le moulin a paroles - Français du monde

Transcription

le moulin a paroles - Français du monde
LE MOULIN A PAROLES
Troisième Edition, Mai 2008
Chaque anniversaire est à célébrer mais il y a des
anniversaires plus symboliques que d’autres tel… un
quart de siècle….oui je m’amuse avec le mot siècle
car 25 ans cela parait très jeune et contrairement à la
plupart des humains qui n’aime pas se vieillir une
association aime à trouver dans le temps qui passe
une idée de consolidation et de pérennité.
Ces 25 ans nous sommes tout de même fiers de les
atteindre car ce n’était pas « gagné »…comme toute
association n’existant que par la volonté de bénévoles
nous avons connu des hauts et des bas. Les hauts
c’était tout d’abord le début, mais là je laisserai la
parole aux fondateurs de l’ADFE Pays-Bas dans leurs
écrits qui seront édités pour le 31 mai, jour de notre
soirée d’anniversaire. Mais je voudrais seulement me
permettre quelques mots de ce que j’en sais. Faisant
suite à l’instauration par le gouvernement d’union de
la gauche de l’élection au suffrage universel des
délégués au Conseil Supérieur des Français de
l’Etranger * et dès les débuts de la création de
l’ADFE Pays-Bas, Alain Fournier-Sicre de l’ADFE
a été le premier délégué élu aux Pays-Bas
(auparavant les délégués étaient désignés) .
Par la suite malheureusement l’ADFE a perdu le
siège et ne l’a plus récupéré. Alors, même si les
élections ne sont pas, bien évidemment, le seul but
de l’association il faut toutefois des gens motivés
pour continuer après chaque échec.
Mais fi des mauvais souvenirs, c’est un anniversaire
qui doit être joyeux et plein d’espoir pour l’avenir
de notre association. Et puisque j’ai l’honneur d’en
être la présidente en ce temps d’anniversaire je
voudrais remercier toutes les femmes et les hommes
qui se sont relayés pendant ces années et bien
entendu ceux qui la font vivre aujourd’hui pour faire
que l’ADFE existe toujours et qu’elle a même pris
le nom prometteur de Français du Monde/ADFE !
Bernadette van der Horst-Brigot
Présidente Français du Monde ADFE Pays-Bas

Ancien nom pour les Conseillers à l’AFE
SSoom
mm
maaiirree
1.
2.
3.
4.
5.
A venir… mai à octobre 2008
Bilan de nos activités
Le Conseiller AFE et France Emploi
Par ici la bonne soupe!
Rubrique littéraire
6. Coup de gueule
7. Terug naar Frankrijk…
8. Les Panneaux Solaires
9. Bonnes adresses
10. Pour nous soutenir…
A
A vveenniirr…
…m
maaii àà ooccttoobbrree 22000088
Anniversaire de Français du Monde/ADFE, section Pays-Bas : 25 ans d’existence !
Soirée d’anniversaire le samedi 31 mai à la Résidence de France à la Haye,
Et avant de faire la fête , nous vous proposons de participer à un concours littéraire et/ou de
jouer au quiz, pour plus d’informations, RDV sur le site, jeux ouverts à toutes et à tous,
alors à vos claviers et laissez aller votre imagination et bonne chance !
Tous nos adhérents sont invités !
Mai:
-le 17 et 18 mai: Exposition-Vente d’artistes amateurs francophones à Amsterdam
organisée par FdM/ADFE
-le 23 et 24 mai à la Haye : 60 ème anniversaire du Congrès de l’Europe
Juin :
- Jeudi 12: lancement du premier RDV Café Littéraire à Amsterdam
- le 14 et 15 juin :Exposition-Vente d’artistes amateurs francophones à l’Alliance Française de
Rotterdam organisée par FdM/ADFE
- Sortie vélo en projet
-Samedi 21 juin : Journée internationale de la musique aux Pays-Bas
-RDV/Resto la Haye à la plage
Juillet :
- Jeudi 10 juillet : RDV Café Littéraire ayant pour thème :La Révolution Française
Août :
- Assemblée Générale à Paris de FdM/ADFE le 29 et 30 août : moment de retrouver tous les
membres de l’association des 150 sections dans le monde et d’échanger des idées et de profiter des
expériences de chacun.
