus raciste qu'une autre, disons que c'est une ville de
province très catho.
Egalement dans ton premier album, il y a une chanson, « Pas à vendre », dans laquelle
tu railles un rappeur arrogant qui finalement échoue dans la musique. C'est une vraie
anecdote ou c'est une fiction ?
C'est un personnage, c'est un archétype que j'ai toujours en tête. J'ai fait la synthèse de ce qui
le constitue, sa psychologie, sa façon de penser. Vu que maintenant la mode est au clash, il
arrive qu'on oublie qu'il y a des connards-type.
Avant, il fallait vendre plein de disques pour être très, très con. Maintenant, il faut avoir un
buzz sur Internet. J'ai voulu imaginer le connard le plus raffiné, la quintessence du connard.
Tu en veux à ces rappeurs bling-bling et pas très engagés ?
Leur en vouloir, ce serait dépenser trop d'énergie pour eux. Mais c'est normal que j'ai un avis,
comme j'aurais un avis sur la qualité du pain si je travaillais dans la boulangerie ou comme je
pourrais dire, « quels salauds ceux qui mettent des pesticides ! », si je travaillais dans la
pomme.
Il faut que le rap soit de qualité, après les textes, c'est au choix. En revanche je n'accepterais
pas que l'industrie du disque m'empêche de pratiquer ma musique comme je veux.
Tu te vois comme une artiste, une militante, une pamphlétaire ?
Je me vois comme rien ! J'ai du mal avec le mot « artiste ». Surtout quand il est question de
rap. Quand j'entends « artiste », j'entends peinture, sculpture. Je fais du rap, c'est tout. Un
artiste se juge sur le long terme, au travail qu'il développe.
Kamini pense qu'il est un artiste, et puis Chagall est un artiste. Ils sont censés être tous les
deux artistes, donc, mais quand tu regardes de près… (Voir la vidéo)
92
Dans « Libérez la bête », avec la chanson « Primates des Caraïbes », ou dans ton
premier album, avec « Chez moi », tu sembles déterminée à casser les clichés qu'on peut
avoir au sujet des Antilles.
Il existe une imagerie coloniale très installée à propos des Antilles. L'indolence, l'oisiveté,
l'alcoolisme débridé, le côté Banania, le lieu de villégiature, les danses lascives, c'est ce que la
France a vendu.
On peut difficilement dire que le zouk n'est pas « chaud », quand même…
Mais écoute, c'est une danse ! C'est la religion qui a amené ce côté tabou du corps nu. En
Afrique, les femmes avaient la poitrine nue parce qu'elles allaitaient, ça répondait à des
logiques. L'Occident a un rapport au corps différent.
Es-tu pour l'indépendance des Antilles ?
Aux Antilles, on est encore une colonie. Je suis pour l'indépendance, pour le droit des peuples
à disposer d'eux-mêmes.
Ton avis ne semble pas partagé par la majorité des Antillais…
Que les Antillais aient peur, c'est normal. Je suis pour l'indépendance, mais pas pour qu'ils se
barrent avec la thune. A Haïti, les mulâtres ont dû payer les Blancs pour qu'ils partent. Haïti a
gagné un drapeau contre la famine. Alors forcement quand les Antillais voient cet exemple,
ils se disent, « bon ben on va s'en tenir là » !
Tu es sans doute le rappeur aux thèmes les plus ethnocentrés. Pourtant, ton public est
aussi l'un des plus métissés…
Oui. Parce que j'aborde des rapports de domination et que mes chansons rassemblent autour
d'une vision et d'une opposition à un système. Et puis heureusement ! T'imagines si les gens
se sentaient exclus uniquement parce que ça ne parle que de re-nois !
As-tu lu ou feuilleté le dernier livre d'Abd al Malik, « La guerre des banlieues n'aura
pas lieu » ?
[Soupir] C'était pas dans mes priorités. Je voulais feuilleter Télé-poche avant…
Les élections régionales arrivent. Est-ce que tu votes ?
Non. Pour pouvoir voter, il faut vouloir reconnaître le système tel qu'il est fait.
ParisNormandie.fr
Casey, fine lame du rap à L'Abordage
CONCERT. La rappeuse sur scène
et en dédicace vendredi 12 mars.
Fine lame du rap français, complice du groupe « La Rumeur », Casey impose le respect.
Quinze années d'activisme et toujours la même rage qui saisit l'auditeur à la gorge. Sa qualité
d'écriture et son intégrité révèlent une personnalité cultivée et intransigeante dans ses choix et
son engagement.
Rappeuse d'origine martiniquaise, elle parle de ses origines sur l'excellent titre « Chez moi »
sorti en 2006 et extrait de son premier album « Tragédie d'une trajectoire ». Casey revendique
son rap comme étant du rap de fils d'immigrés et non du rap français. Les thèmes les plus
souvent abordés dans sa musique sont les problèmes de racisme, les violences policières, ainsi
que le passé esclavagiste et colonial de la France.
Nouvel album
Après une parenthèse scénique pour le projet Zone libre (dont un concert très remarqué au
festival du Rock dans tous ses états 2009) Casey revient à l'Abordage pour défendre son
Dossier de Presse CASEY
09/03/2010
http://www.paris-normandie.fr/index.php/cms/13/article/320382/Casey_fine_lame__du_rap_a_L_Abordage
93
nouvel album « Libérez La Bête ! » sorti en janvier avec parmi les titres un « Apprends à
t'taire » qui dit tout…
En première partie, Pharax (ex-Phaxion Phonik) défendra les couleurs de son premier album
fraîchement dans les bacs.
Desinvolt.fr
08/03/2010
http://www.desinvolt.fr/+Le-nouvel-album-de-Casey-Liberez+
Le nouvel album de Casey "Libérez la bête" est dans les bacs !
Libérez la !
A chaque nouvelle apparition de Casey, des oreilles s’ouvrent et d’autres sifflent, des bouches
se ferment et d’autres se délient. Avec un franc-parler de franc-tireur, une aisance littéraire de
tribun, Casey déploie une radicalité de propos rarement entendue dans le troupeau de
rappeurs qui tentent bon gré mal gré de survivre à la déconfiture du marché du disque. Ce
nouvel opus confirme sans bémol possible l’intransigeance et l’exigence de l’une des plus
intègres figures de la scène hexagonale. Loin d’être apaisée par la déliquescence et l’égoïsme
débilitant de nos sociétés dites modernes, en attente impatiente d’un monde meilleur qu’on
nous confisque davantage jour après jour au nom du confort d’inaccessibles actionnaires,
Casey bondit une nouvelle fois à la gorge de ceux qui la répugnent. La bête est lâchée, elle
n’est pas prête à capituler !
Le second album de Casey intitulé "Libérez la bête" est dans les bacs depuis aujourd’hui ! Et
bien sur une tournée est prévue.
GarbageCollector.fr
09/03/2010
http://www.garbagecollector.fr/index.php?post/2010/03/09/R%C3%AAves-illimit%C3%A9s
Hier sont sorti les albums de Rocé et de Casey, deux CD que j’attendais depuis un bon
moment. Rocé, assez posé, revient à un style plus hip hop que son précédent opus, mais avec
des textes toujours aussi réfléchis. Son album est une réussite, mais je n’en doutais pas une
seconde.
Casey fait du rap. C’est pas le plus dansant, je n’ai encore jamais vu personne bouger ses
fesses en boîte sur Tragédie d’une trajectoire, son premier album (d’aucuns diront que je ne
vois jamais personne bouger ses fesses en boîte, puisque je n’y pose jamais mes semelles).
Casey pratique un rap sombre, « hardcore », estampillé « de fils d’immigré », à l’instar de ses
compères d’Anfalsh (son groupe), de la Rumeur et de Matière Première. Ses paroles
Dossier de Presse CASEY
Rêves illimités
« Libérez la bête, effacez sa dette
Essayez d’oublier qu’elle n’a grapillé que les miettes
Et ne niez même pas les misères que vous lui faîtes
Elle n’a pas d’autre tort que d’avoir une autre tête »
Casey, Libérez la bête
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transpirent du poids du passé colonialiste de la France et de celui des chaînes de ses ancêtres
antillais. Les cases des esclaves se sont changées en tour de béton et les champs de coton en
usines et files interminables à l’ANPE ; Casey reste une créature ratée, un mort-vivant, une
tête à la traîne.
Casey est une plume à part dans le rap hexagonal. Maniant les mots avec génie, jamais à court
de rimes ni avare d’allitération et d’assonances, elle vise toujours juste, frappant à grand
coups dans l’estomac.
Depuis l’écoute de son premier solo et son album commun avec Hamé de la Rumeur et le trio
de « free rock » Zone Libre, j’étais fort impatient de découvrir son second solo, annoncé
depuis plus d’un an maintenant. Et je n’ai pas été déçu. Toujours aussi sombre et pessimiste,
aucun des 13 titres ne donne le sourire, ne donne envie d’embrasser son conjoint, n’allège le
cœur. C’est à chaque fois une claque qu’elle nous assène, « à la gloire de [son] glaire », de sa
douleur et de sa voix grave. Je ne sais pas si c’est à cause de son état « d’exclue à la gueule
masculine », mais il est certain qu’elle écrit avec bien plus de couilles que ses confrères
masculins.
À l’écoute de son album, on relève deux choses : les featurings (Al de Matière Première sur
Aux ordres du maître et Prodige et B.James d’Anfalsh sur Primates des Caraïbes) sont les
moins bons titres de l’album (B. James est juste… mauvais sur ce titre, dommage). La
seconde chose, quatre titres sortent du lot ; trois sont à suivre, le dernier se trouve à la fin.
Deux titres, Créature ratée (au début de l’album) et Sac de sucre (fin de l’album), présentent
l’esclavage sous le regard respectivement des blancs et des noirs. Le morceau Regard glacé
nous prouve, si cela devait encore être fait, que Casey manie la langue française, les rimes et
les allitération avec maestro. Et cela fait vraiment plaisir. Le dernier, le meilleur à mon sens
de l’album, est aussi le plus personnel de l’artiste, je vous laisse le découvrir.
ParisNormandie.fr
Casey : "C'est le concert qui m'intéresse"
MUSIQUE. Casey, accompagnée de B James, sera vendredi soir à L’Abordage à
Evreux, huit mois après sa prestation inoubliable avec Zone Libre au Rock dans tous ses
états.
Beaucoup trop rare. Après la sortie de son deuxième album, « Libérez la bête », une tournée
en France de la rappeuse est la bienvenue. Casey est une des voix contestataires du rap
français.
Une voix intelligente avec une conscience politique, avec un discours tranchant. Casey, c’est
aussi une forte présence sur scène. Elle sera avec B James ce vendredi soir à L’Abordage à
Evreux.
Vous avez passé quelques années à Rouen. Est-ce dans cette ville que le rap est arrivé
dans votre vie ?
Casey : « Je suis née à Rouen. J’ai vécu dans cette ville jusqu’à l’âge de 14 ans, précisément à
la Grand Mare, à la Banane. Lorsque j’étais à Rouen, le rap était encore trop loin. Je suis
venue ensuite à Paris et ce sont mes cousins parisiens qui m’ont fait découvrir le rap ».
A quel moment avez-vous pris conscience de la portée des mots ? Casey : « Cela ne s’est
pas passé de cette manière. J’ai commencé à rapper par mimétisme. J’étais ado, cela
m’occupait. Même maintenant, je n’ai pas l’impression d’en avoir conscience. J’écris tout
simplement ».
Dossier de Presse CASEY
10/03/2010
http://www.paris-normandie.fr/index.php/cms/13/article/321709/Casey____C_est_le_concert_qui_m_interesse_
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Votre écriture est très travaillée, très précise...
Casey : « C’est gentil de me dire cela. C’est le temps qui permet d’avoir une telle écriture. Le
rap, c’est quelque d’instinctif, de vif. On ne travaille pas de manière scolaire. On ne s’installe
pas à une table de salon. C’est beaucoup plus ludique et spontané. Le rap, ce sont des
rencontres, des confrontations. Avec le temps, l’écriture s’affine. Nous ne sommes pas dans le
sacré, dans le solennel, dans la poésie ou le roman. Très modestement, tout cela reste de
l’entraînement ».
Vos textes ne sont que de premiers jets...
Casey : « Très souvent. Il y a une idée de départ et je me lance avec plus ou moins de facilité.
Il y a aussi la musique qui aide beaucoup. Le rap, ce n’est pas juste un texte mais un flow, un
schéma musical. La forme est très importante et décomplexe peut-être par rapport à
l’écriture ».
Dans vos textes, il y a une réflexion politique, sociale.
Casey : « C’est le quotidien qui m’intéresse. J’écris sur ce que je vois, sur ce qui joue sur
moi, à l’intérieur et à l’extérieur de moi. Avec mon collectif, on dit des bêtises, on délire.
C’est plus potache. Vous savez, je fais partie d’une génération qui a commencé le rap avec
Public Enemy. Du coup, cela aide à considérer que le rap a une valeur sociale réelle. On se
pose alors des questions sur ce qu’est la place d’une minorité, d’un gosse d’immigrés ».
Dans vos textes, vous ne laissez jamais la place au compromis. Casey : « Chacun a son
sens du compromis. Mes propos sont certes tranchants, radicaux mais c’est juste un regard, un
avis du moment. Cela n’a pas valeur de vérité ».
Qu’avez-vous appris avec Zone Libre ?
Casey : « Nous avons donné beaucoup de concerts, une soixantaine. Dans le rap, une tournée
qui compte vingt dates est une tournée intergalactique ».
Sur scène, on vous sent habitée.
Casey : « Etre sur scène, c’est chercher le tourbillon. Les musiciens de Zone Libre jouent fort.
Au bout de quarante secondes, il y a une transe qui nous traverse ».
Zebrock.net
10/03/2010
http://www.zebrock.net/journal/Disques/2052.shtm
Née dans cette période faste des années 90 où le rap français, flanqué de musiques africaines
et de textes de révolte, ne s'en laissait pas compter des billets verts US. Casey, rappeuse du
Blanc-Mesnil, se détache rapidement du lot. Une force scénique accolée d'une grande timidité
et d'une force littéraire de tribun, elle devient parallèlement à ses nombreuses collaborations
(Le collectif Anfalsh des débuts, La Rumeur et enfin sa rencontre avec le rock, Zone Libre en
2009) une figure de proue d'un rap contestataire sans concession alors que le rap hexagonal
subit les effets collatéraux du bling-bling. Après "Tragédie d'une trajectoire" en 2006, avec
son nouvel album, Casey frappe fort, là où çà fait mal et confirme sa rage de dénoncer, sans
compromis, et de répéter à coups d'allitérations, rimes, crachats et glaviots, que le rap est une
musique de révolte et qu'il doit le rester.
Franc parler, plume agile, Casey met à l'amende dans le titre "Apprends à t'taire" les rappeurs
de bas-étage, dont la seule motivation est plus la couleur des billets verts que de porter la voix
Dossier de Presse CASEY
Casey, plume à part
Zebrock avait eu le plaisir de l'accueillir sur la scène Zebrock de la Fête de l'Humanité en
septembre 2008. L'une des plumes les plus pertinentes du rap français, la rappeuse du BlancMesnil, Casey, a sorti son nouvel album "Libérez la bête" lundi dernier
96
des sans-voix et d'écrire. Dans "Créature ratée" et "Primates des caraïbes feat B.James &
Prodige" elle aborde des thèmes plus personnels, la colonisation et l'esclavage et plus
largement la question de l'identité noire. "Créature ratée", texte fort où elle rapporte les propos
de la pensée colonisatrice largement associé à une justification divine de l'existence d'une race
supérieure et inférieure "La nature a fauté, s'est planté en beauté toi, ton identité c'est d'être la
créature ratée". Une vieille pensée coloniale qui résonne malgré tout dans nos oreilles.
Un nouvel opus d'une grande dame du rap, à acheter les yeux fermés.
RespectMag.com
10/03/2010
http://www.respectmag.com/vu-lu-entendu-mars-2010
Dans la scène rapologique hexagonale, Casey, c’est la fée penchée au-dessus du berceau du
rap français. Pas très bien cérébré, le chiard faute souvent. Alors, Casey lui cravache la
gueule. A coup d’allitérations au schlass et d’une alternance de rimes charbonnées dans
l’ombre. Comme dans Libérez la bête, son deuxième album solo. A quelques années lumière
du tube de l’été, Casey frappe toujours dur. Son acharnement à dénoncer les imaginaires
colonisés n’a pas faibli, ses rimes restent brutales. Casey ciselle et tranche dans la langue de
Molière pour en extraire des textes référencés, fleuris (entre autres) d'un large champ lexical
de l’insulte. Depuis près de dix piges, la rappeuse évolue sur une ligne artistique tendue et
radicale.
Djieteblog.fr
15/03/2010
http://djiefte.over-blog.fr/article-casey---liberez-la-bete-46760305.html
Les productions assurées par Laloo et Héry sont simplistes, un beat un sample et le tour est
joué. Il faut dire que le style colle bien à la peau de Casey. Mais l’album se veut sombre à tuer
une deuxième fois un homme déjà mort. Les compositions n’évoluent guère. Le coté trop
sombre joue de manière négative sur ce deuxième album. Depuis quelques temps Casey surfe
sur cette piste sans vouloir changer de vague. Cet album n’a pas pour but de nous amener du
soleil, loin de là. Mais une noirceur qui peut lasser voire déplaire à certains. Le fond n’est pas
vraiment attrayant alors que la forme est taillée comme il le faut. On voit qu’elle a pris du
temps pour peaufiner ses textes. En l’écoutant, on sent un renouveau dans son style d’écriture.
Un genre qui semble plutôt tiré son épingle du jeu grâce à un dictionnaire des rimes. Mais
cela n’est pas un mal, au contraire, à l’aide de cette bible du parfait poète, les textes de notre
Dossier de Presse CASEY
Casey n’en est pas à ses débuts dans le paysage rapologigue français. La première pierre de
son parcours a été posée en 1995. On peut dire que cela remonte à loin et que depuis, elle a
bien roulé sa bosse tout au long de son parcours. Avec des apparitions sur des projets qui
aujourd’hui sont incontournables : Première Classe, L432 et des collaborations avec divers
artistes tels que La Clinique ou Les Nubians, elle avait de quoi excellé par son art. D’autant
plus quand on sait qu’elle a faillit poser sur l’album des Suprême NTM, elle aurait pu être
révélée au grand jour. Mais c’est dans l’underground qu’elle préfère s’exprimer et continuer
sa route. Sa rencontre avec Anfalsh va changer radicalement son parcours. Avec des rappeurs
comme La Rumeur ou Sheryo, la rappeuse tient un autre discours situé entre clash et
banlieusard. Il faudra attendra 10 ans pour qu’elle accouche de son premier bébé musical :
« Tragédie d’une trajectoire ». Et c’est en 2010 qu’elle revient avec « Libérez la bête ». Le
titre est déjà évocateur. On sent une Casey qui a beaucoup de choses à dire. Et c’est en ce jour
de la femme qu’elle décide de le faire.
97
chère Cathy Palenne sont mis beaucoup plus en avant. Mais, encore et toujours un mais, son
point faible c’est de trop tourner en rond. Elle écrit beaucoup de choses pour à la fin dire la
même chose. Bref, il n’y a aucune surprise venant d’elle sur cet album. On dira que c’est
dans la continuité de « Tragédie d’une trajectoire », mais cela n’est pas une raison pour rester
figé sur les mêmes thématiques. On ne souhaite pas non plus un Casey festive rassurez-vous.
Sur cet opus on a l’impression que Casey vient juste de trouver son style techniquement
parlant. Depuis son dernier album la rappeuse semble savoir où elle va. Ses projets sont de
plus en plus constructifs. Et elle ne fait que s’améliorer. En plus de sa façon d’écrire, les
moindres détails de son flow sont retravaillés. Sur ce bon point « Libérez la bête » aurait pu
être « the album of Casey ». Mais le manque de diversité dans les instrus et la redondance de
ses textes ne nous font pas vraiment décoller. Alors que sur son précédent album elle nous
avait montré plusieurs et bonne facette d’elle, ici elle sombre dans un univers plus ou moins
ennuyeux à la longue. Il est préférable de l’écouter par parties pour en apprécier le contenu
dans sa globalité. Beaucoup trouveront satisfaction en découvrant cet album. Le coté sombre a
aussi son public. La sonorité hip hop est bien présente sur cette galette. On regrettera juste
l’absence d’un dj pour poser ses marques comme ça été le cas sur « Tragédie d’une
trajectoire ».
PS : Remarquons que Brassens n’a jamais changé de style et ce n’est pas pour autant qu’on dit
de lui que c’est un mauvais artiste. Mais on peut dire aussi que, Sinik n’a jamais changé de
style non plus, et ce n’est pas pour autant qu’on dit de lui que c’est un bon rappeur. Chacun
prendra la phrase qu’il veut pour en faire sa propre conclusion.
Les 5 meilleurs titres pour ma part : Rêves illimités, Regard glacé, Marié aux tours, Primates
des caraïbes, Libérez la bête.
Clarkmagazine.com
17/03/2010
http://www.clarkmagazine.com/features/casey-liberez-la-bete/
Depuis ses débuts courant 90’s, la ligne artistique tenue par Casey reste la plus tendue, la plus
tranchée et la plus intègre de toute la scène rap hexagonale. La ville d’origine s’appelle BlancMesnil, la bannière s’intitule Anfalsh, l’artwork est signé Tcho, les (pires) fréquentations sont
à chercher du côté de La Rumeur, Matière Première ou de l’infernal trio noise de Zone Libre,
emmené par Serge “Noir Désir” Teyssot-Gay. La plume ? Tragique mais salvatrice, trempée
dans le meilleur des vitriols, qu’elle jette à la face de ceux qui la répugnent. Amorcé par le hit
Apprends À T’Taire, entièrement produit par Laloo et Héry, le second solo de Casey - baptisé
Libérez la Bête - va mettre le feu aux poudres du frêle radeau “Rap Game français”. Respect.
Théophile Pillault.
09/03/2010
http://theusofafrica.com/?p=1022&lang=fr
Issu du collectif Anfalsh et d’origines antillaises, Casey avec la sortie de son nouvel album
Libérez la Bête incarne la rappeuse amazone. Son flow, incisif et fluide, lui a permis de
s’émanciper de la case réductrice du rap féminin. Son écriture, riche, précise, tranchante….
révèle une personnalité cultivée et intransigeante. Casey n’est pas là pour faire de la
figuration, son rap est ancré de plein pied dans la réalité. Entre le gangstérisme exacerbé et le
Dossier de Presse CASEY
Theusofafrica.com
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rap docile écrit en captivité, elle propose une alternative ; élever le débat avec un rap
contestataire qui renvoie sans cesse la France à ses responsabilités et ses manquements. Le
clip de la Créature râtée illustre bien sa verve acérée et son analyse caustique, le clip ci
dessous Pas à vendre, souligne les stéréotypes auxquels fait face les femmes qui rappent.
LeParisien.fr
08/03/2010
http://www.leparisien.fr/bobigny-93000/casey-rappeuse-a-part-08-03-2010-839664.php
Etre convié à une écoute promo… dans une voiture, c’est une première. Mais avec Casey, il
fallait s’y attendre. La rappeuse du Blanc-Mesnil, dont le deuxième album sort aujourd’hui,
est un cas. Du genre sans concession, occupant la scène comme un boxeur sur un ring,
balançant ses rimes comme autant d’uppercuts dans ses disques.
Du genre à ne pas faire de courbettes. Les yeux dans les yeux, Cathy Palenne, alias Casey, le
reconnaît elle-même : « Je suis pas funky ».
Ce deuxième disque au titre sans équivoque, « Libérez la bête », creuse le sillon radical et
sombre de « Tragédie d’une trajectoire », sorti fin 2006. De sa pochette, où l’on distingue à
peine son profil brisé en mille morceaux, à ses paroles parfois très crues, noir c’est noir. A 35
ans, cette artiste originaire de la Martinique scrute toujours avec son « regard glacé » le titre
d’une chanson la vie de la cité, l’héritage du colonialisme, les puissants… « C’est ce qui sort
de moi spontanément, explique-t-elle. C’est la crasse humaine qui m’intéresse et il y a de
moins en moins de raisons que ça change avec le débat sur l’identité et la chasse aux
immigrés comme aux pachydermes. Dire Je vais bien, alors tout va bien, c’est une logique
UMP… Ce qui m’importe, ce n’est pas de plaire, mais de faire le disque qui me plaît. Sans
entraves. » Cette garçonne à la voix grave se dévoile un peu plus dans ce disque, notamment
sur l’émouvant « Rêves illimités ». « Produit d’une mère exemplaire et d’un père absent »,
elle évoque son air androgyne et « cette timidité qui m’a rendue solitaire ». Et même si elle
fanfaronne un peu, promettant « le temps ne va pas mater ma personnalité », elle dit aussi «
rester l’enfant aux rêves illimités » qu’elle fut. L’accompagnement musical de ses titres reste
aride, mais la plume, qu’elle met au service d’ateliers d’écriture, du Blanc-Mesnil à Arras,
impressionne de plus en plus. Est-elle pour autant reconnue de son milieu ? Patricia
Bonnetaud, du label Ladilafé, qui produit le disque et organise la tournée de Casey, a déjà calé
une trentaine de dates, dont le Printemps de Bourges… « Pour une rappeuse, c’est une belle
tournée », dit-elle. Mais Casey l’a toujours revendiqué, « le rap n’est pas mon unique point de
mire ». Depuis trois ans, elle l’a prouvé en enregistrant un album avec les rockeurs de Zone
Libre*, dont le guitariste de Noir Désir Serge Tayssot-Gay, expérience prolongée d’une
tournée de soixante dates. « C’était un rythme de malade, mais c’était mortel », résume-t-elle.
Ils remettent ça cet automne avec son complice B.James. Plus inattendu, Casey a joué cet
hiver au théâtre avec D’ De Kabal, le slameur multicartes de Bobigny, dans « Timon
d’Athènes », une pièce de Shakespeare revisitée par le metteur en scène Denis Lavant. « Il
m’a donné le rôle du philosophe cynique, qui fustige les courtisans, précise-t-elle avec un
sourire entendu. Je ne sais pas jouer, mais j’ai adoré le texte. »
Dossier de Presse CASEY
Au Printemps de Bourges
99
Contreculture.info
19/03/2010
http://www.contre-culture.info/article-casey-liberez-la-bete-46961347.html
Allons droit au but, le rap est un style qui ne m'a jamais intéressé et que je n'ai jamais réussi à
écouter.
