(2009-09-16 Synthèse MAE 7-BAPA)

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(2009-09-16 Synthèse MAE 7-BAPA)
Évaluation des mesures agro-environnementales en Wallonie
EVAGRI 2008 – 2010
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Rapport final, octobre 2010
A. Le Roi & Th. Walot (GIREA - UCL- ELI)
Groupe Interuniversitaire de Recherches en Écologie Appliquée
Contenu
Rappel des objectifs de la mesure « maintien de faible charge en bétail et cahier de
charges........................................................................................................................ 5
1.
2.
3.
Contexte et objectif de l’étude de cas......................................................................... 6
Méthode d’évaluation................................................................................................. 6
Résultats ..................................................................................................................... 7
Annexe : Cahier des charges de la mesure « Faibles charge en bétail- MAE 7 » .............. 9
Références :
Étude de l’effet de la charge en bétail sur la valeur biologique des prairies
Goret Th., Halford M., Jacquemart A-L., Lambert R.
Département de Biologie Appliquée et des Productions Agricoles – UCL
Croix du Sud 2 bte 24, B-1348 Louvain-la-Neuve (Belgique)
Poster présenté lors du colloque de l’Association Française pour la Production
Fourragère « Prairies multispécifiques. Valeur agronomique et environnementale »,
26 mars 2008.
Appui scientifique a la mise en oeuvre du programme agri-environnemental
Rapport final, décembre 2007
Période du 01/05/07 au 11/09/07
Mathieu HALFORD, Philippe BARET et Anne-Laure Jacquemart
Avec la collaboration de Thibaut GORET et du GIREA-UCL
Synthèse « Valeur biologique des prairie et faible charge en Famenne – BAPA –UCL »
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Charge en bétail et valeur biologique moyenne des prairies
pour des exploitations d’élevage en Famenne : l’essentiel
L’étude de cas de 20 exploitations d’élevage située sur une échelle de charge
moyenne croissante en bétail allant de 0.5 à 3.5 UGB/ha de prairie a permis
de conclure qu’il existe pour ce type de ferme et en Famenne une relation
négative entre l’augmentation de la charge et la valeur biologique moyenne
des prairies de l’exploitation.
Les prairies de valeur biologique élevée correspondant à des habitats
protégés au sens de la directive CEE92/43 « habita » sont davantage
représentées dans les exploitations les plus extensives.
Ces conclusions confortent l’intérêt d’une prime spécifique pour encourager
au maintien d’exploitations peu intensives à des fins de développement de la
nature.
Synthèse « Valeur biologique des prairie et faible charge en Famenne – BAPA –UCL »
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Rappel des objectifs de la mesure « maintien de faible charge en bétail et cahier de
charges
Selon le PDR 2007-2013, les objectifs de la mesure « maintien de faible charge » sont
les suivants :
-
Contribuer à la conservation des ressources naturelles (eau, air) en favorisant une
forme d’agriculture qui limite la pression sur l’environnement en termes de rejet
d’effluent d’élevage et d’utilisation d’engrais chimiques ainsi que de produits
phytopharmaceutiques. Les exploitations moins intensives contribuent aussi à
conserver la qualité de l’air (limitation des gaz à effet de serre en rejetant à
superficie égale moins de méthane. Dans ces fermes, l’utilisation moindre
d’engrais azoté limite aussi les rejets de N20.
-
Contribuer de manière forte au maintien de la biodiversité. Les exploitations peu
intensives où peu d’intrants chimiques sont utilisés favorisent le maintien de la vie
sauvage (diversité de la flore des prairies, prédisposition au maintien des petits
éléments naturels et paysagers).
-
Soutien économiques à des fermes développant des systèmes de production en
circuit courts et de qualité différenciée avec un impact social et patrimonial
favorable (paysage, relations sociales).
Synthèse « Valeur biologique des prairie et faible charge en Famenne – BAPA –UCL »
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1.
Contexte et objectif de l’étude de cas
Les exploitations d’élevage (bétail allaitant) constituent a priori le principal public cible
de la mesure. Hormis en production biologique, la production laitière actuelle est en effet
peu fréquemment pratiquée selon des modalités peu intensives et est donc que très peu
compatible avec cette mesure. Celle-ci n’est en effet pas dimensionnée pour conduire à
un changement des structures de production1 même si elle peu y contribuer.
Une étude de cas relative à des exploitations agricoles de Famenne a donc été réalisée en
2007 par BAPA- UCL. L’objectif était de déterminer si on pouvait constater de manière
objective une différence en termes de biodiversité des prairies entre les exploitations
d’élevage en fonction de l’intensité de l’exploitation à l’échelle de la ferme (charge
moyenne en bétail par ha de prairie).
L’étude concerne des exploitations d’élevage dans une palette de charges en bétail
croissantes (entre 0.5 et 3.5 UGB/ha).
2.
Méthode d’évaluation
Pour 20 exploitations, les auteurs ont attribué une valeur biologique aux prairies de
chaque ferme à partir des données collectées en parcourant chaque parcelle. Le « type
phytosociologique »2 de chaque faciès de prairie est déterminé en référence à une
méthode standardisée (nombre et le recouvrement des espèces végétales diagnostiques
dérivée de celle utilisée en routine pour l’établissement de l’éligibilité des prairies à la
méthode 8 du programme de MAE (« prairie de haute valeur biologique »). Chaque
prairie se voit attribuer une cote de valeur biologique de 1 à 4 en fonction d’une échelle
de valeur patrimoniale relative des types de faciès et de la superficie occupée par chacun
d’eux.