Septembre :
- Reprise de nos RDV café/Resto sur Amsterdam et sur la Haye,
- En prévision, journée d’excursion dans une ville des Pays-Bas
Octobre :
- Notre assemblée générale suivi d’un dîner
Pour consulter l’ensemble de nos projets ou bien proposer une nouvelle activité, visitez notre site :
www.a
adfe.org/pays-bas
B
Biillaann ddee nnooss aaccttiivviittééss:: jjaannvviieerr àà aavvrriill 22000088
Activités mensuelles : Nos Rdv Café à Amsterdam, Rdv Resto à la Haye et nos réunions de bureau dont les
comptes rendus sont accessibles à nos adhérents(es).
Janvier :
-Présence de la présidente de FdM/ADFE à la présentation des vœux de Mr L’Ambassadeur de
France à la Haye
-Comité Consulaire pour l’Emploi et la Formation Professionnelle: un représentant de FdM/ADFE
était présent à Amsterdam lors de ce comité et vous pourrez lire prochainement le compte rendu qui
sera en ligne sur le site.
-Galette des Rois chez Mr le Consul Général de France : les photos de cette après-midi fort conviviale
sont en ligne sur notre site.
-Participation à l’organisation du 60ème anniversaire de l’école française aux Pays-Bas : C.Libeaut,
représentante de FdM/ADFE, Pays-Bas,a fait parti du comité d’organisation de cet anniversaire.
Février :
-Après-midi patinage à Amsterdam en plein air ! superbe journée ensoleillée et excellent vin chaud !
voir les photos
Mars:
-2ème journée des Français de l’étranger au Sénat: FdM/ADFE, Paris est un des partenaires de cette
journée réservée aux Français de l’étranger.
-Soirée aide au remplissage de votre feuille d’impôts néerlandaise à Amsterdam: service utile et très
apprécié des Français venus à cette soirée et nous l’envisagerons l’an prochain sur la région de la
Haye en plus du maintien de celle d’Amsterdam.
-Vernissage de la nouvelle collection de tableaux d’un de nos adhérents à Amsterdam .
-60ème anniversaire de l’école française aux Pays-Bas :
 un grand merci à l’un de nos adhérents qui a permis de faire sponsoriser la course (à pied et à
vélo) reliant l’école d’Amsterdam à celle de la Haye par le don de 30 tee shirts de Décathlon. Merci
Jean !
 participation en tant que membre du jury au concours littéraire et remise d’un prix, présence de
la présidente de FdM/ADFE à la cérémonie de clôture.
 Mot de la présidente du 60ème anniversaire, Nadine de Castro: « Bravo à toutes et à tous , cela a
été grâce à vous tous une belle semaine d’anniversaire qui restera gravée dans les mémoires, nous
n’avons eu que des éloges et cela fait bien plaisir». Un grand merci à Nadine de Castro qui a réussi
à organiser cette grande fête en peu de temps et avec peu de moyens ! Très belle performance et
merci de votre générosité pour l’école française aux Pays-Bas.
Avril:
-Comité consulaire local des bourses scolaires pour aider les familles françaises dont les enfants sont
scolarisés à l’école Européenne et au lycée français VvGogh et son annexe à Amsterdam : lire le
compte rendu sur le site.
-Comité consulaire de sécurité présidé par Mr l’Ambassadeur de France, lire le compte rendu sur le
site.
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Dans sa publication de mars 2008 , Monsieur le Conseiller AFE * Tanguy Le Breton, se félicite du succès de
France Emploi et semble se réjouir de la demande, faite à l’unanimité, d’une subvention en faveur de l’association
France Emploi par le Comité Consulaire pour l’Emploi. Nous sommes satisfaits de ce changement d’attitude car
dans les faits il aura fallu lors de ce Comité toute la diplomatie de Monsieur le Consul Général pour arriver à ce
vote à l’unanimité, en effet Monsieur Le Breton défendait l’idée de n’attribuer aucune subvention à France Emploi
… en raison de trop bons résultats en 2007 ….on se demande quel rôle joue le Conseiller AFE des Pays-Bas en ne
soutenant pas une association qui est depuis 23 ans au service des Français des Pays-Bas pour l’aide à l’emploi ;
certainement pas la mission définie sur le site de l ‘AFE à propos des Conseillers à l AFE: « Vos élus s’engagent
pour l’amélioration de votre vie quotidienne, pour l’enseignement, l’emploi et l’aide sociale , et obtiennent des
résultats concrets ».
