L`INGÉNIEUR constructeur
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L`INGÉNIEUR constructeur
AUTANT ÊTRE AU CŒUR DU CHANGEMENT. N° 538 ÎLOT FONTENOY-SÉGUR / STADE BOLLAERT-DELELIS / BPALC / CALCULS TECHNIQUES / TAPISSERIE D’AMEUBLEMENT / LE GYPSE 2ÈME PARTIE / WELL BUILDING STANDARD / GARDER SON ÉQUIPE ENGAGÉE n o 538 L’IMMOBILIER DE DEMAIN SE CONSTRUIT AVEC VOUS : 400 CDI/CDD* ET 250 STAGES / ALTERNANCES À POURVOIR Exprimez votre talent et développez vos compétences en rejoignant le leader européen de l’immobilier d’entreprise. realestate.bnpparibas.fr, rubrique Carrières Mars - Avril 2016 L'INGÉNIEUR constructeur REVUE TECHNIQUE DE LA SOCIÉTÉ DES INGÉNIEURS DIPLÔMÉS L’îlot Fontenoy-Ségur, ACTuaLITéS PROFESSIONS un grand projet de restructuration COnSTRuCTIOn TECHNIQUE M a T é RI a U x APPLICATIONS L’immobilier d’un monde qui change DéVELOPPeMEnT DuRaBLe MaNaGeMEnT WELL Building Standard Garder son équipe engagée dans un contexte d’incertitude FORMATION ÉNERGIES RENOUVELABLES Stade Bollaert-Delelis à Lens L'Ingénieur Constructeur BNP Paribas Real Estate - SAS au capital de 383 071 696 € - Siège social : 167, Quai de la Bataille de Stalingrad - 92867 Issy-les-Moulineaux Cedex – 692 012 180 RCS Nanterre *Au titre de 2015/2016 - Crédit photos : Fotolia, iStock DANS UN MONDE QUI CHANGE, Le gypse, matière du plâtre Banque Populaire ALC à Metz première ème 2 partie Logiciels de calculs techniques La fabrication du plâtre et ses applications Tapisserie d’ameublement www.sidetp.org T R AVAU X P U B L I C S Santé et bien-être par le bâtiment BÂTIMENT INDUSTRIE ISSN 0046 - 3513 6€ Exigence Savoir-faire Créativité NOTRE PASSION : LE TEXTILE 13, rue Labie 75017 Paris Tél. : +33 (0)1 45 74 19 75 Fax : +33 (0)1 45 74 59 89 www.phelippeautapissier.com Fondée en 1953, l’entreprise familiale s’appuie aujourd’hui sur le savoir-faire de près de 30 collaborateurs pour réaliser rideaux, sièges et tentures murales. Répartis sur 1500 m², nos ateliers de couture et garnissage confectionnent et créent des décors et mobiliers classiques ou contemporains. En France ou à l’étranger, pour des acteurs publics ou privés, nous adaptons la tradition à la nouveauté et à l’innovation. L'INGÉNIEUR constructeur REVUE TECHNIQUE DE LA SOCIÉTÉ DES INGÉNIEURS DIPLÔMÉS Edito N° 538 à 538 Ingénieur Constructeur ETP ÎLOT FONTENOY-SÉGUR / STADE BOLLAERT-DELELIS / BPALC / CALCULS TECHNIQUES / TAPISSERIE D’AMEUBLEMENT / LE GYPSE 2ÈME PARTIE / WELL BUILDING STANDARD / GARDER SON ÉQUIPE ENGAGÉE n o 538 Mars - Avril 2016 Par Laurent Froger TP 73, rédacteur en chef Pour le comité de rédaction Voici votre premier numéro de L’Ingénieur Constructeur au titre de l’année 2016 (1). L'INGÉNIEUR constructeur Il arbore les nouvelles marque et couleur de notre association au sein de de la Communauté ESTP. REVUE TECHNIQUE DE LA SOCIÉTÉ DES INGÉNIEURS DIPLÔMÉS L’îlot Fontenoy-Ségur, ACTuaLITéS PROFESSIONS un grand projet de restructuration COnSTRuCTIOn TECHNIQUE M a T é RI a U x APPLICATIONS DéVELOPPeMEnT DuRaBLe MaNaGeMEnT WELL Building Standard Garder son équipe engagée dans un contexte d’incertitude FORMATION ÉNERGIES RENOUVELABLES Stade Bollaert-Delelis à Lens Le gypse, matière du plâtre Banque Populaire ALC à Metz première ème 2 partie Logiciels de calculs techniques La fabrication du plâtre Tapisserie d’ameublement www.sidetp.org et ses applications T R AVAU X P U B L I C S Santé et bien-être par le bâtiment BÂTIMENT INDUSTRIE ISSN 0046 - 3513 6€ En couverture : L’îlot Fontenoy-Ségur, un grand projet de restructuration. © FS Braun Directeur de la publication : Nathalie Mousselon TP 79 Restant dans ce domaine de la rénovation – réhabilitation, nous vous détaillons ensuite deux autres projets : tout d’abord dans le sport, la rénovation du stade de Lens, site retenu pour la toute prochaine coupe d’Europe de football, puis, dans le secteur tertiaire, le chantier d’un nouveau siège bancaire sur un site impérial à Metz. Rédaction : Maison des Ingénieurs ETP 15 rue Cortambert, 75016 Paris Tél. 01 43 54 56 03 Fax : 01 46 34 04 71 Email : [email protected] www.sidetp.org Complétant la rubrique « Construction Technique », ce sont deux camarades ESTP qui vous présentent leur métier, le domaine des logiciels de calculs techniques et, plus artistique, la tapisserie d’ameublement ! Comité de rédaction : Laurent Froger TP 73, rédacteur en chef Hugues Absil TP 87 Marie Berrondo-Agrell Pierre Bonnaud TP 60 Jean-François Cabut TP 68 Pierre Caquelin B 04 Clara Durand-Seidl B 95 Christian Fassier TP 71 Bertrand Mousselon B 02 Maurice Ganvert TP 59 Julie Garrigou-Devichi B 98 Patrick Guiraud TP 81 Jean-François Heu TP 75 Frédéric Hirtzman TP 06 Gwénaël Jan TP 08 François Jestin TP 85 Stéfane Lepetit B 81 Alex Mazlemian B 72 Stéphanie Nègre B 99 Benjamin Nguyen Huu TP 03 Christian Proux ME 70 Florence Quignard B 77 Laurent Toussaint ME 08 Dans L’Ingénieur Constructeur précédent, nous découvrions le détail du matériau « gypse ». Voici maintenant, comme annoncé, « le plâtre » et ses nombreuses applications, avec des perspectives innovantes tournées en particulier vers l’amélioration de notre environnement. Et ce dernier thème est également le fil conducteur de notre rubrique « Développement durable / énergies renouvelables » qui vous présente une nouvelle certification des bâtiments. Dans la deuxième partie de votre revue : de bonnes réflexions pour « garder votre équipe engagée en période d’incertitude », une riche rubrique « En direct des entreprises », des conseils pour construire en environnement industriel (« Chroniques des chantiers »), et vos habituelles pages « Culture ». Et le Monde ESTP Paris ? Il est bien là, actif et en expansion. Pour la SID, les activités ne manquent pas : speed meeting, conférences, expositions, soirées théâtrale ou œnologique, visites de sites remarquables et de chantiers, voyages (jusqu’en Inde pour les anciennes promotions), anniversaire de promotion, assemblées générales en régions, voilà une belle vitrine de la diversité des animations organisées par les différents groupements. Mentionnons également une création : celle du tout nouveau groupement ESTP Histoire et Patrimoine, auquel nous souhaitons un beau développement. Secrétaire de rédaction : Béatrice Boissier avec la collaboration de Valérie Loubet Société éditrice : Maison des Ingénieurs ETP Publicité : FFE 15 rue des Sablons - 75116 Paris 01 53 36 20 40 Et c’est l’actuel plus grand chantier parisien de restructuration qui illustre sa couverture. L’opération de l’îlot Fontenoy-Ségur, c’est 46000 m2 de surface qui vont être transformés et modernisés pour offrir 2300 postes de travail et des équipements dédiés aux futurs utilisateurs, à savoir plusieurs autorités indépendantes et des services de l’Etat. Les articles composant notre rubrique « Actualités – Professions » vous en présente la phase montage, les travaux et la modélisation BIM qui y est développée. Mais vous apprécierez certainement de découvrir que ce projet constitue aussi un exemple de « petit monde ESTP », tant le nombre d’intervenants diplômés de l’ESTP y est important ! Pour l’Ecole et les élèves ingénieurs, le premier trimestre aura été marqué par la représentation annuelle de la Dream’s, le Gala 2016 et la cérémonie de remise des diplômes, tandis que des jeunes « voileux » nous présentent leur projet de croisière solidaire. IMPRIMVERT 15/03/06 16:52 Page 1 Imprimerie : Graphic Service - +377 92 05 97 97 Autre publication : l’Annuaire ETP Dépôt légal : 2ème trimestre 2016 N° de la commission paritaire : 0415G86488 ISSN 0046 - 3513 6 € Vous pourrez lire également le compte rendu d’une conférence sur la construction durable organisée dans notre Maison rue Cortambert par les élèves du Mastère Spécialisé© Construction et habitat durables (CHD) (une formation co-habilitée par l’ESTP Paris et les Arts et Métiers ParisTech). Et nous terminerons ce survol de la revue en vous invitant à la rencontre d’Anne-Claire de Bournet TP 06, la « femme entrepreneur » du Trophée Au Féminin 2015. Périodicité : trimestriel Abonnement annuel : tarifs : Bonne lecture ! France 55 € Étranger 70 € Le numéro simple 6 € Les opinions exprimées dans les articles de L’Ingénieur Constructeur engagent la seule responsabilité de leurs auteurs. (1) Abonnés 2015, cette revue vous est gracieusement adressée. Pour les revues suivantes, n’oubliez pas de renouveler vos adhésion à la SID et abonnement à L’Ingénieur Constructeur. AUTANT ÊTRE AU CŒUR DU CHANGEMENT. BNP Paribas Real Estate - SAS au capital de 383 071 696 € - Siège social : 167, Quai de la Bataille de Stalingrad - 92867 Issy-les-Moulineaux Cedex – 692 012 180 RCS Nanterre *Au titre de 2015/2016 - Crédit photos : Fotolia, iStock DANS UN MONDE QUI CHANGE, L’IMMOBILIER DE DEMAIN SE CONSTRUIT AVEC VOUS : 400 CDI/CDD* ET 250 STAGES / ALTERNANCES À POURVOIR Exprimez votre talent et développez vos compétences en rejoignant le leader européen de l’immobilier d’entreprise. realestate.bnpparibas.fr, rubrique Carrières L’immobilier d’un monde qui change no 538 mars avril 2016 n àà Sommaire àmOndE Estp àmatérIaUX / applICatIOns 4 Association / Speed-meeting pour la maîtrise d’œuvre / Prochaine assemblée générale de la SID 5 Professions / ESTP Experts / ESTP au Féminin / ESTP Innovation et Développement durable / ESTP Histoire et Patrimoine 13 Promotions / Promotion 1990 / Anciennes Promotions 17 Régions / ESTP Midi-Pyrénées / ESTP Rhône-Alpes 21 Elèves / Un tour d’Atlantique solidaire 21 Ecole / Acqua Alta, l’édition 2016 du spectacle de la Dream’s / Le Gala 2016 / Promotion 2015 23 Mastère Spécialisé® / Conférence “Construction durable : une porte de sortie des crises ?” 25 Echos des ETP 58 Le gypse, matière première du plâtre àrencontre avec… 26 Anne-Claire de Bournet TP 06 àaCtUalItés / prOfessIOns 28 L'îlot Fontenoy-Ségur : le montage, le chantier, l'utilisation du BIM, les synergies entre “ESTP” àconstructIon / technique 44 La rénovation du stade Bollaert-Delelis à Lens 47 Le nouveau siège de la Banque Populaire Alsace Lorraine Champagne à Metz 51 L’édition de logiciels de calculs techniques 54 Les métiers de la tapisserie d’ameublement Partie 2 : La fabrication du plâtre et ses applications àdéVelOppEmEnt dUraBle / énerGIes renOUVelaBles 63 WELL Building Standard, santé et bien-être par le bâtiment àManaGeMEnt / ressOUrCes hUmaInes 66 Garder son équipe engagée dans un contexte d'incertitude àen dIrECt des entreprIses 69 La parole aux acteurs et leurs entreprises àChrOnIqUes de ChantIers 108 Construire en environnement industriel àCulture 111 L'actualité des expositions et des livres 115 L'actualité musique 118 Echecs / Bridge / Énigmes… àChrOnIque 120 “Discours de fin d'année” 3 à a ssociation monde ESTP Un speed-meeting pour la maîtrise d’œuvre 15 février 2016 Après un premier speed-meeting « spécial Immobilier » en décembre, le groupement Jeunes ESTP, représenté par Solène Pequin et Nicolas Redor, a organisé la deuxième session des speed-meetings de l’année étudiante. Cette fois-ci, plus d’une trentaine d’étudiants avaient répondu présents afin de rencontrer 10 professionnels passionnés travaillant dans les domaines de la conduite de travaux et des métiers de Maîtrise d’œuvre. En seconde partie de soirée, les échanges ont pu se poursuivre autour d’un cocktail préparé par From’ton et animé par la Zik, deux associations d’élèves ingénieurs qui ont assuré l’ambiance festive de cet événement. Ce fut une nouvelle fois un succès. Rendez-vous début avril pour le dernier opus de la saison. Contacts : [email protected] pour l’amour du réseau. [email protected] si besoin d’un cocktail. [email protected] pour le plaisir des oreilles. L’assemblée générale de la SID se tiendra le 2 juin 2016 à 17h30 Venez nombreux 15 rue Cortambert, 75016 Paris, pour connaître et soutenir les projets de l’association et faire vivre la communauté ESTP Paris. Ce sera aussi l’occasion d’admirer les œuvres qu’exposera Antonio Cacciatore ME 90, peintre. L’AG sera suivie d’un cocktail. Inscription sur : [email protected] avant le 23 mai 2016 4 Ingénieurconstructeur à a ssociation pr o f e ss io n s ESTP EXPERTS Une conférence sur « L’expertise Judiciaire - Devenir Expert » Mercredi 17 février 2016 Comme nous l’annoncions, au cours de la précédente réunion du 20 janvier dernier consacrée à l’expertise construction, le passionnant exposé de François Reix sur l’expertise amiable, avec le concours de Michel Soulard, a occupé l’essentiel du temps imparti. Aussi, en accord avec les conférenciers et les participants, une deuxième conférence sur l’expertise judiciaire avait été planifiée le 17 février 2016, avec pour conférencier Patrick Dumail B 71 - EI, CHEC, Expert de justice (CA Versailles et CAA Paris et Versailles), Président de la Compagnie des Experts près les Cours Administratives d’Appel de Paris et de Versailles. Un expert est inscrit sur une liste d'une Cour d'Appel après acceptation de sa candidature, n L’expertise Judiciaire, s'il réunit les conditions générales d'inscription. n Les différents acteurs de l’expertise, Le titre d'expert lui est conféré par ladite Cour à la suite de sa prestation solennelle de serment n Comment devenir Expert. (serment selon lequel l'expert s'engage à prêter son concours à la justice, à accomplir sa mission, Expertise construction ordonnée dans à établir son rapport et à donner son avis en son un cadre judiciaire honneur et sa conscience). Les expertises construction ordonnées dans un cadre judiciaire, par les juridictions civiles Il est nommé dans un premier temps pour une ou administratives, ne diffèrent pas dans leurs période probatoire de trois ans. A l'issue de principes et dans leurs objectifs de celles qui cette période probatoire et sur présentation sont ordonnées dans un cadre amiable. d'une nouvelle candidature, l'expert peut être Les constatations des désordres déclarés ou réinscrit pour une durée de cinq années renouallégués et la recherche des causes permettant velable. de définir les remèdes et de proposer une analyse des responsabilités, répondent aux mêmes exigences de rigueur scientifique, tech- Pour s'inscrire pour la première fois, l'intéressé doit retirer un dossier au Tribunal de nique et d’impartialité. Grande Instance du lieu où, soit il exerce son Le respect du contradictoire est essentiel, comme activité professionnelle, soit il possède sa pour l'expertise amiable, tant pour bénéficier résidence. Son dossier devra être déposé ou de l'aide que peuvent apporter les intervenants, envoyé avant le 1er mars de chaque année grâce à leur connaissance de l'ouvrage construit, au Procureur de la République dudit tribunal. que pour informer les parties et leur permettre Ce dossier doit être très complet et comporde faire des observations sur les analyses et ter les justificatifs des titres, diplômes, travaux conclusions de l'expertise. scientifiques, fonctions diverses, qualifications, formations et expériences (joints à la demande). Deux catégories d’expertise judiciaire Les thèmes suivants ont été abordés : Expert de justice désigné par le juge devant la Cour Civile D’Appel, Expert de justice désigné par le juge devant la Cour Administrative D’Appel. Cour Civile d’Appel Il est établi pour l'information des juges : L'examen du dossier dure un an et comporte une enquête de police ou de gendarmerie. Au terme de cette procédure, l'assemblée générale de magistrats du siège de la Cour du ressort du candidat se prononce sur l'inscription - ou non inscription - du candidat expert. Les principales informations peuvent être consultées sur le site www.ca-paris.justice.fr Cour Administrative d’Appel Les informations essentielles sont consultables sur le site de la Cour d'Appel Administrative de Paris, onglet « démarches et procédures ». Formalités d'inscription Depuis le 1er janvier 2014, sont entrées en vigueur les nouvelles dispositions du code de justice administrative (CJA), prévoyant l’établissement annuel d’un tableau des experts auprès des Cours Administratives d’Appel de Paris et de Versailles (articles R. 221-9 et R. 221-21). Les conditions pour postuler et être inscrit au tableau des experts Pour être inscrit, l’expert doit satisfaire à cinq conditions définies à l’article R. 221-11 du CJA, tel que modifié par le décret n° 2015-1145 du 15 septembre 2015 : 1. Justifier d’une qualification et avoir exercé une activité professionnelle, pendant une durée de dix années consécutives au moins, dans le ou les domaines de compétence au titre desquels l’inscription est demandée, y compris les qualifications acquises ou les activités exercées dans un Etat membre de l’Union européenne autre que la France ; 2. Ne pas avoir cessé d’exercer cette activité depuis plus de deux ans avant la date limite de dépôt des candidatures, le 15 septembre de chaque année ; 1° Une liste nationale des experts de justice, "Il est important de souligner que la fonction 3. Ne pas avoir fait l’objet d’une condamnation dressée par le bureau de la Cour de Cassation. d'expert judiciaire ne s'exerce pas à titre prinpénale ou d’une sanction disciplinaire pour des faits incompatibles avec l’exercice d’une 2° Une liste des experts de justice dressée par cipal mais uniquement à titre accessoire : ce mission d’expertise ; chaque Cour d'Appel. n'est pas une profession" N538 Mars - Avril 2016 5 à monde pr o f e ss io n s ESTP ESTP au Féminin Voyage à Bordeaux 2 octobre 2015 4. Justifier du suivi d’une formation à l’expertise ; 5. Avoir un établissement professionnel ou sa résidence dans