de l`enfant
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La santé observée dans les régions de France Le mode de vie 3.3 de l'enfant Le contexte En une vingtaine d’années, le mode de vie des jeunes enfants a évolué sous l’influence des changements dans la société et la famille. D’une part, les femmes qui ont de jeunes enfants sont de plus en plus nombreuses à poursuivre une activité professionnelle : 3 femmes sur 4 (entre 25 et 40 ans) travaillent et ont de jeunes enfants. D'autre part, le nombre de familles monoparentales ne cesse d'augmenter, atteignant, en 1990, 1,2 million contre 890 000 en 1982. Parallèlement, les représentations concernant les modes d’accueil des enfants ont également évolué : on est passé d’une conception d’hygiène et de protection à celle d’éducation et d’éveil. Depuis vingt ans, les capacités des structures d’accueil ont fortement progressé. En 1994, il existe 192 000 places de crèches pour les 2,2 millions d’enfants de moins de 3 ans et 72 000 places dans les autres structures d’accueil (haltes garderies, garderies et jardins d’enfants) pour les enfants âgés de moins de 6 ans (4,5 millions). Les dispositions de la loi du 12 juillet 1992 (Aide à la famille pour l’emploi d’une assistante maternelle agréée) ont entraîné une forte augmentation du nombre d’assistantes maternelles indépendantes agréées. Elles offrent une capacité d’accueil d’environ 410 000 places. Cependant, dans ce domaine, l’inadéquation entre l’offre et la demande est indéniable. Selon une enquête du CREDOC de 1991, les structures organisées ne sont en mesure de répondre qu’à environ la moitié des besoins de tous les parents actifs contraints de faire garder leurs enfants. Une politique contractuelle, mise en œuvre par les Caisses d’allocations familiales, appuie les programmes de développement des communes, principaux acteurs dans le domaine de l’accueil des enfants de moins de 6 ans. L’accueil chez l’assistante maternelle, la garde des enfants à domicile, l’arrêt d’activité professionnelle, bénéficient d’un ensemble de mesures administratives et financières. Par ailleurs, l’école maternelle occupe désormais une place importante dans l’accueil des jeunes enfants : le taux de scolarisation est de 35 % dès l’âge de 2 ans (rentrée scolaire 1993-94) et frôle les 100 % dès 3 ans. La France se place, de ce point de vue, en tête des pays européens : le taux de scolarisation des enfants de moins de 3 ans est de 13 % en Allemagne, et de moins de 10 % au Royaume-Uni. La scolarisation des enfants de 3 à 6 ans est également très importante en France par rapport aux autres pays, et, de plus, le temps de présence quotidien des enfants français à l’école maternelle est parmi les plus élevés d’Europe. Première édition - 1997 1 3.3 Le mode de vie de l’enfant Pour ce qui est des enfants confiés à l’Aide sociale à l’enfance, le nombre de placements en famille ou en centre d’accueil, sur demande des parents ou par décision du juge pour enfants, est en diminution constante : 140 000 en 1984, 109 000 en 1989 et 106 000 en 1992. Davantage d’enfants bénéficient d’une aide à domicile, ce qui traduit une volonté de privilégier le maintien dans la cellule familiale. Une travailleuse familiale, une aide ménagère ou un service éducatif intervient alors au domicile de l’enfant, lorsque la santé, la sécurité, l’entretien ou l’éducation l’exigent. Parallèlement, le problème de la maltraitance des enfants émerge de façon de plus en plus importante. Mais il est difficile de savoir , dans cette évolution, la part qui résulte d’une réelle augmentation du phénomène et celle qui est