Validité des psychoses fonctionnelles non affectives du DSM IV
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Validité des psychoses fonctionnelles non affectives du DSM IV
L’Encéphale (2011) 37, 101—109 Disponible en ligne sur www.sciencedirect.com journal homepage: www.em-consulte.com/produit/ENCEP CAS CLINIQUE Validité des psychoses fonctionnelles non affectives du DSM IV dans une population congolaise. Une étude clinique transversale Validity of nonaffective functional psychosis of the DSM IV in a Congolese population. A transversal clinical trial M.V. Ngoma a,∗, M.M. Mampunza a, S. Joos b,1, J. Peuskens b, K. Vansteelandt b a Département de psychiatrie, centre neuropsychopathologique (CNPP), faculté de médecine, université de Kinshasa, BP 825, Kinshasa XI, République démocratique du Congo b Katholieke Universiteit te Leuven (KUL), Universitair Centrum St Jozef de Kortenberg, Belgique Reçu le 14 août 2008 ; accepté le 18 janvier 2010 Disponible sur Internet le 15 septembre 2010 MOTS CLÉS Schizophrénie ; Trouble schizophréniforme ; Trouble psychotique bref ; DSM IV ; Modèle médical KEYWORDS Schizophrenia; Schizophreniform ∗ 1 Résumé La quatrième édition du Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders (DSM IV) ne distingue la schizophrénie, le trouble schizophréniforme (TSF) et le trouble psychotique bref (TPB) que par la durée de la maladie. La validité des dits concepts nosologiques paraît ainsi douteuse. La présente étude a évalué la validité de ces concepts nosologiques du DSM IV. Pour ce faire, 70 schizophrènes, 68 patients avec TPB et 50 avec TSF, noirs Congolais, recrutés au centre de santé mentale « Telema » de Kinshasa et au centre neuropsychopathologique de l’université de Kinshasa du 5 août 2003 au 14 mars 2005 ont été comparés du point de vue des paramètres cliniques suivants : antécédents familiaux de schizophrénie et de psychoses brèves, facteurs psychosociaux déclenchants, mode du début de l’affection, syndromes cliniques des psychoses et fonctionnement général. Le TPB s’est distingué des deux autres affections sur la plupart des variables, tandis que le TSF ne s’est différencié de la schizophrénie que par un début plus aigu de la maladie et un meilleur fonctionnement général. Le TPB pourrait ainsi constituer une affection distincte des deux autres entités, alors que le TSF n’est vraisemblablement qu’une forme aiguë de la schizophrénie. © L’Encéphale, Paris, 2010. Summary Background. — The fourth edition of Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders (DSM IV) distinguishes schizophrenia, schizophreniform disorder and brief psychotic disorder only according to the duration of the illness. Thus, the validity of these nosological concepts sounds uncertain. Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (M.V. Ngoma). † 0013-7006/$ — see front matter © L’Encéphale, Paris, 2010. doi:10.1016/j.encep.2010.02.010 102 disorder; Brief psychotic disorder; DSM IV; Medical model M.V. Ngoma et al. Aim. — The aim of this study was to evaluate the validity of the DSM IV concepts schizophrenia, schizophreniform disorder and brief psychotic disorder. Population and methods. — Seventy schizophrenics, 68 patients with brief psychotic disorder and 50 with schizophreniform disorder, all Congolese people, selected from the ‘Telema’ Mental Health Centre and the ‘Neuropsychopathological centre of the University of Kinshasa, from 5th August 2003 to 14th March 2005 were compared with respect to the following clinical parameters: family schizophrenia and brief psychoses history, precipitating psychosocial factors, mode of onset of the disease, clinical syndromes linked to psychoses and general functioning. Statistical analyses included analysis of variances ‘one way’ (Anova), post hoc Tukey’s test, discriminant analysis, and analysis of covariances. Results. — Brief psychotic disorder differed from schizophrenia and schizophreniform Disorder in respect with positive syndrome (F = 8.76, df = 2; 179, p = 0.0002), cognitive syndrome (F = 3.79, df = 2; 179, P = 0.024), syndrome of excitement (F = 3.23, df = 2; 179, P = 0.042), general functioning (F = 13.73, df = 2; 179, P < 0.0001), family history of schizophrenia (2 = 8.65; P = 0.013), precipitating psychosocial factors (2 = 19.82; P < 0.0001), and mode of onset of the disease (2 = 91.3; P < 0.0001). Schizophreniform disorder differered from schizophrenia only by a more frequent acute onset and a better general functioning. Two nosological realities were thus