Il m'aura donc fallu attendre la sortie du deuxième album de Casey pour m'intéresser à ce
style ou plutôt à cette bête là qui a su m'apprivoiser. Je me suis donc laisser prendre à cette
ambiance froide et sombre et contrairement à l'image que j'avais du rap, trop répétitif, le
nouvel album de Casey livre 13 titres variés, grâce à un soin particulier au niveau des
arrangements. La richesse de l'album vient aussi des textes, efficaces et mordants, rappés
avec l'élocution particulière de Casey qui est d'ailleurs très intelligible. Ce qui la rend
hautement crédible sur "apprend à t'taire".
Sans concessions, percutantes, les compositions frappent avec précision tout au long de
l'album. On relève tout de même un interlude en plein milieu, avec un petit instrumental d'une
minute qui vient apaiser l'auditeur.
Finalement, quand on attache un soin particulier aux textes, mais aussi aux voix généreuses,
qui dégagent beaucoup d'émotions, comment ne pas apprécier Casey, au delà de tout clivage
musical ?
Alternativesound.fr
19/03/2010,
http://alternativesound.musicblog.fr/1309837/Roce-Casey-le-retour-du-rap-fran-ais/
L'humanite.fr
Fara C, 20/03/2010
http://www.humanite.fr/2010-03-20_Cultures_Des-idees-pour-sortir
Il est une montagne que nous arpenterons pour oxygéner nos neurones : la sierra Casey, dont
le rap crache des laves de révolte. Dans son CD Libérez la bête, les rimes de la poétesse
donnent des coups de pied aux fesses, son flow volcanique expectore les glaires glauques
d’une société contaminée par la télé-réalité, le CAC 40 ou le krach boursier. « Sincère avec
Dossier de Presse CASEY
La dernière fois que j'ai été vraiment enthousiasmé par des albums de hip hop français
remonte à 2006 et les sorties de "trajédie d'une trajectoire" de Casey et "identité en
crescendo" de Rocé. Hasard des calendriers, ils ont tous deux sortis le même jour un nouvel
album.
"Libérez la bête" reprend les choses là où Casey les avaient laissé avec son premier album.
On a donc affaire une nouvelle fois à un rap brut, sans fioriture, porté par des textes noirs et le
flow acéré de Casey. Même si elle n'a pas renouvelée ses thèmes fétiches (le passé
colonialiste de la France, le racisme...), sa plume s'est nettement affûtée depuis son premier
essai, donnant ainsi plus de force à ses récits. On sent vraiment qu'elle a ciselée ses textes
pour que chaque mot fasse mouche. Certains pourront reprocher un excès de noirceur, mais ça
fait partie intégrante de son univers. De ses premières apparitions sur les compils à la fin des
années 90 (L432 et "à délivrer d'urgence"...), en passant par ses featurings, ses disques solo
(deux albums et un maxi, "ennemi de l'ordre") ou encore sa collaboration avec Zone Libre,
Casey suit un parcourt exemplaire et sans concession, chose rare dans le milieu du rap
français.
100
[ses] viscères », Casey frappe fort. Pas là pour séduire ! Cette semaine, son album est entré
17e au Top Fnac des meilleures ventes. C’est réconfortant, en ces temps de chien où la
normalité marchande pousse à tout acheter, tout vendre, pour trente secondes de célébrité.
« Libérez la bête », lance l’artiste originaire de la Martinique. « J’appartiens au cheptel/Qu’on
maintient à l’étable/La brebis rebelle/Qui doit rejoindre le bétail/Mon nom est un détail/Et
personne ne m’appelle/Qui aura ma gueule sera décoré d’une médaille. » Casey nous délivre
de la bête qui dormirait en nous et dont le cerveau chercherait à faire le beau pour gagner une
bouchée de pseudo-culture McDo.
Ziknblog.com
Guigui, 19/03/2010
http://www.ziknblog.com/2010/03/19/casey-liberez-la-bete/
Allons droit au but, le rap est un style qui ne m’a jamais intéressé et que je n’ai jamais réussi à
écouter. Il m’aura donc fallu attendre la sortie du deuxième album de Casey pour m’intéresser
à ce style ou plutôt à cette bête là qui a su m’apprivoiser. Je me suis donc laisser prendre à
cette ambiance froide et sombre et contrairement à l’image que j’avais du rap, trop répétitif, le
nouvel album de Casey livre 13 titres variés, grâce à un soin particulier au niveau des
arrangements. La richesse de l’album vient aussi des textes, efficaces et mordants, rappés
avec l’élocution particulière de Casey qui est d’ailleurs très intelligible.
Ce qui la rend hautement crédible sur « apprend à t’taire ». Sans concessions, percutantes, les
compositions frappent avec précision tout au long de l’album. On relève tout de même un
interlude en plein milieu, avec un petit instrumental d’une minute qui vient apaiser l’auditeur.
Finalement, quand on attache un soin particulier aux textes, mais aussi aux voix généreuses,
qui dégagent beaucoup d’émotions, comment ne pas apprécier Casey, au delà de tout clivage
musical ?
Paris-art.com
Par Paul Brannac, 20/03/2010
http://www.paris-art.com/divagation/L%25E2%2580%2599artiste%2520pr%25C3%25A9sident/767.html
Au rap, l'affliction et la colère ont imprimé l'une son rythme la seconde son flow, comme
d'autres tempos et d'autres chagrins ont fait le jazz, le flamenco et la musique yiddish et
composé ensemble les chants des réprouvés.
Ceux-là, parce qu'ils voudraient être riches, ornent parfois leurs paroles d'un folklore qui les
bride et les font s'écouler; certains, parce qu'ils voudraient être du sérail, lestent leurs refrains
d'une morale d'instructeur et de harangues de pompier; la rappeuse Casey pour sa part a
tranché: Mon rap n'est pas à vendre.
Lorsque son corps a en dépôt l'intensité, la profondeur qui parfois remonte et se loge dans la
gorge. Lorsque, de surcroît, on a la fortune de pouvoir et de savoir projeter cette intensité-là
Dossier de Presse CASEY
L´artiste président
Au rap, l'affliction et la colère ont imprimé l'une son rythme la seconde son flow, comme
d'autres tempos et d'autres chagrins ont fait le jazz, le flamenco et la musique yiddish et
composé ensemble les chants des réprouvés. Ceux-là, parce qu'ils voudraient être riches,
ornent parfois leurs paroles d'un folklore qui les bride et les font s'écouler; certains, parce
qu'ils voudraient être du sérail, lestent leurs refrains d'une morale d'instructeur et de harangues
de pompier; la rappeuse Casey pour sa part a tranché: Mon rap n'est pas à vendre
101
hors son corps, hors sa gorge, et d'en faire un son ou une image. Lorsqu'on jouit de ce double
privilège et qu'il a été révélé, alors il devient obligatoire de se battre pour le conserver et de
faire de chacune de ses projections l'écho du monde et la résonance des infortunés.
Si l'on en vient ensuite au point de se demander comment prostituer cela, comment mettre à
prix la seule noblesse que le monde ait laissée à l'homme dans la honte et le souci, comment
réaliser un compromis dont la dignité est l'enjeu, et concilier et concéder et battre en retraite
finalement, alors oui, il vaut mieux aller, comme dit Casey, «soulever des palettes à Rungis»,
et garder sauf l'honneur.
Céder sur la beauté, c'est perdre le peuple déjà, c'est rompre la voix des peuples vaincus. L'art
ne peut contempler cette relativité-là, que la politique admet; et si les deux mettent en œuvre
le savoir-faire, l'habileté et la virtuosité parfois, ce sont deux arts distincts.
Quand Federico Garcia Lorca affirma que «l'artiste doit pleurer et rire avec son peuple», c'està-dire «laisser le rameau de lys et se mettre dans la fange jusqu'à la ceinture pour aider ceux
qui cherchent les lys», il fit simplement savoir qu'il n'était pas un étranger sur terre car le
poète entend les cris, les rires et les silences, mais que c'est comme étranger qu'il les perçoit et
par cet étrangeté qu'il peut parler au nom de ses semblables, en termes étranges.
C'est jusqu'à la ceinture qu'il faut s'enfoncer dans la fange, mais guère au-delà, ni en deçà.
Si les peuples se défient aujourd'hui de cet art qui affecte de se distinguer en s'adjugeant le
mot «contemporain» (comme si Shakespeare ou Chaplin n'étaient pas nos contemporains, pas
plus que Goya), c'est que celui-ci à toutes forces se prétend populaire et raille les incrédules,
qui pourtant sont pléthore. Et le Pop Art, à ce titre, en est l'un des plus exécrables exemples.
Car peut-être que ce que les peuples attendent de l'art, ce n'est pas un succédané de populaire
ou un parfait vulgaire, mais un peu de noblesse, qu'au moins un peu de cette grâce leur soit
rendue par l'entremise d'une peinture ou d'une mélodie qui leur rappelle qu'eux aussi
souffrent, jouissent et rient, et qu'au fond d'eux-mêmes ils haïssent autant les dérivés que les
palliatifs.
Que les chanteurs et les comédiens se déprennent des stades et de leurs «fans», les écrivains et
les artistes de leurs cours, les architectes de leur enseigne de serviteur public quand ils
satisfont leur échéancier ou le caprice de rebâtir Paris, qu'ensemble ils ne fassent plus de leurs
tournées des campagnes, et alors ils pourront légitimement exiger des politiques qu'eux aussi
cessent de convoiter la scène et d'envier les arènes.
Eux sont, comme les autres et plus qu'eux, des hommes en charge des autres hommes, et
devant eux comptables, eux qui en font l'image, en forment la parole et en régissent
l'existence. S'ils veulent être de ces bouffons qui sans se rire du roi jalousent son pouvoir, s'ils
ne savent ni créer, ni régner, alors qu'ils se taisent et chérissent les enfants qui parleront pour
eux.
Dossier de Presse CASEY
Semblable imposture et l'accaparement dont elle procède ne sont pas, quant à eux, des faits
contemporains. Elie Faure déjà observait: «Il y a, de l'acteur à l'auteur, de l'acteur au public,
les charmantes relations qui nouent l'élu à son comité électoral, l'élu à l'électeur. Aussi le
théâtre et la politique constituent-ils un spectacle très analogue et couru, avec la Cour
d'assises, par les mêmes amateurs»
Et le péril fasciste de cette esthétisation du politique que pointait Walter Benjamin, à la même
époque, est moins une affaire de machines que la responsabilité de chacun des protagonistes
du jeu de l'art, le public y compris.
102
Aux poseurs, Casey conseille d'apprendre à se taire, à ses coreligionnaires, elle rappelle
qu'«un auditeur déçu peut vite faire un tortionnaire», ou bien ... un électeur absent, ou bien un
critique. Car il y a, par les rues, mille hommes pour lesquels la politique n'est pas une
occupation et l'art un agrément, non pas la traduction de la vie mais l'existence elle-même et,
sur la place publique, la poésie est leur seul langage.
Brainmagazine.com
19/03/2010
http://www.brain-magazine.com/index.php?option=com_content&view=article&id=3440:clip-de-la-semainecasey-creature-ratee&catid=1:general&Itemid=5
Le vaudou est devenu une recette de clip aussi efficace que le slow-motion ou les femmes en
voiture. Ici, pourtant, il ne s’agit pas du même tropisme tropical que celui d’un petit groupe de
Blancs. La rappeuse Casey, noire, originaire de la Martinique où le vaudou s’appelle
quimbois, décrit avec sa rigueur radicale habituelle la différenciation raciste entre le Noir et le
Blanc dans les sociétés dominées par ce dernier.
Chris Macari, l’un des principaux clipeurs du rap français d’aujourd’hui (voir le précédent
« clip de la semaine » sur Booba), lui-même Martiniquais, a répondu à la question « comment
mettre en images ce texte » en jouant sur deux tableaux. Mettant en scène des pratiques
culturelles réprimées et rendues invisibles par la colonisation et ses suites, il poursuit le partipris de montrer le caché du clip de Dans nos Histoires. Dans ce dernier, une petite fille
feuilletait un livre d’images d’archives de pendaisons, d’esclavage, de répression… Grosse
différence dans la vidéo de Créature Ratée : rien de violent, un univers que la culture pop a
rendu familier et cool (de la croix à la capoeira), et des effets esthétiques à base de noir et
blanc, de ralentis et de visages en transe. Sans doute la volonté de maintenir un équilibre
subtil entre leçon « in your face » à la Casey et vocation de diffusion large.
Urbantribune.fr
Pour cette chronique, autant vous dire, que je ne suis pas venu pour rire. Rugueux, crasseux,
sombre, même très noir, ce disque n'est pas venu faire taire la rumeur, au contraire…Casey est
sûrement la meilleure rappeuse à ce jour. Il y va fort, me direz vous, non, même pas. Casey ne
fait pas dans le faux semblant, elle découpe. Casey revendique, rappe, s'exprime à la première
personne, son opinion, elle l'a donne et ne fera pas de prisonnier, mais il y aura des morts sur
sa route.
Pour la partie bio, et c'est respectable, Casey n'a jamais trahie sa cause. Depuis son premier
titre, "La Parole est Mienne" (sur L.432 que je ne pourrais que vous conseiller), elle n'a jamais
rien lâchée, refusant même un feat aux NTM…peu peuvent s'en vanter. J'ai suivi de loin
"Angle Mort", mais ramener une partie de Noir Désir sur un tel projet, ça ne se fait pas sans
raison.
Casey rappe, beaucoup mieux que la moyenne, utilise les mots au sens large, ne pratique
l'egotrip qu'avec intelligence, parle de thèmes qui lui sont chers. L'ambiance est quand à elle,
très horrorcore, pas de rayon de soleil sur un album qui ne le souhaite pas. Régler des
Dossier de Presse CASEY
22/03/2010
http://www.urbantribune.fr/article/casey-liberez-la-bete
103
comptes, revendiquer, c'est franc et froid. Un parfait portrait de Casey qui résume le fond de
sa pensée. Dès "Apprends à t'taire" elle a refixé les règles...Coté flow, une réelle évolution
aussi. Rien à y redire, je ne l'avais jamais taxé de flow linéaire, mais là elle envoie toujours et
encore plus.
Il est difficile d'aborder ce genre d'album, plein de noirceur, "Mon Plus Bel Hommage", fait
parti de ces titres puissants et puisant dans le dégoût de Casey dans ce qui l'exaspère, la
rebute. Les prods sont taillées sur mesure, "A la Gloire de mon Glaire" devrait lever quelques
tripes...faut dire que Casey manie les mots comme les images avec une aisance assez violente.
Il m'est assez clair, qu'une grande partie de l'auditoire rap, va devoir sortir son dictionnaire et
que malgré tout ça va critiquer.
Un gros son, des textes forts...rien a y redire. Enfin, si mais rien de grave. Très content de voir
l'effort fait sur la prod, face à la concurrence, content aussi de voir le retour des "3
mousquetaires", Sey-Ca, Prodige et B. James. Si Casey est celle qui passe le plus de temps
dans le rap, j'attend de plus en plus des 2 autres. Certains thèmes très communautaires
décourageront la public lambda, mais comme expliqué plus haut, quand Casey rappe, elle
revient à son essence.
Petit zoom sur "Rêves illimités", elle se livre un peu sur sa réalité, son monde, ses envies. Elle
ne fait pas pour autant dans la dentelle quand elle se raconte et n'oublie pas de lancer quelques
pics à l'intention du voisinage...de son voisinage. Le titre de l'album, donne lieu à un son
oppressant au possible, stressant, à la limite du supportable. C'est difficile au plus haut
point, dur avec elle-même et les autres, Casey fait mal. Foudroyant ceux qui n'irait pas en son
sens, c'est un album à écouter, enfin si tu sais jusqu'où le rap devrait aller dans son
ensemble...son extrême.
Un album qui ne tombera pas dans les mains des âmes sensibles, et c'est tant mieux, mais si tu
aimes le rappe dark, le rappe qui revendique sans ouvrir les portes ouvertes, tu te dois d'avoir
cet album. Bravo pour l'artwork, parce que lui aussi il envoie.
Mozzafok.com
Mômes de la fin 70's, actifs dans le hip hop depuis son âge d'or, prometteurs à l'époque, ayant
empruntés les chemins tortueux de l'art plutôt que les voies balisées par l'industrie du disque
sortent nouvel album en 2010. L'annonce ne serait complète sans les références : "Libérez la
Bête" pour l'une et "L'Etre Humain et le Reverbere" pour l'autre. Concernant Casey, le
registre est sans concession, celle qui a refusé un featuring avec NTM et préféré la compagie
du groupe La Rumeur (et du dijonnais Al) développe des textes sombres, pessimistes mais
sans artifices "street credibility". Sans surprise, la patronne d'Anfalsh persiste dans la même
démarche et signe avec ce dernier album. Préférant l'activisme au succès, le fric ne devrait pas
couler à flots grâce à son oeuvre mais la la langue française devrait retrouver ses belles lettres.
L'autre, Rocé, magnifie également notre culture littéraire, plus populairement, ce qui lui vaut
quelques diffusions sur Radio Nova, c'est un choix. Au revoir les envolées jazzy de son
précèdent album, tout est simplifié, le but est peut être de faire trois pas sur France 2 afin de
récupérer sa victoire de la musique comme Oxmo cette année. Pas sur, l'avenir nous le dira.
Ce qui est certains c'est que nous avons affaire à deux bêtes du rap français "pour adulte", un
hip hop éclairé, comme sous un lampadaire.
Dossier de Presse CASEY
25/03/2010
http://mozzafok.over-blog.com/article-casey-roce-la-bete-et-le-lampadaire-47338394.html
104
DrMahboul.com
24/03/2010
http://dr-mahboul.blogspot.com/2010/03/casey-le-fond-et-la-forme-part-1.html
Voila près de 15 ans, et la compilation L432, que Casey roule sa bosse dans le milieu rap
français. 15 ans qu'à chaque apparition sur une compil, une tape, un album, elle démonte le
micro qui a le malheur de se trouver devant elle. Rage contrôlée dans une élocution parfaite,
un vocabulaire choisi, une technique maitrisée, Casey met la fessée à la plupart des rappeurs
français. On l'attendait à point fermé, on a pas été déçu.
Vendredi soir Zeyc' était sur scène à Chelles au Cuizines. C'est quoi c'te salle? Moi même je
comprends pas... Arrivé là bas j'ai compris. On prend le périph' longtemps, la nat'
looongtemps, on passe par des villes dont on ne connais le nom que grâce (ou à cause) des
info et des faits divers, on traverse la campagne de lointaine banlieue looooooogtemps, pour
finalement se retrouver dans une bête de petite salle de concert. Un public hip hop à
l'ancienne: des vieux B boys en baggys, des sweat à capuches, des joints, des bières, on aurait
dit en bas de chez moi. Bah vazi roule, ouvre une bière...
Apparemment, c'est une sorte de petite soirée spéciale rap féminin. donc en première partie,
une meuf... Loréa, jamais entendu parlé... Bah je m'en rappelerai en tout cas. Technique, du
texte, du son, du charisme, bon jeu de scène, bref: une tueuse. Elle fait quelques morceaux et
se sauve comme elle est arrivé: super bonne (rappeuse je veux dire oh la la). La soirée
commence bien.
Arrive Casey. Elle commence a distribuer les giffles dès le début de son show. Pas à vendre et
Un sac de sucre annoncent la couleur, elle enchaine ses titres avec une aisance qui pourrait
pousser vers la retraite tous les poteaux électriques qui croient que la scène, c'est pareil que le
studio ou que de rapper en bas de leur tour, mal et mollement (pas que pour Sinik cette phase,
mais quand même un peu). Puissance dans la voix, attitude, tout y est. Elle distille les
nouveaux titres de son album Liberez la bête, ses anciens titres de Tragédie d'une trajectoire,
freestyles... Bonne ambiance, le public connaisseur était déjà acquis à sa cause. Il en a pour
son argent, j'en ai pour mon invit' (n'aie pas la haiiiine). Une heure et demi de show réglé
comme du papier à musique, mais pourtant qui parait super underground, on pourrait dire
parfaitement improvisé. Après la tournée avec Zone Libre et Hamé, Casey a eu le temps de
perfectionner son jeu de scène. C'est parfait.
ABCDRDUSON.com
C’était il y a pile un an. Un soir de printemps, quelque part dans une salle de la France des
départementales. Concert de Zone Libre, pavé d’enfer venu ricocher sur nos mares et cages de
bonnes intentions. Halo mordoré, musiciens hiératiques, contours diffus d’une silhouette. La
femme – c’en est une -, sorte de Kriss de Valnor nattée en survet’ béant, roule des épaules et
toise quiconque du menton. A ses côtés, Hamé se tient un pas en retrait, prudent - se
soumettre ou se démettre, déjà, à cet instant d’une tournée pourtant démarrée sur un pied
d’égalité… Lente montée de cordes pour un coucher de soleil d’1’27. Puis la bête porte le
micro à sa gueule. Sa voix est rauque. Ses mots sortent un à un, tels l’encre d’une seiche ou
les jets de lave d'un volcan. "J’ai du mal à aimer, à trouver mes mots et le sommeil sans
prendre de comprimés…" ‘La chanson du mort-vivant’ vient de débuter. Un crescendo de
phrases traînantes débitées la mâchoire de plus en plus serrée. La performance est digne d’un
monologue d’admission en HP, voire au-delà. Qui s’est déjà frotté à des veillées de spiritisme
qui dérapent ne peut, à cet instant du récital, qu’en avoir de fugaces réminiscences.
Dossier de Presse CASEY
28/03/2010 par Anthokadi
http://www.abcdrduson.com/chroniques/chronique.php?id=848
105
Impression de basculer, d’assister à l’avènement d’un être autre. Une guerrière sans merci,
entière, antique, hantée. Alter-rap, méta-ordinaire. Casey.
"Tu veux chanter ?... C’est un projet qui est sûr, ça ?... T’es sûr ? T’es sûr de toi sur cette
affaire ?... Pourquoi par exemple – par exemple ! – tu irais pas plutôt t’empaler sur une
poutre ou… te pendre à un pylône ou… chais pas, moi… chais pas… parle à une porte ou…
chante… Vas-y chante, chante… Mais ferme la bouche !... Ouais, chante en fermant la
bouche… Je te promets : c’est possible. Je l’ai fait une fois, c’était il y a longtemps, mais vasy, fais… Fais."
Casey, c’est Bernie Noël, le sens de l’invective en guise de pelle. L’aller-retour se joue au
mérite. Jamais l’impact n’est anodin… Des cancres de la plume, la miss en connaît des
quintaux. Quinze ans de semonces, deux maxis et un album, elle en aura vu des perdreaux de
l’année arriver puis repartir en faisant "kaï-kaï". Pas le même niveau d’exigence, ni le même
vécu. Le morceau ici s’intitule ‘Apprends à t’taire’. Il est, avec la date choisie pour la sortie –
8 mars, journée internationale des femmes – et ‘Marié aux tours’, cruel cimetière des
éléphants pour MC périmés, le seul franc éclat de rire de ce nouvel album. Un rire crapuleux,
de hyène, mais un rire. Soit le contrepoids bienvenu aux envies de Baygon vert que procurent
les douze autres pistes, alternativement sculptées par les fidèles Héry et Laloo. Un registre
instrumental sibyllin comme un storyboard de Jaume Balaguero, suffisamment inquiétant
pour pousser les consciences les moins tranquilles à zapper, mais dosé juste ce qu’il faut pour
rappeler aux Enfoirés qu’ils n’ont pas le monopole du baume au cœur de la sous-France… Au
champ lexical de la brutalité, c’est acquis, Casey tombera un jour avec les honneurs. Chez elle
le mot "berceuse" pourrait aussi bien commencer par un "p", et le mot "mort" s’achever par
un "d". Qui aurait cru que le rap en français le plus dur sur l’homme sortirait de la bouche
d’une femme ?
Ce paradoxe, quel est-il ? Il relève à la fois des théories de l’œuf et de la poule et de celle de
la paille et de la poutre. En un mot, il réside en cette constante focalisation de Casey sur les
peaux noires, les masques blancs et les existences plus grises que grisées qui en découlent. Or
il s’avère que, dans le même élan, celle que l’officier d’état civil a un jour recensé sous le
prénom de Cathy la joue plus sévèrement burnée que le mieux monté des étalons – de source
sûre, ‘A la gloire de mon glaire’ serait peu programmé dans les salons de thé… Qu’est-ce à
dire ? D’abord une chose. Ce timbre de voix, proche de celui de Francette Vernillat - la
doubleuse française de Tom Sawyer, de Bouba et du fils de Mme Oleson dans "La petite
maison dans la prairie" – suscite un premier trouble. L’autre élément, c’est l’écoute au
second degré de certains couplets. "Oui, la nature a fauté, s’est plantée en beauté… Toi, ton
identité, c’est d’être la créature ratée, la créature ratée, la créature… ratée". Entendu à cette
aune, le refrain aux larmes taries et sa répétition ad lib finale résonnent comme un mantra
d’enfant solitaire, un aller simple pour la Suède et les sordides pages de Stieg Larsson sur les
nœuds intimes de la famille Vanger. "Et les sentinelles sont matinales, comme à leur
accoutumée, peu maternelles, leur fureur est infernale et elles peuvent être fières d’elles, leur
Dossier de Presse CASEY
Il existe pourtant un tabou Casey. L’éluder équivaut à tricher, à s’en tenir à la surface de
l’oeuvre. Ce tabou pourrait s’énoncer comme suit : et si une montagne de faux-semblants
s’élevait au sommet de la colline de faux sanglantes ? Ce ne serait pas là le moindre des
mérites de la demoiselle. Ce serait même énorme, pour ne pas dire vertigineux. Sous le tablier
de boucher, les plaies, les vraies ? Jusqu’ici seul le Marseillais Bouga, incisif derrière son
paravent de gouaille et ses "clients", s’y était risqué – et il avait été reçu.
