Investigations dans le domaine des sciences coraniques le grand

Transcription

Investigations dans le domaine des sciences coraniques le grand
Investigations dans le domaine des sciences
coraniques
PAR
le grand imâm, le Cheikh al Azhar
Mohammad Sayed Tantâwî
Introduction & traduction
par
SLIMANE REZKI
Investigations dans le domaine des sciences
coraniques
Par le grand imâm, le Cheikh al Azhar
Mohammad Sayed Tantâwî
© Juin 2010, Tabernacle des Lumières
1
Au nom d’Allah le Clément, le Très Miséricordieux
Introduction
Louange à Allah le Seigneur des mondes, et que la prière et la paix sanctifiante soient
sur notre souverain l’Envoyé d’Allah et ses proches.
Cette investigation est un résumé des diverses matières concernant les sciences
coraniques, nous avons voulu en faire une présentation pour nos jeunes garçons et filles qui
étudient au sein de l’institut d’al Azhar et ce, avant que leur soit enseignée la matière de
l’interprétation (tafsîr). Ils ne doivent aborder cette matière avant de posséder la science fruit
de recherches qu’ont présentées les savants anciens et actuels au service du Coran généreux.
Je demande à Allah de rendre ce travail profitable pour nos jeunes et voué à sa Face
généreuse.
Que la prière unitive et la paix sanctifiante soient sur notre souverain Muhammad ainsi
que sur sa famille et ses compagnons.
2
Désignations des sciences coraniques, leurs matières et leurs
profits.
I–Lessciencescoraniques
Par sciences coraniques ce sont des matières de recherches qui sont désignées.
Chacune d’entre elles se rattachent au Coran généreux et ses divers modes de révélations
comme la toute première révélation. Elles peuvent concerner les causes factuelles (ou
historiques) de la révélation (asbâb an-nuzûl), ou encore la partie du Coran qui fut révélée
avant l’hégire (l’émigration) et après. Ce qui fut révélé avant est qualifié de Coran Mekkî
(révélé à la Mecque) et ce qui le fut suite à l’hégire est qualifié de Coran Madanî (révélé à
Médine). Elles s’appliquent également aux diverses façons dont il fut consigné, réuni et écrit.
Est expliqué son caractère inimitable, son style littéraire et méthodologique, ses symboles, ses
histoires, sont abordées aussi son interprétation, la clarification de sa terminologie et de ses
significations.
Chaque domaine de recherches englobe plusieurs domaines spécifiques
d’investigation, certains ne constituant que des résumés synthétiques et d’autres des
développements très détaillés et amples.
II–lesdomainesconcernésparlessciencescoraniques.
Il s’agit du Coran généreux lui-même, parmi celles que nous venons de citer, toutes se
rattachent à ses versets, ses chapitres (sourates), aux causes historiques de la révélation ou
encore à son caractère mecquois et médinois. Peut-être que réside en cela le secret des savants
qui, en traitant de cette question, ont toujours parlé de sciences coraniques au pluriel et non de
science du Coran au singulier. En effet, chaque domaine de recherche parmi les sciences que
nous avons évoquées constitue, par elle-même, une science à part entière. Comme exemple de
domaine d’investigation nous avons le caractère inimitable du Coran, ce domaine constitue
une science à part entière car de très nombreuses matières spécifiques sont inclues dans ce
domaine de recherche. Il en va de même pour la définition du caractère mecquois ou médinois
des versets coraniques. C’est aussi le cas de l’étude des règles du Coran, tous les passages
ambigus constituent également une science indépendante …
Sachant que les sciences qu’ont recensées les savants au service du Coran sont des
sciences multiples et diverses, cette science fut nommée « sciences du Coran » et non science
du Coran au singulier.
III–Concernantlesprofitsengendrésparlaconnaissancedessciences
coraniques.
Elle nous procure une conception précise du Coran généreux notamment en ce qui
concerne sa révélation, son interprétation, sa compilation et sa consignation, en somme, tout
ce qui permet de parfaire la conception intellectuelle que nous en avons. C’est de surcroît ce
qui augmente sa sacralité en nous et notre connaissance de son éthique, ainsi que notre
respect, notre conformité à ses règles et sa législation. De même que notre connaissance des
sciences coraniques nous rend capable d’identifier et de combattre toutes les déviations
3
envisageables telles celles que formulent les ignorants et les gens haineux à propos du Coran
généreux. Ce sont elles qui procurent la connaissance des conditions nécessaires que doivent
posséder tous ceux qui désirent aborder l’interprétation (tafsîr) du Coran généreux ainsi que
de l’enseignement prophétique (al-hadîth) concernant ce qu’il ordonne et ce qu’il interdit.
C’est cette même connaissance des sciences coraniques qui nous permet d’apprécier
l’ampleur sans égal de l’effort que produisirent les savants au service du Coran. Parmi eux
certains ont écrit au sujet de l’interprétation, d’autres au sujet de l’abrogé et de l’abrogeant,
d’autres encore ont écrit au sujet de son caractère inimitable, certains autres à propos des
différentes lectures possibles et d’autres encore concernant des domaines différents de ces
sciences, toutes se rapportant à la connaissance du Coran.
Titredessciencescoraniques.
A l’époque prophétique, les compagnons ne s’intéressaient pas aux sciences
coraniques car ils les connaissaient et à défaut, ils questionnaient le Prophète.
Dès l’avènement du deuxième siècle de l’Hégire, les savants commencèrent à
classifier et dénommer les sciences coraniques en matières spécifiques. Parmi eux se trouvait
ceux qui écrivirent au sujet de l’interprétation du Coran Généreux comme par exemple Yazîd
ibn Harûn as-Sulamî décédé en l’an hégirien 117, ainsi que Chu’ba ibn al-Hajâj décédé en
160 de l’Hégire, il y eut encore Wakî’ ibn al-Jarâh décédé en l’an 197 de l’Hégire. Puis vint
Muhammad ibn jarîr at-Tabarî décédé en l’an 310 de l’Hégire, il deviendra celui que l’on
considère comme le maître de l’interprétation. Il écrira son œuvre qu’il intitulera
« L’ensemble des clarifications concernant l’interprétation du Coran » qui est considérée
comme l’une des plus exhaustives et des plus qualitatives à ce sujet. Par la suite, d’autres
savants rédigèrent des œuvres précises concernant les sciences coraniques autres que celle de
l’interprétation.
‘Alî ibn al-Madînî décédé en 234 de l’Hégire qui fut le maître de l’imâm al-Bukhârî
fut l’auteur d’un livre concernant les causes historiques de la révélation de certains versets
coraniques. Abû ‘Obaîdah mort en 224 fut lui l’auteur d’un livre concernant « L’abrogé et
l’abrogeant » (an-Nâsikh wa-l-mansûkh), il composa également un autre ouvrage se
rapportant à l’art des divers modes de lecture (du Coran). L’imâm ibn al-Qatîbah mort en 276
composa un livre exposant les difficultés contenues dans le Coran. Tous font partie des
savants du troisième siècle de l’Hégire. Vinrent à leur suite les savants du siècle suivant qui
continuèrent sur le même chemin que leurs prédécesseurs.
Muhammad ibn Khalaf ibn al-Marzubân mort en l’an 309 fut l’auteur d’un livre
intitulé : « Ce que contiennent les sciences coraniques ». Abû Bakr Muhammad ibn al-Qâsim
al-Anbârî mort en l’an 328 composa également un ouvrage se rapportant aux sciences
coraniques. Abû Bakr as-Sajastânî mort en 330 fut l’auteur d’un livre traitant des « Etrangetés
du Coran ». Puis suivi plus tard Abû Bakr al-Bâqilânî mort en 403 de l’hégire qui écrivit un
livre concernant le caractère inimitable du Coran. ‘Alî ibn Ibrahim ibn Sa’îd al-Haoufî mort
en 430 écrivit un livre sur l’analyse grammaticale du Coran. ‘Izu ibn ‘Abd as-Salâm connu
sous le surnom de sultan des savants, mort en 660, composa un ouvrage dont le sujet est le
caractère métaphorique du Coran. L’imâm ibn al-Qayîm mort en 751 fut l’auteur d’un
ouvrage décrivant la structure du Coran. Chacune des matières traitées est bien spécifique
parmi les sciences du Coran et constitue une recherche particulière et précise.
Vint à la suite de tous ces savants l’imâm Badr ad-Dîn al-Zarkachî mort en l’an 794 de
l’Hégire, il fut l’auteur d’une synthèse sur la question qu’il intitula : « Les arguments des
sciences coraniques ». Ce livre est formé de quatre tomes et développe dix sciences
particulières se rattachant au Coran. Vint par la suite l’imâm Jalâl ad-Dîn as-Suyûtî mort en
4
l’an 911 de l’Hégire, il fut l’auteur de nombreux livres dont le plus connu est celui qui
rassemble l’essentiel de ce qu’ont écrit ses prédécesseurs concernant les sciences coraniques.
Il l’intitula : « La maîtrise des sciences coraniques », cet ouvrage revient sur les sujets
essentiels se rapportant aux sciences du Coran si ce n’est qu’il comporte quelques points de
vue un peu légers. Quant à l’époque actuelle de nombreux livres se rapportant aux sciences
coraniques sont publiés, parmi eux le livre intitulé « Le caractère miraculeux du Coran » du
défunt Mustapha Sâdiq al-Râfa’î qui est un livre excellent concernant ce sujet. Il y a aussi «
L’interprétation des significations du Coran » du grand imâm, le cheikh Muhammad
Mustapha al-Marâghî – qu’Allah lui fasse miséricorde -.On trouve encore un ouvrage intitulé
« Le bon discernement dans les sciences coraniques » du cheikh défunt Muhammad ‘Alî
Salâmah. Parmi ces écrits, le livre intitulé ; « Clarification dans les recherches concernant les
sciences coraniques » du cheikh défunt ‘Abd el-Wahhâb ‘Abd al-Majîd Ghazlân. Ou encore,
« Etude des sciences coraniques » du professeur Mannâ’ al-Qitân.
Parmi tous les livres traitant de ce sujet, le plus complet, le meilleur, celui dont
l’enchaînement méthodique est le plus rigoureux, le plus diffusé, et qui répond le mieux aux
doutes qui font naître les maladies des cœurs à propos du Coran généreux, ce livre est : « Les
sources de la connaissance des sciences coraniques » du grand professeur, le cheikh
Muhammad ‘Abd al-‘Adhîm az-Zarqânî, qu’Allah lui fasse miséricorde et accentue son
influence. Ce livre développe dix thèmes de recherches se rapportant tous à la clarification du
Coran généreux et aux sciences qui s’y rattachent. Son procédé permet aux spécialistes
comme aux débutants d’en tirer profit. Il ya ainsi tellement de livres qu’il est difficile d’être
exhaustif, livres qui tous ont été composés par des gens se plaçant au service du Livre divin,
de la clarification de ce qui le compose comme cadeaux sacrés, comme convenances
sublimes, comme codifications sages ou encore comme recommandations éclairées.
Enfin, nous pouvons dire, que l’on ne trouve pas et que l’on ne trouvera jamais de
livre qui aura autant subjugué et engagé les purs parmi les savants à fournir des efforts que le
Coran généreux. Qu’Allah les récompense tous de la meilleure des récompenses.
5
ConnaissanceduCorangénéreux,desesnomsetdesesobjectifs
LeCorangénéreux:
Il est la parole incomparable d’Allah qui fut révélée à son Envoyé Muhammad et
consignée sur des feuillets, régulièrement transmis et constituant une adoration par sa simple
récitation.
Le terme « Coran » sous l’angle de la linguistique, c’est un nom verbal d’action du
verbe « lire » signifiant réciter, c’est le sens qui fut retenu et transmis. Il a été institué des
noms à la parole divine en rapportant entièrement le nom verbal d’action à l’agent le mettant
en action. Le terme Coran fut transmis avec le sens de lecture comme le mentionne ce passage
coranique : « N’agite pas ta langue afin de le hâter, C’est à Nous qu’incombe de le rendre
complet et de te le faire psalmodier »1, ce qui signifie te le faire lire. Puis : « Lorsque Nous te
le lirons, suis-en attentivement la lecture », ce qui signifie ; lorsque Nous te le lisons par
l’intermédiaire de Djibrîl, suis sa lecture sans te précipiter.
