la modélisation de la qualité de l`air dans les rues de Chambéry
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la modélisation de la qualité de l`air dans les rues de Chambéry
Depuis 1998, l’air chambérien est ausculté en permanence par 3 stations de surveillance. Implantées dans des conditions précises pour déterminer l’indice de qualité de l’air ATMO, leurs résultats ne traduisent cependant pas la pollution maximale à laquelle peut être exposé un habitant lors de ces déplacements dans les principaux axes de circulation de la ville. L’Air de l’Ain et des Pays de Savoie a donc décidé de mettre en œuvre un outil de modélisation afin de connaître la répartition spatiale des polluants, avec comme objectif de cartographier la pollution, heure par heure, dans un quartier de 4 km² centré sur Chambéry. Parmi les différentes phases permettant d’aboutir in fine à cartographier la pollution sur Chambéry, Air-APS a choisi de s’appuyer sur deux modèles différents adaptés chacun aux deux étapes-clés du processus de modélisation : - IMPACT-ADEME pour déterminer les rejets de polluants produits par le trafic routier qui, en intégrant différents paramètres (nombre de véhicules, leur vitesse de circulation, leur carburant, leur cylindrée, …), permet d’aboutir à ce type de carte représentant les rejets de particules en suspension au cours de l’année 2002, VR U n ave tun nel des la de ue Mo nts iss Bo e av en ue an Je nu ave e de in Tur 12 N5 MODELISATION DE LA QUALITE DE L’AIR DANS LES RUES DE CHAMBERY La modélisation réalisée sur Chambéry a révélé une très bonne corrélation entre le modèle et les mesures. Compte tenu de la diversité des sites et de leur espacement dans la zone, la modélisation sur l’ensemble du domaine étudié apparaît donc tout à fait pertinente. La modélisation n’est « qu’une estimation de la réalité entachée d’incertitudes ». Elle n’est donc pas synonyme de constat comme le sont les mesures effectuées par un analyseur. Toutefois, il semble acquis que certains quartiers ne respectent pas la réglementation en vigueur. Le dioxyde d’azote Ja urè s Tous les axes de transit importants, mais également les voies secondaires accueillant pourtant un nombre de véhicules plus faible, sont concernés par le non respect de l’objectif de qualité (fixé à 40 µg/m3 en moyenne annuelle). En revanche, dès que l’on s’éloigne de ces rues, les concentrations en dioxyde d’azote diminuent et de ce fait, 76 % de la zone d’étude présente des teneurs respectant l’objectif de qualité. Le niveau d’information et de recommandations (fixé à 200 µg/m3 en moyenne horaire) semble également ne pas devoir être respecté pour des axes accueillant un trafic important comme la Voie rapide urbaine, la rue de Lyon et les Quais. Certaines rues particulièrement fermées, où la pollution rencontre des difficultés pour se disperser comme la rue Jean-Pierre Veyrat ou la rue de Boigne, enregistrent également des dépassements. CONCENTRATION EN DIOXYDE D'AZOTE (µg/m3) Caractéristiques Rues piétonnes Rues non modélisées Limites communales 500m V.R . av. de Lyon U. Particules en kg/km 0 on ts 300 m Source : Air APS & GéoSignal V. R Ga .U re inf. à 30 30 70 70 - 165 165 - 380 380 - 1 960 sup. à 1 960 Tun nel des M Echelle : Impact-Ademe v.2.0 - Copert 3 CF SN . - SIRANE, développé par l’Ecole Centrale de Lyon pour appréhender la dispersion et la transformation des polluants. Cette seconde étape nécessite d’intégrer, sur l’ensemble de la zone d’étude, la météorologie mais aussi la largeur des rues, la hauteur des bâtiments, le type de voirie. Place du Centenaire Château L’ensemble permet de spatialiser la qualité de l’air et de la confronter, heure par heure, ou bien sur l’ensemble d’une année, à la réglementation en vigueur. N Curial © Air-APS/ Géosi