le ressort de la Cour Administrative d’Appel (ou, s’agissant des Cours Administratives d’Appel de Paris et de Versailles, dans le ressort de l’une de ces deux Cours). La procédure d’inscription Les présidents des Cours Administratives d’Appel de Paris et de Versailles procèdent aux inscriptions, après avis d’une commission composée des présidents des tribunaux administratifs de leur ressort ainsi que d’experts déjà inscrits sur l’ancien tableau. Le tableau est établi selon une nomenclature arrêtée par le viceprésident du Conseil d’Etat correspondant aux domaines d’activité dans lesquels les juridictions administratives sont susceptibles de recourir à une expertise (Voir l’arrêté du 19 novembre 2013 relatif à la nomenclature prévue à l’article R. 221-9 du CJA sur le site www.legifrance.gouv.fr). La première inscription d’un candidat est effectuée, en vertu de l’article R. 221-12 du CJA, pour une durée probatoire de trois ans, sachant que les réinscriptions ultérieures sont, pour leur part, effectuées pour une durée de cinq ans renouvelable. Cette demande d’inscription ne sera déclarée recevable que si elle est accompagnée de la déclaration sur l’honneur prévue par l’arrêté du 19 novembre 2013, dûment renseignée et signée, ainsi que des pièces à joindre. Le dossier devra impérativement parvenir à l’une des deux Cours avant le 15 septembre de chaque année. Pour télécharger le dossier de candidature, consulter l’adresse suivante : www.paris.cour-administrative-appel.fr Jean Compte B 70 EI, Expert Construction au Cabinet EQUAD Président du groupement Experts et organisateur de la conférence 6 Ingénieurconstructeur C’était en octobre dernier. Nos camarades du groupement AU FEMININ, emmenées par leur nouvelle et dynamique présidente Clara Durand-Seidl B 95, ont effectué une visite à Bordeaux, dans le cadre de leurs déplacements annuels en régions. Nathalie Mousselon TP 79, nouvelle présidente de la SID et première femme à ce poste, a fait une courte présentation de son programme à l'hôtel de ville : retrouver une croissance des adhésions, numériser et moderniser l’association, animer le réseau en s’appuyant sur les groupements professionnels et régionaux. Elle donne la parole à Bertrand Mousselon B 02, basé à Lyon et chargé des régions, en collaboration avec Guillaume Verhague B 92, président de la région Nord Pas-de-Calais. Plus d’une vingtaine de camarades avait fait le déplacement, et pas seulement depuis la capitale ; on comptait, parmi les invités, des camarades de Lyon, de Toulouse, d’Agen ou de La Rochelle. Il faut dire que le groupement aquitain, présidé par Michel Bergeron, leur avait concocté un programme riche et varié, avec visites de chantier, conférences, et même un intermède musical. En sortant de la gare de Bordeaux-Saint-Jean, le groupe a emprunté le tram dont l’installation, dans les années 2000, a permis une vraie transformation de la ville. Puis une courte marche a permis de découvrir l’incroyable beauté du centre-ville, somptueusement bâti au XVIIIème siècle avec en particulier la place de la Bourse réalisée par Jacques-Ange Gabriel, architecte du roi Louis XV. La journée s’est poursuivie avec une brève incursion sur le chantier Nexity « Promenade Sainte-Catherine », à quelques jours de son ouverture officielle au public. Construit en hyper centre-ville, sur les lieux de l’ancienne imprimerie du journal Sud-Ouest, au cœur d’un secteur sauvegardé (une zone sous contrôle de l’Architecte des Bâtiments de France), cet important complexe de commerces et de logements se veut « haut de gamme », en témoignent les planchers en bois massif ou les hauteurs sous plafond de 2,70 m. Nos camarades, traversant ensuite la célèbre place de la cathédrale Pey-Berland, fraîchement rénovée, ont alors été accueillies dans les somptueux locaux de la Mairie de Bordeaux. Stéphane Cazes, Directeur de l’Urbanisme, a replacé les grands chantiers de la Métropole dans leur contexte politique et urbanistique. Illustrée de vues aériennes très éloquentes, sa conférence « Bordeaux, le projet urbain 1996-2030 » a présenté, de manière synthétique, les grandes étapes de l’évolution de la dynamique capitale aquitaine et leur cohérence dans le temps. Les participantes, captivées, ont ainsi pu apprendre que la Garonne, avec ses 500 mètres de largeur et le manque de ponts a, de tout temps, constitué une barrière naturelle infranchissable, favorisant ainsi la rupture entre les deux rives du fleuve. Dans les années 1990, la ville ne comptait plus que 190 000 habitants, contre 245 000 aujourd’hui ; le taux de vacance des locaux de centre-ville frôlait alors les 20 % ! Heureusement, portée par une politique extrêmement à pr o f e ss io n s Valérie Slama IG 91 et Clara Durand-Seidl B 95 volontariste, la Ville a pris conscience de son riche héritage et décidé de valoriser innovant, en « urbanisme négocié » : lors d’« Ateliers », les propriétaires, dont son patrimoine rare, telles ses magnifiques façades du XVIIIème siècle. Procédant la Ville ou le Port Autonome de Bordeaux, rencontrent périodiquement la cinau nettoyage de toutes ses pierres noircies par les années, elle a su redonner vie quantaine de promoteurs, les 80 équipes d’architectes et les riverains immédiats. à des quartiers désertés. Elle a su alors révéler, au plan international, son patrimoine Ils peuvent ainsi traiter l’avancement des actions décidées au fil de l’eau, dans exceptionnel. Avec les grands travaux du tramway, en dépassant les simples un mode participatif très efficace. Le groupe a visité la maison présentant les aménagements de transport, elle a su intégrer au projet initial le remodelage projets de plus de 60 promoteurs, dont la célèbre Cité des Civilisations du Vin profond des espaces publics desservis. Classée au patrimoine mondial de l’Unesco, qui ouvrira cette année et devrait accueillir un vaste public très cosmopolite. Bordeaux peut aujourd’hui se féliciter d’avoir notamment reconquis ses bords de Garonne de manière exemplaire, y faisant naître des jardins paysagers et de larges n en face du quartier des Bassins à flot, sur la rive droite de la Garonne, le projet Brazza, qui s’étendra sur 53 ha et comptera 4500 logements. Son réaménaespaces disponibles pour des événements festifs improvisés. gement se veut verdoyant : il comprendra des équipements ludiques et sportifs, La conférence s’est ensuite projetée dans un futur proche, avec les grands chandes activités économiques (dont l’installation d’artisans), de l’hôtellerie, des tiers emblématiques du centre de la ville, chacun soumis, c’est inhabituel, à des équipements publics. procédures d’aménagements différentes. On peut citer : C’était ensuite le moment d’un intermède musical, donné par la violoniste Cécile n Ginko, le premier éco-quartier de Bordeaux, conçu par les urbanistes Christian Berry de l’orchestre National de Bordeaux. Il a permis à nos camarades un temps Devillers et Olivier Brochet, avec ses 2700 logements au style de vie nouveau calme culturel, très apprécié dans cette journée qui fut, on a pu le constater, si (voir L’IC n° 527). Desservi par le tramway, exemplaire en matière environne- rythmée par ailleurs ! mentale, il offre une mixité sociale. Stéphan de Faÿ, Directeur Général de l’OIN (Opération d’Intérêt National) Bordeaux Euratlantique, a ensuite présenté ce grand chantier, avec la LGV qui mettra Bordeaux à deux heures de Paris dès 2017. Pour la capitale girondine, c’est l’opportunité de développer les quartiers proches de la gare, avec les projets « Bordeaux SaintJean Belcier », « Garonne Eiffel », « Bègles Garonne » et « Bègles Faisceau ». n Les Bassins à flot, grand complexe de 153 ha, avec 5500 logements et une dizaine d’équipements publics de proximité (écoles, gymnases…). Le caractère atypique de ce chantier vient de son mode de gestion : peu de contraintes imposées par la Ville, à l’exception de règles sur la hauteur des constructions ou sur le stationnement. En revanche, un mode de gouvernance du projet très Enfin, le départ approchant, le retour à la gare a donné l’occasion à Julien Tournade, conducteur d’opérations du projet national « Bordeaux Saint-Jean Belcier » et Nicolas Quatremère, chef de projet de la grande Halle de la gare, de présenter le beau chantier de rénovation de la gare de Bordeaux Saint-Jean, en prévision de l’arrivée prochaine de la LGV. Ce voyage a donné le plaisir de riches partages avec les camarades de tous les groupements régionaux de la SID. On a pu entendre, çà et là, de sympathiques conversations « un verre à la main », Bordeaux oblige ! On a pu exposer, au déjeuner, ses bonnes pratiques, par exemple sur la façon d’animer, au sein des bureaux des régions, les départements les plus isolés géographiquement par la montagne en Rhône-Alpes ou… par la plus grande forêt d’Europe, en Aquitaine ! Un grand merci à Michel Bergeron, Président du Groupement aquitain, qui nous a su partager avec nous sa parfaite connaissance de la Ville, à Marie Huguet, secrétaire générale du groupement, qui a contribué à la parfaite organisation de la journée, ainsi qu’à toutes les camarades de la région qui sont venues rejoindre le groupe pour le déjeuner. Tous ont accueilli les visiteuses d’un jour dans leur ville avec beaucoup de chaleur et de disponibilité. Stefane Lepetit B 81 et Florence Quignard B 77 N538 Mars - Avril 2016 7 à monde pr o f e ss io n s ESTP ESTP au Féminin (suite) Une soirée « Carrières à l’International » rue Cortambert 16 novembre 2015 90 participants ! Ce fut une très belle soirée organisée par deux groupements très actifs de la SID : Au Féminin et Jeunes ESTP. L’idée était de parler de l’expatriation avec des témoignages de camarades, de vive voix ou en vidéo. Le succès a dépassé nos espérances, avec plus d’une centaine d’inscrits et 90 présents. L’auditoire était majoritairement étudiant, principalement des jeunes de deuxième année (la promotion 2017). La salle était comble et le public, attentif, était visiblement très tenté par l’international. La table ronde était animée par Christine Quinola ME 03, qui a su lancer le débat mais aussi partager équitablement le temps de parole entre les cinq participants, dont 4 ingénieurs de l’ESTP Paris : n Marie-Laure n Liliane Canonne ME 03, Bouygues Construction, Dupont, Egis Coordination RH à l’international, n Edouard Lecomte TP 05, ISETIS Promotion, n Pierre-Yves n Marianne Pochet B 88, SOGEA SATOM, Sénéchal TP 87, Egis. Marie-Laure Canonne ME 03, Bouygues au Turkménistan, à Macao, Dubaï puis Cuba. Pour ses débuts à l’étranger, Marie-Laure a saisi une opportunité de V.I.E (Volontariat International en Entreprise). Elle est revenue en France 10 ans plus tard ! Marie-Laure avait un niveau d'anglais un peu juste, et son premier pays a été le Turkménistan, où l'on parle russe. Elle a appris le russe, puis a parlé anglais avec les chinois de Macao et ses collègues de Dubaï. Ensuite, elle a appris l'espagnol pour ses chantiers à Cuba. Elle considère son retour en France comme une nouvelle expatriation, avec des efforts à faire pour s'adapter par exemple aux réglementations et certifications locales. Ses conseils : • ne pas vivre la langue comme un obstacle : une fois dans le pays, on se débrouille rapidement, et on parle couramment au bout de 6 mois, • ne jamais choisir un poste pour sa destination, mais pour le contenu de la mission proposée. Liliane Dupont D.R.H. International EGIS Liliane Dupont a développé dans le groupe EGIS des politiques de mobilité internationale, et a réussi à mobiliser les juniors désireux de connaître une première expérience à l’international. Le statut d’expatriation, tel qu’il existait il y a 20 ans, se stabilise au profit de contrats plus souples. EGIS est amené à proposer aux jeunes aspirant à une expérience à l’international, des contrats dits « light ou local plus », moins favorables que les contrats d’expatriation d’un point de vue financier, mais plus protecteurs que les contrats locaux. Elle conseille aux jeunes de démarrer par un V.I.E, puis d’accepter un contrat local, avant d’engager une carrière en France ou mixte France/étranger. Liliane Dupont explique que, chez EGIS, certains collaborateurs partent en couple et font le choix de carrières alternatives : à tour de rôle, l’un ou l’autre membre du couple s’engage sur une expatriation pendant que le conjoint profite d’un congé sabbatique. La dernière question a porté sur les destinations où il est possible de trouver du travail. C’est le Moyen Orient prioritairement, l’Inde, le Brésil et toujours l’Afrique. 8 Ingénieurconstructeur Edouard Lecomte ME 05, 9 ans d’expatriation en Afrique. Edouard termina l’ESTP par une troisième année à Birmingham. Fort de cette expérience et d’un stage au Koweït avec Cegelec, il décida de commencer sa vie professionnelle à l’étranger. Pendant les 9 ans qui suivirent, il prit part à de nombreux projets sur le continent africain (un aéroport à Alger, des plateformes au Cameroun, une raffinerie à Oran, ...) pour finir comme chef d’entreprise VINCI Energies au Congo Brazzaville. Son expatriation fut réalisée au sein de grands groupes français, ce qui lui a fait bénéficier d’une sécurité d’emploi, d’un large choix de destinations et des facilités de retour au travail en France. Cette période fut incroyablement enrichissante en prise de responsabilités professionnelles et découvertes culturelles. Son conseil : « Donner sa chance à des pays en devenir et à forte croissance, il y a souvent d’étonnantes aventures humaines à vivre. ». Edouard est revenu en France fin 2014, suite à une opportunité de création d’entreprise. Depuis, il y dirige sa société Isetis Promotion. Pierre-Yves Pochet B 88, SOGEA SATOM en Afrique Noire durant 20 ans Sur 25 ans de carrière, Pierre-Yves en a passé 20 en Afrique Noire. Même s’il a toujours travaillé dans des pays francophones, il a souvent eu besoin de l’anglais, notamment pour les clients miniers. Aujourd’hui, de retour au siège du groupe (VINCI), une partie importante des dossiers à traiter sont en anglais. Pierre-Yves souligne l’importance de bien « réfléchir » l’expatriation du conjoint. Dans son cas, sa femme a toujours trouvé une activité professionnelle dans leurs différents pays de résidence, mais pas de quoi « alimenter » un CV permettant le déroulement d’une carrière en France ; à son retour en métropole, elle a passé un CAPES pour retrouver une place sur le marché français. A titre personnel, après avoir dirigé une agence de 4 500 personnes lors de sa dernière expatriation, Pierre-Yves se retrouve aujourd’hui à la tête d’une équipe de 20 personnes. Si le changement d’échelle est brutal, l’intérêt de faire un nouveau métier dans un environnement nouveau compense… Marianne Sénéchal TP 87 / MS 88 Directeur d’affaires ou d’activité dans plus de 20 pays dans le domaine des infrastructures de transport : en Europe (Allemagne, Bulgarie, Italie, Royaume Uni, etc.), en Afrique (Algérie, Cameroun), en Asie (Hong-Kong, Inde), en Amérique (Chili, USA). Marianne n’a pas vécu à l’étranger, mais elle y est allée de nombreuses fois, de 1995 à 2003, pour des visites de site, des revues de projet ou des négociations avec des partenaires étrangers ; elle a travaillé dans plus de 20 pays, sur plusieurs continents. De 2011 à 2012, elle a effectué plusieurs missions en Inde pour superviser les projets du métro de Calcutta et du métro de Chennai. Sa pratique des langues (anglais et allemand) et ses compétences techniques l’ont beaucoup aidée. Marianne a répondu à une question sur la discrimination ou non des candidates femmes ; en Inde, en 2012 Egis avait trois V.I.E en activité, qui étaient toutes des femmes. En 2015, la V.I.E au Mexique est aussi une femme. Il n’y a pas de différence par le genre, seules comptent la motivation et la capacité d’initiative et d’adaptation. à pr o f e ss io n s Christine Quinola ME 03, Nathalie Mousselon TP 79, Clara Durand-Seidl B 95, Marie-Laure Canonne ME 03, Audrey Soudant B 07 Afro ESTP et DomTom ESTP Florence Quignard B 77 - Audrey Soudant B 07 et Marie-Laure Canonne ME 03 Hélène Coulée B 11 et Adrien Caupert ME 14 Ont aussi participé, mais en vidéo : n Emmanuelle Brisemur B 99, Lyonnaise des Eaux (Groupe Suez), Directrice Régionale Landes Pays Basque Béarn, depuis Biarritz. n Mathilde Faure B 07 et Vincent Marodon IG 07, depuis le Canada. A la sortie de l’Ecole, Emmanuelle Brisemur est partie deux ans à Hong Kong avec son mari, puis trois ans en Indonésie, à Djakarta. Après un premier retour en France dans la région Centre, elle repart pour deux ans au Qatar comme « Directeur Pays » avec ses trois enfants. Elle est aujourd’hui Directrice Régionale Landes Pays Basque Béarn de la Lyonnaise des Eaux (Groupe Suez). Emmanuelle a préparé ses retours avec l’aide de sa DRH. Elle parle anglais, allemand et indonésien. Son expérience à l’étranger a, de façon évidente, boosté sa carrière. Ses conseils aux élèves sont de partir tôt et de s’adapter à la culture locale, d’apprendre la langue, de respecter les coutumes. Mathilde Faure et Vincent Marodon, jeune couple, partent d’abord en Inde, où Vincent a été embauché en V.I.E (Volontariat International en Entreprise) par Egis Rail, sur le chantier du métro de Calcutta. Ils y resteront 18 mois. Pour Mathilde, c’est une période de découvertes : elle ne peut pas travailler, mais s’engage dans le bénévolat et en profite pour voyager. Après un retour en France durant 5 ans, ils décident ensemble de tenter leur chance au Canada, avec un visa de travail temporaire. Vincent