106
impunité semble éternelle, aussi sans pitié et sempiternelle, comme une berceuse vicieuse ou
une ritournelle…" susurrait déjà ‘Premier rugissement’, intro vénéneuse sur fond de râles
impatients de rotts à jeun, de ronronnement de RER avant la fermeture des portes et du
gimmick de ‘Smooth criminal’ de Michael Jackson… Nul besoin d’être psy pour opérer la
jonction entre peau lisse et policiers : dès la pochette, il y avait quelque chose de fracassé…
Fort heureusement, le trouble est dissipé plus loin, dans le premier couplet de ‘Rêves
illimités’ : "Etre de chair et de sang à l’air innocent, produit d’une mère exemplaire et d’un
père absent, les premiers vers dans le rap, un jeu adolescent, parce que je n’ai rien à faire
d’hyper intéressant. Je rêvasse, je dessine, passe à la piscine l’été, le reste du temps sur place
je prends racine…" Le désœuvrement comme matrice de l’œuvre – si Casey savait le soupir
de soulagement que ce diagnostic pourtant sec suscita…
Ceci posé, ce second album est un cri, aussi physique que de laver puis d’essorer à la main
une veste de judogi de compétition. "Libérez la bête", c’est la supplique intérieure
quotidienne d’une mère enceinte lorsque le neuvième mois tend vers le dixième. C’est Jan
Ullrich au pied d’Arcalis le 15 juillet 1997, après un an à piaffer dans l’ombre d’un leader
vieillissant. C’est le propos transversal d’une scène majeure, tournée le même été, peut-être
même le même jour, à l’autre bout du globe… C’est un album court – treize pistes, dont un
interlude comme issu tout droit de la B.O. de "Ghost dog". Les invités sont rares – Al,
Prodige, B. James – mais n’échappent pas à l’écueil de la reprise à leur sauce des fameux
"éléments de langage" savamment martelés par les think tank de l’Elysée depuis 2007. Pour le
reste, Casey en 2010, c’est une langue, un verbe, presqu’un pays. En Casey, le MC ne dit pas
"j’ai surmonté mes faiblesses" mais "j’ai assassiné ma sensibilité". Il ne dit pas "ennui" mais
"marathon des siroteurs de bouteilles ou des tapeurs de carton". Il ne dit pas "je suis prêt,
chérie" mais "j’ai la batte, j’ai le pompe, et toute la panoplie". La métrique est symétrique,
comme tracée à l’équerre ("Blanc ingénieur, Noir ingénu…"). Foin d’accommodements
raisonnables : il y a bien longtemps que l’urbanisme, cet ennemi de la Terre-mère, a
goudronné la dernière pâquerette.
"Sur les cimes du désespoir", "Bréviaire des vaincus", "Précis de décomposition",
"Syllogismes de l’amertume", "De l’inconvénient d’être né" : ces titres de l’écrivain Emil
Cioran auraient tout à fait eu leur place dans le tracklisting de l’album. Le point commun avec
Casey ? L’ironie sceptique qui point sous l’ascétisme du propos. L’humour, ici, est "en ré
mineur", ou il n’est pas. L’émotion ? Elle se transmet par la morsure, à l’exception de ‘Rêves
illimités’, confessionnal inattendu en ces lieux pudiques, ilot de tendresse au milieu d’un
océan de verre pilé… Et puis plus tard, plus loin, ce bref flottement. Il se produit lorsque
Dossier de Presse CASEY
"Si le rhum et l'argent coulent à flot, c'est que j’ai un sac qui pèse un massacre sur le dos".
L’Occident autiste devrait se soucier de la constance de la colère de Casey. Non pas de sa
rudesse, mais bien de sa constance. ‘Regard glacé’ et ‘Libérez la bête’ semblent à ce titre
avoir été écrits à même le sol de paille jonché de cacahuètes, de l’autre côté des barreaux de
l’Exposition coloniale du 6 mai 1931. Le maillon manquant entre la tentation indépendantiste
d’Alfred Marie-Jeanne, la précision factuelle d’Euzhan Palcy et la fermeté mélancolique de
Kolo Barst, ce pourrait être elle. Radyo Lévé Doubout Matinik, la radio du "Mouvman
endépandantis matinitjé" ne devrait pas tarder à faire un jingle des percussions qui relient les
monuments ‘Créature ratée’ à ‘Sac de sucre’, deux témoins de plus d’un passé qui ne passe
pas. Faut-il le rappeler, peu de familles martiniquaises sont arrivées sur l’île par l’aéroport du
Lamentin. Ce n’est donc pas en faisant l’autruche que le pli soucieux disparaîtra du front des
instruits.
107
Casey prononce les mots "mon amour…". Pris de court, l’auditeur tique autant qu’il tiquait,
dix ans plus tôt, lorsque le Booba de "Mauvais oeil" rappait "j’ai le sourire…". ‘Circle don’t
stop’, disait Prodigy : finalement, Casey retombera sur ses pattes. Le complément d’objet
indirect ravalera l’espoir ("mon amour… de mon amertume"), de la même façon que Booba,
jadis, remontait le zip de son treillis jusqu’au cou - "J’ai le sourire… comme à l’enterrement
d’un flic"… Nous sommes loin ici de la leçon de vie tirée par le personnage interprété par
Sandra Bullock à la fin de "Collision", de Paul Haggis : "Je suis en colère tout le temps, et
j’ignore pourquoi". Casey, elle, sait.
Desinvolt.fr
Alors que le rap français patauge dans une marre où les mauvais petits canards sont
apprivoisés par Skyrock, il lui reste, bien planquées dans les fourrés, quelques bêtes sauvages,
mangeuses de starlettes bling bling et de petites poules caquetant du R’n’B préfabriqué. Vous
ne croyez pas en mon instinct de chasseur de flow ? De trappeur de sens ? Il reste, je vous le
promets, des rappeurs qui ont des choses à dire. Aux racines contestataires et politiques de ce
courant musical rongé par ses propres acteurs, se trouve Casey, remarquable diseuse de
mauvaises aventures, la sienne, celle des siens, celle d’une culture noire africaine opprimée
depuis des lustres par une vision du monde centrée sur l’Occident, quand leur vie ne valait
guère plus qu’un sac de sucre. Rentrez les volailles, la créature ratée est lâchée, prêt à hacher
menu les petits poussins dociles et dodus. Ils vont en prendre plein la figure, Casey leur
crache son rap, à la gloire de son glaire.
L’album Libérez La Bête a pris place dans les bacs au début de ce mois de Mars, ne laissant
aux autres squatteurs des rayons "Rap/Hip Hop" que le rôle de faire-valoir, tant cet opus fait
figure de mètre-étalon dans les productions récentes. Dur pour la concurrence, qui n’avait déjà
pas forcément besoin de pression supplémentaire pour se noyer dans la médiocrité, ne leur
reste plus qu’à apprendre à se taire. C’est Casey qui prend la parole, à cent lieux du fatalisme
commercial, une parole intègre et sans concession.
"Libre, mais toujours inférieur"
Le collectif Anfalsh peut être fier de sa pouliche, qui après avoir excellé sur L’Angle Mort,
revient tout aussi fort. Des sons qui claquent dans vos tympans, creusés, teintés d’électro, un
flow mutant qui en épouse les formes, recouvrant chacune des aspérités rythmiques. Au delà
de la technique impeccable, l’interprétation est vivante, intense, comme animée des
convictions profondes, tant elles dégomme avec pertinence le monde environnant passé au
crible de son regard glacé. Un rap les pieds bétonnés aux trottoirs de la banlieue nord de Paris
(escalier B ;-) ), qui sait nous dessiner ces destins mariés aux tours.
Après un très bon six titres Tragédie d’une trajectoire en 2006, puis Hostile au stylo en 2009
(compilation de ses apparitions sur Mix Tape), Casey nous pousse enfin son premier
rugissement, treize titres et autant de coups de poing distribués, la bête frappe et fait très mal.
Une véritable richesse littéraire, dans l’ombre de Frantz Fanon ou Aimé Césaire, habite son
rap de fils d’immigrés qui met le doigt là où ça fait mal, sur des plaies que l’Histoire de
France n’a pas encore su refermer, un racisme latent, omniprésent, réminiscence d’un passé
colonialiste et criminel mal assumé. .
"Nos anciens tortionnaires sont nos nouveaux employeurs"
C’est album est un indispensable, pour tout ceux qui aiment le rap pour ce qu’il est, le mode
d’expression des opprimés, politisé et engagé, dans la ligné de groupes comme La Rumeur,
qui savent associer culture, intelligence et rage revendicatrice. Ça faisait longtemps qu’un
album exclusivement rap ne m’avait autant pris aux tripes.
Dossier de Presse CASEY
30/03/2010
http://www.desinvolt.fr/Casey-Liberez-la-bete
108
Pulsomatic.com
24/03/2010, Pierre-Yves GUILBAUD
http://www.pulsomatic.com/index.php?option=com_content&view=article&id=2506:casey&catid=41:disques
Dans Tragédie d’une Trajectoire, son premier album, Casey nous laissait déjà l’imaginer,
écolière, en train de planter ses ciseaux dans les mains de ses voisins. Un album et une
tournée en compagnie des rockeurs de Zone Libre plus tard, l’exposition n’a pas entamé sa
rage. Pas de surprise donc pour ce retour au rap hardcore pur et dur qu’est Libérez la bête.
Des musiques oppressantes avec des basses simples et lourdes. Des textes et une voix
« saturés d’aigreur » qui, dès le Premier rugissement, assassinent. La première victime de
Casey est sa propre sensibilité. D’autres, nombreuses, suivront. Mais le propos ne se limite
pas à des règlements de compte. Racisme et esclavagisme sont toujours des thèmes de
prédilection pour la rappeuse d’Anfalsh avec, toujours, une place laissée à des introspections
désabusées. Rien de bien neuf donc. Mais l’exécution est remarquable. Tout, du flow aux
paroles, est parfaitement maîtrisé de sorte que l’on est là face à un album d’une qualité et
d’une cohérence sans faille. Trônant au sommet d’une montagne de cadavres de ses ennemis,
Casey garde ses ciseaux et contemple désormais le rap français d’en haut.
Culturesactives.fr
25/03/2010, Reno
http://www.culturesactives.fr/webzine.php?id_breve=261
L'album tant attendue est arrivé ! Après 'tragédie d'une trajectoire' et un essai en fusion rock avec le
collectif Zone libre .Casey revient avec cet opus 'liberez la bete' attendu sauvagement par ceux qui la
suivent.
On va passer au delà des superlatifs stéréotypés comme 'lourd' 'tuerie' et autres termes... Mais plonger
dans les tréfonds viscerals d'un album qui explose.
Dès le premier 'regard glacé, le flow est accéléré, maitrisé et la prod nous met notre première claque,
enchainé par 'créature ratée'. La prose ne laisse pas une seule pause, 'rêves illimitée' sur une prod
mortuaire et un refrain comme une plainte qui plante une réalité qui laisse sans voix. Seule Casey
pouvait sortir un tel morceau, déjà inscrit dans le temps. Blessée dans son ego, elle livre son 'plus bel
hommage', la rumeur plane sur une rime, mais le reste c'est déjà l'entrainement sur sac de rage qui
nous amène a la 'gloire de mon glaire' ou Casey frappe mal là ou ca fais du bien, si on l'imite on ferra
un véritable tsunami de crachat sur ces victimes trop souvent bourreaux, ‘vu que je suis dans le dédain
et toi dans le dénis', le morceau, sortie en préambule 'apprend a t'taire' avait déjà renvoyé aux anales de
la rime pas mal d'artiste...on apprécie, on savoure..
Bien entourée avec al, b.james et prodige, Casey continue son bombardement sur 'aux ordres du
maitres' et 'primates des caraibes'. L'opus se termine sur 'sac de sucre' qui rappel qu'une journée de
commémorations hypocrites ne remplacera jamais 400 ans d'humiliation et de massacres...en finissant
par 'liberez la bete', Casey mort dur, le couloir graffé sous néon, un flow ou les morsures s'impriment
sur le mic.
Bref on n'en sort pas indemne, Casey a largement élevé le niveau et le débat sur cet opus. Espérons
qu'elle ne deviendra pas l'égérie d'une jeunesse littéraire au courant pseudo révolutionnaire, ou de
trentenaires bedonnants en mal de sensation.
D'autres apeurés inconsciemment se refugieront vers le terme 'trop hardcore', ils pourront toujours
s'écouter un rap US dont ils comprennent 1/6 des paroles avec une jolie casquette bariolé graff, ou
sinon siroter leur verre de vin sur des sons plus rassurants.
Parce que cet album nous ramène à la réalité, 2 mois après le bavard et ekoué, rocé, on sent que ca
commence dur cet année. Anfalsh Prod ne fait pas dans le détail, lâche un morceau cacheté 'rap 2010',
la bête est libérée et ce malgré les chaines de la censure et nous on attend déja la suite.
Dossier de Presse CASEY
Casey - Liberez la bête (anfalsh prod)
109
Lisabuzz.com
Par Liza Buzz, 28/03/2010
http://www.lisabuzz.com/f.php/Casey-Liberez-la-bete/14724/
Parfois, je regrette de n'être qu'un robot et de ne pouvoir avoir une longue barbe à caresser en écoutant
Casey. En tant que robot, je ne pratique, hélàs, jamais la chose . Mais si cela devenait possible, pour
sûr, je le ferai en écoutant Liberez la bête. Le son est purement Hip Hop. Un vrai miracle. Alors, après
ca, comment ne pas adorer les 2000s ?
So Wassup?
09/04/2010
http://90plan.ovh.net/~streetli/sowassup/?p=211
Quand la haine s’exprime de manière radicale, justifiée et argumentée, elle en devient carrément
littéraire !
Tel est le sentiment principal qui découle du deuxième album de Casey.
Son premier album était hardcore et sans concessions, force est de constater que celui-ci l’est tout
autant voir davantage. Pas de grand changment au niveau du flow et des beats (Laloo et Hery fidèles
au poste) mais la symbiose de ces deux éléments installent une ambiance agressive, stressante et
percutante qui constitue la vraie force de ce disque.
L’autre point fort est sans conteste la puissance des textes de l’auteur , le poids des mots et le choc des
images s’entrecroisent à une cadence infernale de façon à garder l’attention de l’auditeur.
La rappeuse du Blanc-Mesnil a des choses à dire avec un sens de la formule imparable qui ne rate
jamais sa cible (cf.créature ratée, sac de sucre…), la thématique est axée sur les problèmes liés au
passé colonial de son pays d’adoption, la France. Lorsqu’elle change de sujet, c’est pour cracher ou
vomir (selon l’interprétation de chacun)sur les rappeurs complaisants, les petites connasses pseudos
chanteuses prêtes à tout pour briller un court instant…la liste est trop longue pour que je m’y attarde
car l’essentiel est plutôt dans la justesse et la finesse des propos véhiculés par l’artiste qui étale toute la
lageur de son vocabulaire tout au long des treize titres.
Al, B.james et Prodige sont les seuls invités à croquer le micro sur cet album qui peut paraitre un peu
court mais qui s’avère complet au fur et à mesure des écoutes.
Casey a de la colère à revendre et elle libère la bête qui rugit en elle…âmes sensibles s’abstenir !
Seartwo.com
Il y’a quelques mois la Russie a officiellement cesser de fabriquer des AK 47, il apparaitrait en
fait que la fabrique ai été déplacer dans la banlieue nord de Paris. Désormais vivant sous forme
humaine la kalach aurai pris le nom de Casey pour continuer le combat anti-colon, anti-con,
anti-tout pour faire rapide.
Qu’est-ce qui change dans le monde, pas grand chose, en conséquence le verbe de Casey reste égal à
lui même. Les thémes de cet album sont ceux qui traversent depuis toujours son œuvre, ceux qui
traversent depuis toujours le vrai HIP HOP.
"Tu vas voir ça va te plaire et des mollards j’en ai plein… De plusieurs catégories, de différentes
formes, textures grosseurs ou gabarits…"
Introduction : bruit de métro, cris de loups, rugissements, sirène, le décor est posé, le décor est
toujours baclé, et sur ce premier morceau Casey nous invite à l’immersion totale, voyage dans son
monde, celui qu’elle cotoie, celui qu’elle invente. Et toujours avec cet inventaire de punchline, ou
chaque rime est renversante, chaque texte une rafale. Son côté pessimiste et brutale est toujours dit
avec virtuosité, et il est toujours aussi difficile de nier les vérités qu’elle assène.
Suit « Un regard glacé », message clair aux haineux et fracassés de la société : « sauve toi sans t’en
priver, si tu es toujours en vie… ».
« Créature ratée », dont on peut admirer le clip d’une esthétique sombre, voire flippante, est un texte
Dossier de Presse CASEY
05/04/2010, par Vladimir
http://www.seartwo.com/chroniques-view.php?id=17
110
à double lame. C’est un pour ceux qui ont la peau noire et qu’on à toujours considérer comme
inférieur, c’est deux pour Casey « la nature à fautée s’est planté en beauté » , comme un écho de ce
qu’on à du lui sortir un million de fois : mais t’es une fille ou un garçon, toi ?
Et on en arrive à « Reves illimités », morceau à part dans sa dicographie. Elle qui semblai ne jamais
devoir s’arrêter de canarder, prend une pause, et comme on dit se dévoile un peu. Son enfance, son
amour du rap, et « son air androgyne, sa gueule masculine ». Pour autant c’est pas une berceuse et que
tout le monde le sache « le temps ne va pas mater ma personnalité ».
Sur ce elle repart de plus belle, et sur mon plus bel hommage et à la glire de mon glaire elle fait ce
qu’elle sait faire de mieux, défourailler sur tout ce qui bouge, sans excuses, sans argument, et surtout
sans pitié. On dira jamais assez combien la rime de Casey est assasinne, combien son flow est à la
hauteur de la cruauté de ses mots. On l’a déjà dit ici, extraire une punchline est impossible, il faudrait
recopier en entier tous les lyrics.
« Apprends à t’taire » est au milieu de l’album, comme la récré est au milieu des cours. Un morceau
récréatif, genre c’est trop marrant de te faire mal, et puis franhement tu le mérites bien, wack mc,
chanteuse asthmatique à qui on a voler la ventoline, chanteur français en chemise et pantalon de velour
avec un faux air de dépressif, pour vous tous une bonne droite sur l’arete du pif, et des hectolitres de
sang qui giclent.
AL de Matière Première se ramène pour un morceau qui fait mal, à rebours de tout ce qui s’entends
en ce moment, non l’argent n’est pas une priorité, et en chercher à tout prix te mests juste « Aux
ordres du maitre ». ANFALSH, Matière Première, deux crew qui se sont bien trouvés. Bien sur
Propro et Bibi se ramènent version bouledé sur « Primate des Caraibes », non les antillais ne
passent pas leur temps à sourire, ce serait même plutôt l’inverse « Sac de sucre », suite logique et
pessimiste de l’énorme « Dans nos histoire », montre à quel point Casey est habité par l’esclavage et
n’oubliera jamais que même après sa fin, l’exploitation et l’humiliation continuèrent.
Libérerez la bête, morceau témoin de la haine de Casey, allie tout ce qu’elle est, dextérité, plume
affutée, flow vertigineux.
Sur les sons, Hery et Laloo, encore eux, encore des ziques qui font peur, si loin du tout venant, si loin
des prods tubesques périmés trois jours après avoir été composés.
Alors encore une fois Casey à honorer le vrai rap hardcore, et la vrai question est : pendant combien
temps encore va-t-on faire comme si elle n’était pas là, comme si elle n’était pas ce qui se fait de
mieux en rap brutal ?
Lesinrocks.com
13/04/2010, Thomas Blondeau
http://www.lesinrocks.com/musique/musique-article/t/44315/date/2010-04-13/article/liberez-la-bete/
Une attitude qui explique ce long parcours à l’écart des bacs à disques ; entre sa première apparition
sur la mixtape n° 25 de DJ Poska et la sortie d’un premier album en 2006, dix ans se sont écoulés :
“Faire des disques n’a jamais été une fin en soi. Il m’a fallu le temps de me sentir légitime, de
répondre à mes propres exigences. Il était hors de question que je me précipite pour me retourner un
jour et avoir honte parce que le disque était mauvais. Et puis j’ai toujours été prudente vis-à-vis de
l’industrie. Beaucoup de ceux qui ont foncé se sont fait broyer. Combien reste-t-il de carrières
aujourd’hui ? Cinq ? Dix?”
Entre ces deux bornes discographiques, le rap instable de l’adolescence, les concerts dans les MJC
désertes, les mixtapes et les plans studio approximatifs. Et le rap, sans cesse, le verbe au jour le jour,
sur le banc, au bahut, avec ses potes Ekoué et Hamé (La Rumeur), Prodige ou B. James, têtes dures de
son clan, Anfalsh. Un parcours underground qui a permis d’affiner le ton, de magnifier le sens, pour
Dossier de Presse CASEY
Eloignée des rêves de base du rap français, Casey représente une frange dure qui n’a jamais enfilé de
short à paillettes. Née à Rouen d’ascendance antillaise, échouée au Blanc-Mesnil à 15 ans, elle est de
celles et ceux qui ont avancé avec la seule passion aux tripes, le verbe haut et le doigt tendu, sans
attendre leur salut du rap.
111
ne jamais rentrer vraiment dans les cases que le rap s’est inventées : “On dirait que tu as le choix entre
être hardcore et technique mais bas du front, ou écrire des phrases de vingt-sept pieds mais être
chiant !”, caricature – à peine – la rappeuse.
Technique et sensé dans le même souffle, son rap se fout royalement de ces considérations. Il y a
d’abord cette diction tendue, secouée d’allitérations et d’assonances comme autant de cliquetis
internes piqués à l’arsenic. Presque une seconde nature : “C’est devenu ma propre forme
d’articulation, au point que j’ai du mal à faire autre chose. Quand je pense à un mot, les mots voisins
de sonorités surgissent et s’emboîtent.” Et de versifier tranquillement devant sa tasse de thé :
“Maison, saison, raison, zonzon, zazie, sans eau… Il y a quelque chose de ludique dans le rap.”
Mais il y a aussi, sous cette architecture, une identité noircie, une tension maladive qui bloque le
sourire et récite un drame. “La tragédie d’la trajectoire d’une tête à la traîne”, comme elle le rappait
il y a quelques années avant d’en faire le titre de son premier album. “Je sais, j’ai le regard noir,
défaitiste. Mes choix me portent à ça, les musiques qui m’inspirent sont sombres et dures. C’est
comme un bouton on/off qui déclenche l’écriture. Pourquoi ? Je n’en sais rien.”
Lorsque le bouton est enclenché, le flow anguleux et précis de la rappeuse libère ses colères en
cascade, ressasse son dégoût, sa haine et à peine d’espoir. La contestation radicale, la colère de la
marge, la bande-son de l’émeute. Un rap agressif, aigre, hermétique ; pas une seconde sans beat, pas
une mesure sans mots, pas un mot sans haine. Nourris de références à Césaire ou Fanon, les couplets
goudronnés de Libérez la bête revisitent cette colère identitaire d’une Antillaise marquée par les
tabous postcoloniaux, qu’elle fusille sur Primates des Caraïbes ou Sac de sucre.
Avec un systématisme qui peut user, sauf que ce baratin d’exclu, récité à travers le prisme d’une jeune
lettrée de 34 ans, voit plus loin que sa seule expérience : “Peu importe que le prisme à travers lequel
je regarde le monde soit celui de la colonisation ou de ma vie en cité. Mon sujet, c’est ce rôle qu’on
veut te faire tenir alors que ton identité est plus complexe, plus diffuse. Etre habitant d’une cité est un
bon exemple, mais c’est valable pour un handicap, une différence.”
En 2006, un ep baptisé Ennemi de l’ordre abordait déjà ce thème de l’enfermement symbolique : “Cet
“ordre” ne désigne pas uniquement le gouvernement ou la police, mais tout ce qui t’enferme dans une
posture, une géographie, une représentation. C’est ce “Voici ta place, voici quels sont tes stigmates,
voici le sac de briques que tu vas devoir traîner”. Dense et parfaitement stylé, ce nouvel album ravive
une liberté de ton, de rythme et de verbe, sortant le genre des identités étroites qu’il s’est parfois
données.
Avec son verbe sale, son attitude de punk et ses bouquins de Dostoïevski à la place des disques de
Brel, Casey est finalement plus libre qu’une armée de rappeurs planqués derrière leurs masques. C’est
peut-être bien ça, être hardcore.
Publiciblog.com
13/04/2010
http://www.publiciblog.com/blog/index.php/2010/04/13/5842-m-casey-youssoupha-printemps-bourges
C'est aujourd'hui, mardi 13 avril, qu'est donné le coup d'envoie de l'édition 2010 du Printemps de
Bourges. A l'affiche ce soir, M (Matthieu Chedid), Casey et le rappeur Youssoupha.
(...)
Casey
Engagée, enragée, Casey est un monolithe de colère dans le hip hop français. Mais on ne l'a jamais
prise la main dans le sac des majors, ni brandissant le drapeau d'idéologies douteuses. La rage et
l'engagement, toujours, mais avec une intelligence poétique et une précision d'analyse nourries d'Aimé
Césaire ou de Franz Fanon, avec une compréhension charpentée de son époque et de sa propre
Dossier de Presse CASEY
M, Casey et Youssoupha au Printemps de Bourges 2010
112
histoire, avec une conscience artistique toujours rigoureuse. Gros machos de la street credibility, venez
prendre une leçon d'intégrité chez la grande Casey !
Leberry.fr
13/04/210, Pierre Hébrard
http://www.leberry.fr/dossiers/_interview_casey_et_roce_libres_dans_le_texte_videos_@CARGNjFdJSsGFBIBAxs-.html
Pendant que sous le Phénix résonneront les échos des sons rock, funk et world de M, ce sont
d'autres styles qui feront vibrer les enceintes du 22. Car le rap n'est pas un, il est multiple. A
l'image de Rocé et Casey, ou même Féfé, trois représentants de certaines de ses variantes
francophones et tous trois présents sur la scène Ouest, à l'occasion de cette première soirée.
D'un naturel effacé voire méfiant au premier abord, Casey n'en est pas moins une artiste passionnée,
qui se révèle disert quand il s'agit de parler de sa musique. Louant le « rap de puriste qui empeste » comme elle le rappelait dans Tragédie d'une trajectoire - affectionnant les textes aux ambiances gores,
celle qui est aussi connue pour ses textes aiguisés sur le racisme ou le passé esclavagiste et colonial de
la France, ne mâchera jamais ses mots au nom de quelques impératifs de communication. Passée par le
Printemps, l'an dernier, au sein du projet rap-rock Zone libre, elle revient seule, cette fois-ci, présenter
son dernier album, Libérez la bête, sorti le 8 mars dernier. Très exactement le même jour que L'être
humain et le réverbère, troisième opus du rayonnant Rocé. Après Top départ, représentant, selon lui «
la fougue de l'adolescence, les punchlines, l'énergie », puis Identité en crescendo, nourri par « une
envie d'arrêter le rap, de mûrir, de faire une autre musique, se plonger dans le free-jazz », il signe un
nouveau disque animé par la « légèreté d'un être décomplexé, qui a juste envie de faire de la musique
de qualité ». Ils se succèderont, ce soir, sur la scène du 22 ouest. L'occasion idéale pour une
présentation en parallèle.
