Arno Bertina développe ses fictions pour tisser les liens entre la

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Arno Bertina développe ses fictions pour tisser les liens entre la
Arno Bertina développe ses fictions pour tisser les liens entre la guerre d’Algérie et sa
génération (Le Dehors…), pour explorer l’univers de l’opéra (Appoggio) ou celui du rock
(J’ai appris à ne pas rire du démon), ou mêle la mythologie à l’Histoire contemporaine
(Anima motrix). Mue par un appétit de la vie démesuré, son écriture se met volontiers au
service du collectif : membre de la galaxie « Inculte », animateur de la revue du même nom,
ce jeune homme né en 1975, inscrit son œuvre dans un nouveau baroque romanesque.
http://www.centrenationaldulivre.fr/?Arno-Bertina
http://livres.fluctuat.net/arno-bertina/bibliographie.html pour lire des extraits
Romans
• Le Dehors ou la Migration des truites, Actes Sud, coll. « Domaine français », 2001 ; rééd.
coll. « Babel », 2003. Il y a d’abord cette infirmière qui raconte : elle est entrée vérifier, ce
qu’elle fait chaque jour, voir si la pièce a été désinfectée. Et sans même jeter un œil dans sa
direction, elle devine que le lit est vide, elle sent le vide contre son dos, il est aussi présent,
aussi épais qu’un pan de mur contre lequel elle serait appuyée, froid, humide. Le lit est vide,
il a même été sommairement refait — geste inutile puisque avant de recevoir un nouveau
malade tout doit être désinfecté. Ça sent l’ammoniaque et l’éther. Pas un bruit. Par la fenêtre
elle voit certainement les bourrasques de vent faire plier les cyprès sur le coteau — cinq
cyprès dressés haut dans le ciel. Les antennes sont déjà à terre qui manquent, elles, de
souplesse. Pas un bruit. La surveillante appelle l’infirmière en charge de l’étage mais ce
n’est pas elle, non, c’est bien lui qui aura eu ce geste d’une politesse gênante, qui dit le souci
de ne pas donner de travail, on n’a pas à se déranger pour lui.
• Appoggio, Actes Sud, coll. « Domaine français », 2003.
• Anima motrix, Verticales, 2006. “Je suis le cocu magnifique auquel il pousse des cornes, je
suis pourchassé, soupçonné d'appartenir à une cellule d'Al-Qaeda démantelée près de la
frontière italienne. Je suis le chasseur Actéon puni par Diane et transformé en cerf, bientôt
déchiré par les mâchoires de ses chiens qui ne le reconnaissent pas, et je suis l'ancien
ministre macédonien Ljube Boskovski, qui fuit parce qu'il aurait assassiné des réfugiés. Je
suis Bobby Fischer, Curzio Thomsen et Slavo Smith, une prostituée romaine et une duchesse
un peu cinglée, et un jeune adolescent pakistanais aussi. Je suis Balakh et Ghulam, je suis
suspendu au pied d'un Béninois caché dans le train d'atterrissage d'un avion qui survole
l'Adriatique, je suis en route pour nulle part et tenté de tout lâcher.”
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Fictions biographiques
• J'ai appris à ne pas rire du démon, Naïves, coll. « Sessions », 2006. Dans J'ai appris à ne
pas rire du démon, Bertina établit le portrait en creux de Johnny Cash à partir de 3
séquences de vie, racontées par un tiers : dans le 1er récit, Cash est encore représentant de
commerce et installe sa "singularité" face à un vendeur de bibles admiratif. Dans le
deuxième, Cash s'est fait coffrer et discute, en manque, addiction et drogue avec un flic fan
de rock. Dans le 3ème, un producteur harangue le chanteur pour lui redonner de sa superbe
après sa rencontre-faillite de 20 ans avec le prêcheur Billy Graham.
• Ma solitude s'appelle Brando. Hypothèse biographique, Verticales, 2008.
En collaboration
• Anastylose" avec Bastien Gallet, Ludovic Michaux et Yoan De Roeck, Fage, 2006.
• Une année en France avec François Bégaudeau et Oliver Rohe, Gallimard, 2007.
• La borne S.O.S. 77 avec Ludovic Michaux, Le Bec en l'air, 2009.
La Borne SOS 77 est un court roman composé de deux voix qui se succèdent en alternance : celle
de Ghetto, un sans domicile fixe vivant au bord du périphérique parisien, et celle d’un agent de la
Préfecture de police affecté à la vidéosurveillance de ce même périphérique. Ce dernier, habitué à
voir le monde à travers des écrans et des caméras fixes, découvre un jour – à la limite du horschamp – une forme noire qui semble s’être installée sur une langue de béton, à la hauteur des
voitures. Obsédé par le désir de réduire toutes les fractures, il va se rendre sur place et tenter de se
rapprocher de ce SDF qui fouille les poubelles… La Borne SOS 77 est née à partir du travail
photographique de Ludovic Michaux sur les dispositifs mis en place pour empêcher les sans-abris
de s’installer sur les trottoirs ou sous les porches des immeubles (pics, grillages, plots…). Les deux
écritures, photographiques et littéraires, soulignent une réalité sociale glaçante, bien que peu
perceptible.
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• Enorme avec le collectif Tendance floue, Thierry-Magnier éditeur, 2009.
Il n'était pas inquiet, ne se faisait pas de souci pour moi. C'est donc que c'était possible, que j'étais
capable. Ces phrases éclataient dans ma tête comme de petits pétards, elles me réchauffaient le
corps mieux que le chocolat chaud, comme de courtes décharges électriques. J'étais capable, il ne se
faisait pas de souci.
Une série de photographies dont il ignore tout est confiée à un écrivain. Il s'aventure alors dans
l'écriture d'un roman où ces photographies croiseront la vie du héros pour la transformer.
Théâtre
• La borne S.O.S. 77, (version courte du texte, publiée sans les photographies de Ludovic
Michaux), Lansman Éditeur, Carnières, Belgique, 2009.
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