et Mathilde trouvent rapidement un travail alimentaire, avant d’obtenir un travail correspondant à leurs compétences. Ils ont mûri leur projet pendant un an avant de partir, cela n’a pas été un coup de tête. Ce témoignage lance un débat sur les difficultés du conjoint à mener sa carrière ; l’opinion générale est que Mathilde a tiré parti au mieux d’une situation compliquée pour elle. Aujourd’hui, tous deux se plaisent beaucoup à Vancouver, où règnent l’optimisme et une certaine douceur de vivre. Les principales questions aux conférenciers ont porté sur les raisons de leur engagement à l’international, le niveau de langue, la question du conjoint et la problématique du retour. Après la conférence, plusieurs questions ont été posées sur les spécificités du contrat local, la rémunération, la fiscalité, et la possibilité avérée, pour les jeunes femmes, de partir sans être discriminées. La dernière question concernait les parties du monde où il est possible de trouver du travail, et la réponse générale a été : le Moyen Orient, l’Inde et le Brésil, mais aussi le Nigéria (pays dangereux), Cuba (qui n’accepte ni stagiaire, ni V.I.E) et l’Angleterre (particulièrement avec Bouygues U.K.). La soirée s’est terminée par un cocktail très original, organisé par Jeunes ESTP qui avait fait appel à deux associations nouvellement créées à l’ESTP Paris. Pour l’occasion, DomTom ESTP et Afro ESTP avaient préparé cocktails et plats de leurs régions d’origine, qui ont connu un grand succès. Merci à Marianne Sénéchal (Au Féminin) et Audrey Soudant (Jeunes ESTP) qui ont organisé cette conférence, et à Christine Quinola (Au féminin) pour l’avoir animée. Merci aussi aux étudiants qui ont préparé et servi le cocktail. Florence Quignard B 77 N538 Mars - Avril 2016 9 à monde pr o f e ss io n s ESTP ESTP au Féminin (suite) « Renzo Piano Building Workshop, La méthode Piano" à la Cité de l’Architecture Jeudi 11 février 2016 En ce mois de février, ce sont vingt-cinq ESTP et accompagnants qui sont allés visiter l’exposition « Renzo Piano Building Workshop, La méthode Piano" à la Cité de l’Architecture. Notre conférencière Valérie Salessy, de l’Art et la Manière, a su captiver son auditoire sur ce sujet un peu technique. L’exposition est une interrogation sur la méthode de l’architecte italien Renzo Piano (nommé « sénateur à vie » par le président de la république italienne en 2013 / une charge honorifique officielle qui peut être attribuée à des citoyens pour mérites éminents), autour de projets sélectionnés principalement en Europe et aux Etats-Unis, avec un focus particulier sur un projet humanitaire en Afrique: paysages, hauteurs, confrontations, patrimoines urbains, morceaux de ville, matières... Renzo Piano naît le 14 septembre 1937 à Gênes au sein d'une famille de constructeurs ; son père, son grand-père (ainsi qu'un oncle) sont architectes. Il obtient son diplôme d'architecte en 1964 au sein de la prestigieuse École Polytechnique de Milan (département architecture). A la suite de cette réussite, il entreprend, entre 1965 et 1970, de nombreux voyages en Grande Bretagne et aux Etats-Unis afin de trouver de nouvelles inspirations. Il fait alors la rencontre de Jean Prouvé, célèbre architecte français, avec lequel il se lie d'amitié et qui influencera considérablement son œuvre. En 1971, il fonde son propre cabinet et s'associe à Richard Rogers (architecte italien naturalisé britannique) puis à Peter Rice (ingénieur irlandais spécialiste des structures en acier). Avec son cabinet l’« Atelier Piano & Rice », il remporte le concours qui lui permet de concevoir le centre Beaubourg. Il s’installe alors à Paris et crée en 1981 ses ateliers appelés « Renzo Piano Building Workshops », qu'il développe également à Gênes (sa ville de naissance) et à New York, réunissant près de 150 collaborateurs. En 1998, il obtient le prix Pritzker d'architecture. Depuis sa création, l'agence de Renzo Piano a réalisé plus de 120 projets en Europe, en Amérique et dans la zone Asie-Pacifique. Parmi les plus connus, on peut citer la Menil Collection à Houston (Texas / un musée d’art moderne), l’aéroport international de Kansai à Osaka au Japon, le Centre Culturel Jean-Marie Tjibaou en Nouvelle-Calédonie, la Fondation Beyeler à Bâle, l’Auditorium de Rome, la Maison Hermès à Tokyo, la rénovation et l’extension de la Morgan Library et le New York Times Building à New York, la rénovation et l’extension de la California Academy of Sciences à San Francisco. Parmi ses projets les plus récents figurent la tour The Shard à Londres, l’Astrup Fearnley Museum à Oslo et la Fondation Pathé à Paris. En 2010, il remporte le concours pour la construction d'un nouveau Palais de Justice à Paris (dans la ZAC de Clichy-Batignolles). Enfin, parmi ses principaux projets en cours, on note le Campus de la Columbia University à New York, le centre culturel de la Fondation Stavros Niarchos à Athènes, l'Ecole Normale Supérieure (ENS) Cachan à Saclay ou encore le Whitney Museum of American Art à New York. 10 Ingénieurconstructeur L’art de construire et d’assembler est la marque de fabrique de Renzo Piano, dont les projets sont des champs d’expérimentation dans le domaine technique, comme à l’échelle urbaine : le fil conducteur du travail de Renzo Piano est la relation à la ville. Renzo Piano a relevé tous les défis, de la plus haute tour d'Europe sur une gare londonienne au petit bâtiment inséré dans un îlot parisien, en passant par le développement d'un éco-quartier dans le nord de l'Italie. Renzo Piano et ses associés du Building Workshop, par leur travail d'équipe et leur émulation, ont mis en place un véritable laboratoire d’œuvres et d'idées qui parcourent le monde et les générations, interrogent l'urbanité, la structure, la matière et le climat. Chacun de ces édifices se présente comme un mécano géant dont on perçoit le mode de construction. Les éléments constructifs, souvent en métal, y sont mis en scène esthétiquement, l'édifice est largement géré par des capteurs qui ouvrent ou ferment des volets, les mécanismes des ascenseurs et escalators sont visibles... Autant de caractéristiques souvent rapprochées du mouvement High Tech. L'œuvre de Renzo Piano est marquée par un profond souci d'intégration dans le contexte. Ce questionnement des enjeux de l'édifice et du contexte génère un perpétuel renouvellement des formes, des textures et des couleurs. Sylvie Sin B 77 à Les Faux-British : du vrai burlesque ! pr o f e ss io n s ESTP innovation et développement durable Forum Mixité L’exposition « Réinventer Paris » 7 mars 2016 25 février 2016 1er mars 2016 C’est au théâtre SaintGeorges que 32 ingénieurs et accompagnants sont allés voir le spectacle « Les Faux British », qui raconte comment sept comédiens amateurs, membres d’une association des amis du roman noir anglais, montent pour une unique représentation « Meurtre au manoir Haversham », une pièce policière. Valérie Slama (ESTP au féminin), Vivianne de Beaufort (Women ESSEC EXEC), Clara Durand Seidl (ESTP au féminin), Nathalie Mousselon (SID ESTP) Dès le départ, tout commence mal : le chien qui joue dans la pièce a été égaré ! Et le décor finit de s’installer sous les yeux étonnés du public. Le supposé président de l’Association présente les acteurs soi-disant amateurs, et le spectacle commence ; mais rien ne se déroulera comme prévu. Malgré toute la bonne volonté des comédiens d’un soir, les catastrophes vont s’enchaîner à un rythme endiablé. Les acteurs, tous professionnels bien sûr, nous font découvrir la nécessité des répétitions et de la rigueur dans la gestion des accessoires : les incidents s’enchaînent avec la porte qui se bloque, les tableaux qui dégringolent, le décor qui ne tient pas, les comédiens qui mettent le feu, s’assomment, perdent leur texte… Les acteurs en rajoutent et le public rit de bon cœur. Ce spectacle fait penser aux gags de Charlie Chaplin ou aux numéros de clowns dans les cirques. Certains de nos camarades ont beaucoup aimé, d‘autres moins. Le côté exagéré du burlesque peut déplaire. La pièce a pourtant emporté en 2015 l’étoile de la meilleure pièce de théâtre, décernée par le quotidien « Le Parisien ». Et la salle est comble chaque soir. Florence Quignard B 77 Championnes des réseaux féminins depuis 2007 et la sortie de leur livre (Editions Eyrolles), Emmanuelle Gagliardi et Carole Michelon investissent l’espace médiatique pour promouvoir la mixité. Partenaires de leur engagement, ESTP au féminin, a tenu à être présent au Forum organisé le 7 mars dernier au Forum de l’image des Halles. L’occasion pour notre association de prendre des contacts avec d’autres associations prestigieuses comme PWN, Vox fémina qui promeuvent également la visibilité des femmes expertes, ou encore Viviane de Beaufort (Fondatrice des Women ESSEC EXEC Programmes, « ENTREPRENDRE au FEMININ ») avec qui nous préparons une belle conférence pour le mois de mai. L’édition 2016 a été marquée par une forte affluence et l’intervention de Pierre Gattaz, président du MEDEF, qui a réaffirmé que « la mixité n’est plus option, mais bien un levier de compétitivité à part entière ». Hommes, Femmes présents sur le forum se rencontrent et partagent leurs expériences de la mixité. Le succès de ce forum renforce nos convictions. En tant qu’association féminine, nous recherchons à rétablir un équilibre dans la représentation des femmes notamment dans le secteur du bâtiment et des travaux publics, secteur de référence pour notre école. Le chemin est encore long si l’on en croit les derniers chiffres publiés par la FFB, dans un communiqué de presse du 4 mars 2016 : 11,7 % de femmes dans le Bâtiment (en 2014), 46,7 % parmi les employés et techniciens, 17,4 % parmi les cadres et 1,5 % parmi les ouvriers. Nous ne relâchons pas nos efforts, et nous apprécions l’engagement de nos camarades hommes à nos côtés. Il est particulièrement visible dans le soutien des associations régionales qui ont donné le bon exemple en intégrant des femmes dans leurs conseils d’administration et accueillent les antennes régionales d’ESTP au féminin. Clara Durand-Seidl B 95 Organisée par le Groupement Innovation et Développement durable, la visite guidée de l’exposition « Réinventer Paris », au Pavillon de l’Arsenal, a réuni une quinzaine de participants d’horizons et de promotions variés, ce qui a permis des échanges particulièrement intéressants. « Réinventer Paris » a été l’Appel à Projets Urbains et Innovants lancé en novembre 2014 par la Mairie de Paris, portant sur 23 sites parisiens différents. L’engouement qu’il a suscité a été extrêmement important puisque 815 candidatures du monde entier ont été déposées pour démontrer que l’on pouvait « faire mieux et autrement ». L’innovation a été le maître mot de cet appel à projets, qu’il soit décliné tant sur le projet même que sur l’équipe choisie, sur le programme, sur les techniques ou sur les interactions que cela créait en phase projet et en phase d’exploitation. Durant l’été 2015, 75 projets ont été sélectionnés, qui ont ensuite fait l’objet d’un travail plus poussé par les équipes, avec remise des projets à l’hiver 2015. En janvier 2016, un jury composé d’élus de toutes étiquettes politiques et d’experts internationaux a désigné un lauréat pour chaque site, un choix officialisé le 3 février dernier par Anne Hidalgo au Pavillon de l’Arsenal. Cette exposition présente à travers des installations multiples les 22 lauréats, les 74 finalistes et les 358 projets soumis par des équipes pluridisciplinaires. Vidéos, maquettes, photographies, posters, animations 3D… sont autant de supports pour présenter de manière accessible et complète les projets et souligner les innovations proposées. N538 Mars - Avril 2016 11 à monde pr o f e ss io n s ESTP ESTP HiSToiRE ET PaTRimoinE © Pavillon de l’Arsenal Participants à la visite logements (dont certains sociaux et intermédiaires) sur un socle de biodiversité. L’équipe lauréate menée par Sou Fujimoto (architecte japonais) aura certainement quelques défis à relever pour assurer confort et santé aux occupants de ce site. De manière générale, les grandes tendances observées sur les projets vainqueurs font la part belle aux sujets de flexibilité et mixité d’usage (en particulier, des espaces de coworking et des espaces d’activités physiques mêlés à des espaces de bureaux, de commerce, de logement), de confort, de santé et de bien-être des utilisateurs (qualité de l’air notamment), et à la végétalisation des espaces (toitures, façades végétalisées, potagers urbains…). Les questions environnementales, même si non exigées en tant que telles, ont été traitées comme des prérequis sur chacun des projets. En particulier, les sujets de performance énergétique, de déplacement, d’utilisation de matériaux, de gestion des déchets et d’écologie ont particulièrement été abordés. Maquette de l’opération « Mille Arbres » (Porte Maillot) Deux projets nous ont été présentés en particulier lors de cette visite : Morland (IVème arrdt) et l’opération « Mille Arbres » à la Porte Maillot (XVIIème arrdt). Le site de Morland, construit en 1964 et qui accueille aujourd’hui des services administratifs, a reçu un grand nombre de candidatures, en particulier parce qu’il borde la Seine, qu’il représente actuellement une surface utile importante et une hauteur de construction dérogatoire. Le programme lauréat pour ce site prévoit une mixité d’activités sur 40.000 m² : commerces, bureaux, logements, hôtel, crèche, piscine, marché alimentaire, et un rooftop (une terrasse) qui accueillera un restaurant et un bar. L’équipe de conception est notamment composée de David Chipperfield Architects (architecte britannique) et Olafur Eliasson (artiste danois). L’opération « Mille Arbres » concerne le site de la Porte Maillot, actuellement utilisé comme parking pour autocars et destiné à être transformé de manière radicale. Le futur immeuble enjambera le périphérique pour accueillir bureaux, hôtel, 11.000 m² de 12 Ingénieurconstructeur Les équipes pluridisciplinaires formées à l’occasion de cet appel à projets ont permis de faire naître des projets conçus par des acteurs variés (promoteurs, architectes, start-ups, constructeurs, BET, bureaux de conseil,… ) qui seront, lauréats ou non, amenés à collaborer de nouveau ensemble et à développer les lieux qui concrétisent nos nouveaux modes de vie et de travail. Ce modèle, même s’il est parfois contesté par certains acteurs sur le plan financier, fait déjà des émules, puisque le concours « Réinventer la Seine » vient d’être lancé sur 40 sites qui s’étendent de Paris au Havre. Exposition Réinventer Paris au Pavillon de l’Arsenal Jusqu’au 8 mai 2016 Entrée libre Visites guidées gratuites tous les week-ends à 11h et 15h Groupement ETP Innovation & Développement durable [email protected] LinkedIn Anne-Claire Barberi T 10 Romain Bourcier TP 11 Minh-Trong Nguyen ME 99 Chères, Chers Camarades, C’est avec un immense plaisir que je vous annonce la création du club ESTP Histoire et Patrimoine. Avant tout une envie de vouloir partager, fédérer des sensibilités autour de métiers, de savoir-faire ancestraux, d’expériences, de valeurs qui encore aujourd’hui éveillent nos sens et permettent de sauvegarder les joyaux de notre patrimoine. Un héritage d’hier, d’aujourd’hui et de demain qu’il nous faut transmettre à notre tour, tout en le faisant cohabiter avec une civilisation en pleine évolution. Innovation, technologie, croissance, productivité, rapidité nous sont imposées aujourd’hui unilatéralement comme maîtres mots, et le monde du bâtiment y est particulièrement exposé. Dans quel but ? Ne serait-ce pas de plus en plus au détriment des principes mêmes de conception et de réalisation brillamment éprouvés par nos prédécesseurs au fil des âges ? A l’exception, peut-être, de quelques folies architecturales systématiquement synonymes par ailleurs de gouffres financiers et de pérennité douteuse, l’art, la beauté, la poésie ne semblent malheureusement plus avoir la même place dans la création architecturale. à pr omo t ions promotion 1990 Soirée des 25 ans Vendredi 21 novembre 2015 Je vous invite alors à venir me rejoindre pour réfléchir, échanger, prendre le temps de contempler, d’écouter, de voyager au travers de décors et d’histoires aussi uniques qu’émouvants. Une Histoire qui est aussi celle de chacun, de ceux qui font et dont le rôle éphémère de bâtisseurs ne doit pas être oublié. Depuis des millénaires ces mains, ces esprits, les nôtres, façonnent tous types d’ouvrages merveilleux au cours d’aventures où les relations humaines sont aussi fondamentales qu’épanouissantes. Prenons garde justement à ce que nos cadres de travail voire nos cadres de vie ne soient pas, en vue d’une prétendue réussite souvent approximative, sacrifiés sur l’autel du profit, de la politique ou d’ambitions démesurées. Nous avons la chance d'avoir une admirable association, presque centenaire, d'anciens éléves. Continuons de profiter de cette formidable opportunité de pouvoir compter sur des compétences innombrables, des liens sacrés, des amitiés ou de simples rencontres pour nous retrouver et sublimer l'histoire de nos chantiers comme celle de notre quotidien. C’est ainsi l’amour du patrimoine, du beau, du travail bien fait mais aussi celui des gens qui nous entourent et avec qui nous travaillons chaque jour, que je vous propose de venir célébrer. Je vous donne d’ores et déjà rendezvous le 24 Juin prochain au 15 rue Cortambert à Paris pour une soirée d’inauguration. Elle sera également celle du lancement d’un autre club, honorant un domaine tout aussi passionnant et intimement lié, celui de la Gastronomie. Au plaisir de partager ensemble nos histoires, et de créer la nôtre. Laurent Toussaint ME 08 Président du club ESTP Histoire et Patrimoine © Alexandre Menguy Un périple enrichissant mais également engagé qui ne pourra se faire sans vous, que vous soyez acteurs comme je le suis ou simples amateurs de cet incroyable univers patrimonial. 