1
2
Extrait du PDR 2007-2013 : « Cette méthode ne permettra donc pas aux agriculteurs ayant des charges en
bétail moyennes ou élevées d’adapter celles-ci, que ce soit en diminuant leur cheptel ou en augmentant
leur superficie. Par contre, ceux qui possèdent déjà de faibles charges ou sont proches des normes
appliquées pourraient maintenir leurs pratiques extensives et améliorer légèrement la rentabilité de
celles-ci ».
Le « type phytosociologique » d’une prairie, décrit de manière standardisée par les phytosociologues,
dépend des conditions écologiques (sol, climat, exposition humidité) et des conditions d’exploitations
agricoles. Les types de plus grande valeur patrimoniale correspondent à des habitats protégés au sens de
la directive « Habitat –N2000 ». Ces derniers sont des prairies riches en espèces – plus de 20 le plus
souvent dont beaucoup de plantes à fleurs et souvent des espèces frugales - , exploitées de manière (très)
extensive de longue date. Les types de prairies de la plus faible valeur biologique correspondent quant à
elles, le plus souvent à des pâtures où l’on utilise de grande quantité d’engrais et d’amendements, et où le
nombre d’espèces est réduit (moins de 10).
Synthèse « Valeur biologique des prairie et faible charge en Famenne – BAPA –UCL »
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3.
Résultats
Les résultats de l’étude illustrés aux figures reprises ci après sont les suivants :
-
La valeur biologique moyenne des prairies diminue significativement avec une
augmentation de la charge en bétail (Figure 1).
-
10% des prairies sont de valeur biologique élevée dans les exploitations ayant des
chargements inférieurs à 1,4 UGB/ha (contre moins de 1% dans les autres
classes).
-
La proportion des prairies de valeur biologique moyenne diminue
progressivement de la classe de chargement la plus faible à la classe de
chargement la plus forte
Ces résultats confortent l’idée de l’intérêt de maintenir des formes d’exploitation peu
intensive à l’échelle d’exploitations à des fins de conservation du patrimoine naturel.
Synthèse « Valeur biologique des prairie et faible charge en Famenne – BAPA –UCL »
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Figure 1 : Relation entre la charge en bétail et la valeur biologique des prairies de vingt
exploitations agricoles
Valeur biologique pondérée
3.0
y = -0.2895x + 2.2677
R2 = 0.3248
2.5
2.0
1.5
1.0
0.5
0.0
0
0.5
1
1.5
2
2.5
3
3.5
Charge (UGB/ha)
Figure 2 : Proportion des valeurs biologiques (VB) des prairies des exploitations dans les
4 classes de chargement
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Annexe : Cahier des charges de la mesure « Faibles charge en bétail- MAE 7 »
Le producteur qui s’engage à maintenir de faibles charges en bétail peut obtenir une
subvention annuelle de 100 euros par ha de prairie permanente (code 61 ou 643).
Les conditions suivantes doivent être respectées :
1. la charge en bétail de l’exploitation doit être inférieure à 1,4 UGB (unité gros bétail)
par hectare de prairie (code 61, 613 ou 62). Lorsque la charge en bétail est
inférieure à 0,
6 UGB par hectare de prairie, les superficies prises en compte pour le calcul de
l’aide sont limitées aux superficies nécessaires pour que la charge atteigne 0,6
UGB par hectare ;
2. la production des prairies, obtenue par fauche ou pâturage, peut exclusivement être
destinée au cheptel de l’exploitation ;
3. les seuls épandages de matières organiques autorisés sur les prairies sont ceux des
effluents produits parles animaux ayant servi à établir la faible charge. Par
dérogation, pour les producteurs qui n’épandent aucun engrais minéral sur les
prairies, l’apport d’autres effluents est autorisé pour autant que le taux de liaison au
sol de l’exploitation tel que défini par le livre II du Code de l’environnement
constituant le Code de l’eau soit inférieur ou égal à 0,6 ;
4. la méthode doit être appliquée sur la totalité de la superficie de la parcelle et la
superficie minimale de chaque parcelle sur laquelle est appliquée la méthode doit
être supérieure ou égale à 10 ares ;
5. l’utilisation de produits phytosanitaires est interdites dans les prairies à l’exception
du traitement localisé sous les clôtures électriques et contre les orties, chardons et
rumex.
La charge en bétail est la charge moyenne annuelle de l’exploitation pour l’année
civile considérée. Cette charge est établie en prenant en compte les éléments
suivants :
la moyenne des données journalières provenant du système d’identification et
d’enregistrement des animaux Sanitel , en ce qui concerne les bovins ;
le nombre d’équidés déclarés par le producteur dans son formulaire de déclaration de
superficie de l ‘année considérée ;
l’inventaire annuel relatif à l’identification et l’enregistrement des ovins et caprins ;
le calcul du nombre d’UGB relatif à ces animaux est établi en utilisant les coefficients
suivants :
1° bovins de deux ans et plus, équidés de plus de six mois : 1UGB
2° bovins de 0 à six mois : 0,4UGB
3° bovins de six mois à deux ans : 0,6UGB
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