« Découvrir, comprendre et utiliser les médecines alternatives »

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« Découvrir, comprendre et utiliser les médecines alternatives »
Elevage
« Découvrir, comprendre et
utiliser les médecines
alternatives »
Michel Desmidt, Chambre d’Agriculture de la Corrèze
Compte-rendu des formations sanitaires de Gilles GROSMOND
Par définition les médecines alternatives utilisées
pour prévenir les problèmes sanitaires en
élevage sont mal connues, peu promues par les
circuits traditionnels pour différentes raisons, et
demandent plus de surveillance, de technicité
pour être efficaces.
Cependant nous ne pouvons pas les ignorer.
Elles existent, ont des résultats. Voici ci-dessous
un condensé des formations proposées aux
éleveurs AB et conventionnels par les Chambres
départementales d’Agriculture 19, 23, 87 avec
l’intervention du Docteur vétérinaire Gilles
GROSMOND.
Etapes de la formation :
•
Connaître
les
grands
principes
de
l’homéopathie, de la phytothérapie et de
l’aromathérapie,
• Comprendre et développer les grands axes de
l’immunité des animaux,
• Utiliser ces médecines pour préparer les misesbas, se prémunir des maladies néonatales et du
parasitisme animal.
- 1 - Connaître les grands principes des
médecines alternatives
1.1 L’homéopathie
Deux grands principes à retenir, la dilution et la
dynamisation.
La dilution consiste à inverser les propriétés
d’une matière active [exemple : un produit
diarrhéique dilué combat la diarrhée]. Les
niveaux de dilutions initiales sont exprimés en D
(pour dixième), en C (pour centième)… et
précédés d’un chiffre indiquant le nombre de
dilutions (ex : 5 DH, 8CH…).
La dynamisation consiste à agiter la solution afin
de garder et transmettre l’information recherchée
par la dilution (mémoire de l’eau).
En homéopathie, ce n’est pas d’abord la
substance active d’un médicament qui agit sur
l’organisme malade, mais la stimulation ou
l’information qui se dégage de cette substance
une fois diluée et dynamisée. On utilise les
granules par voie buccale dilués ou non dans de
l’eau. L’homéopathie s’attache à soigner les
expressions
individuelles,
différentes
de
l’approche collective.
Deux ouvrages utiles pour comprendre et utiliser
l’homéopathie : «Le répertoire de KENT» et «Les
précis de matières médicales».
1.2 La phytothérapie
Le texte de référence de l’utilisation des plantes
pour des soins est la pharmacopée. La
phytothérapie utilise les principes actifs des
plantes ou de parties de plantes pour prévenir ou
guérir une pathologie. Les plantes sont utilisées
de plusieurs manières : par broyage, tisane,
décoction ou dans des produits plus élaborés
comme :
- les extraits fluides : extraction des principes
actifs par de l’alcool sous pression ,
- les teintures mères : idem que les extraits
fluides mais l’extraction n’est pas effectuée sous
pression,
- les extraits secs : principe actif sec sous forme
de comprimés. Utilisation par voie buccale
Ouvrage à consulter : «Secret d’une
herboristerie» de Marie-Antoinette MULOT
éditions Dauphin.
1.3 L’aromathérapie
Les huiles essentielles (HE) sont composées d’un
nombre considérable de matières actives. Ce
sont des produits complexes, volatiles et
craignant la lumière. Le chémotype d’une huile
essentielle révèle les principes actifs dominants,
sous dominants, identifiables et non identifiables.
Les HE de synthèse ne prennent en compte que
le principe actif dominant ce qui en fait des
analogues réduits.
«Ce document est la propriété exclusive de la Chambre d’Agriculture de la Corrèze. Reproduction et communication à un tiers après autorisation
préalable de la Chambre d’Agriculture de la Corrèze». 16/06/2009
Les eaux florales ne sont pas des HE mais un
distillat de plantes dans de l’eau qui en fait des
produits de qualité aux propriétés intéressantes
malgré le peu de matières actives qu’elles
contiennent.
Les modes d’administration des HE sont :
- par voie buccale toujours diluées dans de l’huile
de table et avec moins de 15 % HE dans l’huile,
- par voie transcutanée, sauf HE très agressives
pour la peau comme l’HE d’ail,
- par voie aérosol, à l’aide d’un diffuseur adapté
aux bâtiments d’élevage.