90 présents pour la promo ETP 90 Heureusement que la fête n'était pas prévue pour la semaine précédente, nous aurions vraisemblablement dû l'annuler. Mais ce vendredi 21 novembre, malgré un contexte lourd, personne ne voulait manquer ce moment de retrouvailles. Cette soirée de promo 90 fut un véritable succès pour les quelques 90 anciens qui se sont retrouvés à la Maison des Ingénieurs. Il y avait de la joie, il y avait de l'émotion: est-ce que je vais le/la reconnaitre après toutes ces années? Combien de cheveux grisonnants? Il y eut du plaisir, un beau moment partagé. Un quart de siècle, ce n’est pas rien. Nos enfants ont pour certains l’âge que nous avions quand nous étions à l’ESTP. Pourtant, lorsque nous nous sommes retrouvés, nous nous sommes reconnus facilement, malgré quelques inévitables stigmates du temps écoulé, comme nos photos du trombinoscope placardées sur le mur de la salle en attestaient. L’organisation a été menée par le COETP90, un petit groupe représentant les quatre sections sous la direction bienveillante de Pascal Becker. Apres plusieurs mois à nous rencontrer dans des brasseries du 5ème et du 6ème - on ne se refait pas - nous avons abouti à cette soirée réussie (dixit les participants) dans les locaux de la SID-ESTP à Paris. Samedi après-midi, nous avions transformé la salle pour qu’elle évoque ces années 1987 - 1990 avec des photos et des objets pour rappeler le souvenir des évènements comme le Forum ETP, le premier COSI ou encore le voyage d’études en Russie. Et aussi Erabelle, la régate de l’EDHEC et d’autres activités. Affiche de la réunion du 21 novembre 2015 Vers 20 h, les premiers arrivent et l’ambiance chaleureuse s’installe pour oublier le froid extérieur. Les échanges autour du buffet dinatoire vont continuer jusqu’au petit matin ; nous en avions des choses à nous raconter. Il faut dire qu’aucun évènement n’avait été organisé depuis la sortie de l’école. Et chacun d'évoquer ses anecdotes: les applis, les colles, les transferts vers Cachan - le campus a bien changé -, Élément de décoration : affiche du forum ETP 1989 N538 Mars - Avril 2016 13 à monde pr omo t ions ESTP Quelques membres du comité d’organisation : de gauche à droite : O. Goudenege, S. Zarine, L. Spezzati, F. Menguy, C. Allamagny, J.M. de Montarby, C. et P. Becker. Merci à L. Camus pour la photo. Elément de décoration : Ski Club, Forum et autres expéditions ! Élément de décoration : Compte-rendu du voyage de fin d’études en Russie de la promotion 1990 dans l'Ingénieur Constructeur le Balto, nos stages de jeunesse. Et d'échanger sur nos parcours, nos difficultés et succès, les camarades avec qui nous avons gardé contact, nos amis disparus trop tôt malheureusement, les fêtes, le Bloc. On ne peut mentionner toutes les petites tranches de nos années passées au 57 Bd St Germain. Ah, nostalgie quand tu nous prends... Un bon moment de la soirée: le film tourné lors du voyage d’études a été projeté: Jean Bond en Sibérie, avec notre incontournable et incomparable Serge Z dans le rôle-titre. Celui-ci nous a gratifié d'un de ses petits discours stimulant et émouvant dont il a le secret et qui font sont succès depuis tant d’années. Rappelez-vous le duo qu'il formait avec son comparse Serge E; leurs prestations lors des COSI, jusqu'à récemment, restent dans toutes les mémoires. 14 Ingénieurconstructeur Nous tenons ici à remercier Eliane Monvoisin pour sa participation - quel plaisir de vous retrouver chère Eliane! - et Serge Eyrolles qui nous a transmis un mot d'amitié par la voix d'Eliane - Nos pensées amicales pour toi cher Serge. Nos années à l'ESTP restent gravée très haut dans le panthéon de nos souvenirs. pas été dérangés - nous sommes repartis en pensant qu’il faudra remettre cela sans attendre 25 ans. En tout cas, que de chemin parcouru depuis notre sortie de l’ESTP, parcours riches en expériences variées, la promo 90 étant représentée dans bien des domaines de la vie économique, politique et artistique. Un grand merci aussi à la SID-ESTP pour nous avoir accueillis. Un grand merci à vous tous qui vous êtes déplacés. Ce fut un plaisir de vous revoir, vous avez fait le succès de la soirée! Veuillez noter que le trop perçu (un peu plus de 1000 €) sur vos participations a été reversé à la caisse de solidarité de la SID. Merci à Augustin Menguy dont les portraits et photos sont à retrouver sur le blog. Rendez-vous sur le blog de la promo 90 (http:// estp1990.8x8.bzh/prive U : COETP90 P : Castors4ever ) pour revivre cette soirée, pour garder le contact et pour ne pas rater les prochains événements de promo ! Enfin après quelques danses sur nos musiques de jeunesse - impossible de respecter la consigne No Music, mais les voisins n’ont Le COETP90 à pr omo t ions ANCIENNES PROMOTIONS Voyage en Inde du Nord Janvier-février 2016 Plaisir de retrouver des anciens camarades avec lesquels on a déjà voyagé, mais aussi de faire connaissance avec d’autres qui avaient découvert cette offre, voilà comment on pourrait parler de ce voyage de 20 jours qui a réuni, en 2 groupes, 42 diplômés. Après une bien courte nuit à Delhi, cap à l'ouest… dans le brouillard qui sera là tous les matins pendant 3 jours pour le 1er groupe. Mais c'est une longue route dans le désert, donc pas trop grave ! Notre premier arrêt dans le Rajasthan nous fait découvrir les havelis de Nawalgarh et Mandawa, demeures de riches marchands de cette région du Shekhawati, dont les murs extérieurs et intérieurs sont revêtus de fresques magnifiques, souvent très bien conservées. Ce n'est qu'un apéritif avant d'autres merveilles ! Après une nuit dans un premier palais, nous faisons une petite halte dans un temple vanille/fraise (pour ses couleurs) où l'on vénère… des rats ! En fait ça ressemble plus à de gentils mulots, des centaines, grouillant autour des nos pieds déchaussés… Certains ont même vu le rat blanc, des années de bonheur ! Un peu plus loin, des chattris, mausolées en marbre, ici ceux des maharajahs de Bikaner ; nous en verrons beaucoup d'autres le long de la route. Puis nous voilà au fort de Bikaner. Comme tous les autres qui suivront, "fort" n'est pas un mot usurpé mais, à l'intérieur, c'est un palais somptueux : des pièces d'habitation ou de réception aux murs incrustés de pierreries et d'or, des cours à différents niveaux… Il abrite aussi un vaste musée, des armes, des palanquins, des howdahs (nacelles à mettre sur le dos des éléphants), et beaucoup de peintures murales. la ville, riche de havelis, encore, et surtout de dentelles de pierre sur de nombreuses maisons. Et, sur les maisons des mariés, nous admirons des "faire-parts" de mariages sous forme de panneaux peints affichant Ganesh, le dieu à tête d'éléphant qui porte bonheur. Le lendemain, nous faisons la visite du fort. La nuit suivante se déroule à Gajner, dans un ancien relais de chasse de maharajahs, au bord d'un lac. Nous y organisons le traditionnel pot Mais le jour suivant, Jodhpur sera encore plus impressionnant ! Par la d'accueil, permettant de mieux nous connaître. Au matin, safari photo hauteur des constructions (et en sens inverse, la vue sur les alentours et navigation sur le lac… mais dans le brouillard, ce n’est pas terrible ! depuis leurs sommets), les décors, cours, fenêtres ornementées, etc. Et la redescente (raide !) vers la ville permet ensuite une petite promenade Cap maintenu à l'ouest, vers Jaisalmer. Nous découvrons là une forteresse dans des rues grouillantes de gens, de bruits, de motos, de vaches, formidable, là-haut pourrais-je dire. Nous commençons cependant par d'odeurs ! N538 Mars - Avril 2016 15 à monde pr omo t ions ESTP Nous nous dirigeons maintenant vers le sud. Voilà le temple jaïn de Ranakhpur : 80 coupoles, 420 colonnes, toutes sculptées. Le BTP de l'époque (XV ème), c'est de l'orfèvrerie ! Puis Udaîpur, avec son énorme palais au bord du lac et le Lake Palace devenu hôtel (pour plus de détails, voir James Bond, agent 007, dans le film Octopussy, sorti en 1983). Nous dormirons un peu plus loin dans un palais… de conte de fées, à Deogarh. Cela avant de poursuivre vers Bundi, une petite ville "tranquille" (dans le contexte de l'Inde !) dominée, elle aussi, par une imposante forteresse donnant une impression d'abandon… avant d'y découvrir de magnifiques fresques. Pushkar est notre étape suivante, pour envoyer quelques messages aux dieux dans un lac sacré, avant de prendre le train, tout à fait confortable et agréable, jusqu'à Jaipur. Tout près nous attendent des éléphants qui nous monteront jusqu'au fort d'Amber (je vais me répéter : énorme forteresse avec palais inclus). Mais nous verrons aussi, en ville, le Palais des Vents, cette immense façade rose qui n'était qu'un paravent géant permettant aux femmes du harem d'observer le spectacle de la rue et des processions ; sans oublier l'observatoire astronomique du XVIIIe, ensemble étonnant et spectaculaire d'instruments en pierre… dont je suis bien incapable d'expliquer comment on s'en servait. Fin du Rajasthan. Nous continuons notre route jusqu'à Agra, une des citadelles mogholes, où l'on trouve le Fort Rouge. Le style est bien différent de celui des forts du Rajasthan ! C'est un vaste et bel ensemble, en lui-même et aussi parce qu'on y 16 Ingénieurconstructeur découvre au loin… le Taj Mahal ! Découvrir est peut-être un peu exagéré ; disons discerner… une ombre claire dans le lointain brumeux. Et on va se rattraper en fin de journée, de près. Que de monde, mais ça va tout de même. C’est majestueux et éclatant ; il faut (et ce n'est heureusement pas trop difficile) se concentrer sur cette tombe formidable, ce joyau de l'architecture, pour éviter d'avoir la vue perturbée par les 2 minarets cernés d'échafaudages ! Il faut bien ravaler, hélas, étant donnée la pollution. Nous reprenons le train pour Gwalior. Et là, on tombe dans l'inattendu. Au Rajasthan, on avait tous les images en tête. Mais un château fort perché, dont les murailles sont ornées d'or et de lapis-lazuli sous forme de canards (!) ou d'éléphants, ça, c'est une surprise. Et son intérieur ressemble tantôt à une caverne, tantôt à un palais,… surprenant ! A peine plus loin, voilà Orcha. Le coup de cœur ! Quasiment pas de touristes, un temple géant (mais peu sculpté pour une fois) et deux palais vides et quasi abandonnés recelant des fresques magnifiques. Nous ressentons l'impression, surtout dans une petite balade matinale, d'être les découvreurs d'une capitale abandonnée. Quel charme ! Il reste à voir Khajuraho. Je ne me permets pas de mettre dans cette revue professionnelle sérieuse des photos en gros plan de ses célèbres sculptures érotiques (c'est gratiné !), mais le cadre de la partie ouest est vraiment magnifique : sept ou huit temples, certains énormes, dispersés sur une pelouse fleurie d'un vert éclatant. Et nous terminerons à Bénarès (dire Varanasi) : la soirée sur les ghats (grands escaliers descendant vers le fleuve) au bord du Gange pour les cérémonies quotidiennes, le matin en bateau pour une vue plus large (dont les crémations), suivie d'une petite balade dans les ruelles… pas trop propres mais attractives par temps sec (1er groupe), abominablement sales après la pluie (2e groupe). Par avion, nous retournons à Delhi et ses embouteillages mémorables, encore pire qu'à Roissy en arrivant, en plein conflit taxis contre VTC ! Et voilà ! Plein de souvenirs esthétiques et culturels, certes, mais nous gardons très fort en nous ceux de la circulation, en cyclo-pousse et tuktuks, dans le bruit permanent des klaxons, et aussi quelques impressions sur la route : la photo jointe, prise à travers le pare-brise de notre car, ne vous semblera pas très intéressante… tant que vous ne savez pas que l'on roule (en principe) à gauche, et qu'on est là sur une 4 voies ! Yves Lacour ME 70 à r é G ions ESTP midi-PYRénéES Une Assemblée Générale… sportive ! Vendredi 6 novembre 2015 Notre traditionnelle soirée annuelle a réuni une cinquantaine de camarades enjoués, venus partager, comme chaque année, la bonne humeur et la convivialité de mise pour cette réunion. C’est sur le parcours du golf de Vieille-Toulouse que se sont retrouvés les plus sportifs pour un après-midi de détente, avant d’être rejoints pour l’apéritif par le « gros de la troupe ». Notre maître tavernier, j’ai nommé Marc Galinier, nous accueillait dans son nouvel antre (« Old Course ») et fut une fois de plus à la hauteur de l’évènement en sachant, par sa magie, ravir nos papilles. Ce fut l’occasion de dresser le bilan d’une année bien remplie. Entre la parution de notre annuaire, nos repas mensuels toujours aussi garnis (!) et les diverses sorties, dont la visite du chantier de l’université du Mirail et l’excursion matinale dans le MIN de Toulouse, 2015 nous a également apporté un lot de nouvelles recrues, dont une vingtaine de promos supérieures à 2010, et nous nous en réjouissons vivement. Et comme se profile la fin prochaine de mon mandat de Présidente du groupement Midi-Pyrénées, j’en ai profité pour tenter de susciter de nouvelles vocations … au sein de la nouvelle génération, je l’espère ! Mais d’ici là, 2016 nous aura proposé son lot de rencontres et de manifestations. A commencer par l’accueil des étudiants de l’école. J’y tiens ! Fin 2015, l’évènement a encore rencontré un vif succès, tant chez les jeunes qui ont répondu présents que dans les rangs de notre groupement. Je souhaite à l’édition 2016 de se dérouler sous d’aussi bons auspices. Merci enfin à Bertrand Mousselon B 02 (vice-président de la SID en charge des régions) de nous avoir fait le plaisir de sa présence à cette soirée. Bertrand, nous comptons sur toi l’année prochaine ! A tous mes camarades de Midi-Pyrénées, je donne rendez-vous tous les premiers mardis de chaque mois au restaurant Le Karo à Toulouse... Comme d’habitude ! » Cécile Waser B 90 Présidente du groupement ESTP RHÔnE-alPES Un petit zoom arrière pour la soirée œnologique 10 décembre 2015 Comme il le fait maintenant traditionnellement, notre président régional nous avait concocté une nouvelle rencontre avec Rémi Charier, œnologue responsable de la société Ad Vinam Aeternam, la bien nommée !! loin des appellations de prestige aux noms ronflants mais inabordables pour le commun des ingénieurs, bref, des bouteilles à mettre dans sa cave !! C’est ainsi que nous avons pu déguster : Cette année, le thème choisi était la découverte n à l’apéritif un Domaine des Elixirs « Calice », de vins du Sud, en accompagnement d’un repas AOC Côtes du Rhône blanc légèrement préparé par Christophe Romain, le Chef du liquoreux, restaurant Le Chalut, une des très bonnes adresses du sud de la presqu’île de Lyon, connu n sur l’entrée un Côtes du Ventoux AOC pour son excellent rapport qualité-prix et où « Château Pesquié », blanc sec rappelant le nous avons toujours grand plaisir à retourner. viognier, L’accent avait été mis sur des vins originaux et atypiques, quelquefois même confidentiels, toujours d’un coût parfaitement raisonnable, domaine à un investisseur étranger), la Cuvée Infini, une IGP Cévennes rouge étonnante (IGP : indication géographique protégée), n et, pour finir, un Clos des Augustins, IGP Val de Montferrand blanc. Les 34 ingénieurs et leurs conjoints réunis pour l’occasion, et répartis sur 5 tables,n’ont pas manqué d’exprimer leur intense satisfaction d’avoir participé à une telle soirée, aussi conviviale que jubilatoire, en se promettant des retrouvailles l’année prochaine sur un n en accompagnement du plat, une rareté nouveau thème, et en attendant avec impatience parfaitement confidentielle (car rachetée par le bon de commande promis par Rémi Charier Ad Vinam Aeternam avant la vente du avant les fêtes !! N538 Mars - Avril 2016 17 à monde ESTP r é G ions ESTP RHÔnE-alPES (suite) Et voici un 1er trimestre 2016 bien animé… Apéritif à la SPL Lyon Part-Dieu 20 janvier 2016 C’est François Chambon, architecte ENSA Lyon, Responsable opérationnel de la Société Publique Locale Lyon Part-Dieu qui nous a accueillis dans les locaux spécifiquement dédiés par la métropole de Lyon. Et il nous a dressé un aperçu très documenté et concret de cette opération d’urbanisme concertée d’envergure qui a débuté dans les années 60 , au 20ème siècle, et va se restructurer, se transformer et s’étendre jusqu’à l’horizon 2030 au 21ème !! Aujourd’hui s’ouvre une nouvelle étape de développement du projet Lyon Part-Dieu. En raison de la complexité technique, juridique et financière du projet, il est proposé de le conduire dans le cadre d’un outil opérationnel efficace et lisible : la Zone d’Aménagement Concerté. Le périmètre du projet Lyon Part-Dieu est délimité : n A l’ouest par les rues Garibaldi, André Philip, Duguesclin, Vauban, Louis Blanc, Juliette Récamier et des Emeraudes, n Au nord par la rue Curtelin, n A l’est par les rues Bellecombe, d’Aubigny et Gandolière, l’avenue Georges Pompidou, la rue Flandin, les avenues Lacassagne et Félix Faure, la rue Jeanne Hachette, la limite sud du Fort Montluc et l’extrémité de la rue Mouton-Duvernet prolongée, n Au sud par le Cours Albert Thomas, l’allée du Parc et l’avenue