Arrivées dans la musique, influences... Les deux artistes ont pris des routes à la fois similaires et
différentes, pour arriver à une destination identique : deux existences attachées au rap.
Casey : « Je ne crois pas vraiment avoir d’influences. Se mettre au rap, ce n’est pas quelque chose que
l’on choisit comme un sport à la rentrée... J’ai entendu du rap, j’ai essayé. En même temps, nous
devions être 5.000 à essayer à l’époque. Et de ces 5.000 ils n’en reste peut-être que deux... Après, je ne
sais pas ce qui fait que l’on continue, que l’on sort un album. Une série d’accidents, d’opportunités
sans doute. »
Rocé : « Mon frère, qui a deux ans de plus que moi, écoutait du rap. J’y suis venu par mimétisme. À
l’époque, il y avait Sidney. On a découvert ça et on n’a plus lâché. On voyait tout ce que cette musique
pouvait nous apporter en terme d’énergie, de jeu aussi, car c’était une activité extra-scolaire ; il n’y
avait aucun plan de carrière associé. Mes premières influences, c’était les freestyles sur Radio Nova,
avant que le rap français existe en disque. Après, il y a eu les albums, puis le rap américain.
Maintenant, tout m’influence : un arbre, un livre dans ma bibliothèque, un disque... c’est fonction de là
où je veux aller. »
Les albums de Casey ne seraient certainement pas les mêmes sans les ambiances musicales
Dossier de Presse CASEY
Trois albums pour Rocé, deux pour Casey. Avant de voir leurs titres sur disques, l’un comme
l’autre avaient largement eu le temps de se faire connaître dans le milieu du rap français.
Rocé : « J’ai commencé quand j’habitais dans le 94, avec les précurseurs de ce qui allait s’appeler,
plus tard, la Mafia K’1Fry. Cela doit faire quinze ans. Après, j’ai déménagé sur Paris, où j’ai continué
les collaborations avec la Scred connexion, la Rumeur... tout en faisant des trucs en solitaire, avec mon
frère, DJ Ismael. »
Casey : « J’ai suivi un parcours somme toute classique. J’ai participé à des mixtapes, des
compilations, j'ai fait des featurings, me suis produite sur des scènes ouvertes. Et j’ai sorti un premier
maxi, ennemi de l’ordre, en 2006, la même année que mon premier album, Tragédie d’une
trajectoire... »
113
sombres qui enveloppent ses textes. En trois albums, le rap de Rocé s'est habillé de nombreux
tissus sonores, avec par exemple de grands accents free-jazz sur Identité en Crescendo.
Rocé : « Dans ma vie de tous les jours, je vais naviguer entre différents délires, différentes cases :
punk, rap, funk. La faculté de l'humain, c'est l'adaptation. J'essaye de l'aiguiser au maximum en restant
moi-même ; il y aura toujours la musique hip hop en fond. J'en fais depuis l'âge de douze ans. Alors
quoiqu'il arrive, cela restera mon approche. Pour L'être humain et le réverbère, j'avais envie de revenir
à des rythmiques qui groovent, avec grosse basse et grosse caisse claire. Du rap quoi. »
Casey : « Les sons sont signés de deux potes, Hery et Laloo, qui font partie de mon collectif, Anfalsh.
Ils produisent pleins de choses, des textures, des tessitures, des ambiances différentes. Je sais pas
pourquoi, mais je choisis plus les sons qui vont vers le bas. Plus vers la cave que la lumière en somme.
Après, je sais qu'il y a des textes que je n'aurais pas écrit sans avoir le son. La musique impose une
humeur, une ambiance, un décor. Mais dans la mesure où je ne joue pas d'instrument, je la prend
comme elle est, entière, je n'interviens pas dans la composition. Ce qui m'intéresse, c'est cette
rencontre. Je veux être frappée, surprise. D'où l'utilité de cette rencontre avec la musique. Après,
j'aime ou pas. Mais si je prends, c'est comme c'est. »
Rocé se laissant aller à un son électro sur l'Objectif, Casey explorant sa facette rock lors de sa
collaboration avec Zone Libre. Doit-on y voir des pistes d'évolutions sonores ?
Casey : « Je ne veux pas spécialement me mettre au rock, non. Et surtout, les codes du rap me plaisent
: la rythmique, les basses bien lourdes, les scratches. Les codes du rock me plaisent aussi, c'est vrai,
mais ma musique première, c'est le rap. On dirait que la seule musique qui a droit au chapitre, c'est le
rock. Le rap ne serait que de la roture. Le rock, c'est une énergie. Le rap aussi, mais différente : il y a
le flow, la précision. J'aime le rap. Et c'est pas parce que j'ai fait un peu de rock que j'ai vu la vierge...
»
Rocé : « Je n'ai pas de limites dans ce que j'écoute, alors je peux changer du tout au tout. C'est naturel,
ce n'est pas un effort. Le but, c'est que le public soit aussi peu choqué que moi. Je rêve des années 80,
où l'on pouvait passer d'Afrika Bambataa à Kraftwerk. »
Discordance.fr
14/04/2010, Propos recueillis par Melchior Tersen et Safouane Ben Slama.
http://www.discordance.fr/casey-12900
Comment vas-tu ?
Ça va, ça va.
Des retours sur le dernier album ?
C’est tout neuf, on va attendre un petit peu. C’est le temps qui nous le dira et puis on doit le défendre
sur scène.
Revenons un peu en arrière. À l’époque de ton premier album, on se demandait justement si tu
allais en sortir un, un jour. Ou si c’était peu être un choix volontaire de rester hors du processus
nécessaire pour finaliser un album, un peu comme un peintre qui ne vendrait pas ses toiles ?
Dossier de Presse CASEY
Rencontre avec Casey qui, à l’image de ce qu’elle incarne, nous parle d’elle, de sa carrière et de son
nouvel album, en se livrant sans théâtralité, ni pare-feux.
Casey, nous l’avions découverte dans notre jeunesse notamment grâce à La parole est mienne puis
avec les sessions Première Classe, il y a plus de 10 ans de cela. Depuis, elle a fait du chemin. Les
mixtapes avec Anfalsh et Sheryo, les featurings avec la Rumeur entre autres, un premier maxi qui
avait fait beaucoup de bruits (Ennemis de l’ordre) puis un premier album qui, 3 ans après, vient enfin
de se faire remplacer sur mon iPod par le tout récent Libérez la bête.
Grosse tension à l’idée de la rencontrer. Le face à face ayant lieu le lendemain de la demande
d’interview, le temps pour la préparer n’a pas vraiment été à la hauteur du respect qu’inspire la Dame.
Bref, on ne faisait pas vraiment les malins en l’attendant, assis sur le canapé des loges du Café de la
Plage de Maurepas (78) à manger des arlequins noyés dans un fond de coca sans bulle.
114
Dossier de Presse CASEY
C’est un mélange de plein de choses : l’argent, les moyens, ce que tu ressens, si tu te sens parer pour le
faire. Ce sont plein de paramètres à mettre en place et qui font qu’à un moment tu le fais : tu apprends
ce que c’est qu’une maison de disque, l’enregistrement… Aujourd’hui, tu vois comment ça fonctionne
: un ou deux featurings, deux ou trois scènes et quelques interventions par ci par la et ça veut dire un
album. Mais ce n’est pas nécessairement le cas pour tout le monde. Je ne me sentais pas légitime de
faire un skeud, car je n’avais fait que quelques featurings de fin d’albums. Présenter un format long
avec quelque chose à l’intérieur, ce n’est pas rien. T’as envie de pouvoir le regarder 5, 6 ou10 piges
plus tard, et de ne pas trouver ça dégueulasse… Enfin, c’est comme ça que je vois les choses.
Tu retouches à ce que tu fais ou est ce que ça vient comme ça ?
Pas nécessairement. Un peu, mais pas tant que ça. Il y en a qui font les trucs de façons leg’. Moi, je me
juge durement.
Tu es passé d’une attitude de constat à une attitude plus dure, de menace. Est-ce que tu l’as
ressentie ainsi ?
(Rires) C’est dur de répondre à ce genre de questions, car cela implique que l’on se regarde, s’observe
et qu’on se dissèque. Ça, je ne le fais pas.
Dans le morceau Primates des caraïbes, tu dis avoir l’amour de l’amertume, mais est-ce que tu
n’aimes pas être en colère ? N’es-tu pas si habituée à l’être, que cela est devenu la normalité ?
La normalité, c’est d’être critique, c’est de s’indigner. Après pour la forme que ça prend, que ce soit
colérique, nerveux, violent, je n’en suis pas responsable. Il y a la forme du rap qui donne tout de suite
cette allure-là. Tant que l’on aura un cerveau, on pensera, on cogitera, on percutera sur des idées, mais
au niveau de la forme, c’est ainsi. Après t’as la part d’esthétique qui rentre en jeux, et moi j’aime les
esthétiques plutôt rugueuses, mais ça, ce sont mes goûts.
Lis-tu beaucoup ? À travers ta façon de t’exprimer, tu me rappelles Céline…
Ça c’est gentil, car Céline il n’a pas rien écrit. Pour ma part, j’aime bien bouquiner, mais je ne
prétends pas avoir une grosse culture littéraire.
Quels sont tes auteurs favoris ?
Je ne connais pas bien le sujet, mais il y a ceux de la beat generation, Kerouac et autres. Il y en a un
que j’aime énormément c’est Dostoïevski, dans le coté sombre et barré, je crois que j’ai rarement lu
mieux. Y’a l’américain, Hubert Selby Junior, qui fait des bouquins assez noirs, avec notamment
Requiem for a dream qui a été adapté au cinéma. Je lis aussi des polars, mais je n’ai pas une culture
littéraire assez large pour te dire que je préfère ceci à cela. Et puis je lis beaucoup ce qui me tombe
sous la main…
On se rend compte que ton inspiration te vient de ton vécu quotidien, de ce que tu observes, mais
il y a-t-il des films qui te marquent ?
Bien sur ! Tu n’inventes pas ce que t’écris, t’es toujours influencé par ce que tu vois, ce que t’entends,
ce que tu lis comme bouquins, comme magazines, ce que tu vois comme films…
Et musicalement ?
Ça peut être plein de choses. Là tout de suite, je n’ai pas d’idée, mais il y a des trucs que t’écoutes sans
trop savoir pourquoi ça te parle et ça te fait remuer les cordes. Après j’aime les musiques qui ont de
l’énergie : j’aime le rap, j’aime le dance-hall, j’aime le rock. Après t’as des trucs comme la musique
tzigane, je n’y connais rien, mais j’ai entendu des trucs… T’as une mélancolie, c’est à se flinguer.
L’autre fois t’as des Portugais qui m’ont fait écouter du fado… C’est comme avec la lecture, c’est
avec les rencontres que t’écoutes des nouveaux trucs. Je ne vais pas me lever et me dire « Tiens, je
vais écouter de la musique gothique », c’est avec les rencontres que cela se fait, c’est en fonction de
l’opportunité.
Parle-nous un peu de Zone Libre, nous t’avions vu à Rock en Scène, le jour où il y avait Faith No
More…
Faith No more, c’est pas vilain !! Mais dans ce festival nous n’étions pas invités. On a remplacé un
groupe un peu au pied levé (B. James nous rappellera qu’il s’agissait d’Esser). Ils nous ont appelés
peut-être 10 jours avant, donc ça s’est fait un peu à l’arrache. Réussir à capter un peu d’attention, ça
nous a fait plaisir. Ce qui nous a plu, c’est qu’à la base, ils ne voulaient pas de nous quand le tourneur
avait proposé le groupe. Les programmateurs trouvaient ça trop violent. Donc on était plutôt content,
car au final pour boucher le trou, ce n’était peut-être pas aussi violent que ça… (sourire)
115
Dossier de Presse CASEY
Comment est-ce que ça été perçu par les gens le fait que tu t’aventures dans un groupe
transgenre quand même plutôt rock ?
Bah pour ça, il faudrait que je me sois déjà souciée à un moment donné de l’avis de quelqu’un… Je
me moque de savoir comment ça allait être perçu et puis je crois que les gens s’en foutent.
Mais il y beaucoup de gens qui t’on découvert par ce biais.
C’est mortel À travers ça, je voulais montrer à ceux qui ont des préjugés sur le rap que le rap ce n’est
pas si mal. Pareil pour les rappeurs qui ont des préjugés sur le rock, mais comment tout cela a été
perçu, c’est le cadet de mes soucis.
Il y a d’autres projets avec Zone Libre ?
Ouais. On va bosser ensemble en septembre prochain pour faire un nouveau disque.
Toujours avec Hamé ?
Non, c’est fini, ça fait un bout de temps déjà. Il est parti faire autre chose… Il y a le nouvel album que
l’on va écrire avec Bibi (B.James)
On avait écouté l’interview que tu avais donnée pour une grosse radio…
Ce n’était pas l’interview du siècle… (sourires dans le staff de Casey)
On ne va pas te demander de nous faire un big-up ou une dédicace (rires), mais j’avais
l’impression que certains auditeurs avaient des questions pertinentes à te poser, mais que c’était
filtré ?
Je ne sais pas. Je ne veux jeter la pierre à personne. Je ne sais pas comment est fabriquée l’émission, je
ne connais pas leurs choix éditoriaux, mais ce qui manque d’intérêt, c’est de venir parler de ton disque
et que l’on te parle des autres… C’est comme tout, quand tu t’enfermes dans un truc… Je suis toujours
en train de faire des vannes toutes pourries, c’est du second degré, mais c’est parce que je suis mal à
l’aise, donc après ils cherchent ça. Mais c’est le monde du rap, et ils aiment ça. C’est un monde qui
cherche le clash, si tu peux en sortir une petite sur untel, ça peut monter un truc. Mais ce qui est le plus
relou, c’est quand tu te rends compte que l’on a plus parlé d’autre chose que du disque.
Tu donnes l’impression de ne pas vouloir t’immiscer dans le paysage hip-hop ?
Ce n’est pas une question de vouloir, je ne pense pas que ce soit une obligation. Je peux poncer du
bois sans faire partie de la corporation des ébénistes. Je fais du rap, mais je ne me sens pas obligée de
faire partie de la corporation du rap. Tu fais ce que tu veux… Mais dans un certain milieu people-rap,
peut-être que l’on ne comprend pas ce genre d’attitude.
Aux dernières Victoires de la Musique, tout ce qui n’était pas rock ou variété était classé dans les
musiques urbaines… Si on te décernait un prix, tu accepterais d’y participer ?
Tu sais, une fois que tu as sorti un disque, les gens en font ce qu’ils veulent. Si un jour quelqu’un
voulait me décerner un prix, je ne dirais pas « Arrêtez bande de fous » (rires). Tu ne peux pas faire
grand-chose, après tu choisis soit d’y participer ou non…Tu vas vers là où tu as de la maitrise, mais il
y a plein de choses sur lesquelles tu n’as pas d’emprise : comment tu es perçue, qui t’aimes, qui ne
t’aime pas. Tout ça, tu ne choisis pas et ça ne sert à rien de lutter. Me faire décerner un prix je m’en
cogne… Mon seul souci est d’élargir ma marge de manœuvre et de liberté, d’essayer de parler de
choses intéressantes. Il y a toute une frange du rap un peu occultée qui existe et qui est mortelle. Il y a
ce que l’on fait avec Anfalsh. Il ya AL qui a fait un album mortel (High Tech & Primitif) dont aucun
média ne parle. Ce sont des trucs comme ça qui me font péter les plombs. Il y a plein d’autres formes
de rap qui existent.
Beaucoup de gens peuvent se sentir concernés par tes propos, les problèmes et les questions que
tu soulèves et dénonces. Réalises-tu que tu peux être perçue comme une sorte de symbole ?
Je n’ai pas l’impression d’être le quelconque fer de lance d’un mouvement, et par la grâce de Dieu
heureusement ! Je pense que les gens qui écoutent mes disques sont dotés d’un sens critique et ne sont
pas des ados en quête d’idoles. Déjà ça c’est mortel, car tu ne te sens pas de responsabilité particulière.
Quand tu fais un disque et qu’une personne en t’écoutant t’a appréciée, c’est uniquement parce que tu
fais résonance dans sa tête à un truc qui existait déjà. Tu ne lui as rien révélé, ni appris. Moi ça me le
fait quand je regarde des films, que je lis des bouquins ou que j’écoute des skeuds… Tu te dis «
Putain, ça, je le pensais déjà, mais je n’arrivais pas à le formuler »
Comme une allumette ?
Peut-être, mais j’ai l’impression que ce n’est pas que ça. Bien loin de moi l’idée de me dire que je suis
le fer de lance de quelque chose ou que je révèle quoi que se soit. Quand des gens viennent au concert
116
Dossier de Presse CASEY
ou disent des trucs super sympas, c’est que t’as des choses en commun. Le skeud, ce n’est qu’un
moyen pour en parler.
Ce que je voulais soulever, c’est que de nos jours avec le sérieux que prends la médiatisation et
la façon dont les discours sont souvent pris au premier degré, le tien fait relever la tète et incite à
la révolte ou tout du moins à réfléchir.
Ça me fait super plaisir d’entendre ça, mais je pense que si certains relèvent la tête, c’est qu’ils avaient
envie de la relever, c’est une question de prétexte pour te donner confiance. Ce que je fais, et je ne
parle pas que de moi, c’est-ce que l’on essaye de préserver ce truc de non-préméditation. Ne pas se
soumettre à une quelconque tendance ou demande de l’industrie, c’est déjà une finalité. Arriver à
quelque chose alors que tout indiquait le contraire, cela prouve que c’est possible. Et si ça peut
galvaniser d’autres personnes et qu’elles y arrivent, alors c’est mortel !
Toujours dans au cours de cette interview sur cette fameuse grosse radio parisienne, tu disais
que chaque personne devait pouvoir trouver la place qui lui correspondait et qu’il était possible
d’apprécier les tunnels et la non-démonstration. J’ai l’impression que même si tu avais la
possibilité de vivre cette espèce de rêve capitaliste, de toucher des choses luxueuses, tu n’irais
pas. Est-ce que je me trompe ?
Chaque nature est différente. Je ne peux pas ériger ce que je suis en exemple de quoi que se soit.
Quand tu fais un disque, on te demande ton avis sur les choses et quand je le donne, ce n’est que le
mien. Avoir 3 Bentleys, je m’en cogne. Mais c’est moi, et je ne suis pas en train de dire que celui qui
pense l’inverse est un enculé. Chacun a le droit d’avoir sa frime. Moi aussi j’aime me payer des
choses, j’aime bien boire du champagne, faire des pas chaloupés sur du snoop, il n’y a pas de souci…
Mais ce qui m’énerve, c’est le rapport de complexe, les rapports de domination qui s’inversent. Une
fois que tu passes du côté des possédants, tu refais subir la même chose à ceux qui n’ont pas et c’est
plus ça qui me fatigue…
C’est ta vision du monde qui est importante. Si ta seule vision c’est de dire que parce que moi j’ai de
l’argent, je vaux mieux que l’autre, alors c’est que t’es une merde. La façon d’asservir l’autre, de le
réduire à que dalle, car t’as du fric, et que ce soit dans le rap ou dans la politique, c’est de la connerie.
Mais si je demande une certaine forme de liberté, je ne peux pas la refuser à l’autre. Et parfois on m’a
enfermé dans ce rôle-là.
Il y a un peu 2 écoles…
Ce n’est pas qu’il y a deux écoles, c’est que ça s’est tellement fait que maintenant t’as l’impression
qu’il n’y a que le syndicaliste ringard qui ne sait pas rapper, mais qui a de grandes phrases ou son
exact opposé. Il existe un entre-deux. Il y a de la marge. Les choses ne sont pas aussi caricaturales que
ça. Moi ce que j’aime, toutes musiques confondues, ce sont les gens qui ont vraiment des tripes et qui
font ce qu’ils ont dans la tète. Si c’est tel rap qui te branche alors, fais-le ! Si c’est telle musique alors
faite-là ! Mais prouve que c’est possible. Je ne suis pas dans le trip, « lui il aime les voitures, c’est un
con »…
Est-ce qu’à la base le hip-hop c’est une musique de pauvre, forcément toujours sombre ?
Ça dépend, ça peut aussi être festif : tu peux faire du son club, du son pour danser en boite. Le truc sur
lequel on peut s’interroger, c’est que si le hip-hop provient et est pratiqué par des gens qui viennent du
milieu où il y a le plus de dysfonctionnements et d’injustices, pourquoi est-ce que cette musique en
parle si peu au fond. Pourquoi maintenant a-t-on si peur d’en parler ou d’aborder le sujet ?
Le hip-hop est parti dans d’autres choses, c’est de l’entertainment, c’est de la pop, c’est juste pour se
construire un avenir… Je ne suis pas contre, mais ce qui me gène c’est que maintenant quand t’essaies
de mettre deux phrases à la suite et que ça a un sens, il faut se justifier, alors qu’il y a plein de gens qui
font autre chose et on ne leur demande pas ça. C’est un signe du temps, de ceux qui nous gouvernent
et qui nous disent que si t’as pas 3 Rolex, t’es une merde. Il ne faut pas s’étonner que d’autres pensent
que si tu n’as pas 3 bécanes, t’es une merde…
Justement, avec Christian Audigier qui dit qu’il n’a pas attendu 20 ans pour en avoir 3 (de
Rolex), on ne peut que constater que c’est ce genre de types qui sont invités sur les plateaux télé,
et vu la façon dont on prend au premier degré l’avis des gens médiatisé..…
Le problème, ce n’est pas qu’Audigier soit con ou non, mais c’est la fascination pour ces gens-là. Les
médias n’ont de l’intérêt pour ce mec que parce qu’il est riche. C’est un crétin doré.
Et tes prochains projets artistiques ?
117
L'humanité.fr
15/04/2010, Victor Hache
http://www.humanite.fr/2010-04-15_Cultures_Le-retour-de-l-ecole-du-rap-conscient-au-22-Ouest
Dossier de Presse CASEY
Bah il y a Zone Libre avec Bibi à la rentrée prochaine. Puis finir les dates, car il y en a quelques-unes
jusqu’au moi de juin.
Tu feras des festivals ?
Je ne sais pas. Pour l’instant, ce n’est pas au programme, mais on verra bien. On repartira en tournée
avec Zone Libre. Avec Anfalsh, on termine Représailles (mixtape), puis il y a B. James qui sort sa
mixtape (Snuff Musique) au mois de mai et qui annonce l’album à venir. Et puis Prodige qui a son
album en prod’.
Ça sera quoi le prochain clip ?
On hésite encore. Peut-être Sac de sucre ou Rêves illimités.
(Au final Rêves illimités sera réalisé par Tcho Antidote et Sac de sucre par Chris Macari)
Les titres que tu retiendrais sur Tragédie d’une trajectoire, ton premier album ?
Tragédie d’une trajectoire, Chez moi et puis Quand les banlieusards sortent, mais ce sont mes goûts
perso.
L’enregistreur coupe.
La discussion avec Casey continuera pendant 20 bonnes minutes et elle nous confiera son optimisme
quant à l’évolution du racisme en France ainsi que sur l’avenir de l’éducation. Et aussi qu’à partir du
moment où les vieux dinosaures de la politique en place actuellement auront foutu le camp l’espoir
serait enfin permis. On parlera de Frantz Fanon, d’Aimé Césaire, de l’enseignement de l’histoire, du
groupe Baroness et de sujets plus personnels. Une rencontre forte, illuminée par la sincérité, la
modestie et l’intelligence de Casey.
Puis vint le moment du concert.
Le public est massé autour de la petite scène du Café de la Plage. Une centaine de personnes venues
voir si la bête allait être libérée ou non. Le DJ plante le décor. L’intro démarre, les punchlines
résonnent et font monter l’excitation. Les premiers béats de Pas à vendre démarrent et Casey
débarque avec B. James.
« Mon style de vie n’est pas à vendre.
Mon son, ma voix, n’est pas à vendre.
Si tu crois que ça va changer, tu peux attendre. »
Voilà en refrain le résumé de ce qu’incarne Casey depuis 15 ans : une mentalité et une attitude franche
et sans concession. Les morceaux s’enchainent, l’album est sorti il y a peu, mais les paroles sont
scandées par le public comme s’il s’agissait déjà de références.
La setlist est classique et classieuse : Suis ma plume, Primate des caraïbes, Le fusil dans l’étui,
côtoient des titres plus personnels tels que Tragédie d’une trajectoire, Autobiographie sombre, Rêves
illimités ou encore Chez moi, un touchant hommage teinté d’amertume à la Martinique.
Le charisme dégagé sur scène est là : B. James assure aux backs et aux parties rappées. La musique de
Casey est révélatrice des affres quotidiens, des cicatrices du passé, du désenchantement du présent,
sans leçon de morale, ni prosélytisme.
Sac de sucre stigmatise cette volonté de se souvenir de ce qui est arrivé et de ce qui perdure encore de
nos jours. Les titres du dernier album défilent, pas de ventre mou, pas d’interlude inutile, le set est à
l’image de ses morceaux : brut, sans préméditation, ni théâtralité.
Libérez la bête clos le show, mais devant l’enthousiasme et les cris du publics, Casey revient avec Je
lutte comme rappel sous les ovations d’un public logiquement conquis. Si vous ne connaissez pas
encore Casey, écoutez-la. Avec sa grande modestie, elle fuit les hommages, mais donne à la France
l’une de ses meilleures plumes.
Pour les Parisiens et limitrophes, RDV sans faute le 24 mai au nouveau casino !!
Et ça sera complet alors…
Merci au Café de la plage de Maurepas pour son accueil, et à Casey et ses acolytes pour leur
disponibilité.
118
Le retour de l’école du rap conscient au 22 Ouest
Programmés dans le cadre de Show devant, de l’Adami, Rocé et Casey ont été à l’origine d’un rap
contestataire qui invite à réfléchir sur la société.
envoyé spécial. Du rap conscient, il en était question au 22 Ouest. C’était mardi, jour d’ouverture du
festival où étaient programmés deux jeunes talents du rap, Rocé et Casey, dont les formules font
mouche.