Catherine Libeaut
Siégeant au CCPEF en tant que représentante de Français du Monde / ADFE Pays-Bas
 www.assemblee-afe.fr
PPaarr iiccii llaa bboonnnnee ssoouuppee!!!!
Depuis 1994, l’Association pour la promotion de la
cuisine traditionnelle néerlandaise organise à
Groningue le concours du meilleur cuisinier
(professionnel et amateur) de « snert » (cassés) et de
« stamppot » (purée de légumes et viande), les deux
fleurons de la gastronomie néerlandaise. Ce qui avait
commencé comme un canular est devenu un événement
très médiatisé, sponsorisé par une vingtaine
d’entreprises et qui porte le nom de Championnat du
monde de la soupe aux pois cassés (WK Snertkoken).
Qui dit championnat du monde, dit participants
étrangers. Or, au cours de toutes ces années, aucun
étranger ne s’était aventuré dans le grand nord
néerlandais pour y mesurer sa recette de soupe à celle
des grands-mères et des arrières grand-mères bataves.
C’est ainsi qu’un de mes beaux-frères, habitant la
région, et amateur de ma bonne cuisine française a eu
l’idée de m’inscrire au championnat. L’événement a
lieu le vendredi 22 février dans une école hôtelière de
Groningue, Euroborg College. Il y a 43 participants,
dont 15 cuisiniers professionnels. Le règlement est très
strict : les participants apportent leurs propres
ingrédients et leurs propres ustensiles. Tout doit être
cuisiné sur place, à l’exception du bouillon qui peut être
préparé à l’avance. Chacun dispose d’une plaque de
cuisson à induction et d’un plan de travail et partage un
évier avec son voisin. Les quatre membres du jury
jugeront la recette, la couleur, l’odeur, le goût, la
texture et l’hygiène. La soupe aux pois cassés
hollandaise traditionnelle contient des pois cassés, des
poireaux, des carottes, du céleri, des pommes de terre,
de la viande de porc, du lard et de la saucisse fumée.
Pour y donner une touche française, j’y mets un navet,
de l’ail, de la saucisse de Morteau, ramenée de France,
de l’huile d’olive et du basilic.
A l’exception d’un des membres du jury, personne
autour de moi n’a jamais vu un navet. Les juges
viennent de temps en temps regarder les cuisiniers, se
remplissent
les
narines d’effluves
de soupe et prennent
des notes.
Quand la soupe est
cuite, ils viennent
goûter une demicuiller. Il faut dire
que 43 cuillers de
soupe aux pois dans une journée, cela fait beaucoup
pour un seul homme. Mais, qu’à cela ne tienne, je leur
demande d’en reprendre un peu, cette fois avec la
touche finale qui est mon basilic frais ciselé. L’un des
membres du jury s’exclame que c’est cela qui fait la
différence ! C’est d’ailleurs celui qui connaît les navets.
Quelle aubaine ! Après le passage des jurés, il faut faire
vite pour aller décorer sa table qui est dans le hall. J’y ai
mis un pot de vin en grès, de la moutarde de Meaux, des
navets et une grenade, joliment découpée, pour
faire exotique, du camembert et une baguette pour faire
franchouillard et, bien sûr, la soupière. Passage du jury,
des photographes et du public qui en profite pour goûter
la soupe, après tout c’est gratuit ! C’est l’heure de la
remise des prix. Le premier prix de la soupe va à un
cuisinier professionnel, les deux suivants aussi. Les prix
du « stamppot » sont aussi remportés par trois
cuisiniers. Applaudissements, je suis bien contente
d’avoir participé et aussi que cela soit terminé. Mais,
surprise, il y a aussi un prix du meilleur amateur et c’est
alors qu’on appelle mon nom, je suis quatrième au
classement général et je devance une bonne dizaine de
cuisiniers professionnels.