distinguishable: brief psychotic disorder and schizophrenia-schizophreniform disorder complex. Surprisingly, negative syndrome could not distinguish brief psychotic disorder from schizophrenia and schizophreniform (F = 2.80, df = 2; 179, P = 0.063). Data of the discriminant analysis based on scores on general functioning, positive, negative, depressive, cognitive and excitement syndromes was conclusive (F = 6.41, df = 2; 185, P < 0.0001) and allowed correct classification rates of 75% for brief psychotic disorder, 48% for schizophreniform disorder, 54% for schizophrenia. Schizophreniform disorder was thus the less distinguishable group; this is in the line with longitudinal studies, which demonstrated the lowest diagnostic stability of this affection, compared with the two other diseases. Total error rate was 41%. Conclusions. — Brief psychotic disorder could constitute a distinct affection from schizophrenia and schizophreniform disorder, whereas schizophreniform disorder and schizophrenia could be the same affection; the first being an acute and ‘‘good functioning’’ form of the second. However, these viewpoints need to be confirmed by data on long-term course. The data of this study validate ultimately a binary model of the major nonaffective functional psychoses, like that of the tenth edition of the International classification of mental and behavioural disorders (ICD-10). © L’Encéphale, Paris, 2010. Introduction La schizophrénie, le trouble schizophréniforme (TSF) et le trouble psychotique bref (TPB) constituent l’essentiel des psychoses fonctionnelles non affectives (PFNA) du système DSM. Le DSM IV [2] les présente comme des entités nosologiques distinctes tout en leur reconnaissant essentiellement les mêmes symptômes diagnostiques. Il ne les différencie que par la durée de l’affection. Celle-ci est d’un à 30 jours pour le TPB, d’un à six mois pour le TSF et supérieure ou égale à six mois pour la schizophrénie. De prime abord, le critère durée de l’affection ne suffit pas pour différencier des entités nosologiques réellement distinctes. Ainsi, la validité des concepts diagnostiques schizophrénie, TSF et TPB du DSM IV paraît douteuse, à moins que la notion de durée de l’affection n’enveloppe, sous la forme d’un non-dit, d’autres aspects cliniques fondamentaux utiles dans la distinction des psychoses, lesquels aspects gagnent en pertinence s’ils s’inscrivent dans la logique du modèle médical, tel qu’appliqué en psychiatrie [26]. Ce modèle se fonde sur l’étiologie, le tableau clinique, l’issue, l’évolution, les antécédents familiaux et les données paracliniques pour définir les différentes entités nosolo- giques. Il requiert donc à la fois des études transversales et longitudinales. En étudiant la validité de ces affections, les auteurs privilégient, à ce jour, une approche plutôt longitudinale [12,31]. C’est dans ce contexte que certains auteurs démontrent que le TSF peut évoluer vers la schizophrénie [1,12,17,25,31]. Il en est de même pour des entités similaires au TPB [6,7,10,14,18,23,27]. Ainsi, certains auteurs émettent des réserves quant à la validité du TSF et des autres psychoses brèves, notamment en ce qui concerne leur relation avec la schizophrénie [18,25,31]. Malgré leur grande utilité en la matière, les études longitudinales devraient être utilement complétées par celles de type transversal. En effet, les deux approches renseignent à des niveaux différents mais complémentaires. La présente étude aborde, d’un point de vue transversal et clinique, la question de la validité des concepts diagnostiques TPB, TSF et schizophrénie du DSM IV. Elle différencie les trois entités nosologiques du point de vue de certains paramètres cliniques s’inscrivant dans la logique du modèle médical et qui, selon certaines données de la littérature, devraient en principe distinguer les dites entités si réellement elles constituent des affections distinctes. Validité des psychoses fonctionnelles non affectives dans une population congolaise Cette étude revêt un intérêt théorique et pratique évident. En effet, au cas où les différents paramètres considérés ne permettaient pas de différencier les trois entités ou deux d’entre elles, nous pourrons conclure que ces dernières ne constituent probablement qu’une même affection. Cela pourrait constituer un argument pour attribuer une étiquette diagnostique commune aux dites entités. Cette étiquette pourra être complétée d’un déterminatif propre à chaque entité. En outre, les patients concernés devraient