Le Coran généreux a de nombreux noms comme par exemple ; le discernement, en
rapport avec sa fonction de discerner la vérité de l’erreur, le Très Haut dit à ce sujet : « Béni
sois celui qui a révélé le Discernement à Son serviteur afin qu’il constitue une mise en
garde pour les mondes »2. Il est aussi qualifié de Livre dans Sa parole : « Louange à celui
qui a révélé à Son serviteur le Livre exempt d’ambiguïté »3, puis de dhikr (invocation) dans
Sa parole : « Ceci est une invocation (dhikr) bénie que Nous avons révélée. Allez-vous le
nier ? »4. Il est également nommé la Révélation dans Sa parole : « Ce Coran est bien une
Révélation du Seigneur des mondes. Descendu par l’Esprit sûr (amîn) sur ton cœur afin
que tu sois parmi ceux qui mettent en garde »5. Ces quelques noms du Coran font partie des
plus utilisés, certains savants ont rappelés d’autres de ses noms qui en réalité ne sont que des
attributs et pas réellement des noms.
En ce qui concerne les objectifs qui constituent les motifs d’Allah pour la révélation
du Coran généreux, les principaux sont :
Premièrement:Lecadeau:
Il constitue un cadeau pour les hommes qui les guide6 vers ce qu’il y a de meilleur
pour eux en cette vie et dans l’au-delà. Le caractère de cadeau du Coran se retrouve dans sa
nature de discrimination car il se distingue de tout autre que lui, il est principalement conçu
comme un cadeau universel, parfait et évident. En ce qui concerne son universalité, elle se
comprend car il est adressé à tous les hommes et les djinns à chaque époque et en tous lieux.
Le Très Haut a dit à Son Envoyé Muhammad ; clarifie cela à tous ceux pour qui il a été
envoyé : « Demande- leur : De quelle chose le témoignage est-il le plus grand ? Réponds :
1
Cf. Cor. (75/16-17).
Cf. Cor. (25/1).
3
Cf. Cor. (18/1).
4
Cf. Cor. (21/50).
5
Cf. Cor. (26/192-194).
6
En arabe, le cadeau est de même racine que le terme « guider », de plus le Cadeau par excellence est toujours
identifié au Prophète qui en même temps est le Guide suprême et unique en réalité.
2
6
Allah est témoin entre vous et moi »7. Cela signifie : dis ô Muhammad aux associateurs, ceux
qui te combattent dans ta mission, dis-leur : de quelle chose dans cette existence peut-il être
témoignée de la manière la plus évidente et qui est la plus extraordinaire que vous puissiez
concevoir comme source de paix et digne d’obéissance ? Il lui ordonna de répondre pour eux
à cette question selon la réalité qu’aucun être intelligent ne peut nier et qui est : le témoignage
d’Allah est le plus grand, le plus fort et le plus pur car c’est un témoignage qui exclut
formellement le mensonge ou l’erreur. Allah a témoigné de ma sincérité dans ce que je
transmets de Sa part, pourquoi donc vous détournez-vous de ce à quoi je vous convie,
pourquoi dévier du chemin droit ?
Puis Il a affirmé clairement que le Coran généreux est le miracle perpétuel accordé au
Prophète en disant : « Ce Coran m’a été révélé afin de vous mettre en garde ainsi que tous
ceux auxquels il parviendra »8. Ce qui signifie qu’Allah m’a révélé ce Coran selon le mode
de l’inspiration véridique afin que je vous prévienne ô vous les gens de la Mecque ainsi que
tous ceux à qui parviendra ce Livre noble. C’est l’invitation que je leur adresse, qu’ils soient
arabes ou non et quelle que soit l’époque ou le lieu jusqu’au Jour de la résurrection. Tout ceci
démontre l’ampleur et l’universalité de la mission pour laquelle fut suscité le Prophète comme
elle démontre que les décrets du Coran s’adressent aux gens de l’époque de sa révélation tout
autant qu’à ceux des époques ultérieures à qui son invitation est parvenue alors qu’ils ne
voient pas le Prophète. Nous trouvons dans un enseignement prophétique noble : « Diffusez de
la part d’Allah, celui à qui parvient un verset du Livre d’Allah, lui parvient l’ordre divin ».
Muhammad ibn Ka’b a rapporté : « Celui à qui est transmis le Coran généreux, c’est comme
s’il avait vu le Prophète » c’est en ce sens que va ce verset parmi tous ceux qui indiquent
l’universalité de la mission prophétique : « Dis : Ô vous les hommes je suis l’Envoyé d’Allah
vers vous tous sans restriction »9.
Son caractère complet :
Il est tel car il contient de la façon la plus totalisatrice et la plus parfaite les choses
dont les hommes ont besoin à titre de credo, de caractères vertueux, de modes d’adoration et
d’actes. Il harmonise le rapport que l’être peut établir avec son Seigneur ainsi qu’avec le
monde en lequel il vit. Il a établi un juste et sage équilibre entre ce qu’exigent l’esprit et le
corps dans le sens où aucun de ces domaines n’envahit l’autre. Nous retrouvons pour décrire
cela, Sa parole : « Cherche à obtenir l’Ultime demeure au moyen de ce que Dieu t’a donné
sans oublier la part qui te revient ici-bas »10. Aussi Son autre parole « Ô fils d’Adam, revêtez
vos plus beaux atours pour vous rendre dans chaque mosquée ; mangez et buvez sans excès
car Dieu a les gaspilleurs en aversion »11, ou encore : « Et une fois la prière accomplie,
dispersez-vous sur terre afin de rechercher la faveur de Dieu et mentionnez Dieu
fréquemment, peut-être serez-vous heureux »12.
La clarté de la voie qu’il propose :
Elle se manifeste dans l’exposition des divers domaines et matières qu’il développe et
exprime si bien ainsi que dans les nombreux exemples et éclaircissements exposés. Mais aussi
à travers les actes recommandés qui procurent satisfactions et la méthode pédagogique unique
de sa transmission ainsi que par la qualité de sa mise en évidence.
Nous pouvons examiner tout ce que contient le Coran avec clarté ; que ce soit des
récits, des symboles, des statuts légaux, les termes du credo, les vertus ou les orientations qui
se développent au moyen des diverses œuvres spirituelles et sociales.
7
Cf. Cor. (6/19).
Cf. Cor. (6/19).
9
Cf. Cor. (7/158).
10
Cf. Cor. (28/77).
11
Cf. Cor. (7/31).
12
Cf. Cor. (63/10).
8
7
Allah dit vrai lorsqu’Il dit : « Allah a révélé le meilleur des récits sous la forme d’un
livre homogène et répétitif à l’écoute duquel la peau de ceux qui redoutent leur Seigneur
frissonne ; puis leur membres et leurs cœurs se détendent au souvenir de Dieu ; telle est la
voie de Dieu selon laquelle Il dirige qui Il veut et celui que Dieu égare ne trouve pas de
guide »13 .
Deuxièmement:L’incomparabilité:
Cette notion signifie que le Coran est un miracle éternel donné au Prophète qui
témoigne de la sincérité dont il fit preuve pour transmettre ce qu’il recevait de son Seigneur.
La preuve de l’incomparabilité du Coran pour l’ensemble des hommes, c’est leur incapacité
de produire un équivalent. Le Coran les engage à produire un livre semblable s’ils le peuvent,
mais ils ne le peuvent pas. Le Très Haut a dit : « Qu’ils produisent donc un récit semblable
s’ils sont véridiques »14. Par la suite, Il les a engagés à produire dix chapitres semblables à
ceux du Livre, ils ne s’en réjouirent pas, le Très Haut a dit : « Ou bien prétendent-ils qu’il l’a
inventé ? Dis-leur : Produisez dix chapitres semblables et pareillement « inventés » et,
hormis Dieu, appelez qui vous pourrez à votre aide si vous êtes sincères ! »15. Plus tard
encore, ils furent conviés à ne produire qu’un seul chapitre semblable à ceux du Livre et ils en
furent incapable, le Très Haut dit à ce sujet : « Et si vous êtes dans le doute au sujet de ce que
Nous avons révélé à Notre serviteur, eh bien produisez un chapitre semblable et invoquez
ceux qui vous assistent en dehors de Dieu si vous êtes sincères ! »16. Sachant que les arabes
étaient les maîtres de l’expression orale et de l’élocution, ils furent pourtant incapables de
produire l’équivalent d’un chapitre du Coran, les autres peuples en furent encore plus
incapables. C’est ainsi qu’est établi avec certitude que le Coran provient d’Allah, le Très Haut
dit : « Que ne méditent-ils pas le Coran ? S’il était venu d’un autre que Dieu, ils y auraient
trouvé de grandes contradiction »17.
Troisièmement:Sarécitationcommeacted’adoration:
Cela signifie que le musulman doit multiplier les récitations du Coran car celle-ci
élève son degré, efface ses fautes, elle forme ses caractères et élargie sa poitrine. Le Très Haut
a dit : « ceux qui psalmodient le Livre d’Allah, qui accomplissent la prière et dépensent une
partie de ce dont Nous les avons gratifiés en aumônes, secrètement et en public, peuvent
espérer un bénéfice sans récession »18. Est également rapporté par les nobles enseignements
prophétiques : « Celui qui récite une lettre du Livre d’Allah en obtient une récompense,
chaque récompense en vaut dix et je ne dis pas que Alif, Lam, mim sont une lettre, mais que
Alif est une lettre, que Lam est une lettre et mim une lettre également »19, dans un autre
enseignement du Prophète, il est dit : « le meilleur acte d’adoration de ma communauté est la
récitation du Coran »20, enfin dans un troisième enseignement prophétique, il est dit : « Celui
qui excelle dans le Coran est en compagnie des nobles anges qui parcourent la terre à la
13
Cf. Cor. (39/23).
Cf. Cor. (52/34).
15
Cf. Cor. (11/13).
16
Cf. Cor. (2/23).
17
Cf. Cor. (4/82).
18
Cf. Cor. (35/29).
19
Hadith rapporté par an-Nabahânî, al Bukhârî, ou encore Tirmidhî.
20
Hadith mentionné par al-Zubaydih.
14
8
recherche des gens d’Allah, quant à celui qui le lit en l’accrochant et avec hésitation, qui
rencontre nombre de difficultés a deux récompenses »21
LesversetsetleschapitresduCoran
Le terme verset (ayat) dans la linguistique revêt plusieurs significations :
Parmi celles-ci, le miracle comme l’indique cette parole du Très haut : « Demande
aux Fils d’Israël combien Nous leur avons produit de signes miraculeux évidents ? »22, cela
se rapporte ici à la notion du miracle évident.
Parmi celles-ci, l’indication, comme dans Sa parole – Gloire à Lui- : « leur Prophète
leur dit : Le signe de sa royauté »23, ici le sens de verset est celui d’indication de la royauté.
Parmi celles-ci, il y a celle d’avertissement et d’exhortation comme dans Sa parole –
Gloire à Lui - : « Il y a en cela un signe »24. Elle recouvre aussi le sens de chose
extraordinaire comme dans Sa parole – Gloire à Lui - : « Nous avons fait du Fils de Meriem
et de sa mère un signe »25, signe se rapportant ici à la notion de chose extraordinaire. Il y a
encore la notion de preuve et d’argument comme dans Sa parole : « Un autre de Ses signes
est d’avoir créé les cieux et la terre et d’avoir diversifié vos langues et vos couleurs »26, ce
qui signifie que parmi les preuves de Sa toute Puissance Il a créé les cieux et la terre.
Ce qu’on entend par versets coraniques, c’est un groupe de lettres ou de paroles qui
possèdent un début et une fin et une graduation sous forme de chapitres. La connaissance des
premiers comme des derniers versets remonte à ce qu’ont retenu les compagnons de la part du
Prophète. C’est le cas pour l’agencement des versets coraniques au sein des divers chapitres
(sourates). L’ensemble de la communauté est en accord sur le fait que l’agencement du Coran
tel que nous le connaissons aujourd’hui a été établi par le Prophète. Il n’y a aucune place aux
vues et réflexions personnelles car c’est l’Archange Djibrîl qui révélait le ou les versets à
L’Envoyé d’Allah et lui indiquait la place de chaque verset au sein des chapitres. Ensuite, il
les récitait à ses compagnons et ordonnait aux scribes de les placer à l’endroit qu’il leur
indiquait.