Ouvrage à consulter : «HE médecine d’avenir»
du docteur JP WILLEM édition Dauphin et
«100 HE pour votre santé» de Mario TORRES
édition Delville.
Ordre de grandeur de prix pour l’utilisation :
- l’homéopathie = 0.05 € le traitement
- la phytothérapie = 0.08 à 0.10 € pour 3 jours
- l’aromathérapie 0.35 à 0.40 € pour le traitement.
-
2 - Comprendre et développer les
grands axes de l’immunité des
animaux
L’immunité de l’animal est sa capacité à réagir
contre tous les agresseurs extérieurs (virus,
bactérie, champignons, parasites…). Différents
postes s’attachent à renforcer et à développer
cette immunité.
2.1 Les vitamines
Les vitamines A et E contribuent à la jonction
serrée de l’épiderme et ainsi forment une
première barrière anti-agression. Ces vitamines
sont très abondantes dans l’herbe verte et très
pauvres dans les fourrages conservés. Les
sources naturelles de vitamines : les huiles de
foie de morue ou de poissons. Elles sont
également riches en acides gras insaturés (ou
oméga 3).
Dose d’apport en période hivernale 30 à 50 ml/10
jours/mois soit environ ¼ à ½ litre par vache.
Elles peuvent être distribuées en apport sur le
foin ou dans les concentrés.
2.2 Stimulation des globules blancs
Présents dans le sang, la moelle osseuse et dans
la rate, ils agissent dès qu’une information
d’agression leur est transmise, notamment par le
foie (agressions parasitaires, physiologiques…).
Dans le but de favoriser cette transmission et la
dynamique d’intervention, une cure de chlorure
de magnésium paraît souhaitable.
Pour tout renseignement, vous pouvez contacter : Michel
DESMIDT - Chambre Agriculture de la Corrèze - 05 55 21 55
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Rôle du Chlorure de magnésium
- modifier le métabolisme de l’eau,
- activer l’activité hépatique,
- faciliter le travail de la matrice,
- stimuler l’immunité.
Cure hivernale : 20 g/jour pendant 1 semaine/mois [mélangé
à l’ensilage ou dans la mélangeuse ou arrosé sur le foin
fondu dans de l’eau]
Autres utilisations
Vêlage difficile, non délivrance ou métrite : 100 à 150 g, de
miel et eau à la bouteille
Préparation au vêlage 10 jours avant la mise bas : 20 à 30
g/jours/10 jours.
2.3 Les oligoéléments
L’apport d’oligoéléments est le point fondamental
du dynamisme des globules blancs. Un apport
quotidien peut être assuré sous différentes
formes : sulfate absorbé à 60 %, oxyde absorbé à
45 % ou carbonate absorbé à 30 %.
Le sel ne doit pas être oublié, une vache
allaitante en consomme 20 g/jour soit environ 7 à
8 Kg/an, une vache laitière 30 g/jour soit 10 à 11
Kg/an et une brebis 6 g/jour. L’apport de sel doit
être arrêté 2 à 3 semaines avant le début de la
lactation afin d’éviter un oedème de la mamelle
ou une fièvre vitulaire. Un profil métabolique
(analyse de sang) ou une analyse de poils [moins
coûteuse] permettent d’estimer les besoins et
donnent les grandes tendances sur l’ensemble
des oligoéléments.
2.4 Immunité à mémoire ou immunité acquise
L’immunité de mémoire qui est la mémorisation
des agressions et des solutions immunitaires
mises en avant (anticorps…). Celle-ci se renforce
et s’amplifie d’année en année. Les aliments
acidogènes sont des risques importants pour
cette immunité qui a son siège dans l’intestin de
l’animal.
Pour
cela
quelques
règles
fondamentales :
- mettre à disposition du foin de qualité (fibres) en
permanence,
- respecter l’ordre de distribution des aliments
(foin d’abord, regain et concentré ensuite),
- respecter le besoin en sel journalier par
l’arrosage du foin,
- éviter de stresser vos animaux qui perdent 5
minutes après le stress leur immunité pendant 2
heures.
Rappel des aliments les plus acidogènes vers les
moins acidogènes :
+++ = blé, seigle, triticale, orge, avoine, épeautre,
mais grain entier
--- = fourrage stade fin montaison, betterave,
mélasse, fourrage épiaison ou bouton floraux
2.5 La qualité de l’eau
L’eau d’abreuvement doit correspondre à la
norme de l’eau du réseau et sans coliformes ni
streptocoques.
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