bénéficier d’une même rigueur thérapeutique et d’une même attention en matière de recherche. En revanche, si certains paramètres permettaient de les discriminer, nous pourrons suggérer leur insertion dans les critères diagnostiques des dites affections, en vue de renforcer les critères du DSM IV. Par rapport à la question abordée, notre première hypothèse est que le TSF ne constitue qu’une forme aiguë de la schizophrénie, tandis que notre seconde hypothèse considère le TPB bref comme une affection bien distincte de la schizophrénie et du TSF. Sujets et méthodes Sujets La présente étude a porté sur 70 schizophrènes, 68 patients avec TPB et 50, avec TSF, noirs Congolais, recrutés au centre de santé mentale « Telema » ainsi qu’au centre neuropsychopathologique (CNPP) de l’université de Kinshasa, du 5 août 2003 au 14 mars 2005. Tous les patients, sauf un, étaient ambulatoires. Au moment de l’examen, 158 (84 %) patients étaient déjà sous traitement neuroleptique. Parmi eux, 30 seulement prenaient ce traitement depuis plus d’un mois. Cent cinquante-quatre patients (soit la majorité de ceux sous traitement neuroleptique) ne prenaient que des neuroleptiques conventionnels, quatre recevaient une combinaison des neuroleptiques conventionnels et atypiques, cinq prenaient des antidépresseurs en plus des neuroleptiques. Trente (16 %) patients seulement n’avaient jamais pris de médicaments psychotropes. Pour faire partie de l’étude, les participants devaient être de nationalité congolaise et âgés de 18 à 45 ans. Ils devaient en plus être à leur premier épisode psychotique, pour besoin d’homogénéité. La présente étude a exclu les patients caractérisés de la manière suivante : • une histoire personnelle de méningo-encéphalite, d’affection vasculaire cérébrale, de retard mental, de processus expansif intracrânien et de traumatisme crâniocérébral avec perte de conscience ; • des grapho-éléments typiques de l’épilepsie ; • l’abus et /ou la dépendance à l’alcool et /ou aux autres substances psychoactives ; • des affections générales susceptibles de générer des hallucinations et des idées délirantes : diabète sucré, affections thyroïdiennes, lupus érythémateux disséminé, sclérodermie, endocardite infectieuse, insuffisance hépatique, insuffisance rénale, infection au VIH/sida. 103 Les patients et leurs familles étaient informés du but de l’étude, en vue d’un consentement éclairé. Méthodes Variables de l’étude Les variables d’intérêt étaient les suivantes : • le fonctionnement général ; • les cinq facteurs extraits de l’échelle d’évaluation des syndromes positif et négatif (Positive and negative syndrome scale [PANSS]) de Kay et al. [11] par Lépine et al. [15], à savoir, le facteur positif, le facteur négatif, le facteur dépressif, le facteur cognitif et le facteur excitation ; • le mode du début de l’affection ; • la fréquence des antécédents de schizophrénie chez les parents du premier degré des malades ; • la fréquence des antécédents de psychoses brèves (de durée moins de six mois) chez les parents du premier degré des malades ; • la fréquence des facteurs psychosociaux déclenchants. Les variables ci-après ont été utilisées comme potentielles variables de confusion par rapport aux facteurs dérivés de la PANSS et au fonctionnement général. Il s’agit : • des paramètres sociodémographiques : âge, sexe, niveau d’études ; • de la durée de la psychose non traitée ; • de la dose des neuroleptiques, exprimée en équivalent d’un milligramme de chlorpromazine ; • des effets secondaires des neuroleptiques. Techniques de la collecte des données Les données sociodémographiques ont été obtenues grâce à un questionnaire structuré et administré de manière standardisée à tous les participants et à leurs accompagnants. Les antécédents psychiatriques personnels et familiaux ont été obtenus en utilisant un protocole structuré, standardisé ad hoc d’anamnèse et d’examen clinique neurosomatique et la Family History-Research Diagnostic Criteria [30]. L’échelle d’évaluation globale du fonctionnement (Global assessment of functioning [GAF]) de Spitzer et al. [29] a évalué le fonctionnement général (psychosocial et occupationnel). Un score GAF a été attribué à chaque patient. L’échelle clinique PANSS de Kay et al. [11] a été utilisée comme un inventaire quantifiant des symptômes positifs, négatifs des psychoses et des symptômes de la psychopathologie générale. La rubrique difficultés d’abstraction de cette échelle a été inculturée par rapport au contexte culturel congolais : utilisation des similitudes (orange pour pomme) et adaptation des proverbes. Conformément à Lépine et al. [15], des scores ont été attribués à chaque patient pour respectivement les facteurs (syndromes) cliniques positif, négatif, dépressif, cognitif et excitation, en plus du score PANSS représentant le score global à la dite échelle. Les échelles Liverpool University Neuroleptic Side Effects (LUNSERS) [4] et Extrapyramidal Symptoms Rating Scale 104 (ESRS) [3] ont permis d’évaluer les effets secondaires des neuroleptiques. L’échelle LUNSERS est un questionnaire de 51 symptômes : 41 items représentant les vrais effets secondaires des neuroleptiques (score LUNSERSV) et dix items relatifs à de faux effets secondaires des dits médicaments (score LUNSERSF). L’échelle ESRS a évalué de manière objective et subjective les trois types suivants des symptômes extrapyramidaux : les symptômes parkinsoniens, les symptômes dystoniques et les symptômes dyskinétiques. La somme des scores respectifs du volet subjectif (score ESRSS) et du volet objectif (score ESRSO) a constitué le score total (score ESRST) à cette échelle. Procédure diagnostique Un infirmier neuropsychiatrique était chargé de recruter en première intention les patients présentant les symptômes des PFNA. Le diagnostic de ces psychoses était confirmé par le coordonnateur de la recherche (Ngoma M.). Il était étayé par les données anamnestiques, les signes cliniques, les résultats des analyses de biologique clinique (vitesse de sédimentation, numération des globules blancs, goutte épaisse, formule leucocytaire, glycémie, dosage de l’urée et de la créatinine sanguines, sérologie VIH, recherche des protéines dans les urines), l’électroencéphalogramme, les données concernant le fonctionnement psychosocial et occupationnel. Les entités nosologiques des dites psychoses étaient : la schizophrénie, le TSF et le TPB. Leur diagnostic était basé sur les critères DSM IV [2] et pouvait déjà être posé chez certains patients à l’issue de la première évaluation clinique et paraclinique. Tous les patients sélectionnés ne totalisant pas une durée de l’affection d’un mois lors de cette première évaluation ne pouvaient pas encore se faire attribuer un diagnostic. Ils étaient revus pour une seconde évaluation clinique au 30e jour de leur affection. Le diagnostic de TPB était reconnu à ceux d’entre eux qui étaient complètement stabilisés à ce moment. Les autres patients étaient revus pour une nouvelle évaluation clinique six mois après le début de leur affection, avant de se faire attribuer un diagnostic : celui de TSF ou de schizophrénie, selon qu’ils étaient complètement stabilisés ou pas. M.V. Ngoma et al. par l’expérimentateur (Ngoma M.) et par l’entourage dans le contexte culturel congolais et survenus dans les deux semaines avant le début de l’affection. La durée de la psychose non traitée était entendue comme étant le laps de temps (en mois) séparant le moment du début de l’affection de celui du début du traitement. La durée du traitement neuroleptique était définie comme étant le laps de temps (en mois) séparant la date du début du traitement neuroleptique de celle de l’évaluation clinique. Le timing du testing était défini comme étant le laps de temps (en mois) séparant le moment du début de l’affection de celui de l’administration des tests neuropsychologiques et des échelles cliniques. Analyses statistiques Le test de Khi2 de Pearson a servi à comparer les proportions avec application du test exact de Fischer. Le gradient biologique définissant une relation de type dose—réponse a été évalué par l’association linéaire par linéaire (p for trend) pour les proportions et, par l’analyse des variances (Anova), pour les moyennes entre groupes. L’analyse des variances a été complétée par le test post hoc de Tukey en vue de comparer deux à deux les moyennes des différents groupes. L’analyse des covariances a été utilisée pour apprécier l’effet majeur (EM) des variables sociodémographiques, de la durée de la psychose non traitée et des effets secondaires des neuroleptiques sur les variables cliniques d’intérêt. Le test F a été utilisé pour apprécier la significativité du modèle. L’analyse discriminante était choisie comme modèle idéal pour identifier l’impact déterminant des variables cliniques pour classer correctement les patients selon les trois PFNA. La comparaison des groupes après discrimination a recouru à l’analyse des variances (Anova). La valeur de p < 0,05 était considérée comme seuil de