Céphalées de l`enfance et de l`adolescence

Transcription

Céphalées de l`enfance et de l`adolescence
Céphalées de l’enfance et de l’adolescence
Céphalées de l’enfance et de l’adolescence : Les preuves
•
•
•
•
Les enfants et les adolescents peuvent souffrir de tous types de céphalées primaires et secondaires. En particulier,
les céphalées de migraine et de tension (CT) sont hautement répandues dans ces groupes d’âge.
Le spectre des céphalées secondaires est quelque peu différent chez les enfants et les adolescents, avec une
prévalence plus élevée de céphalées inflammatoires et une prévalence plus faible de céphalées structurelles. Les
rares céphalées primaires, comme les céphalées trigémino-autonomiques sont encore plus rares dans ces groupes
d’âge.
La recherche sur les mécanismes physiopathologiques des céphalées chez les enfants et les adolescents est
restreinte, mais elle suggère que ces jeunes patients démontrent les mêmes mécanismes que les adultes.
Le traitement des céphalées chez les enfants et les adolescents, néanmoins, est différent. Par conséquent, pour le
moins chez les patients sévèrement affectés, un traitement par des spécialistes est recommandé.
Diagnostic des céphalées de l’enfance et de l’adolescence
•
•
•
Les critères de la société internationale des céphalées s’appliquent également aux enfants et adolescents.
Il est nécessaire de relever soigneusement les antécédents, notamment les informations signalées par les parents, et
tenues dans un journal des céphalées conçu pour les enfants.
Un examen neurologique général doit être pratiqué par un pédiatre. En cas de résultat anormal à l’examen physique,
une IRM ou une autre procédure d’imagerie doit être effectuée.
Migraine chez les enfants et les adolescents
•
•
•
•
•
Jusqu’à l’âge de la puberté, la migraine montre une prévalence allant de 3 % à 5 %, avec une répartition équivalente
entre les sexes. À partir de la puberté, la prévalence chez les filles augmente, alors qu’elle diminue un peu chez les
garçons.
La symptomatologie de la migraine chez les enfants et les adolescents est quelque peu différente en comparaison à
celle des adultes : les jeunes patients souffrent davantage de symptômes gastro-intestinaux, de céphalées
bilatérales, de céphalées moins pulsatives et de céphalées d’une durée plus courte. Des migraines avec auras très
complexes peuvent apparaître dans l’enfance. Il existe également des syndromes qui sont considérés comme des
précurseurs de la migraine, notamment les vomissements cycliques, la migraine abdominale, le torticolis paroxystique
et le syndrome d’Alice au pays des merveilles.
Les enfants et les adolescents répondent très bien aux traitements non médicamenteux, notamment la pédagogie, la
thérapie de relaxation, la kinésithérapie et le biofeedback. Les preuves indiquent que la thérapie comportementale de
groupe est le meilleur traitement.
Pour le traitement médicamenteux jusqu’à la puberté, de l’ibuprofène (10 mg/kg de poids corporel) et de
l’acétaminophène/paracétamol (1 mg/kg de poids corporel) sont recommandés comme première intention. Les
médicaments de seconde intention sont les triptans (par ex., sumatriptan à 10 mg en nébulisation nasale, zolmitriptan
par voie orale à 2,5 mg, ou rizatriptan par voie orale). Pour les crises très sévères, d’autres médicaments peuvent
être envisagés dans des centres spécialisés.
Dans certains cas, la prophylaxie médicamenteuse peut s’avérer nécessaire pour améliorer la qualité de vie des
enfants et adolescents souffrant de migraine. On peut essayer deux groupes de médicaments. Un groupe se
compose de magnésium, d’extrait de racine de pétasite (Pétadolex), de coenzyme Q10, lesquels disposent tous de
peu de preuves cliniques, mais sont bien tolérés. L’autre groupe se compose de flunarizine à 5 mg, de propranolol à
20 à 80 mg et de topiramate jusqu’à 100 mg, qui démontrent une meilleure efficacité, mais plus d’effets secondaires.
Céphalées de tension chez les enfants et les adolescents
•
•
•
•
La prévalence de la CT épisodique augmente de manière linéaire avec l’âge jusqu’à atteindre 30 % à la puberté. La
CT chronique est très rare chez les enfants et les adolescents, mais elle existe. En particulier, les filles à partir
d’environ 14 ans souffrant de CT forment un sous-groupe spécifique de patients.
Comme pour la migraine, le traitement non médicamenteux est particulièrement utile chez les enfants et les
adolescents souffrant de CT.
Un traitement aigu ne doit être proposé que les jours de douleur sévère ; l’acétaminophène/paracétamol et la
flupirtine sont recommandés.
Un traitement médicamenteux prophylactique doit uniquement être envisagé dans les cas sévèrement affectés de CT
chronique. L’amitriptyline à très faibles doses débutée à 10 mg est également recommandée pour ce groupe d’âge.
Céphalée due à une surutilisation de médicaments
•
•
La céphalée due à une surutilisation de médicaments est une céphalée chronique induite par la prise d’analgésiques
ou autres médicaments pour une migraine aiguë pendant plus de 10 à 15 jours par mois. Cette pathologie peut
également apparaître chez les enfants et les adolescents.
L’arrêt du traitement est la seule façon de résoudre ce mal de tête. Les enfants et les adolescents ont besoin d’un
programme pédagogique structuré comprenant l’absence de médicaments pendant 14 jours et un traitement
prophylactique approprié.
Que faut-il faire ?
•
•
•
Nous avons besoin de mieux comprendre les syndromes spécifiques chez les enfants et les adolescents, comme les
syndromes précurseurs de la migraine.
Davantage de spécialistes des céphalées et de la douleur devraient être formés à la compréhension de la céphalée et
de son traitement chez les enfants et les adolescents.
Davantage d’essais cliniques sur des médicaments spécifiques et la thérapie non médicamenteuse pour les enfants
et les adolescents souffrant de céphalées sont nécessaires.
Références
[1] Abu-Arafeh I, Razak S, Sivaraman B, Graham C. Prevalence of headache and migraine in children and adolescents: a systematic
review of population-based studies. Dev Med Child Neurol 2010;52:1088–97.
[2] Dooley JM, Pearlman EM. The clinical spectrum of migraine in children. Pediatr Ann 2010;39:408–15.
[3] Hershey AD, Kabbouche MA, Powers SW. Treatment of pediatric and adolescent migraine. Pediatr Ann 2010;39:416–23.
[4] Verhagen AP, Damen L, Berger MY, Passchier J, Merlijn V, Koes BW. Conservative treatments of children with episodic tensiontype headache: a systematic review. J Neurol 2005;252:1147–54.
Copyright © 2011 International Association for the Study of Pain