Le nombre des versets du Coran est d’environ 6220.
Parmi les avantages de connaître les versets coraniques, le fait de bien s’arrêter à
chaque fin de verset, lorsque le Prophète faisait une lecture du Coran, il faisait de nombreuses
césures, par exemple il lisait verset par verset en récitant : « Au Nom d’Allah le Clément le
Miséricordieux », il s’arrêtait et reprenait la suite : « Louange à Allah le Seigneur des
mondes », et s’arrêtait à nouveau, c’est ainsi qu’il lisait souvent le Coran.
Ce que l’on désigne par chapitre coranique est composé d’un groupe plus ou moins
important de versets, chacun d’eux possède un début et une fin. Il représente le mur
d’enceinte qui englobe les versets comme une muraille englobe ce qui se trouve en son sein.
Les chapitres du Coran sont au nombre de cent quatorze, ils se divisent en quatre catégories ;
les très longs, les longs, les moyens et les courts.
Les très longs ce sont ceux de « La Génisse », « La famille de ‘Imrân », « Les
femmes », « La Table gardée », « Le bétail », « Les remparts » et celui du « Repentir ».
Les sourates longues, ce sont les sourates qui contiennent plus de cent versets comme
la sourate « Les abeilles » ou la sourate « Yussuf ».
21
Ce hadîth est mentionné par Abû Daoud et Ibnu Mâjah, il a été rapporté par l’épouse du Prophète ; ‘Aïchâ.
Cf. Cor. (2/211).
23
Cf. Cor. (2/248).
24
Cf. Cor. (2/248).
25
Cf. Cor. (23/50).
26
Cf. Cor. (30/22).
22
9
Les sourates moyennes, ce sont celles qui suivent les sourates longues en nombre de
versets comme la sourate « Le pèlerinage » ou « La discrimination ».
Les sourates courtes, ce sont celles qui sont les plus petites comme les sourates de la
fin du Coran généreux. Nous avons par exemple la sourate du « Vendredi », la sourate « La
confirmation » ou « La clarté matinale ».
La division du Coran en chapitres offre plusieurs avantages :
Il est ainsi plus facile de l’apprendre et plus excitant pour les étudiants des écoles
coraniques car s’il n’y avait qu’un chapitre, il serait très difficile de l’apprendre entièrement et
encore plus de le comprendre. C’est également une façon de situer les récits et de recentrer la
parole (révélée). Chaque sourate représente un thème précis et clair qu’elle développe plus
profondément que toute autre sourate. C’est aussi une indication, la longueur des sourates
n’est pas une condition au caractère incomparable du Livre car même les plus petites comme
la sourate « Al-Kawthar »27 comporte ce caractère miraculeux d’incomparabilité. L’important
est de comprendre que l’agencement des sourates du Coran est arrêté, c'est-à-dire qu’aucune
sourate ne descendait et n’était positionnée dans le Livre si ce n’est sur ordre du Prophète.
LespremièresetdernièresrévélationsduCoran
La référence des connaissances concernant les premières et les dernières révélations du
Coran remonte aux compagnons, ceux qui témoignèrent de l’enseignement vivant du Prophète
et qui connurent de lui directement ce qui fut révélé en premier et en dernier du Coran. Ce
sont eux qui nous informèrent de qu’ils entendirent, à ce sujet, de lui-même.
La connaissance de ce qui fut révélé en premier et en dernier permet de fixer ce qui est
abrogé et ce qui abroge. Ceci concerne un ou plusieurs versets se rapportant à un thème
unique, le statut énuméré par l’un des versets venait annuler celui d’autres versets. C’est ainsi
que nous savons concernant cette question qu’un verset révélé ultérieurement abrogeait un
verset révélé précédemment. Dans le même sens, cette connaissance correspond à
l’établissement historique de la législation islamique, de la vie historique du Prophète ainsi
que de l’évolution de l’éducation des gens par la bonté et l’indulgence.
Comme autre avantage de cette connaissance, l’ampleur de l’œuvre accomplie par les
compagnons pour la diffusion du Coran généreux. Ce sont eux qui connurent les moments de
la révélation, les lieux, les situations, les causes apparentes et tout ce qui se rattache à la
révélation du Coran.
Selon la parole vraie, la première révélation fut le début de la sourate « Lis » (Iqra’) et
ce en référence aux différents hadiths véridiques nous informant de cela28. La dernière
révélation unanimement considérée comme telle fut Sa parole : « Redoutez un Jour où vous
serez ramenés à Allah, où chaque être sera rétribué selon ses mérites sans être lésé »29. Ce
verset fut révélé à l’Envoyé d’Allah neuf nuits avant son décès, quant au verset par lequel
Allah dit : « En ce Jour, J’ai parachevé pour vous votre religion, J’ai parfait pour vous Ma
grâce et Je vous ai agréé l’Islam comme religion »30, ce verset fut révélé à l’Envoyé le jour
de ‘Arafat lors du pèlerinage d’adieu en l’an dix de l’hégire. Cette révélation intervient donc
plus de deux mois avant son enterrement. Le sens de l’accomplissement de la religion et de la
perfection de la grâce correspondent à l’accomplissement total de la législation dont
dépendent les modes d’adoration, les actes et tous les autres statuts ainsi que sa manifestation
27
C’est la plus petite sourate du Coran, elle fut révélée à la naissance de Fatima la fille du prophète. Elle vient en
réponse à un homme qui qualifiait le Prophète de « sans génération » alors qu’il venait de perdre son fils.
28
Voir à ce sujet les enseignements prophétiques rapportés par l’imâm al-Bukhârî.
29
Cf. Cor. (2/281).
30
Cf. Cor. (5/3).
10
à l’ensemble des autres religions qui se produit, et ce, au détriment des gens voilés. Il n’y a
aucun doute que l’Islam lors du pèlerinage d’adieu manifesta toute sa puissance, la grandeur
de son verbe et sa victoire sur l’associationnisme et ses factions ainsi que sur la mécréance et
ses partisans.
Lapartiemecquoiseetlapartiemédinoisedelarévélation:
Ce qui est avéré nous apprend que le Coran mecquois est constitué de ce qui fut révélé
avant l’Hégire, même s’il le fut autre part qu’à la Mecque. Le Coran médinois est constitué de
qui fut révélé après l’Hégire même s’il le fut autre part qu’à Médine.
Nous avons par exemple Sa parole : « En ce Jour, J’ai parachevé pour vous votre
religion, J’ai parfait pour vous Ma grâce »31, ce verset est classé Médinois bien qu’il fut
révélé à ‘Arafat lors du pèlerinage d’adieu. Nous trouvons cet autre verset : « Allah vous
ordonne de restituer les dépôts confiés à leurs ayants droit »32, il fait également partie des
versets médinois du Coran alors qu’il fut révélé à la Mecque à l’intérieur même de la Ka’bah
(Maison sacrée) l’année de la conquête suprême. Il y a d’autres avis qui ne peuvent se
conformer aux faits, ainsi certains affirment que ce qui est mecquois est ce qui fut révélé à la
Mecque et est médinois ce qui fut révélé à Médine. L’inconvénient de ce point de vue c’est
que plusieurs versets du Coran n’ont été révélés ni à la Mecque, ni à Médine mais en d’autres
endroits comme al-Hudaybiyah ou Badr, ou encore Uhud ou Tabûk et en plusieurs autres
lieux. Nous n’avons pas d’autres moyens d’identifier le caractère mecquois ou médinois des
versets, si ce n’est, de se reporter aux compagnons qui vécurent à l’époque de la révélation du
Coran et connaissaient les moments de la descente du Coran ainsi que les conditions qui
l’accompagnèrent.
‘AbdAllah ibnu Mas’ûd a dit : « Par Allah, en dehors de qui, point de Dieu, aucune
sourate du Coran ne fut révélée sans que j’en sois informé, où et à quel sujet elle fut révélée ?
Si j’apprenais que quelqu’un en savait plus que moi à ce sujet, je montais sur mon chameau
pour me rendre chez lui ».
Parmilesrepèreslinguistiquesquipermettentd’identifierlapartie
mecquoiseduCoran:
1/ En chacune de ces sourates figure la parole « Hélas » (Kallâ) qui est mecquoise.
Cette parole est mentionnée trente trois fois dans le Coran au sein de vingt cinq sourates qui
toutes font partie de la deuxième moitié du Coran.
2/ Toutes les sourates où se trouve une prosternation ordonnée33 sont mecquoises
3/ Toutes les sourates commençant par des lettres isolées sont mecquoises sauf celles
de « La Génisse » et de « La famille de ‘Imrân »34.
4/ Toutes les sourates où figurent les histoires des Prophètes ou des peuples anciens
sont mecquoises sauf la sourate de « La génisse ».
31
Cf. Cor. (5/3).
Cf. Cor. (4/58).
33
Ce sont des passages coraniques qui ordonnent une prosternation que l’on effectue à chaque fois que le
passage est lu.
34
Il s’agit des deuxième et troisième sourates du Coran.
32
11
Parmilesrepèreslinguistiquesquipermettentd’identifierlapartie
médinoiseduCoran:
1/ Toutes les sourates qui s’articulent autour des limites et statuts légaux divers sont
médinoises.
2/ Toutes les sourates qui parlent de la guerre sainte et de ses conditions sont
médinoises.
3/Toutes les sourates qui décrivent précisément les états et les signes indicateurs des
hypocrites sont médinoises.
En somme, la partie mecquoise du Coran se fixe essentiellement sur l’argumentation
métaphysique, c'est-à-dire sur l’Unicité divine, et la sincérité de Son Envoyé. Il affirme la
vérité du Jour du Jugement, et réponds aux doutes des associateurs en démontant leur
argumentation. La partie médinoise du Coran, comme nous l’avons vu, s’occupe, de manière
évidente, de tout ce qui touche à la législation. Par conséquent, tout ce qui se rapporte au licite
et à l’illicite ainsi qu’à l’adoration, aux comportements, à la famille et à tout autre sorte de
statuts. C’est dans la partie médinoise du Coran que nous trouvons l’invitation que l’islam
adresse aux peuples du Livre, ainsi que le débat concernant les parties déviées de leur credo et
ce qui fut falsifié des Livres célestes révélés par Allah à Moïse et Jésus.
Les sourates médinoises sont au nombre de vingt, elles représentent les plus longues
du Coran et contiennent les versets les plus longs. Les sourates mecquoises sont au nombre de
quatre vingt deux, certaines sont longues, d’autres moyennes et d’autres enfin plus courtes. Il
reste enfin douze sourates mélangées dont la prédominance mecquoise ou médinoise varie.
C’est ainsi que le Coran se compose au total de cent quatorze sourates.
PourquoileCoranfutrévélédemanièreétoilée(fragmentée)?
Nous savons que le Coran fut révélé au Prophète au court d’une durée supérieure à
vingt ans. Les savants ont rappelé les modalités et secrets de la révélation du Coran de
manière étoilée dont l’essentiel est :
1/ La stabilisation (l’affermissement) de l’intérieur profond du Prophète, du
renforcement de son cœur. Cette stabilisation (cet affermissement) a pris plusieurs formes
parmi lesquelles ;
L’explication de ce qui se produisit pour les Prophètes précédents avec leur
communauté, comment ceux-ci s’exposèrent à de multiples préjudices et qu’ils supportèrent
ces nombreuses contraintes jusqu’à ce que leur soit accordée l’assistance divine. Le Très Haut
a dit : « Tous ces récits que Nous te communiquons relativement aux Envoyés sont destinés
à raffermir ton intérieur profond (fu’ad) »35. Il dit aussi : « Fais montre de la même
constance qu’ont témoignée les Envoyés doués d’une ferme résolution »36, Il dit encore :
« C’est ainsi : aucun Envoyé n’est venu à leurs devanciers qu’ils aient crié au fou ou au
sorcier. Se sont-ils donné des conseils mutuels (pour en arriver au même résultat) à moins
qu’il ne s’agisse plutôt d’un peuple sans limite »37.