significativité statistique. Toutes les analyses ont été réalisées en utilisant le logiciel Statistical Analysis Software (SAS) Version Release 8.02 (SAS Institute Inc., Cary, NC, États-Unis). Résultats Définitions opérationnelles Caractéristiques sociodémographiques Était considéré comme début de l’affection, le moment où l’entourage familial du patient avait constaté les premières altérations comportementales chez ce dernier. Le mode de début aigu de l’affection était défini, en accord avec l’ICD-10 [24], par un délai maximal de deux semaines entre le moment de l’apparition des premiers troubles comportementaux et celui de la pleine constitution du tableau psychotique. Le mode de début non aigu de l’affection était défini par un délai de plus de deux semaines entre le moment de l’apparition des premiers troubles comportementaux et celui de la pleine constitution du tableau psychotique. Le complexe des facteurs psychosociaux déclenchants a été défini par la présence d’un ou de plusieurs événements psychosociaux jugés suffisamment traumatisants Les données relatives au sexe et au niveau d’études sont reprises au Tableau 1. Elles laissent apparaître une association entre le sexe et le diagnostic (2 = 9,9 ; df = 2 ; p = 0,007) ; il y avait une prédominance féminine dans le TPB, une tendance de surreprésentation féminine dans le TSF et une prédominance masculine dans la schizophrénie. Il n’y avait pas de différence significative quant au niveau d’études des trois groupes (test exact de Fischer : F = 0,0002624 ; p = 0,33). L’âge à l’admission était de 27 ± 7,1 ans (18—45 ans) dans le TPB, 26,5 ± 6,3 ans (18—43 ans) dans le TSF et 30,2 ± 7,2 ans (18—45 ans) dans la schizophrénie. Il y avait une différence statistiquement significative entre les groupes (F = 5,27, df = 2 ; 185, p = 0,006), plus précisément Validité des psychoses fonctionnelles non affectives dans une population congolaise Tableau 1 105 Sexe et niveau d’études des patients. TPB N = 68 TSF N = 50 SCHI N = 70 n (%) n (%) n (%) Sexe Hommes Femmes 23 (33,8) 45 (66,2) 21 (42) 29 (58) 42 (60) 28 (40) Niveau d’études Primaire Secondaire Supérieur 4 (5,9) 56 (82,3) 8 (11,8) 1 (2) 39 (78) 10 (20) 7 (10) 51 (72,9) 12 (17,1) Analyse statistiquea Significative** Non significative TPB : trouble psychotique bref ; TSF : trouble schizophréniforme ; SCHI : schizophrénie. a Test de 2 pour le sexe ; test de Fischer, pour le niveau d’études. ** p < 0,01 entre, d’une part, la schizophrénie et, d’autre part, le TPB et le TSF. Il n’y avait pas de différence significative entre les deux dernières affections. L’âge du début de l’affection était respectivement de 27 ± 7,1 ans pour le TPB, 26,4 ± 6,1 ans pour le TSF et 28,5 ± 7 ans pour la schizophrénie. Les différences n’étaient pas statistiquement significatives (F = 1,52, df = 2 ; 185, p = 0,22). Variables cliniques Les scores aux différentes variables cliniques sont repris au Tableau 2. La proportion des schizophrènes dont des parents de premier degré avaient présenté des antécédents de schizophrénie était significativement plus élevée que celle des sujets avec TPB dont les parents de premier degré avaient présenté ce type d’antécédents (2 = 8,65 ; df = 2 ; p = 0,013). Tandis qu’il n’y avait pas de différence significative concernant les antécédents des psychoses brèves chez les parents des trois groupes de patients (2 = 2,2 ; df = 2 ; p = 0,328). La proportion des patients avec TPB ayant présenté des facteurs psychosociaux déclenchants était significativement plus élevée que celles correspondantes des schizophrènes et des sujets avec TSF (2 = 19,82 ; df = 2 ; p < 0,0001). Les différences étaient statistiquement très significatives entre les trois groupes diagnostiques concernant le mode du début de l’affection (2 = 91,3 ; df = 2 ; p < 0,0001). La durée de la psychose non traitée était significativement plus longue chez les schizophrènes que chez les patients avec TPB et ceux avec TSF (F = 33,71, df = 2 ; 185, p < 0,0001). Les deux derniers groupes de patients n’avaient pas présenté de différence significative. La durée du traitement était identique dans les trois groupes de malades (F = 0,57, df = 2 ; 185, p = 0,57). Le timing du testing était significativement plus long chez les schizophrènes que chez les patients avec TPB et ceux avec TSF (F = 35,73, df = 2 ; 185, p < 0,0001). Il était identique chez les patients avec TPB et ceux avec TSF. Il n’y avait pas de différence significative entre les trois groupes diagnostiques concernant la dose des