Félix Faure. Ce périmètre inclut lui-même un périmètre plus opérationnel sur lequel les transformations urbaines vont être les plus importantes dans les années à venir. Les chiffres clés n 1 125 000 m2 de bureaux actuellement, 650 000 m2 supplémentaires à l’horizon 2030, soit le 2e quartier d’affaires français après La Défense. Le plan de référence urbain à l’horizon 2030 n 500 000 déplacements par jour actuellement, 110 000 supplémentaires en 2030, Présentation n 28 millions de voyageurs par an actuellement à la gare de Lyon Part-Dieu, dimensionnée pour 35 000 par jour, mais qui en accueille aujourd’hui jusqu’à 120 000 et où y sont annoncés 220 000 en 2030 !! Lyon Part-Dieu est le cœur stratégique de la métropole lyonnaise et l’un des moteurs de son rayonnement et de son attractivité à l’échelle nationale et européenne. Depuis 40 ans, les acteurs de la Part-Dieu conjuguent leurs efforts à ceux du Grand Lyon pour coproduire un quartier performant qui facilite les échanges et les rencontres, accélère le développement économique, produit des emplois, des logements et une nouvelle qualité de vie. n 34 millions de visiteurs par an au centre commercial qui est l’un des plus grands d’Europe en centre ville, avec plus de 120 000 m2 et 260 boutiques, n 3 500 logements actuellement, 2 000 supplémentaires en 2030. Afin de conforter cette dynamique et d’anticiper les besoins de la ville de demain, la métropole de Lyon et ses partenaires mettent en œuvre un projet à la hauteur du potentiel exceptionnel de ce quartier et de sa capacité de développement. Conçu par une équipe d’urbanistes-architectes et divers experts pilotés par l’agence AUC ( Ab Urbe Condita, qui œuvre entre autres sur le Grand Paris ), ce projet se développe autour des questions de mobilités, de développement économique et de la qualité de vie en hyper-centralité métropolitaine. Depuis fin 2009, de nombreuses études ont été engagées et ont permis d’élaborer un plan de référence qui définit les grands objectifs et le programme du projet. Parallèlement, des études ont été conduites pour la réorganisation du Pôle d’Echanges Multimodal Lyon Part-Dieu avec l’État, SNCF Gares et connexions, Réseau ferré de France (RFF), la Région Rhône-Alpes, les départements du Rhône et de l’Isère, le SYTRAL (Syndicat mixte des Transports pour le Rhône et l’Agglomération Lyonnaise) et la Métropole de Lyon. 18 Ingénieurconstructeur La maquette présentée au MIPIM à Les principaux projets en cours : n Silex 1 (2017) puis Silex 2 (2020), nouvelle tour accolée à la tour EDF existante et culminant à 120 m, portés par la Foncière des Régions, n Sky 56 (2017), IGH porté par Icade et Cirmad : 30 000 m2 de bureaux et 3 000 m2 de commerces en rez-de-chaussée, avec un Roof Top au 16ème étage, n La résidence Desaix (2018), une construction mixte de logements de standing et bureaux, sur 15 étages, réalisée par Bouygues Immobilier et signée Christian de Portzamparc, n Two Lyon (2020), réalisé par VINCI Immobilier et conçu par Dominique Perrault, constitué de 2 tours accolées, dont l’une culminera à 170 m, et dont le socle sera constitué par l’extension de la gare : 95 000 m2 dont 60 000 m2 de bureaux, le reste en hôtels et commerces, n la restructuration de la gare de Lyon Part-Dieu, comportant notamment le doublement de la surface des halls voyageurs en occupant une partie de la place Charles Béraudier sur de hauts volumes, ainsi que l’augmentation du nombre de voies (12 au final). Ce projet, pharaonique par sa complexité (horizon 2025), implique RFF, la SNCF, AREP (structure d’études pluridisciplinaire au sein du groupe SNCF) et la Métropole de Lyon, n la restructuration du centre commercial : 150 millions d’€ d’investissements pour Unibail Rodamco afin de repenser et de moder niser entièrement l’ouvrage, avec notamment la transformation des terrasses-parkings actuelles en véritable place suspendue, la refonte des façades et la création de vastes traversées de liaison piétonnes au niveau du parvis de la gare. r é G ions L’assemblée générale du groupement régional 9 février 2016 Sur convocation de son Président en exercice, Ludovic Scarpari TP 90, le groupement Rhône-Alpes s’est réuni en Assemblée Générale dans les salons du Syndicat Général des Entrepreneurs de BTP du Rhône à Villeurbanne, à effet de délibérer sur l’ordre du jour suivant : rapport moral du président, bilan des activités 2015, révision des activités pour 2016, rapport financier du trésorier, relations avec la SID et évolution de l'association en 2015, questions diverses. 30 personnes étaient présentes, 4 étaient excusées et avaient envoyé un pouvoir nominatif. 1/ Rapport moral du Président Le Président remercie les camarades rhônalpins présents et souhaite la bienvenue aux nouveaux arrivants. Le Président rappelle que Nathalie Mousselon TP 79 a été élue Présidente de la SID, succédant ainsi à Thierry Barber TP 83. C’est une camarade particulièrement dynamique qui a la volonté d’amener des éléments nouveaux dans le fonctionnement de la SID, et notamment sur le plan du numérique. A ce titre, Ludovic Scarpari rappelle l’existence du blog ESTP Rhône-Alpes, trop méconnu et sous-utilisé par nos camarades. Il est complété depuis peu par un groupe sur Linkedin et l’accès aux inscriptions et au paiement en ligne sur Weezevent. Au cours de l’année 2015, le président rappelle que deux conseils d’administration ont eu lieu : le 31 mars 2015 à Bron (69) puis le 29 juin 2015 à Aiguebelette (73). Il confirme ensuite que les marqueurs de l’année 2015 ont été principalement les activités soutenues des différents départements. Ainsi chacun a eu une activité propre, permettant à la région toute entière d’accueillir les ESTP lors de manifestations très diversifiées, aussi bien culturelles que techniques ou conviviales. L’évènement de l’année 2016 sera le Gala. L’annuaire régional en sera le vecteur du financement, via les insertions publicitaires pour lesquelles Ludovic Scarpari enjoint chacun de soutenir la démarche au sein de son entreprise, ou auprès de ses relations professionnelles. L’assemblée approuve à l’unanimité le rapport du Président. Une nouvelle vision du centre commercial Comme il se doit, cette remarquable présentation s’est achevée dans la convivialité d’un « bouchon » voisin, « La Bartavelle », où les 25 participants ont pu échanger et échafauder des plans sur les multiples chantiers à venir !!! Puis le Président lance un tour de table pour que chaque responsable départemental puisse dresser un bilan des activités menées sur son « territoire ». 2/ Bilan et prévisions des activités par département a/ Isère (Jérôme Guillou B97) : En 2015, le repas mensuel, le 3ème vendredi de chaque mois, a vu une fréquentation régulière de 6 à 8 ESTP. Et la visite du musée d’Art Moderne à Grenoble en juin a été un franc succès, avec 26 participants à la visite « De Picasso à Warhol » et au repas qui a suivi. A venir : la visite de l’entreprise SDCC, fabricant de structure bois. b/ Loire (Jacques Vincent TP 65) : Plusieurs rencontres au bilan de 2015, avec : • la visite de l’entreprise Blaise Frères (production d’armes blanches) • début décembre, une conférence synapse sur le SN1 et le vieillissement musculaire, • un repas avec les anciens au mois de décembre (12 participants/ participantes), Une nouvelle vision de la gare • la visite de l’usine Schultz en janvier 2016 N538 Mars - Avril 2016 19 à monde r é G ions ESTP Pour les prévisions : • participation à des sorties régulières avec l’URIS, e/ Drôme / Ardèche(Gonzague Doutriaux TP 99) : En 2015, les repas mensuels se sont déroulés • la visite du chantier de La Comédie de St chaque 1er vendredi de mois, à Bourg lès Valence, à l’Atelier couleurs et saveurs. Etienne, Pour 2016 : repas mensuels maintenus et une • le chantier de la passerelle que l’agence visite de la grotte Chauvet (en attente de fixation Gautier+Conquet va construire sur le Musée d’une date, selon les disponibilités). de la Mine, • une nouvelle conférence « Tchernobyl » avec Philippe Convert TP 74 au mois de mars prochain ( cf. L’IC 537), • la visite de la fondation Berliet le 7 avril. c/ Ain-Rhône (Bertrand Mousselon B 02) : L’année 2015 présente un bon bilan : poursuite des repas mensuels, le dernier vendredi de chaque mois, avec un vrai succès et 20 à 25 convives en moyenne, • sortie à la Biennale d’Art Contemporain de Lyon, avec un guide, La sortie ski s’est dérouléele 24 janvier 2015 à la Rosière avec 28 participants. • table ronde sur le thème « Réseaux féminins, vecteurs d’égalité professionnelle », labellisée par la région Rhône- Alpes dans le cadre de sa quinzaine de l’Egalité (cf. le CR dans L’IC 537) • sortie théâtre au TNP Villeurbanne. • visite de la Biennale d’Art Contemporain. Le jour de l’AG, le programme 2016 n’est pas arrêté. Les bilans sont approuvés à l’unanimité. • visite CEVA ( RER pour le Grand Genève) en mai. • sortie « eaux-vives et rocher » pour tout RhôneAlpes en juin, Bertrand nous informe qu’une profonde refonte de l’outil informatique est en cours. • week-end ski les 12 et 13 mars à Chamonix, 20 Bertrand nous explique que la marque ESTP Paris se décline avec des logos associés, L’Ecole des Grands Projets, Société des Ingénieurs Diplômés, Fondation, … Il nous présente la charte graphique désormais appliquée à toute la communication. Statutairement, la SID est rentrée au conseil d’administration de l’Ecole : dorénavant le Président de la SID est invité au CA de l’Ecole. De même, un représentant de l’Ecole d’une part, et de la Fondation d’autre part, sont invités au CA de la SID. Pour 2016, on annonce : Ingénieurconstructeur • le relooking du site internet de la SID, • le renforcement des relations avec les jeunes, Les rencontres de 2015 : 3/ Rapport financier du Trésorier : • visite du terminal T1 de l’aéroport Saint-ExuMichel Depontailler TP 65, trésorier, présente péry avec Danièle Lerges B 93 le 12 juin : 27 un bilan très positif puisque les comptes sont participants, créditeurs pour chaque département et pour la • soirée à Chatillon d’Azergues le 27 juin, avec région. Les comptes sont équilibrés et les pro56 participants, duits sont en hausse car ESTP Rhône-Alpes a « bénéficié » exceptionnellement de deux années • sortie aux Nuits de Fourvière le 28 juillet, de subvention par la SID nationale (suite à la • « apéritif-conférence » sur le sarcophage de régularisation de l’année précédente non versée). Tchernobyl par Philippe Convert TP 74, Les comptes sont approuvés à l’unanimité. • visite du Grand Stade de l’OL (Olympique Lyonnais) le 21septembre, 4/ Relations avec la SID et évolution de la • rencontres régionales avec les élèves ingénieurs SID en 2015 : le 23 décembre, Bertrand Mousselon B 02 représente la Région • soirée œnologique le 10 décembre, Rhône-Alpes au Conseil d’Administration de la SID à Paris. Il intervient plus particulièrement Et on planifie déjà pour 2016 : dans la coordination des régions. Bertrand • l’accueil de la promo 59 à Lyon, présente la nouvelle marque ESTP et notamment la nouvelle appellation « ESTP Paris / Société • la soirée à Chatillon d’Azergues le 02 juillet, • une visite du chantier de l’Hôtel Dieu avec des Ingénieurs Diplômés ». d/ Savoie/ Haute Savoie (Bernard Montmasson B 71 / Didier Verollet B 87) • une nouvelle plateforme numérique, • le renforcement de l’appui de « la SID nationale » au niveau des délégations des régions (redonner des moyens avec la mise en place f/ Au Féminin Rhône-Alpes (Clara Durand-Seidl d’outils administratifs appropriés). B95 ) : • visite du chantier HIKARI avec Laetitia Alfonsi TP 02, le 24 avril. Eiffage. Il est aussi à noter une décroissance du nombre de cotisants. Nathalie Mousselon a pour objectif ambitieux de relever ce nombre avec notamment : On note également l’arrivée de Marie-Hélène Therre, nouvelle déléguée générale qui succède à Jean Rouffignac (parti en retraite. Les relations de la SID « centrale » avec Rhône-Alpes sont excellentes et le dynamisme de notre région est souligné. Le bilan des rencontres « Jeunes » du 23 décembre dernier est très positif, avec des participations soutenues dans chacune des régions (environ 250 élèves et diplômés en cumul sur 11 régions participantes). Une prochaine rencontre entre la SID et le Directeur des études de l’école permettra de fixer la date des prochaines rencontres avec les élèves ingénieurs. Ludovic Casabiel TP 98 intervient pour souligner l’importance du choix de la date de ces rencontres si l’on souhaite améliorer la participation des élèves. Un prochain rassemblement des Présidents des régions est planifié pour le 02 juin 2016, en prologue de l’Assemblée Générale de la « SID nationale ». Ces informations n’appellent pas de vote. 5/ Questions diverses : Le regroupement administratif des groupements régionaux Auvergne et Rhône-Alpes est évoqué. Il est convenu, pour l’instant, que les présidents et conseils d’administration des deux régions se tiennent mutuellement informés de leurs activités et permettent à ceux qui le désirent de participer aux manifestations de la région voisine. Renouvellement des membres du Conseil d’Administration : le Président Ludovic Scarpari informe l’assemblée de la proposition du CA de procéder au remplacement de Clara DurandSeidl, appelée à de nouvelles fonctions en région Parisienne (membre sortant), par Astrid Martin TP 98, membre entrant. Par des applaudissements nourris et sincères, l’ensemble des présents rend un hommage unanime à Clara pour son action. Cette résolution est approuvée à l’unanimité. L’ordre du jour étant épuisé, l’Assemblée Générale s’est achevée dans une ambiance toujours aussi chaleureuse autour d’un cocktail organisé par Frédéric Wolf TP 00, du Syndicat Général des Entrepreneurs du BTP du Rhône. à à é lÈVEs é COlE Acqua Alta, l’édition 2016 du spectacle de la Dream’s Mercredi 24 février Un tour d’Atlantique solidaire L'association « Voiles d'Atlantique » (VA) est un projet solidaire mené par trois étudiants de l'ESTP Paris en quête d'une aventure humaine et responsable durant leur année de césure : Charles Dassonville TP 2017, Donatien L’Ollivier TP 2017 et Guillaume Sokolsky T 2018. Rencontrés lors des fameux afterworks pour la sélection du Défi Voile ESTP en octobre 2014, leur premier sujet de conversation évoquait déjà ce projet : une année de césure à la voile pour réaliser des missions solidaires. Le projet mûrit dans leur tête et, 14 mois plus tard, en décembre 2015, ils se lancent, créent l’association, recherchent des missions, un voilier et des partenaires. Leur objectif : réaliser un tour de l'Atlantique à la voile, comportant deux missions solidaires : l’une au Sénégal, et l’autre à Haïti. Charles et Donatien, navigateurs aguerris composant l’équipage, seront suivis tout au long de la croisière par Guillaume, responsable communication, à la fois lors des grandes navigations mais aussi lors des projets. Tous les trois, élèves ingénieurs et membres de l'association Défi Voile ESTP, ont participé aux éditions 2015 et 2016 de la Course Croisière EDHEC (CCE) aux côtés de grands groupes comme SNCF, Société Générale, Eiffage ou URETEK. Au plan de la navigation, le voilier, partant de Bretagne, mettra le cap sur Dakar, porte d’entrée administrative du Sénégal. L’archipel du Cap Vert constituera la 2ème étape avant de rejoindre le Nord du Brésil. Passant par la Guyane Française, le bateau fera ensuite halte dans les Antilles, puis aux États-Unis, avant de prendre son cap de retour vers la France. Avec un départ prévu à la mi-septembre 2016, Charles et Donatien ne reviendront qu’en août 2017 ! Concernant l’objectif « solidaire », l’équipage, déjà engagé durant l’été 2015 en tant que bénévoles au Cambodge avec la Fondation Greenway School, souhaite renouveler son expérience de volontariat. La finalité de la boucle maritime est d'apporter, sur leur parcours, une aide à ceux qui sont dans le besoin. Pour cela, Voiles d'Atlantique est par exemple en relation avec Voiles sans frontières. Les deux associations agiront ensemble en octobre 2016 durant 5 à 8 semaines au Sénégal, dans les villages du delta du Sine Saloum, sur des missions éducatives et sanitaires comme l'équipement de salle de classe, l’installation de collecteurs d’eau de pluie, l’enseignement ou la construction. Ces missions évoluant au fil des besoins, l’équipage devra s’adapter aux demandes qui leur seront formulées. Après le Bataclan, la Dream's a de nouveau investi une scène p re s t i g i e u s e d e l a p l a c e parisienne fin février dernier ! Depuis 2007, la Dream’s, association de comédie musicale de l’ESTP Paris, organise une représentation unique. Cette année, pour l’occasion, elle nous a reçu au Tr ianon où plus de 1000 spectateurs étaient au rendezvous. Imaginez-vous à Venise dans les années 60, lorsque la campagne pour la présidence du conseil bat son plein. Mais, derrière les beaux discours et les bonnes manières, un tableau ressurgira du passé et avec lui tous ses secrets. 