L’évidence qu’Allah a prémuni le Prophète contre les ruses de ses adversaires, le Très
Haut dit à ce sujet : « Ô Envoyé, transmets ce qui t’a été révélé de la part de ton Seigneur et
si tu ne le fais pas, ce sera comme si tu n’en avais rien transmis et c’est Allah qui te
protègera des hommes »38, Il dit aussi : « Patiente devant la décision de ton Seigneur, certes
35
Cf. Cor. (11/160).
Cf. Cor. (46/35).
37
Cf. Cor. (52/52-53).
38
Cf. Cor. (5/67).
36
12
tu évolues sous Nos yeux, et prononce Sa gloire en usant de Sa louange lorsque tu te
dresses »39.
La preuve que la rétribution concerne le Prophète ainsi que tous ceux qui suivent sa
voie, le Très Haut dit à ce propos : « Certes nous assisterons Nos Envoyés et ceux qui auront
cru dès la vie de ce bas-monde et au jour où se dresseront les témoins »40.
L’évidence d’absence d’affliction contre eux (les Prophètes et les croyants) de
l’absence de foi (des hommes) comme le Très Haut le dit : « Ne te laisse pas aller à gémir
sur leur sort car Allah sait bien ce qu’ils font »41.
2/ La graduation de l’éducation de la communauté ;
Nous devons comprendre que cette graduation fut nécessaire pour changer certaines
habitudes, certains comportements comme la manière de manger et de boire. Tout ce qui se
rattache au credo ou aux caractères ne fut pas gradué, le Coran trancha ces questions dès le
début de la mission prophétique du fait que dès les premiers jours de la révélation les
associateurs furent avertis du cœur de sa mission qui était de n’adorer qu’Allah et de se revêtir
des caractères vertueux. La manifestation de la graduation apparaît par exemple dans
l’interdiction progressive de boire de l’alcool. Le même procédé fut employé pour
l’interdiction de l’usure qui ne fut pas interdit d’un seul coup mais par étapes, la première
modalité fut Sa parole : « Les prêts usuraires que vous consentez en vue de faire fructifier
les biens d’autrui ne s’accroissent nullement auprès d’Allah. Mais si vous distribuez vos
aumônes par désir de la Face d’Allah, vous serez de ceux qui multiplient (leurs
bénéfices) »42. La seconde étape se trouve dans Sa parole : « Ô vous qui avez la foi, ne
mangez pas du produit de l’usure en redoublant les bénéfices usuraires et sachez vous
garder d’Allah ; sans doute réussirez-vous ! »43. La troisième étape qui fut décisive et
affirmant l’interdiction se rattache à Sa parole : « Ceux qui mangent le fruit de l’usure se
lèveront (au Jour du Jugement) pareils au possédé se débattant sous les attouchements du
diable ; cela parce qu’ils ont prétendu que le commerce était comparable à l’usure ; or,
Allah a légitimé le commerce et a prohibé l’usure »44. C’est selon le même genre de
graduation que furent rendues nécessaire les adorations, Il commença par la prière, puis par
l’aumône légale (zakât), ensuite le jeûne et enfin le pèlerinage.
3/ Les réponses aux questions des questionneurs ;
Il fut posé plusieurs questions au Prophète dont certaines par les associateurs, d’autres
par les croyants et d’autres enfin par les gens du Livre. De nombreux versets coraniques
vinrent en réponse aux questions, c’est en ce sens que le Très Haut dit : « Ils t’interrogent au
sujet du vin et des jeux de hasard. Dis : Tous deux génèrent un grand malheur et des
avantages pour les hommes, mais le malheur l’emporte sur les avantages. Ils te demandent
encore : Que doivent-ils dépenser (en aumône) ? Réponds-leur : Le superflu »45, Il dit
aussi : « Ils t’interrogent aussi au sujet de l’homme aux deux cornes46. Dis-leur : Je m’en
vais vous conter son histoire »47. Un autre verset sur le même sujet : « Les hommes
t’interrogent au sujet de l’Heure ! Réponds-leur : La science de l’Heure n’appartient qu’à
39
Cf. Cor. (52/48).
Cf. Cor. (40/51).
41
Cf. Cor. (35/8).
42
Cf. Cor. (30/49).
43
Cf. Cor. (3/130).
44
Cf. Cor. (2/275).
45
Cf. Cor. (2/219).
46
Dhû-l-Qarnayn est généralement identifié comme étant Alexandre le Grand.
47
Cf. Cor. (18/83).
40
13
Allah »48, Il dit également : « Ils t’interrogent au sujet de l’Esprit (Rûh). Réponds-leur :
L’Esprit procède de l’Ordre de mon Seigneur et vous n’avez reçu que peu de science (à son
sujet) »49.
Nombre de questions similaires furent posées au Prophète à différents moments et
époques, questions auxquelles le Coran a répondu, ce qui prouve bien qu’il vient d’Allah.
4/ Les décisions statutaires concernant les besoins et évènements divers que les
hommes rencontrent au quotidien ;
Il est connu que chaque jour est empli de divers évènements et de besoins variés qui
entraînent désordre et confusion. Le Coran révéla les statuts justes afin d’éclaircir les choses
telles les paroles mensongères des hypocrites qui taxèrent Seyida ‘Aïchâ50 de femme vénale.
La révélation coranique vint la disculper en un passage comptant plus de dix versets qui
commencent ainsi : « Ceux qui ont répandu la calomnie (au sujet de seyida ‘Aïchâ) ne sont
qu’une fraction d’entre vous. Ne vous imaginez pas qu’il s’agit d’une mauvaise chose pour
vous ; ce serait plutôt un bien … jusqu’à … Ceux-là sont innocents des calomnies dont les
impurs les accusent. Le pardon (d’Allah) ainsi qu’une noble récompense leur sont
destinés »51. C’est un cas similaire que celui de l’homme qui vola une armure et la déposa
chez quelqu’un d’autre, lorsque la chose volée fut trouvée, le véritable voleur prétendit qu’il
était innocent52 et fut alors révélé par le Très Haut : « Certes Nous t’avons révélé le Livre
concernant la Vérité afin d’arbitrer entre les hommes selon ce qu’Allah t’aura fait voir et
ne te fais pas l’avocat des traîtres… jusqu’à … La faveur qu’Allah t’a faite est
immense »53.
5/ La connaissance des ruses et des préjudices que concoctèrent les ennemis des
croyants ;
A ce sujet le Très Haut dit : « Parmi ces juifs (Hadou)54 qui modifient (le sens) des
mots en les changeant de place et disent avec une langue fourchue : Nous avons entendu et
désobéi, écoute-nous sans entendre »55, Il dit aussi : « N’as-tu pas remarqué (l’attitude de)
ceux qui prétendent avoir cru en ce qui t’a été révélé et en ce qui a été révélé avant toi. Il
veulent prendre le diable pour juge alors qu’il leur a été ordonné de le renier »56.
6/ Le constat des fautes des croyants afin qu’ils ne les réitèrent pas ;
Dans ce domaine nous trouvons ce que le Coran mentionne à propos des croyants lors
de la bataille de Uhûd. Certains d’entre eux désobéirent aux conseils du Prophète, la
conséquence fut la débâcle. Le Très Haut dit à ce propos : « Comment après avoir essuyé une
défaite alors que vous veniez de remporter deux victoires, vous demandez-vous : D’où cela
nous vient-il ? Dis : Cela est de votre fait, car Allah est Omnipotent »57. C’est également ce
qui fut rapporté au sujet d’un croyant qui divulgua ce que le Prophète leur confia au sujet de
48
Cf. Cor. (33/63).
Cf. Cor. (17/85).
50
Epouse du Prophète et fille d’Abu Bakr siddiq. Lors d’un voyage, s’étant écartée du groupe, elle se retrouva
seule en plein désert. Un compagnon passant par là la ramena avec lui sur son chameau. Des rumeurs
malfaisantes naissèrent à son sujet, c’est le Coran qui viendra la disculper.
51
Cf. Cor. (24/11-26).
52
Il s’agit de Ta’ma ibn al-Abayriq, sa tribu vint plaider sa cause, le Prophète les crut sincères jusqu’à ce que la
révélation coranique lève le voile sur leur ignominie.
53
Cf. Cor. (4/105-113).
54
Note du traducteur : Dans le Coran, le peuple juif est désigné de diverses façons ; les houd, les yahoud et les
banu Isrâïl. Ces appellations sont en fait des typologies de nature présentent en tout être ou toute communauté.
55
Cf. Cor. (4/46).
56
Cf. Cor. (4/60).
57
Cf. Cor. (3/165).
49
14
la conquête de la Mecque, Sa parole fut alors révélée : « Ô vous qui avez la foi ne prenez pas
Mes ennemis et les vôtres pour alliés en prodiguant des marques d’affection alors qu’ils ont
nié la Vérité »58.
7/ La guidance vers le cœur du Coran qui est la parole du Dieu unique ;
Il est évident que c’est à cela que mène le Coran, de son premier à son dernier verset
révélé, il est entièrement structuré et précisément composé dans ce but, d’une formulation
ferme et transmise synthétiquement, par des termes clairs. C’est pour cela que nous trouvons
chez les plus grands écrivains une variation allant du meilleur au médiocre selon les moments.
Cela nous montre bien l’origine divine du Coran. Il est dit dans le Coran : « Que ne méditentils le Coran ? S’il était venu d’un autre qu’Allah, ils y auraient trouvé de grandes
contradictions »59.
8/ rendre aisé la mémorisation du Coran généreux ;
Il est évident que si le Coran avait été révélé en une seule fois, il aurait été difficile aux
musulmans de le mémoriser et de le comprendre. Sa révélation fragmentée fait partie de la
sagesse divine afin d’en faciliter l’apprentissage et de favoriser sa clarification et sa
compréhension. C’est à cela que fait allusion la parole divine : « Nous avons révélé ce Coran
de manière fragmentée afin que tu le lises aux hommes sans te hâter (ou
graduellement) »60. Tout ce que nous venons de voir ne représente que quelques sagesses et
secrets que recèle la révélation coranique en mode fragmenté et que reçue le Prophète.
Lescauseshistoriquesdelarévélation
1/ Le Coran fut révélé au Prophète sur une durée d’environ vingt trois ans, cette
révélation a pour but de sortir les hommes de l’obscurité de l’ignorance vers la lumière de
l’Islam. La majorité de ses versets et sourates a été révélée comme moyen de guidance, pour
parvenir au bonheur de l’homme et reposant sur sa conscience et son acceptation. On trouve
révélée la Vérité sous diverses formes particulières, sous forme d’entretien entre musulmans
ou entre eux et d’autres personnes. Nous trouvons les réponses aux questions que de
nombreuses personnes posèrent au Prophète comme les versets concernant le châtiment des
propos mensongers ou comme ceux que tinrent les hypocrites à propos de seyida ‘Aïchâ.
Nous trouvons dans le même sens les versets concernant Hâtab ibn Balt’a qui informa les
gens de la Mecque des intentions de conquête de la Mecque que nourrissait le Prophète. Nous
trouvons encore les questions de gens se rapportant à l’Heure de la résurrection à propos de
laquelle Il dit : « Les hommes t’interrogent au sujet de l’Heure ! Réponds-leur : La science
de l’Heure n’appartient qu’à Allah, et qui sait, peut être n’est-elle plus très éloignée ! »61.
2/ De très nombreux savants ont écrit au sujet des causes historiques de la révélation,
parmi eux ‘Alî ibn al-Madinî décédé en 224 de l’Hégire. On trouve aussi Abû al-Hassan ‘Alî
ibn Ahmad al-Wâhidî décédé en 427 de l’Hégire qui composa un livre intitulé « Les causes de
la révélation ». Nous trouvons aussi le Cheikh al-islam qui connaissait tout le Coran, Ibn
Hajar al-’Asqalânî décédé en 852 de l’Hégire qui écrivit le livre intitulé « La conquête
nécessaire ». Parmi eux, l’Imâm Jalâl ad- Dîn ‘abd ar-Rahmân Suyûtî décédé en 911 de
l’Hégire qui composa un livre à cet effet et l’intitula « L’essentiel de ce qui fut transmis
58
Cf. Cor. (60/1).
