Scooter Manurhin

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Lundi, 08 Février 2010 20:55 - Mis à jour Vendredi, 12 Février 2010 21:37
Le scooter MANURHIN
par Pascal WALTER
Au milieu des années 50, la Manurhin (Manufacture de Machines du Haut-Rhin) est surtout
connue par ses productions d'armes, munitions, machines-outils et appareils de contrôle.
Programme assez vaste pour que semble étrange l'intérêt porté par cette entreprise à un
domaine nouveau : la production de scooters. Il y avait pourtant certaines raisons :
1. Les fabrications d'armement et de machines-outils sont soumises à
les périodes sont imprévisibles.
des fluctuations dont
2. Une partie de la main-d'œuvre mulhousienne est périodiquement menacée
par les crises répétées de l'industrie
textile.
Ces raisons, économiques et sociales, ont incité
de chômage
la Manurhin à rechercher une nouvelle
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activité permettant d'occuper d'une manière stable un certain nombre de personnes. Le choix
s'est porté sur la fabrication en série d'un scooter de 75 cm 3 avec variateur automatique,
que les usines D.K.W. fabriquent depuis 1955.
La Manurhin usine le moteur, le variateur, le cadre, la fourche, la suspension arrière, les
poignées de guidon et diverses pièces détachées. Les autres pièces sont sous-traitées.
Les pièces mécaniques sont usinées soit sur des machines-outils classiques, soit sur des
machines spéciales, étudiées à la demande des techniciens de l'entreprise. Les méthodes
les plus modernes de traitement thermique, de taille et rectification d'engrenages, de
préparation et finition de toutes les pièces avec des tolérances de l'ordre d'un micron pour
certains éléments, de deux ou trois microns pour d'autres, sont appliquées.
Toutes les pièces qui doivent être peintes sont d'abord dégraissées, phosphatées et ensuite
accrochée à un convoyeur. Elles passent dans une installation de peinture automatique
électrostatique. La peinture ionisée sous une tension de 100.000 volts est projetée en un
brouillard ténu, presque invisible. Les particules de peinture ainsi chargées d'électricité
positive sont attirées par les pièces (reliées à la terre) défilant devant les distributeurs. Les
éléments peints passent ensuite dans un four de polymérisation et subissent une légère
cuisson (360°). Le convoyeur traverse deux installations identiques : la première pour une
couche d'apprêt, la deuxième pour la couche définitive. Cette méthode électrostatique permet
une économie de peinture et de main-d'œuvre tout en donnant au scooter un fini
irréprochable.
Les éléments usinés, assemblés en sous-ensembles, ainsi que cadres et tôlerie peints
convergent vers l'atelier de montage.
Les moteurs ont déjà été contrôlés sur des bancs d'essais. Les scooters, une fois terminés,
repassent par un autre banc d'essais, puis sont également essayés sur la piste longeant
les bâtiments de l'usine.
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Ce scooter est dérivé du Hobby de DKW. Il possède les mêmes caractéristiques. Il a été
fabriqué sous licence dès 1956. En 1958, la firme D.K.W. abandonne définitivement la
production du Hobby.
Production en 1957 : 13 947. Troisième rang des productions
derrière les deux grands (Vespa et Lambretta).
de scooter cette année là,
Caractéristiques :
- Roues à rayons de 16 pouces
- Cadre tube central de gros diamètre
- Suspension avant : fourche télescopique
- Suspension arrière : bras oscillant sur silentblocs
- Alésage : 45 mm
- Course : 47 mm
- Cylindrée : 74 cm 3
- Rapport volumétrique : 6,3 à 6,5
- Régime normal de rotation : 4.500 tr/mn
- Régime maxi de rotation : 5.000 tr/mn
- Puissance réelle : 3CV à 5.000 tr/mn
- Carburateur : BING 4/14/1
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- Volant magnétique : MOREL S.D.M. 71 12 volts 30 Watts
- Poids : 77 kg
Le Manurhin est équipé d'une transmission automatique à variateur de vitesse progressif,
système Uher.
La transmission automatique est réalisée à l'aide d'une courroie trapézoïdale en caoutchouc.
Le rapport convenable est choisi par la transmission, elle-même, automatiquement selon la
vitesse et l'état de la route.
Entre la plus petite démultiplication et la plus grande permises par la courroie travaillant sur les
poulies à diamètres variables, on trouve une infinité de rapports correspondants aux divers
régimes du moteur. Comme ces variations de la démultiplication se suivent sans à-coup selon
le régime auquel tourne le moteur et selon les efforts qu'il a à fournir, on a appelé ce système
du nom de variateur continu.
Mon scooter
MANURHIN SM 75
année 1956
Lorsque j'ai acheté ce scooter, il était presque complet et tournant, mais pas trop "roulant" :
accélérateur à fond, il avançait à peine assez vite pour garder l'équilibre et ne pas tomber. En
soulevant la caisse, l'explication apparaît : la courroie d'origine du variateur avait été remplacée
par une courroie faite de pastille de cuir, de 3-4 cm de long, rivetées les unes aux autres et elle
était bien détendue. Je la remplacerai par une courroie industrielle plus conforme à l'origine.
Un concessionnaire Vespa de la région possédait un vieux stock d'accessoires et de pièces
d'origines Manurhin. J'ai donc trouvé des tapis de sol, des enjoliveurs chromés, des câbles de
frein avant et de compteur et diverses autres pièces que je m'empresse d'acheter en double
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exemplaire (un autre Manurhin attend sa restauration).
La restauration commence par un démontage complet et un bon nettoyage de toutes les
pièces.
La peinture de la partie avant, des jantes et des dessous de selles est en assez bon état, mis
à part quelques petits points de rouille. Je décide de conserver la peinture d'origine en la
ponçant délicatement au papier abrasif (grain 1200), pour faire disparaître les petites attaques
de rouille, sans enlever la peinture (l'épaisseur de cette peinture d'époque le permet). Ensuite
je passe de la pâte à polir, puis différents polish. Le résultat est plutôt satisfaisant. La caisse
arrière, l'intérieur du tablier et le cadre doivent être repeints. Comme je veux tout faire
moi-même, je me lance dans la carrosserie. Pour le débosselage, le ponçage et l'apprêt, pas
trop de problèmes. Mais on ne s'improvise pas peintre en carrosserie : coulures, peau d'orange
et autres imperfections. Donc, encore de longues séances de délicat ponçage au papier très
fin, puis pâte à polir et polish.
Le résultat est pas mal, mais pour mes prochaines restaurations, je confierai la peinture à un
pro.
Les selles se contentent d'un bon décrassage.
Je change encore les roulements de roue, fabrique une béquille
remontage peut commencer.
Pas de problème particulier au remontage, mais un grand
forme.
qui était manquante et le
plaisir à voir l'engin reprendre
Le prix d'achat était de 2.500 F (un peu cher peut-être, mais "un coup de cœur" ne se discute
pas). La restauration (achat des accessoires, des pièces de la peinture...) m'a coûté environ
800 F
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