Mardi 4 novembre Ciné-concert : Allemagne année zéro C iné
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Mardi 4 novembre Ciné-concert : Allemagne année zéro C iné
Roch-Olivier Maistre, Président du Conseil d’administration Laurent Bayle, Directeur général Dans le cadre du cycle 1945 Du jeudi 30 octobre au jeudi 6 novembre 2008 Vous avez la possibilité de consulter les notes de programme en ligne, 2 jours avant chaque concert, à l’adresse suivante : www.citedelamusique.fr Ciné-concert : Allemagne année zéro | Mardi 4 novembre Mardi 4 novembre Ciné-concert : Allemagne année zéro Cycle 1945 DU JEUDI 30 OCTOBRE AU JEUDI 6 NOVEMBRE 1945, « Année zéro » selon Rossellini, dont le jeune héros Edmund Kohler est condamné à choisir entre renaître ou mourir. Année de la victoire surtout. Victoire des bombes dont plusieurs milliers de tonnes sont larguées sur Berlin et sur Dresde, tandis que deux suisent à raser Hiroshima et Nagasaki. Victoire de la justice avec l’épuration et le début des grands procès. En juin, l’Allemagne est divisée en quatre zones, Berlin en quatre secteurs, et l’unité scellée par la Charte des Nations unies. D’un côté, déilés et bals ; de l’autre, ruines et désolation. L’Allemagne et le Japon ont capitulé, mais le couvre-feu perdure. Fauché par une balle américaine alors qu’il fume une cigarette, Anton Webern laisse une œuvre fabuleuse qui marquera profondément les jeunes générations de l’après-guerre. Il est des années exceptionnelles dans l’histoire, plus propices que d’autres peut-être à la création et aux scandales. Ainsi 1913, année du Sacre du printemps de Stravinski, de Jeux de Debussy et des Altenberg-Lieder de Berg, de L’Art des bruits de Russolo et des Bagatelles op. 9 de Webern. L’année précédente fut celle du Pierrot lunaire de Schönberg, et de Daphnis et Chloé de Ravel… 1945 : dans l’ouvrage de Norbert Dufourcq, Marcelle Benoît et Bernard Gagnepain, Les Grandes Dates de l’histoire de la musique (P.U.F. 1969), rien à signaler. Fin d’une époque ou année charnière ? Richard Strauss pleure sa ville natale. En hommage à Munich et à son vieux théâtre détruit, il abandonne les orchestrations resplendissantes pour destiner ses Métamorphoses aux seuls instruments à cordes. L’œuvre est sombre : « Comment songerais-je à rire alors que c’est la musique allemande qui est morte ? » Rien à signaler sinon la disparition, le 26 septembre à New York, de Béla Bartók dans le plus total dénuement. En exil depuis douze ans, Arnold Schönberg se débat vainement contre les diicultés quotidiennes, donne des leçons particulières, honore quelques commandes occasionnelles, mais croit toujours « aux droits de la plus petite minorité ». Répondant à une proposition d’un magazine américain, il évoque « la théorie, la technique, l’esthétique et l’éthique de la composition musicale », se défend contre les critiques, mais est ier de demeurer idèle à ses engagements. Au même moment, Stravinski s’apprête à changer de nationalité, à devenir citoyen américain, et à signer un contrat favorable avec les éditions Boosey & Hawkes. Puis à délaisser les voies sérielles pour s’aventurer dans le néoclassicisme… Les uns regardent en arrière, les autres prennent la relève. Karlheinz Stockhausen a dix-sept ans. Son père a été abattu sur le front de l’Est, sa mère, victime des pratiques nazies au sein des hôpitaux psychiatriques. Sur ces trous béants dans les corps et dans les âmes, sur ces ruines encore fumantes se dresseront bientôt de nouveaux édiices. Construire