neuroleptiques (F = 0,09, df = 2 ; 185, p = 0,915). Cependant, les patients avec TSF avaient présenté significativement plus d’effets secondaires des dits médicaments que ceux avec TPB. Les scores GAF respectifs des trois groupes diagnostiques avaient présenté des différences statistiquement très significatives (F = 26,73, df = 2 ; 185, p < 0,0001). Cependant, après ajustement par rapport à l’âge, au sexe, à la durée de la psychose non traitée et aux effets secondaires des neuroleptiques, il y avait un respectivement un EM du groupe (F = 13,73, df = 2 ; 179, p < 0,0001), de l’âge (F = 11,90, df = 1 ; 179, p = 0,0007) et de la durée de la psychose non traitée (F = 13,95, df = 1 ; 179, p = 0,0003). Il n’y avait pas d’EM du sexe. Les scores aux facteurs positif, négatif, cognitif, dépressif et excitation dérivés de la PANSS avaient montré des différences statistiquement significatives sur chacun des dits facteurs. Les données de l’Anova y afférentes étaient respectivement : F = 14, df = 2 ; 185, p < 0,0001 pour le facteur positif, F = 6,29, df = 2 ; 185, p = 0,0023 pour le facteur négatif, F = 6,44, df = 2 ; 185, p = 0,002 pour le facteur cognitif, F = 3,15, df = 2 ; 185, p = 0,045 pour le facteur dépressif et F = 4,99, df = 2 ; 185, p = 0,0077 pour le facteur excitation. Après ajustement, il n’y avait d’EM du groupe que pour les facteurs positif (F = 8,76, df = 2 ; 179, p = 0,0002), cognitif (F = 3,79, df = 2 ; 179, p = 0,024) et excitation (F = 3,23, df = 2 ; 179, p = 0,042). Il y avait, en outre respectivement un EM de l’âge pour les facteurs cognitif (F = 8,08, df = 1 ; 179, p = 0,005) et excitation (F = 13, df = 1 ; 179, p = 0,0004) et de la durée de la psychose non traitée pour les facteurs négatif (F = 6,63, df = 1 ; 179, p = 0,011), cognitif (F = 17,83, df = 1 ; 179, p < 0,0001) et excitation (F = 9,78, df = 1 ; 179, p = 0,0021). La durée de la psychose non traitée apparaît ainsi comme un facteur de confusion important. S’agissant des effets secondaires des neuroleptiques, il n’y avait d’EM des vrais effets secondaires de la LUNSERS que pour le syndrome positif (F = 5,50, df = 1 ; 179, p = 0,02) et un EM des symptômes subjectifs de l’ESRS que pour le syndrome négatif (F = 7,60, df = 1 ; 179, p = 0,0065). Ainsi, l’influence des effets secondaires sur les facteurs cliniques n’était que négligeable. Il n’y avait pas d’EM du sexe sur les différents facteurs cliniques. L’analyse discriminante basée sur les scores aux cinq facteurs dérivés de la PANSS a été très concluante (F = 4,95, 106 M.V. Ngoma et al. Tableau 2 Variables cliniques. TPB TSF SCHI N = 68 N = 50 N = 70 Moy ± DS Moy ± DS Moy ± DS Analyse statistiquea GAF 66,9 ± 14 55,2 ± 15 47,7 ± 17,2 TPB > TSF**** TPB > SCHI**** TSF > SCHI* Facteur positif 4,6 ± 1,9 6,9 ± 3,7 7,3 ± 3,8 TPB < TSF**** TPB < SCHI**** Facteur négatif 11,9 ± 3,8 14,3 ± 5,2 14,6 ± 5,6 TPB < TSF** TPB < SCHI** Facteur cognitif 8,8 ± 2,4 10,6 ± 2,7 10,4 ± 3,8 TPB < TSF** TPB < SCHI** Facteur dépressif 9,5 ± 3,2 10,9 ± 3,4 9,8 ± 2,9 TPB < TSF* Facteur excitation 8,7 9,8 10,8 TPB < SCHI** Score global PANSS 51,5 ± 12,4 62,6 ± 14,5 63,3 ± 15,9 TPB < TSF**** TPB < SCHI**** ANTESCHI (%) 4,4 16 21,4 SCHI > TPB* ANTEPSYBREVES (%) 8,8 6 2,9 Non significative FAPSY (%) 70,6 48 32,9 TPB > TSF**** TPB > SCHI**** Durée psychose non traitée (mois) 0,31 1,26 20,37 SCHI > TPB**** SCHI > TSF**** Durée du traitement (mois) 0,81 0,96 1,44 Non significative Timing du testing (mois) 1,1 2,2 21,8 SCHI > TPB**** SCHI > TSF**** Mode de début Aigu (%) 89,7 54 8,6 TPB > TSF**** TPB > SCHI**** TSF > SCHI**** Non aigu (%) 10,3 46 91,4 TPB < TSF**** TPB < SCHI**** TSF > SCHI**** Dose des neuroleptiques 479,6 ± 253,7 501 ± 278,4 487,7 ± 288,3 Non significative LUNSERSV 19,4 ± 11,6 27,8 ± 18 24,6 ± 16,1 TSF > TPB* LUNSERSF 0,9 ± 1,4 2±2 1,1 ± 1,6 TSF > TPB** TSF > SCHI** ESRSO 6,9 ± 5,2 9,9 ± 7,2 7,4 ± 8,3 Non significative ESRSS 6 ± 5,2 9,6 ± 8 7,4 ± 7 TSF > TPB* ESRST 12,9 ± 8,4 19,5 ± 13 14,9 ± 13,3 TSF > TPB** ANTESCHI : antécédents familiaux de schizophrénie ; ANTEPSYBREVES : antécédents familiaux de psychoses brèves ; FAPSY : facteurs psychosociaux déclenchants. LUNSERSV = score aux vrais effets secondaires de la LUNSERS ; LUNSERSF = score aux faux effets secondaires de la LUNSERS ; ESRSO = score à la partie objective de l’ESRS ; ESRSS = score à la partie subjective de l’ESRS ; ESRST = score total à l’ESRS. a Anova, test post hoc de Tukey. * p < 0,05 ; ** p < 0,01 ; *** p < 0,001 ; **** p < 0,0001. Validité des psychoses fonctionnelles