Designfreebies free InDesign newsletter - HomeCinema-FR

Transcription

Designfreebies free InDesign newsletter - HomeCinema-FR
#96
Edition du
10 Octobre 2014
Un Homme très recherché
Maps to the stars
La leçon de piano
Transformers 4: l’âge de l’extinction
Macabro
Ténèbres
P’tit Quinquin
Breaking Bad
Sexualité, marxisme et psychanalyse
L’Étranger
Les Marquises
Surf’s Up
The Last Days on Mars
Planète rouge
Europa Report
Edition du
10 Octobre 2014
Numéro 96
REDAC' CHEF
Fabi
REDACTEURS
Djee
JMV
Le Loup Céleste
Pravda
Saint-John Poivrot d’Arvor
Sergent Pepper
SnipizZ
Ze Big Nowhere
CONCEPTION
ET MISE EN PAGE
Fabi - Laric
SOUTIEN ET
PUBLICATION
Syntaxeror
Pixelounge
CORRECTIONS
Fabi
Edité par l’association
HomeCinema FRancophone (HCFR)
association loi 1901 (JO 13/04/2002)
siège social : 21, rue de Fécamp
75012 PARIS
SIREN : 444 601 892 00029
www.homecinema-fr.com
SOMMAIRE
A l’affiche
SnipizZ - Anton Corbijn - Un Homme très recherché
4
Lou ! Journal infime, Mommy, Le Garçon et le Monde
Papa Was Not a Rolling Stone, Le Paradis, Annabelle
National Gallery, Gone Girl, Heritage fight
The Tribe, Horns, Dracula Untold
6
7
8
9
7ème ART
Pravda - David Cronenberg - Maps to the Stars
Djee - Jane Campion - La leçon de piano
Sergent Pepper - Michael Bay - Transformers 4: l’âge de l’extinction
Pravda - Lamberto Bava - Macabro
Djee - Dario Argento - Ténèbres
10
12
14
16
18
SERIES
Sergent Pepper - Bruno Dumont - P’tit Quinquin (2014)
Saint-John Poivrot d’Arvor - Vince Gilligan - Breaking Bad (2008)
20
22
A LIRE
JMV - Wilhelm Reich - Sexualité, marxisme et psychanalyse (2012)
Ze Big Nowhere - Albert Camus - L’Étranger (1942)
24
26
MUSIQUE
Ze Big Nowhere - Jacques Brel - Les Marquises (1977)
Saint-John Poivrot d’Arvor - The Beach Boys - Surf’s Up (1971)
28
30
BLU-RAY
Le Loup céleste - Ruairi Robinson - The Last Days on Mars
Le Loup céleste - Antony Hoffman - Planète rouge
Le Loup céleste - Sebastián Cordero - Europa Report
32
34
36
La présentation (dénominations ou appellations, maquette, mise en page, logos), est la propriété de l’association HCFR. Aucune exploitation commerciale, reproduction, utilisation, modification, traduction, partielle ou intégrale des éléments de cette revue ne pourra en être faite sans l’accord préalable
et écrit de l’association HCFR.
Tous les produits, logos et images cités dans ces pages sont la propriété de leur marque respective.Les textes sont publiés sous la responsabilité de leur(s)
auteur(s). Les analyses et les jugements qui peuvent être exprimés dans les articles, compte-rendus et d’autres textes d’auteurs identifiés comme tels,
publiés dans cette revue sont ceux de l’auteur et ne sauraient être considérés comme ceux de l’association HCFR.
A l’affiche
SnipizZ
Un Homme très recherché
Anton Corbijn
P
lus de dix ans après les attentats du 11 Septembre 2001, la ville de Hambourg a du mal à se remettre d’avoir abrité
une importante cellule terroriste à l’origine des attaques contre le World Trade Center. Lorsqu’un immigré d’origine
russo-tchétchène, ayant subi de terribles sévices, débarque dans la communauté musulmane de Hambourg pour
récupérer la fortune mal acquise de son père, les services secrets allemands et américains sont en alerte. Une course
contre la montre s’engage alors pour identifier cet homme très recherché : s’agit-il d’une victime ou d’un extrémiste
aux intentions destructrices ?
Sortie le 17 septembre 2014
Réalisé par Anton Corbijn
Avec : Philip Seymour Hoffman, Rachel McAdams, Grigoriy Dobrygin, Willem Dafoe, Robin Wright et
Daniel Brühl
Film Américain, Britannique et Allemand
Titre original : A Most Wanted Man
Genre : Espionnage, Thriller
4
www.homecinema-fr.com - Octobre 2014
En février dernier, Philip Seymour Hoffman nous
quittait tragiquement, laissant derrière lui un
vide certain alors que sa carrière connaissait un
décollage fulgurant. Quatre films où il était à
l’affiche étaient encore en post-production lors
de son décès : Hunger Games - La Révolte : Partie
1 & 2 (sortant respectivement en novembre 2014
et novembre 2015), God’s Pocket (avec Richard
Jenkins, sortie prévue en 2015) et enfin Un Homme
très recherché sorti il y a deux semaines.
essaie de tirer son épingle du jeu. Alcoolique,
dépressif, il ne compte pas ses heures pour mettre
en place un plan machiavélique afin d’attraper un
gros poisson. Un rôle qu’il exécute parfaitement,
quasiment «depardieuesque», avec un physique
imposant, des respirations lourdes, tout comme sa
consommation d’alcool et de cigarettes.
Le film dispose d’un casting particulièrement
impressionnant, même au niveau des secondes
rôles, avec Rachel McAdams, Willem Dafoe, Robin
Wright ou encore Daniel Brühl. Mais le réalisateur
n’est pas tombé dans le piège du film choral
puisqu’il se concentre quasi exclusivement sur
le protagoniste principal interprété par Philip
Seymour Hoffman.
Réalisé par Anton Corbijn, metteur en scène de
Control et The American, Un Homme très recherché
nous plonge dans le monde de l’intelligence
service en Allemagne, où différents services de
renseignement se disputent l’arrestation d’un
terroriste soupçonné. Entre manipulations et
jeux politiques, Philip Seymour Hoffman, à la
tête d’une cellule de renseignement allemande,
Numèro 96 - HCFR l’Hebdo
Doté d’une photographie léchée et d’un BO
particulièrement adéquate, le film nous plonge
dans cet univers glauque et froid. Ne vous attendez
pas à de l’action, il n’y en a quasiment pas. On est
ici dans l’intime et le secret, et c’est cela qui fait
la force du film. Philip Seymour Hoffman nous
démontre tous ses talents, ce film signant l’une
de ses plus belles performances, l’une de ses plus
tristes aussi...
5
Lou ! Journal infime
Date de sortie: Mercredi 08 Octobre 2014 (1h 44mn )
Réalisé par Julien Neel
Avec Ludivine Sagnier, Kyan Khojandi, Lola Lasseron, Nathalie Baye, Julie Ferrier
Comédie française
Lou est une jeune fille créative et rêveuse d’une douzaine d’années. Elle vit
seule avec sa mère, Emma, qui a mis de côté sa vie de femme ces dernières
années pour se consacrer à l’épanouissement de sa fille. Leur cocon confortable cache malgré tout quelques failles : Emma stagne et glisse doucement vers la mélancolie alors que Lou est obnubilée par Tristan son petit
voisin, délaissant sa bande de copains... Leur bulle éclate alors qu’Emma
entame une renaissance amoureuse et qu’un premier baiser fait rentrer
Lou dans les années enivrantes de l’adolescence.
Comédie
Mommy
Date de sortie: Mercredi 08 Octobre 2014 (2h 18mn )
Réalisé par Xavier Dolan
Avec Antoine-Olivier Pilon, Anne Dorval, Suzanne Clément, Patrick
Huard, Isabelle Nelisse
Drame canadien
Une veuve mono-parentale hérite de la garde de son fils, un adolescent TDAH impulsif et violent. Au coeur de leurs emportements et
difficultés, ils tentent de joindre les deux bouts, notamment grâce
à l’aide inattendue de l’énigmatique voisine d’en face, Kyla. Tous les
trois, ils retrouvent une forme d’équilibre et, bientôt, d’espoir.
Le Garçon et le Monde
Date de sortie: Mercredi 08 Octobre 2014 (1h 19mn )
Réalisé par Alê Abreu
Film brésilien
Genre Animation
À la recherche de son père, un garçon quitte son village et découvre
un monde fantastique dominé par des animaux-machines et des
êtres étranges. Un voyage lyrique et onirique illustrant avec brio les
problèmes du monde moderne.
6
www.homecinema-fr.com - Septembre 2014
Papa Was Not a Rolling Stone
Date de sortie: Mercredi 08 Octobre 2014 (1h 39mn )
Réalisé par Sylvie Ohayon
Avec Doria Achour, Aure Atika, Marc Lavoine, Soumaye Bocoum, Rabah Naït Oufella
Film français
Genre Comédie dramatique
Dans les années 80, Stéphanie grandit à La Courneuve auprès d’une mère absente et d’un beau-père brutal. Très vite, elle décide de se sortir de son quotidien
morose. Grâce à l’amour de sa grand-mère, à ses lectures, sa passion pour la danse
et pour Jean-Jacques Goldman, elle se débat dans cette cité colorée où l’amitié est
primordiale. Un jour, elle le sait, Stéphanie quittera la cité pour mener la vie dont
elle a toujours rêvé. Le film raconte l’histoire de cet envol. Un film inspiré du livre
autobiographique de la réalisatrice
Le Paradis
Date de sortie: Mercredi 01 Octobre 2014 (1h 24mn )
Réalisé par Alejandro Fernández Almendras
Avec Daniel Candia, Alejandra Yáñez, Daniel Antivilo, Ariel Mateluna,
Paula Leoncini
Thriller chilien
Jorge est un homme honnête qui travaille dur pour faire vivre sa
famille. Une nuit, il se fait insulter par une bande de jeunes gens, menée par un ancien délinquant du quartier. Son fils se fait à son tour
agresser. La crainte et l’angoisse envahissent peu à peu la famille
dont le quotidien devient infernal.