pour se reconstruire : des décombres de Darmstadt – de cet amas de cultures et de pierres qui fut autrefois le décor de la Sécession – jaillira la formidable dynamique des Ferienkurse (1946), symbole de la reconstruction culturelle de l’Allemagne et de l’Europe tout entière grâce à Wolfgang Steinecke. Si certains musiciens regrettent le passé, d’autres clament leur besoin de table rase. Pour expier peut-être. Ou pour en inir, à Paris et selon Dominique Jameux, avec la « frivolité » du groupe des Six (Auric, Durey, Honegger, Milhaud, Poulenc et Tailleferre) et « l’humanisme tiède » du groupe Jeune France (Baudrier, Jolivet, Lesur, Messiaen). Une nouvelle génération s’impose, prometteuse : Bruno Maderna a vingt-cinq ans, Luigi Nono en a vingt et un, Luciano Berio et Pierre Boulez vingt. Boulez dont on retiendra moins un premier prix obtenu au conservatoire que douze brèves pièces pour piano, « notations » longtemps oubliées au fond d’un tiroir mais dont on percevra l’importance trois décennies plus tard à travers leur orchestration. Le sérialisme devient une arme ; ses revendications sont le relet de nouvelles aspirations, exigent et servent à la fois la liberté la plus absolue, portent la parole des mouvements collectifs comme des volontés individuelles. Rélexion sur les notions d’automatisme et de choix, il devient un modèle de décision et d’existence, alors que l’avant-garde italienne lutte contre toutes les formes de dictature : Luigi Dallapiccola avec Le Prisonnier (1949), Bruno Maderna avec l’Étude pour Le Procès de Franz Kafka (1950), Luigi Nono avec L’Épitaphe à Federico Garcia Lorca (1952-1953), La Victoire de Guernica (1954) ou Il Canto sospeso, d’après des lettres de résistants condamnés à mort (1955-1956). 1945 : rien à signaler, mais tout est à suivre. Le 11 juillet, les yeux verts de Vivien Leigh et le regard envoûtant de Clark Gable se croisent sur les écrans français, six ans après leur rencontre américaine. Autant en emporte le vent… François-Gildas Tual jeudi 30 OCtOBRe – 20h MARdi 4 nOveMBRe – 20h jeudi 6 nOveMBRe – 20h igor Stravinski Concerto pour orchestre à cordes Arnold Schönberg Trio à cordes Béla Bartók Sonate pour violon seul Richard Strauss Métamorphoses Ciné-concert Hommage à Karlheinz Stockhausen Les Dissonances David Grimal, violon et direction Ayako Tanaka, violon Lise Berthaud, alto François Salque, violoncelle Allemagne année zéro Film de Roberto Rossellini Karlheinz Stockhausen Laub und Regen, pour clarinette Evan Parker, saxophones ténor et alto et soprano Tierkreis, pour clarinette, lûte et John Edwards, contrebasse piccolo, trompette et piano Chris Corsano, batterie, percussions In Freundschaft, pour basson Bijou, pour lûte en sol, clarinette basse et bande MeRCRedi 5 nOveMBRe – 20h L’esprit de Darmstadt vendRedi 31 OCtOBRe – 20h dmitri Chostakovitch Quatuor à cordes n° 3 Bohuslav Martinů Quatuor à cordes n° 2 dmitri Chostakovitch Quatuor à cordes n° 2 Quatuor Párkányí István Párkányí, violon Heinz Oberdorfer, violon Ferdinand Erblich, alto Michael Müller, violoncelle Karlheinz Stockhausen Kontra-Punkte, pour dix instruments Mark Andre … es… , pour ensemble de chambre Bruno Maderna Serenata n° 2, pour onze instruments helmut Lachenmann Mouvement (- vor der Erstarrung) Ensemble intercontemporain Peter Rundel, direction Solistes de l’Ensemble intercontemporain MARdi 4 nOveMBRe – 20h Amphithéâtre Ciné-concert Allemagne année zéro Film de Roberto Rossellini (Germania anno zero, Italie, 1947, noir et blanc, 74 minutes) Scénario de Roberto Rossellini, Carlo Lizzani et Max Colpet d’après une idée de Basilio Franchina. Musique : Renzo Rossellini, photographie : Robert Juillard, montage : Eraldo Da Roma. Avec Edmund Meschke (Edmund Kohler), Ernst Pittschau (le père), Ingetraud Hinze (Eva), Franz-Otto Krüger (Karl-Heinz Kohler)… Evan Parker, saxophones ténor et soprano John Edwards, contrebasse Chris Corsano, batterie, percussions Fin du spectacle vers 21h20. 