C’est un peu émotionnée que je reçois un magnifique
trophée des mains de l’organisateur. Certes ce trophée
n’est pas celui de la présence française dans le monde,
mais présence française il y avait, ce jour-là, et elle
n’est pas passée inaperçue.
Dominique Maréchal
R
Ruubbrriiqquuee lliittttéérraaiirree
J’avais décidé, pour cette
seconde critique littéraire du
Moulin à Paroles, de fustiger, une
fois n’est pas coutume, le livre de
Christophe Donner « Un roi sans
lendemain ». Mais devoir mettre
autant d’énergie dans le seul but
de ne pas conseiller ce livre dont
le sujet pourtant attirant – la fin
du fils de Louis XVI à la prison
du temple – était au dessus de
mes forces. Ce livre, en effet,
n’est qu’un prétexte à parler de
soi dans un genre littéraire qui
m’exaspère
« l’auto-fiction »
(j’aurai sans doute l’occasion de
revenir sur cet engouement des
maisons d’éditions et des lecteurs
pour ce genre de littérature, dans
un proche avenir, mais dans le
cadre de la rubrique « Coup de
gueule ») et entre temps le livre
de
Jérôme
Garcin
« Son
excellence, monsieur mon ami »
a été mis entre mes mains par un
ami. Cette rencontre entre ce
livre et moi ne pouvait se faire
que comme ça ; un cadeau de
mon meilleur ami à son meilleur
ami, car c’est justement un très
bel et très émouvant hommage à
l’amitié. Il y avait une vie avant
la télé réalité.
Il y avait des femmes et des
hommes d’exception, véritables
orchestres à eux seul, à la fois
écrivains, musiciens, journalistes,
animateurs de radio, politiciens (à
une époque pas si lointaine où ce
mot ne sonnait pas comme une
insulte), diplomates…
Jérôme Garcin a rencontré une de
ces figures oubliées, en est devenu
l’ami et nous invite à venir le redécouvrir, dix ans après sa mort. Si
je vous dis son nom François-Régis
Bastide cela ne vous dira sans
doute rien. Si je vous dis qu’il fut
l’un des fondateurs du Masque et la
Plume sur Paris Inter puis France
Inter, sans doute un peu plus car
l’émission lui a survécu et Jérôme
Garcin lui a succédé aux
commandes. Si je vous dis qu’il
aurait aimé être musicien, qu’un de
ses romans a obtenu le prix
Femina, qu’il a été ambassadeur de
France à Copenhague et à Vienne,
vous serez sans doute comme moi,
surpris que son nom soit aussi
rapidement tombé dans l’oubli.
Heureusement,
ce
portrait,
commencé et terminé dans la
maison varoise de Bastide, tout en
retenue et en émotion mais aussi
sans concession nous fait découvrir
cet homme au destin contrarié, il
pensait devenir le premier ministre
de la culture de François
Mitterrand
mais
malgré
sa
promesse ce dernier lui préférera
Jack Lang et lui offrira comme lot
de consolation une Ambassade ;
nous ouvre les portes avec pudeur
de son intimité, de ses doutes, de
ses regrets et de ses joies.
Ce livre est aussi l’occasion de
croiser des personnages dont le
souvenir est encore présent, mais
pour combien de temps encore ?
Comme Bertrand Poirot-Delpech,
Patrick Modiano, Michel Guy, Jean
Tardieu, Michel Polac… et les
femmes de sa vie si étroitement
liées à ses œuvres littéraires.
Je ne pouvais pas terminer cet
article sans vous inviter à retrouver
François-Régis Bastide sous la
plume, parfois acide, souvent drôle
de Matthieu Galey dans son journal
publié
par
Grasset
et
particulièrement un épisode datant
du 1er février 1978 (Tome II page
70) où il relate un débat au
Concertgebouw organisé par la
Maison Descartes entre Bastide et
Michel Guy, alors ministre de la
Culture, un grand moment !
Une fois la lecture de « Son
excellence, monsieur mon ami »
terminée, avec en soi comme une
sensation d’absence, FrançoisRégis Bastide deviendra sans doute
pour vous non pas un ami, mais un
homme re-connu, on lui devait bien
çà.
