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JEUDI 14 NOVEMBRE 2013 LE BERRY REPUBLICAIN
Son album
La vidéo
Son concert
Survival, de Bob Marley. « Après
Dans mon île. Découvrez le
clip de Ras Daniel sur votre
smartphone. Pour lire la vi­
déo, téléchargez une appli­
cation lecteur de flashcode,
ouvrez­la et dirigez votre
mobile sur le code ci­con­
tre. ■
Bob Marley, à Paris en 1978.
plusieurs albums un peu plus
commerciaux, j’ai retrouvé le Bob
Marley des origines, roots, dans
Survival, sorti en 1979. Il y parle
beaucoup plus de l’Afrique, de
ses propres racines. C’est son al­
bum que je préfère. » ■
« C’est le concert qu’il a donné
au Pavillon de Paris, porte de
Pantin. J’avais dix­huit ans, je
connaissais sa musique, mais
c’est à ce concert que j’ai com­
pris son message. Le rastafaris­
me, le retour à l’Afrique. » ■
Berry sons
Le rastafari chante l’espoir
Reggae
cation, ajoute le quinquagénai­
re. Pour ne pas perdre le fil et
avoir des diplômes. Car les jeu­
nes tombent dans la facilité, le
matériel, ils veulent gagner de
l’argent rapidement. Je ne dis
pas ça pour faire de la politique,
c’est juste la réalité. »
Les couleurs du drapeau éthiopien ne sont jamais bien loin
avec Ras Daniel. Le chanteur de
reggae prépare son nouvel album à Bourges mais garde toujours un œil sur la Martinique,
la terre de ses origines.
Respect pour
« le grand homme »
Aimé Césaire
Pierre Machado
[email protected]
I
l transmet sa philoso­
phie par la conviction de ses
textes et la force de sa voix. Ras
Daniel chante le reggae depuis
plus de vingt­cinq ans, en bon
apôtre du rastafarisme. Ce mou­
vement de pensée de rébellion
et de libération des consciences
implique le retour à l’Éthiopie,
terre promise des rastas.
Originaire de la Martinique,
■ SON ACTUALITÉ
Nouvel album
Le nouvel album de Ras Daniel,
Renaissance, sortira début 2014.
Il comportera « au moins douze
titres », nés de ses rencontres
avec d’autres artistes.
Festival
Ras Daniel prépare, pour la dixseptième année consécutive, le
Marley’s Marathon, un concert
hommage à Bob Marley prévu
début février, en Martinique.
MESSAGE. Ras Daniel chante l’amour, l’unité, mais aussi les maux de la société, surtout en Martinique.
Ras Daniel est venu s’installer
en France à dix­huit ans « pour
raisons personnelles ». Et c’est à
Bourges qu’il a posé ses valises
au cours de l’année dernière.
« Le calme de la ville me permet
de me ressourcer, de trouver
l’inspiration. Bourges ressemble
plus aux Antilles qu’à Paris, c’est
l’idéal. »
Depuis 1986, il transmet dans
ses chansons « l’amour et l’uni­
té » chers à Bob Marley, le roi
du reggae. Mais pas seulement.
Ras Daniel voit en lui un « pro­
AU TEMPS POUR MOI
La page et le silence
Par Gabriel Barry Cher monsieur, nous ne nous connaissons
pas, aussi dois-je me présenter : je me
prénomme Babeth, mère et épouse
moderne, autant que l’époque le requiert,
autant que mon éducation le permet. Plus
que tout j’aime le silence, plus que les plus
beaux paysages, plus que les toiles de
maîtres. Mais, ombre à mon tableau, ce
luxe du silence que je m’attache à cultiver
Musicien
est souvent entaché par la musique. Or
cette musique à laquelle je ne bite rien semble enchanter mon
fils, et ce qui est bon pour lui doit l’être pour moi, sa mère, et
j’envie – j’avoue – la mine réjouie qu’il arbore à chaque visite.
Je goûterai donc, peu à peu, ce qu’il m’invite à aimer. Je
suppose que les textes de chansons me feront verser dans cette
pente devant laquelle je renâcle, mais soit, puisque l’époque
retentit, je tendrai l’oreille sans abdiquer. En attendant de me
voir totalement convaincue des bienfaits de la musique, je vous
suggère de baisser le son de votre électrophone, car – c’est une
mère qui vous l’affirme – on entend de si belles choses dans ce
silence, cette page blanche pour tympan nourrisson. Écoutez.
phète » dont les paroles trou­
vent un fort écho dans notre so­
ciété actuelle, façonnée par la
violence quotidienne et les ten­
sions politiques : « Ses chansons
trouvent sens, aujourd’hui. On
ressent de plus en plus la révol­
te des peuples. Nous, les chan­
teurs de reggae, devons de plus
en plus passer nos messages. »
Un œil sur la société française
qui pousse naturellement son
regard et ses textes vers les jeu­
nes habitant la Martinique : « La
violence augmente de plus en
plus. Nous n’avons aucune ma­
PHOTO S. PARA
tière première, les diplômés
quittent l’île… Tout explose
aujourd’hui, la violence, le
sexe… il n’y en avait pas autant
dans ma jeunesse. » Un constat
qu’il met en lumière dans ses ri­
mes. Son titre Dans mon île
souligne la face sombre de la
Martinique, bien souvent per­
çue comme une simple carte
postale. Un morceau où soleil,
plage et cocotiers côtoient
crack, femmes battues et
strings.
« L’espoir pour la jeunesse
martiniquaise passe par l’édu­
■ LE COUP DE CŒUR DE LA SEMAINE
Du rock au théâtre
Saint-Bonnet,
ce soir, avec Odyl
BOURGES. Des textes rentre­dedans, une
voix, une attitude résolument rock,
Odyl (pour « overdose your life ») sera
en concert solo ce soir, à 20 h 30, au
théâtre Saint­Bonnet. Son nouvel EP
quatre titres, C’était l’hiver, a été
enregistré par Johan Ledoux au studio
du groupe Blankass et préfigure son
premier album, Petite, qui sortira en
2014. Guitare au poing, Odyl
interprétera les titres de ses deux
premiers EP ainsi que des chansons de
son futur album et quelques reprises.
Les réservations des places se font par
téléphone au 06.03.43.13.34 ou par
courriel à [email protected].
Les places sont à retirer ce soir
au théâtre Saint­Bonnet. Tarifs :
10 euros (orchestre) et 20 euros
(balcon).
D.A.
L’espoir survit aussi grâce aux
personnalités martiniquaises.
Pour ne pas perdre de vue ce
que le département a apporté à
notre histoire. Notamment Aimé
Césaire, le poète et homme po­
litique martiniquais décédé en
avril 2008. Ras Daniel lui rap­
pelle son respect à travers ses
couplets. « C’est un grand hom­
me. Il a sorti Fort­de­France
d’une situation moyenâgeuse et
l’a modernisée. »
L’année prochaine, Ras Daniel
sortira son nouvel album, réali­
sé au gré de ses rencontres. Une
manière de continuer à propa­
ger la bonne parole. Une maniè­
re de continuer l’aventure. De­
puis ses premiers pas dans la
musique, en 1986, lorsqu’il vi­
vait à Paris. Il a été membre du
groupe Ruff Neg de 1994 à 2000,
avec lequel il s’est produit au
Printemps de Bourges en 1997
et 1998, et a sorti trois albums à
succès. Il a réalisé son premier
a l b u m s o l o, R a s t a f a r i , e n
2000. ■
è Pratique. Ras Daniel est sur Facebook,
sous le nom « Ras Daniel Asher Asher ».