Rocé a ouvert la soirée par un flow intense dans la lignée de son nouvel album l’Être humain et le
Réverbère. Un retour aux sources pour le rappeur de Thiais, qui, après Top départ et Identité en
crescendo, est à l’origine d’un rap qui invite à la réflexion. Rocé entend changer les codes du rap trop
souvent formaté, qui fait le miel des majors du disque. Son style hors piste tient du manifeste littéraire
à l’écriture tendue vers le désir de changer le monde et nos comportements individualistes. Fils d’une
mère algérienne et d’un père argentin d’origine russe, il interroge la société prétendument égalitaire
par des textes à la philosophie rebelle. On dit son rap « intello ». Lui veut juste bousculer les lignes
d’une plume aiguisée en faveur d’un monde de partage. On aurait tort de croire à une posture de plus,
de rappeur révolté. Rocé, c’est bien plus que cela. Entre culture de la ville et art de la « street poésie »,
il nous oblige à réfléchir et à sortir de nos préjugés. À suivre.
Casey, la rappeuse d’origine martiniquaise, lui a emboîté le pas sur un mode beaucoup plus sombre.
Un univers hip-hop aussi exigeant qu’intransigeant, sans issue de secours. « Nous, on travaille dans le
dark ! » a lancé Casey. Verve contestataire sortie de son dernier album Libérez la bête et rime
incisive, son groove est tour à tour nonchalant ou hardcore. Boule d’énergie contenue, Casey boxe les
mots, dézinguant au passage le colonialisme, l’esclavagisme, le racisme ou encore les rappeurs blingbling récupérés par le star-système. Un propos radical balancé par une rappeuse qui n’entend pas
rentrer dans le rang. Elle chante Pas à vendre, Quand les banlieusards sortent, Ma haine, Mourir con
sur un mode brut et rugueux. Un rap coup de poing dont on ne sort pas indemne.
Afiavi.free.fr
13/04/2010,
http://afiavi.free.fr/e_magazine/spip.php?article1125
La sérénité musicale avec "Hostile au stylo"
Résultante de l’histoire, Casey, née voici 34 ans à Rouen, vit aujourd’hui comme rappeuse confirmée
au Blanc-Mesnil, en Seine-Saint-denis. En tant que pur produit aussi du Bumidom (Bureau pour le
Développement des Migrations dans les Départements d’Outre- Mer), structure créée en 1963, par le
Premier ministre français de l’époque, Michel Debré, elle avait alors organisé et favorisé la venue en
Métropole d’environ 70000 Domiens jusqu’à sa fermeture définitive en 1981. D’origine martiniquaise,
Casey parle souvent dans ses chansons de ses racines tant antillaises qu’africaines.
Actuellement, sous la marque de son collectif « Anfalsh » (« en sous-main »), elle vient de donner vie
à « Libérez la bête », un album dans lequel elle revient sur la colonisation de l’Afrique et des Antilles,
« si mal intégrée en France », avec des formules percutantes, des sonorités toutes droites. Pour elle,
« le rap possède une culture du clash, cela vient des « battles », des joutes verbales, où il y a beaucoup
de « name dropping » (des citations de noms). Ce sont des milieux abrupts, mais ces défis relèvent
d’une tradition ancienne, depuis le Moyen Age ». De ce côté-là, Casey se situe donc dans le peloton de
tête des créatifs du rap hexagonal, pourrait-on écrire. En même temps, si elle avoue ne rien connaître
en musique classique, elle ne la rejette pas pour autant.
Quant à ce métier professionnel qu’elle adore par-dessus tout, elle pense aujourd’hui que « l’industrie
Dossier de Presse CASEY
Invitée de la 34è édition du Printemps de Bourges, qui s’ouvre ce 13 avril, Casey, déjà artiste de
renom, est venue au rap dans l’âge de l’adolescence, notamment quand elle écoutait, à 14 ans, les
émissions de Dee Nasty sur Radio Nova et plutôt admiratrice du groupe américain très politique
Public Enemy. En 2006, elle produit un « CD », Hostile au stylo, 64 titres, puis publie également
« Tragédie d’une trajectoire ».
119
du disque et son argent ont gangrené le rap. Favorisant le jus de chaussettes, elle l’a vidé de sa parole,
l’a détaché de son milieu – ou, au contraire, l’a forcé à s’en approcher pour donner des frissons aux
bobos. C’est devenu un film d’horreur au rabais ». S’agissant des médias et des élites, pour se rassurer
devant la déferlante du rap, « ils ont adopté le slam, cousin noble du rap, plus fréquentable, policé, tout
enrobé d’un message de paix universelle », crie-t-elle à très haute voix.
Pour son esthétique personnelle, Casey s’en tient au rugueux, au bétonne, aux musiques graineuses, en
adéquation avec le temps. La forme musicale ramenant au verbe, au fond, un gros pied, une caisse de
son, un sample, ça lui suffit largement comme rappeuse pour faire le reste.
RFI.fr
Casey, l’irréductible du rap français
Deuxième album Libérez la bête
C’est l’une des plumes les plus talentueuses du hip hop hexagonal. Casey, après quinze ans de
carrière, sort son second album solo Libérez la bête. Portrait d’une rappeuse sans compromis.
Quand en 1997, la jeune Casey prend un micro pour chanter La parole est mienne, sur la mixtape
mythique L432, elle entre avec fracas dans le club très fermé des meilleurs MCs français. A ses côtés,
Oxmo Puccino, Lunatic, Expression Direkt ou Idéal J posent les bases d’un rap hexagonal sans
compromission.
Elle affiche déjà la couleur "Mon unique voeu, froisser la France", une profession de foi qu’elle n’a
cessé de réaffirmer depuis. Treize ans plus tard, Casey sort ces jours-ci son second album Libérez la
bête, l’un des disques les plus fracassants qu’on ait entendu depuis longtemps.
Refuser
Les textes incisifs de Libérez la bête, Casey les a écrits en un mois et demi. Treize morceaux, denses,
noirs, tout comme la pochette du disque où Casey apparaît suturée derrière une vitre en morceaux. La
page Myspace de Casey affiche en avertissement "Sa pensée est bestiale, sa colère officielle".
Casey représente l’insurrection permanente. En quinze ans de carrière, elle ne s’est jamais apaisée. "Le
rap, c’est une musique qui se prête à disséquer la colère, c’est une musique de genre. La rugosité du
rap, l’épaisseur des ambiances, permet quelque chose de très noir. Pour moi, c’est le rap qui implique
cette forme-là, explique-t-elle. Mais au final, j’aborde des thèmes très basiques : si j’étais dans la
variété, je dirais 'tenons-nous la main, soyons tous ensemble'. Dans le rap, ça donne quelque chose de
plus radical".
Casey reste à la marge, pour s’insurger contre la fatalité, les voies toutes tracées, les idées préconçues
ou la passivité. "Quitte à choisir une thématique, c’est l’enfermement qui m’intéresse le plus. Si
j’avais écouté tous les déterminismes, je ne vivrais peut-être pas un quart du tiers de ce que je fais.
Vivre en quartier, être noire, ça t’enferme de toute manière : Les autres te boutent vite fait hors du
champ. Or si on me fout à la porte, je passe par la fenêtre. C’est tout bête mais ce qui crée
l’hirsutisme, l’aigreur excessive, c’est qu’on t’empêche de participer à la fête", martèle Casey.
Elle-même n’accepte de figurer dans aucune case. Rappeuse hardcore, elle n’adhère pas aux codes
policés du rap d’aujourd’hui. Très proche du groupe La Rumeur, elle ne fait pourtant "pas partie de la
corporation" du rap français et ne se fait pas prier pour le dire.
Casey suit son instinct, marche à la confiance : en 1998, deux ans après la sortie de son premier album,
elle refuse un featuring avec NTM, "par peur de se faire tatouer à l’épaule" par le duo. Dans le
premier extrait de son album, Apprends à te taire, elle met à l’amende les faux MC’s et les chanteuses
de r'n'b, sur un beat implacable de son compère Laloo.
Figure libre
Est-ce son côté punk qui en fait la meilleure rappeuse de l’Hexagone ? Casey s’est toujours déclarée
friande de rock, notamment des Américains de Rage Against The Machine. En 2009, Casey s’est
d’ailleurs fait connaître en dehors du public rap à travers le projet Zone Libre, premier alliage entre le
rock expérimental et le rap. Serge Teyssot-Gay, (Noir Désir), Marc Sens et Cyril Bilbeaud ont convié
Dossier de Presse CASEY
13/04/2010, Eglantine Chabasseur
http://www.rfi.fr/musiquefr/articles/124/article_17945.asp
120
Casey et Hamé du groupe La Rumeur, deux rappeurs assez fous pour tenter l’aventure.
En 2009, l’équipée sauvage a enchaîné plus de soixante dates en France, l’équivalent d’une "tournée
intergalactique" dans le rap, selon Casey. Zone Libre, un projet hors format qui sied comme un gant à
l’irréductible, qui chante dans Rêves Illimités, un morceau de son dernier projet, "Cessez de bousculer
l’exclue à la gueule masculine, mes origines et mon air androgyne, je ne sais pas faire sans".
Née en France, Casey a grandi aux Antilles, avant de revenir à Rouen, puis en région parisienne. Dans
son premier album, elle chantait Chez moi, une anti-carte postale de la Martinique, sa façon d’affirmer
qu’il n’y a pas d’ailleurs fantasmé. Casey est là et a l’intention d’y rester.
Dans Libérez la bête, elle revient sur l’histoire des Antilles, à travers deux morceaux qui se répondent.
Créature Ratée, se place du point de vue d’un colon retranché dans le mépris. Sac de Sucre choisit
celui d’un affranchi au lendemain de l’abolition de l’esclavage et résonne d’une troublante modernité.
Loin de s’enfermer dans une victimisation stérile, Casey, prend le pouvoir et bouscule tout sur son
passage : les certitudes, les préjugés, les dés trop hâtivement jetés. L’insolente aime appuyer là où ça
fait mal, et éclairer les zones d’ombres de la société avec des projecteurs violents, façon 1500 watts, de
préférence, en pleine face.
Froggydelight.com
Le printemps est là, et comme le beau temps, il démarre très en douceur. Ce mardi, seuls deux concerts
étaient programmés : deux artistes au Phoenix et une soirée rap au 22.
Sous le chapiteau comble du Phoenix, Gush assume la lourde tâche d’ouvrir le festival. 6000
spectateurs pour ce quatuor français, qui, il y a trois ans, débutait sur une scène ouverte au Printemps
de Bourges. Puis, M, habitué du Printemps, était la vedette de la soirée. On ne change pas une
combinaison gagnante : grand spectacle, déguisement, participation du public… Malgré un nouvel
album qui adopte un style plus sombre, le public répond présent et reste le même.
Au 22, soirée rap avec Roce, Casey, Féfé, Sexion d’Assaut, Alonzo et Youssoupha. De cet éventail de
groupes, se démarquent Roce et Féfé, qui sont les seuls à jouer avec une formation musicale. Autre
phénomène, très attendu, Casey qui s’était fait connaitre d’un autre public avec le projet original Zone
Libre, créé avec Serge Teyssot-Gay, Marc Sens, Cyril Bilbeau et Hamé. Ce soir, c’est une formation
purement rap, avec dj et voix : des textes révoltés et cyniques, parfois même selon elle "orduriers et
grossiers" mais qui réussissent toujours, grâce à son flow particulier, à faire écho et à nous mettre face
à la réalité.
Par conséquent, pas de concert tardif : un spectacle de M qui finit à 22h, le rap à minuit, donc
l’occasion de se tourner vers le festival "off". Cette année encore, la Scène des tontons nous promet
de belles surprises. C’est une association berruyère qui a vu le jour il y a quelques années, et qui gère
une partie de la programmation du Printemps dans la ville. Dénicheurs de talents les tontons ?
Certainement… Pour exemple, Carmen Maria Vega, qui a joué sur cette petite scène en 2009, et qui
est programmée cette année au Phoenix. Le thème de la soirée était "showcase", chaque artiste assurait
un set de 25 minutes. Les tontons accueillaient entre autres mardi Erik Arnaud, un artiste bien connu
de la scène indé française dans les années 90. Ces derniers temps, on a pu le voir notamment aux côtés
de Florent Marchet, sur le projet Frère Animal. Un petit régal de pouvoir apprécier pleinement ces
textes torturés et captivants ; un plaisir presque unique et frustrant au vu de la discrétion de la sortie de
l’album L’armure.
Quant aux nouveaux talents, ils peuvent toujours compter sur les Découvertes du Printemps, qui fêtent
cette année leurs 25 ans. Le spectacle commence aujourd’hui mercredi, avec les Découvertes électro
au 22, avec notamment Mekanik Kantatik, un concert qui promet d’être étonnant : un homme qui
torture son piano et en sample les sons les plus incongrus pour transformer le tout en un grand dance
floor et une expérience unique.
On a hâte de s’immerger pleinement dans le festival avec, entre autres ce soir : JP Nataf, Iggy Pop,
Archive, Wax Tailor…
Dossier de Presse CASEY
13/04/2010
http://www.froggydelight.com/article-8370-Festival_Le_Printemps_de_Bourges_2010_mardi_13
121
Opnminded.com
21/04/2010, Anthony
http://opnminded.com/2010/04/21/ils-ont-invite-un-monstre/
Alors que dans le cadre du festival Paris Hip Hop 2010 on prévoyait déjà un live d’exception avec
Nas et Damian Marley le 28 juin, la nouvelle vient de tomber, la première partie sera assurée par
une artiste qui a fait preuve de beaucoup de persévérance pour en arriver là, j’en appel à Casey alias
« la bête ».
Casey n’a pas besoin de stylo correcteur, c’est une plume qui ne rate jamais sa cible. Lorsqu’à
travers son rap elle s’attaque à une société despote et inégalitaire, elle perfore, avec une précision
lyric détonante et une maitrise du français qui nous change de l’actuel Rap en France. Des textes
engagés, une sincérité qui m’a beaucoup plus. Casey a du vocabulaire, elle ne mâche pas ses mots et
c’est peu dire que d’annoncer qu’elle ne prendra pas de pincettes lorsque elle décidera d’écrire sur un
sujet qui lui tient à cœur. C’est d’ailleurs ça qui m’a scotché au premier abord.
Un rap exigeant, qui ne se laisse pas aller à la facilité, qui recherche les bons mots aux bons endroits,
les bonnes rimes aux bons moments. C’est une vrai œuvre littéraire qui nous est rappée ici, et elle est
là la différence avec les dizaines de rappeurs actuels.
Je ne m’attarderai pas sur les infos discographiques en parlant simplement de son nouvel album
« Libérez la bête », sorti début mars chez Anfalsh. Un album qui fait siffler de nombreuses paires
d’oreilles, et qui délie les langues de ceux qui comprendront son album et souhaiteront reprendre sa
philosophie et sa manière de voir les choses.
Liberation.fr
13/04/2010, Stéphanie Binet
http://www.liberation.fr/culture/0101629843-bourges-sans-derapage
Bourges sans dérapage
Festival. Loin des polémiques de l’an passé, la 34e édition du Printemps présente une solide cuvée
hip-hop française.
Dossier de Presse CASEY
En bref, un album que je vous invite à écouter sans modération.
Comme elle le dit si bien, « La bête est lâchée, elle n’est pas prête à capituler ! »
OPN, c’est aussi le rap en France.
122
Dossier de Presse CASEY
Le printemps de Bourges Casé, Rocé, Féfé, Youssoupha, Sexion D’assaut, Alonzo le 13 avril au
22 Ouest/Est ; Hocus Pocus le 14 avril au Pavillon d’Auron. CD Rocé : l’Etre humain et le Réverbère
(Big Cheese Records/Discograph). CD Casey : Libérez la bête (Ladilafé/l’Autre distribution). CD
Hocus Pocus : 16 Pièces (Motown France/Universal).
Cette année encore, le Printemps de Bourges s’ouvre au rap français, mais avec beaucoup moins de
tapage qu’en 2009, où Orelsan et sa Sale Pute avaient cristallisé critiques et invectives. Le président
socialiste de la région Centre, François Bonneau, menaçait alors le Printemps de l’amputer de sa
subvention si le rappeur était maintenu, et Valérie Létard, la secrétaire d’Etat à la Solidarité de
l’époque, de légiférer contre les insultes misogynes.
En 2010, pas de polémiques ni d’emballement médiatique ; pourtant, le cru rap français (Rocé, Casey,
Féfé, Youssoupha, Hocus Pocus, Sexion d’Assaut) surpasse de loin les crises d’adolescence du
rappeur normand. Il y a tout d’abord Casey, la créature ratée, comme elle se définit elle-même dans
son nouvel album, Libérez la bête, aux rimes acerbes qui mettent en boîte ses collègues (Apprends à
t’taire), rappellent l’ignominie de l’esclavage (Sac de sucre, Aux ordres du maître), et traduisent la
complexité de son identité de banlieusarde androgyne. Le tout est mis en musique par deux
spécialistes de la production hip-hop, Hery et Laloo, pesants et efficaces. De passage à Bourges, Casey
enchaîne la fin de la tournée du groupe Zone libre avec Serge Teyssot-Gay (Noir Désir), et la sienne,
qui comprend plus de cinquante dates.
«Surprise».En silence, le rap français tourne, à l’image de Rocé, qui aime aussi se frotter à d’autres
musiques que la sienne. Son précédent album, Identité en crescendo, invitait Archie Shepp et précédait
la vague des Abd Al Malik, Oxmo Puccino, Hocus Pocus… Mais pour son retour, marqué par le
disque l’Etre humain et le Réverbère, Rocé revient à un hip-hop minimaliste samplé à partir de sa
collection de disques : «Je fais du rap français, je ne me suis jamais dit autre chose, explique le
Parisien. Mon évolution, c’est quoi ? Un mec qui écoute tout sauf du rap français, mais du jazz, de la
soul, de la chanson, fan d’Archie Shepp et de Serge Reggiani.» Rocé regrette, au passage, d’avoir été
associé à d’autres artistes, comme lui âgés d’une trentaine d’années, ouverts et instrumentistes :
«Certains m’ont classé dans la catégorie des rappeurs slameurs, qui veulent quelque chose de rond,
de léger, un peu voyou repenti. On disait : "Il n’a rien à voir avec la racaille, il est civilisé, il fait du
slam." Alors aujourd’hui, la meilleure manière de créer la surprise, c’est donc de revenir au rap.» Sur
scène, Rocé, avec sa petite moustache et sa dégaine d’ouvrier endimanché, est toujours accompagné de
musiciens. Son nouvel album est un éloge «au vrai voyage», dit-il, imprégné de son environnement :
«En ville, on est toujours dans la confrontation. Vous mettez le nez dehors et vous vous retrouvez
confronté au rapport de forces dès le premier passage clouté, quand une voiture veut forcer le
passage. Dans le métro, on vous bouscule pour entrer dans la rame… Ces situations sont tellement
inconscientes qu’elles en deviennent des automatismes. Quand vous retournez chez vous, vous êtes
contaminé par cette violence. Alors moi, je voudrais pouvoir déstresser en m’essuyant le crâne sur le
paillasson.»
humeur.20syl, leader du groupe nantais Hocus Pocus, qui joue également à Bourges, n’a pas ce
problème : «J’habite à la campagne, à trois kilomètres de la banlieue nantaise, raconte-t-il dans un
café parisien. J’ai acheté une vieille baraque en ruine que j’ai retapée pendant un an. Je suis vraiment
au milieu des arbres et des oiseaux, et je fais du hip-hop. Du coup, Hocus Pocus n’est pas dans un rap
marqué par son milieu. Cela permet de poser les choses, de prendre du recul, sans forcément
s’engouffrer dans toutes les tendances.» L’humeur de ce troisième album du combo constitué de «neuf
musiciens sur scène et six compositeurs en studio» est ainsi des plus relax, arrivant à faire la synthèse
des productions hip-hop de leur premier album, 73 Touches, et du second très jazzy, Place 54.
20syl compose les basses et la structure du morceau, les musiciens apportant chacun des propositions
sur leur instrument. Les textes, à l’instar du tube de l’album, A mi-chemin, se situeraient entre Michel
Jonasz et The Roots : «Notre hip-hop reflète une époque au sens large, explique 20syl.Je suis une
éponge qui s’imbibe de tout ce qui circule médiatiquement. Mon environnement proche, on l’entend
dans nos chansons.» Cela donne du très bon, (Putain de mélodie, Equilibre avec Oxmo Puccino), du
très facile (25/06, en référence à la mort de Michael Jackson), et du douteux (Papa ?, où le rappeur se
demande s’il sera capable d’assumer une éventuelle paternité).
123
«Gamins». Hocus Pocus, tout comme Rocé et Casey, affirment se sentir en osmose avec leur public,
composé de trentenaires comme eux, fans de bon hip-hop, ouverts à d’autres registres musicaux.
20syl : «Je me demande ce qui se passe dans la tête de ces artistes qui font des morceaux pensant
parler à leur génération et qui se retrouvent en concert avec des gamins en face d’eux. Moi, à leur
place, je m’inquiéterais.»
Martinique.RFO.fr + Culturefrance2.fr
26/04/2010, par Maité KODA
http://martinique.rfo.fr/infos/culture/hip-hop-casey-rugit-tout-en-poesie_22133.html
+ http://culture.france2.fr/musique/actu/casey-intransigeante-et-rugissante-62863576.html
HIP HOP. Casey, intransigeante et rugissante
Avec "Libérez la bête", la rappeuse d’origine martiniquaise livre un nouvel album et confirme une
plume acérée qui ne rate pas ses cibles.
Un discours affûté
Et pourtant, elle l’assure elle n’est pas en colère. Elle fait juste du rap, tel qu’elle le conçoit, soit très
éloigné de la variété paillettes et divertissement. « Engagée », « militante », « consciente »… elle le
reconnaît, les étiquettes ne manquent pas pour qualifier son flow sans concession. Elle laisse faire,
sans pour autant se revendiquer porte-parole d’une quelconque communauté. « 85% du rap français
s’est ramolli du genou, alors qu’à la base, il doit parler des failles et des dysfonctionnements. Il doit
avoir une fonction de thermomètre en quelque sorte. »
Renseignements pris, la température qu’elle a relevée est chaude, « voire bouillante ». Ce constat elle
le distille au fur et à mesure des douze textes qui composent son album. Une récidive, puisqu’elle
offrait déjà en 2006 avec « Tragédie d’une trajectoire », un opus tout aussi mordant.
Abordée à l’adolescence, l’écriture était tout d’abord un jeu, un remède contre l’ennui. Entre concerts,
mixtapes et streetalbum, entourée de son collectif Anfalsh, elle poursuit son parcours artistique. Et
s’agace un peu aujourd’hui d’une certaine condescendance des journalistes, surpris par la finesse de sa
plume. « On dirait qu’ils ne s’en remettent pas. C’est sûr qu’il n’y avait pas de Télérama sur la table
du salon familial, mais c’est quand même possible d’embrasser un mode d’expression sans pourtant
être issu du sérail », relève-t-elle.
Ma France abhorrée
Dossier de Presse CASEY
© François Pinel
« Je viens vous léguer Mon dégoût, mon égo, Mon sale goût du déclin Et le bout d’mes mégots ». Ce
cadeau alléchant est offert par la rappeuse Casey dans son titre « Mon plus bel hommage », issu de son
dernier album.
A trente-quatre ans, deux albums, de nombreuses collaborations à son actif et une aura underground et
hardcore, Casey c’est un peu l’incarnation de la guerrière urbaine. Silhouette athlétique élevée au
Blanc-Mesnil (93), tresses plaquées, un sourire presque enfantin qui ponctue un verbe acéré. Que ce
soit pour dénoncer une France qui stigmatise le banlieusard et le gosse d’immigrés, rappeler une
facette de l’histoire coloniale souvent passée sous silence, ou moquer la piètre qualité des textes dans
la variété française, elle ne laisse rien passer. « Mon genre baggy et mur taggué, mon argot, mon
orgueil, mon air kaille, la crasse de mon bercail », sont aussi inclus dans son sombre testament
musical.
124
Quand Casey s’exprime, c’est entre autres pour fustiger « cette physionomie de la France qui se
profile ». « La France est viscéralement raciste », affirmait-elle dans un entretien au journal Le Monde
publié le 13 avril. Le racisme de Monsieur Tout le Monde est vite éludé. « Je m’en fous de ça, c’est
comme les supporters de foot, ça se savate à la sortie du bistrot », sourit-elle. En revanche, « la droite
tyrannique » qui revient en permanence sur les thèmes de l’insécurité et présente la banlieue « comme
un territoire occupé, et même infesté », ne la laisse pas indifférente. La soumission des médias « qui
ont tous fait allégeance à Napoléon lors de sa campagne de 2007 » non plus. D’autant plus, que
depuis quelque temps, elle entend une parole décomplexée. « Le débat sur l’identité nationale, c’est
légitimer les positionnements racistes ». L’évocation d’Eric Zemmour et ses récents propos
polémiques n’obtiennent qu’un haussement d’épaule en retour. « Je veux bien que la majorité des
Noirs et des Arabes soient délinquants. Après tout la plupart des énarques sont blancs. Mais faut aller
plus loin. On ne peut pas laisser entendre que la délinquance est liée à la charge de mélanine dans la
peau plutôt que d’en expliquer les raisons. »
De Public Enemy à Frantz Fanon
C’est bien là que le bât blesse. Casey sature de cette France qui camoufle des pans entiers de son
histoire et nie les détresses sociales. De « ces gouvernants qui veulent nous persuader que la présence
française Outre-mer et en Afrique n’est que pur altruisme. Et qui ne nous parlent jamais de la part de
l’économie française liée aux ex-colonies. »
La jeune femme est originaire de la Martinique. Elle a beau être née à Rouen, elle y a passé de
nombreux séjours. Racontée sous sa plume, l’île aux fleurs se découvre bien loin des éternels poncifs.
« Connais-tu le morne et la ravine, Le béké qui très souvent tient les usines, La maquerelle qui passe
son temps chez la voisine, Et le crack et ses déchets de cocaïne », questionne-t-elle dans « Chez moi »,
qui se conclut sur ces mots « Sais-tu que notre folklore ne parle que de cris de douleurs, de chaînes et
de zombies Mais putain ! Sais-tu encore aujourd’hui Madinina : L’île aux fleurs est une colonie ».