Un grand merci à Jean-Noël de
m’avoir donné l’occasion de cette
rencontre en m’offrant ce livre,
toute ma reconnaissance à vous,
Jérôme Garcin, pour cet émouvant
témoignage.
Alain GUILLO
C
Coouupp ddee gguueeuullee......
Appelons-le Kévin. Arrivé depuis
peu de sa France natale. De la chair
fraîche, bonne bouille, ni trop
musclé, ni trop grand, le type de
garçon qui n’a jamais eu de soucis
pour se faire des amis, bref un
jeune homme, un ami, un frère, un
fils, petit-fils ou cousin comme les
autres.
Seule ombre au tableau pour
Kévin, son diplôme en poche
depuis six mois il ne trouvait aucun
emploi en France, trop jeune, pas
assez d’expérience.
C’est la raison qui l’amène
aujourd’hui au pied de ce building
de verre situé dans la banlieue
d’Amsterdam, couronné d’une
énorme enseigne bleu électrique.
Tout s’est passé si vite, à peine son
CV traduit en anglais et déposé sur
un site de recherche d’emploi au
logo enfantin, le premier contact
fut le bon. Une première
conversation téléphonique, un
rendez-vous dans la foulée pour un
entretien avec celui qui serait son
futur manager, un contrat de six
mois signé à la hâte, dix jours pour
organiser son expatriation, obtenir
son SOFI et voilà il est fier de lui
et la tête remplie d’idées nouvelles
pour son avenir.
Passé les portes automatiques, il
est accueilli par celle qui pendant
un mois va le former à son
nouveau
métier
d’Account
Manager, période appelée ici
« induction ». Après un passage
éclair au centre de sécurité pour
fabriquer son badge, il rejoint un
groupe de garçons et de filles,
comme lui, embauchés comme
«Account Manager » tous d’origines
et de pays différents avec comme
unique point commun la langue,
l’anglais plus ou moins bien maîtrisé.
Cette première journée se poursuit
par la visite, en groupe, de leur futur
lieu de travail, on commence par le
restaurant d’entreprise, s’enchaînent
ensuite la salle de gym, la salle de
prière, le show room où sont
présentés et mis en valeur les
produits maison qu’il pourra acquérir
à un tarif préférentiel.
Après un déjeuner sur le pouce et
gratuit pour aujourd’hui, l’après-midi
débute par la visite tant attendue de
l’étage « le floor » où se trouve
rassemblés ceux qui seront ses
collègues et sans aucun doute,
d’après la formatrice, ses nouveaux
amis. Le choc est rude. Se succèdent
sur un seul étage des rangées de
bureaux parfaitement alignés et
séparés de cloisons. A chaque
bureau, un homme ou une femme,
affublé d’un micro-casque, parle tout
en pianotant sur le clavier d’un
ordinateur.
Au passage, l’homme avec lequel il
avait eu son premier entretien
l’appelle, il veut lui présenter sa
future équipe, la french team ; Kévin
n’a d’yeux que pour le panneau
lumineux qui clignote et bip à
intervalle régulier. Ceux sont les
appels entrant, de futurs clients qui
tentent de rentrer en contact avec
leur «Account Manager », sa
mission, qu’il a acceptée, est de n’en
laisser échapper aucun. Brusquement
l’homme s’interrompt et se met à
hurler « queue call ».
Kévin, interdit, repense soudain aux
conversations qu’il avait, enfant,
avec sa grand-mère, employée chez
un constructeur d’automobiles au
logo en forme de losange. Elle lui
racontait alors la pénibilité du
travail, son chef d’équipe toujours
sur le dos, payé pour assurer la
cadence voire l’augmenter, le
contremaître, responsable d’une
dizaine de chefs d’équipe à qui le
stress de sa position donnait des
plaques rouges et irritantes sur les
avant-bras. Elle lui avait assuré que
ce temps était révolu, qu’elle était
heureuse de savoir que son petit
fils ne connaîtrait jamais cette
« vie » là.
Sensation de vertige.
Kévin
n’entend plus celui qui sera son
team leader, version moderne du
chef d’équipe de sa grand-mère.