Cf. Cor. (4/82).
60
Cf. Cor. (18/106).
61
Cf. Cor. (33/63).
59
15
concernant les causes de la révélation », il devint l’un des plus célèbres livres abordant ce
sujet et fut l’un des plus diffusés.
3/ Le moyen de connaître l’ordre de révélation des versets ne peut que remonter aux
compagnons, ceux qui vécurent à l’époque du Prophète et connurent les situations et
contextes dans lesquels furent révélés les versets. Ils entendirent du Prophète ce que personne
d’autre n’entendit, ils furent les seuls à réellement posséder cette science. Ce sont eux qui
nous informèrent à propos de ce que nous apprennent les versets de la sourate « La
Controverse » qui fut en partie révélée à cause de seyida Khaoulah bent Tha’labah lorsque son
époux lui dit : « Tu es pour moi comme le dos de ma mère », cette dernière partit s’en
plaindre à l’Envoyé d’Allah qui se plaça entre elle et son mari, c’est alors que fut révélé :
« Allah a déjà entendu les propos de celle qui entretient une controverse au sujet de son
époux et qui se plaint à Allah. Allah entend votre conversation car Allah entend et voit
tout »62.
Ce sont également eux qui nous informèrent que certains compagnons, après leur
entrée en islam connurent des problèmes avec la consommation de l’alcool, le Prophète fut
questionné à ce sujet, il dit alors : « Allahumma éclaircis-nous une possibilité de guérison de
l’alcool », fut alors révélé : « Ils t’interrogent au sujet du vin et des jeux de hasard. Dis :
Tous deux génèrent un grand malheur et des avantages pour les hommes, mais le malheur
l’emporte sur les avantages. Ils te demandent encore : Que doivent-ils dépenser (en
aumône) ? Réponds-leur : Le superflu »63, par la suite fut révélé le verset qui interdisait
formellement les boissons alcoolisées et ce, jusqu’au Jour du Jugement.
4/ Les profits de la connaissance des causes de révélation des versets coraniques ;
Cela permet de mieux comprendre le sens des versets eux-mêmes car lorsque le
musulman connaît la cause de la révélation, il en perçoit mieux la signification et évite les
confusions et les erreurs. C’est en ce sens que l’Imâm al-Wâhidî a dit : « Il n’est pas possible
de vraiment connaître la signification d’un verset sans savoir sa causalité historique et la
raison de sa révélation ». L’Imâm ibn Daqîq al-‘Id a dit aussi : « La connaissance claire des
causes de la révélation est le meilleur moyen de comprendre la signification du Coran ».
Quant à l’Imâm ibnu Taymiyah, il dit : « La connaissance des causes de la révélation aide à
comprendre les versets, la science des causes permet d’accéder à celle de leur Agent ». Un
autre exemple nous vient de ‘Urwah ibn az-Zubaîr qui compris que le trajet entre as-Safâ et
al-Marwah ne pose pas de problème pour ceux qui ne peuvent l’effectuer car Allah a dit :
« Nul doute que as-Safâ et al-Marwah soient des signes d’Allah ; celui qui accomplit le
parcours rituel entre ces deux collines en se rendant à la Demeure sacrée ou du pèlerinage
mineur n’encourt aucun blâme »64. Seyida ‘Aïchâ comprit ce verset comme concernant les
Ançars65 qui avant d’entrer en islam caressaient les idoles dont une se trouvait à as-Safâ et
l’autre à al-Marwah. Lorsqu’ils entrèrent en islam ils détestèrent le trajet séparant ces deux
collines car cela leur rappelait ce qu’ils faisaient auparavant. Allah révéla alors ce verset afin
de soulever toute difficulté pour eux, c’est comme s’Il leur avait dit : Effectué le trajet entre
as-Safâ et al-Marwah car cela fait partie de la tradition, l’islam abroge ce qui fut instauré
avant lui comme acte d’ignorance comme le rappel ce verset : « Dis aux mécréants que s’ils
renoncent à leurs dénégations, le passé leur sera pardonné »66. Il est dit que le Prophète
effectua ce trajet et l’ordonna à ses compagnons et à ceux qui suivirent, il fallait que cela soit
62
Cf. Cor. (58/1).
Cf. Cor. (2/219).
64
Cf. Cor. (2/158).
65
Terme désignant les compagnons du Prophète originaire de Médine.
66
Cf. Cor. (8/38).
63
16
rattaché au Prophète et à ses compagnons, c’est à ces propos de ‘Aïchâ que se référait
‘Urwah.
Un autre genre de profit rattaché à la connaissance des causes de la révélation est la
connaissance de la sagesse d’Allah manifestée par l’assistance que représentent la Loi divine
et ses statuts édités dans le Coran. Cette Loi est pur profit pour les musulmans, elle rajoute
une foi à leur foi et les stabilise. Pour les non musulmans le Coran les guide vers la voie droite
afin qu’ils parviennent à comprendre et saisir ce qu’implique la législation islamique en
matière de justice, de réalisation de la Vérité et de dénonciation de l’erreur. Par exemple, en
ce qui concerne les non musulmans, le Coran ordonne l’application de la justice autant avec
son ennemi qu’avec son ami, autant avec le riche qu’avec le pauvre, autant avec le proche
qu’avec l’étranger. Cela implique – si cela est équitable – que cette Loi provient d’Allah le
Très Haut et que l’Envoyé est sincère en ce qu’il transmet de la part de son Seigneur dont il a
écouté la parole : « Ô vous qui avez la foi, efforcez-vous de témoignez de la justice en
observant vos devoirs envers Allah et que l’animosité entre deux peuples ne vous incite pas
à vous montrer injustes ; soyez équitables, cela vous rapprochera de la vraie piété et gardez
vous d’Allah car Allah sait fort bien ce que recèlent les cœurs »67.
LacompilationduCoranetsarédaction
L’expression « la compilation du Coran » concerne parfois sa mémorisation dans les
cœurs et parfois sa rédaction sur tous supports d’écriture adéquats.
La recension ou compilation du Coran entendue comme sa mémorisation et sa
présence dans les cœurs était le but ultime envisagé par l’Envoyé et ses compagnons. Il
descendait sur lui par fragments et en fonction des circonstances et conditions, il le recevait
avec passion et grande considération par palier. Parfois il cherchait à précéder Djibrîl dans
l’énonciation avant que ce dernier ne finisse la transmission. Il procédait souvent ainsi pour
bien retenir le Coran et le rassembler dans son cœur. Il craignait que ne lui échappe une parole
ou qu’il ne saisisse une lettre. Le procédé était d’ordonnance divine afin d’être rassuré par son
Créateur que le Coran serait bien assembler entier en son cœur. Il lui interdit de se précipiter
dans sa lecture avant que ne finisse la récitation de Djibrîl. Le Très Haut a dit à ce
sujet : « N’agite pas ta langue pour te hâter (de retenir) le Coran ; C’est à Nous de te le
faire retenir et psalmodier. Lorsque Nous te le lirons, suis-en attentivement la lecture. Puis
c’est à Nous qu’il incombe de l’expliciter »68. Ce qui signifie ; ne remue pas, ô Envoyé
généreux ta langue dans la lecture du Coran avant que Djibrîl n’en finisse la lecture, Nous
avons, par notre grâce et notre miséricorde, pris l’engagement de le réunir en ton cœur.
Lorsque Djibrîl te le récite, suis sa récitation, et ensuite c’est à nous que revient l’explication
de ce qui t’échappait. Ces versets se rapportent à cette question : « Exalté soit Allah le Roi,
l’unique Réalité. Ne t’empresse pas de réciter le Coran avant que sa révélation ne t’ait été
transmise dans son intégralité et dis : Seigneur, rajoute-moi une science »69.
Quant à ses compagnons, l’apprentissage du Coran était leur priorité première, aucune
occupation ne les préoccupait plus, ni le gain, ni leurs enfants, ils se concurrençaient dans sa
mémorisation. Ils se donnaient pour priorité son enseignement et sa compréhension et
mettaient en application dans leur relation ce qu’ils en avaient mémorisé. L’Envoyé les
encourageait en cela et c’est en ce sens qu’il a dit : « Le meilleur d’entre vous est celui qui a
67
Cf. Cor. (5/8).
Cf. Cor. (75/16-19).
69
Cf. Cor. (20/114).
68
17
appris le Coran et l’enseigne ». ‘Ubâdah ibn as-Sâmit disait : « Lorsqu’un homme émigrait (à
Médine), le Prophète le dirigeait vers l’un d’entre nous afin de lui apprendre le Coran, on
pouvait entendre dans la mosquée de l’Envoyé d’Allah le vacarme que produisait la récitation
du Coran au point qu’il leur ordonna de baisser la voix par crainte de se tromper ». Cet
attachement ferme à l’apprentissage du Coran eut pour conséquence que l’époque du Prophète
fut celle où fut réunie le plus grand nombre de gens connaissant le Coran entièrement.
Parmi les mémorisateurs du Coran se trouvaient entre autres les quatre Califes bien
guidés, Talha ibn ‘Ubaïd Allah, Sa’d ibn Abî Waqqâç ou ‘Abd Allah ibn ‘Umar, ‘Abd Allah
ibn ‘Amrou ibn al-‘Âç, Abî ibn Ka’b et Zayid ibnu Thâbit, qu’Allah les agréé tous. Un grand
nombre de compagnons appris le Coran du vivant du Prophète, certains n’en apprirent qu’une
majeure partie, chacun apprenait selon ses possibilités. Cependant, tous avaient le même
amour du Coran, le désir de le préserver et de l’entendre.
La recension du Coran a pour premier sens sa mémorisation par cœur. Les
compagnons permirent, à la mesure du possible, la consignation du Coran par écrit,
consignation qui s’effectua en trois étapes. La première étape se déroulait pendant la vie du
Prophète, certains scribes parmi les principaux compagnons l’accompagnaient et consignaient
les révélations coraniques. L’on trouvait notamment les quatre Califes bien guidés, Zayid ibnu
Thâbit, Abî ibn Ka’b et Abân ibn Sa’îd ainsi que bien d’autres. Fa’n ibn ‘Abbâs a dit :
« Lorsque un ou plusieurs versets coraniques étaient révélés, l’Envoyé d’Allah appelait
quelques scribes et leur disait : « Inscrivez cette sourate, ou ce ou ces versets à l’endroit où
est déjà mentionnée telle ou telle chose ». Parmi ceux qui consignaient ce qu’ils entendaient
du Prophète, que ce soit du Coran ou du hadîth se trouvait ‘Abd Allah ibn ‘Amrou ibn al-‘Âç,
d’autres se contentaient d’apprendre par cœur, surtout les illettrés qui ne savaient ni lire, ni
écrire, ce qui était le cas de la plupart d’entre eux, ils l’apprenaient par leurs relations ou de
divers moyens comme les poèmes qu’ils apprenaient et qui véhiculaient leur amour d’Allah.
Le Coran à l’époque du Prophète était appris par cœur par certains compagnons et
ceux qui n’y parvenaient le consignaient pour s’aider à le mémoriser.
Lorsque le Prophète retourna auprès de son Seigneur, le califat fut assumé par Abû
Bakr as-Siddîq. Plusieurs guerres furent déclarées entre les musulmans et les ennemis de
l’islam. Inévitablement, à la suite de ces guerres, un grand nombre de connaisseurs du Coran
mourut martyrs comme ce qui est rapporté à propos du combat de Yamâmat qui intervint
douze ans après l’Hégire. Cela se situait environ deux ans après la mort du Prophète, sept cent
connaisseurs du Coran y trouvèrent la mort. Par la suite, ‘Umar ibn al-Khattâb vint trouver
Abû Bakr as-Siddîq et lui dit : « Nombre de connaisseurs du Coran trouvent la mort dans les
combats, je te suggère que nous consignions le Coran afin de le préserver vu le grand nombre
de connaisseurs du Coran tués lors du combat contre Musailimah le menteur ». Au début, Abû
Bakr refusa cette proposition, mais ‘Umar insista jusqu’à ce que Abû Bakr se rangea à son
idée qui était de consigner le Coran par écrit. Après avoir accepté, Abû Bakr fit mander Zayid
ibnu Thâbit qui était l’un des compagnons maîtrisant le mieux l’écriture et le Coran. Il le
chargea de la rédaction du Coran généreux sur des feuilles et du papier selon ce qui était
disponible à ce moment, d’autres compagnons qualifiés assistèrent Zayid en cette tâche.