Annabelle
Date de sortie: Mercredi 08 Octobre 2014
Réalisé par John R. Leonetti
Avec Annabelle Wallis, Ward Horton, Alfre Woodard, Eric Ladin, Kerry O’Malley
Epouvante-horreur américain
John Form est certain d’avoir déniché le cadeau de ses rêves pour sa
femme Mia, qui attend un enfant. Il s’agit d’une poupée ancienne, très rare,
habillée dans une robe de mariée d’un blanc immaculé. Mais Mia, d’abord
ravie par son cadeau, va vite déchanter. Une nuit, les membres d’une secte
satanique s’introduisent dans leur maison et agressent sauvagement le
couple, paniqué. Et ils ne se contentent pas de faire couler le sang et de
semer la terreur – ils donnent vie à une créature monstrueuse, pire encore
que leurs sinistres méfaits, permettant aux âmes damnées de revenir sur
Terre : Annabelle…
Numèro 96 - HCFR l’Hebdo
7
National Gallery
Date de sortie: Mercredi 08 Octobre 2014 (2h 53mn )
Réalisé par Frederick Wiseman
Film américain
Genre Documentaire
National Gallery s’immerge dans le musée londonien et propose un
voyage au cœur de cette institution peuplée de chefs d’œuvre de la
peinture occidentale du Moyen-âge au XIXe siècle. C’est le portrait
d’un lieu, de son fonctionnement, de son rapport au monde, de ses
agents, son public, et ses tableaux. Dans un perpétuel et vertigineux
jeu de miroirs, le cinéma regarde la peinture, et la peinture regarde le
cinéma.
Gone Girl
Date de sortie: Mercredi 08 Octobre 2014 (2h 29mn )
Réalisé par David Fincher
Avec Ben Affleck, Rosamund Pike, Neil Patrick Harris, Tyler Perry, Carrie
Coon
Thriller américain
A l’occasion de son cinquième anniversaire de mariage, Nick Dunne
signale la disparition de sa femme, Amy. Sous la pression de la police
et l’affolement des médias, l’image du couple modèle commence à
s’effriter. Très vite, les mensonges de Nick et son étrange comportement amènent tout le monde à se poser la même question : a-t-il tué
sa femme ?
Heritage fight
Date de sortie: Mercredi 08 Octobre 2014 (1h 30mn )
Réalisé par Eugénie Dumont
Avec Joseph Roe, Teresa Roe, Louise Middleton, Shane Hugues, Richard
Hunter (II)
Film français
Genre Documentaire
Au cœur de la dernière contrée sauvage d’Australie, une communauté
aborigène, les Goolarabooloo, doit faire face au projet d’implantation de la
plus grande usine à gaz au monde soutenu par le gouvernement. Aborigènes et citoyens solidaires décident alors de s’unir pour défendre ce qui
n’a pas de prix : une terre, une vision du monde, et plus que tout, un héritage culturel. Commence alors un combat à l’issue inattendue…
8
www.homecinema-fr.com - Octobre 2014
The Tribe
Date de sortie: Mercredi 01 Octobre 2014 (2h 12mn )
Réalisé par Myroslav Slaboshpytskiy
Avec Grigoriy Fesenko, Yana Novikova, Rosa Babiy, Alexander Dsiadevich,
Yaroslav Biletskiy
Film ukrainien
Genre Drame
Sergey, sourd et muet, entre dans un internat spécialisé et doit subir les
rites de la bande qui fait régner son ordre, trafics et prostitution, dans
l’école. Il parvient à en gravir les échelons mais tombe amoureux de la
jeune Anna, membre de cette tribu, qui vend son corps pour survivre et
quitter l’Ukraine. Sergey devra briser les lois de cette hiérarchie sans pitié.
Horns
Date de sortie: Mercredi 01 Octobre 2014 (1h 59mn )
Réalisé par Alexandre Aja
Avec Daniel Radcliffe, Max Minghella, Joe Anderson, Juno Temple, Kelli
Garner
Film américain
Genre Thriller
Soupçonné d’avoir assassiné sa fiancée, rejeté par tous ceux qu’il connaît,
Ignatius a sombré dans le désespoir. Un matin, il se réveille avec une paire
de cornes sur la tête. Celles-ci lui donnent un étrange pouvoir, celui de faire
avouer leurs plus noirs secrets aux gens qu’il croise. Ignatius se lance alors à
la recherche du véritable meurtrier…
Dracula Untold
Date de sortie: Mercredi 01 Octobre 2014 (1h 32mn )
Réalisé par Gary Shore
Avec Luke Evans, Sarah Gadon, Dominic Cooper, Samantha Barks, Art
Parkinson
Film américain
Genre Action
L’histoire de Vlad Basarab - surnommé l’Empaleur -, l’homme qui a
inspiré la légende de Dracula...
Numèro 96 - HCFR l’Hebdo
9
7eme Art
Pravda
Maps to the Stars
David Cronenberg
A
Hollywood, la ville des rêves, se télescopent les étoiles : Benjie, 13 ans et déjà star; son père, Sanford Weiss, auteur
à succès et coach des célébrités; sa cliente, la belle Havana Segrand, qu’il aide à se réaliser en tant que femme et
actrice.
La capitale du Cinéma promet aussi le bonheur sur pellicule et papier glacé à ceux qui tentent de rejoindre les étoiles:
Agatha, une jeune fille devenue, à peine débarquée, l’assistante d’Havana et le séduisant chauffeur de limousine
avec lequel elle se lie, Jerome Fontana, qui aspire à la célébrité.
Mais alors, pourquoi dit-on qu’Hollywood est la ville des vices et des névroses, des incestes et des jalousies ? La ville
des rêves fait revivre les fantômes et promet surtout le déchainement des pulsions et l’odeur du
sang.
Date de sortie: 21 mai 2014 (1h51min)
Réalisé par David Cronenberg
Avec Julianne Moore, Mia Wasikowska , Olivia Williams
Genre : Drame
Nationalité : Canadien , américain , français , allemand
10
www.homecinema-fr.com - Octobre 2014
«Non, pas de jeu de mot à la «étoile» et
«Cronenberger», z’êtes fous.»
-- Pour les plus pressés, prière de se téléporter
directement au dernier paragraphe --
et des billets verts ? On le sait déjà.
Mais Cronenberg le fait bien, avec une
outrance que certains qualifient de
«trop cliché» il livre une satyre de ce
star-system duquel il est resté toujours
un peu en retrait, donc forcément le
trait est très grossi.
Et c’est drôle. J’avoue avoir ri pendant
Maps to the Stars. Pas aux éclats, et en
me disant presque que c’est horrible de
rire face à telle ou telle situation, mais
j’ai vraiment eu l’impression que c’était
l’effet escompté.
C’est soit ça, soit j’ai un humour à côté
de la plaque, les deux hypothèses sont,
je l’admets, aussi plausibles l’une que
l’autre.
Dire que j’étais impatiente de voir ce
film relève de l’euphémisme. Dire que
je fus désappointée lorsque je constatai
lors de sa sortie en salle qu’il ne ferait
l’objet que de deux séances dans le
cinéma proche de chez moi aussi. Et
quid de mon irritabilité lorsque je me
rendis compte que les dites-séances
tombaient en plein dans mes horaires
de boulot... C’est que, dresser une
horde d’hippopotames bien dodus
dans le but de conquérir le monde, ça
prend du temps.
L’exagération ne m’a donc pas posé
Bref.
problème. Ce qui m’a déplu, ce sont
les incursions du fantastique, ces
«apparitions» qui, je trouve, n’apportent
rien ou alors sont mal exploitées. J’ai
plus eu l’impression que ce cher David
voulait juste en rajouter une couche et
donner un côté plus sombre à son film.
Bof.
J’ai pu voir Maps to the Stars, en bonne
qualité et en vostfr, conditions somme
toute optimales pour donner mon avis
et... C’est là que le bât blesse. Deux jours
après le visionnage, j’ai toujours autant
de mal à l’exprimer. Aussi bizarre que
d’avouer que je me lançais dans ce film
avec un a priori presque négatif alors
que je suis une grande fan du travail de
Le point fort de l’oeuvre reste ses
Cronenberg.
interprètes, grâce à leur talent bien
J’ai aimé ce film et pourtant, en en lisant sûr, et aussi au formidable don du
des critiques négatives, je suis souvent réalisateur pour diriger ses acteurs.
d’accord avec les divers points noirs Julianne Moore est vraiment...
relevés, comme le fait que oui, ou plutôt dérangeante, elle m’a mis mal à l’aise
non, cela n’a rien d’inédit de balancer avec son visage tour à tour figé puis
sur l’univers malsain d’Hollywood, défiguré par l’envie / la colère / la peur,
sur ses dépravations. Les actrices sont faites votre choix, et avouons qu’elle
névrosées quand d’autres sont prêts à torture pas mal son image dans ce
sacrifier fils et fille sur l’autel de la gloire film. Mia Wasikowska est troublante et
charmante alors qu’on va dire qu’ils «ne
l’ont pas arrangée» et devient vraiment
une actrice avec qui il faut compter.
Robert Pattinson confirme mon
impression que l’on a raison d’oublier
Twilight et de voir en lui un bon acteur
et le jeune Evan Bird joue parfaitement
son rôle, on a envie de lui coller des
baffes toutes les deux minutes trente.
Seul bémol pour moi, John Cusack.
Numèro 96 - HCFR l’Hebdo
Je n’ai jamais aimé cet acteur, je ne le
trouve pas bon et si même Cronenberg
ne me réconcilie pas avec lui, je lâche
l’affaire.