non affectives dans une population congolaise df = 2 ; 185, p < 0,0001). La probabilité de classer correctement les sujets était de 72 % pour le TPB, 40 % pour le TSF, 42 % pour la schizophrénie. Le résultat était ainsi de loin meilleur pour le TPB. Le risque d’erreur totale était de 48,4 %. En ajoutant le GAF dans le modèle de discrimination, le test multivarié donnait F = 6,41, df = 2 ; 185, p < 0,0001, la probabilité de classer correctement les sujets montait à 75 % pour le TPB, 48 % pour le TSF et 54 % pour la schizophrénie, tandis que le risque d’erreur totale tombait à 41 %. Ainsi, il y avait un net bonus concernant surtout la schizophrénie et dans une certaine mesure le TSF. Cependant, le TSF demeurait l’entité la moins bien discriminée. En parcourant le Tableau 2, il ressort nettement que le TPB n’occupe une position intermédiaire entre le TSF et la schizophrénie sur aucune variable clinique ; il se situe chaque fois à un extrême alors qu’à l’autre extrême se retrouvent confondus le TSF et la schizophrénie. Discussion La présente étude a évalué la capacité des antécédents familiaux de schizophrénie et de psychoses brèves, des facteurs psychosociaux déclenchants, du mode de début de l’affection, du fonctionnement général et des syndromes cliniques des PFNA à distinguer le TPB, le TSF et la schizophrénie. Elle a constaté une prépondérance masculine chez les schizophrènes, en contraste avec une prédominance féminine chez les patients avec TPB et ceux avec TSF. Ces constats confirment les données actuelles de la littérature selon lesquelles la schizophrénie se manifeste plus fréquemment chez l’homme [19,21,22] mais les psychoses brèves, plutôt chez la femme [10,18,20,27]. Les patients avec TPB ont présenté un mode de début d’affection le plus fréquemment aigu, suivis successivement des patients avec TSF et des schizophrènes. L’inverse a été observé quant au mode de début non aigu. Ces constats confirment l’opinion selon laquelle, les psychoses brèves ont un début plus aigu que la schizophrénie [10,18]. Par ailleurs, le mode de début d’affection a permis de distinguer les trois entités nosologiques, en particulier le TSF vis-à-vis de la schizophrénie. Le GAF et les facteurs cliniques ont pu affirmer un pouvoir discriminant appréciable vis-à-vis des trois entités nosologiques, surtout le TPB, dans une certaine mesure la schizophrénie et moins le TSF. En fait, les différentes variables cliniques ont permis de distinguer de façon très nette deux réalités nosologiques : le TPB d’un côté et le complexe schizophrénie-TSF de l’autre côté ; cela cadre bien avec notre seconde hypothèse. Le TSF et la schizophrénie sont demeurés indissociables l’un de l’autre sauf en ce qui concerne le mode du début de l’affection, le fonctionnement général, la durée de la psychose non traitée (cela s’inscrit en fait dans la logique même des critères du DSM IV) et la fréquence des faux effets secondaires à la LUNSERS, ces derniers n’étant en fait qu’un artéfact. Le TSF ne s’est donc en réalité distingué de la schizophrénie que par un début plus aigu et un meilleur fonctionnement général — deux caractéristiques qui vont d’ailleurs souvent 107 de pair. Il est ainsi apparu comme une variante de schizophrénie, plus aiguë et de meilleur fonctionnement que la schizophrénie classique, ce qui ne fait que corroborer notre première hypothèse. Le fonctionnement général s’est affirmé comme une variable majeure dans la discrimination des affections étudiées, en particulier la schizophrénie et le TSF. Ce constat peut s’expliquer par la complexité du GAF en tant qu’échelle clinique, prenant en compte non seulement la symptomatologie, mais aussi le fonctionnement social et occupationnel. Le fonctionnement social et occupationnel peut ainsi être considéré comme une dimension importante et un utile complément à la symptomatologie, dans la discrimination des trois entités nosologiques étudiées. Le fait que le fonctionnement général ait permis de distinguer notamment le TSF de la schizophrénie ne fait qu’appuyer la vision du DSM IV en ce qu’il n’exige la présence du dysfonctionnement social et occupationnel que pour le diagnostic de schizophrénie et pas pour celui de TSF. En se basant sur les données de la présente étude, le DSM IV pourrait aller plus loin en incluant carrément l’absence ou tout au moins la bénignité du dysfonctionnement sociooccupationnel parmi les critères définissant le TSF. Tout en ayant démontré l’effet discriminant du fonctionnement général et des