Lorsqu’il termina son travail, Zayid le présenta à Abu Bakr as-Siddîq qui le mit sous
protection jusqu’à sa mort. C’est le second Calife qui après lui en prit soin, il s’agissait de
‘Umar ibn al-Khattâb. Lorsque celui-ci mourut martyr de la main de Abî Lulu’, c’est sa fille,
mère des croyants Hafsâ70 qui conserva et prit soin du Coran consigné. C’est alors que le
compagnon ‘Uthmân ibn ‘Affân fut investi comme Calife, il poursuivi les conquêtes
islamiques vers l’Orient et l’Occident. Les compagnons se dispersèrent dans les grandes villes
et les différentes régions où s’était imposé l’islam. Chacun d’eux emmenait quelques-uns des
70
La désignation de « mère des croyants indique que la femme concernée était une des épouses du Prophète.
18
compagnons célèbres pour leur connaissance du Coran. Des variations se firent jour dues aux
diverses langues et accents présents dans ces différentes régions. Les connaisseurs du Coran
se taxèrent mutuellement de commettre des erreurs, c’est alors que des différents importants
apparurent entre les musulmans au point où l’un d’entre eux vint trouver ‘Uthmân ibn ‘Affân
et lui dit : « Regarde les musulmans, actuellement ils divergent les uns des autres dans leur
lecture du Coran, cela les conduira à des discordes entre eux ». Dès lors, ‘Uthmân ibn ‘Affân
prit la décision de réunir les plus grands connaisseurs du Coran et les consulta dans le but de
fixer la rédaction définitive. C’est à cet effet qu’il appela Zayid ibn Thabît, ‘Abd Allah ibn
Zoubaïr, Sa’îd ibn al-‘As, ‘Abd ar-rahmân ibn al-Hârith ibn Hichâm et bien d’autres parmi les
gens de confiance ayant appris le Coran par cœur, se trouvaient également présents les
principaux compagnons. ‘Uthmân présenta la recension établie à l’époque du califah de Abû
Bakr et que conserva ‘Umar tout au long de son califah et à sa suite sa fille Hafsâ. Il la confia
à Zayid ibn Thâbit et Mu’auniyah pour la rédaction du livre, une fois que la rédaction fut
terminée, l’Imâm ‘Alî vérifia méticuleusement le travail avant de l’approuver. C’est alors que
‘Uthmân ibn Affân ordonna d’élaborer la compilation sous forme de livre, lorsque cela fut
fait, il en envoya un exemplaire vers l’Egypte, un autre vers l’Irak et un autre vers la Syrie
puis il ordonna aux enseignants d’apprendre le Coran aux gens selon la vulgate principale
établie à cet effet.
Cette œuvre de compilation du Coran eut de nombreuses conséquences favorables
comme son apprentissage, sa diffusion écrite sous la forme consignée par les compagnons qui
eux le tenait du Prophète sans en avoir rajouté ou enlevé une lettre. C’est ainsi qu’Allah
destina Son Livre, jusqu’au Jour du Jugement, à être protégé par l’apprentissage par cœur,
conservé et considéré avec sollicitude, Il l’a confirmé en disant – Gloire à Lui - : « C’est Nous
qui avons fait descendre ce rappel et c’est Nous qui le préserverons »71.
Lesprincipauxmoyensquifacilitèrentauxcompagnons
l’apprentissageduCorangénéreux
Les compagnons furent les témoins de ce que le Prophète connaissait du Coran et
comment il mettait en pratique ses ordonnances et ses interdictions. C’est ce qu’il leur
transmis, de mettre le Livre d’Allah à la première place de leurs biens les plus précieux. C’est
d’ailleurs là que se trouvait tout leur plaisir, son apprentissage par cœur et sa protection, ils se
donnaient pour priorité de l’enseigner et de le faire comprendre, et mettaient en application
dans leur relation ce qu’il en avait mémorisé. Lorsque l’un d’entre eux était affairé et ne
pouvait entendre le Prophète réciter le Coran, il demandait à un autre compagnon d’aller
l’écouter afin de lui transmettre ce qui avait été lu du Coran plus tard. Tout cela faisait partie
des nombreuses occupations qui rendaient heureux les compagnons d’apprendre le Coran
comme également ; donner le bon exemple en se calquant sur celui du Prophète qu’il voyait
comme le gardien sûr du Coran. C’est ainsi qu’il les encouragea à faire de même en le
protégeant.
Leur amour sincère pour le Coran généreux, un amour qui emplissait leur conscience,
c’est en ce sens qu’il ne prenait jamais d’engagement en jurant sur autre chose que sur lui car
le Coran était une garantie ferme, de par ses statuts pleins de sagesse, ses orientations nobles,
ses solides et excellentes clarifications qui faisaient taire toutes les langues et réduisaient au
silence les meilleurs orateurs et intellectuels.
La grande majorité des compagnons était illettrée, or l’illettré doit par nature
apprendre et retenir par cœur ce qu’il a besoin de savoir et de se rappeler. La mémorisation est
71
Cf. Cor. (15/9).
19
le seul moyen qu’ils aient d’assimiler ce qu’ils désirent. C’est pour cette raison que les
compagnons s’efforçaient de mémoriser le Livre afin de le connaître et le protéger ainsi que
tout ce qui s’y rattache. Il est connu que les arabes se servaient de symboles pour apprendre
rapidement, ils accentuèrent cette méthode pour l’apprentissage du Coran et de la sunna du
Prophète.
Le Prophète souhaita, au-delà de ses compagnons, à tous les musulmans quelle que
soit leur époque et leur lieu de vie d’apprendre le Coran, il les a également averti contre son
oubli. Il les encouragea à l’apprendre en leur enseignant plusieurs raisons pour cela ; tout
d’abord, le Coran sera un intercesseur tant pour sa lecture que pour sa mémorisation le Jour
du Jugement. Le degré de chacun d’eux était rattaché à sa connaissance du Coran, une
récompense excellente est promise aux lecteurs et connaisseurs du Coran ainsi qu’une
rétribution extraordinaire de la part d’Allah. Il les informa également que le meilleur d’entre
eux était celui qui avait appris le Coran et l’enseignait à son tour aux autres. Il les a prévenus
contre son oubli et son abandon en leur enseignant que cela menait au malheur.
Abî Daoud et Tirmidhî ont rapporté de la part de Anâs que l’Envoyé d’Allah a dit :
« Me fut montrées les erreurs de ma communauté, et je n’en ai pas vu de plus grande qu’une
sourate du Coran qu’un homme a apprise et qu’il a oubliée ». La signification de l’oubli ici
est l’abandon et l’éloignement (des commandements contenus dans la sourate). Quant à
l’oubli qui fait partie de la nature divine, ce n’est pas cela qui est visé ici. Le remède à l’oubli
est la lecture régulière avec concentration et effort (application).
Ce qui aida les compagnons à mémoriser le Coran fut sa révélation graduelle comme
nous l’avons déjà dit. Lorsqu’un verset était révélé, les compagnons s’efforçaient de
l’apprendre selon la transmission que leur faisait l’Envoyé, ils ne recourraient à des
intermédiaires que si vraiment ils n’avaient pu être présents au moment de la révélation.
L’Envoyé missionnait régulièrement des compagnons aux divers endroits de l’empire
musulman pour diffuser l’islam et l’apprentissage du Coran. Ce sont certains de ces moyens
qui furent employés pour faciliter l’apprentissage du Coran aux compagnons ainsi que la mise
en œuvre de ses préceptes et statuts.
A la suite de la disparition du Prophète, les musulmans fixèrent leur confiance sur le
Coran et les suivants (at-tâbi’în)72 l’apprirent directement des compagnons, et eux-mêmes
l’enseignèrent à la génération suivante selon les même principes. C’est ainsi que le Coran fut
transmis oralement ou par écrit de génération en génération, de manière individuelle ou
collective. Le Coran parvint selon ce mode à de multiples pays et époques sans désaccord sur
ses versets ou ses paroles ou ses lettres.
Est-ce que la mémorisation et la conservation du Coran par les savants de l’islam qui
le transmirent à leurs successeurs a pu suffire (dans l’expansion de l’islam) à travers les
régions et les époques diverses ?
Pour répondre à cette question, nous disons que les savants de l’islam ne se
contentèrent pas de cela mais transmirent également ce qu’ils avaient reçu d’Allah comme
science et connaissance. Les savants de la grammaire, par leur travail, servirent le Livre en
corrigeant les incorrections et les fautes de langage (au sein des populations). Les savants de
la rhétorique parvinrent, grâce à leur art, à transmettre clairement les secrets de la langue. Les
savants de la jurisprudence réussirent à aplanir les complexités des statuts juridiques édictés
dans le Coran. Les savants du credo et de la philosophie s’attelèrent à démontrer la nécessité
d’enseigner l’islam. Les savants de la lecture mirent leur science au service de sa psalmodie et
de la correction de sa récitation. Si tu veux comprendre cela clairement et correctement,
revient à ce qu’ont écrit à ce sujet les savants de l’explication du Livre. Tu en verras certains
comme Ibn Jarîr at-Tabarî qui donnera priorité au commentaire du Coran selon ce qui nous est
72
Ce terme désigne ceux qui vinrent immédiatement après les compagnons. La différence des une et des autres
est d’avoir ou non connu le Prophète de son vivant et d’avoir cru en lui.
20
parvenu de l’Envoyé, des compagnons et de leurs suivants. Son œuvre est avant tout un
ensemble de leurs rapports et de leurs paroles.
Tu en trouveras certains autres comme az-Zamkhcharî qui dans son explication sera un
précurseur en s’appuyant sur la grammaire linguistique du Coran et la mise à jour de la beauté
que cela laisse poindre.
Tu verras un troisième groupe comme Abî Hayân qui dans son commentaire explicatif
intitulé « La mer englobante » donne priorité à l’analyse verbale et l’accord entre la
formulation des versets et les règles grammaticales.
Un quatrième groupe dont fait partie al-Qurtubî avec son commentaire explicatif
intitulé « L’ensemble des commandements du Coran », il s’efforce à aplanir les règles
juridiques énoncées par les versets coraniques. Il s’efforce aussi de citer les différents avis des
juristes.
Un cinquième groupe représenté par al-Fakhr Râzî qui, dans son commentaire
explicatif, met en avant le credo islamique, les arguments textuels et intellectuels validant
l’enseignement de l’islam et invalidant les doutes émis par les athées. Certains autres
commentateurs réunissent toutes ces disciplines comme l’Imâm al-Alûsî dans son
commentaire intitulé « l’esprit de la signification ».
Chaque musulman sincère a œuvré à transmettre ce qu’Allah lui octroya
gracieusement comme science en se mettant au service du Coran généreux qui est le miracle
par excellence produit par l’Envoyé d’Allah.
LesconvenancesnécessairesàlapsalmodieduCoran
Le Coran généreux est le Livre d’Allah par lequel le Créateur a scellé Ses livres
révélés. Il l’a révélé comme guidance pour l’ensemble de Sa création. Il contient les règles de
justice et les caractères vertueux, les conseils profitables et les moyens techniques d’élévation.
