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PRINTEMPS / ETE 14
Trimestriel
Surface approx. (cm²) : 1821
N° de page : 244-247
34 RUE DE CLERY
75002 PARIS - 01 47 20 26 55
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Pair
L ' e s p r i t
de M a a s t r i c h t
Bracelet Pavot de Californie en diamants grenats saphirs Van Cleef & Arpels (TEFAF stand 140) Cape Alexis Mabille
CLAES
6644559300507/GSD/OTO/2
Eléments de recherche : DIDIER CLAES ou GALERIE CLAES : uniquement la galerie à Bruxelles (Belgique), toutes citations
PRINTEMPS / ETE 14
Trimestriel
Surface approx. (cm²) : 1821
N° de page : 244-247
34 RUE DE CLERY
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Venise et sa biennale, Bâle et sa foire tout feu
tout flamme, Paris et sa Fiac sous la verrière du Grand
Palais ? « Tout ca ne vaut pas... une croisière sur la Meuse »,
entonnent après Bourvil les quelque 70000 visiteurs qui,
chaque année, au mois de mars, font le pèlerinage sur les
rives du fleuve, dans la ville de Maastricht.
Ils ne viennent pas y célébrer l'anniversaire du
celèbre traité créant. l'Union européenne, signée en 1992
dans cette cité néerlandaise à la frontière de l'Allemagne,
mais s'y adonnent à un culte d'un autre genre, pas exclusivement europeen. Si Maastricht était connue pour les
nombreuses batailles qui s'y sont déroulées (la cité a d'ailleurs
été francaise à plusieurs reprises) et pour la richesse de son
patrimoine (pas moins de 1677 monuments protégés, dont le
plus vieux pont et la plus ancienne porte des Pays-Bas), tout
change lorsqu'on 1975, une poignée d'antiquaires dc haut vol,
dont Robert Noortman, « le marchand aux trois Rembrandt »,
décident d'y créer une foire qui ne serait pas consacrée
à l'art contemporain, comme celle de Bâle lancée cinq ans
plus tôt, mais aux antiquités, aux objets d'art et à la peinture ancienne. Trente-huit ans plus tard, c'est peu dire que
la TEFAF (The European Fine Art Pair) a grandi : avec celle
année 265 marchands venus de 20 pays, une exposition de
dessins de la Collection nationale d'art graphique de Munich,
un secteur réserve aux jeunes galeries, un symposium et la
présentation du très attendu Art Market Report annuel, qui
analyse le marche de l'art, la manifestation prend une nouvelle
ampleur. Le palais des expositions, le MECC, transformé
pour l'occasion en un somptueux écrin fleuri de tulipes spectaculaires, devient pour dix jours La Mecque dcs amateurs
du monde entier, parmi lesquels on recense de plus en plus
de collectionneurs venus de Russie, d'Orient et d'ExtrêmeOrient, et surtout de Chine. À tel point qu'en mars dernier, la
foire annonçait la création en 2014 d'une extension à Pékin,
avant d'y renoncer finalement en décembre, faute de participants... Les marchands se sont en effet montres sceptiques
et peu désireux d'amener leurs trésors jusque sous les murs
de la Cité interdite. Une réaction d'autant plus surprenante
que la Chine occupe toujours la deuxième place sur le marché
de l'art mondial (après les Etats-Unis) et que la plupart des
autres grandes foires d'art ont déjà franchi ce pas vers l'Asie.
Faut-il en déduire qu'il regne à Maastricht un esprit différent de celui qui anime le marché de l'art contemporain, par
exemple, et qui serait moins réceptif aux sirènes du profit à
tout prix?
Haïra Makart La Mort
de Cléopâtre QG75}
par French & Company
Lie fTEFAF stand 312|
CLAES
6644559300507/GSD/OTO/2
François Xavier
Lalanne L'Agneau
che£ Flore-sprl FAS
(TEFAF stand 139)
C'est possible, car la sociologie des marchands
comme celle des visiteurs n'est pas la même à Bâle qu'à
Maastricht. Avec une entrée à 55 € par personne (catalogue
inclus, tout de même), la TEFAF assume un élitisme fondé sur
un Iriplc E qu'aucune agence de notation ne menace : excellence, expertise, élégance. Mais une autre particularité de la
foire est que 85 % des visiteurs ne paient pas ce prix d'entrée,
car ils sont invités par les marchands qui s'en acquittent pour
eux, et avec qui ils entretiennent d'une année sur l'autre une
relation directe et suivie, donnant ainsi l'image d'une foire
où, parce que l'on sait rester courtois et que l'on connaît les
bonnes manières, une certaine intimité est possible. Intimité
avec les œuvres, très souvent dignes d'entrer dans des musées
(et elles le font régulièrement), émotion d'avoir les objets en
main, de tenir un Christ en bronze doré de Giambologna.
Car l'esprit de Maastricht, c'est surtout une histoire de goût :
l'esprit des cabinets de curiosités où se côtoient l'orfèvrerie
de Nuremberg, les intailles antiques, les bronzes étrusques,
les slucs du Gandhara, un tableau de Pontormo près d'un
portrait de Philippe de Champaigne ou d'une vierge sur
cuivre de Jacques Stella... En bref, un certain sens de la
culture classique et humaniste telle que l'a forgée l'Europe,
justement, et qui se retrouve dans les festivilés et les expositions organisées dans la ville pendant la foire. Certains amoureux des tableaux flamands du XVIIe siècle, qui font partie
de l'ADN de la TEFAF, ont d'ailleurs tordu le nez en voyant
apparaître ces dernières années la photographie, le design
ct l'art contemporain : autant le style Axel Vervoordt, associant statuaire antique, mobilier du XVIII' siècle, art brut et
toiles modernes leur plaisait, autant l'arrivée des Jeff Koons
et Takashi Murakami au milieu des lambris et des parquets
de Versailles les laisse dubitatifs. C'est peut-être parce qu'ils
sont conscients que l'équilibre subtil de leur foire est délicat
a préserver que les marchands de Maastricht n'iront pas cette
année à Pékin.
Vincent Muguet
TEFAF, Maastricht, jusqu'au 23 mars 2014
BCC, forum 100, Maastricht, Pays-Bas
www.tefaf.com
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« Greco fasciato » deux statues en ivoire Empire romain fin du IIe siècle avant J C chez Alessandra Di Castro (TEFAF stand 181)
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Bouclier Kikuyu, bois et pigments. Republique démocratique du Congo, a la galerie Didier Claes (TEFAF, stand 135)
CLAES
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