voir l`article en PDF
Transcription
voir l`article en PDF
«La table est réservée, en moyenne, cinq fois par semaine, explique le chef. Ce sont des gens qui souhaitent garder une certaine confidentialité, ou qui viennent pour un anniversaire ou une fête. L’ambiance est bien sûr plus détendue qu’au restaurant!» Pour la table d’hôte, Dominique Gauthier prépare un menu surprise, fondé sur des correspondances et des accords subtils entre les plats et les vins. Art de vivre Art de vivre Dominique Gauthier «La cuisine, mon métier, ma passion» Le Gault-Millau l’a élu cuisinier de l’année 2009. Une consécration qui, pour le chef du Chat botté, le restaurant du Beau-Rivage, à Genève, représente à la fois une récompense et une invitation à faire encore davantage rayonner sa cuisine imaginative et rigoureuse. 10 N um é r o 1 6 F é V R I E R – M A R S 2 0 0 9 11 Art de vivre Art de vivre «Pour chaque plat, je commence par un croquis...» «A «On prépare la sauce pour un amuse-bouche, un velouté de topinambour à la truffe servi avec une fricassée de crête de coq. Le goût est parfait». 12 N um é r o 1 6 vant d’être cuisinier de l’année, j’étais déjà cuisinier tout court». Consacré par le Gault-Millau comme le chef de l’année 2009, Dominique Gauthier, 42 ans, le maestro du prestigieux restaurant du Chat botté, à l’Hôtel Beau-Rivage, à Genève, garde la tête froide et poursuit comme avant, jour après jour, midi et soir, sa même quête des saveurs et de l’excellence. Originaire du petit village de Gillonnay, en France, entre Lyon et Grenoble, il est né dans une famille paysanne qui lui a donné, tout enfant, le goût des produits de la terre. «L’hiver, il n’y avait rien à faire dans les champs, donc on donnait un coup de main pour la cuisine. On connaissait les herbes, les légumes, on allait à la chasse et à la pêche. On vivait vraiment en symbiose avec la nature. J’avais un oncle qui était traiteur et il avait souvent besoin d’un coup de main pendant le week-end. Dès que j’ai eu une douzaine d’années, j’ai commencé à l’aider et j’ai tout de suite adoré! J’ai ensuite fait des années de formation dans les grandes maisons en France». Rigoureux et hyperperfectionniste, Dominique Gauthier privilégie une cuisine en évolution permanente. «Je prépare une nouvelle carte tous les trois mois, au gré des saisons, des couleurs et des parfums. En ce moment, je réfléchis aux plats pour ce printemps. Je choisis mes produits, je fais des recherches sur les goûts, j’imagine des accords. Cet hiver, j’ai construit ma carte autour de la truffe; pour le printemps, je pense que mes produits phares pourraient être l’asperge verte, les morilles… Comme j’ai deux semaines de vacances en février, je vais réfléchir tranquillement, puis je ferai des essais». Et comme la gastronomie ne s’adresse pas seulement à l’estomac, mais aussi aux yeux, Dominique Gauthier travaille, d’un même mouvement, les saveurs et l’esthétique. «Un plat doit être savoureux, mais il doit aussi être agréable sur l’assiette. Un client découvre son assiette avec les yeux et c’est la beauté de l’assiette qui lui donne aussi envie de manger. Je crois que le grand chef, aujourd’hui, doit être un peu comme un artiste! Je fais très attention, par exemple, au fait que l’assiette, sa forme aussi bien que sa couleur, soit parfaitement équilibrée et mette le plat en valeur». Chef du Chat botté depuis sept ans, Dominique Gauthier n’a pas fini d’enchanter ce haut-lieu de la gastronomie! n François Varela «Je travaille main dans la main avec le chef de salle, mon ami Pascal Droz, depuis plus de quinze ans. La cuisine, c’est avant tout un travail d’équipe». F é V R I E R – M A R S 2 0 0 9 13