Avec une mise en scène assez classique
mais réussie, toujours glaciale,
Cronenberg nous livre comme à son
habitude la petite explosion du dernier
quart d’heure mais qui, ici, laisse
finalement place à un terme assez
poétique et plutôt réussi.
DERNIER PARAGRAPHE
Je voulais écrire trois phrases sur ce film
et comme à mon habitude j’ai pondu
un annuaire donc on va dire pour
résumer : plutôt qu’aimer beaucoup,
j’ai été hypnotisée par Maps to the
Stars et je n’ai pas vu le temps passer.
Je vois ses défauts, mais après l’avoir
vu, je pensais au film, et le lendemain
matin aussi. Et deux jours après encore,
car me voilà en train de blablater à son
propos.
On peut trouver le film un peu «vide»
par moment, mais cela n’est-il pas le
reflet parfait d’Hollywood ? Toutes ces
«stars» cessent un jour de briller car
l’anonymat, par la grande faucheuse
personnifié, lui, n’oublie personne.
J’peux pas faire moins fouillis, vous
m’en voyez fort marrie.
11
7eme Art
Djee
La leçon de piano (1993)
Jane Campion
A
u siècle dernier en Nouvelle-Zélande, Ada, mère d’une fillette de neuf ans, s’apprête à suivre son nouveau mari au fin fond du bush. Il accepte de transporter tous ses meubles à l’exception d’un piano qui
échoue chez un voisin illettré. Ne pouvant supporter cette perte, Ada accepte le marché que lui propose ce
dernier. Regagner son piano touche par touche en se soumettant à ses fantaisies. Palme d’or et prix d’interprétation féminine à Cannes en 1993.
Date de sortie 19 mai 1993 (2h1min)
Réalisé par Jane Campion
Avec Holly Hunter, Harvey Keitel, Sam Neill
Genre Drame , Romance
Nationalité Néo-Zélandais , australien , français
12
www.homecinema-fr.com - Octobre 2014
«Je te vois venir, tu pars»
J’ai voulu croire qu’il suffisait de te
sourire. J’ai refait l’histoire tant de
fois. Avec des si, je coupe du bois.
Juste un malentendu.
Il était lourd, encombrant. Et c’était
toi que j’attendais. Il pouvait pourrir
un moment sur la plage, qu’on s’installe, que tu voies un peu un bout Je t’imaginais plus grande, moins
du monde que je construisais pour chétive et surtout moins forte.
toi. Mes cibles inaccessibles encore. Tu m’as plié, tu as abattu tous les
arbres, couché mes rêves. Rangés,
pliés.
Un pauvre fou. J’entends ta voix,
Ada...
Sorcière ! J’aurais eu le droit de te
brûler, de te regarder flamber. Recueillir tes cendres et les accrocher
à mon cou, dans un petit sac.
Mes yeux qui pleurent et je sens que
tu ne comprends pas ce que je dis...
Je ne savais pas que tu chantais
grâce à lui. Que c’était ta voix. Ton
sourire et tes larmes, ton souffle, tes
soupirs qui, pire, maintenant gonflent en ton sein.
Je ne savais pas que tu étais prête
à tout.
Dis, faudrait que je me crève les
yeux pour faire celui qui n’a rien vu
? Et peut être que je dépasserai assez à cet instant précis pour que tu
aies un regard pour moi, un geste
tendre, enfin. Tout ce que tu lui
donnes, à lui, touche après touche...
La leçon est pour moi, l’addition
aussi.
J’ai d’abord cru dominer la tempête alors que je n’avais même pas
les yeux pour la reconnaître. Je ne
sais pas s’il fallait du courage pour
te choisir, toi, Ada. Je ne sais même
plus si c’est moi qui t’ai choisie. Je
ne sais pas si je savais ce qu’était le
courage avant de te connaître, toi.
J’aurai au moins appris ça, et la folie. Moi, j’ai rêvé si fort que je n’ai rien
Le plus dur c’est d’être un pantin, vu s’envoler. J’ai cru au temps qui
de s’en rendre compte longtemps passe, à son ouvrage inexorable. J’ai
après les autres, de voir ces fils en- cru en Dieu, en son aide, en sa misétrelacés à tes doigts qui jouent. Tu ricorde. Alors que le temps n’est rien
as joué avec moi, Ada, tu m’as fait quand Cupidon joue aux fléchettes.
entrer dans ta danse et c’est toujours les mêmes qu’on accuse d’être Ma main n’a pas tremblé dans la fureur et Dieu n’est d’aucun secours
les voleurs.
quand c’est la haine qui sourd dans
tes veines, cogne à tes tempes.
Toujours les mêmes.
Si je ne t’ai pas coupé la tête, c’est
qu’ il y avait une parcelle en moi
pour t’aimer encore. Et c’est de la folie. Qui, pour aimer une marionnettiste ? Une sorcière télépathe.
Numèro 96 - HCFR l’Hebdo
Et peut être que ta voix finirait par
se taire. Et j’ignore comment faire
pour vivre sans toi. J’ai juste la boue
et les larmes.
Je t’ai abandonnée à un autre
homme, j’ai juste gardé un bout de
toi. Et c’est l’automne, tout le temps.
Toi et ce piano... juste un malentendu. Je n’avais pas compris.
Dieu, tout ça, toute cette douleur,
tous ces rêves emportés dans le
tourbillon, tout ça pour un piano.
Oublié sur une plage.
Ta voix finira par se taire.
13
7eme Art
Sergent Pepper
Transformers 4: l’âge de l’extinction (2014)
Michael Bay
Q
uatre ans après les événements mouvementés de «Transformers : La Face cachée de la Lune», un groupe
de puissants scientifiques cherche à repousser, via des Transformers, les limites de la technologie.
Au même moment, un père de famille texan, Cade Yeager, découvre un vieux camion qui n’est autre qu’Optimus Prime. Cette découverte va lui attirer les foudres d’un certain Savoy, dont le but est d’éliminer les
Transformers. Pendant ce temps, le combat entre les Autobots et les Décepticons refait surface…
Date de sortie 16 juillet 2014 (2h46min)
Réalisé par Michael Bay
Avec Mark Wahlberg, Stanley Tucci, Kelsey Grammer
Genre Action , Science fiction
Nationalité Américain , chinois
14
www.homecinema-fr.com - Octobre 2014
Les ARCANES du BLOCKBUSTER,
chapitre 10
La corbeille de fruits, en métal chromé rutilant, contient aujourd’hui 25
pommes, 25 poires, 18 bananes, 9
sans avoir volé leur technologie à
melons, 5 pastèques, le tout en pydes fins militaro-capitalistes.
ramide. Au sommet, de la chantilly.
- Avec les Chinois, donc.
- Voilà.
- Donc nouvelle race customisée,
créatures de Frankenstein qui se retournent contre nous, boum boum
chez les esclaves modernes.
- Bien.
- Bien.
- Et SI on mettait des DINOSAURES ?
- Euh, oui, d’accord.
- Et une TROISIEME RACE genre
- Beats, Bud Light, Pokemon, les
au service des CREATEURS qui déproduits chinois, Monument Valley,
livrent le SEMENCE, qui donne tous
check.
les pouvoirs pour créer, et qui est
- On est bon, chef.
une BOMBE ATOMIQUE avec un re- Ok. Ligne de conduite pour cet
tardateur qui risque de TOUT PETER
épisode : on change tout. Les ac?
teurs, l’ambiance, plus dark, moins
- Je suis un peu perdu, là. C’est qui
de bouffonnerie à la Big Mamma.
- D’accord. Les gentils sont maltraités par les hommes, mood Patriot
Act tu vois, on veut plus d’aliens, on
les traque et tout.
- SALUT !!!
- Ah, M. Bay, on ne vous attendait
pas en préprod. Vous êtes le bienvenu.
-…
- Je VEUX, mon salaud.
les gentils ?
- Pourquoi il crie, chef ?
- Les Autobots, crétin. Après le reste,
- Il fait toujours ça, ta gueule. Bon,
on s’en branle. Laisse le filmer, les
je reprends. Scénar complexe : les
gens regarderont de tout façon ça
hommes chassent les robots non
comme une bande annonce.
- Ou une pub.
- Ouais. De 3 putain d’HEURES.
- Ah oui, quand même. On va raccourcir un peu, M. Bay. Allez, 2h45,
sinon ça réduit le nombre de diffusions par jour dans les salles.
- J’ai des IDEES, mes *****, vous pouvez PAS IMAGINER. Tous mes héros
en CONTRE PLONGEE, des HELICOS
PARTOUT, des colonnes de HUMMER, des GERBES D’ETINCELLES
dans deux plans sur trois.
- Et sinon, la pouf, on fait comment ?
- Soft, y’a Ronald McGodald* qu’est
Numèro 96 - HCFR l’Hebdo
aussi à la prod. Il m’a laissé un postit : « une jeune adolescente certes
désirable, mais qui saura faire les
bons choix en terme de famille et
de fidélité. »
- On revient à la dimension humaine,
c’est important. Il faut voir les muscles du héros et de son gendre qui
bastonnent sévère, ils aident Optimus, les hommes sont bons. Ils ont
des devises, tout ça.
- Ouais et le méchant sa devise c’est
I DON’T CARE.
- Et un GI se prendra une gifle d’un
PNEU DE BAGNOLE.
- Et ils AIMANTENT tout le métal de
Hong-KONG et le font retomber,
PUTAIN les barres de bus et de paquebots, de haches, de…
- Faisons-ça, oui.
- Et les dino CRACHENT DU FEU chevauchés par Optimus, et…
- Ah oui, j’oubliais, les dinosaures.
