Commune de Saint-Maurice EDEPOT/SAINTMAURICE
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Commune de Saint-Maurice EDEPOT/SAINTMAURICE
Archives départementales du Val-de-Marne Commune de Saint-Maurice Archives déposées par la commune de Saint-Maurice. 1740-1971 EDEPOT/SAINTMAURICE Délai de communicabilité : Immédiat Odile WELPHELE, Alain NAFILYAN 1992 Archives départementales du Val-de-Marne INTRODUCTION Jusqu'à l'ordonnance royale de 1842, Saint-Maurice portait la double dénomination de Charenton Saint-Maurice. Historiquement, le bourg de Saint-Maurice précède celui de Charenton ; son église est en effet attestée dès le milieu du XIe siècle lors d'une donation effectuée par Henri I à l'abbaye de Saint-Magloire. Les deux bourgs se développèrent ainsi conjointement à partir de la paroisse de Saint-Maurice jusqu'à ce que Charenton, clos de murs, fût rattachée à celle de Conflans. Dès lors, les deux bourgs eurent une existence bien séparée. Toutefois, la persistance de la double dénomination portait à Saint-Maurice préjudice moral : la présence dans la commune de la célèbre Maison de Santé mentale était à l'origine de sarcasmes déplaisants pour les familles des hospitalisés et pour les habitants. Il fut pris prétexte de la confusion avec Charenton-le-Pont pour raccourcir le nom de Saint-Maurice et ne lui en laisser que la seconde partie. Aucun document émanant de cet établissement, hormis quelques pièces concernant des aliénés, ne se trouvait dans le fond. Les archives sont également muettes concernant le célèbre Temple protestant de Charenton. Les documents les plus anciens remontent à la période révolutionnaire. Le fonds déposé par la commune est en revanche d'une richesse abondante pour les XIXè et XXè siècles. L'activité administrative et financière de la commune est largement représentée. De 1788 à 1939, les registres des délibérations du Conseil municipal présentent seulement quelques lacunes pour la période 1795-1837. En revanche, les années 1900-1926 contiennent l'ensemble des pièces à l'appui, documents présentés aux séances du Conseil qui complètent utilement les registres des délibérations (sous-série 1 D). L'Etat civil, conservé en mairie, a été microfilmé par les Archives départementales qui ont reçu les décrets de naturalisation (série E). Une belle série de matrices cadastrales couvre la période 18801930 (série G). Les registres des listes électorales sont complets pour 1887-1937 (série K). Les documents financiers de la commune : comptabilité, livres de détail, grand livre des comptes, journal général, offrent une série abondante que complètent l'octroi (série L) et les dons et legs. L'aménagement de la commune a été effectué avec dynamisme tout au long du XIXè siècle. De nombreux édifices communaux ont été entièrement restaurés et modernisés (mairie et école du centre) ou construits (bains-douches, abattoir, marché couvert etc...). Les dossiers de construction apparaissent en série M. Les rues, chemins et routes ont fait l'objet d'efforts analogues. Il faut à ce sujet, mentionner le nombre très important de plans d'alignement conservés dans le fonds, qui restituent très complètement l'activité des services municipaux dans ce domaine. Dans la série O, il faut remarquer les dossiers de construction des lotissements des terrains retranchés du bois de Vincennes. Ces dossiers, qui émanaient de la ville de Paris (étant propriétaire du sol), sont particulièrement riches et concernent une fraction non négligeable du territoire de la ville. La modernisation concerne l'équipement public : gaz, télégraphe et téléphone (série O). SaintMaurice a suivi le développement de l'industrie automoble, s'est équipée en véhicules et a, du fait de la proximité de Paris, bénéficié de la création des lignes de trammays. La vie industrielle et agricole de la commune est peu représentée, étant donné le caractère urbain de Saint-Maurice. De 1850 à 1939, des statistiques agricoles donnent un aperçu de la vie rurale bien modeste (série F) que l'on peut compléter avec le recensement des chevaux et voitures attelées Archives départementales du Val-de-Marne (série H). Les dossiers sur les carrières et les moulins sont pauvres (série O). On a conservé une série de cartes de chômeurs -plus de 800- dans un intérêt documentaire évident. L'hygiénisme et les contrôles de salubrité publique apparaissent nettement dans les archives communales avec l'apparition des grandes industries : le commerce de boucherie et l'installation d'abattoirs étaient sévèrement surveillés depuis l'an XI. De même tous les établissements industriels faisaient l'objet avant leur installation d'enquêtes de commodo et incommodo. La vente des produits des pharmaciens, herboristes et droguistes était également strictement réglementée. Entre 1816 et 1936, grâce aux dénombrements, on peut suivre de prêt l'évolution de la population et posséder des renseignements sur son état sanitaire (série F). Le niveau de vie peut se déduire de la possession de vélos ou de voitures (série G) ; les registres des nourrices mentionnant la profession des parents et les enquêtes effectuées pour la prime d'allaitement (série Q) donnent également des éléments. Les fêtes furent fréquentes et animées à Saint-Maurice : fêtes nationales et surtout fêtes communales -sportives ou couronnement de la Rosière- étaient préparées avec un soin égal. Les dossiers comprennent la publicité pour les annonceurs, les lettres d'organisateurs de tournées théâtrales, de marionnettistes, de fantaisistes, d'impresarios, l'ensemble faisant bien apparaître l'activité du monde du spectacle (série I). L'instruction des jeunes habitants était prise en charge avec un grand souci pédagogique : outre les registres de fréquentation scolaire et les distributions de prix, un dossier volumineux sur le cinéma scolaire a été conservé. La municipalité eut à coeur d'acquérir du matériel, de louer des films, programmer de fréquentes projections. L'été, les colonies scolaires accueillaient les enfants (série R). Parallèlement, Saint-Maurice appliquait les lois d'assistance : assistance médicale gratuite, caisses de secours, retraites ouvrières et paysannes. Elle recourait souvent aux fêtes de patronnage pour le soutien aux indigents et personnes démunies. Les dossiers y sont de ce fait riches et nombreux (série Q). La guerre de 1914-1918 enfin est présente dans plusieurs séries : l'essentiel se trouve avec les affaires militaires (série H) et on en trouve le reflet dans les distributions de secours (série Q). Compte tenu de la taille de la commune, l'importance des archives déposées aux Archives départementales est loin d'apparaître négligeable : elles offrent au chercheur de la vie locale ou d'un point particulier de l'administration municipale beaucoup d'éléments de réflexion, notamment en matière de développement urbain et social.