Dossier Voyage en Orient

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Dossier Voyage en Orient
le Voyage en Orient
Jérusalem 1500-1900
En partenariat avec l’École Biblique et Archéologique Française (EBAF) de Jérusalem
et le Centre Emmanuel Mounier de Strasbourg
Depuis 1890, l’École Biblique et Archéologique Française de Jérusalem possède
une collection de 15000 plaques sur verre qui sont parmi les plus précieux
documentaires sur la Terre Sainte au XIXe siècle, évoquant la Palestine, la Syrie,
l’Égypte et la Péninsule arabe. L’exposition présente un florilège de cette collection
qu’accompagnent plusieurs relations de voyages du XVe au XIXe siècle, précieux
manuscrits, incunables et imprimés conservés dans la Bibliothèque patrimoniale
des dominicains de Colmar.
BIBLIOTHEQUE des DOMINICAINS
Place des Martyrs de la Résistance
68000 COLMAR
du 13 juin au 3 octobre
lundi – vendredi : 13h30-17h30
samedi : 13h-17h
entrée libre
La collection des 15000 plaques de verre de l’École Biblique et
Archéologique Française de Jérusalem
La vie quotidienne à Jérusalem et en Palestine, les processions et les expéditions ; c'est ce que
raconte cette sélection de photographies des collections de l’École Biblique et Archéologique
Française de Jérusalem. Ces photographies ont été réalisées par les Pères dominicains à partir
de la seconde moitié du XIXe siècle à des fins de documentation archéologique mais
également de témoignage de la physionomie de la Palestine.
Prêcheurs et théologiens, les frères dominicains ne le sont pas seulement, ils peuvent être
photographes, comme le frère Antonin Jaussen ou le frère Raphaël Savignac, qui
transportaient à dos de chameau les lourds appareils aux coffrages de bois du début du
XXe siècle, lors de leurs pérégrinations en Terre Sainte et plus largement au Proche Orient.
L’École biblique et archéologique française de Jérusalem est un institut de recherche imaginé,
pensé et mis en place en 1890 par le frère Marie-Joseph Lagrange (1855-1938) dans le
couvent Saint-Étienne fondé par les frères dominicains en 1882, à trois cents mètres de la
porte de Damas. Depuis sa fondation, elle cherche à étudier la Bible en son contexte physique
et naturel et initie ses étudiants, par des excursions régulières sur le terrain, à des disciplines
diverses, comme l'épigraphie, l'archéologie, la géographie historique… Au XIXe siècle, sa
pratique photographique, dans une perspective positiviste et une grande maîtrise des thèmes
abordés, fut « celle d’autodidactes pour ce qui est de la technique ». La visée scientifique à
usage interne et au service de publications effectives ou envisagées prédominait et n’était
qu’involontairement artistique, suivant la sensibilité et la culture des frères dominicains. Le
Fonds de l’École biblique et Archéologique de Jérusalem est constitué aujourd’hui de 15000
plaques de verre, la plupart en négatif, une mine inépuisable.
Loin d’être ou de n’être que cela, un album d’images nostalgique de la Palestine et de
Jérusalem, cette exposition montre la transformation du Proche Orient et celle d’une société
au seuil du XXe siècle. Les clichés des frères dominicains n'ont pas seulement un intérêt
historique et ethnographique évidents ; ce sont aussi des portraits qui donnent à penser et à
songer, comme une fiancée à la parure de fête et aux pieds nus, ou une famille de chrétiens de
Bethléem dans des habits traditionnels qui trahissent déjà quelques emprunts à l’occident.
La collection de récits de voyage du XVe au XIXe siècle de la Bibliothèque
patrimoniale des dominicains de Comar
En écho aux clichés de l’École Biblique, l’exposition présente des relations de voyage du
XVe au XIXe siècle, appartenant à l’inestimable fonds d’ouvrages anciens - de la
Bibliothèque patrimoniale des dominicains. Ces manuscrits, incunables et imprimés voyage
en Terre sainte sont illustré avcec beaucpup de saveur, notamment la Peregrinatio in Terram
Sanctam de Bernard von Breydenbach édité à Mayence en 1483 et qui, avec tous ses
conseils utiles pour accomplir un voyage en Orient, représente un véritable „guide du
routard“ au XVe siècle.
Du XVe au XIXe siècle, le pèlerinage en Terre Sainte prend trois formes : le voyage dévot, le
voyage curieux et le voyage scientifique.
Au Moyen Âge, le pèlerinage est une pratique pénitentielle liée à la doctrine des indulgences
et la motivation dévote domine le voyage en Terre Sainte jusqu’au XVIIe siècle inclusivement.
Le dominicain Riccordo da Monte di croce (1243-1320), Ludolph de Sudheim dans la
première moitié du XIVe siècle, Bernhard von Breydenbach (1440-1497) et le dominicain
Félix Fabri (1440-1452), dont les ouvrages manuscrits, incunables et imprimés sont présentés
dans l’expositionde Colmar, sont des pèlerins qui, sur les pas du Christ, cherchent leur salut.