Ont été donnés les nombreux textes tant dans le Coran que la sunna qui enjoignent aux
musulmans d’en pratiquer la lecture fréquente et régulière, Allah a dit : « Ceux qui
psalmodient le Livre d’Allah, qui accomplissent la prière et dépensent une partie de ce dont
Nous les avons gratifiés en aumônes, secrètement et en public, peuvent espérer un bénéfice
sans récession »73. Parmi les enseignements prophétiques nobles nous trouvons concernant
les privilèges du Coran généreux la parole : « Le meilleur d’entre vous est celui qui a appris
le Coran et l’enseigne à son tour ». Dans un autre hadîth (enseignement), il dit : « Lisez le
Coran car le Jour du Jugement il intercèdera pour ses compagnons (ses lecteurs) »74. Dans
un troisième hadîth, il dit : « Il sera dit à celui qui possède le Coran : Lis une feuille et récite
comme tu le faisais en ce bas-monde, ta demeure sera fixée en fonction du dernier verset que
tu auras lu »75. Dans un quatrième hadîth, il dit : « Celui qui lit une lettre du Livre d’Allah en
reçoit un bien et chaque bien est multiplié par dix, je ne dis pas que Alif, Lam et Mim sont une
lettre mais que Alif est une lettre, Lam est une lettre et Mim est aussi une lettre »76. Parmi les
nombreux autres hadîths vrais encourageant le musulman à multiplier les lectures du Coran
jusqu’à ce qu’il le mémorise, il y a cette parole : « L’homme possesseur du Coran est
semblable à la chamelle attachée, c'est-à-dire comme une chamelle que son propriétaire a
attachée, s’il revient à elle il la retrouve, mais s’il la relâche, elle s’enfuit »77. Dans un autre
73
Cf. Cor. (35/29).
Hadîth rapporté par Ahmad et Muslim.
75
Hadîth rapporté par Ahmad et al-Hâkim selon Ibn ‘Amrou.
76
Hadîth rapporté par al-Bukhârî et Tirmidhî selon Ibn Mas’ûd.
77
Hadîth rapporté par Mâlik, Ahmad et Nisâï selon Ibnu ‘Umar.
74
21
hadîth, il dit : « Engagez-vous avec le Coran – par la lecture – car, par celui dont l’âme de
Muhammad est entre les Mains, il s’échappe plus vite que la chamelle de son attache »78.
La récitation du Coran s’effectue selon certaines règles de convenances nécessaires
aux musulmans et musulmanes afin de le retenir, parmi lesquelles ;
Le lecteur du Coran généreux doit se trouver sous ablution, car la lecture du Coran est
un des principaux actes qui rapproche l’homme de son Créateur. Cette condition est
préférable mais la lecture du Coran sans ablution est aussi permise. De même, il est préférable
que le lecteur de Coran se trouve à un endroit propre et pur, adéquat au Coran généreux. Qu’il
soit plein de respect pour la demeure et l’endroit où il se trouve car il s’agit de la parole
d’Allah le Très Haut qui a dit – Gloire à Lui – à cet effet : « Si Nous avions révélé ce Coran à
une montagne, tu l’aurais vue se fendre et s’humilier par crainte d’Allah ; de tels exemples,
Nous les proposons aux hommes afin qu’ils réfléchissent »79.
Il est recommandé au musulman ou à la musulmane d’être pieusement concentré, en
paix et digne lors de la lecture du Coran car il n’est pas en train de lire la parole d’un être créé
mais celle d’Allah qui fut révélée sur le cœur de son Prophète Muhammad. C’est par cette
parole qu’il sort les gens de l’obscurité de l’ignorance vers la lumière de l’Unicité divine
(Tawhîd). Allah le Très Haut a dit : « Alif, Lam, Ra. Voici un Livre que Nous t’avons révélé
afin de faire passer les hommes des ténèbres à la lumière avec la permission de ton
Seigneur sur la voie du Puissant, du Glorieux »80.
Le lecteur doit commencer sa lecture en prenant refuge contre Satan le lapidé auprès
d’Allah, puis il récite la Basmallah en faisant suivre sa demande de protection par Sa parole :
« Au Nom d’Allah le Clément le Très Miséricordieux »81. C’est ainsi que procédait l’Envoyé
d’Allah, il est donc de notre devoir de pratiquer de même. Allah le Très Haut a dit : « Dès lors
que tu psalmodie le Coran, demande à Allah de te préserver du Satan le maudit (le lapidé).
Il n’a cependant aucun pouvoir sur ceux qui ont la foi et s’en remettent à leur Seigneur. Il
n’a de pouvoir que sur ceux qui le prennent pour allié et qui sombrent à cause de lui dans
l’associationnisme »82.
La nasalité, l’allongement83 (al-mad), l’appui de la mise en valeur, la furtivité, la
contraction et bien d’autres règles font partie des statuts de la lecture véritable. Allah a dit :
« Ô toi qui t’enveloppes, lèves toi la nuit (et veille-là) à l’exception d’une brève partie : la
moitié ou un peu moins, ou au contraire, un peu plus et psalmodie le Coran en articulant
distinctement »84, par psalmodie ici, il est entendu, donne à chaque lettre, mot et expression
son droit en l’allongeant, le contractant ou autre si nécessaire parmi les règles de la récitation
coranique. C’est le musulman ou la musulmane qui agence sa lecture car l’agencement et
l’élocution son le but ultime d’une lecture. Cela est logique car le lecteur se concentre sur la
signification de ce qu’il lit en faisant écho aux versets lus par sa conscience, son sentiment et
son intellect. Le Très Haut a dit : « Voici un Livre que Nous t’avons révélé béni afin qu’ils
en méditent les versets et que ceux qui sont doués d’intelligence se le remettent en
mémoire »85. Lorsque le Prophète lisait le Coran généreux et que se présentait une demande
de pardon, il demandait pardon, lorsque le verset mentionnait une glorification, il glorifiait,
lorsque c’était une demande (du’â), il adressait une demande.
78
Hadîth rapporté par Ahmad selon Abî Moussâ.
Cf. Cor. (59/21).
80
Cf. Cor. (14/1).
81
Cf. Cor. (1/1).
82
Cf. Cor. (16/98-100).
83
Certains passages du Coran sont marqués afin de spécifier certaines modalités comme celle d’allonger une
lettre, l’allongement peut être de deux, quatre ou six temps.
84
Cf. Cor. (73/1-4).
85
Cf. Cor. (38/29).
79
22
On trouve dans les versets du Coran des promesses et des menaces et cela concerne les
véritables croyants comme le dit le Très Haut : « Dis-leur : Croyez-y ou n’y croyez pas !
Ceux qui ont reçu la science avant sa révélation, lorsqu’on le psalmodie devant eux
tombent prosternés la face contre terre. En disant : Gloire à notre Seigneur ! La promesse
de notre Seigneur s’est d’ores et déjà accomplie. Ils se prosternent face contre terre en
pleurant, ce qui a pour effet d’accroître leur recueillement »86. Dans un hadîth véridique
transmis par l’Imâm al-Bukhârî et rapporté par ‘Abd Allah ibn Mas’ûd il dit : « L’Envoyé
d’Allah m’a dit : Ô ‘Abd Allah fais-moi entendre quelque chose du Livre d’Allah. Je lui
répondis : Ô Envoyé d’Allah, tu veux que je te lise une partie du Livre d’Allah alors que c’est
à toi qu’il fut révélé ? Il dit : Oui, j’aime l’entendre d’autre que moi-même. Je lui ai donc lu
quelques versets de la sourate « Les Femmes » (an-Nissâ) jusqu’à l’endroit où se trouve la
parole divine : « Et qu’en sera-t-il lorsque Nous produirons un témoin à l’encontre de
chaque communauté et que tu seras témoin sur ceux-là »87. Il dit alors : cela suffit ô ‘Abd
Allah, il se retourna vers lui les larmes aux yeux en train de pleurer.
Le musulman doit avoir la voix suave pour lire le Coran sans pour cela s’éloigner des
règles de lecture ou changer des termes, mots ou lettres de ce qui est consigné, ou donner des
rythmes ou intonations contraires au recueillement et aux convenances établies tant pour le
lecteur que pour celui qui l’écoute. Un hadîth dit : « Embellissez le Coran par vos voix »88.
Dans un autre enseignement, le Prophète qui écoutait Abî Moussâ al-Ach’arî réciter le Coran
d’une très belle voix, lui dit : « Tu viens de lire comme le faisait les gens doués comme l’était
Daoud, ce qui signifiait ; Allah t’a donné une voix magnifique pour lire le Coran généreux.
Abî Moussâ lui répondit alors : Ô Envoyé d’Allah si j’avais su que tu écoutais, je l’aurais
encore bien mieux lu »89. Parmi les raisons qui encouragèrent certaines personnes à entrer en
islam, il y avait celle qui consistait à écouter Abû Bakr as-Siddîq en train de lire le Coran
d’une voix si suave au point que les principaux associateurs interdisaient aux hommes et aux
femmes d’aller l’écouter lire le Coran. C’est ce raconte le Coran dans ce passage : « Les
mécréants recommandent : Ne prêtez pas l’oreille à ce Coran et couvrez sa récitation de vos
clameurs afin d’avoir le dessus »90. Ceci nous montre la nécessité d’apprendre et de retenir le
Coran pour la communauté, lorsque quelques-uns le récitaient, les autres se taisaient, et
lorsque certains étaient limités dans son apprentissage ou sa transmission, ils finissaient par
tomber dans le péché.
Dans un hadîth authentique il est dit : « Le meilleur d’entre vous est celui qui a appris
le Coran et l’enseigne à son tour ». Les savants se sont divisés sur la question de savoir si
l’on pouvait recevoir un salaire pour l’enseignement et l’apprentissage du Coran. L’avis de la
majorité fut que cela était permis sachant que l’Imâm al-Bukhârî dans sa compilation rapporte
de la part de Ibn ‘Abbâs que l’Envoyé d’Allah a dit : « La chose pour laquelle vous êtes le
plus en droit de prendre un salaire est le Livre d’Allah ». A notre époque, les savants sont
tous d’accord que le fait de refuser tout salaire pour enseigner ou apprendre le Coran est
préférable et meilleur car ceci est une des vertus des Prophètes comme le dit ce verset : « Disleur : Je ne vous demande aucun salaire pour cette mission et je ne suis pas de ceux qui
occupe une telle charge par contrainte »91.
86
Cf. Cor. (18/107-110).
Cf. Cor. (4/41).
88
Hadîth transmis par Abî Daoud et Nisâï que rapporta Ibn ‘Azab.
89
Hadîth rapporté par Ahmad.
90
Cf. Cor. (41/26).
91
Cf. Cor. (39/86).
87
23
Lecommentaireexplicatif(tafsîr)duCorangénéreux
Le sens du terme « commentaire explicatif » (tafsîr) : La logique et l’évidence est de
comprendre le commentaire d’un mot comme la clarification de sa signification et la levée des
difficultés qu’il peut véhiculer. Les savants de la science du commentaire disent que c’est une
recherche basée sur le Coran généreux sachant qu’il est, en fonction des possibilités
humaines, l’argument par excellence de la volonté d’Allah. La science du commentaire
développe des sciences qui ne sont pas inutiles car, en soi, le musulman peut, par ce moyen,
connaître ce que contient le Coran comme guidances et orientations ou règles et convenances.
Le commentaire interprétatif est la clef des trésors et profondeurs de ce qui fut transmis et
répétés aux gens par les termes du Coran généreux.
Ce que l’on constate des livres de commentaire c’est qu’ils se scindent en deux genres
majeurs ; Le commentaire transmis (al-ma’thour) et le commentaire personnel (ar-rayi). Le
commentaire transmis est basé sur les enseignements transmis par le Coran, la sunna ou les
paroles des compagnons clarifiant la volonté divine exprimée dans Son Livre. Un exemple du
commentaire du Coran par le Coran dans Sa parole : « Mangez et buvez jusqu’à ce vous
distinguiez le fil noir du fil blanc de l’aurore (al-fajr) »92, ici, la parole « l’aurore » nous
explique celle qui précède « Le fil blanc ». Un exemple que nous donne la sunna est
l’explication du Prophète concernant l’obscurité qu’il identifie à l’associationnisme dans la
parole divine suivante : « Ceux qui ont cru et n’ont pas obscurci leur foi
d’associationnisme, ceux-là connaîtront quiétude, et ce sont eux qui sont bien dirigés »93.
Un autre exemple provenant des paroles des compagnons expliquant certains termes
coraniques, nous avons ce que dit ‘Umar ibn al-Khattâb qui expliqua le terme (Abân),
prairies, par les fourrages et les pâturages, en somme, tout ce que mangent les animaux
herbivores.
