immortel sur le net - Le blog

Transcription

immortel sur le net - Le blog
Généalogiey
/
30
IMMORTEL
SUR LE NET
LE RÉSEAU SOCIAL BESCRIB, CRÉÉ PAR UN LORRAIN VIVANT EN BRETAGNE, PERMET DE LAISSER UNE TRACE DE SON PASSAGE SUR TERRE. VISITE GUIDÉE.
PAR FRÉDÉRIC PLANCARD
Les disparus disposent d’un mémorial où peuvent être développés des souvenirs ou attachées des photos,
explique Didier Tousch.
Q
ue va­t­il rester de nous après notre
mort ? Cette question existentielle a
été le point de départ de la réflexion
de Didier Tousch, 53 ans, patron d’une
société spécialisée dans le compact­
disc. Même s’il vit en Bretagne depuis
plus de 30 ans, l’homme est lorrain, originaire de Yutz,
en Moselle. Pour avoir des nouvelles d’amis d’enfan­
ce, il a creusé le web. Sans succès pour certains
« allergiques aux réseaux sociaux ». Il s’est rendu
compte qu’ils n’apparaissaient qu’une seule fois sur le
Net… à la faveur d’un avis de décès, « c’est un peu
dommage », déclare­t­il.
Depuis Noël 2015, la start­up bescrib dont il est le PDG
et qui compte quatre associés, est sur la toile via un
réseau social éponyme. « Ça fait quatre ans qu’on
travaille dessus. » L’idée est donc « d’être le propre
scribe de sa vie ou d’un proche disparu », poursuit
Didier Tousch. Les disparus disposent d’un mémorial
où peuvent être développés des souvenirs ou atta­
chées des photos. Une chronologie retraçant les évé­
nements marquants de la vie de la personne apparaît
aussi. Des informations dont la publication pourra
être conditionnée via divers degrés de confidentialité
ou seulement après votre mort. Pour cela, « vous allez
désigner quelqu’un de vivant comme légataire de
votre compte. Un proche qui va signaler votre décès
sur bescrib. Votre compte va alors basculer dans un
délai que vous avez choisi ». Histoire de « rendre
immortelle notre histoire » comme celles des pha­
raons grâce aux scribes.
Pour les vivants, la page (un futur mémorial) fonction­
ne comme celle d’un réseau social à laquelle d’autres
personnes peuvent s’abonner après recherches, qu’ils
soient de la famille ou des amis. Pour écrire son
histoire au jour le jour et la laisser à ses descendants. Si
certains cherchent l’oubli numérique total, environ
800 personnes sont actuellement inscrites sur bescrib
pour laisser une trace aux générations futures.
VIDÉOS ET MESSAGES… POST­MORTEM
Le projet est aussi collaboratif et laisse la possibilité à
des proches la possibilité de modifier un mémorial, d’y
apporter des précisions, des anecdotes, des photos…
Bref, d’enrichir les informations. Pour votre page
personnelle vos abonnés pourront vous envoyer pho­
tos, souvenirs… libre à vous de les accepter ou pas.
« Tout est gratuit », précise Didier Tousch. Le modèle
économique reposant sur du contenu sponsorisé ou
l’édition, par exemple, d’un livre en Pdf.
Si l’on peut, en renseignant les champs disponibles,
« naviguer entre les personnages de la famille, dans
les prochaines versions, il sera possible de récupérer
votre arbre généalogique créé sur un autre site »,
souligne Didier Tousch. Enfin, des applications pour
smartphones seront disponibles dans quelques mois
pour Androïd et iOs.
Vos dernières volontés pourront même être conser­
vées sur le site pour vos légataires. Des vidéos ou des
messages post­mortem pourront être envoyés à des
personnes que vous aurez choisies et à des dates
précises par exemple. Vous pourrez même bientôt
rédiger un testament olographe en ligne sur bescrib…
et imprimer une carte ICE munie d’un QR code à
glisser dans votre portefeuille. Une carte qui contient
des informations personnelles et qui servira aux se­
cours si vous êtes victime d’un accident.
/ Une question, une suggestion ? Vous pouvez
adresser vos courriers à Frédéric Plancard,
rubrique Généalogie, 65, rue Mazel,
55100 Verdun ou par mail :
[email protected]
N’oubliez pas le blog généalogique
de L’Est Républicain : http://er­genealogie.blogspot.fr, la page Facebook associée et le compte Twitter :
@fp_genealogie.