40 élèves se partageant les rôles de danseurs, chanteurs, metteurs en scène, responsables musique, responsables décors ou responsables costumes, qui ont su encore cette année trouver la recette d’un grand succès ! Un grand bravo à l’équipe de Melvin Vanhille, président de la Dream’s, pour le travail réalisé : un scénario riche en rebondissement, une mise en scène et des chorégraphies rondement menées, tout cela agrémenté de décors et costumes harmonieux, de danses variées et de très belles voix. Mais surtout, l’équipage veut partager cette aventure humaine : en s’engageant dans ce projet, VA se veut être un véritable reporter des rencontres, de l’évolution des missions et des paysages. Contact : Association Voiles d'Atlantiques 16 Boulevard Gouvion Saint-Cyr - 75017, Paris [email protected] +33 6 80 35 36 03 - +33 6 89 60 91 28 Soutenez Voiles d’Atlantique, Likez notre page Facebook ! N538 Mars - Avril 2016 21 à monde é COlE ESTP Le Gala 2016 Bon vent à la promotion 2015 ! Vendredi 26 février 2016 Traditionnellement, le mois de février marque la fin des cours sur le campus pour les 3e année du cycle « ingénieur » de l’ESTP Paris. A cette occasion, le Bloc, Bureau Des élèves ingénieurs, organise une soirée de Gala pour réunir une dernière fois l’ensemble des promotions. C'est au Grand Rex, mythique salle de cinéma parisienne, que les 700 ingénieurs de la promotion 2015 ont été reçus avec leur famille pour cette remise des diplômes, le 7 mars 2016, en présence de Florence Darmon, Directeur Général de l’ESTP Paris et de Benoît de Ruffray, Président-Directeur Général du Groupe Eiffage, parrain de cette promotion. Les élèves ont été accueillis en grande pompe par les Parpaings Perdus, la fanfare de l’ESTP Paris. C e t t e a n n é e , c’ e s t l e Pavillon d’Armenonville, au cœur du bois de Boulogne, qui accueillait l’évènement. La soirée, sous le thème de l’Eclat, a débuté par un dîner réservé aux « 3ème année », auquel des représentants de l’Ecole, de la SID-ESTP et des partenaires du Gala étaient invités. L’animation musicale durant le repas était assurée par l’association Zik de l’ESTP Paris. Florence Darmon a ouvert cette cérémonie en saluant la réussite des élèves ainsi que la présence et l’implication des familles qui ont accompagné et soutenu leurs enfants tout au long de leur cursus. A partir de 23 h, les invités ont pu découvrir la piste de danse et les bars à ambiance personnalisés aux couleurs de l’évènement. Plus de 1000 étudiants ont fait le déplacement à cette soirée, au cours de laquelle se sont succédés aux platines les DJ les plus en vue du moment (FlicFlac, Greem, Skillz) et les DJ "Maison" (La Villa Gérard, association SOUND de l’ESTP Paris). Pour clôturer cette cérémonie, Benoît de Ruffray a souligné à quel point une remise de diplômes constitue une étape importante pour les étudiants et témoigne des savoirs, outils et méthodes acquis tout au long des années d’études. Il a aussi fait valoir que si les qualités académiques sont indispensables, ce que les entreprises recherchent ce sont les qualités humaines que les jeunes y ajouteront : « nos métiers se caractérisent certes par leur grande technicité, mais avant tout par les hommes et les femmes qui œuvrent au quotidien et par l’esprit d’équipe indispensable pour mener à bien nos projets. » D’autres associations d’élèves ingénieurs se sont associées à l’organisation de l’évènement : Tournage pour le stand photo, Mixologie pour le bar à cocktails et Nav’ETP pour les retours en bus sur le campus. Un grand bravo à toute l’équipe du Bloc pour l’organisation de cet évènement toujours aussi emblématique de la vie étudiante de l'ESTP Paris. Et remerciements tous particuliers au pôle Gala 2016 : Elsa Rizcallah GME17, Présidente, Quentin Glenisson GME17, Aurélien Anseaume GME17 et Yasmine Khammal TP17. Aimeric Cormier B 09 22 Ingénieurconstructeur L’évènement a été ponctué par une chorégraphie de la Dream's (l'association de comédie musicale de l'ESTP Paris) et de danses des EtpomPom (notre association de PomPom girls) et s'est terminé par la remise de médailles aux meilleurs élèves de chaque promotion. Pour finir, les délégués de promo ont lancé un diaporama de photos montrant les ingénieurs en poste actuellement... Un moment très émouvant pour les familles et amis présents et un réel témoignage de la réussite des étudiants et de leur insertion rapide sur le marché du travail. Enfin, les nouveaux diplômés de la promo 2015, accompagnés de leurs familles, amis, professeurs, représentants des entreprises et administration de l'école se sont retrouvés autour d'un cocktail pour fêter l'évènement. à mas t ère spécia l isé ® Conférence « Construction durable : une porte de sortie des crises ? » Vendredi 26 février 2016 Dessin réalisé par Emmanuel Chaunu Michelin ne vend plus des pneus, mais des kilomètres. C’est un changement de paradigme économique majeur. Ce groupe est passé d’une économie de bien à une économie de service, d’une économie linéaire à une économie circulaire. En effet, il cherche à la fois à optimiser le temps de vie du pneu, mais également à réutiliser ce dernier lorsqu’il est usagé. Le monde de l’immobilier et de la construction connait ces mêmes mutations. Bientôt, on ne vendra plus de la pierre, mais des services. Les questions liées à la santé, à la gestion des consommations d’énergie, à l’usage, à la modularité, à l’optimisation d’un bâtiment… deviennent incontournables. Et, par ailleurs, si les bâtiments « banque de matériaux » voient le jour, d’autres sociétés spécialisées s’intéressent à leur fin de vie, comme par exemple rotorconstruction en Belgique. Si le durcissement des exigences réglementaires L’appréhension du bâtiment évolue, on prête se poursuit encore aujourd’hui, il est certain de plus en plus attention, notamment, au qu’elles ne se limitent plus à la question « bâtiment-service », au bâtiment évolutif et à énergétique. l’analyse de son cycle de vie. Des labels et certifications généralistes pour Nous sommes conscients de ces profondes répondre à une crise environnementale. mutations et c’est pourquoi nous nous efforçons À cette crise énergétique s’ajoute une crise de nous inscrire dans cette démarche proactive ; environnementale. Les enjeux climatiques sont là était tout l’enjeu de cette conférence. mis en avant, et il s’introduit alors la notion de risque. Les notions de « Qualité et Performances Environnementales » apparaissent dans les De l'énergie à l’environnement : évolution années 1990. du cadre réglementaire et diversification Cette émulation a donné naissance à des des certifications. Gwenaël Jan TP 08, associé fondateur de la certifications (HQE, BREAM, LEED, etc.) et à des labels (HPE, BBC, etc…) offrant aux société G-ON. entreprises l’opportunité de subventionner et Un cadre réglementaire pour répondre à une de communiquer autour de leur démarche crise énergétique. environnementale. Les chocs pétroliers de 1973 et 1979 ont engendré une prise de conscience sur la raréfaction des ressources fossiles. Dans ce contexte de crise énergétique, il devient nécessaire de diminuer la dépendance au pétrole pour soutenir la croissance et l’emploi. Des labels et certifications spécialisés pour répondre à une crise sociale généralisée. Aujourd’hui, l’enjeu se porte plus sur la notion de cadre de vie que sur des questions environnementales et énergétiques. De nombreux labels et certifications ( WELL, Les premières réglementations thermiques sont BiodiverCity, BEPOS effinergie +, etc.) font ainsi alors apparues, à partir de 1974. Le but est de leur apparition pour traiter de sujets précis faire diminuer la consommation énergétique relatifs à notre qualité de vie. Ils tentent de dans les bâtiments qui représentent à eux seuls résoudre les problèmes concernant l’impact du 40% des émissions de gaz à effet de serre et de bâtiment sur la santé, l’absentéisme, la la consommation énergétique finale française. productivité et le bien-être de ses occupants, mais aussi la durabilité, l’espérance de vie et la Après de nombreuses évolutions réglementaires valeur d’usage du bâtiment lui-même, et son e t n o r m a t i v e s s u c c e s s i v e s, l a RT 2 0 1 2 intégration dans son environnement. actuellement en vigueur équivaut, par rapport à la RT1974, à une réduction de 75% des Cependant, la surabondance de labels, consommations énergétiques sur les postes certifications, normes et réglementations engendrent une perte de leur visibilité. Les concernés. 1 investisseurs risquent donc de se limiter aux labels et certifications les plus conciliants, pour ainsi se cantonner à une simple « critérisation », plutôt qu’à une véritable démarche de projet. Aménagement durable : les labels de simples étiquettes qualitatives ou une vraie réflexion sur nos modes de vie ? Adrien Ponrouch, directeur conseil de Act&Do. Aménagement durable, quelles certifications choisir ? Si nombre de certifications se fondent sur des critères précis, d’autres s’intéressent plus au processus de formation du projet. Ainsi, par exemple, HQE Aménagement est la certification d’un système de management. En effet, c’est bien la concertation des parties prenantes qui est garante de la réalisation d’objectifs pertinents en terme de développement durable à l’échelle du quartier. D’autres certifications, par exemple LEED Neighborhood Development, sont très prescriptives ; concernant la morphologie urbaine, la hauteur et les espacements sont les critères types pris en compte. C’est donc une certification qui présente une opportunité pour l’investisseur, qui mettra facilement en place cette démarche. Cependant, il faut fonder son analyse sur « le génie des lieux 1 ». L’urbain est une alchimie et non pas une équation, c’est pourquoi LEED Neighborhood Development ne fait pas sens. Si les labels sont bien source d’innovations, il faut toutefois éviter l’écueil classique, celui de la « critèrisation ». Jean-Robert Pitte, géographe français spécialiste du paysage et de la gastronomie. N538 Mars - Avril 2016 23 à monde mas t ère spécia l isé ® ESTP Adrien Ponrouch Arnaud Berger Julie Courbin Denis Frehel La construction durable comme incubateur de nouveaux produits, voire de nouveaux modèles économiques ? Gwenael Jan TP 08 Avant 2009, en France, le marché de la transition énergétique dans le bâtiment était émergeant et très localisé. Dans les territoires, l’activité était Christine Grezes, directrice développement essentiellement assurée par les artisans, TPE et immobilier - quartiers durables chez Linkcity PME. Cette dynamique était soutenue par un (auparavant, directrice développement durable système d’assurance fondé sur la confiance entre les acteurs et sur des subventions publiques. chez Bouygues Construction). Construction durable et transition énergétique : des remèdes à la précarité énergétique ? En 2009, une baisse drastique de la rentabilité s u r l’ e x t ra c t i o n p é t ro l i è re f a vo r i s a l e Les villes catalysent la grande majorité des développement des énergies renouvelables enjeux en termes de développement durable. (ENR). Ainsi, le « green » se développe. On passe Elles correspondent à 50% de la population, d’un marché régional vers un marché national, 75% des consommations d’énergie, 80% des voire international. De nouveaux acteurs et émissions de CO2 et aussi 80% du PIB mondial. luttes d’influences apparaissent alors sur un On fait face à une remise en question du marché qui se densifie et mûrit. « système urbain ». L’enjeu est donc bien de On voit notamment les entreprises allemandes réinventer les villes. s’emparer du marché du photovoltaïque. Elles L’innovation est multiforme : on pense à proposent des solutions qui supposent une l’économie circulaire, l’éco-construction (filière organisation entre tous les acteurs de la chaîne bois et béton bas carbone), aux nouveaux usages de production, organisation qui a du mal à se (les espaces de co-working, l’économie structurer en France. Si, en Allemagne, les collaborative …), mais aussi aux smart-grids questions d’assurance et de financement sont qui sont la résultante de la fusion des technologies traitées en amont, en France, répondre à ces énergétiques et des technologies du numérique. questions suscite un processus trop long, qui représente un frein à l’innovation et la On doit donc construire en incluant de nouveaux compétitivité. produits et des nouveaux modèles. L'enjeu fort est de faire le projet non plus à l’échelle du L’assurance est donc le nerf de la guerre. Sans bâtiment, mais à celle du quartier. En effet, c’est quoi, les nouvelles technologies non-certifiées trouvent difficilement des financements. à cette échelle : Cinq millions de ménages sont concernés par la précar ité énergétique, victimes des augmentations du coût énergétique et de leurs charges. Dans ce contexte de mutation, le manque de coordination entre les acteurs français du BTP pose problème en terme d’assurances et de n que l’on peut traiter le quartier comme un financements. écosystème : créer, piloter, optimiser les Depuis 2009, les assurances misent sur la ressources énergétiques, domotique et ses outils d’évaluation de la n que l’on peut en faire un quartier connecté : performance énergétique pour garantir le traiter la mobilité et le numérique. financement de la croissance verte dans l’immobilier. Les géants d’internet, des applications, des réseaux et des télécoms se "Croissance verte" : bilan et perspectives. positionnent ainsi sur le marché du numérique Arnaud Berger,Directeur Développement Durable dans le bâtiment. Par ailleurs, la construction neuve, étant soumise à une réglementation et à des exigences de performances toujours plus élevées, présente souvent des défauts au niveau de la qualité de l’étanchéité, des systèmes techniques, de l’adaptation aux usages et aux habitants… L’échelle du quartier source de projets innovants. n que l’on peut offrir des services et améliorer la qualité de vie grâce à de nouveaux usages, à la BPCE. Pas de frein technique mais financier. La croissance verte se fonde en grande partie sur l’immobilier durable comme levier pour l’emploi, le climat et l’environnement. 24 Christine Grèzes Ingénieurconstructeur Cependant, la confrontation entre ces nouveaux acteurs et les acteurs historiques du bâtiment suppose une organisation rapide pour répondre aux enjeux actuels et proposer des solutions performantes répondant à une concurrence devenue internationale. Julie Courbin, Chargée de mission Habitat Logement chez Fondation Abbé Pierre. La précarité énergétique, une crise sociale. N’étant pas propriétaires ou n’ayant pas l’argent pour réaliser des travaux de réhabilitation, ces personnes doivent parfois se priver de chauffage, sont sujettes à des maladies liées au froid et aux moisissures, connaissent l’endettement progressif et entrent dans une spirale sans fin d’isolement. Face à cette crise, l’inaction se révèle plus coûteuse. L’argent investi en rénovation entraîne des économies sur les frais médicaux ainsi que de nombreux autres effets positifs d’ordre social. Le rythme actuel de rénovation du parc français est encore trop lent et aboutirait seulement en 2095. Il offre pourtant le plus grand levier pour la diminution des consommations d’énergie et de grandes perspectives d’emploi face à la construction neuve qui ne représente que 1% du parc immobilier français. Cette conférence s’est déroulée à la Maison des ingénieurs de l'ESTP. La soirée s’est poursuivie autour d’un cocktail. Benjamin Richard Etienne Kauffmann Mastère Spécialisé® Construction et Habitat Durables (CHD) Co habilité par l'ESTP et les Arts et Métiers ParisTech, Promotion 2015-2016. des ESTP ≥ Les ESTP créateurs àl e C a r n e t déCÈS G-ON est une société de Conseil et d'Ingénierie en Développement Durable fondée en février 2016 par Gwenaël Jan TP 08 et Thierry Lacroix. « Notre vocation va plus loin dans les enjeux de développement durable : améliorer le cadre de vie, le bien-être et la santé pour tous ! Bath Pierre TP 64 Guillerme Bernard B 73 Larnac Pierre ME 59 Mayoux Jacques B 66 Gweanaël Jan TP 08 et Thierry Lacroix Nous intervenons auprès des acteurs de l'immobilier (promoteurs, investisseurs, architectes, space planner, utilisateurs, maîtres d'ouvrages, propriétaires, broker,…) en les accompagnant sur les sujets liés à l'environnement, le bien-être et la santé au travers de multiples expertises : qualité de l'air (monitoring, plans de prévention, …), certifications (HQE, WELL, BREEAM, LEED,…), reporting RSE, etc. Meyralbe Louis TP 71 Quinto Jean-Louis ME 63 Robin Gabriel TP 46 Royer Jacques ME 57 Wanecque Gérard TP 59 Nos expertises se distinguent en étant : n Centrées sur les besoins des usagers (pour faire la synthèse des enjeux des acteurs de l'immo- bilier et des nouvelles attentes des utilisateurs) Erratum : Jacques Geslin IG 48 a été porté n Plus faciles d'accès (apporter des réponses durables, mais simples et efficaces) par erreur « décédé » sur la revue n Digitales précédente. La SID-ESTP (Apporter une valeur ajoutée digitale au service de notre métier, avec des outils innovants) N'hésitez pas à nous contacter ! » présente ses excuses à Jacques Geslin ainsi qu’à sa famille et ses camarades de promotion. ≥ les ESTP honorés Christine Lebon TP 81 a reçu l’insigne de Chevalier dans l’Ordre National du Mérite. HOMMAGE À BERNARD JOUANNAUD IG 43 Emblématique Président de l’entreprise Quillery, président de la SID entre 1980 et 1983, Bernard Jouannaud IG 43 est décédé le 16 avril 2016. Il avait 94 ans. Publics. Seul ou en groupement, Quillery a réalisé de prestigieux ouvrages, du Pont de Normandie au Palais des Festivals de Cannes, des tronçons du métro de Marseille ou du RER à l’infrastructure du Centre Pompidou, du viaduc de la Darse sur l’autoroute A86 aux viaducs de jonction des autoroutes A86 et A4 dans le Val-de-Marne ou au puits de Gardanne pour les Charbonnages de France (record Diplômé en 1943 de l’ESTP, Bernard Jouannaud en France de profondeur et de diamètre). L’entreentre chez Thireau-Morel, société