On peut observer que ce genre de commentaire mêle les rapports inconsistants, les
vues incorrectes qu’ont pu insinuer les gens pratiquant la falsification et dont le cœur est
malade. C’est aussi pour cela que ceux qui veulent acquérir ce genre de commentaire il est
nécessaire de vraiment bien faire attention à ce qu’ils lisent. Parmi les commentaires transmis,
nous trouvons celui Ibn al-Jarîr, il s’appelle en réalité ; Abû Jaffar Muhammad ibn Jarîr ibn
yazîd at-Tabarî et décéda en 310 de l’Hégire. Il est le maître des commentateurs du genre. Il
est le plus profitable, le plus complet en paroles, points de vue et de correspondances entre les
deux. Il y a également le commentaire « La perle sensationnelle du commentaire transmis »
de l’Imâm as-Suyutî décédé en 911 de l’Hégire. C’est un commentaire qui réunit la grande
partie de ce qui fut transmis par l’Envoyé, ses compagnons et leurs suivants au sujet de
l’explication du Coran. Il y a aussi le commentaire de Ibn Kathîr qui s’appelait en réalité
Isma’ïl ibn al-Khatîb, il mourut en 774 de l’Hégire, son commentaire est l’un des plus sûrs du
genre. Il contient un grand nombre de hadîths prophétiques et de paroles des compagnons et
de leurs suivants.
L’autre genre de commentaire, le commentaire personnel, il repose sur l’effort
personnel en relation avec les textes sacrés plus qu’avec les dires des pieux prédécesseurs. Il
n’est possible de pratiquer ce genre de commentaire qu’aux gens qui le maîtrisent, qui
comprennent bien le Coran généreux et sont solidement formés aux sciences du hadîth et
avisés des secrets de la langue arabe comme la grammaire, la conjugaison, la rhétorique ainsi
que les sciences légales comme la jurisprudence et la métaphysique ou toute autre science
nécessaire aux commentateurs. Quant à ceux qui ont la témérité de se comparaître aux vrais
commentateurs alors qu’ils n’ont jamais étudié les sciences nécessaires aux commentateurs,
ils sont nombreux à s’égarer de la rectitude.
92
93
Cf. Cor. (2/187).
Cf. Cor. (2/82).
24
Parmi les principaux livres du commentaire personnel nous trouvons le commentaire
de al-Baydawî qui est en fait l’Imâm Nâsir ad-Dîn ibn Sa’îd. C’est un commentaire précis sur
lequel repose le travail de nombreux savants, il se singularise par le fait de s’adresser aux gens
de la sunna et du consensus. Il y a aussi le commentaire de Fakhr ar-Râzî, l’Imâm Muhammad
ibnu ‘Umar. C’est un commentaire essentiellement axé sur les réponses aux doutes formulés
par les athées, il démonte leur argumentation. Il y reprend les modes de pensées des
philosophes et des sages, son argumentation tend vers la métaphysique reposant sur la
démonstration logique de la raison.
Le commentaire éclaireur de l’Imâm Muhammad ibnu ‘Umar az-Zamakhcharî décédé
en 538 de l’Hégire. Son commentaire repose sur l’absence de verbiage et de longueur. Il
s’appuie surtout sur la grammaire et la rhétorique du Coran généreux. Sa méthode conduit à la
clarification de questions par des réponses directes, il dit souvent : Si tu dis cela, je te réponds
ceci. Il s’alimente beaucoup des enseignements de l’école Mu’tazilite94.
Le commentaire de l’Imâm al-Alûsî, Muhammad al-Baghdâdî décédé en 1270 de
l’Hégire. Son travail repose sur une synthèse des plus complètes, vastes et vérifiées. Il joint
les rapports des pieux prédécesseurs et les points de vue divergents présents dans les autres
livres de commentateurs, anciens comme contemporains.
AperçudesaspectslégauxcontenusdansleCorangénéreux
Le Coran généreux embrasse nombre de modalités variées de la sagesse, parmi cellesci, ce qui se rattache à la validité des dogmes du credo, ou ce qui se rattache aux caractères
vertueux, ou aux convenances justes, aux législations selon ces divers domaines. C’est ainsi
qu’une partie de la loi se rattache aux états personnels, ce qui est entendu par cela ce sont les
rapports familiaux comme le mariage, le divorce, les fiançailles, l’allaitement ou encore le
droit des parents sur les enfants et l’inverse. Ces statuts légaux sont mentionnés dans le Coran
par environ soixante dix versets comme Sa parole : « Ton Seigneur a décrété que vous
n’adoriez que Lui. Il a prescrit la bonté à l’égard de vos père et mère »95, ou encore : « Un
autre de Ses signes est d’avoir créé à partir de vous-mêmes des épouses à votre intention
afin que vous trouviez le repos auprès d’elles et d’avoir mis entre vous affection et
miséricorde. Certes, il y a en cela des signes pour un peuple disposé à la réflexion »96.
Un autre aspect de la législation se rattache aux rapports sociaux parmi lesquels les
règles qui régissent les actes de l’individu comme vendre et acheter, la gérance, les
hypothèques, les assurances et garanties ainsi que bien d’autres choses du domaine
économique afin que le droit de tous soit assuré. Environ soixante versets du Coran
concernent ce domaine, comme la parole du Très Haut : « Ô vous qui avez la foi, si vous
contractez une dette à terme échu, mettez-la par écrit. Que celui d’entre vous qui sait écrire
l’inscrive fidèlement et que nul ne se refuse à écrire ainsi qu’Allah le lui a enseigné. Qu’il
écrive sous la dictée du débiteur qui, par crainte d’Allah, n’en devra rien retrancher. Si le
débiteur est un individu prodigue, faible ou incapable de dicter lui-même, que ce soit son
tuteur qui le fasse en toute honnêteté. »97.
Il y a encore des aspects de la législation qui se rattachent aux règles délictuelles
comme le plaignant par rapport au criminel, ce que ce dernier mérite comme sanction et
répression. Le but est de préserver la vie, les biens, les propriétés et les droits des gens. Les
94
Ecole de théologie islamique apparu au septième siècle et fut fondée par Wasil ibn ‘Ata ancien élève de
Hassan al-Basrî. En désaccord sur certaines positions doctrinales, il fondera son propre mouvement de pensée.
95
Cf. Cor. (17/23).
96
Cf. Cor. (30/21).
97
Cf. Cor. (2/282).
25
versets concernant cette question sont au nombre de trente environ comme la parole du Très
Haut qui dit : « Pour vous, la loi du talion épargnera des vies ; vous qui êtes doués
d’intelligence, peut être éprouverez-vous de la crainte »98, ou encore : « Coupez la main du
voleur, homme ou femme, pour prix de ce qu’ils se sont acquis à titre de représailles de la
part d’Allah et Allah est Puissant et Sage »99.
Nous trouvons encore les versets se rattachant aux jugements, aux témoignages et aux
serments afin d’instaurer la justice entre les hommes. Ces versets sont d’environ treize à se
rapporter à ce sujet comme celui qui dit : « Ô vous qui avez la foi, efforcez-vous de
témoigner de la justice en observant vos devoirs envers Allah et que l’animosité entre deux
peuples ne vous incite pas à vous montrer injustes ; soyez équitables, cela vous rapprochera
de la crainte pieuse et gardez-vous d’Allah car Il est parfaitement informé de vos actes »100.
Parmi ces dogmes légaux, certains se rattachent à la législation proprement dite, c'està-dire à ce qui rend juste les décrets et leurs fondements en permettant de fixer les relations
entre l’administrateur et les administrés. Le but est d’assurer le droit de chacun ainsi que ses
devoirs. Les versets s’occupant de cette question sont environ dix, parmi eux, la parole
divine : « Ô vous les croyants obéissez à Allah, à Son Envoyé et à ceux d’entre vous qui
détiennent l’autorité, et si vous avez un différent sur un sujet quelconque remettez vous-en
à Allah et à Son Envoyé, si vous croyez en Allah et au Jour dernier. Cela est préférable et
procède d’une saine compréhension »101.
Il y a encore les règles légales concernant le fonctionnement gouvernemental. Ce que
nous entendons par là, ce sont les règles qui fixent les relations d’une nation islamique avec
d’autres nations, comme les relations qui sont établies entre les musulmans et les non
musulmans, c'est-à-dire, ceux qui vivent avec eux mais sous leur pouvoir. Une trentaine de
versets détaillent les préceptes de cette question, parmi ceux-là : « Combattez pour la cause
d’Allah ceux qui vous combattent, mais sans outrepasser les limites car Allah n’aime pas
les transgresseurs »102, ou encore : « Et s’ils sont enclins à la paix accède à leur requête et
remets-t’en à Allah car Il entend et sait tout. Et s’ils comptent te trahir, sache que Allah te
suffit ; c’est Lui qui t’a raffermi de Son assistance et de celle des croyants »103.
Les aspects légaux insistent précisément sur certains domaines de la politique et de
l’économie, c'est-à-dire, à tout ce qui se rattache au droit des pauvres sur les biens des riches
et aux droits des individus dans leur rapport avec l’état ou le gouvernement de l’endroit où ils
vivent. Les versets coraniques se rapportant à ce domaine sont de dix à peu près. Parmi ceuxci : « Les aumônes sont exclusivement destinées aux pauvres, aux indigents, à ceux qui les
collectent, à ceux dont on s’est gagné les cœurs, aux esclaves, aux endettés, (au combat)
pour la cause d’Allah et aux voyageurs ; elles sont une obligation imposée par Allah et
Allah est à la fois Très Savant et Très Sage »104.
En examinant bien les versets se rapportant aux règles édictées par le Coran, il apparaît
que ses statuts règlementaires sont partagés selon les modalités d’adoration, celles se
rapportant aux états personnels, aux modalités d’héritage, les statuts de ce genre sont édictés
de manière à ne pas réfléchir mais à être appliqués tels quels, ils n’évoluent nullement en
fonction des circonstances.
98
Cf. Cor. (2/179).
Cf. Cor. (5/38).
100
Cf. Cor. (5/8).
101
Cf. Cor. (4/59).
102
Cf. Cor. (2/190).
103
Cf. Cor. (8/61-62).
104
Cf. Cor. (9/60).
99
26
En dehors des actes d’adoration et des états personnels, ce qui concerne les règles
sociales, les délits, la législation, le gouvernement, la politique, l’économie et les statuts
coraniques ils sont édictés sous forme de fondements généraux et de règles de base. Les
versets ne rentrent pas dans le détail sauf dans certains cas isolés car les applications évoluent
avec les époques et les circonstances. C’est pour cela que les détenteurs du pouvoir de chaque
époque doivent appliquer les lois selon les circonstances en visant le bien général et en restant
conforment aux limites des principes coraniques.
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Sommaire
Investigations dans le domaine des sciences coraniques ...................................... 0 Désignations des sciences coraniques, leurs matières et leurs profits.................................... 3 I – Les sciences coraniques ................................................................................................ 3
II – les domaines concernés par les sciences coraniques. .................................................. 3
III – Concernant les profits engendrés par la connaissance des sciences coraniques. ....... 3
Titre des sciences coraniques. ................................................................................................ 4 Connaissance du Coran généreux, de ses noms et de ses objectifs ........................................ 6 Le Coran généreux : ........................................................................................................... 6
Premièrement : Le cadeau : ................................................................................................ 6
Deuxièmement : L’incomparabilité : ................................................................................. 8
Troisièmement : Sa récitation comme acte d’adoration : ................................................... 8
Les versets et les chapitres du Coran ..................................................................................... 9 Les premières et dernières révélations du Coran ................................................................. 10 La partie mecquoise et la partie médinoise de la révélation : .............................................. 11 Parmi les repères linguistiques qui permettent d’identifier la partie mecquoise du Coran :
.......................................................................................................................................... 11
Parmi les repères linguistiques qui permettent d’identifier la partie médinoise du Coran :
.......................................................................................................................................... 12
Pourquoi le Coran fut révélé de manière étoilée (fragmentée) ?.......................................... 12 Les causes historiques de la révélation ................................................................................ 15 La compilation du Coran et sa rédaction .............................................................................. 17 Les principaux moyens qui facilitèrent aux compagnons l’apprentissage du Coran
généreux ............................................................................................................................... 19 Les convenances nécessaires à la psalmodie du Coran ........................................................ 21 Le commentaire explicatif (tafsîr) du Coran généreux ........................................................ 24 Aperçu des aspects légaux contenus dans le Coran généreux ............................................. 25 28