Cependant, au-delà d’une simple description des Lieux saints et de l’émotion qu’ils suscitent
dans le cœur du pèlerin, leurs relations du voyage manifestent une curiosité pour l’Orient, sa
culture et ses coutumes.
La curiosité s’éveille avec l’humanisme et le retour à l’Ecriture, mais elle ne s’épanouit
vraiment qu’à partir de la fin du XVIIe siècle, dans une conjoncture politique marquée par la
stagnation et le repli de la puissance ottomane. Le XVIIIe siècle offre plusieurs récits, riches
en descriptions des coutumes de l’Orient en général et de l’islam en particulier.
La connaissance scientifique de la Terre Sainte suit, bien sûr, le développement des sciences
de la nature et des sciences historiques au XIXe siècle. L’approche scientifique du pays de la
Bible n’est pas née au XIXe siècle. Mais elle se développe considérablement grâce aux
progrès croisés de la philologie et de l’archéologie. L’événement qui sert de détonateur est
évidemment l’expédition d’Égypte, couronnée par les travaux philologiques de JeanFrançois Champollion (1790-1832), ultime étape du déchiffrement des hiéroglyphes.
L’archéologie française est moins bien organisée que ses rivales allemande et anglaise. Mais
elle bénéficie quand même d’un grand prestige, grâce au croisement des savoirs dont elle est
porteuse. C’est donc dans ce contexte que naît l’École Biblique et Archéologique Française
de Jérusalem.
L’École Biblique et Archéologique Française de Jérusalem
L’École Biblique et Archéologique Française de Jérusalem fut fondée en 1890 sous le nom
d’École pratique d’études bibliques par le frère dominicain Marie-Joseph Lagrange. En 1920,
elle prit son nom actuel, à la suite de sa reconnaissance comme école archéologique nationale
française par l’Académie des Inscriptions et belles lettres.
Depuis sa création, l’École mène de front, et de manière complémentaire, des recherches
archéologiques en Israël et dans les territoires et pays adjacents, et l’exégèse des textes
bibliques. Elle s’est signalée dans les disciplines de l’épigraphie, de la linguistique sémitique,
de l’assyriologie, de l’égyptologie, mais aussi en histoire ancienne, en géographie et en
ethnologie. Elle est habilitée à conférer le doctorat canonique en Écriture sainte. Elle publie la
Revue biblique, divers travaux spécialisés dans ses domaines d'excellence, ainsi que des
ouvrages adressés à un public plus large, dont une traduction française de la Bible, connue
sous le nom de Bible de Jérusalem (1956, 1973, 1998), qui allie qualité littéraire des
traductions et rigueur critique. À la suite de la découverte des manuscrits de Qumran, les
biblistes de Jérusalem ont beaucoup collaboré à l'exégèse et à la traduction des textes
esséniens. L'école et son fondateur furent longtemps suspects aux yeux des autorités vaticanes,
alors que l'Église catholique était en pleine crise moderniste et le père Lagrange (avec d'autres
chercheurs ) était suspecté de modernisme. Le Père Lagrange accepte, des décennies durant,
de ne pas publier ses travaux et ceux de son équipe jusqu’à ce que l'encyclique Divino
Afflante Spiritu de 1943 offre un nouveau souffle aux études bibliques.
L’exposition, également ouverte durant les Journées européennes du patrimoine (19 et 20
septembre), s’accompagnera de deux manifestations à la Bibliothèque des Dominicains :
Jeudi 10 septembre 2015 à 18h30
Bibliothèque des Dominicains
CONFÉRENCE
“ Un livre à lire, à traverser et contempler ”
Le récit illustré du pélerinage en Terre Sainte de
Bernhard von Breydenbach
par le frère Rémy Valléjo - Historien de l’art
La plus célèbre Peregrinatio in terram sanctam, ou „Pérégrination en Terre Sainte“, est rédigée
en 1488 par Bernhard von Breydenbach, chanoine de la cathédrale de Mayence parti en Orient
en 1486. Cet ouvrage fut au XVe siècle le premier livre de voyage imprimé et illustré, une sorte
de premier «guide du routard» avec tous les renseignements utiles pour pérégriner au ProcheOrient.
Jeudi 24 septembre 2015 à 18h30
cloître de la bibliothèque des Dominicains
LECTURE-CONCERT
“ Divagations du frère Félix ”
Voyage au XVe siècle d’un dominicain à Jérusalem
Bruno Journée, comédien et Jean-Sébastien Kuhnel, luth de la
Renaissance et oud
Dans le cadre du partenariat avec la Comédie de l’Est
Parmi les récits de voyage en Orient au XVe siècle, celui du frère dominicain Félix Fabri est
certainement le plus étonnant, le plus drôle et pour le moins extravagant. Connu à la
Renaissance sous le titre de „Fratris Felicis Evagatorium“, ce texte peut donc être traduit
indifféremment par „Divagations, Rêveries ou Errements du Frère Felix“. Accompagné par Jean
Sébastien Kuhnel, au oud et au luth de la Renaissance, le comédien Bruno Journée nous invite à
faire nôtre ce fabuleux voyage à Jérusalem.