Des quartiers d`Auxerre

Projet d'agglo
[ POLITIQUE DE LA VILLE ]
Des quartiers d'Auxerre
métamorphosés
Les Rosoirs et les Brichères/Ste-Geneviève bénéfieront
du Nouveau programme de renouvellement urbain (NPNRU)
planifié jusqu'en 2024. Survol de l'avant projet
Cette barre d’habitation construite en 1958 aux Rosoirs, rue de Wagram, figure parmi les bâtiments proposés à la démolition dans l’avant-projet
de renouvellement urbain. Les logements sont très petits, peu accessibles, énergivores et sans isolation thermique.
S
ouvenons-nous : le 30 juin 2007,
peu avant midi, les trois tours du
quartier des Brichères sont démolies pour laisser place, quelques
années plus tard, à d'harmonieux îlots
d’habitation, de taille humaine, bordés
d'un étang paysager. Renouvellement
réussi pour le quartier, devenu même écoquartier, servant aujourd'hui d'exemple
aux futurs projets d'urbanisme. Car il reste
à faire, dans les quartiers prioritaires des
Rosoirs et de Ste-Geneviève, respectivement classés d'intérêt régional et national. Coup de projecteur sur les prémices
de deux projets s'inscrivant dans le cadre
du Nouveau programme de renouvellement urbain (NPNRU) sur la période 2014
- 2024.
Planifier un programme
d'intervention sur dix ans
En plus des thématiques "cohésion
sociale" et "emploi et développement
économique", le renouvellement urbain
est intégré au Contrat de ville, feuille
de route de la Politique de la ville. Jugé
comme essentiel pour lutter contre
les inégalités territoriales, il contribue
notamment à revaloriser les quartiers en
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inter com [ N°137 • Juin 2016 ]
marge du développement économique
et à les libérer de leur isolement
physique et social du reste de la ville et
de l'agglomération. Pour y parvenir, la
démarche de renouvellement urbain
est, et restera collective, par le biais
d'une programmation partenariale entre
la Communauté de l'Auxerrois, la Ville
d'Auxerre, l'Office auxerrois de l'habitat
(OAH), Domanys, la Région et l'État qui,
à travers son Agence nationale pour
la rénovation urbaine (ANRU), finance
la rénovation des quartiers populaires
du territoire national à hauteur de 5
milliards d'e sur dix ans. L'avant projet de
renouvellement urbain a été présenté à
l'ANRU en mai dernier, afin d'engager
les discussions sur les orientations
stratégiques des deux projets de
renouvellement des Rosoirs et SteGeneviève.
La nouvelle géographie d'intervention
de la Politique de la ville, introduite
par la loi Lamy de février 2014 et
définissant les quartiers prioritaires
selon le critère unique du revenu par
habitant, a procédé au redécoupage des
quartiers dits prioritaires. Les Brichères
et Ste-Geneviève ont ainsi été réunis
sur le même périmètre d'intervention,
mais seul Ste-Geneviève poursuivra sa
rénovation.
Les Brichères / Ste-Geneviève
poursuit sa métamorphose
Plusieurs phases de rénovation se sont
succédées à Ste-Geneviève depuis 2006,
dans le cadre du premier Programme
de renouvellement urbain (2005 2015). Et ce n'est pas fini, puisque
sous réserve d'acceptation de l'ANRU,
le quartier entrera prochainement
dans une nouvelle phase de travaux. Il
s'agira premièrement de désenclaver
le quartier en l'ouvrant sur la ville et
l'agglomération par le boulevard Gallieni.
La connexion avec les pôles d'emploi
ainsi qu'avec les transports en commun
s'en trouvera améliorée. Deuxièmement,
le chantier s'attachera à constituer une
polarité économique sur le secteur de
l'avenue Delacroix. Elle s'appuiera sur le
potentiel existant du quartier (espaces
de bureaux, station-service, commerces,
équipements publics...) et sur le potentiel
non exploité de développement
économique, au vu de la fréquentation
routière journalière du boulevard, soit
18 000 véhicules. Une seconde polarité
sera programmée : celle du temps de
l'enfant, permettant de réunir au sein
d'un même équipement l'ensemble
des services répondant aux besoins des
familles et des enfants de 0 à 11 ans. Enfin,
il conviendra de diversifier l'habitat en
rénovant le secteur de l'avenue Delacroix
pour libérer des logements privés,
accessibles à la propriété.
Démolitions en vue
du côté des Rosoirs
L'amélioration du cadre de vie des
habitants ainsi que l'attractivité figurent
tout autant parmi les objectifs du projet
de renouvellement urbain des Rosoirs.
De façon détaillée, il est question de
renforcer l'animation du quartier par
la réorganisation des équipements
publics existants, en les regroupant et en
mutualisant les espaces.