havraise pour prise a également développé ses activités à l’interlaquelle il s’occupe de la reconstruction de la ville national ; on peut citer le Venezuela et les pays du Maghreb, avec en particulier la construction de et de différentes infrastructures en France. l’hôpital militaire d’Alger. En 1955, il prend la Direction de la Sofet, une filiale de l’Entreprise Quillery (entreprise familiale Avant de prendre sa retraite, il a voulu assurer fondée en 1863) basée également au Havre. Il est l’avenir de Quillery. La solution a été trouvée à nommé Directeur Technique de la maison mère travers sa reprise par l’entreprise SAE, puis, avec Fougerolle, la création du groupe Eiffage. L’intéà Saint-Maur-des-Fossés (94) en 1959. gration des équipes de ces entreprises a été bénéAu décès de Robert Quillery, en 1960, à la demande fique et a trouvé son aboutissement avec la de la famille du fondateur, il reprend les rênes de construction du viaduc de Millau. l’entreprise et en devient le Président Directeur Parallèlement à son métier d’entrepreneur, BerGénéral. nard Jouannaud s’est beaucoup impliqué dans Sous sa Direction, de nombreuses sociétés ont la vie professionnelle en s’engageant dans les rejoint le Groupe Quillery : Bourillon, Morineau, instances dirigeantes. Citons en particulier son SNC, Solgec, Vezin, Lamigeon, pour n’en citer que action d’Administrateur de la Fédération du quelques-unes… Bâtiment et la Présidence du SNBATI. Et, bien Il a transformé l’entreprise régionale en un puissant sûr, nous n’oublions pas la Présidence de la SID, Groupe français de Bâtiment, Génie Civil et Travaux notre association des ingénieurs diplômés de l’ESTP, à laquelle il apportait une attention particulière. Au-delà de l’entrepreneur, c’est à l’homme qu’il faut rendre hommage. Il a été un grand patron, il a dirigé son entreprise en se basant sur son expérience, son bon sens et la parfaite connaissance de ses collaborateurs, dont il a su mettre en valeur le potentiel, les capacités et les réalisations. Il avait un contact simple et facile avec ses interlocuteurs, qu’ils soient ouvriers, ingénieurs, banquiers ou Hautes Autorités de l’Etat. Sa disparition est ressentie avec tristesse et émotion par ses collaborateurs et ses amis, et laisse un grand vide dans sa famille, pour ses enfants, petits et arrière-petits-enfants. La communauté ESTP Paris, au sein de laquelle on trouve son petit-fils Thomas Judes TP 04, n’oubliera pas son action. Et nous rappelons que Bernard Jouannaud était Chevalier de la Légion d’Honneur, Officier dans l’Ordre National du Mérite, Ancien Président et Président d’Honneur du Groupe Quillery, Président Honoraire de la Société des Ingénieurs Diplômés de l’ESTP, Conseiller Honoraire du Commerce Extérieur, Ancien Président du SNBATI, Ancien Administrateur de la Fédération Nationale du Bâtiment. André Clappier TP 58 PDG du Groupe Quillery au début des années 1990 N538 Mars - Avril 2016 25 à r encontre par Florence Quignard B 77 Directrice du Pôle Conseil de Vinci Immobilier, Anne-Claire de Bournet TP 06 a remporté le Trophée ESTP au Féminin en 2015, dans la catégorie Femme Entrepreneur. Après trois ans comme consultante chez Vinci Immobilier, Anne-Claire a su créer un Pôle Conseil et assurer son développement. Sportive, aimant voyager pour découvrir d’autres cultures, passionnée par son métier, c’est une jeune lauréate pleine d’avenir que nous vous présentons. aV E C … Anne-Claire de Bournet TP 06 I.C. Parle-nous de tes années à l’ESTP et particulièrement de ton semestre à Barcelone Je garde un merveilleux souvenir des années à l’ESTP ! Des cours variés et pratiques, une vie parisienne exaltante et des amitiés très solides. Je me souviens de la cérémonie d’accueil du COSI avec Serge Eyrolles déguisé en romain, et la chanson « on s’était donné rendez-vous dans 10 ans ». Aujourd’hui ça fait justement presque 10 ans, c’est donc le moment de faire le point ! Les 10 ans de promo sont d’ailleurs organisés en octobre prochain et je compte bien y participer. J’ai eu la chance d’être membre du Défi voile : entrainements d’hiver sous un froid polaire à La Trinité, régates trépidantes et bonnes soirées au rendez-vous, l’occasion de découvrir la voile et, surtout, de nouer de belles amitiés. Cela s’est terminé en beauté car nous avons gagné la course croisière EDHEC en 2004, souvenirs incroyables garantis ! J’ai eu l’opportunité de passer mon dernier semestre à Barcelone à l’université polytechnique de Catalogne. J’avais choisi cette destination, une magnifique occasion d’approfondir l’espagnol (ma 3ème langue après l’anglais et l’allemand). J’ai pu découvrir une autre culture et me spécialiser dans le domaine des ponts. J’ai terminé l’école par un stage chez PWC en audit de société immobilière. L’audit ne m’a pas plu mais le secteur de l’immobilier était passionnant. C’est ce qui m’a permis d’intégrer VINCI Immobilier ! Avant de commencer ma vie professionnelle, nous sommes partis 2 mois en Asie du SudEst avec Olivia, ma grande amie de l’ESTP. I.C. Tu as remporté le Trophée dans la catégorie Femme Entrepreneur. Parle-nous de ton projet Il y a bientôt 10 ans que j’ai poussé la porte de VINCI Immobilier avec mon diplôme d’ingénieur en poche. J’ai été recrutée pour participer aux missions de conseil immobilier auprès des entreprises, sous la supervision du Directeur Général, Bernard Moulin, que je ne remercierai jamais assez. J’ai été initiée et rapidement passionnée par ce métier. Le conseil aux utilisateurs consiste à assister les entreprises dans l’ensemble de leurs problématiques immobilières. Au bout de trois ans, mon DG est parti à la retraite. J’ai été totalement libre de développer l’activité et j’ai senti que j’avais une réelle opportunité à saisir, car ce métier était en plein développement. En effet, les locataires ont besoin d’être conseillés face aux propriétaires bailleurs qui se sont de plus en plus professionnalisés. L’immobilier est aussi le deuxième poste de dépenses pour une entreprise et il est donc capital que ce coût soit maitrisé. En outre, l’implantation et l’installation de ses bureaux, de son siège, constituent un véritable enjeu de performance pour une entreprise (vitrine, attractivité de la jeune génération, productivité et confort des salariés…). Il faut donc que l’aménagement soit de qualité et qu’il soit adapté aux nouveaux modes de travail. Enfin, j’aimais tout particulièrement le Groupe VINCI et cela me tenait à cœur de 26 Ingénieurconstructeur Chantier à Madagascar Course croisière EDHEC Anne-Claire et Jean-Yves Cojean TP 79 pouvoir défendre les intérêts des filiales qui n’étaient pas du tout conseillées auparavant. Le contexte économique était propice. Les sociétés souhaitaient maitriser leurs frais généraux et les bailleurs étaient plus enclins à négocier les loyers pour éviter la vacance. Le conseil aux utilisateurs avait donc un bel avenir devant lui. Ce métier avait un vrai sens et était conforme à mes valeurs. Je me suis donc attelée au développement et à la structuration de l’activité de conseil. Je me suis d’abord concentrée sur les filiales de VINCI, n’ayant pas de réseau extérieur. Je démarchais les filiales dont l’échéance triennale de bail était à un an. En effet, c’est le moment opportun pour une entreprise de se poser les bonnes questions : déménagement ou renouvellement du bail ? J’offrais nos services de conseil pour les aider à prendre la bonne décision. Au départ, l’essentiel était véritablement d’obtenir un rendez-vous avec la société, afin de présenter mon offre. Petit à petit, je décrochais des missions et faisais en sorte d’apporter satisfaction au client. Au fur et à mesure, et grâce à l’excellent travail de l’équipe, nous avons fidélisé nos clients et avons gagné des parts de marché. Nous avons ensuite initié le développement des missions à l’extérieur du Groupe et développé notre palette d’offres. Au fur et à mesure, nous avons acquis une vraie crédibilité auprès de nos clients, mais aussi en interne chez VINCI Immobilier. Le conseil immobilier est ainsi passé d’une activité annexe de l’entreprise à un pôle incontournable au sein de VINCI Immobilier. Sa Direction Générale a décidé d’héberger cette activité dans une structure juridique à part : VINCI Immobilier Conseil. Sa création aura lieu cette année ! L’activité est rentable depuis le début. I.C. Quels sont tes autres centres d’intérêt ? Il me tient à cœur d’avoir une vie équilibrée entre la vie professionnelle et personnelle. C’est d’ailleurs ce que je dis souvent à mes équipes et cela est un gage de bien-être selon moi. J’aime la vie, la nature et passer du temps avec les personnes qui me sont chères ! J’aime particulièrement le sport et les voyages. Régulièrement, je pratique le jogging, le tennis, la randonnée (tous les ans je pars marcher sur les chemins de St Jacques) et le yoga (tous les mercredis, avec une professeur assez Equipe Conseil originale qui a habité longuement en Inde). Cela m’aide beaucoup à me détendre, car mon rythme de vie peut être quelque peu tendu. J’aime beaucoup la France, et les weekends sont l’occasion de petites escapades inédites. Mais les aventures à l’étranger sont encore plus exaltantes ! Il faut dire que j’évite les circuits organisés et que je m’aventure généralement, avec des amis proches ou mes sœurs, loin des sentiers battus. Cela permet d’avoir un véritable contact avec la population locale et de mieux appréhender la culture de chaque pays. La préparation de ces voyages fait partie intégrante de l’expérience. Je suis partie un été à Madagascar construire une école avec une association, dans la brousse mozambicaine en 4X4, en Ecosse en camping-car, au Pérou découvrir ses splendeurs… Chez VINCI, nous avons la chance d’avoir une fondation très dynamique, qui soutient des projets associatifs nombreux, dont un que je parraine ! Pour le moment, nous sommes au début du projet mais il s’agit d’aider certaines familles des bidonvilles de Montreuil à se reloger. Le projet est passionnant et, grâce au soutien de VINCI, j’espère que cela sera concluant. I.C. Comment vois-tu ton avenir ? As-tu des projets ? Les défis sont nombreux ! Mes enjeux : poursuivre le développement à l’extérieur du groupe VINCI et en province, poursuivre la diversification des missions (aménagement des bureaux, gestion des baux pour le compte de tiers, acquisition/ventes…) pour pouvoir proposer à nos clients une offre complète, poursuivre l’amélioration de la rentabilité de chaque mission, faire grossir l’équipe, s’adapter en permanence au marché et à ses nouveautés ! Je pense qu’il est essentiel que je continue à apprendre et à progresser et j’envisage la possibilité d’une formation complémentaire compatible avec mon activité professionnelle. Sur le plan personnel, je me marie cet été. C’est une aventure tout aussi riche qui démarre et qui m’occupe pas mal l’esprit en ce moment. Si vous m’y autorisez j’aimerais conclure par quelques remerciements. Merci à Jean-Yves Cojean TP 79, président de GTM Bâtiment, qui m’a encouragée à participer au trophée et merci à toute l’équipe ESTP au féminin. Bravo pour votre engagement et votre temps donné pour que les femmes de l’Ecole osent parler d’elles et exposent leur bilan et leurs perspectives. N538 Mars - Avril 2016 27 aCtualItés PROFESSIONS > Le montage de l’opération Fontenoy-Ségur Un emplacement prestigieux, un patrimoine architectural des années 30 inscrit au titre des monuments historiques L’ensemble immobilier Fontenoy-Ségur est situé en plein cœur du 7ème arrondissement de Paris, entre le Ministère de la Santé et l’UNESCO, à l’arrière de l’Ecole militaire. Il bénéficie de vues remarquables sur la Tour Eiffel et l’hôtel des Invalides, tout en étant proche de l’hôtel de Matignon. La façade place Fontenoy durant le chantier Il est constitué des deux immeubles qui offrent un orné d’une fresque représentant les voies navitémoignage remarquable du patrimoine architec- gables françaises, et un bureau ministériel en tural des années 1930. comportant une autre, développée sur l’ensemble de ses murs et figurant les voies navigables mariL'immeuble situé place de Fontenoy date de 1932. Signé par l’architecte André Ventre, il correspond times de cette époque. Le lot de zones patrimoà l'un des deux anciens Hôtels de la Marine situés niales contient également un escalier hélicoïdal, à Paris. Il contient des décors peints particulière- une bibliothèque, les circulations du 2ème étage ment riches et une architecture intérieure de type ainsi que les façades. « arts décoratifs ». L’immeuble Ségur, édifié entre 1935 et 1938, est l’œuvre de Jacques Debat-Ponsan, prix de Rome et architecte en chef du ministère des PTT. LA GENÈSE L’immeuble Ségur, édifié par et pour le ministère des PTT, a perdu sa vocation d’origine avec la Certains éléments remarquables de l’ancien disparition de ce ministère en 1991. Il a ensuite été ministère de la Marine marchande, situé au 3 utilisé par différents services ministériels. place de Fontenoy, ont été inscrits au titre des monuments historiques par arrêté préfectoral du L'immeuble Fontenoy, quant à lui, a été occupé 27 décembre 2013. Cette partie « Fontenoy » par l'Etablissement national des invalides de la comprend plusieurs zones patrimoniales inscrites. marine (ENIM) et la direction des Affaires maritimes, On y retrouve notamment un escalier d’honneur qui ont quitté les lieux entre 2008 et 2010. 28 Ingénieurconstructeur ACTUALITÉS / PROFESSIONS UN PLANNING AMBITIEUX Lancement des études techniques . . . . . . . . . . . . . Février 2011 Signature du protocole locatif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Mai 2013 Début du dialogue compétitif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Juin 2013 Libération des bâtiments . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Décembre 2013 Désignation du lauréat du dialogue et signature du contrat global . . . . . . . . . . . . . . . . . . Février 2014 Signature du BEFA (Bail en l’Etat Futur d’Achèvement). . . . . . . . . . . . . . . . Mai 2014 Travaux préparatoires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Printemps 2014 Obtention du permis de construire . . . . . . . . . La fresque des voies fluviales en 2013 Les fresques dans le bureau du Ministre de la Marine militaire en 1939 Novembre 2014 Travaux de restructuration . . . . . . . . . . . . . . . . . . Printemps 2015 Livraison du bâtiment Fontenoy . . . . . . . . . . . . . Début été 2016 Livraison du bâtiment Ségur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Fin été 2017 L’îlot Fontenoy Ségur Une vue du chantier vers l’avenue de Saxe © Augusto Da Sousa En 2009, le service France Domaine préconise une cession du site. Mais n l’élever aux standards de bureaux modernes, dans le respect des normes de la politique immobilière de l’Etat, la décision est prise de le maintenir au sein du patrimoine de l'Etat en le vendant à la SOVAFIM qui le restructurera. n respecter l’architecture d’origine dans sa composition et sa volumétrie, tout en requalifiant les cours intérieures et en créant un bâtiUne fois les travaux achevés, cet ensemble accueillera des services de ment-pont enjambant l’une d’elles. l’Etat, dont ceux du Premier ministre et de plusieurs autorités administratives indépendantes aujourd’hui dispersés sur 35 sites parisiens. L’objectif ainsi poursuivi est de réaliser des économies de fonctionnement, d’améliorer la cohérence de fonctionnement des différents services et enfin de mutualiser certaines fonctions. Au total, les 46 000 m2 de surface utile permettront d’accueillir 2 300 postes de travail et des équipements dédiés aux utilisateurs, notamment un restaurant inter-administration, un centre de documentation et un auditorium de 450 places. LE MONTAGE PAR SOVAFIM Sur la base des études techniques qu’elle avait commanditées (structure, géotechnique, diagnostics « bâtimentaires », relevés géomètre, etc…), la SOVAFIM a fait réaliser une étude de faisabilité poussée qui lui a permis de sérier l’enveloppe financière de l’opération. Programmation et faisabilité La SOVAFIM a défini un programme ambitieux avec pour objectifs : n rationaliser le fonctionnement interne et l’occupation des espaces, Montage contractuel et financier n rendre l’immeuble conforme à la règlementation en vigueur, économe en énergie (label « BBC-effinergie ») et certifié « NF HQETM Bâtiment Tertiaires en Rénovation », Le coût total estimé de l’opération est de 230 millions d’euros HT, incluant 33 millions d’euros pour l’achat des droits de superficie. En effet, la propriété de l’actif à restructurer a été cédée à la SOVAFIM, Maître N538 Mars - Avril 2016 29 ÎlOt fOntE n OY - s é GU r Ce que sera le hall d’accès Ségur © FS Braun Le bâtiment-pont en avril 2016 © Govin Sorel La SOVAFIM, société anonyme à capitaux publics : une position originale de foncière publique La SOVAFIM, présidée par Olivier Debains, est une entreprise publique dédiée à la valorisation de biens immobiliers publics. Constituée en 2006, elle a notamment pour objet : n d'acquérir tous biens ou droits immobiliers, directement ou indirectement auprès de l'État ou de tout établissement public de l'État, ou de tout autre organisme, n de gérer et de valoriser les actifs immobiliers qu’elle détient, soit pour les céder, soit pour les transformer ou les restructurer pour les louer. d’ouvrage de l’opération qui, en investisseur attentif, veille à ce que les conditions de réalisation (travaux, délais, location) soient cohérentes avec