Ecoutez, M. Bay, allez-y, vous…
- DINO + AUTOBOTS + ALIENS +
SPACESHIP + 50 PUTAIN de NOUVEAUX modèles crées par les
hommes qui défoncent le pays du
nuoc-mâm, des PARPAINGS qui
volent comme des M&M’s…
- Tenez, prenez cette porte là-bas,
elle mène directement au plateau…
- Je vais vous faire PETER LE CAISSON DE BASSE, vous allez VIBRER
des INTESTINS, je vous…
- On voit ça dans 6 mois pour les
screentests, hein ? Raccompagnez
donc M. Bay, Jack.
-…
- Putain, il est parti.
- On l’entend encore, chef, écoutez :
- PUTAIN ON VA CARTONNER !!!
15
7eme Art
Pravda
Macabro (1981)
Lamberto Bava
D
ans la même journée, une jeune femme perd son mari dans un tragique accident de voiture et voit sa
propre fille donner la mort à son frère en le noyant. Elle passe un an dans un hôpital psychiatrique puis
est confronté, à sa sortie, au frère de son défunt mari.
Date de sortie : 1981 (1h29min)
Réalisé par Lamberto Bava
Avec Bernice Stegers, Stanko Molnar, Veronica Zinny
Genre Epouvante-horreur
Nationalité Italien
16
www.homecinema-fr.com - Octobre 2014
«Macabre haut la main»
Plutôt habituée de la part de Lamberto Bava à des séries B certes souvent divertissantes mais d’une qualité
tout de même fort moyenne, j’avais envie depuis longtemps de m’attarder sur sa première réalisation : Macabro. Et quelle belle surprise didon !
Après je ne monte pas ma note plus haut parce que
Bernice Stegers, l’actrice principale du film ne m’a pas
totalement convaincue, toute en rires solitaires de désaxée et en regards fixes de désaxée pour bien montrer
que, eh ! Elle est désaxée. Des fois qu’on en douterait
encore malgré ses agissements.
Sorti en 1980, le film s’inspire du giallo non pas pour
son scénario mais plutôt pour son atmosphère, ses décors et sa musique.
C’est bien fait et l’histoire est en parfaite symbiose avec
son titre bien que l’on pourrait allègrement lui en substituer un autre encore plus adéquat : «Malsano». Je ne
vous en révélerai rien ici, vous en avez déjà appris suffisamment grâce à son synopsis - où alors il est temps
d’y jeter un œil - juste je préciserais que bien que certains rebondissements demeurent prévisibles une fois
plongé dans le film, le scénario reste plutôt original.
Et aussi pour une grosse incohérence du scénario qui
Et un peu dégueulasse, ça oui.
n’étant pas explicitée me fait tout du long me dire
«Mais comment, COMMENT, après un an en asile peutUn bon film c’est aussi de bons acteurs et ici les inter- elle avoir ... ?!?» (je ne peux en dire plus sinon je vous baprètes sont convaincants. D’abord Lucie, la fille mi-psy- lance tout, vous gâche le film et z’allez m’en vouloir ad vitam
chopathe mi-possessive mais 100% tête-à-claque qui eternam ou au moins pendant une minute trente)
est parfaitement incarnée par la jeune Veronica Zinny ;
ensuite Robert, le colocataire de la mère adultère Jane
qui semble d’ailleurs très émoustillé par cette dernière
et que l’on a pendant un bon moment un peu de mal
à cerner. Stanko Molnar joue très bien cet homme
aveugle, ce qui rend certaines scènes encore plus ambiguës, et est de plus très agréable à regarder ce qui ne
gâche rien... Bah quoi ? J’n’ai jamais prêché une objectivité à toute épreuve puis j’y vois moi, alors j’en profite
! (pardon Robert).
Pour conclure, je dirais bien à ceux qui s’intéressent à
ce genre de cinéma de ne pas se laisser influencer par
de mauvais a priori qu’ils pourraient avoir à l’encontre
de Lamberto Bava et de tenter l’expérience macabre
qu’il nous propose ici.
Et la toute fin est géniale; Kitch; Mais géniale.
Numèro 96 - HCFR l’Hebdo
17
7eme Art
Djee
Ténèbres (1983)
Dario Argento
U
n célèbre écrivain, Peter Neal, auteur de romans policiers est invité à Rome à l’occasion de la sortie de
son best-seller, «Ténèbres». C’est alors qu’une série de meurtres est commise dans l’entourage de l’écrivain. Il décide, avec sa secrétaire Anna de mener sa propre enquête.
Date de sortie: 27 avril 1983 (1h50min)
Réalisé par: Dario Argento
Avec: John Saxon, Anthony Franciosa, Daria Nicolodi
Genre : Epouvante-horreur
Nationalité : Italien
18
www.homecinema-fr.com - Octobre 2014
Ex-voto : les racines du mal.
et ses histoires de sorcières, Dario
retrouve sa fougue d’adolescent en
J’avais six ans, sept tout au plus. Je embrassant à nouveau son amour de
creusais des bouchons de liège pour jeunesse : le polar sadique et jaune.
en faire des cellules, et j’y engeôlais
les mouches à viande qui tournaient
alentour. Je les gardais dans ma
poche, les réveillais en leur arrachant
les ailes quand elles me semblaient
trop molles.
Mes mouches de velours gris.
J’avais neuf ans grand maximum
quand j’écrasais sous une fourchette
la perruche de mon frère. Elle s’appelait Coco et je voulais voir si elle
croustillait.
Pas rancunier, le jaune, cocu, l’acMon oiseau au plumage de cristal.
cueille à bras ouverts.
Réalisateur maniéré pour qui l’histoire importe souvent moins que
l’audace, l’ambiance et la virtuosité
formelle, Argento s’amuse avec les
codes du Giallo. Caméra subjective,
effroi dans les yeux des victimes qui
nous regardent, apeurées, il sublime
les scènes de crime, véritables tableaux de maître..
Alors que j’étais juste dans mon canapé. Avec une main dans le calbute
J’avais douze ans quand j’assassinais c’est possible, mais bon, pas de quoi
les chats du voisinage. Je les mettais faire une attaque.
dans un mixeur, trente secondes,
puis, suivant si c’était le matin, j’ajoutais du lait ou du coca. Parfois deux
gouttes de Tabasco.
Les greffiers de mon coin avaient deux
queues, sinon c’était des chattes. Pas
de chats à neuf queues.
risme et compose une comptine macabre où le mal danse sur du Goblin.
Son tueur porte un fardeau, exulte
en une pulsion de mort, sexuelle, qui
éjacule en tailladant les femmes. La
réponse à sa torture mentale est la
rage absolue, fatale, elle éclabousse
de rouge les faubourgs.
Une brune sévèrement chaloupée en
cleptomane de la culture, un clodo libidineux qu’a bien envie de lui mettre
une cartouche, un flic un brin macho
qui tise pendant le service (comme
tous les flics), une femme aux seins
lourds, enroulée dans un drap, laissant libre cette poitrine dressée en
rempart à la nuit, un écrivain-enquêteur au balai dans le fondement qui
dépasse un peu et puis, des chaussures rouges.
Film-testament, son dernier puisque,
après ce petit chef-d’œuvre, Argento décédera brutalement, laissant
un clone malhabile aussi laid que lui
salir à la truelle une filmographie qui
ne méritait pas ça, plongeant ses fans
tristes et un peu honteux dans un
embarras nauséeux à chacun de ses
films qui s’annonce, encore.
À quinze ans, j’euthanasiais l’affreuse
chienne Bonnie de mon pote Lazein.
Elle était vieille. Vieille et moche. Et
puis maintenant, il y a prescription.
C’était l’époque où il portait le che- Ganté de cuir, son tueur est raffiné, il
veu long dans la nuque, court sur les lit d’une voix douce au coin d’un feu,
côtés. T’imagines ?
dans son vaste appartement décoré
avec goût, et expose ses ténèbres. DéAlors retrouver le Maestro...
frichant l’indicible, le noir profond de
l’âme, régi par d’autres règles, l’italien
Dario, c’est la famille. Alors je pleure. laisse le diable flotter et ses remugles
Délaissant ses liaisons fantastiques chatouiller les chevilles, il découpe au
rasoir pourvu que la chair soit faible
et plutôt bandante.
Un érotisme qui dégouline, à chaque
instant, comme des tétons qui
pointent, arrogants, sous ce chemi- Voilà pourquoi je pleure. Mais tu t’en
sier décidément trop léger pour la fous, parce que t’as pas de cœur. Ordure.
saison.
Dario envoie de la poudre argentée
aux yeux, chorégraphie le voyeuNumèro 96 - HCFR l’Hebdo
19
SERIE
Sergent Pepper
P’tit Quinquin (2014)
Bruno Dumont
U
ne enquête policière extravagante, improbable et burlesque autour d’étranges crimes aux abords
d’un village côtier du Boulonnais en proie au mal, et d’une bande de jeunes crapules menée par P’tit
Quinquin et Eve, son amoureuse.
Créée par: Bruno Dumont (2014)
Avec: Alane Delhaye, Lucy Caron, Bernard Pruvost
Nationalité: Française
Genre: Drame, Policier
Statut: En production
Format: 52 minutes
20
www.homecinema-fr.com - Octobre 2014
Bien ému chez les chtis
il n’en est rien. D’une empathie totale avec ses personnages, Dumont sait toujours maintenir l’équilibre
Dumont en auteur de comédie, c’est à peu près aussi entre la satire et la tendresse. Les amours de jeunesse
de Quinquin, le chant d’une adolescente, la vigueur
crédible qu’un janséniste pétomane.
des regards : tout est d’une justesse imparable. A cela
Les gueules cassée, l’accent lardé à l’opinel, la ruralité s’ajoutent la force habituelle de sa mise en scène, la
âpre, tout est là. Et on s’esclaffe.
beauté des paysages et la maitrise formelle des plans
d’ensemble : qu’il filme un blockhaus dans l’herbe
Le comique est partout : dans le démarrage de la
voiture des gendarmes, dans un enterrement d’antho- verte, une voiture immergée, une route dans les
logie où ne finit jamais l’introduction de l’orgue, et où champs, Dumont a cette puissance de l’évidence qui
ne se dément pas depuis La vie de Jésus.
l’on s’amuse à se prosterner à répétition devant l’hôtel, dans la tronche impayable du capitaine, la liberté
insolente des petits voyous à vélo et leurs pétards, les Si les épisodes 3 et 4 subissent un léger fléchissement
bastons pastorales et la façon dont les vieux mettent par rapport au coup d’éclat des deux premiers, l’atmosphère est toujours aussi séduisante. Les paliers de
la table, à savoir en balançant la vaisselle.