Renforcer l'animation signifie également
attribuer un lieu spécifique aux associations, relocaliser des activités économiques au centre du quartier, restructurer et unifier les espaces libres trop petits
pour être des parcs mais trop grands
pour être des jardins, et améliorer la des-
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Projet d'agglo
Expression politique
[ POLITIQUE DE LA VILLE ]
serte du quartier par les transports en
commun.
En parallèle, il s'agira de diversifier
l'habitat, à la fois par la réhabilitation
de logements locatifs pour améliorer le
confort thermique et acoustique, et par
la démolition de logements permettant
d'ouvrir le quartier sur la ville et libérant
des espaces pour la reconstruction
de logements privés, gages de mixité
sociale. Resterait alors à convaincre les
bailleurs du parc privé d'investir sur le
secteur.
Des logements sociaux mieux
répartis dans l'agglomération
Sur les 550 logements sociaux que dénombre actuellement le quartier des
Rosoirs, 400 seraient démolis sur une
échelle de 10 ans. De manière à réduire
la part du logement social dans le quartier et diversifier l'habitat, seule une offre
partielle d'environ 40% de la démolition,
soit environ 130 logements locatifs, pourrait être reconstruite. La reconstitution
du reste des logements verrait ainsi le
jour sur différentes communes : Augy,
Charbuy, Monéteau, St‑Georges/Baulche,
Chevannes, Auxerre. Telle est la volonté
affichée de mixité sociale à l'échelle des
quartiers, des communes et de l'agglomération.
Les projets de renouvellement urbain sur
les quartiers des Brichères/Ste Geneviève
et des Rosoirs seront soumis à la concertation des habitants et commerçants.
Plusieurs études parallèles seront également menées autour des questions de
rénovation et de relogement, de transports, d'équipements ou encore de développement économique, avant les premiers coups de pioches attendus pour
2018. • MC
DIAPASON !
Les Brichères / Ste Geneviève
4 180 habitants soit 12% de la population d’Auxerre et 6%
de celle de l'agglomération.
50% de logements locatifs sociaux
et une copropriété de 184 logements
Laloi fixe le transfert de lacompétence assainissement
auxcommunautés d’agglomérationau1er janvier 2020.
Ce délai de 3,5 ans permet auxintercommunalités de
déterminer avecsoinles besoins de rénovationet de
développement des réseauxde chaque municipalité,
d'apprécier les coûts de ces programmes et de prévoir des
évolutions tarifaires acceptables pour les usagers.
Toutefois, enavril dernier une circulaire adressée
auxmaires indique que « notre communauté
d'agglomérationenvisage ce transfert au1er janvier
2018 » aveccomme motivationunique d’obtenir
plus de dotations de l’État. Cette hypothèse n’a
pas été validée par les maires de l’Auxerrois car
aucune étude sur le bien-fondé et la capacité
réelle d'anticiper ce transfert n'est actuellement
disponible.
Afind’effectuer une analyse objective des enjeuxd’un
tel transfert et d’enmesurer l’impact financier sur les
communes et nos administrés, nous recommandons
qu'un groupe de travail, au sein duquel
le groupe AOA serait équitablement représenté,
soit rapidement mis en place.
D’une importance majeure, laquestionde
l’assainissement doit être étudiée avecréflexionet
neutralité.
1 380 habitants soit 4% de la population d’Auxerre et 2%
Les élus d’Auxerrois,
organisons l’avenir
1/3 de logements locatifs sociaux
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Les Rosoirs
de celle de l'agglomération.
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Non au transfert
précipité de
l’assainissement
collectif !
inter com [ N°137 • Juin 2016 ]
Les navettes
ont 10 ans
Depuis maintenant 10ans, les navettes sillonnent
lecentre-villed'Auxerre.
Fruit d'unpartenariat entrelaVilled'Auxerre
et laCommunautédel'Auxerrois, elles sont maintenant
inscrites dans lepaysageurbain.
Utiles pour les collégiens, lycéens, mais également pour
les personnes sans moyens personnels dedéplacement,
elles permettent aussi auxsalariés qui travaillent en
centre-villedenepas utiliser leur voiturepour s'yrendre.
Mêmeconstat pour les clients des commerces et usagers
des administrations, qui garent leur véhicule
dans les parkings enpériphérie. C'est ainsi moins
devoitures encentre-villeet moins depollution,
unecirculationplus fluide, des places deparking
plus disponibles et unbilanécologiquepositif.
Les commerçants nes'ysont pas trompés.
Ils ont plébiscités lanavette, conscients dubénéfice
qu'ils tirent decemoyendedéplacement.
Les navettes, cesont plus declients qui accèdent
entoutetranquillité, et gratuitement, aucentre-ville.
Les navettes prouvent ainsi quel'onpeut allier
développement durable, serviceauxusagers,
qualitédevieet développement économique.
Symboles dumariageentreces exigences
quelquefois difficiles àconcilier, les navettes
ont encoredebeauxjours devant elles.
Alors, bonanniversaireet longuevieauxnavettes !
Les élus de l'exécutif de la
Communauté de l'Auxerrois
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