5 Ciné-concert : Allemagne année zéro Berlin, une ville en ruine. Un peuple allemand traumatisé, au lendemain de la guerre et de l’efondrement du IIIe Reich. Tel est le bouleversant contexte d’Allemagne année zéro, le ilm mythique tourné en 1947 par Roberto Rossellini, pionnier de l’école néo-réaliste. C’est avant tout l’histoire d’un seul personnage, le petit Edmund, que raconte ici le réalisateur, dont la caméra suit minutieusement les pas au cours d’interminables plans : « Les Allemands étaient des êtres humains comme les autres ; qu’est-ce qui a pu les amener à ce désastre. La fausse morale, essence même du nazisme, l’abandon de l’humilité pour le culte de l’héroïsme, l’exaltation de la force plutôt que celle de la faiblesse, l’orgueil contre la simplicité. C’est pourquoi j’ai choisi de raconter l’histoire d’un enfant, d’un être innocent que la distorsion d’une éducation utopique amène à perpétrer un crime en croyant accomplir un acte héroïque. Mais la petite lamme de la morale n’est pas éteinte en lui… »1 Le trio acoustique formé de Chris Corsano, Evan Parker et John Edwards est la rencontre de trois générations partageant un même esprit d’expérimentation. Ensemble, ils interrogent cette mémoire collective mutilée et construisent, à partir de l’idée de ruines, un autre regard sur le temps. Puisant dans la bande originale, ils évoquent un monde sonore abstrait, composé de fragments dispersés, de voix, des rumeurs de la ville et de funestes silences. Considéré comme le plus talentueux batteur de sa génération, le jeune américain Chris Corsano est un passeur généreux à la présence phénoménale. Jetant des passerelles entre les genres, il évolue au croisement de la scène expérimentale et de la pop culture ; il collabore aussi bien avec Paul Flaherty, Sonic Youth, Jim O’ Rourke qu’avec Björk, en participant dernièrement à son album et à sa tournée. Depuis 2005, il se livre avec grâce à l’exercice du solo de batterie, hachant menu le temps avec un arsenal d’objets : anches de saxophone, cordes, archets, boîtes métalliques, ruban adhésif… Marqué au fer par le jeu avant-gardiste de deux autres célèbres saxophonistes de jazz, John Coltrane et Paul Desmond, le britannique Evan Parker a largement contribué à l’épanouissement du free jazz et de la musique improvisée en Europe dans les années soixante. Cet explorateur des marges du son et des variations micro-tonales poursuit ses expérimentations depuis quarante ans, engagé dans des projets collectifs aux côtés de Derek Bailey, Anthony Braxton ou Cecil Taylor et dans ses solos absolus. Il a, au il des années, mis au point une technique virtuose de respiration circulaire (soule continu) associée à des doigtés alternatifs et à des coups de langue. En émettant plusieurs sons simultanément, il donne l’illusion de la polyphonie et crée de fantastiques efets de lux et de matières. Musicien anglais discret, John Edwards débute son parcours musical comme bassiste au sein de B Shops for the Poor avant de se livrer corps et âme à la contrebasse et d’en détourner radicalement chaque sonorité. Prenant part à de nombreuses formations incluant Lol Coxhill, Eddie Prevost ou Peter Brötzmann, il devient une igure incontournable de la scène improvisée londonienne et de la musique contemporaine. Il s’aventure lui aussi en solo, compose pour le théâtre et mélange régulièrement improvisations et programmation électronique. Jos Auzende 1 Roberto Rossellini, extrait du Dictionnaire du cinéma de Jacques Lourcelles. 