la conséquence d’une plus grande sensibilisation et d’une meilleure information des structures de protection de l’enfance, de l’élargissement de la définition, du rôle des médias, des modifications législatives concernant l’obligation des signalements... Enfin, il faut souligner la diminution des abandons d’enfants qui s’est répercutée sur l’adoption en France : le nombre d’enfants admis comme Pupilles de l’Etat a été presque divisé par trois entre 1978 et 1987 et par deux entre 1987 et 1993. Ces pupilles sont soit des enfants abandonnés par leurs parents, soit des enfants dont les parents ont été déchus de leurs droits, soit des orphelins. Les enfants provenant de l’étranger sont aujourd’hui largement majoritaires parmi ceux qui sont adoptables en France : 2 783 étrangers contre 1 315 pupilles ont été placés en vue d’adoption en 1993. La quasi-totalité des placements en vue d’adoption débouchent sur une adoption plénière au bout du délai légal de six mois. 2 La santé observée dans les régions de France 3.3 La santé observée dans les régions de France de moins de 6 ans ont des parents qui travaillent La France compte 2,9 millions d’enfants dans cette situation, soit 6 enfants sur 10. Les situations extrêmes sont observées en Corse où moins de 50 % des enfants ont des parents qui travaillent, et, à l'opposé, en Bretagne où plus de 70 % des enfants sont dans ce cas. Ce pourcentage d’enfants de 0 à 6 ans dont les deux parents (ou le parent isolé) sont actifs n’est qu’une approximation des besoins potentiels en structures d’accueil, dans la mesure où, dans les données utilisées ici, l’âge de 6 ans est inclus, alors que les structures pour jeunes enfants n’accueillent pas les enfants de 6 ans. Pourcentage d'enfants de 0 à 6 ans dont les deux parents (ou le parent isolé) sont actifs en 1990 Corse 47,5 Nord-P-d-C. 54,0 Lorraine 55,3 PACA 57,9 Picardie 58,9 Alsace France métrop. : 63,5 % 59,3 Languedoc-R. 59,3 Franche-Comté Exploitation FNORS d'enfants Les besoins potentiels pour l’accueil des enfants d’âge préscolaire peuvent être estimés par le nombre d’enfants de 0 à 6 ans dont les deux parents (ou le parent isolé les ayant à charge) exercent une activité professionnelle. 60,5 Champagne-A. 60,7 Hte-Normandie 62,4 Rhône-Alpes 62,4 Bourgogne 64,4 Auvergne 65,9 Bse-Normandie 66,0 Aquitaine 66,0 Centre Source : INSEE RP 90 2,9 millions Le mode de vie de l’enfant 67,0 Poitou-Char. 67,4 Midi-Pyrénées 67,4 Ile-de-France 68,0 Limousin 69,1 Pays de la Loire 70,2 Bretagne 71,7 40 50 60 70 % 80 3 3.3 La santé observée dans les régions de France Le mode de vie de l’enfant Nombre de places pour 1000 enfants de moins de 3 ans au 31.12.1993 chez des assistantes maternelles ? ? 248 159* ? 145 255 ? ? 228 ? 243 ? moins de160 294 ? 160 à 209 247 246* 210 et plus 212* 64 154 ? Moyenne France métropolitaine : 185 e 37 en crèches collectives 21 23 23 14 120 15 45 25 34 26 moins de 27 38 39 26 27 44 27 à 35 28 Les assistantes maternelles indépendantes constituent le principal mode de garde des enfants non scolarisés. Elles offrent en France 185 places pour 1000 enfants de moins de 3 ans. Cette offre est, en outre, sousestimée dans la mesure où les assistantes maternelles non agréées ne sont pas comptabilisées. D'autre part, les données ne sont pas disponibles pour l'année 1993 dans plusieurs régions, ce qui rend difficile les comparaisons. 30 Les crèches collectives représentent le second mode de garde des enfants d’âge préscolaire. La capacité d’accueil est de 50 places pour 1000 enfants de moins de 3 ans en France. Le déséquilibre entre l’Ile-de-France et la Province est très important : la moitié des places en crèches se trouvent en Ilede-France où il existe 120 places pour 1000 enfants, contre 31 seulement en moyenne en province. 