Cette dernière affirmation sonne comme une évidence. Forgée à l’écoute de Public Enemy, la lecture
d’Aimé Césaire et de Frantz Fanon, l’opinion est solide « Une certaine caste s’y retrouve toujours en
position dominante, avec des passe-droits, des réseaux et des élites maintenues en place », explique la
rappeuse. « Tout reste plus ou moins lié à l’esclavage, et certaines choses n’ont pas vraiment bougé
», regrette-t-elle. Indépendantiste donc ? « Je suis pour le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.
Mais ça ne se fera pas de si tôt. Le prix à payer sera forcément très violent ».
© François Pinel
Héry et Laloo pour les instrus, Tcho et Chris pour les clips et les visuels. « On se connaît depuis
longtemps, on aime ce qu’on fait. On a bien sûr envie d’en vivre mais pas au point de se formater en
vue de la commercialisation ».
Casey n’a pas de plan de carrière ni de vision sur son avenir. Prévoyante, elle annonce tout de même la
couleur. « J’aimerais avoir l’honnêteté d’arrêter quand ça sentira le sapin, quand je ne serai plus en
phase. J’espère qu’à ce moment là, j’aurai le courage d’aller soulever des palettes plutôt que d’en
arriver à faire des featuring tout pourris, ou même des pubs pour du savon ! ». Elle en rit. En effet, la
menace semble dérisoire. Désormais libérée, difficile d’imaginer que la bête puisse se laisser prendre
au piège sans broncher.
Album : Libérez la bête, sorti le 8 mars 2010 (Anfalsh/ Ladilafé)
Dossier de Presse CASEY
Un avenir à tracer
En attendant ce jour lointain, Casey continue de s’exprimer dans le domaine qu’elle maîtrise le mieux,
tout en évitant la tentation de l’insipidité. « Apprend à écrire, ou apprend à t’taire », assène-t-elle,
dans une leçon frondeuse adressée aux plumes cassées de la scène française. Elle-même choisit de
travailler entourée de vieilles connaissances, comme un gage d’authenticité.
125
The-e-ghost.com
27/04/2010,
http://uctcm.over-blog.com/article-casey-liberez-la-bete-49385536.html
Habituellement, je ne suis pas très branché rap, et particulièrement rap français.
Mais il y a toujours exception, en l'occurence dans ce cas : Casey.
Son nouvel album "Libérez la Bête" est sorti mi-Avril.
Rappeuse au verbe particulièrement incisif, sans concession, Casey transpire d'une colère noire et
légitime. A 10 000 lieues du rap paillettes, bikinis et grosses caisses, son rap engagé, puissant,
agressif, balance en pleine tête un message aussi intelligent que radical.
Indispensable...
Generationsfm.com
28/04/2010,
http://generationsfm.com/news/chronique-d-album/u/casey-liberez-la-bete
Près de 15 ans de carrière et Casey n'est toujours pas connue du grand public. Pourquoi ? Parce que ça
ne l'intéresse pas. L'artiste veut avant tout délivrer son message intelligiblement et intelligemment.
Voilà cinq ans qu'elle avait sorti son premier album solo, elle refait parler d'elle avec la sortie de son
second album "Libérez La Bête". Cet album est une bonne définition de ce qu'elle est : une bête. Mais
pas celle qu'on traque, plutôt celle qui frappe de façon décisive comme dans "Apprends A T'taire" où
elle enterre un bonne partie du rap français, du R&B et de la chanson française avec humour.
Ce sera la seule note d'humour, pour le reste l'album est très sombre mais comment il pourrait en être
autrement quand on voit les anciens des cités qui ont du mal à décrocher des blocs ( "Marié Aux
Tours") ou quand on se rend compte que nous manipulé par une poignée de vieux riches hauts placés (
"A La Gloire De Mon Glaire").
Casey revient sur la toute puissance de l'argent dans "Aux Ordres Du Maitre" avec Al. Ce titre traite de
la dévotion au Dieu "Oseille", de la part des riches ou des pauvres, au mépris des êtres humains. La
rappeuse n'oublie pas qu'elle est une gamine de banlieue aux "Rêves Illimités", qui ne se laisse pas
enfermer dans des cases. D'ailleurs c'est aux banlieusards et aux fils d'immigrés qu'elle dédie le
cinglant "Mon Plus Bel Hommage".
Comme sur son dernier album, Casey revient largement sur l'esclavage et la colonisation avec les
morceaux "Sac De Sucre" ou encore l'excellent "Créature Ratée", magnifiquement mis en image par
Chris Macari. Comme à son habitude, l'artiste tord le cou aux idées reçues sur les antilles dans
"Primates Des Caraïbes". Sur ce morceau, pas de Johnny Depp mais Prodige et B.James, qui font
partie du même label qu'elle : Anfalsh.
Un second album dans la lignée du premier. Compositions sombres, rimes précises et sans
concessions, la bête fâchée est lâchée pour notre plus grand plaisir.
04/05/2010,
http://www.stylehiphop.com/news.hiphop-r-casey_la_bete_du_rap_est_lachee-3-1272938118.html
Originaire de Martinique, Casey vit au Blanc-Menil en Seine-Saint-Denis. C’est en 2006 qu’elle a
sorti son premier projet artistique, « Tragédie d’une trajectoire », un CD percutant qui annonçait les
couleurs des capacités de cette rebelle du Rap.
Sous la marque de son collectif, Anfalsh ("en sous-main"), elle vient de publier Libérez la bête, un
album aux formules percutantes, aux sonorités droites. Elle y revient sur la colonisation de l'Afrique et
des Antilles, si mal intégrée par la nation française. Elle se place ainsi dans le peloton de tête des
créatifs du rap hexagonal.
Dossier de Presse CASEY
Stylehiphop.com
126
Au moment ou le Rap s’attire de plus en plus critiques négatives pour la grande partie de la population
qui n’y comprend rien, Casey enfile le costume de professeur pour expliquer son point de vu. Dans les
colonnes du « Monde » le mois dernier elle expliquait : « Le rap n'est pas forcément ce que l'on entend
à la radio. Pour le comprendre et cesser de le rejeter, il faudrait faire un effort intellectuel…Je n'y
connais rien en musique classique, je ne la rejette pas pour autant. » Voila qui est dit.
Casey revendique son rap comme étant du rap de fils d'immigrés et non du rap français. Les thèmes les
plus souvent abordés dans sa musique sont les problèmes de racisme, les violences policières, ainsi
que le passé esclavagiste et colonial de la France.
Les Noirs et les Arabes font peur à ceux qui font mine d'ignorer que, dans les banlieues, toutes les
origines se sont mêlées et échangent des informations, des vécus. Avec ceux-là, c'est toujours des
pourquoi : pourquoi sont-ils noirs, pourquoi sont-ils pauvres, pourquoi en veulent-ils autant à la France
? Or, la violence et la précarité vont de pair partout, se demande Casey.
Pour se rassurer, les médias et les élites ont adopté le slam, cousin noble du rap, plus fréquentable,
policé, tout enrobé d'un message de paix universelle. L'industrie du disque et son argent ont gangrené
le rap. Favorisant le jus de chaussettes, elle l'a vidé de sa parole, l'a détaché de son milieu - ou, au
contraire, l'a forcé à s'en approcher de trop près pour donner des frissons aux bobos. C'est devenu un
film d'horreur au rabais. Le rap variété d'aujourd'hui flatte la misère sans la dénoncer, ou s'en
enorgueillit sur des rythmes funky et dansants. Derrière le rejet du rap, il y a une peur qui ne dit pas
son nom, la peur de l'immigré.
Le Rap made in Casey, c’est le Rap le rugueux, bétonné, les musiques graineuses, en adéquation avec
le temps. Le Rap engagé, la forme musicale ramène le verbe, le fond. Un gros pied, une caisse de son,
un sample, et un flow pour y apporter une touche personnelle.
«Libérez La Bête » st le troisième album solo de la rappeuse française Casey, sorti le 8 mars 2010.
Loreilledemoscou.com
Casey c'est la France. Et si cette affirmation - un tantinet réductrice et provocatrice quand on connait la
bête dont nous cause ce disque - si cette phrase, donc, pouvait avoir sa part de vérité ? Imaginez, alors
ce que serait notre chère nation...A la fois bestiale et attachante. Dangereuse et fascinante. Enragée et
tellement belle. Pure folie ? Qui sait ?
Des virées dans l'Angle Mort avec Zone Libre et Hamé à son engagement de toujours au sein
d'Anfalsh prod., cette tribu de délinquant(e)s perfides, elle est de toutes les luttes, de tous les
sauvetages d'un rap hardcore qui n'en a souvent plus que le nom. Poétesse énervée toute l'année,
charmeuse de mots, rappeuse incendiaire, elle est sur tous les fronts, surfant sur le temps - plus de dix
ans qu'elle roule pour le hip-hop - pour devenir aujourd'hui, elle peut toujours s'en défendre on s'en
fout, un des piliers de l'underground d'ici, détentrice d'une part de sa mémoire, voire de sa conscience,
Comme une suite logique, Libérez La Bête prolonge le précédent Tragédie D'une Trajectoire, luimême déjà un sommet fédérateur après les premiers featurings sur Première Classe et Spécial
Homicide. Il n'a pourtant rien à voir avec les décharges brutales entérinées sur ces derniers disques.
Désormais la colère se maîtrise, ce qui finit d'accroître sa puissance, son efficience.
Casey laisse les instrus d'Héry & Laloo - minimales et sèches comme des triques - et la prose de
quelques invités triés sur le haut du pavé (la Palme à Al, Mc à la plume revêche et animale) démâter
l'auditoire et délimiter sa zone d'intervention, avant de venir régler le compte de chacun, et mettre
définitivement les poings sur nos vies.
Les mots de Casey sont posés, réfléchis à l'extrême. Elle cogne avec eux, eux cognent pour elle, quand
tant d'autres cherchent encore les virgules, perdant leurs temps comme le notre à brailler dans le vide.
Et si ceux-là même, dans l'excès de langage, la démesure sclérosent toujours un peu plus le rap et le
reste, elle, garde le cap. L'ascèse de la prose, lâchée sur la mesure, restant sa seule et unique arme (son
sourire en coin aussi !). Ecoutez Sac de Sucre, vous comprendrez que "le rap d'immigrés" en a fini
d'avoir bon dos.
Dossier de Presse CASEY
10/05/2010
http://loreilledemoscou.canalblog.com/archives/2010/05/10/17846862.html
127
Utilisant avec malice toutes les ficelles du genre comme les joueurs de Gwo Ka font corps avec leurs
percus, cette amazone hardcore fait ici ce que peu sont parvenus à faire : transformer chacune de ses
compositions en démonstration pugilistique et pédagogique. Frapper et transmettre, voila un
extraordinaire credo, non ?
Maîtresse dans le maniement des armes verbales, ce disque en atteste, elle porte en elle à la fois le
calme froid et dense de la révolte et la chaleur bouillante d'une intelligence à part, empreinte de
justice. Chacune de ses phrases est là pour nous le rappeler.
Révolte...Justice...Les fondations même de la Rage...La sienne, comme était celle de Césaire, capable
à tout instant de nous rendre "la foi sauvage des sorciers", pure et incandescente, intacte et inviolable.
Casey, c'est la France...Ah, si seulement...
Toulouseblog.fr
14/05/2010,
http://www.toulouseblog.fr/article-9366-casey_la_canaille_&_clan_dinstinct_au_bikini_invitations.html
Casey, la Canaille & Clan d'Instinct seront en concert le jeudi 20 Mai au Bikini, gagnez vos
invitations.
Il suffit de jeter une oreille (pas plus !) sur la bande FM, de s'arrêter sur les interviews que la presse
spécialisée ose trop souvent diffuser ou de farfouiller dans la jungle des clips balancés sur internet
pour se rendre compte que la plupart des morceaux et artistes francophones mis en avant sont navrants
et agissent, passée la puberté et les années collège de leurs auditeurs, comme un puissant repoussoir.
Et comme le hip-hop de qualité est forcément subversif, brut de décoffrage avec une attention toute
particulière pour l'impact des mots, on peut le consommer ad vitam aeternam, sans qu'aucune lassitude
ne naisse avec les années.
Humble mais férocement jusqu'au-boutiste, Casey dézingue preuves à l'appui le colonialisme et le
racisme mal digérés des institutions françaises et de ses hauts fonctionnaires, la misère crasse dans
laquelle on laisse macérer les quartiers populaires, toutes les inégalités qu'entretient cyniquement le
capitalisme pour tenir à sa merci une main d'œuvre docile. Concerts, albums, mixtapes, participation
au projet rock Zone Libre, tous les moyens nécessaires sont envisagés et longuement peaufinés afin de
redonner toute sa place à la rime contondante et au hip hop ses lettres de noblesse.
Avec une démarche relativement similaire, le groupe francilien La Canaille développe son paradoxe,
celui d’être un groupe de rap qui ose briser les frontières musicales entre rock & world. Le répertoire
musical est vaste, et les shows de La Canaille mettent en valeur un groove inédit fait de pures
ambiances urbaines mélangées à des plages d’apaisement, le tout sous tension perpétuelle. Avec son
premier album d’une stupéfiante maturité, Une goutte de miel dans un litre de plomb, La Canaille fait
une fracassante entrée sur la scène française.
Les toulousains de Clan d’Instinct proposeront leurs compos inspirées, extraites de leur premier album
“Incipit” en ouverture de soirée.
Concertlive.fr
Le festival Fnac Indétendances 2010 voit les choses en grand
Dossier de Presse CASEY
17/05/2010
http://www.concertlive.fr/actualite/6945/le-festival-fnac-indetendances-2010-voit-les-choses-en-grand
128
Dossier de Presse CASEY
Les concerts gratuits du festival Fnac Indétendances auront lieu pour la deuxième année sur le
parvis de l'Hôtel de Ville à Paris du 23 juillet au 14 août 2010. Au programme, une sélection
d'artistes issus de la production indépendante: Féloche, Casey, Gush, Beat Assailant (photo)...
Se déroulant depuis sa création en 2002 sur les quais de Seine (sous le pont de Sully plus exactement),
le festival Fnac Indétendances a pris de l'ampleur au fil des ans, jusqu'à s'installer l'année dernière sur
le parvis de l'Hôtel de Ville de Paris et rassembler 100 000 personnes. Evènement phare de l'opération
estival Paris Plages, le rendez-vous musical organisé par la Fnac proposera cette année encore des
concerts gratuits au cœur de la capitale, du 23 juillet au 14 août.
Indépendance et diversité étant les mots d'ordre du festival, l'affiche de cette nouvelle édition brasse
une fois de plus les genres musicaux, les artistes confirmés et les découvertes. Les Parisiens privés de
vacances hors de la capitale pourront ainsi profiter de huit soirées éclectiques organisées autour de la
chanson (avec Féloche et Camille Bazbaz), du hip-hop (grâce à la participation de Rocé, Casey,
Nouvel R et Beat Assailant) ou encore du rock français (avec les Plastiscines, Gush, La Maison Tellier
et Coming Soon) et de l'electro (Mr Nô, Pulplalicious, Acid Washes, Danton Eeprom et Chloé).
Les musiques actuelles et traditionnelles bretonnes investiront aussi la scène du festival lors d'une
soirée spéciale Bretagne, avec Alan Stivell, Merzhin, Plantec et le Bagad de Carhaix accompagné de
DJ Zebra. Le chanteur français JP Nataf bénéficiera quant à lui d'une carte blanche qui lui permettra de
faire monter sur scène ses nombreux invités.
Uffie (la nouvelle révélation du label Ed Banger), Pamela Hute, Ed Laurie, 0800 et Boogers feront
également partie de cette sélection opérée par la Fnac et centrée sur les artistes issus de la production
indépendante. Ces concerts gratuits, misant sur la défense de la diversité musicale se tiendront chaque
vendredi et samedi, à partir de 17h.
129
Concertandco.com
22/05/2010,
http://www.concertandco.com/critique//critique-concert-1-34341.htm
Lors d’un concert de La Rumeur, une invitée débarqua et l’uppercut que je me pris me mit ko debout.
C’était ma première rencontre avec Casey. Casey c’est d’abord une présence, physique,
charismatique. Un peu comme le Joeystarr des débuts, avec une rage viscérale, une intelligence de
textes rare et une intégrité sans faille. Revus ensuite deux fois lors de fabuleux concerts avec le trio
bruitiste Zone Libre, où elle captait la lumière, une bête de scène, où la violence cohabitait avec un
humour qu’on ne lui soupçonnait pas. C’est pourquoi le punk que je suis se retrouve en frontline ce
samedi à l’Affranchi.
Dossier de Presse CASEY
Avec la claque Libérez la bête qui vient de son sortir et son précédent opus Tragédie d’une trajectoire,
elle possède un répertoire des plus percutant, qu’elle présente ce soir avec le fidèle backeur B. James
et un Dj discret mais efficace. Elle commence avec Pas à vendre, une profession de foi, et enchaîne
avec Regard glacé pour enfoncer le clou. Toujours aussi présente, j’ai quand même une légère
inquiétude, elle semble fatiguée, limite niveau voix, et B. James n’est pas super calé. Gargl. Mais
heureusement l’ajustement se fait rapidement, et très vite la machine de guerre se met en route.
Irrésistible.
130
Casey se déplace comme si elle boxait, elle regagne en énergie, encouragée par la ferveur du public, à
fond et qui connait les paroles par cœur. Et on en aura pour notre compte. Des moments de bravoures
comme la charge Libérez la bête ! qui fini en incantation. Un oppressant Aux ordres du maître avec Al
de Matière première (qui avoue mater le match en coulisses...), texte sombre, instrus lourd, une baffe.
Sac de sucre est carrément hypnotique, avec B. James impeccable sur la répétition qui entraîne la
transe. On se prend à regretter que le clip de Créature ratée ne soit pas projeté sur ce titre, tellement il
est beau.
Mais les titres des skeuds précédents ne sont pas oubliés, même si aucun de l’Angle Mort ne sera joué
(j’espérais Le Mort Vivant...). Le fusil dans l’étui souffre de la comparaison avec la version avec Zone
Libre (un de leur meilleur sur scène) mais pour le reste, c’est une déferlante de claques. Dans nos
histoires est toujours aussi efficace, Chez moi demeure la tuerie qu’on connait, terminant sur un pingpong avec B. James. Suis ma plume est presque ludique, comme le sera Apprends à t’taire. Ma Haine
confirme que Casey est ce qui est arrivé de mieux au rap français depuis longtemps.
Casey a encore prouvé que le rap français été loin d’être mord, et qu’en plus de mordre encore, il
tenait avec elle une très grande artiste, intègre, viscérale, à la plume acérée et au flow mortel. Avec en
prime une présence intense, rarement vue sur scène.
Dossier de Presse CASEY
Comme final on aura droit à un freestyle de la team Anflash, à savoir Casey, B. James, très
convainquant, Al classieux, et un autre Mc, efficace, dont je capterais pas le nom (sauf que Casey le
taquinera sur le fait qu’il est martiniquais aussi). L’exercice se fait rare dans le milieu hip-hop et
mérite d’être salué, d’autant qu’il a été impeccablement exécuté.
131
Mediapart.fr
10/05/2010
http://www.mediapart.fr/club/blog/stephanie-serre/240510/sortir-de-lenfer-casey-un-reve-illimite
Sortir de l'enfer, Casey, un rêve illimité
Il n'est jamais trop tôt ni trop tard pour parler de la rappeuse magmatique Casey. Libérez la bête sorti
en mars dernier est aussi puissant que le volcan Eyjafjöll. Vue sur la scène vendredi dernier à
l'antirouille, Casey m'a sidérée à l'heure où les lions ont soif. L'énergie quotidienne dont les temps (le
vôtre et le mien) ont besoin. Quand j'écris ça, quelqu'un d'autre à mes côtés me dit "arrête, on dirait
une bourge qui veut se la péter". Qu'importe, j'essaie juste de gratter mon paradis comme elle dit... Et
tant pis.
"Ne demande surtout pas ton chemin si tu es perdu sinon tu ne pourrais pas t'égarer", c'est une devise
juive que le rap de Casey ne cessse de cracher et de rugir envers et contre toute la chanson française.
Merci Aïcha Kandicha, grande dame.
Nordéclair.fr
27/05/2010,
http://www.nordeclair.fr/Locales/Tourcoing/2010/05/27/casey-et-roce-au-grand-mix-un-concert-hi.shtml
Le Grand Mix réunit sur scène samedi soir Casey et Rocé, une femme et un homme qui rehaussent
l'image du hip-hop hexagonal. Les deux artistes ont signé deux des meilleurs albums rap de l'année :
« Libérez la bête » et « L'être humain et le réverbère ».
Avec un rythme aussi percutant que les textes, la Martiniquaise ne rate jamais ses cibles : l'histoire
coloniale inassumée de l'État français, les clichés de l'outre-mer, la traite négrière, la vie des
descendants d'esclaves. Casey fait également plaisir aux auditeurs de rap en envoyant quelques gifles à
destination des pourvoyeurs du rap hexagonal.
Dans un autre style, Rocé renvoie lui aussi à leurs cahiers ces pseudos rappeurs qui polluent le rap de
clichés. Orfèvre de la langue française, Rocé marque avec son troisième album un retour à un rap plus
classique après un passage par le jazz, mais garde toujours un soin particulier à sa musique. Il sera
d'ailleurs accompagné d'un DJ et d'un contrebassiste sur scène.
Plus en finesse, Rocé se fait observateur du quotidien, des êtres humains et des clichés qui inondent la
société. Le rappeur se fait aussi passeur d'idées, invite au voyage, à la découverte et à la curiosité. De
l'énergie, du sens critique, de l'autocritique aussi dans ce dernier album, où l'on trouve également un
ovni électro et une reprise des Singes de Jacque Brel.
Successivement, les deux artistes promettent d'offrir une soirée mémorable. En marge du concert, une
rencontre entre le public et les deux artistes est organisée de 17h30 à 19h à la MJC du Virolois (132
rue des Piats Tourcoing). L'entrée est gratuite.w AMANDINE SELLIER Samedi 29 à partir de 20h, 5
place Notre-Dame, tarifs : 13/10 E, en première partie restitution de la création basses, Mc, batterie,
avec des artistes tourquennois.
Dossier de Presse CASEY
Dans le cadre du festival Quartiers de Lune, le Grand Mix organise samedi un concert de deux des
artistes rap qui ont marqué les ondes et les salles de concert cette année avec la sortie de leurs albums.
Casey est une rappeuse originaire de la Martinique qui a grandi en banlieue parisienne. Une artiste
atypique dans le milieu du hip-hop français dont chaque texte est reçu comme un uppercut. Le public
du Grand Mix a d'ailleurs pu la découvrir en concert l'an dernier dans son duo avec le rappeur du
groupe la Rumeur, Hamé, et le guitariste Serge Teyssot Gay, pour le projet Zone Libre. Avec Libérez
la bête, son deuxième album, Casey l'intransigeante enchaîne des morceaux où jamais le fond ne renie
la forme.
132
Maxdesound.com
14/06/2010, Don Coppi
http://www.maxdesound.com/?p=1262
Après un premier album d’une qualité inégale et plutôt passé inapercu dans le milieu, cette jeune
rappeuse issue des antilles française (martinique) nous revient avec un second opus bien plus abouti!
C’est ainsi que je vous invite à découvrir un vrai album rap, comme MdS n’en propose que très
rarement. Voici un son pour chiller assis au volant d’un « 6 cylindres avec les plaquettes collées sous
la calandre » (dixit le philosophe BooBa). I hope You will enjoy
Reservé au vrai amateur de rap… Mais la jeune est vraiment bonne! un flow bien sympa et une
écriture sans faille…restent une discussion possible sur les thèmes et la musique! on aime ou on aime
pas. Et vous connaissez Don Coppi?! héhé Alors!? en voiture!
L’album c’est du 2010 avec « libérez la bête » et le son du jour c’est « regard glacé »
Le premier rugissement de Casey ne date pas d'aujourd'hui : c'est en 1995 que la rappeuse
martiniquaise a lancé ses premiers assauts vocaux. De fil en aiguille, elle lance le collectif Anfalsh avec notamment B. James et Prodige et apparaît sur les différentes compilations du collectif. Et c'est un nouveau siècle sans espoir qui accompagne les cris de Casey sur un premier
album remarqué dans le milieu hip-hop Tragédie d'une trajectoire. En 2009, le groupe de
rock expérimental Zone Libre s'associe avec Hamé de La rumeur et Casey pour un projet un
peu fou réunissant la percussion métallique des guitares à la puissance abrasive du flow hiphop : cet Angle mort assoit Casey dans les personnalités incontournables de la scène musicale
française, celle qui n'hésite pas à prendre des risques, à se mettre en avant et à se battre pour
des idées.
Krinein.com
Nazonfly, 23/06/2010
http://www.krinein.com/musique/casey-liberez-bete-10076.html
Casey version paisibleDans le monde du hip-hop, Casey est presque une exception. Le sexe
féminin dans le rap se content souvent de s'avachir à moitié nu sur des bagnoles à plusieurs
centaines de milliers d'euros. Casey a pris le taureau par les cornes et s'est libérée de ses
chaînes. Dans Rêves illimités, Casey décrit ainsi son évolution depuis son enfance, produit
d'une mère exemplaire et d'un père absent dans le neuf-sept-deux, de cette cité aux tours austères jusqu'à ce qu'elle fasse sauter les systèmes de sécurité. Ce titre tutoie le ciel et côtoie
l'espace, et ouvre une parenthèse d'espoir dans un album noir et dense. Mais pour le reste de
l'album, Casey est plus dans l'énergie, dans l'affrontement, n'hésitant pas à vomir sa rage et sa
glaire, ulcérée et viscérale : Libérez la bête puise sa force directement dans les entrailles et le
cœur de la rappeuse, sans se départir d'une qualité d'écriture certaine.
