33`303 kilomètres à vélo de Vevey… à Vevey

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33`303 kilomètres à vélo de Vevey… à Vevey
25 novembre au 2 décembre 2015 - N° 781
Région Riviera
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33’303 kilomètres à vélo de
Vevey… à Vevey
Le panneau «Feliz Viaje» (réd: bon voyage) est au bord d’une route qui a été construite sous le régime du dictateur
DR
chilien Augusto Pinochet.
GLOBE-TROTTERS
Olivier Forney et Aline
Guignard ont parcouru à
vélo vingt-sept pays sur trois
continents pendant plus
de deux ans. De leur aventure, ils ont tiré beaucoup
d’anecdotes et quelques
leçons de vie. Récit.
Céline Amiguet
C
’est un tour du monde à vélo qui
a débuté le 6 avril 2012 et qui
s’est terminé le 17 mai 2014. Une
aventure qui aura mené Aline
Guignard et son compagnon Olivier Forney à travers l’Europe, les Balkans, l’Asie
centrale, la Chine et enfin l’Amérique du
Sud, avant le retour sur le vieux continent. Au total 27 pays traversés et plus de
33’000 kilomètres, conquis à la force des
mollets. «Mais il ne s’agissait en aucun
cas d’un challenge sportif, car si on court
après les kilomètres, on passe à côté de
l’essence du voyage», précise d’emblée
Olivier Forney. Le couple a choisi Vevey,
ville où tous deux ont grandi, comme
point de départ de leur périple: «Nous
sommes partis de chez mes parents, en
clin d’œil à ma mère, qui dit toujours que
le vrai voyage commence au pied de la
maison», sourit le maître socio-professionnel de 35 ans.
Le vélo, une évidence
Mais comment a-t-on l’idée d’une telle
aventure? «C’était une période où on
avait besoin d’avoir un projet. On est
d’abord partis sur l’idée d’aller en Mongolie, et puis on s’est dit qu’on ne s’offrait
pas la possibilité de réaliser l’impossible.
Alors arrivés en Turquie, on a lâché la planification, et on s’est laissé porter par les
conseils des gens», explique Aline Guignard. Le choix du vélo comme moyen
de transport s’est imposé très vite. Economique à réparer, il offre des clés pour
partir à la rencontre des locaux. «Le vélo
n’est pas intrusif, il donne le temps aux
gens de nous héler au bord de la route.
Et quand ils nous voient peiner, ils nous
proposent plus facilement un hébergement!», souligne la jeune femme de 31 ans.
Communication difficile
Pendant deux ans, le couple accumule
les rencontres, les joies, mais aussi les
problèmes. Et notamment des difficultés
pour communiquer au quotidien. «En
Iran, nous mettions nos deux mains sur le
côté de notre visage, pour dire «dormir»,
«Arrivés en Turquie, on a
lâché la planification, et
on s’est laissé porter par
les conseils des gens».
A. Guignard
comme on le ferait en Occident, jusqu’à
ce qu’on comprenne que pour eux ce
geste signifie mourir!» Les aventuriers
ont dû apprendre à dire non quand les
invitations se faisaient trop nombreuses,
mais aussi à recevoir sans donner en re-
En tournée pour partager leur expérience
Olivier Forney et Aline Guignard ont décidé d’organiser plusieurs
conférences dans des communes de la région, afin de raconter leur
périple. Ils seront à Vevey le 22 janvier à 20h à la salle de l’Union
chrétienne, le 12 février à 20h à la Grande salle de Rivaz, le 15 mars
à 14h à la salle de Ste-Claire à Vevey, et enfin le 7 mars à 14h15 à
l’Escale à La Tour-de-Peilz. L’entrée est libre. Les participants pourront y acquérir le DVD ou le livre écrit pendant leur voyage. Il est
également possible de les commander sur le blog: www.olivieretaline.blogspot.ch.
Les globe-trotters sont en Chine. En
arrière-plan, on peut distinguer la
DR
muraille sur les montagnes. tour. Surtout, il a fallu s’accommoder de
son conjoint avec qui on vit 24h/24. Pour
ce qui est des pays visités, les «chasseurs
d’horizon» avouent avoir eu un véritable
coup de foudre pour la Chine. «Ce pays
est tellement vaste. Il y a des régions où
il n’y a absolument rien, et on découvre
cette impression d’immensité qu’on ne
connaît pas en Europe.» Les globe-trotters ont également apprécié les paysages
de la côte du Chili, où s’entremêlent lacs
et volcans.
Ce qu’ils retiennent du périple?
«D’abord qu’il y a plein de manières de
vivre, il n’y a pas une mais des vérités.
Que finalement on n’a pas voyagé pendant deux ans, mais tout simplement
vécu», philosophe Olivier Forney.

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