36 et plus 38 33 43 55 Moyenne France métrop. : 50 France métrop. sans Ile-de-France : 31 44 en crèches familiales 9 (nombre d’enfants inscrits) 13e 24 21 53e 19 20 28 19 moins de 23 10 29 16 23 à 34 30 32 D’une manière générale, les régions rurales sont moins pourvues en structures d’accueil. 27 19 26 35 et plus 41 38e 23 Moyenne France métropolitaine : 29 e ? données non disponibles * estimation ORS e estimation SESI Sources : Conseils généraux, DRASS-SESI, INSEE estimations au 1.1.1993 Exploitation FNORS 4 Les autres modes de garde sont d’importance très variable selon les régions : - crèches familiales : 53 places pour 1000 en Ile-de-France, mais 4 en Corse, - garderies et jardins d’enfants : 20 places pour 1000 enfants de moins de 6 ans en Corse et 1 place pour 1000 en Bourgogne. 32 4 La moitié des places en crèches sont en Ile-de-France 3.3 La santé observée dans les régions de France bretons sont scolarisés avant 3 ans La scolarisation des très jeunes enfants est un phénomène en pleine extension : en 199394, en France, un tiers des enfants de 2-3 ans sont scolarisés. Mais ce pourcentage varie beaucoup selon les régions, allant de 6 % à 67 %. Le taux de scolarisation est très élevé en Bretagne. Il est nettement supérieur à la moyenne nationale dans le Nord-Pas-de-Calais, en Pays de la Loire, en Poitou-Charentes et en MidiPyrénées. Par contre, il est relativement bas en Alsace, Corse, Ile-de-France et HauteNormandie. Taux de scolarisation des enfants de 2-3 ans en 1993-94 (enfants nés en 1991) Sources : Rectorats-Ministère de l'éducation nationale, INSEE état civil Exploitation FNORS 67 % des enfants Le mode de vie de l’enfant 59 30 20 40 16 44 38 35 41 67 6 52 29 52 46 Pourcentage d'enfants de 2-3 ans scolarisés en 1993-94 49 41 moins de 30 % 36 30 à 39 % 50 40 % et plus 41 22 16 France métropolitaine : 35 % monoparentales perçoivent l'API dans le Nord-Pas-de-Calais L’allocation de parent isolé (API) est versée aux mères ou pères isolés avec enfants à charge, ou aux femmes enceintes isolées, dont les revenus sont inférieurs à un certain plafond. Au 1er janvier 1993, 11,7 % des familles monoparentales avec enfants bénéficiaient de cette allocation en France. Dans le Nord-Pas-de-Calais, elles étaient 22 %, soit près du double de la moyenne française, et quatre fois plus qu’en Ile-de-France (5,5 %). Ile-de-France Rhône-Alpes 5,5 Midi-Pyrénées 9,7 Centre 9,8 Bretagne Limousin Familles monoparentales bénéficiaires de l'allocation de parent isolé en 1993 9,6 (% par rapport à l'ensemble des familles monoparentales) 10,3 10,6 Bourgogne 11,1 Auvergne 11,1 Alsace Pays de la Loire Aquitaine 11,4 12,3 12,4 Poitou-Char. 13,0 PACA 13,0 Franche-C. Lorraine Corse Sources : CNAF, CCMSA, INSEE RP 90 Exploitation FNORS 22 % des familles 13,3 13,9 14,8 Bse-Normandie 15,3 Champagne-A. 15,5 Hte-Normandie 16,0 Picardie 17,0 Languedoc-R. 18,8 Nord-P-d-C. 22,0 % France métropolitaine : 11,7 % 5 3.3 La santé observée dans les régions de France Le mode de vie de l’enfant Au 31.12.1992, un peu plus de 100 000 jeunes sont confiés à l’Aide sociale à l’enfance (ASE) et sont placés dans des établissements ou des familles d’accueil. Cela représente un taux de 6,9 pour 1000 jeunes de moins de 20 ans. En Corse, Provence-Alpes-Côte-d’Azur et Rhône-Alpes, ce taux est d’environ 5 sur 1000, alors que dans le Nord-Pas-de-Calais il dépasse 9 pour 1000. Enfants confiés à l'Aide sociale à l'enfance au 31.12.1992 7,9 8,5 7,0 