Dossier de Presse CASEY
Un beau glaviot du fond des entrailles
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Créature ratée vendue pour un sac de sucre
Casey en mode guerrièreLoin du bling- bling que l'auditeur moyen associe volontiers aux
groupes de rap hexagonaux, l'écriture de Casey a, de toute évidence, oublié d'être consensuelle. Cette bête qui se libère, c'est l'esclave martiniquais qui a été « poursuivi, asservi, enlevé à l'Afrique et livré pour un Sac de sucre », cette créature ratée dont « la tignasse noire et la
bouche épaisse empêchent d'appartenir à l'humaine espèce » (Regard glacé). La bien-nommée
Créature ratée va encore plus loin dans l'analogie entre négritude et animalité : ici l'auditeur
se retrouve dans l'un de ces carnets de voyage d'explorateur du siècle dernier décrivant les
peuples africains comme une nouvelle espèce animale. Mais si le racisme est le combat principal de Libérez la bête, il n'est pas le seul : Casey s'élève contre ces fausses rappeuses à la
grammaire instable, à la diction inadmissible, bref à la plume faible (Apprends à t'taire), ou
de façon plus intéressante à cet argent qui est devenu notre maître (Aux ordres du maître). Pas
forcément original mais toujours percutant.
Sortie de son « cocktail de béton et de métal », Casey, le flingue au ceinturon et les canines
dénudées, attaque ceux qui pourchassent ou ont pourchassé ses frères de couleur de peau. La
bête est libérée, ses canines brillantes et ses paroles cinglantes sont prêtes à en découdre sur
cet album à l'ambiance claustro.
Libération.fr
28/06/2010, http://www.liberation.fr/culture/0101643804-pari-hip-hop
Dossier de Presse CASEY
Débutée depuis une semaine à Paris, la quinzaine du hip hop frappe fort avec ce concert de
Nas et Damian Marley et, en première partie, l’auteur du meilleur album de rap français 2010,
Casey. Le festival, vieux de cinq ans et organisé par la radio Générations et un collectif
d’associations, invite également le complice d’Eminem, Obie Trice (le 29) et les Anglais de
Foreign Beggars au Point Ephémère (le 30).
Autre moment attendu, le traditionnel concert de rap français avec la cuvée annuelle, le
1er juillet, au Bataclan. Cette année, c’est Nessbeal qui fera sensation, avec son nouvel album
sorti le 14 juin où, en duo avec Orelsan, il rend un vibrant et attendrissant hommage
aux grosses. S.Bt
134
Street-Shuffle.com
16/07/2010,
http://www.street-shuffle.com/?p=2346
C’est à l’occasion de son passage à la Coopé que nous avons rencontré Casey. Entourée de
son crew Anfalsh, la rappeuse nous parle de ses débuts, du rap et des sujets qui lui tiennent à
cœur.
Une interview sans détour avec une artiste entière … Allez, libérons la bête !
Dossier de Presse CASEY
$treet-$huffle : Tu peux te présenter pour nos lecteurs qui ne te connaîtraient pas encore ?
Casey : Est-ce que c’est grave ça ? C’est pas une obligation de connaître (rires) …
Je sais pas trop quoi te dire… Je fais partie d’un groupe qui s’appelle Anfalsh. J’ai fait un
maxi qui s’appelle « Ennemie de l’ordre », puis un premier album qui s’appelle « Tragédie
d’une trajectoire », et là, le deuxième, « Libérez la bête ».
Puis après, c’est pas passionnant…
$treet-$huffle : La musique, notamment le rap, comme moyen d’expression c’est venu
comment ?
Casey : Au hasard en fait. C’est un cousin qui me faisait écouter les cassettes de radio Nova ,
il y a plus de 20 ans. Les premiers rappeurs français dans l’émission de DEE NASTY,
(pionnier du DJing en France ndlr) . Les mecs allaient rapper et tout le monde enregistrait les
émissions. C’est la première fois qu’il y avait du rap en Français, y’avait pas encore de
disques de sorti …
Puis en écoutant ça, j’ai essayé avec un de mes cousins. On s’est mis a écrire et à rapper.
C’est venu comme ça, pour « faire comme » en fait .
135
$$ : On t’as vu avec l’Angle Mort ici même à la Coopé, il y a un peu plus d’un an, ça c’est
fait comment cette rencontre ?
Casey : La rencontre ça c’est fait avec La Rumeur ( groupe de rap proche de Casey ndlr ) qui
avait fait il y a longtemps des premières parties de Noir Désir. Zone libre (Cyril Bilbeaud,
Marc Sens et Serge Teyssot-Gay) existait déjà. Ils avaient déjà fait 2 albums instrumentaux
Dossier de Presse CASEY
$$ : Quelles sont tes influences ?
Casey : Franchement je ne sais pas bien … Y a des choses que j’aime bien, après de là à dire
que j’ai des espèces de grands émois qui font que j’essaye de reproduire un truc, j’ai pas
l’impression. Après j’ai kiffé plein de trucs mais j’ai pas l’impression que ce sont des
influences .
$$ : Le rock n’en est pas une ?
Casey : C’est pas des influences, c’est des goûts. Des influences, ce serait des choses qui t’ont
tellement marqué, que t’as tellement imprimé, que t’essayerais de les reproduire…
Après ce sont des goûts. Ouais, j’aime bien le rock, le rap, le reggae, j’aime bien… Ca fait un
peu con de dire ça mais j’aime bien un peu tout, tout ce qui me tombe sous la main et qui me
parle
.
Après, rock et rap, oui, parce que c’est de la musique à bordel donc j’aime bien !
136
$$ : Pour toi les rappeurs « formatés » sont en train de tuer ce coté enragé et engagé du rap ?
Le coté revendicateur ?
Casey : C’est pas aussi simple que ça en fait. Il y a du oui comme du non…
On demande beaucoup de choses au rap. On lui réclame pas mal de choses. Faut qu’il garde la
rébellion à vif, faut qu’il soit proche de son milieu, etc…
Je trouve qu’on demande moins ça au autres musiques.
On tape beaucoup sur le « pera », c’est vrai qu’il peut être très médiocre mais le rap est
comme tout le monde : il veut l’argent, la gloire, il veut le firmament, le ciel étoilé. Souvent,
il ne dit pas grand chose et il se contredit mais le rock c’est pareil et bizarrement ça embête
Dossier de Presse CASEY
ensemble. Puis de fil en aiguille, tout le monde connaît tout le monde, tout le monde écoute
tout le monde. On leur a proposé de faire un truc en commun, on a essayé, et puis, en écoutant
en studio, on a décidé de continuer et de faire des concerts.
On a fait une tournée, c’était un projet super kiffant.
$$ : C’est un projet qui continue ?
Casey : La tournée s’est arrêtée il y a plusieurs mois maintenant, mais on va sûrement s’y
remettre … Non, en fait, c’est pas sûrement, on va s’y remettre!
$$ : Sans transition aucune, tu parles beaucoup de colonisation et d’esclavage, c’est une
façon pour toi de palier au manque d’infos sur le sujet, notamment concernant les manuels
scolaires ?
Casey : Wow ! J’ai pas cette arrogance là de vouloir palier les programmes scolaires ! Je me
suis pas levée un matin en me disant : faut absolument palier les programmes scolaire ça va
pas du tout! (rires)
Mais par contre, oui, parler de ça, du pourquoi on est là et de comment on nous voit, ça fait
partie des sujets que j’ai en tête.
De rappeler qu’on est des résultantes de l’histoire, pas des boucs émissaires sur lesquels taper
dès que l’économie commence à être en berne…
Je parle de ça, c’est un peu pour démystifier plein de choses, c’est pas réellement pour
informer. Les gens s’informent ailleurs. Très peu de gens s’abreuvent à mon puits, je pense…
Je l’ai fait d’abord pour moi.
$$ : C’est en ça que tu revendiques un rap de fils d’immigrés plutôt qu’un rap français ?
Casey : Je revendique pas ça. C’est parti d’un truc, on en a fait des T-shirt, des machins etc …
Mais ça partait d’une boutade, d’un chambre!
C’était pour dire que, quand t’écoutais les médias, t’entendais, t’entends :
« Fils d’immigrés 2eme, 3eme, 4eme générations » comme une tare génétique en fait, comme
un handicap…
Du coup, pour retourner un peu le truc, on fait pas du rap français, on fait du rap de fils
d’immigrés. Après c’est devenu un espèce de truc, un label ou une norme mais c’est pas du
tout ça quoi.
137
personne. C’est admis que le rock peut être dans des expériences ou qu’il peut raconter son
mal aux sourcils ou ses ongles incarnés sans que ça dérange.
Le métal pareil, les mecs énervés pour rien du tout (rires).
C’est un peu des deux. Oui, moi, j’ai un avis sur le rap parce que j’en fait et que ça me
regarde. Je veux bien qu’on tape sur le rap, ça ne me dérange pas, mais faut pas se focaliser
sur lui. Il y a des tonnes de musiques qui ne disent pas grand chose dans le fond. Ce n’est pas
l’apanage du pera, mais bien-sûr, oui, tu y trouves des tonnes de crétins, ça, il y a pas de
problèmes.
$$ : Tu peux nous présenter ton crew : Anfalsh ?
Casey : Anfalsh, c’est B.James, Prodige, Laloo et Hery qui font souvent les musiques, même
si on peut en prendre à d’autres, Tcho aussi qui fait les visuels et moi-même.
On rap ensemble, même si chacun a vocation de faire son disque.
B. James sort sa mixtape : Snuff Muzik .
Puis les albums de Prodige et B.James sont déjà prêts et devraient sortir d’ici 2011 au plus
tard .
Dossier de Presse CASEY
$$ : Dans le magazine, on a 2 axes principaux qui sont la musique et le graphisme, tu
participes à la création de ton univers graphique ?
Casey : Non, enfin j’ai des goûts, mais en général c’est Tcho qui est force de proposition. Lui,
il a son univers mais on a le même délire donc on a pas besoin de se parler longtemps. Par
contre, il nous soumet tout le temps ses idées.
Il est rarement à coté. Le délire qu’on peut avoir sur les paroles, il a le même mais
visuellement. On s’est assez bien trouvé finalement.
On n’est pas dans des directives, c’est collectif en fait.
$$ : Tu peux nous faire un top 5 de tes morceaux cultes ?
Casey : … C’est toujours au moment où tu vas poser une question comme ça que je vais pas
trouver ! Là, tout de suite, j’en sais rien.
Je mettrais bien Rage Against the Machine : « Killing in the name of », il serait dans le
classement … Après y’a trop de trucs, là, tout de suite, j’y pense pas…
138
Alter1fo.com
18/07/2010,
http://alter1fo.com/quartiers-dete-une-soiree-hip-hop-federatrice-19412
Quartiers d’été – Une soirée hip hop fédératrice !
La deuxième soirée de Quartiers d’été, comme traditionnellement dédiée au Hip Hop a une
nouvelle fois attiré un public nombreux au Parc des Gayeulles. Véritable fête rassemblant
tous les publics, cette dix-septième édition du festival devrait avoir répondu aux souhaits des
organisateurs.
Dossier de Presse CASEY
Le CRIJB avait proposé à Ti-Manno, originaire d’Haïti et à Kenyon, le jeune artiste rennais
ragga, de commencer cette soirée placée sous le signe du hip hop. On arrive trop tard pour les
voir mais le public est déjà très nombreux devant la scène. Des enfants, des familles, des
ados et des grands-parents se mêlent dans une ambiance conviviale. Certains ont apporté leur
pique-nique, d’autres improvisent des chorégraphies de break dance, d’autres encore
retrouvent des amis sur la pelouse ensoleillée.
Derrière eux, des murs d’expression sont proposés aux graffeurs qui les peignent depuis la
veille. Le graff est l’un des 4 piliers de la culture hip hop (le deejaying, le flow des MC et le
break dance sont les 3 autres) et tous auront leur place dans la programmation de ce soir.
139
Commençons par la claque de la soirée. Après Ti-Manno et Kenyon, c’est au tour de Casey,
la jeune rappeuse de Seine-Saint-Denis de débarquer sur la scène.
Philippe Routeau, programmateur musical de Quartiers d’été nous avait pourtant prévenus :
Casey est « une des plus grandes plumes en France. Elle cisèle des textes aux thèmes
virulents, mais avec une finesse dans l’écrit et un engagement très fort qui irrite parfois, y
compris, les rappeurs. »
On ne se doutait pourtant pas du talent et du charisme de la jeune femme.
Elle ne parle que très peu entre les morceaux, mais n’a pas besoin d’en rajouter tellement la
qualité est au rendez-vous.
Desinvolt.fr
28/07/2010,
http://www.desinvolt.fr/Casey-Quartiers-d-ete-Rennes-16
Les Quartiers d’été sont devenus au fil du temps, une institution rennaise. Un festival gratuit
autour du hip-hop, de 2 jours, organisé par les associations du quartier de Maurepas avec
l’aide de la municipalité. Ça se passe dans un grand parc, avec un lac, j’y ai vu des foules
incroyables pour Psy4 ou Sniper et aussi des moments d’intense émotion quand Cherifa
Dossier de Presse CASEY
Un vrai flow (une bonne partie des rappeurs français peut rougir de honte face à elle), une
qualité d’écriture certaine, des thèmes qui prennent aux tripes (au hasard les Antilles et
les images d’Epinal qu’on y associe sur « Chez moi », les ravages de l’esclavagisme sur
« Sac de sucre ») ou des critiques pleines d’humour ( « Apprends à t’taire » qui fustige les
rappeurs de pacotille ou les starlettes R’nB). Casey transpire de talent et ça fait du bien.
Accompagnée sur scène d’un dj et d’un autre MC, Casey accueillera aussi Al de Matière
Première sur un morceau. Une partie du public est de toute façon déjà fan et connaît les
textes par coeur, mais d’autres la découvrent pour la première fois. « C’est important que
notre public très jeune puisse aussi entendre autre chose que des sons formatés » rappelait
Philippe Routeau. Pari réussi avec Casey !
140
Dossier de Presse CASEY
Rimitti est venue chanter devant une foule de grands-mères en robes à fleurs, certaines
amenées, portées sur des chaises par leurs petits-fils.
Aujourd’hui, on sent nettement le manque de moyens, on est passé de 3 à 2 jours et la
programmation est nationale ou du moins européenne. En arrivant vers 20h, déjà, je trouve
que c’est assez clairsemé dans le parc, les concerts commencent plus tôt qu’avant et ça n’est
manifestement pas une bonne idée ! En plus je croyais que Casey serait tête d’affiche et c’est
Féfé ! Je sais depuis hier que c’est un ancien du Saïan Suppa Crew ! Ça me dit que
sûrement il doit bien chanter, en tout cas juste, pour le reste...
Casey, la dernière fois que je l’ai vu, c’était avec Zone Libre à la MJC l’antipode ! Autant
dire qu’elle n’a pas le public skyrock ! Pire, je n’y ai vu personne lié de près ou de loin au rap
rennais ! Avec la sortie de son nouvel album, ça bouge un peu, pas mal d’antillais l’écoutent
et aussi ceux qui aiment le rap conscient, Assassin et consort, mais il n’y a pas la foule des
grands jours ! En plus, c’est le week-end des Vieilles Charrues, beaucoup y sont ! La scène est
vide quand j’arrive, Kenyon a déjà fini ! Le pauvre gosse, il se retrouve à faire un set de ragga
au soleil devant des familles qui pique-niquent dans l’herbe !
Il y a encore des poussettes quand Laloo se pointe et envoie la sauce ! Et lui, il fait du lourd,
du dense, bien classique, aucun risque qu’il fasse du dirty pour faire danser un peu ! Casey
arrive, flanquée de B. James ! Égale à elle-même, garçon manqué à la démarche de cow-boy,
c’est dans son sourire que Casey est une demoiselle ! Un sourire doux et un peu timide qui
contraste avec ses textes très durs et ses regards furibonds ! Autant le dire, on n’a pas vu un
concert inoubliable ! Les conditions n’y étaient pas : pas assez de public, certains qui n’étaient
pas là pour elle, mais elle a assuré la prestation et ses acolytes aussi. Ils sont en tournée et ça
se sent, c’est bien carré. Son flow, sa diction sont parfaits et elle écrit de mieux en mieux.
Comme les instrus, c’est de l’écriture classique, des seize, avec ou sans refrains, quelquefois
le dernier coupé à la machette qui laisse un petit temps suspendu ! C’est assez efficace !
Elle déroule son dernier album, la violence, la misère, la colère, parce que rien ne change,
même après les émeutes de l’année dernière ! Quand elle reprend « chez moi », ça fait du
bien de chanter un peu ! Après les coups de fouet et l’oppression, (le morceau « créature
ratée » vraiment impitoyable), rien que l’idée d’un crabe farci et d’un petit rhum fait du bien
à tout le monde ! C’est que Casey fait un rap très politique et il faut avoir choisi son camp
pour supporter ses textes, on doit faire soi-même le travail pour sortir de l’ethnocentrisme et
élargir, parce que elle, elle n’a que son antillaise colère à proposer. Quand elle commence
« Libérez la bête », un garçon lui crie : « je t’aime ! », ça l’amuse et comme il fait encore
jour, elle le voit et lui envoie un sourire de miel et un regard dont il doit encore se souvenir !
C’est une impression un peu bizarre d’avoir vu un bon concert sans y avoir pris vraiment de
plaisir, encore une fois à cause des conditions de ce festival qu’il faudra revoir si on ne veut
pas qu’il périclite ! La première chose que je fais en rentrant, c’est chercher où je peux la voir
dans sa tournée, dans une bonne salle et avec son public parce que ce petit encas m’a laissé
sur ma faim et que cette fille-là, décidément elle me plaît !
141
Froggydelight.com
30/07/2010,
http://www.froggydelight.com/article-8872-Festival_FNAC_Indetendances_2010_vendredi_30_ju
Bien sûr, encore une fois on regrettera la présence d'un seul DJ pour accompagner Casey,
tellement mieux mise en valeur au sein de Zone Libre, mais bien évidemment cela n'est
qu'une histoire de goût et je le confesse volontiers, je suis plus sensible au rock qu'au DJ set
hip hop.
Timing serré oblige, Casey ne pourra pas faire de rappel au grand dam du public qui le fait
savoir par quelques puissants hurlements.
Dossier de Presse CASEY
Petite déception donc mais un public chauffé à blanc qui accueillera comme il se doit Casey.
Accompagné d'un DJ et d'un chanteur, Casey ne mettra pas longtemps à s'imposer sur la
grande scène de l'Hôtel de Ville.
Dans son grand survêtement, elle bouge sans cesse et déclame ses textes contre les mauvais
rappeurs et les chanteurs de variétés, ses textes sur les colonies et les esclaves qu'elle a pour
ancêtres, la vie, la mort, à peine l'amour.
Casey est, tout comme avec Zone Libre dans un registre bien différent, ce que l'on peut
appeler une bête de scène, un charisme impressionnant, un capital sympathie au beau fixe,
beaucoup d'humour, toujours le sourire. La meilleure façon de faire entrer dans nos petites
têtes ses mots que l'on devine choisis avec précision et beaucoup de conviction.
142
Lepost.fr
Libérez la bête. Le titre n’aurait pas pu être mieux choisi.
Casey, chanteuse de rap d’origine martiniquaise a le beat lourd, l’univers sombre, la voix
posée. Franche, directe et percutante, elle balance et envoie, pleine tête.
Pas le temps de se reposer pour cette fille d’immigrée en provenance de Blanc-Mesnil. Il y a
des choses à dire et tant de choses à faire. De la France hexagonal à celle d’outre mer, la rage
éclate en un flow réfléchi, froid mais surtout au verbe fort et à l’écriture acérée.
Des talents de conteuse derrière des basses vrombissantes pour celle qui ne veut que justice.
Entre fissures et cicatrices, suinte cette énergie limpide d’avancer, de progresser. Sa vie, sa
famille, ses frères, son monde. Le monde des cités, le monde des inégalités, où le gris et le
noir happent petit à petit chaque couleur.
Libérez la bête est une plongée au cœur du gouffre. Casey nous capture le temps d’un cd,
conditionnant notre esprit à son monde à travers son Premier Rugissement. Les samples et
quelques notes de synthé atténuent si peu la violence des maux.
Bien loin des clichés des banlieues façonnées par la drogue et l’argent, on navigue ici entre
crasse, pisse et myriades de sang.
Concassant tout à la fois les forces de l’ordre et le dictat des médias dans Regard Glacé,
Casey nous parle de l’image des banlieues, sans espoir d’avenir, sans futur ni devenir.
La Créature Ratée creuse encore l’écrasant écart entre blancs normaux et immigrés de
couleur. Charge et véhémence pour une unique fin terrible, réservée aux fils d’Afrique.
Renouvelant ses idées autant que son vocabulaire, les Rêves illimités deviennent cauchemars.
Cauchemars d’une réalité oppressante, écrasante, forgeant le caractère ou détruisant l’âme.
Cependant, parlant dans cette chanson à la première personne, Casey préserve un soupçon
d’espoir, une envie inaliénable de poursuivre ses combats, de subsister et survivre.
Mon plus bel Hommage est un éclat de verve et de cynisme, offert au pays qui la voit mourir ;
une fronde sans appel mais à l’écriture ô combien millimétrée, soignée pour un gouvernement
destructeur.
A l’inverse, A la Gloire de mon Glaire, certes moins emprunt de finesse, semble construire
Casey. Celle-ci renforce sa personnalité à chaque mot, grandissant un personnage vrai et
vivant.
Petit Interlude le temps de ressortir groggy du premier acte et déjà on replonge en apnée dans
les tortueuses mélodies où Ile-de-France et Fort-de-France sont si proches.
La chanteuse nous propose ensuite une charge en règle envers un de ces collègues – égérie de
sa profession ? – n’épargnant ni le fond ni la forme. Apprend à t’taire pose clairement les
bases de ce qu’est la musique de Casey et jette au feu avec un humour froid tous les
stéréotypes qu’elle exècre.
Quelques nappes de clavecin introduisent Aux Ordres du Maître, en duo avec AL de Matière
Première, où les voix pour un temps s’apaisent. Légère accalmie et rythmes maîtrisés pour
une composition plus planante, dénonçant abus et excès de pouvoir de ceux dont le business
est fait « du malheur des autres ».
Nouvelle descente avec le titre Marié aux Tours, dépeignant le portrait d’un banlieusard aux
contours de caïd vieillissant et inoffensif.
Face à face, les yeux dans les yeux, Casey ne dit que la vérité. L’entendre ou la refuser, le
message passe et passera. Entre éclats de verre et éclats de voix, une seule route, un seul but,
écrire et encore annoncer et déclamer.
Dossier de Presse CASEY
30/07/2010,
http://www.lepost.fr/article/2010/07/30/2169380_chronique-liberez-la-bete-casey.html
143
Primates Des Caraïbes - avec B.James et Prodige d’Anfalsh – et Sac de Sucre marquent
l’enclave de laquelle Casey voudrait s’extraire, sans bien évidemment renier ses origines.
Mais la rappeuse martiniquaise veut se départir de cette soumission, cet esclavagisme abject
et ce délit d’infériorité fabulé qui colle à la peau d’un peuple. La douleur l’inspire et
l’insupporte, elle hurle, des flammes dans les yeux et se consume dans une cage de préjugés.
Il est temps,allez, Libérez la bête.
Fer de lance d’une révolte qui couve, Casey ne fait ni dans l’artifice ni dans l’édulcoré. Son
univers est sombre et elle le revendique. Violence assumée, reflet de sa vie faite de luttes, cet
album est avant tout une bouffée d’oxygène, une possibilité d’exister et d’agir.
Multipliant les projets – comme avec le projet rock et expérimental Angle Mort du groupe
Zone Libre, initié par le guitariste de Noir Désir Serge Teyssot-Gay – cette fille des îles sait
ce qu’elle veut. Nageant dans le béton, brûlant de haine au milieu des lampadaires au teint
blafard, elle nous délivre un opus d’une grande maîtrise, aiguisé et coercitif ; on ne sort pas
indemne d’un tel voyage…
Mais il est certain que le jeu en vaut largement la chandelle…
Militantvibes.com
25/08/2010
http://militantvibes.com/mv/casey
Rencontre avec Casey “j’écris à l’instinct”
Casey est une rappeuse originaire du Blanc-Mesnil dans le 93. Elle est aussi membre du
collectif Anfalsh. Tout comme ses acolytes de La Rumeur, Casey revendique un rap de fils
d’immigrés. Les thèmes qu’elle aborde vont des problèmes de racisme, aux violences
policières, en passant par le passé esclavagiste et colonial de la France. Elle défend son nouvel
album « Libérez la bête » avant de reprendre sa tournée francaise dès cet automne.
MV : Comment as-tu débuté dans le Rap ?
Casey : Tout d’abord c’était pour essayer avec les copains. Pour faire comme les autres je
crois. Et puis c’était aussi un peu par ennui.
MV : Quels sont tes influences en matière de Rap Français ?
Casey : Je n’en ai pas vraiment. Mais si je dois citer des artistes qui m’ont marqués, il y avait
les New Génération Mc, NTM, Assassin et puis tous ce qui passait sur Radio Nova à
l’époque.
Casey : Je ne sais pas si c’est vraiment de l’aisance littéraire, mais j’aime bien jouer avec les
mots. Un peu comme on le ferait avec des Légos. C’est aussi à force de pratique que les mots
me viennent plus facilement.
MV : Lorsque tu écris tes textes, y’a-t-il un gros travail de recherche à coté ou parles-tu
au feeling des choses que tu sais déjà ?
Dossier de Presse CASEY
MV : On peut remarquer tes talents de lyriciste, par entre autres, de nombreuses
assonances et allitérations dans tes textes. D’ou te vient ton aisance littéraire ?
144
Casey : Nan je ne fais pas de travail de recherche lorsque j’écris mes textes. Je rédige
vraiment ce qui me passe par la tête. Je retranscris sur ma feuille ce que je vois autour de moi
et ce qui ce passe dans l’actualité. Je m’exprime aussi sur mes propres expériences. Ce n’est
pas un mémoire universitaire. J’écris à l’instinct.
MV : Etant une femme dans l’univers du Rap à t’on essayer de te mettre des bâtons
dans les roues ?
Casey : Non pas du tout. Si l’on a essayé de me mettre des bâtons dans les roues, c’est
d’avantage dû au contenu de ma musique, qu’au fait que je sois une femme.
MV : Dans ton dernier album « Libérez la bête », tu traite souvent du thème de
l’esclavage. On ressent dans tes écrits des blessures non-cicatrisées. Subis-tu une forme
de racisme à l’heure actuelle ?
Casey : L’important ce n’est pas que je subi ou non une forme de racisme. L’important c’est
que C’EST SUBI. Brice Hortefeux à été récemment condamné pour injures raciales, c’est la
première fois que ça arrive dans l’histoire de la justice française. Toucher à un élu, ça ne se
faisait pas avant. Ca donne matière à réfléchir.