Dans l’enquête elle-même, puisqu’il s’agit de tronplus en plus assumés dans le grotesque et l’audace
çonner des vaches, qui comme les porcs, bouffent les permettent un décrochage de la convention du polar
pour un final en suspens, à l’image des séquences
humains, et de tenter de philosopher sur le mal, qui
parmi les plus belles : celle d’un temps figé, où ne
comme la mer, s’étend à perte de vue à mesure que
reste que la contemplation des êtres fragile face à la
les cadavres s’accumulent en famille.
bouffonne condition humaine et animale.
On imagine bien vite les motifs du comique, éclat
de supériorité sur les consanguins d’un autre âge :
Numèro 96 - HCFR l’Hebdo
21
SERIE
Saint-John Poivrot d’Arvor
Breaking Bad (2008)
Vince Gilligan
W
alter White, 50 ans, est professeur de chimie dans un lycée du Nouveau-Mexique. Pour subvenir aux besoins
de Skyler, sa femme enceinte, et de Walt Junior, son fils handicapé, il est obligé de travailler doublement. Son
quotidien déjà morose devient carrément noir lorsqu’il apprend qu’il est atteint d’un incurable cancer des poumons. Les médecins ne lui donnent pas plus de deux ans à vivre. Pour réunir rapidement beaucoup d’argent afin
de mettre sa famille à l’abri, Walter ne voit plus qu’une solution : mettre ses connaissances en chimie à profit pour
fabriquer et vendre du crystal meth, une drogue de synthèse qui rapporte beaucoup. Il propose à Jesse, un de ses
anciens élèves devenu un petit dealer de seconde zone, de faire équipe avec lui. Le duo improvisé met en place un
labo itinérant dans un vieux camping-car. Cette association inattendue va les entraîner dans une série de péripéties tant comiques que pathétiques.
Créée par: Vince Gilligan (2008)
Avec: Bryan Cranston, Aaron Paul, Anna Gunn
Nationalité: Américaine
Genre: Drame
Statut: Production achevée
22
www.homecinema-fr.com - Octobre 2014
Format: 42 minutes
Le prix de la vie
La Vie. La Vie ne tient qu’à un fil, et Walter White le perd, ce
fil, le fil de tout, le jour où son médecin lui diagnostique un
crabe dans les soufflets. Seulement quelques mois à vivre.
Rien de plus à comprendre. Dés lors, une seule priorité
s’imposera à ce professeur de chimie sans histoire : mettre
sa famille à l’abri du besoin en amassant le plus d’argent
possible, avec le peu de temps qu’il lui reste.
Mais tout a un prix dans le rêve américain, tout se paye.
Même l’espoir de guérir, rien que l’espoir, possède son coût.
Un coût exorbitant, dont le professeur White devra s’affranchir s’il veut survivre. De fil en aiguille, Walter se retrouvera
donc à produire du poison, un cristal bleu d’une pureté
assassine, dévoreur d’âme et de chair surnommé meth.
Toutes ses valeurs s’effondreront une à une à partir de ce
moment. Les lois et les conventions deviendront de plus en
plus floues et secondaires aux yeux de Walt. Pour sa famille,
il sera prêt à repousser toutes les limites.
Car dans un monde où posséder, c’est léser, où prendre
c’est dessaisir, Walt se rendra rapidement compte que pour
survivre et espérer des jours meilleurs, il ne faudra pas
hésiter à débobiner le fil de vie des autres, au bénéfice du
fil de vie des siens. Il se rendra compte que dans ce monde
toutes les vies ne se valent pas, que ce monde n’est en
définitive qu’une partie géante de dominos humains, où
chaque décision, même prise à l’aveuglette, possède un
coût, et révèle une conséquence dont les raisons profondes
Numèro 96 - HCFR l’Hebdo
se perdent dans la nuit. Walt s’apercevra que ce monde
aux conséquences infinies se joue à la seconde près, au
réflexe près, à l’instinct, et que la différence entre la vie et la
mort ne se joue qu’à des détails, aussi insignifiants qu’une
sonnerie de téléphone que l’on entend pas ou qu’une
rencontre fortuite faite au bout d’une route empruntée au
hasard.
Ce n’est ni plus ni moins qu’une virée sur la face cachée
de la vie que nous propose Breaking Bad, cet autre côté
qu’il nous plait tant d’ignorer, par peur de se retrouver
sans réponse. C’est également une critique du libéralisme
sauvage de la société américaine que l’on peut y apercevoir
en filigrane. Cette société où l’homme est toujours un loup
pour l’homme, quoi qu’on en dise, et au sein de laquelle la
raison du plus fort(uné) est toujours la meilleure. C’est la
gueule de bois de «l’american way of life» qui nous est offerte en pâture, avec son cortège de perdants qui défilent:
tous ces flippés, ces endettés, ces paumés, ces effondrés,
ces essoufflés, ces cabossés grouillant dans la pénombre.
Cette myriade de destins qui s’entrechoquent. Ces fils de
vie qui filent, qui s’effilochent, ténus, tendus au dessus
du vide, d’autant plus vertigineux que nul n’en connait la
profondeur.
C’est un monde où chacun fait ce qu’il peut pour survivre
et faire survivre les siens, où chacun chemine avec ses raisons propres, bonnes ou mauvaises. Un monde tribal où la
seule chose qui compte est de ne jamais perdre le fil. Ce fil
de vie à tout prix. Quelles qu’en soient les conséquences.
23
A LIRE
JMV
Sexualité, marxisme et psychanalyse (2012)
Wilhelm Reich
Prenez garde au grand MODJU !
Comment parvenir à ses fins ?
Très opportuniste, comme tous les grands pervers,
notre homme ne tarde pas à repérer deux bonnes
combines pour exercer un pouvoir sans limite sur ses
contemporains : le marxisme et la psychanalyse. Pas
mal, se dit-il, mais un peu amateur : il peut arriver à
Freud d’avoir de brefs accès de rigueur scientifique
et d’honnêteté intellectuelle, à certains marxistes
d’éprouver une sympathie réelle pour les ouvriers qu’ils
sont censés représenter. Tous ces scrupules moraux, ça
fait baisser la rentabilité de l’entreprise. Moi, Wilhelm
1°, je vais inventer un truc nouveau, je vais te fusionner
tout ça et créer un machin genre « freudo-marxisme».
Il faut reconnaitre à Wilhelm Reich un sens de la démesure dans la folie qui le rendrait presque attachant. Les
scénaristes de Blake et Mortimer, souvent en mal d’inspiration, devraient se pencher sur les inventions de ce
savant fou, beaucoup plus pittoresques et effrayantes
que celle du professeur Septimus, somme toute banales.
C’est qu’avec Guillaume, la réalité dépasse la fiction.
A l’instar de la majeure partie des ‘intellectuels» modernes, Reich méprise le genre humain dans son ensemble, surtout les femmes et les enfants : que recoupe
ce «concept» de «masses», sinon la réduction de l’individu au rang d’animal qu’il convient de domestiquer
et d’éduquer par tous les moyens, surtout les plus vio- Le freudo-marxisme : ça sonne bien, ça épate le bourlents ? L’éducation, c’est toujours l’éducation anglaise. geois, ça permet de lui tirer de la thune, de tirer sa
femme (il faut reconnaitre que la bourgeoise est souvent mieux roulée que la prolo, question de moyens,
notre homme a du goût), ses mômes (histoire de lutter
contre les insupportables tabous aliénants), son chien
(la mode est déjà à l’animalisme).
Et tout ça non seulement gratos, mais en le faisant raquer, cet enfoiré de bourge, et en le priant d’être poli,
de dire merci. Sans blague.
Pour parvenir à ses fins, rien de tel qu’une bonne petite
théorie : par exemple celle de» l’équivalence entre les
objets pour éviter l’idéalisation des partenaires et lutter contre l’idée de Freud de la projection de l’idéal du
Moi sur l’objet».
Bon, là on n’y comprend rien et c’est fait pour. Mais
vous tombez bien les amis : votre pote JMV fut dans
une vie antérieure plus ou moins associé à une société
de psychanalyse et il a le décodeur.
«L’objet» c’est ton partenaire sexuel potentiel, la personne que tu souhaiterais bien pouvoir escalader dans
un délai aussi bref que possible.» L’Idéal du Moi» : c’est
compliqué, mais ça veut dire que l’amour n’est pas impossible, et qu’en tout cas il serait préférable de relier
24
www.homecinema-fr.com - Octobre 2014
pouvoir de Hitler. Richissime, il n’eut
aucun problème pour prendre la fuite
après avoir contribué à plonger son pays
dans l’horreur (il est vrai qu’il se considérait comme apatride, alors le sort du
peuple allemand, et des autres, pas son
problème...).
Exclu du Parti parce que sa folie était
quand même trop voyante, il en profita pour se poser en victime (c’est bon
ça, tous les communicants modernes
nous font le coup). Réfugié d’abord en
Autriche pour y retrouver l’ambiance
chaleureuse de l’Allemagne pré-nazie, il
est bien sûr rattrapé par le moustachu
à l’Anschluss et choisit, en toute cohérence et à l’instar de Brecht et autres
progressistes, les Etats-Unis comme
destination.
sexe et sentiments, ça marche mieux à tous points de
vue. Ignominie bourgeoise rétorque notre théoricien
d’avant-garde : la position révolutionnaire, c’est de
mettre les femmes en commun, c’est ça le vrai communisme, la polygamie progressiste.