6,6 7,9 7,1 7,3 6,1 6,4 7,0 6,3 8,3 Nombre d'enfants confiés à l'ASE pour 1000 personnes de moins de 20 ans 7,5 6,8 6,6 5,2 moins de 6,5 6,5 à 7,4 7,5 et plus France métropolitaine : 6,9 * Taux calculé sur 5 départements sur 6 de la région 6 Sources : DRASS-SESI, Conseils généraux INSEE estimations au 1.1.1993 Exploitation FNORS 9,1 7,3 6,3 6,3 4,9* 5,0 Plus de placements d'enfants dans le Nord que dans le Sud 3.3 La santé observée dans les régions de France Parallèlement, les places proposées dans les différentes structures d’accueil s’avèrent insuffisantes eu égard aux besoins potentiels, excepté en Martinique où les crèches collectives offrent 2 fois plus de places qu’en métropole (la Martinique se situe malgré tout en dessous de la moyenne métropolitaine tous modes de garde confondus). A la Réunion, comme en Guyane, les garderies et les jardins d’enfants constituent le premier mode de garde des enfants non scolarisés. Les assistantes maternelles n’arrivent qu’au troisième rang, derrière les crèches collectives. Pourcentage d’enfants de 0 à 6 ans dont les deux parents (ou le parent isolé) sont actifs dans les DOM en 1990 Réunion Exploitation FNORS outre-mer Les besoins potentiels pour l’accueil des enfants d’âge préscolaire sont moins importants à la Réunion et en Guyane qu’en métropole; en effet, dans ces deux départements d’outremer, la proportion d’enfants âgés de 0 à 6 ans, dont les deux parents travaillent, se situe à 42 % à la Réunion et à 57 % en Guyane. Par contre, la Martinique et la Guadeloupe, avec respectivement 77,6 % et 71 % ont des besoins importants. 41,9 Guyane 57,0 Guadeloupe Source : INSEE RP90 La situation Le mode de vie de l’enfant 71,0 Martinique 77,6 Métropole : 63,5 % Nombre de places pour 1000 enfants de moins de 3 ans dans les DOM en 1990 chez des assistantes maternelles en crèches collectives en crèches familiales 2 20 11 15 39 13 90 20 0 4 0 1 110 185 44 50 26 29 Guadeloupe Guyane Martinique Réunion Métropole (1990) Métropole (1993) Sources : Conseils généraux, SESI, INSEE Exploitation FNORS 7 3.3 La santé observée dans les régions de France Le mode de vie de l’enfant La scolarisation des enfants de 2-3 ans (en 1990-91) est moins fréquente dans les départements d’outre-mer qu’en métropole. C’est en Martinique que le taux de scolarisation est le plus élevé (24 %), bien que très inférieur à la métropole (35 %). En Guadeloupe et à la Réunion, il est de 11 % et 13 %. Et c’est en Guyane qu’il est le plus faible, dépassant de très peu 1 %. Au premier janvier 1992, un peu plus de 20 % des familles monoparentales avec enfants bénéficiaient de l’allocation parent isolé (API) dans les DOM, soit près du double de la moyenne métropolitaine. (% par rapport à l'ensemble des familles monoparentales) 20,4 Réunion 21,2 Guadeloupe 21,5 Martinique 22,0 Métropole (1993) : 11,7 % Exploitation FNORS Enfants confiés à l’ASE dans les DOM en 1990 (nombre d’enfants confiés pour 1000 personnes de moins de 20 ans) Guadeloupe 6,9 Réunion 9,0 Guyane 9,7 Martinique 13,4 Métropole (1992) : 6,9 8 Sources : SESI, Cons. généraux, INSEE Guyane Sources : CNAM, CCMSA, INSEE Familles monoparentales bénéficiaires de l’API dans les DOM en 1992 Exploitation FNORS Alors que la moyenne nationale des enfants confiés à l’aide sociale à l’enfance (ASE) atteint 6,9 pour 1000 jeunes de moins de 20 ans en 1992, celle observée dans les 4 DOM est nettement supérieure (environ 10 pour 1000 personnes de moins de 20 ans), mais avec des écarts importants : la Guadeloupe est proche de la moyenne de la métropole, alors que le taux observé en Martinique dépasse 13 pour 1000.