MV : Qui vises-tu en particulier dans le titre « Apprends à te taire » ?
Casey : Personne en particulier. Je décris simplement l’archétype de la bêtise, de l’arrogance
et de la vantardise.
MV : On sait que tu écoutes aussi beaucoup de Rock. Quels artistes de la scène Rock
t’ont le plus marqués ?
Casey : J’ai été vraiment touchée par les groupes Rage Against the Machine, Fishbone, Led
Zeppelin et Suicidal Tendencies.
MV : Parle-nous de ta collaboration avec le groupe de Rock « Zone Libre » ?
Casey : On a travaillé ensemble sur un disque il y a deux ans de cela. Nous avons fait pas mal
de concert ensemble et ça ne me déplairait pas de refaire un album avec eux.
MV : Quels sont tes projets pour la suite ?
Dossier de Presse CASEY
Casey : Sortir une nouvelle mixtape avec Anfalsh : « Représailles 2 ». Une collaboration avec
B. James à la rentrée. Et la reprise des concerts pour « Libérez la bête » dès l’automne
prochain.
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IndyMedia Grenoble
14/10/2010, Antoine Fasné http://grenoble.indymedia.org/2010-10-14-Le-rap-c-etait-mieux-avant
Le rap, c'était mieux avant Extrait :
Quelques groupes et rappeurs ignorés par les médias et qui n’auraient pas du l’être : Casey : avec
son crew Anflalsh ( B James, Prodige et anciennement Sheryo et Navea) elle représente un rap
dur et sans concession. Elle vient de Blanc Mesnil en Seine Saint Denis. Son album sorti en 2006
fut à la hauteur des attentes de ceux qui attendaient ce projet depuis des années. Elle a prouvé
qu’elle était sans doute la meilleure dans l’art de jouer avec les mots. Son écriture est pleine de
haine envers le système, son rap est sombre et telle une écorchée vive, elle transmet la douleur de
ses plaies et de celles de ses ancêtres sur scène. Albums : « Tragédie d’une trajectoire » sorti en
2006 « Libérez la bête » à venir en janvier 2010
Radio Pluriel.fr
21/10/2010, Hervé Laurent http://www.radiopluriel.fr/spip/Black-Milk-Solillaquists-of-Sound.html
Black Milk, Solillaquists of Sound et Casey au Transbordeur ce mercredi 20 octobre dans le
cadre d’une soirée organisée par l’Original.
C’est Black Milk qui ouvrait. Ce jeune producteur et MC est une valeur montante de la scène de
Detroit. Accompagné par un DJ, mais aussi un clavier et une vraie batterie, son hip-hop est
puissant, avec un flow net et sans bavure ! Les Solillaquists of Sound avaient fait forte impression
lors du festival l’Original, en avril dernier. Ils ont une nouvelle fois remporté la mise au
Transclub. Ils ont leur truc à eux, ce style très particulier au croisement du hip-hop, de l’afro-beat,
et du dubstep. On a même eu un passage très hendrixien et un final drum and bass survitaminé. La
composition du groupe avec un musicien aux platines et trois MCs / chanteurs(ses) leur donne de
plus une forte présence scénique. Casey pour terminer ! Le flow est toujours aussi clair et net et le
verbe toujours aussi affûté (pour ne pas dire acéré …). Dans ce contexte de jauge réduite (on était
au Transclub), j’ai même trouvé son show plus punchy, plus efficace encore que lorsque
Médiatone l’avait fait venir au Double Mixte, comme si la proximité avec le public accroissait la
force du show ou la rage de la demoiselle !
FroggyDelight.com
Festival Rocktambule 2010 (16ème édition) Casey - IAM (Esplanade, Porte de France,
Grenoble)
La ville de Grenoble s'agite depuis une semaine au rythme du festival Rocktambule. La
programmation de l’évènement n'a plus grand chose de rock cette année, mais le titre perdure
comme un vestige d'une gloire passée. Dès l'ouverture des portes, le spectacle commence sur
scène. Une troupe de B-Boys et de B-girls organise un freestyle de break dance au fur et à mesure
que la salle se remplit. Mais ce genre de spectacle s'intègre assez mal dans une salle de concert
standard. En effet, il est assez difficile d'apprécier la partie au sol car presque entièrement caché
par la foule et dans ce domaine, c'est souvent la moitié de l'impro. Cela dit, la prestation est plus
qu'honorable et le public ponctue chaque figure de haut niveau par des acclamations. L'ambiance
est bon enfant mais retombe légèrement devant l'impatience grandissante du public. Le deuxième
spectacle s'ouvre alors. Deux danseurs hip-hop entrent en scène et évoluent au son du
saxophoniste qui les accompagne. L'ensemble est moins technique, plus travaillé, plus
chorégraphié, mais pas mieux pensé pour autant. Une histoire se développe sous nos yeux sans
Dossier de Presse CASEY
21/10/2010, Buba http://www.froggydelight.com/article-9301.html
146
réel enthousiasme, sans émotion ou passion. On en vient à regretter la fraicheur et la ferveur de la
troupe précédente. De nombreux applaudissements viennent toutefois saluer la prestation.
Le concert commence enfin. 10namite a dû décommander et en lieu et place du rappeur, ce sont
d'autres locaux qui le remplacent au pied levé. Sur une instru impulsive, une voix de journal
télévisé décrivant les heurts ayant animé Villeneuve (ndla : quartier chaud de Grenoble) fait l'effet
d'un premier coup de poing en pleine face. Mais je ne gâcherai pas le suspense, le résultat du
match sera un très gros KO... pour le groupe remplaçant. Deux rappeurs viennent compléter le
trio, malgré le gabarit du DJ, le tout fait l'effet d’un poids mouche à côté du reste de la
programmation. Soyons clairs : aucun vocabulaire, aucun sens des mots, la rime pauvre, des
paroles vulgaires, creuses, rébarbatives pour ne pas dire juste nazes. Ces gars rappent de la même
manière qu’ils parlent à leurs potes au quartier, c’est là-bas qu’ils auraient dû rester pour travailler
un peu leurs lyrics… C’est avec soulagement que commence le set de Casey… ou pas. L’intro est
complètement plantée à cause d’un micro aphone. On rembobine et on reprend. Casey est une
rappeuse atypique et peu de concurrents mâles oseraient empiéter sur ses plates-bandes. Casey,
c’est du rap hardcore, engagé, en particulier contre le racisme et l’héritage colonial français.
Accompagné d’un blanc bec aux platines et de B James compère du collectif Anfalsh, Casey pose
son univers sans concessions et réveille un peu le festival. Déjà bien énervé sur Cd, le son et le
flow sont encore plus lourds et implacables, un bulldozer qui ne laisse rien indemne. L’oreille
peut enfin alors apprécier de vrais textes et la tête remuer en rythme. Malgré les invectives de
l’artiste, le public a du mal à rentrer dans un monde qu’il ne connaît visiblement pas en détail, et
entraîne quelques longueurs dans le show. Mais cela ne l’empêche pas de s’enflammer en fin de
set sur "Libérez la bête", la bombe tirée du dernier album éponyme. La dernière partie du concert
arrive enfin, il y a des signes qui ne trompent pas : le public se densifie à vue d’œil, et j’ai même
droit à un beauf nouvelle génération pour me pourrir l’ambiance, un jambon blanc en survèt’, bob
vissé sur la tête, effritant du mauvais shit, filmant la moitié du concert avec son téléphone, du
nuisible d’élevage. Mais le parasite n’arrivera pas à gâcher la suite, car IAM débarque et il suffit
d’une ombre s’installant derrière les platines pour que le feu prenne instantanément à travers toute
la salle. L’instru du micro d’argent est lancé et le reste du groupe arrive sur scène sous un tonnerre
d’acclamations assourdissant. Le concert est un immense best of, un enchaînement de tubes dont
la majeure partie est évidement issue de l’école du micro d’argent. Accompagnés par le clavier et
le bassiste, le groupe se réapproprie certains morceaux comme chez le mac dans une ambiance
funky terrible. Au milieu du set, visiblement ému, Akhénaton fait un break dans l’enchainement
pour dédier un morceau touchant à son père mort la semaine précédente, le public en osmose se
calme le temps de ce morceau plus grave. Après les remerciements d’Akh, la machine IAM
reprend à pleine puissance et continue à débiter les tubes. Autant sur scène que dans la fosse, on
sent que le concert est jouissif et après un rappel obligatoire, le groupe termine avec
l’incontournable "Demain c’est loin", le morceau parfait s’il devait en avoir un. La boucle est
bouclée et c’est la tête vibrant encore au son de Marseille que je retourne dans mes pénates après
ce concert majeur.
" La Seine saint denis c'est d'la bombe bébé! " clamait Joey Starr il y a de cela une douzaine
d'année. NTM a toujours fièrement revendiqué son "9-3", en concert, sur disque ou dans la presse.
La Seine saint denis s'est donc logiquement imposée comme étant le berceau du rap français dans
l'imaginaire collectif. Si la réalité est quelque peu différente, la "banlieue nord reste première en
matière de hardcore" comme dirait Casey. En effet si la musique vient de toute la France, le 93 a
tout de même fourni au rap français quelques uns de ses plus vaillants Soldats...(...) Tout d'abord,
l'une des plus fidèles ambassadrice du département, en la Personne de Casey, a sorti son album
"Libérez la bête". Membre d'Anfalsh, proche de La rumeur, Casey n'est est pas à son coup d'essai.
Dossier de Presse CASEY
Booska-p.com
147
Présente dans le game depuis des années, la rappeuse du Blanc Mesnil a livré un troisème opus
solo très "lourd". Lourd de part ses thèmes, Lourd de part son ambiance, sombre et PESante, et
Lourd de part sa qualité, en terme d'écriture et d'instrus. Seuls trois invités sont présents, mais de
l'intro "Premier rugissement" au bouquet final "Libérez la bête", Casey ne donne pas une seconde
de répit à l'auditeur, qui ne sort pas indemne de l'écoute de cet album, pour le moins réussi. Son
pote B.James a lui sorti "Snuff musik tape", mixée par Dj Saxe de Matière Première, et
annonciatrice d'un album. Autre album sorti cette année, "Conviction sucidaire" de Despo Rutti.
(...) A eux seuls, les disques de Casey et Despo suffiraient à redorer Le blason du rap made in
Seine St Denis, si besoin était.
PresseOcean.fr
19/11/2010, http://www.presseocean.fr/actu/filinfo detail -Rap-incisif-et-rythmes-explosifs-ce-soir-al%E2%80%99Olympic -1592127-¬BKN actu.Htm
Rap incisif et rythmes explosifs ce soir à l'Olympic
Attention, concert exceptionnel ce soir à l'Olympic. Après « Dark side of the clown » en 2009,
Sweat Lodge et Pick Up s'associent pour une nouvelle soirée « Exit » qui s'annonce déchaînée.
Deux pointures se partagent la tête d'affiche, chacune dans leur style. À commencer par Casey,
une rappeuse underground réputée pour son flow incisif. Une hargne qui n'enlève rien à la
richesse de son écriture avec des textes sans concession sur notre société. Elle revient aujourd'hui
avec un nouvel opus dont le titre en dit long : « Libérez la bête ». Les Freestylers sur le dance
floor. Dans un autre registre mais tout aussi atypiques, Freestylers sera également sur scène ce
soir. Matt Cantor et Aston Harvey composent ce duo de pionniers dans l'électro anglaise des
années 90. Depuis, leur credo est de briser toutes frontières des genres en distillant des sets alliant
hip-hop, breakbeat, jungle, ska, rock. Du dance floor pur et dur. En attendant la sortie de leur
prochain album, ils viennent accompagnerdu MC Sir Real pour revisiter leurs anciennes
productions. La soirée fera également la part belle à une révélation locale : ShankyShewba K.Ce
rappeur Nantais n'est autre que letout récent vainqueur de l'étape régionale dutremplin Buzz
booster. Ce soir, il proposera ses textes imagés et poétiques .
ConcertAndCo.com
Critique du concert de Casey + B James + Kland Instinct + La cellule 281 à Vitrolles
Soirée Hiphop du Tour du pays d’Aix, ce soir je me déplace à Vitrolles. Dans la tradition du
festival itinérant de l’asso Aix Qui ? , c’est un lauréat de l’édition précédente du tremplin
Class’Rock qui joue avec un artiste confirmé. Fidèle à sa programmation de qualité, c’est Casey
qui s’y colle ce soir, et cette fois ci, même en dehors du projet Zone Libre, je ne la louperais pas…
Mais avant tout, une bonne surprise, j’arrive assez tôt et remarque que la première partie à
rameuté un bon fan club. Ce n’est pas Kland’Instinct, mais un autre groupe local : la Cellule 281
qui débute. Et autre surprise, c’est un rappeur (le Tatoué, et non ce n’est pas Jean Gabin !)
accompagné de minots d’à peine une dizaine d’année. Bonne initiative de leur permettre de poser
un titre sur scène ! Puis le deuxième mc de la cellule débarque : la Cicatrice. Du bon rap
marseillais, et vous vous en doutez à leur nom de scène : ils ne font pas dans la dentelle... On
discerne qu’ils débutent par leur fougue et l’énergie qu’ils ont du mal à gérer, mais ça tourne à
leur avantage car cela donne une spontanéité intéressante. Les instrus sont efficaces, des beats
cadencés, dans l’esprit "gangsta rap". La Cicatrice a un flow bien trempé qui ne laisse pas sans
rappeler celui de Rohff. Un petit groupe prometteur je l’espère. Puis c’est Kland’Instinct qui
envoie devant une salle moyennement remplie. Les lauréats ont une certaine connaissance du jeu
scénique, et ils sont plutôt à l’aise. Le public est assez timide, mais les mcs arrivent bien à le faire
Dossier de Presse CASEY
20/11/2010 , Bertrand 13rugissant ; http://www.concertandco.com/critique/casey-b-james-kland-instinct-cellule281/critique-concert-1-36767.htm
148
réagir. Leur style musical est similaire au premier groupe, avec un rap encore un peu plus violent.
Les instrus bien digitales sont orientées pour illustrer leurs textes plantant leur décor. On arrive à
passer au travers de leur carapace avec de titres moins formatés comme celui qui rend hommage
aux proches disparus. Un sujet qu’ils arrivent à traiter de manière touchante et sincère. Ils se
revendiquent fièrement de leur quartier de Vitrolles (guettozar), tout en ayant la volonté d’en
sortir (plus le temps de penser). Un constat qui va plus loin que les stéréotypes habituels de rap
francais. Une seule chose est dommage, que ce soit pour eux comme pour la cellule, pas de Dj.
C’est pour ma part une réelle carence pour un groupe. Malheureusement, c’est bien plus rare à
trouver que des mcs (surement car ça demande a première vue plus de travail technique), et cela
amène une culture musicale qui enrichit un groupe.
Courte pause et voilà une espèce en voie de disparition : un Dj… Et pas seulement derrière un
Mac, avec des platines ! Très bon, d’ailleurs, et ce n’est pas pour rien qu’il fait partie de l’équipe
de Casey. Celle-ci rentre accompagnée de B James, Backer. Elle joue devant un public qui à
bizarrement changé depuis la pause, qui s’est vieillit quelque peu, et les supporters des premières
La furieuse Casey ne se laisse pas démonter, bien au contraire. Elle envoie les titres de son dernier
album : Libérez la bête. Mais aussi de tragédie d’une trajectoire. Incontournable pour tout amateur
B James nous fait un titre solo, et c’est une bonne occasion de voir qu‘il est aussi bon qu’en
Backer. Les titres sont mixés savamment par le dj, et cela apporte une énergie accrue. Le public
commence à être chaud, mais déjà Casey et ces compères se cassent, du coup les décibels
montent, et on a droit à un bon rappel, pour le régal de tous. Elle ne se faire pas prier de monter
aussi d’un cran la rage.
Dossier de Presse CASEY
Sa diction est très limpide, ce qui nous permet de prendre un petit cours d’Histoire sur la
colonisation au passage. Les chansons ne sont pas interprétées, mais plutôt vécues, si bien que par
moments, son regard peut faire peur, et à d’autres, une joie de vivre me laisse un brin dérouté.
149
Dossier de Presse CASEY
Une bonne grosse claque, attendue, mais ça ne fait pas moins mal… Elle rentre donc pour moi
dans la catégorie des artistes que j’estime le plus sincère, qui marque au fer rouge. Ces artistes que
l’on peut qualifier dans le VRAI rap conscient, à coté de Kery James, Rockin’Squat, AKH, Keny
Arkana… Que je peux compter sur les doigts d’une seule main. Pour ce qui est de l’orga, rien à
dire, comme d’habitude, des pros qui arrivent à donner des conditions de concerts agréables,
conviviales et toujours là depuis 13ans (pour le TPA) dans le but unique de servir la musique et
les musiciens en général.
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Tournée 2011
Avec le trio rock expérimental Zone Libre
04.06 - St Etienne (42) @ Paroles et
Musiques
10.06 - St Laurent de Cuves (50) @ Les
Papillons de Nuit
11.06 - Tours (37) @ Aucard de Tours
23.06 - Ivry (94) @ Le Hangar - Festival
Paris Hip-Hop
24.06 - Ris Orangis (91) @ Le Plan
25.06 - Paris (75) @ Solidays
01.07 - Saint Denis en Gastines (53) @
Festival au Foin de la Rue
09.07 - Goulien (29) @ Just One Festival
22.07 - Bournezeau (85) @ Chant de Foire
16.09 - Neuchatel, La Case à chocs
(Suisse)
14.10 - PARIS, l'Alhambra (75)
15.10 - LIMOGES, La Fourmi (87)
19.10 - HEROUVILLE ST CLAIR (Caen)
Le BBC
22.10 - GENEVE, Undertown (Suisse)
04.11 - ROUEN (76), Le 106
05.11 - BOUC-BEL-AIR (13) Festival
Tour d'Aix
11.11 - Longlaville (54) Espace JeanFerrat
17.11 - LA ROCHELLE,La Sirène (17)
18.11 - BERGERAC,Le Rocksane (24)
19.11 - TOULOUSE, Festival Origines
Contrôlées
Dossier de Presse CASEY
19.03 - Annecy (74) @ Le Brise Glace
22.03 - Bordeaux (33) @ Le Rocher de
Palmer
23.03 - Niort (79) @ Centre Culturel
24.03 - Nantes (44) @ L'Olympic
25.03 - Evreux (27) @ L'Abordage
26.03 - Blois (41) @ Chatodo
29.03 - Dijon (21) @ La Vapeur
30.03 - Paris (75) @ Nouveau Casino
07.04 - Lyon (69) @ L'Epicerie Moderne
08.04 - Montpellier (34) @ Victoire 2
09.04 - Macon (71) @ La Cave
13.04 - Orléans (45) @ L'Astrolabe
14.04 - Rennes (35) @ L'Antipode
15.04 - Angoulême (16) @ La Nef
16.04 - Clermont-Ferrand (63) @ La
Coopérative de Mai
17.04 - Hericourt (70) @ Le Catering café
/ Festival Impetus
22.04 - Albi (81) @ Festival Complot sur
le Campus
23.04 - Avignon (84) @ Les Passagers du
Zinc
24.04 - Grenoble (38) @ La Bobine
28.04 - Tourcoing (59) @ Le Grand Mix
29.04 - Le Mans (72) @ L'Oasis
30.04 - Cherbourg (50) @ Festival Terra
Trema
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Tournée 2010 en SOLO
02/07 : Hasparren (64) @EHZ Festibala
Avec Zone Libre & B.James
26/03/2010 : Amiens (80)
27/03/2010 : Canal 93 (93)
03/07 : Vuisternens-en-Ogoz (Ch) @
Festival du Gibloux
10/07 : Caen (14) @Festival Cultures
Urbaines
16/07 : Rennes (35) @Quartiers d'été
23/07 : Bournezeau (85) @Festival Chant
de Foire
30/07 : Paris (75) @Indétendances
01/10 : Yverdon (Ch) @Amalgame
02/10 : Genève (Ch) @L'Usine
08/10 : Limoges (87) @Salle John Lennon
10/10 : Ivry sur Seine (94) @Festival de
Marne
15/10 : Tours (37) @Bateau Ivre
16/10 : Achères (78) @Le Sax
20/10 : Lyon (69) @Transbordeur
21/10 : Grenoble (38) @Festival
Rocktambules
23/10 : Agen (47) @Le Florida
29/10 : Cherbourg (50) @L'Epicentre
30/10 : St Brieuc (22) @Festival Cité Rap
04/11 : Poitiers (86) @Confort Moderne
06/11 : Bondy (93) @Welcome to Da Hip
Hop Dome
12/11 : Angers (49) @ Le Chabada
13/11 : Trappes (78) @La Merise
16/11 : Riorges (42) @Mardi(s) du Grand
Marais
17/11 : Orléans (45) @Défi'stival
18/11 : Montreuil (93) @La Pêche
19/11 : Nantes (44) @Olympic
20/11 : Aix en Provence (13) @Tour du
Pays d'Aix
25/11 : Toulouse (31) @Festival Origines
Contrôlées
10/12 : Bobigny (93) @Canal 93
11/12 : St Brévin (44) @Festival Couvre
Toi
17/12 : Foix (09) @L'Estive
Dossier de Presse CASEY
13/02 : Bourgoin Jallieu (38) @Les
Abattoirs
20/02 : Savigny le Temple (77)
@L'Empreinte
12/03 : Evreux (27) @L'abordage
16/03 : Villeparisis (77) @Maison pour
Tous
19/03 : Maurepas (78) @Café de la Plage
20/03 : Chelles (77) @Les Cuizines
25/03 : Besançon (25) @Festival des
Echanges Urbains
02/04 : Laval (53) @Le 6x4
03/04 : Chemillé (49) @Les Z'éclectiques
09/04 : Lyon (69) @Reperkusound
10/04 : Annecy (74) @Brise Glace
13/04 : Bourges (18) @Printemps de
Bourges
16/04 : Reims (51) @Cartonnerie
23/04 : Rennes (35) @Antipode
01/05 : Creil (60) @La Grange à Musique
07/05 : Le Havre (76) @Cabaret Electric
12/05 : Strasbourg (69) @La Laiterie
13/05 : Bruxelles (Be) @Nuits Botaniques
16/05 : Saint Etienne (42) @Paroles et
Musiques
19/05 : Bordeaux (33) @CAT
21/05 : Montpellier (34) @Antirouille
22/05 : Marseille (13) @L'Affranchi
24/05 : Paris (75) @Nouveau Casino
28/05 : Calais (62) @Centre Culturel
Gérard Philippe
29/05 : Tourcoing (59) @Grand Mix
04/06 : Bobigny (93) @Nuits Zébrées
11/06 : Tours (37) @ Aucard de Tours
12/06 : Clermont Ferrand (63) @La Coopé
de Mai
28/06 : Paris (75) @Zénith
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Tournée 2009
Avec le trio rock expérimental Zone Libre
04/07 : Cergy-Pontoise (95) @Furia
05/07 : Eurockéennes (90) @Belfort
12/07 : Montmarin/Mer (50) @Chauffer dans
la Noirceur
17/07 : Dour (Belgique) @Festival de Dour
18/07 : Angoulême (16) @Garden Nef Party
19/07 : Carhaix (29) @Festival les Vieilles
Charrues
24/07 : Nyon (Suisse) @Paléo Festival
28/08 : Charleville Mézières (08) @Cabaret
Vert Festival
29/08 : Paris (75) @Rock en Seine
12/09 : Fête de l'huma (93) @Parc de la
Courneuve
17/10 : Lens en Vercors / Grenoble (38)
@Festival Rocktambules
20/10 : Rouen (76) @Club 106 avec Beat
Assaillant
23/10 : Reims(51) @La Cartonnerie
24/10 : Caen(14) @Le BBc
29/10 : Montluçon(03) @Mjc
30/10 : Bordeaux(33) @Théatre Barbey
31/10 : Vendome(41) @Rockomotives festival
05/11 : Brest(29) @La Carène
06/11 : St Brieuc(22) @La Citrouille
07/11 : Morlaix(29) @Le Coatélan
10/11 : Gennevilliers (92) @Le Tamanoir
11/11 : Genève (Suisse) @l'Usine
12/11 : Lyon(69) Le Cco
13/11 : Paris (75) @Maroquinerie
14/11 : Palaiseau (91) Salle des Fêtes
19/11 : Tulle (19) @Les Lendemains qui
Chantent
20/11 : Avignon (94) @Les Passagers du Zinc
21/11 : Marseille (13) @L'Affranchi
Dossier de Presse CASEY
12/02 : Saint-Ouen (93) @Main d’oeuvres
14/02 : Vitry le François (51) @Orange Bleue
18/02 : Génériq’ Festival Besançon (25)@ La
Bouloie
19/02 : Génériq’Dijon (21)@ La Vapeur
20/02 : Génériq’Belfort (90) @La Poudrière
21/02 : Génériq’Freiburg@ Café Atlantik
(Allemagne)
05/03 : Bordeaux (33) BT 59 @soirée Lazy
Live
26/03 : Annecy (74) @Le Brise Glace
27/03 : Montpellier (34)@ Victoire 2
28/03 : St Etienne (42)@ Le Fil
07/04 : Paris (75) @Le point éphémère
08/04 : Limoges (87) @ La fourmi
09/04 : Périgueux (24) @ Le sans réserve
10/04 : Ancenis (44)@Shaker Festival
11/04 : Angers (49)@ Chabada
15/04 : Clermont Ferrand (63) @La
Coopérative de Mai
16/04 : Marseille (13)@ Le Poste à Gallene
17/04 : Bourgoin Jallieu (38)@ Electrochoc
festival
18/04 : Strasbourg (67)@ festival La Laiterie
21/04 : Rennes (35) @ Antipode
22/04 : Bourges (15) @Printemps de Bourges
Festival
24/04 : Ste Croix Volvestre (09)@ Art’ Cades
28/04 : Tourcoing (59)@ Le Grand Mix
30/04 : Reims (51) @La Cartonnerie, festival
02/05 : Nantes (44)@ Dark Side of the Clown /
Machine de l’île / Chapiteau
05/05 : La Roche Sur Yon (85)@ Fuzzyon
06/05 : Alonnes (72)@ Salle Jean Carmet
07/05 : Laval (53)@ Le 6×4
27/06 : Evreux (27) @Rock dans tous ses états
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