6 '(++ ;ldXi[ Gainsbourg 2008 <OGFJ@K@FE8LDLJy<;<C8DLJ@HL< '(++/+++/+nnn%Z`k\[\cXdlj`hl\%]iDgfik\[\GXek`e ;ldXi[`Xla\l[`[\()_~(/_#c\m\e[i\[`\kjXd\[`[\()_~))_#c\[`dXeZ_\[\('_~(/_#]\idc\cle[`% © cité de la musique 2008/¬ (conception graphique) • © Stefan de Jaeger Portrait de Serge Gainsbourg, 1981 Collage de polaroïds Collection Charlotte Gainsbourg • Photo : © Serge Anton • impression : AGF • licences n° E.S. 1-1014849, 2-1013248, 3-1013252. :@Ky;<C8DLJ@HL<;L)(F:KF9I<)''/8L(\iD8IJ)''0 et aussi… > COnCeRt ÉduCAtiF > MÉdiAthÈQue vendRedi 5 dÉCeMBRe, 20h MeRCRedi 11 FÉvRieR, 15h SALLE PLEyEL Body & Soul Take A Bow! Eric Legnini Trio Eric Legnini, piano Mathias Allamane, contrebasse Franck Agulhon, batterie London Symphony Orchestra Élèves d’établissements scolaires et de conservatoires d’Île-de-France Christophe Mangou, direction Venez réécouter ou revoir à la Médiathèque les concerts que vous avez aimés. Enrichissez votre écoute en suivant la partition et en consultant les ouvrages en lien avec l’œuvre. Découvrez les langages et les styles musicaux à travers les repères musicologiques, les guides d’écoute et les entretiens ilmés, en ligne sur le portail. SAMedi 6 dÉCeMBRe, 20h diMAnChe 7 dÉCeMBRe, 16h30 Brad Mehldau, piano MeRCRedi 10 dÉCeMBRe, 20h Sketches of Spain Une relecture de l’œuvre légendaire de Gil Evans/Miles Davis joaquín Rodrigo/Gil evans Concierto de Aranjuez (Adagio) Manuel de Falla/Gil evans Will O’ the Wisp (d’après L’Amour sorcier) Gil evans The Pan Piper, Saeta, Solea Dave Liebman, saxophones Manu Codjia, guitare Jean-Paul Celea, contrebasse Wolfgang Reisinger, batterie Orchestre du Conservatoire à Rayonnement Régional de Paris Jean-Charles Richard, direction > MuSÉe Des visites-ateliers sont proposées tous les jours pendant les vacances pour les 4-11 ans. http://mediatheque.cite-musique.fr > FORuMS SAMedi 6 dÉCeMBRe, 15h > COLLÈGe Suivez le thème ! Le jazz actuel Cycle de 15 séances, les mardis de 19h30 à 21h30, du 3 mars au 23 juin. 15h : table ronde animée par Arnaud Merlin, ponctuée de projections de concerts ilmés. Avec la participation de Laurent Cugny, Hervé Sellin, Jean-Charles Richard, Vincent Cotro, Philippe Baudoin. > ÉditiOnS 17h30 : Concert Musique et temps Collectif • 174 pages • 200 • 19 € Summertime X 6 : du duo au big band Musiques du XXe siècle. Musiques, une encyclopédie pour le XXIe siècle Collectif • 1492 pages • 2003 • 55 € Étudiants du département jazz et musiques improvisées du CNSMDP Riccardo Del Fra, direction artistique > COnCeRt MARdi 6 jAnvieR, 20h Matthias Schriel’s Shreefpunk Matthias Schriel, trompette Johannes Behr, guitare Robert Landfermann, basse Jens Düppe, batterie À découvrir dans le cadre du programme européen de soutien aux jeunes talents « Rising Stars ». Éditeur : Hugues de Saint Simon | Rédacteur en chef : Pascal Huynh | Rédactrice : Gaëlle Plasseraud | Maquette : Elza Gibus| Stagiaires : Marie Laviéville et Romain Pangaud Imprimeur VINCENT | Imprimeur BAF | Licences no 1014849, 1013248, 1013252 > jAZZ StAndARdS Du 5 au 10 décembre