«Equivalence entre les objets» : génial pour lutter
contre les tabous : l’ignoble couple monogame bourgeois, instrument de la domination marchande, l’interdit de l’inceste (si tout est équivalent, te gêne pas,
nique ta mère), lutte contre le tabou de la pédophilie
(selon Reich, c’est en dépénalisant la pédophilie qu’on
va aider à la résorber, c’est beau la dialectique)... Un visionnaire, le mec.
Et c’est au States qu’il donne toute la
mesure de son génie créateur. Il investit
son pognon honnêtement gagné dans
une énorme ferme pour y construire
une machine folle chargée de capter
l’énergie cosmique («l’orgone» ???) afin
de contrer les effets des radiations nucléaires. Cela ne marche pas vraiment
puisqu’en un an il parvient à irradier le
site, le rendant inhabitable et précipitant la mort des malheureux cancéreux
qu’il avait la prétention de vouloir soigner.
L’administration américaine le poursuit
à juste titre pour charlatanisme (que ne l’avait-elle fait
plus tôt ?). Ne supportant pas la moindre parcelle de
réalité, cet esprit malade depuis toujours sombre dans
la démence, se croyant poursuivi par le grand MODJU,
un être diabolique.
Curieux que les scénaristes de science fiction de série
Z ne se soient pas encore emparé du personnage, y a
à faire.
En lien, ce délicieux petit sketch sur les sectes : https://
www.youtube.com/watch?v=dOJwGl3yLMU
Voilà pour l’œuvre théorique. Dans la pratique, le gar- P.S. je m’aperçois que j’en ai oublié une bonne : l’invençon n’est pas mal non plus.
tion du «Cloudbuster», le briseur de nuages, machine
Avant ‘33, il fut cadre dirigeant du parti stalinien alle- censée faire pleuvoir...
mand, qui fit tout ce qu’il put pour hâter l’arrivée au
Numèro 96 - HCFR l’Hebdo
25
A LIRE
Ze Big Nowhere
L’Étranger (1942)
Albert Camus
« L’étranger » pour les nuls
«Aujourd’hui, maman est morte» lâche Meursault modeste
employé de bureau à la joie de vivre digne d’un album de
Barbara et au sourire aussi expressif qu’un Michel Sardou
entonnant pour la millionième fois son «Connemara» devant un public de retraités à moitié sourds.
En effet, maman Meursault vient de casser sa pipe au fin
fond d’un hospice miteux à deux pas d’Alger la Blanche.
Voilà donc notre fiston dans le bus, direction la dépouille
maternelle. Une fois arrivé le dirlo du mouroir lui tombe sur
le râble lui expliquant que les pensionnaires de son hospice
se la coule douce et n’étaient battus que trois fois par jour,
à heures régulières et toujours après leur ration de pain dur
et de soupe d’eau de mer.
Meursault l’écoute gentiment mais s’en branle force 4.
C’est maintenant l’heure de la veillée.
Meumeu se tape une ribambelle de proches franchement
éloignés et de connaissances qu’il ne connaît pas, défilant
autour du cercueil en hurlant, le laissant quelque peu perplexe.
Le lendemain c’est l’enterrement.
Trois quarts d’heures de marche sous un soleil de plomb à
suer comme un DSK attendant impatiemment l’ouverture
de sa boîte à cul préférée. Tout passe comme un rêve ce
jour-là, un souvenir flou : L’église,
le cimetière et
enfin le bus qui le
ramène à Alger,
Meumeu voit tout
passer de loin,
comme extérieur
à tout ça. Il ne
pleure pas, rien à
faire.
Tel un BHL sur
le sol Yougoslave ou Libyen,
il n’éprouve rien.
Pas un brin de tristesse, une once de
compassion. Rien.
Le samedi matin alors qu’il ne
branle
absolu-
26
ment rien dans sa turne, Meumeu décide d’aller se baigner
et ainsi de profiter des jours de congés que son ****** de
patron a été obligé de lui filer à contre coeur pour la mort
de sa reum.
Alors qu’il trempe sa couenne, peinardos, dans la grande
bleue tel un morceau de boeuf rance flottant dans le bourguignon à soixante-dix euros du restau pour bobos agueusiques de Cyril Lignac, Meumeu rencontre par hasard Marie
Cardona, une ancienne dactylo de son bureau qu’il aurait
bien secoué à l’époque comme un vulgaire Orangina juste
pour voir si la pulpe restait bien en bas.
Ils passent la journée ensemble, nageant, s’amusant, s’effleurant, faisant regretter à Meumeu l’achat de ce maillot de
bain si moulant qui ne cache en rien l’amitié grandissante,
veineuse et violacée qu’il porte à Marie.
Le soir, Meumeu l’amène au cinoche, histoire de la peloter
un petit peu et parvient à lui masser les nibards face à un
Fernandel hilare sur son grand écran.
Le lundi matin Meumeu retourne se faire chier à son boulot
et, tel un fonctionnaire municipal, parvient à dormir deux
plombes à son bureau sans que personne ne s’en aperçoive.
Le soir, il rencontre son voisin de palier, Raymond Sintès,
maquereau de son état, sans oignons ni vin blanc mais avec
une forte dose de gomina sur la tronche et les doigts qui
fleurent bon la gambas.
Ce Dédé la saumure pied-noir explique à Meumeu qu’il lui
faudrait une lettre pour piéger une de ses gonzesses, la faire
revenir dans son giron et une fois rentrée lui filer des mandales, ainsi qu’à son ****** de frangin qui rechigne à laisser
sa soeur se faire péter le bassin pour trois francs six sous.
Putain de rabat-joie !!
Meumeu, aussi enthousiaste qu’un patient attendant son
tour pour une coloscopie, s’exécute et l’écrit.
Quelques temps après, Marie a la mauvaise idée de demander à Meumeu si il l’aime.
Celui-ci en toute franchise et gai comme un croque-mort
enterrant son propre père lui dit qu’il ne pense pas.
Autant te dire que le reste de la journée ne s’annonçait pas
folichon-folichon; mais une violente dispute chez notre
Dédé la saumure version harissa vient égayer un peu cette
fin de journée.
En effet, Dédé file des beignes à une gonzesse qui a eu
l’outrecuidance de laisser entendre qu’il était une saloperie
de mac, alors qu’il cherche juste à aider ces demoiselles à
trouver un mari et que, malgré de nombreux prétendants,
ces messieurs s’avèrent frileux sur la question du mariage.
www.homecinema-fr.com - Octobre 2014
Les cris de l’ingrate que Dédé dérouille pour son bien
ameutent le quartier et l’arrivée d’un agent met fin à la dispute.
La saumure est convoqué chez les bleus pour tenter de leur
faire comprendre que son costard à rayures, sa tonne de gomina sur la tronche et ses différentes maladies vénériennes
ne signifient pas forcément qu’il est fabricant de prostiputes. Il demande même à Meumeu de venir témoigner en
ce sens.
Pour le remercier d’y avoir sauvé les miches, Dédé invite
Meumeu et Marie à passer la journée dans un cabanon au
bord de l’eau qui appartient à un pote à lui : un certain Masson.
Durant cette journée, cette conne de Marie fait la boulette
de lui demander s’il veut l’épouser, alors Meumeu répond
que, pour sa part, il en a rien à branler mais que si ça pouvait
lui faire plaisir, pourquoi pas.
Le dimanche d’après, Marie, Meumeu et Dédé la saumure
retournent passer la journée chez Masson au bord de l’eau.
Après un repas aussi arrosé qu’une réunion de famille chez
Christine Bravo, nos gaillards partent faire une balade.
Au bout de la plage, ils croisent deux rebeus dont l’un
semble être le frangin de la pupute à Dédé.
Oh putain !! C’est parti pour la baroufle !!
Dédé commence à distribuer les bourre-pifs en veux-tuen-voilà jusqu’à ce que l’un des rebeus sorte une lame et le
blesse au visage.
Direction l’hosto pour la saumure.
En sortant, Dédé est vénère de chez vénère et décide de
prendre son flingue pour tirer sur tout ce qui bouge comme
un Rocco Siffredi «cialisé» lâché dans un pensionnat de
jeunes filles.
Meumeu demande à Dédé de lui laisser le gun pour éviter
la connerie, puis il part se balader sur la plage histoire de
prendre l’air.
Là, Le «type» de Dédé est revenu et lui sort sa lame. Meumeu commence à stresser grave, façon Roselyne Bachelot
s’apercevant qu’il n’y a plus de charcuterie sur le buffet de
la cantine de D8.
Meumeu, ébloui par le reflet du soleil sur la lame, se crispe
sur le flingue dans sa fouille et le coup part direct.
Raide mort, le Rebeu.
Puis comme ça, pour passer le temps, Meumeu lui met encore quatre balles dans le buffet, histoire de voir comment
ça fait.
Meumeu est arrêté et questionné à plusieurs reprises.
On lui refile un avocat commis d’office aussi con que Maître
Collard et aussi efficace que l’analphabète à roller: l’insipide
Arno Klarsfeld.
Les réponses sincères et naïves de Meumeu sur le meurtre
ou la mort de sa mère foutent son avocat mal à l’aise.
Le juge l’interroge à son tour et ne voyant ni regret, ni remords dans les propos et les yeux éteints de Meumeu, nous
tape sa petite crise de foi et brandit un crucifix en invoquant
le nom du Christ et celui encore plus flippant de Christine
Boutin.
Numèro 96 - HCFR l’Hebdo
Allez hop, en cabane, le Meumeu.
Marie lui écrira une lettre, une seule. Mais bof, il s’en branle
un peu de tout ça, Meumeu.
