Christophe Doucet - La Forêt d`Art Contemporain

Transcription

Christophe Doucet - La Forêt d`Art Contemporain
Garbachet mérite bien cela !
Christophe Doucet et une des maquettes préparatoires à son travail pour Garbachet. (PHOTO J.-M. T.)
Belle assistance jeudi dernier dans la salle Michel-Fourcade où, à l'invitation de la mairie et de la FAC (Forêt
d'art contemporain), Christophe Doucet, artiste de renommée internationale, présentait son projet pour Brocasles-Forges.
Dans son propos introductif, le maire Jean-Luc Blanc-Simon se félicitait du choix du site fait par l'artiste qui
interviendra au Bourdot de Garbachet. « Un lieu sacré où beaucoup ont une histoire », comme en témoignent
les trophées coquins accrochés à l'intérieur de la cabane de Durecht... et qui fe- ront partie de la démarche
artistique.
En l'absence de Didier Arnaudet (critique d'art et ici directeur artistique jusqu'au début 2015), Philippe Sartre,
président de la FAC, rappelait que le but de ces rencontres entre un territoire et des artistes contemporains était
d'installer 60 à 70 pièces en cinq à dix ans. Cette collection rattachée au musée de Marquèze balisera un
parcours découverte dans le parc, incitant les gens à séjourner sur place et à voir différemment ce que fut et ce
que redeviendra la forêt landaise décimée par la tempête Klaus.
Le choix de Christophe Doucet, enfant du pays qui a vécu, grandi et travaillé dans la forêt (il était technicien
chez Gascogne avant de faire les Beaux-Arts) relève donc de l'évidence.
Sauveté contemporaine
Fin connaisseur de la forêt, de ses balises et de ses repères, Christophe Doucet reprend à son compte le concept
de croix de sauveté comme il en existe toujours à Mimizan, Luë ou Le Sen. Elles délimitaient des zones
d'extraterritorialité, protégées par l'Église et dans lesquelles la loi de l'homme ne s'appliquait plus. Cet espace
de liberté (l'Église n'aurait peut-être pas tout absous...) sera donc balisé par quatre grandes bornes délimitant un
carré (signe-signature de Christophe Doucet) immortalisé sur le cadastre puisque bientôt géométré.
Implantées aux quatre points cardinaux, elles seront surmontées de quatre « oreilles » en fonte d'aluminium. «
Mais le projet ce n'est pas que les bornes », précise le plasticien qui y intègre puits et cabane (avec sièges, table
et trophées).
Appel est donc lancé aux Brocassais pour élever dès que possible les quatre socles de pierre de 2,5 m de haut.
Tout en cassant la croûte sur place afin de respecter l'esprit du lieu lié au bovin, animal-bascule entre le sauvage
et le domestique à rapprocher de cette cabane-balise élevée par l'homme en pleine forêt.
Par Jean-Marie Tinarrage
Sud Ouest 27.12.12