Lui qui avait choisit d’étudier
l’économie, se rend compte que
l’ascenseur social n’est qu’un
mirage. Sa vie professionnelle est
un calque épousant parfaitement
les contours de celle que lui
dépeignait sa grand-mère. On ne
travaille plus en usine mais dans un
« call center »,
la notion de
cadence est toujours là, seuls
l’emballage, propre et aseptisé et
l’uniforme, le jean ayant remplacé
le bleu de travail, ont changé.
Fin de la journée, il est encore tôt,
Kévin sort du building et recherche
dans son sac à dos le portable
acheté la veille. Dans son
répertoire il n’y a que deux
numéros, celui de ses parents et
celui de sa grand-mère. Il choisit
d’appeler le deuxième.
Après quelques sonneries, une voix
familière déformée par un écho
répond. Il a choisi de ne rien dire
de la réalité, de feindre la joie de
vivre et l’enthousiasme, pourquoi
l’inquiéter ?
Alain GUILLO.
T
Teerruugg nnaaaarr FFrraannkkrriijjkk…
…
« Lorsqu’on emploie trop de temps à voyager, on devient enfin étranger en son pays. » Descartes
Voici donc quelques lignes aux lecteurs du « Moulin » pour témoigner d’une
« ré »intégration réussie de notre petite famille, il y a maintenant quatre mois, vers
notre jolie province française. Après quatre années passées aux Pays-Bas, il était
temps pour nous de regagner notre pays…par peur de s’en éloigner trop longtemps
peut-être ? Car tout retour, même chez soi, nécessite une réadaptation ; c’est un peu
comme poser ses valises après un long voyage, votre esprit reste encore un moment
de l’autre côté avant de retrouver ses repères dans le quotidien.
Pour ma part, il a fallu notamment travailler sur ces quelques points :
Avoir la patience d’arpenter un hypermarché de 2500m² alors qu’il ne suffisait que de trente minutes pour faire ses
courses chez Albert Heijn ; faire plusieurs aller-retour à la préfecture avant de se voir enfin délivrer une carte grise
française (bien sûr le certificat de conformité du véhicule hollandais ne correspond pas aux critères administratifs
locaux, « vous voyez, c’est pas toujours intéressant d’acheter un véhicule à l’étranger… ») ; essayer de ne pas se
laisser atteindre par toutes les conversations qui vous entourent (c’est tellement commode d’accéder sans effort au
langage qui est le vôtre) ; attendre presque trois mois pour que son dossier Assurance Maladie soit enfin mis à
jour…et encore bien d’autres petits désagréments administratifs auxquels nous nous attendions forcément malgré
tout.
Mais quel plaisir de retrouver son hebdomadaire favori, les petits restaurants de quartier, les films et spectacles, ou
encore s’éloigner un instant du cœur de la ville pour respirer en pleine montagne ! Tous ces petits détails qui
paraissent parfois insignifiants mais qui vous font vous sentir « chez vous ».
Il y aura malgré tout, pendant encore longtemps peut-être, une certaine nostalgie de la qualité de vie que nous avons
connue aux Pays-Bas, l’accueil chaleureux des habitants, les dimanches paisibles sur les plages de Bloemendaal et
les flâneries le long des canaux…. Mais je sais que les lieux, on les porte en nous, et que tous ces paysages et ces
visages font à présent partie de notre histoire et nous aiderons dans nos prochaines expériences.
Alors j’envoie un grand « bonjour et merci » à vous tous qui avez un jour croisé ma
route lors de ce périple hollandais, en vous souhaitant avant tout de ne jamais vous
sentir étranger à votre pays, qu’il soit d’origine ou d’adoption…
Laurence Savouret
L
Leess PPaannnneeaauuxx SSoollaaiirreess
Depuis le 1er avril et jusqu’au 1er août 2008, l’Etat Néerlandais a réintroduit un système
de subventions pour la production d’électricité à partir de panneaux solaires
photovoltaïques (l’énergie lumineuse est convertie en énergie électrique). La subvention
est accordée pour de nouvelles installations ayant une capacité comprise entre 601 et 3500
Wc (Watt crête) et garantit un tarif d’achat de 0,56 cents par kWh produit sur une période
de 15 ans.