Il a envie de fumer puis ça passe. Puis il a envie de baiser et
ça passe aussi.
Vient enfin l’heure de son procès.
Les juges, les badauds, les journalistes, les flashs qui crépitent, le procès qui dérape, jugeant au final Meumeu, plus
pour son manque de sentiment et d’émotions pour la mort
de sa daronne que pour le meurtre du Reubeu.
Il sent pas bon, ce procès !
Ça gueule de partout, le juge invoque Sainte Frigide Barjot
pour tenter d’exorciser Meumeu et Arno Klarsfeld graisse
peinard les roues de ses rollers.
Pour couronner le tout, ce con de Meumeu fait marrer le
tribunal en expliquant qu’il a commis son acte à cause du
soleil.
A partir de là, Meumeu devient étranger à son procès, à luimême, une coquille vide sur le banc d’accusé.
Le juge annonce la sentence : La guillotine... Adieu les raies
au milieu, adieu les migraines.
Il regagne sa cellule la queue basse, contrairement à DSK et
attend, éteint, l’heure de son raccourcissement.
L’aumônier déboule en lui disant qu’il priera pour son âme.
En guise de réponse, Meumeu lui file un grand coup de pied
dans les roustons et lui dit d’aller se faire fourrer chez les
grecs.
Meumeu retrouve enfin son calme et son «je m’en foutisme»
légendaire, bien calé au fond de sa cellule.
«Devant cette nuit chargée de signes et d’étoiles, je m’ouvrais pour la première fois à la tendre indifférence du
monde. De l’éprouver si pareil à moi, si fraternel enfin, j’ai
senti que j’avais été heureux, et que je l’étais encore. Pour
que tout soit consommé, pour que je me sente moins seul,
il me restait à souhaiter qu’il y ait beaucoup de spectateurs
le jour de mon exécution et qu’ils m’accueillent avec des cris
de haine».
FIN
27
MUSIQUE
Ze Big Nowhere
Les Marquises (1977)
Jacques Brel
Chronique d’une mort annoncée
Il est parti.
Parti loin, balader son cancer sur les
eaux turquoises du paradis Pacifique.
Il a fui. Fui son nom trop encombrant,
trop lourd pour ses frêles épaules.
Il s’est échappé sur un voilier, tentant de semer ses poumons mourants dans une course folle autour
du monde et s’est échoué, à bout de
28
souffle, sur un caillou perdu au milieu folle de moribond, le grand Jacques
du bleu.
ne veut pas partir comme ça, sans
un dernier au revoir. Il n’a pas encore
Les Marquises !
tout dit. Il veut écrire sa lettre d’adieu.
Un bouquet de fleurs planté dans
l’océan. Un bout de terre verte ba- C’est donc dans l’urgence qu’il délayée par les vents, tombée de la barque à Paris.
poche de Dieu de l’autre côté de la Planqué dans un hôtel place de
terre comme des clés dans un cani- l’Etoile, évitant les paparazzis venus
veau. Un trésor venimeux oublié des se repaître de sa silhouette émahommes.
ciée comme une meute de chacals
suivant de loin un animal blessé, le
Brel décide de se perdre dans l’im- Divin Belge traîne la patte semant
mensité, de jouer à cache-cache avec derrière lui les derniers bouts de ses
lui-même et de ne plus se trouver.
poumons gangrenés sur le pavé.
C’est amaigri, épuisé qu’il fait naufrage aux marquises, comme ces va- Brel arrive en studio au mois de Sepgues gigantesques et tonitruantes tembre 1977.
qui traversent les océans et viennent Un roseau !
mourir tout doucement sur ces Ce roseau qui plie mais ne rompt pas.
plages de sable blanc.
Un roseau toujours à deux doigts de
faire mentir l’adage, c’est ce roseau,
Malgré l’exil, malgré ce crabe qui le sec et cassant, que voient entrer l’orbouffe de l’intérieur, malgré cette chestre et les ingés’ sons dans les stufuite en avant et cette misanthropie dios Barclay.
www.homecinema-fr.com - Octobre 2014
Brel enregistre en une seule prise, en
direct, avec un orchestre collé à ses
lèvres pour ne rien manquer.
L’enregistrement est terminé. Douze
titres joués une seule fois et collés sur
bande en l’espace de quelques jours,
à la vitesse de l’éclair.
Le poète chevalin nous traîne par les
cheveux au bord du gouffre, de son
gouffre.
Il nous invite à son dernier repas et
nous place, à table, entre ses nouvelles meilleures amies: la peur, la
douleur et la grande faucheuse.
Il nous offre ses derniers jours en
pâture. On plonge avec lui dans les
abysses sans fond d’une mort annoncée, ces eaux noires, épaisses, qui
nous entourent et nous tirent vers le
fond.
Dans cette descente sans oxygène
dans les profondeurs de l’esprit humain, cet esprit humain face à la
peur, la vraie, celle de la mort, l’on
croise en ombres furtives les obsessions du poète flamand.
Ces obsessions décuplées avec l’approche de la mort, cette certitude de
l’adieu.
Les femmes, l’amour, l’amitié, tous
ces thèmes rabâchés par Brel au long
Numèro 96 - HCFR l’Hebdo
de sa carrière prennent une résonance plus grave, plus désespérée.
C’en est terminé des chopes de bière
qui s’entrechoquent entre amis dans
quelques troquets enfumés, place à
la solitude iodée d’un lopin de terre
paumé dans le grand nulle part.
Finis les amourettes, le corps chaud
des petites Parisiennes qui s’offraient
aux grands bras maigres du poète,
place au désenchantement amoureux, à la monogamie forcenée. La
nuit se fait doucement sur l’âme du
Flamand.
Les textes se font plus violents, plus
agressifs. Les mots sont hantés, la
mélancolie des orchestrations te
serre la gorge jusqu’à l’étouffement.
La faucheuse posée sur la faible
épaule du poète semble lui souffler quelques rimes d’outre-tombe.
C’est le chant du cygne d’un des plus
grands poètes de langue française
de ce putain de XXe siècle, l’adieu déchirant d’un homme libre qui vécut
comme il exerça son art, sans aucune
concession.
ces nuages sur lesquels est écrit Brel
en transparence.
Ce ciel comme symbole d’éternité,
comme le symbole d’une espérance
renouvelée, après avoir goûté durant
presque cinquante minutes le nectar
noir du désespoir le plus sombre.
Brel meurt le 9 octobre 1978... Pour
l’éternité. Mais l’éternité peut bien
attendre.
https://w w w.youtube.com/
watch?v=hVK-s84SN_s
On termine le disque, on éteint sa
chaîne et l’on range précieusement
la galette dans son boîtier.
Ce boitier d’un bleu doux et apaisant,
29
MUSIQUE
Saint-John Poivrot d’Arvor
Surf’s Up (1971)
The Beach Boys
Dernière vague
Au risque de me faire agonir par
d’aucuns, je dois bien avouer que je
n’ai jamais vraiment compris tout le
prestige et toute l’aura entourant la
formation des Beach Boys. Je devrais,
pourtant, si l’on en juge par mes affections musicales. Mais j’ai eu beau
écouter, bien attentivement, bien des
fois, leurs disques considérés parmi
les meilleurs, rien y fait : je trouve tout
cela immensément surfait, gigantesquement exagéré. Le fameux Pet
Sounds par exemple, j’en fais régulièrement des feux de joie, le saviez
vous ? Dès qu’un barbecue se profile,
j’en profite pour placer une ou deux
de ces pochettes niaises dans la fournaise. Cela me coûte certes bonbon
30
en pépettes, mais cela arde avantageusement mes viandes d’un supposément feu divin. Pareillement je
me gausse des Smile Sessions à tous
propos. Ce disque mort né sensé enterrer toute concurrence, grenouille
voulant devenir aussi grosse que le
bœuf, explosé en pleine procédure.
SPLAFF !!! Telles les prétentions musicales d’un Bouboule Wilson ayant
perdu la boule.
nulles moqueries de ma part concernant vos idoles de vinyle. Je respecte.
Ne comprends pas mais respecte
néanmoins. D’ailleurs j’en aime aussi fiévreusement quelques unes, de
ces chansons californiennes, au premier rang desquels l’on peut trouver «Good Vibrations» et «God Only
Knows» par exemple. Voyez comme
je fais des efforts pour ne pas trop
vous bousculer.
Oh ! je vous vois venir, adorateurs
des garçons de la plage, écumant
derrière votre écran, surfant sur la
vague de la haine. Vous me méprisez,
réclamez ma peau, ma tête au bout
d’une pique. Belliqueuse engeance !
Alors j’avoue, j’exagère un peu, vous
lutine beaucoup. Nul feu de joie et
Néanmoins, dans la terrible anormalité qui m’afflige, j’ai récemment
trouvé deux raisons d’espérer votre
indulgence, foules idolâtres : Sunflower et Surf’s Up, sortis respectivement en 1970 et 1971. Car j’aime
Sunflower et Surf’s Up, voyez vous,
beaucoup j’aime même. Hasard ou
www.homecinema-fr.com - Octobre 2014
coïncidence, il s’agit de deux albums
sur lesquels Brian Wilson se retrouve
en retrait, la faute à une vilaine dépression paranoïaque en partie due
à son addiction à la fée multicolore
LSD. Un mal pour un bien selon moi,
car cela permit à d’autres de briller,
d’autres sensibilités, notamment
celles de ses frères Carl et Dennis,
dont les talents de compositeurs s’affinèrent au point d’atteindre le savoir
faire de Brian sur certaines chansons,
tout en apportant une variété salutaire à la musique du groupe, par
trop dépendante de l’inspiration de
Brian par le passé.