syndromes cliniques (facteurs dérivés de la PANSS), cette étude a aussi constaté la grande capacité de l’histoire familiale de schizophrénie, du mode de début de l’affection et des facteurs psychosociaux déclenchants, à distinguer les affections étudiées. Les scores globaux de l’échelle PANSS observés dans cette étude, en particulier ceux des patients avec TPB paraissent relativement bas. Ils tombent, selon les critères de Leucht et al. [16], dans la catégorie des atteintes psychotiques légères, pour ce qui est des patients avec TPB et dans la catégorie des atteintes modérées, en ce qui concerne les schizophrènes et les patients avec TSF. Les bas scores de nos patients pourraient s’expliquer par une réponse rapide (bonne) de ces malades au traitement neuroleptique. En effet, d’après notre expérience en matière de psychiatrie transculturelle, les psychotiques noirs Africains — Congolais tout au moins — réagissent favorablement à de plus faibles doses des neuroleptiques que celles administrés à leurs homologues européens. Cette opinion cadre bien avec la modicité des doses utilisées dans la présente étude, bien qu’il s’agisse pourtant des malades en début de traitement, mais parmi lesquels certains évoluaient déjà favorablement ou étaient même déjà stabilisés. C’est notamment le cas avec la plupart des patients avec TPB. Le fait que le TSF se soit révélé comme l’entité nosologique la moins bien identifiée semble cadrer avec la faible validité diagnostique de cette entité constatée par les études longitudinales [31]. Ce constat pourrait aussi s’expliquer par l’effectif plus faible de cette entité dans la présente étude. Dans tous les cas, ce n’est certainement pas un fait du hasard que le TSF ne se soit confondu qu’avec la schizophrénie et non avec le TPB sur toutes les variables au niveau desquelles il y avait une confusion entre les différentes entités ; il y a très vraisemblablement une parenté entre le TSF et la schizophrénie. En définitive, cette étude démontre la validité du TPB comme entité nosologique, alors que le TSF apparaît comme une forme aiguë de la schizophrénie. Ce dernier constat 108 pourrait constituer un plaidoyer en faveur de la suppression de l’étiquette diagnostique TSF au profit de celle de schizophrénie aiguë. La présente étude valide en fait un modèle binaire des principales psychoses non affectives proche de celui de l’ICD-10 [24] distinguant, d’un côté, les troubles psychotiques aigus et transitoires et, de l’autre côté, la schizophrénie. Cependant, des études de follow-up sont indispensables en vue d’éprouver la validité du TPB et l’assimilation du TSF à la schizophrénie chez nos patients. Par ailleurs, considérant que la schizophrénie a une évolution relativement brève en Afrique et, d’une manière plus générale, dans les pays en développement [5,8,9,13,21,28], il est important de reproduire la présente étude dans un contexte culturel autre qu’africain en vue de préciser si l’assimilation du TSF à la schizophrénie concerne aussi d’autres cultures. Considérant la notion de la durée d’un mois des symptômes caractéristiques de la schizophrénie comme seuil de démarcation entre d’une part, le TPB et, d’autre part la schizophrénie et le TSF, tout patient présentant un tableau clinique compatible avec une PFNA dont les symptômes caractéristiques de schizophrénie dureraient au moins un mois devrait bénéficier d’explorations biologiques et d’une rigueur thérapeutique dignes de la schizophrènie. Enfin, compte tenu de leur capacité à distinguer les entités nosologiques étudiées, le fonctionnement général et le mode de début de l’affection devraient insérer dans les critères diagnostiques de ces entités nosologiques. Conflit d’intérêt Il n’y a aucun conflit d’interêt. Remerciements Les auteurs remercient infiniment le Vlaamse interuniversitaire Raad ou conseil interuniversitaire Flamand (VLIR), l’Universitair Centrum Sint Jozef de Kortenberg en Belgique pour leur soutien financier et matériel sans lequel la présente étude n’aurait pas pu se réaliser. Ils remercient également l’infirmier Clement Mwanza pour sa précieuse collaboration. Références [1] American Psychiatric Association. Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorder. 3rd Ed. Washington DC, USA: American Psychiatric Association; 1980. [2] American Psychiatric Association. Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorder. 4th ed. Washington DC, USA: American Psychiatric Association; 1994. 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