Pour prétendre à cette subvention, il faut demander un devis auprès d’un installateur, remplir un formulaire (certain
installateur le remplisse pour vous) disponible sur le site de SenterNovem (www.senternovem.nl) et leur envoyer.
Le budget pour 2008 étant limité à environ 8000 demandes, il ne faut pas perdre de temps pour effectuer vos
démarches. Ensuite, après décision positive de SenterNovem, il vous faut faire installer un compteur spécial par
votre fournisseur d’électricité, vous enregistrer comme producteur d’électricité auprès de CertiQ (www.certiQ.nl)
et enfin vous pourrez regarder avec émerveillement votre propre centrale générer de la bonne énergie produite
localement (donc sans perte de transport), de manière propre et renouvelable..
Les prix moyens des panneaux aux Pays-Bas sont d’environ 5300 euros (+ environ 1000 euros d’installation) pour
un système de 1000 Wc (6 panneaux pour une surface totale de 7 à 8 m2) qui vous fournira aux alentours de 950
kWh par an compte-tenu de l’ensoleillement néerlandais (la consommation moyenne d’un ménage néerlandais est
de 3500 kWh/an). Il vous faudra donc un peu plus de dix ans pour rentabiliser votre installation et celle-ci devrait
encore fonctionner au moins 10 autres années.
Pour plus de renseignements, n’hésitez pas à me contacter par mail
L.Libeaut
B
Boonnnneess aaddrreesssseess…
…
Attention chères lectrices, chers lecteurs, toutes et tous à vos carnets d’adresses, agendas,
bloc-notes ou petits papiers, voici la rubrique coups de cœur/bonnes adresses que nous
vous proposerons à chaque parution du Moulin à Paroles.
Pour débuter cette chronique et rien que pour vous, voici deux magasins et un restaurant:
Vous cherchez un cadeau
original, pratique ou délirant? Ne
cherchez plus et courez vite au
magasin Tangram. Vous y
trouverez des gadgets ahurissants
tels que des coquetiers sur
roulettes ou des
carrousels/bougeoirs pour
grenouilles volantes!! Rires et
découvertes au rendez-vous.
Tangram
Herenstraat 9
1015 BX Amsterdam
Tel.: 020-6244286
Pour chiner et pour découvrir le
fameux services à verres ou le
vase dont vous rêviez, arrêtezvous au Singel 91 by B.O.T.C.
Tables, chaises, armoires
rustiques ou en bois brut, d’une
pièce ou a assembler vous même,
tout y est de bon goût. Si vous
tombez dans un bon jour, le
patron vous accueillera avec un
verre de vin rouge et vous aurez
même droit aux bises
affectueuses de son bouledogue.
Si c’est vrai, nous avons testé!
Singel 91 by B.O.T.C.
Singel 91
1012 VG Amsterdam
Tel.: 020-4200503
Dernière de nos bonnes adresses:
un restaurant qui mérite d’être
connu au nom évocateur de
senteurs automnales: Le
November. Cuisine excellente de
facture française: coq au vin,
tournedos, crème brûlée, etc.. à
des prix raisonnables. Le service
est rapide et irréprochable. Les
patrons (en particulier la
patronne) parlent français et
vous accueilleront très
chaleureusement.
Le November
Spuistraat 266
1012 VW Amsterdam
Tel.: 020-4220423
N’hésitez pas à nous faire part à votre tour de vos bonnes adresses afin de faire partager vos
coups de cœur. Elles seront publiées ainsi que vos commentaires dans le prochain
Moulin à Paroles et sur notre site ADFE.
N’hésitez pas à nous soutenir, adhérez à l'ADFE-Français du Monde Pays-Bas en versant
23€ si vous êtes retraité, étudiant ou chômeur
28 € pour les adhérents et sympathisants
40 € et plus pour les membres bienfaiteurs
sur le compte Giro 4620164 ADFE, Utrecht, en précisant votre nom et adhésion 2007-2008
et n'oubliez pas de remplir le formulaire d'adhésion sur notre site :
www.a
adfe.org/pays-bas
Pour toute information complémentaire et réaction ou si vous ne souhaitez pas recevoir notre
prochain numéro (octobre 2008), nous vous remercions de nous le faire savoir
à l’adresse e-mail suivante: [email protected]