Mis à part peut être la chanson centrale «Student Demonstration Time»
qui est un ton au dessous des autres,
toutes les chansons se révèlent de
bonne voire très bonne facture. Carl
Wilson tire particulièrement son
épingle du jeu avec «Long Promised
Road» mais surtout avec l’envoûtante
«Feel Flows», dont la fluidité et la mélodie coulée viendront durablement
s’insinuer dans les méandres de votre
cortex aux côtés de l’autre grande
chanson du disque, «Surf’s Up», dont
les bandes furent exhumées du fameux projet avorté Smile, et réinterprétées pour l’occasion par le même
Carl. Que dire d’autre sur «Surf’s Up»
Bien que les deux albums mérite- ? Grande chanson, tout simplement.
raient une critique en bonne et due Peut être la meilleure du groupe avec
forme, c’est tout de même sur Surf’s «Good Vibrations».
Up que je m’attarderai aujourd’hui,
mon préféré. L’album se révèle court, Des seconds couteaux, que l’on atcomme tous les disques des Beach tendait pas à pareille fête, viennent
Boys vous me direz, et se découpe également apporter leur écot à ce
en dix plages. L’une des choses qui que l’on peut considérer comme le
m’ont le plus marqué en écoutant le chant du cygne créatif de la formadisque, c’est la mise en retrait globale tion américaine. Bruce Johnston dédes chants très aigus, cette sorte de gaine la délicate ballade «Disney Girstridence qui est un peu la marque ls», admirablement interprétée d’une
de fabrique des chansons de Brian, voix de velours par ses soins, tandis
et dont la récurrence a souvent eu que de son côté Al Jardine propose
raison de mes nerfs sur les autres avec «Lookin At Tomorrow (A Welfare
disques du groupe.
Song)» une complainte acoustique
Numèro 96 - HCFR l’Hebdo
aussi brève qu’efficace. C’est Brian
Wilson en personne qui vient clôturer
l’oeuvre avec un triptyque repêché
de feu son ciboulot formé par le très
beau «A Day In The Life Of A Tree», la
somptueuse «Till I Die» et le gargantuesque «Surf’s Up» donc. Un final
d’une beauté incomparable qui vient
définitivement sceller la période
faste des Beach Boys. Car ensuite les
surfers prendront le bouillon.
Surf’s Up : https://www.youtube.
com/watch?v=R2_wBbS7I08
Feel Flows : https://www.youtube.
com/watch?v=Ifl-dkwwssI
31
Blu-ray
Le Loup Celeste
The Last Days on Mars
Ruairi Robinson
U
n groupe d’astronautes découvre des bactéries extraterrestres dans le permafrost martien. C’est alors
que l’un des membres de l’équipe est victime d’un accident. En attendant les secours, le groupe tente
d’organiser la survie...
Année : 2013
Durée : 98 min
Réalisateur : Ruairi Robinson
Acteurs : Liev Schreiber, Elias Koteas, Romola Garai, Olivia Williams, Johnny Harris
Genre : Science-fiction, Horreur
Nationalité : Britannique, Irlandais
32
www.homecinema-fr.com - Octobre 2014
Ce film de science-fiction horrifique au doux parfum des 90’s ne révolutionne certes pas le genre (le scénario
est très classique), mais parvient à rendre la planète Mars réaliste grâce à des effets spéciaux solides, à donner
vie (et à l’enlever aussi) à des personnages crédibles interprétés par un casting solide (Liev Schreiber en tête), à
faire monter la tension lors de l’acte en huis clos et à animer l’horreur avec efficacité malgré une mise en scène
un peu trop agitée lors des scènes d’action.
Le Blu-ray
Image
Les décors martiens comme les gros plans sont clairement magnifiés par la HD
(minutieux et détaillés), mais le film a subi une forte transformation visuelle en
post-production qui a visiblement entraîné l’apparition de trop nombreuses douceurs lors des plans larges et semi-larges (mous du genou) en pleine luminosité
alors qu’ils sont superbes en basse lumière (!). En-dehors de cet aspect un peu
déstabilisant et d’une compression parfois visible (un peu de banding), les détails sont globalement bons, les couleurs froides (l’intérieur de la base Tantalus)
et chaudes (les extérieurs sur Mars) sont appropriées, les contrastes sont convenables et les noirs sont stables.
Audio
Des pistes sonores honorables mais finalement peu spectaculaires et manquant
légèrement de coffre. Les voix sont toujours claires (même à travers les émetteurs
radio des casques), la musique mélancolique de Max Richter est propre, la frontale est très correctement modulée et les surrounds distillent quelques effets bien
sentis.
Numèro 96 - HCFR l’Hebdo
Fiche technique
Format vidéo
1080i25 (AVC) / [2.35]
Pistes sonores
Anglais DTS-HD Master Audio 5.1
Français (VFF) DTS-HD Master Audio 5.1
Français (VFF) audio-3D
Sous-titres
Français imposés sur la VO
Français pour malentendants
Région : B (France)
Éditeur : TF1 Vidéo
Date de sortie : 3 septembre 2014
33
Blu-ray
Le Loup Celeste
Planète rouge
Antony Hoffman
E
n 2050, les nations d’une Terre qui se meurt cherchent une solution et décident de coloniser Mars. Mais
quelque chose que personne ne pouvait prévoir les attend...
Année : 2000
Durée : 106 min
Réalisateur : Antony Hoffman
Acteurs : Val Kilmer, Carrie-Anne Moss, Tom Sizemore, Benjamin Bratt, Terence Stamp
Nationalité : Américain, Australien
Genre : Science-fiction, Action
34
www.homecinema-fr.com - Octobre 2014
Ce film de science-fiction spatial est une honnête série B d’anticipation qui ne vole pas bien haut et
qui pèche par un scénario peu captivant, par un rythme assez lent et par des dialogues simplistes.
Mais le sens du cadre évident du réalisateur (le film est beau), les moyens visibles à l’écran (les CGI sont
pour la plupart toujours réussis), les morceaux de bravoure (l’incendie en apesanteur) et la présence
d’un casting à la mode (tout du moins lors de sa sortie) font passer un agréable moment.
Le Blu-ray
Image
Un très beau transfert HD au master immaculé, à la définition tranchante, aux détails considérables, à la profondeur de
champ impressionnante (les canyons martiens), à la palette
colorimétrique (aux teintes rouges) rutilante, aux contrastes
poussés et aux noirs denses.
Audio
Des pistes sonores dont la hardiesse et la spatialisation sont
notables. Les voix sont précises, l’ouverture frontale est dynamique, la scène arrière est percutante et riche en effets (le vent,
les déplacements du robot AMEE, la tempête de verglas), le
score de Graeme Revell est aéré comme il se doit et les basses
sont vrombissantes à souhait.
Numèro 96 - HCFR l’Hebdo
Fiche technique
Format vidéo
1080p24 (AVC) / [2.40]
Pistes sonores
Anglais DTS-HD Master Audio 5.1
Français (VFF) Dolby Digital 5.1
Sous-titres
Français
Anglais pour malentendants
Région : B (France)
Éditeur : Warner Bros.
Date de sortie : 19 octobre 2011
35
Blu-ray
Le Loup Celeste
Europa Report
Sebastián Cordero
U
n équipage international d’astronautes est missionné par une société privée sur Europe, l’une des
Lune de Jupiter, pour y chercher d’éventuelles traces de vie. Ils sont bien loin d’imaginer ce qu’ils vont y
découvrir...
Année : 2013
Durée : 89 min
Réalisateur : Sebastián Cordero
Acteurs : Sharlto Copley, Michael Nyqvist, Daniel Wu, Christian Camargo, Anamaria Marinca
Nationalité : Américain
Genre : Science-fiction
36
www.homecinema-fr.com - Octobre 2014
Ce found footage spatial réaliste et épuré inspiré du documentaire “For All Mankind” et influencé par les classiques de
la science-fiction que sont “Alien” et “Abyss”, est infiniment supérieur au récent “Apollo 18” et propose une exploration
spatiale aussi palpitante que terrifiante à la réalisation sobre et plausible, au scénario scientifiquement rigoureux, au suspense maintenu tout du long, aux séquences plus ou moins spectaculaires remplies de bonnes idées (les caméras des
scaphandres), aux effets spéciaux modestes mais soignés, et au talent évident des comédiens (même si Michael Nyqvist
et Sharlto Copley sont sous-exploités). Une belle découverte !
Le Blu-ray
Image
Found footage oblige, le film a été capté à l’aide de divers caméras au rendu variable (caméras de surveillance, appareils photo numériques, webcams...) mais toujours appréciable. Alors oui la définition comme le grain
dépendent de la source mais ils sont restitués avec minutie, et il faut se
rendre à l’évidence, l’encodage est solide (pas de postérisation), le piqué a
du mordant, la palette colorimétrique froide est pertinente, les contrastes
sont superbes et les noirs abyssaux.
Audio
Des pistes sonores immersives et d’une grande clarté qui mettent à contribution toutes les enceintes (scène frontale riche et surrounds actifs) et
délivrent des dialogues bien intégrés, une dynamique impactante, une
spatialisation équilibrée, des effets marqués, une musique planante particulièrement enveloppante et des basses plaisantes (cf les rotations de la
station).
Numèro 96 - HCFR l’Hebdo
Fiche technique
Format vidéo
1080p24 (AVC) / [1.77]
Pistes sonores
Anglais DTS-HD Master Audio 5.1
Français (VFF) DTS-HD Master Audio 5.1
Sous-titres
Français
Région : B (France)
Éditeur : Metropolitan Vidéo
Date de sortie : 24 janvier 2014
37
La Semaine Prochaine
L’actualité des sorties cinéma ...
De nouvelles critiques musicales, littéraires ou 7ème Art...
Mais aussi des surprises, des coups de coeur
et encore plus de tests Blu-ray (2D et 3D).
Rendez-vous le vendredi 17 Octobre 2014 pour
L’HEBDO n°97
38
www.homecinema-fr.com - Octobre 2014

Documents pareils