gnal/SIRANE/Origine Cadastre © Droits de l’Etat rése rvés Moyenne annuelle 40 Respect de l'Objectif de Qualité 56 Dépassement de l'Objectif de Qualité Observatoire savoyard de l’environnement n°13 100 Dépassement de la Valeur limite 55 MODELISATION DE LA QUALITE DE L’AIR DANS LES RUES DE CHAMBERY Les poussières en suspension inférieures à 10 microns L’objectif de qualité (fixé à 30 µg/m3 en moyenne annuelle) et la valeur limite (fixé à 40 µg/m3 en moyenne annuelle) ne sont pas respectés sur les secteurs les plus sensibles déjà recensés précédemment (la VRU, les Quais, la rue de Lyon…). Les petites artères du centre ville ne sont pas concernées et 96 % de la zone respecte l’objectif de qualité. Le benzène L’objectif de qualité (fixé à 2 µg/m3 en moyenne annuelle) est dépassé sur un nombre important de rues. On retrouve une certaine similitude avec les dépassements observés pour l’objectif de qualité du dioxyde d’azote. Les concentrations de ce polluant diminuent encore plus rapidement que pour le dioxyde d’azote puisque 90% de la zone d’étude respecte l’objectif de qualité. La valeur limite (fixée à 5 µg/m3 en moyenne annuelle et qui sera effective en 2010) semble également ne pas devoir être respectée mais uniquement sur les axes les plus circulés du centre ville. CONCENTRATION EN PM10 (µg/m3) CONCENTRATION EN BENZENE (µg/m3) Moyenne annuelle 30 Respect de l'Objectif de Qualité 40 Dépassement de l'Objectif de Qualité Dépassement de la Valeur limite Source : L'Air de l'Ain et des Pays de Savoie L’ozone Moyenne annuelle 5 2 Respect de l'Objectif de Qualité Dépassement de l'Objectif de Qualité 9 Dépassement de la Valeur limite Source : L'Air de l'Ain et des Pays de Savoie 56 Observatoire savoyard de l’environnement n°13 A la différence des polluants primaires qui sont directement rejetés par une source (une cheminée, un pot d’échappement,…), l’ozone est un polluant dit « secondaire » : il est issu de la transformation, par réaction chimique, de polluants primaires. Ainsi, les polluants primaires sont majoritairement présents à proximité de leur lieu de production, par exemple le long d’un axe routier. Par contre, pour la formation de l’ozone, des réactions complexes sont en jeu et les concentrations les plus importantes sont enregistrées à une certaine distance des lieux d’émissions, le plus souvent en périphérie des agglomérations et, dans ce cas, personne ne semble épargné. Cette situation survient chaque année de mai à septembre : à cause de l’ozone, la qualité de l’air devient médiocre environ 1 jour sur 5. On enregistre également en moyenne 3 à 4 dépassements du seuil d’information et recommandations (180 µg/m3), conduisant ainsi à une situation comme celle décrite ci-dessous pour une journée de juillet, à 14h00 et à 19h00. MODELISATION DE LA QUALITE DE L’AIR DANS LES RUES DE CHAMBERY CONCENTRATION EN OZONE (µg/m3) Moyenne horaire 130 10 BON 180 MEDIOCRE Niveau d'information 240 MAUVAIS Niveau d'alerte Source : L'Air de l'Ain et des Pays de Savoie Et maintenant ? Bien que les résultats soient pleinement satisfaisants, il faut poursuivre le travail afin d’améliorer encore la modélisation. Des modifications seront donc apportées à cet outil complexe afin de l’ajuster encore un peu plus à la réalité. L’autre piste d’amélioration concerne la connaissance des émissions : malgré l’implication de la mairie de Chambéry dans la réalisation de plusieurs comptages, il faudrait connaître le trafic de chaque rue plus précisément pour optimiser les résultats. Enfin, s’il est désormais possible de modéliser la réalité, l’outil élaboré peut également alimenter la réflexion sur des scénarii. Le modèle pourrait être ainsi utilisé dans la prospective et le suivi des projets d’aménagement. Observatoire savoyard de l’environnement n°13 57