un objectif de rentabilité raisonnable. LA RÉALISATION DES TRAVAUX ET L’EXPLOITATION-MAINTENANCE Dialogue compétitif Le loyer annuel qui sera versé par l’Etat à la SOVAFIM est de 16,8 millions d’euros HT. Sur la base du programme, partiellement défini sous forme d’objectifs, la SOVAFIM a lancé La SOVAFIM finance l’opération de restructuun dialogue compétitif en vue de la signature ration en ayant recours d’une part à ses fonds d’un contrat global de promotion immobilière propres et d’autre part à des ressources emprunet d’exploitation - maintenance. Le dialogue, tées à long terme, à hauteur de 100 millions réalisé en trois tours et neuf mois, a mis en d’euros. Elle contractualise par ailleurs avec le concurrence trois groupements d’entreprises constructeur et l’exploitant de l’ensemble immode premier ordre. bilier. En février 2014, la SOVAFIM a choisi le groupeL’activité de valorisation du patrimoine de l’Etat ment Horizons dont l’offre était la meilleure exercée par la SOVAFIM prend ainsi une forme tant sur le plan économique que sur le plan que l’on pourrait qualifier de « partenariat technique. public-public », selon des modalités qui ne relèvent juridiquement ni de la maîtrise d’ou- Constitué des sociétés Sogelym-Dixence Holding vrage publique ni du partenariat public-privé. et Dalkia (groupe EDF), le groupement Horizons Cette solution originale permet d’élargir les a fait appel à l’agence d’architecture FS Braun possibilités offertes aux responsables publics + associés et à CBC (groupe VINCI) pour concepour des opérations de valorisation complexes. voir le projet et réaliser les travaux. La contractualisation avec l’Etat Suivi des travaux et de l’exploitation-maintenance L’ensemble de ce travail a permis de contractualiser avec l’Etat la poursuite de l’opération. Ainsi, en mai 2013 et au terme de deux ans d’études, la SOVAFIM a acquis auprès de l’Etat les droits de superficie de cet ensemble immobilier pour une durée de 34 ans, et a signé concomitamment avec l’Etat un protocole locatif. Assistée par la société Artelia, la SOVAFIM assure un suivi constant de l’exécution du Contrat de Promotion Immobilière et d’Exploitation-Maintenance. Cette opération emblématique, tant par son ampleur que par la qualité de ses futurs occupants, est réalisée selon un calendrier extrêmement contraint qui impose une coordination forte entre le promoteur, l’exploitant, le propriétaire-maître d’ouvrage et les futurs utilisateurs. En mai 2014, un bail en l’état futur d’achèvement a été signé entre l’Etat et la SOVAFIM. Claire Dupeyrat TP 85 Responsable Valorisation Maîtrise d’Ouvrage SOVAFIM 30 Ingénieurconstructeur ACTUALITÉS > / PROFESSIONS Le projet de l’îlot Fontenoy-Ségur (IFS), le plus grand chantier parisien de réhabilitation Lauréat du dialogue compétitif lancé par SOVAFIM, la société Horizons signe, en février 2014 un contrat de promotion immobilière et d’exploitationmaintenance (CPIEM) pour la restructuration des bâtiments Fontenoy et Ségur. HORIZONS se compose des sociétés SogelymDixence Holding et Dalkia France (groupe EDF). Les futurs accès Afin de répondre dans sa globalité aux attentes de SOVAFIM pour cette opération emblématique autant par son ampleur que par son histoire, la société Horizons a constitué un groupement composé de : L’opération comprend la réhabilitation des bâtiments Fontenoy et Ségur et la construction d’un ouvrage neuf, dit « bâtiment pont », qui, sur quatre étages, fera le lien entre les deux édifices. n Sogelym-Dixence en tant que promoteur, L’ensemble immobilier permettra d’accueillir des autorités administratives indépendantes (AAI) rattan FS Braun + associés architectes en tant qu’architecte chées au Premier ministre, dont le défenseur des droits, et maître d’œuvre d’exécution, la CNIL ainsi que des services de l’État. Pas moins de n Dalkia France en charge de la maintenance, 2 300 postes de travail sont prévus sur 46 000 m2 de surface utile nette et 76 500 m2 de surface hors œuvre n et le groupement CBC (mandataire) et Bateg (2 entités du groupe VINCI) en tant que constructeur. brute au total. La restructuration doit permettre à l’ouvrage d’être labélisé BBC-effinergie et NF HQETM Bâtiments Tertiaires – Neuf et Rénovation. UN GRAND PROJET DE RÉHABILITATION POUR PLUS La modernité sera, pour les fonctionnaires, le corolDE MODERNITÉ laire d’un taux d’occupation plus élevé que celui de L’îlot Fontenoy-Ségur est un très grand projet de rénovation en milieu urbain situé au cœur du VIIème arrondissement parisien entouré de voisins prestigieux comme l’UNESCO, le Ministère des affaires sociales et de la santé, l’Ecole militaire et des riverains de l’avenue de Ségur. bâtiments anciens ou d’hôtels particuliers reconvertis, avec un ratio de 12 m² par occupant. Il s’agit de mettre en valeur des éléments de patrimoine, tout en offrant aux futurs occupants des prestations comparables à celles d’un immeuble tertiaire moderne. Démolitions sur le bâtiment Ségur N537 Décembre 2015 - Janvier 2016 31 ÎlOt fOntE n OY - s é GU r Le squelette du bâtiment Ségur © Augusto Da Sousa Un plateau après curage © Augusto Da Sousa UN OBJECTIF DE MODULARITÉ Quelques chiffres complémentaires n 19 000 t de déchets de curage n 32600 m2 d’échafaudage n 8700 m3 de béton n 20300 m2 de voiles et maçonneries allégées n 810 t de charpente métallique n 159 000 heures de main d’œuvre en grosœuvre et logistique n 13 km de chemins de câbles n 100 t de gaines métalliques CVC (chauffageventilation-climatisation) Un des objectifs de l’opération est de rendre le bâtiment facilement modulable pour répondre, par exemple, aux besoins importants d’adaptabilité des espaces de l’utilisateur final. Pour l’aménagement des surfaces, des profils spécifiques intégrés de manière systématique au droit des trumeaux et des montants de menuiserie permettront la fixation de cloisons transversales. Au plan acoustique, afin d’assurer une atténuation latérale entre bureaux (contre l’interphonie), des barrières acoustiques pourront être mises en place en plénum au droit des cloisons séparatives, suivant les prescriptions techniques de l’acousticien. Le traitement thermique terminal des zones de bureaux sera réalisé par des plafonds rayonnants. Les plafonds actifs seront raccordés entre eux par des flexibles hydrauliques afin de définir des zones de traitement suivant le « microzoning » retenu et les vannes, de type 6 voies ou équivalent technique, permettront de réguler chaque bureau de manière individuelle et suivant les besoins. Ces vannes seront placées dans les faux-plafonds des circulations où sont prévus des bacs métalliques « dévêtissables » permettant d’accéder aux organes techniques. Ainsi, aucune intervention générale ne sera faite sur les plateaux de bureaux. Seules les interventions de « recloisonnement » nécessitant une modification du couplage des bacs actifs nécessiteront un démontage des plafonds des bureaux. Concernant l’éclairage, les luminaires prévus dans les espaces de bureaux, circulations secondaires et zones supports seront suspendus ; leurs dimensions varient suivant les différentes hauteurs d’étage des bâtiments qui sont très variables. La distribution des zones bureaux sera réalisée en respect de la modularité maximale pour la mise en place des commandes. Les plaques de faux-plafonds sont systématiquement percées pour la pose et le déplacement éventuel des luminaires (passage des suspentes et alimentations). Depuis le tableau divisionnaire de zone, chaque antenne alimentera, via plusieurs boîtiers à connexion rapide de type préfabriqué, les luminaires et équipements d’allumage concernés. Les utilisateurs disposeront d’une télécommande unique pour l’éclairage artificiel, les mouvements de stores et le réglage de la température. Travaux dans la cour d’Estrées © Augusto Da Sousa Un faux-plancher général est mis en œuvre, avec un plénum réduit permettant de conserver une hauteur sous plafond intéressante (2.70 m en moyenne). Il renferme l’alimentation des postes de travail, réalisée par des nourrices raccordées au moyen de connecteurs préfabriqués. Enfin, un générateur photovoltaïque « production d’électricité à partir de l’énergie radiative du soleil » est installé en terrasse du bâtiment Ségur. Il permettra d’alimenter en énergie renouvelable les éclairages (de type LED) des paliers d’ascenseurs et les bornes de recharge des véhicules électriques situées dans le parking, l’ensemble étant câblé et pilotable en mode manuel et par la GTB. 32 Ingénieurconstructeur ACTUALITÉS Création d’une nouvelle cage d’escalier © C.Barriquand-Treuille Créé en 1974 et groupe familial indépendant, implanté à Paris, Lyon, Grenoble et depuis peu à Genève, Sogelym Dixence s’est hissée au rang des principaux acteurs nationaux de son secteur d’activité, l’immobilier tertiaire. Ses compétences couvrent l’investissement, le développement, la maîtrise d’ouvrage, et les property et facility management. Des ingénieurs « ESTP Paris » sont présents au sein de Sogelym-Dixence : Michel Derbesse B 60, Philippe François TP 80, Pierre Antoine Cottard TP 78, Jean Charles Equoy B 02, Jérome Durand B 98, Olivier Mages TP 80, Joel Campe B 00 et Romain Héry B 09. À ce jour et au travers de ces véhicules d’investissement, Sogelym Dixence a financé plus de 600 000 m² d’immobiliers tertiaires à Paris et à Lyon, et investi plus de 1,5 milliard d’euros. Après avoir livré la Tour Incity à Lyon en 2015, de nombreux projets sont en cours de développement à Paris et à Lyon, pour un total dépassant les 180.000 m², avec des livraisons échelonnées entre 2016 et 2018 (bureaux neufs et sièges sociaux, IGH, réhabilitations, parc mail (parc d’activité tertiaire), hôtels et résidences). Tous ces projets intègrent des objectifs d’excellence de conception et performance environnementale, avec la volonté d’intégrer l’évolution des modes de travail technologiques et humains. Site internet : www.sogelym-dixence.fr PROFESSIONS Les structures métalliques du « bâtiment-pont » © C.Barriquand-Treuille RESPECTER L’ŒUVRE ORIGINALE Sogelym Dixence / Pour l’architecte FS Braun + associés, il n’était pas question de toucher à la continuité et la fluidité des façades, aux angles arrondis, au traitement monumental des deux entrées bien différenciées. Tout ceci méritait d’être respecté et magnifié. Le parti-pris architectural s’inscrit dans le respect scrupuleux de la volumétrie, de la composition des façades et des dessins de menuiseries d’origine. Les baies s’animent de brise-soleil qui confèrent son relief contemporain à l’ilot et offrent une protection solaire efficace en créant un dispositif plastique à la fois utile et original. Toutes les cours en rez-de-chaussée sont traitées comme des jardins intérieurs directement accessibles. Quelques arbres plantés en pleine terre offrent au regard un décor verdoyant. Les végétaux sont choisis pour leurs qualités environnementale et paysagère : facilité d’entretien, feuillage diffus, couleurs automnales spectaculaires. Une terrasse jardin accessible depuis l’espace de restauration VIP dialogue avec les coursjardins végétalisées. UN CHANTIER VASTE Les travaux ont démarré en février 2015, la livraison est fixée à juin prochain pour la partie Fontenoy et août 2017 pour le bâtiment Ségur. n la rénovation de plusieurs milliers de poteaux (la plupart seront plâtrés pour répondre aux exigences « incendie »), n l’aménagement de 98 places de parking en sous-œuvre, dont une majeure partie destinée aux véhicules électriques, n la construction du « bâtiment pont » (de 1060 m2, en structure métallique) enjambant l’un des patios, n la pose de 2097 châssis bois-métal, n le cloisonnement de plus de 2 000 locaux (avec des cloisons de type placo Stil© ou en cloisons modulaires suivant les cas), n la réalisation de 84 blocs sanitaires, n la pose de 34 000 m2 de faux planchers et 25000 m2 de plafonds réversibles, n la réhabilitation d’un amphithéâtre, n les créations d’un restaurant inter-administration pouvant assurer 1450 repas et d’une crèche de 30 berceaux, n la création d’un auditorium de 450 places, de 2 logements, d’une salle de sport, etc… n avec la contrainte du maintien de toutes les parties patrimoniales et les éléments décoratifs, sous le contrôle du conservateur des monuments historiques. UN CHALLENGE TECHNIQUE L’opération relève du challenge technique Pour l’équipe-constructeur, il s’agit d’un chanpuisqu’il s’agit de répondre aux nombreuses tier en entreprise générale. contraintes du cahier des charges destinées à Le chantier est très étendu, avec certains mettre en adéquation une enveloppe des couloirs existants qui mesurent jusqu’à 120 m années 1930 avec les normes actuelles, en de longueur ! particulier en adaptant la structure béton existante avec reprise en renfort des fondations. Les prestations les plus marquantes sont : Dès la conception, d’importantes options ont n le curage des existants permis d’optimiser la réhabilitation de ces n les réfections et créations de toutes les bâtiments. Plus de 3000 points de contrôle de circulations verticales (cages d’escaliers et la structure existante ont été réalisés afin de plus de 30 cages d’ascenseurs), la caractériser. N537 Décembre 2015 - Janvier 2016 33 ÎlOt fOntE n OY - s é GU r Les travaux de réseaux CVC © C.Barriquand-Treuille Travaux en faux-plafond et pose du faux-plancher © C.Barriquand-Treuille Toute l’ossature béton est protégée « feu » Toute la surface utile sera équipée de faux par une couche de plâtre de 1 cm d’épaisseur planchers techniques, tandis que les faux qu’il a été nécessaire de conserver ou recréer. plafonds masqueront les circuits de traitement de l’air. Ces dispositions concourent Dans le bâtiment Ségur, les planchers comà l’obtention des labels énergétiques. portaient une chape de 5 à 10 cm. Il a été décidé de la supprimer pour la remplacer La collaboration continue de Dalkia France, par un faux-plancher léger, cela permettant au travers d’un contrat d’interface, a permis également de reprendre la planéité. d’intégrer leur expertise d’exploitant dans la validation de toutes les phases du projet. Le gain de poids propre résultant de cette Leur participation active à l’élaboration de option est « réutilisé » en permettant la mise la maquette numérique facilitera l’utilisation en place du faux-plafond et des réseaux en ultérieure des capacités de la maquette dans plénum. Et les capacités restantes améliorent l’exploitation technique courante. la capacité portante d’exploitation. La destination d’usage du bâtiment n’étant pas modifiée, les fondations existantes n’ont pas été renforcées, à l’exception des fonda- LE « LAST PLANNER SYSTEM » tions des noyaux de circulations verticales Les travaux dans le bâtiment Ségur se pourcréées et des zones de surcharges program- suivront jusqu’en 2017, alors que le bâtiment matiques particulières. Fontenoy aura été livré et sera déjà occupé. Pour supporter les équipements techniques et les structures support des machines de nettoyage des façades, et afin de ne pas solliciter les planchers directement, il a été réalisé en terrasse une plateforme en charpente métallique reprise par des potelets béton armé situés à l’aplomb des poteaux de superstructure. Les halls d’accueil mêleront éléments historiques et modernes : menuiseries et poignées de porte, ferronneries des garde-corps, mosaïques de sol, éléments de qualité exceptionnelle, sont restaurées et conservées, tout comme un escalier hélicoïdal en béton armé, ou encore une fresque murale représentant la carte des voies navigables de France... Sur les 2 bâtiments, les fenêtres à guillotine et simple vitrage sont remplacées par des menuiseries à double vitrage, équipées de stores enrouleurs en résille métallique grillagée et dorée. 34 Ingénieurconstructeur Cela obligera les équipes à veiller à limiter les nuisances sonores. « coactivités » et leurs interactions. Les engagements sont pris par ceux-là même qui devront les mettre en œuvre aussitôt après la réunion. Cela conduit à voir dans la même journée, des travaux de démolition se dérouler à quelques mètres seulement du travail d’un plâtrier rénovant des poteaux, sans constituer une gêne l’un pour l’autre. UN DÉFI LOGISTIQUE Les délais, respectivement 16 et 28 mois pour les bâtiments Fontenoy et Ségur, apparaissent très serrés pour un ouvrage de ce type, impliquant une rigueur quasi-militaire dans la gestion des flux en approvisionnement et en évacuation. La logistique du projet a nécessité une organisation minutieuse. L’îlot Fontenoy-Ségur est en effet encadré par le siège de l’Unesco et le ministère de la Santé. Les cantonnements pour les compagnons (avec un effectif atteignant 600 en Cette méthode de planification simple et pics de production) et les bureaux du chanultra précise s’appuie sur les exécutants tier pour près d’une centaine de personnes eux-mêmes : aussi souvent que nécessaire, ont donc été répartis sur trois côtés du quotidiennement s’il le faut, les chefs périmètre du site. d’équipe des différents métiers et corps d’état se réunissent autour d’un tableau La zone de livraison est très réduite, et il n’y a quasiment pas de possibilité de stockage dans une salle dédiée. extérieur, alors que le chantier est extrêmeChacun exprime ses propres desiderata ment étendu. Il a donc été nécessaire de concernant les tâches qu’il doit réaliser, les mettre en place une brigade logistique, qui besoins en circulation, les distances de atteindra 30 personnes, œuvrant à la mise sécurité, etc… en place des matériaux à l’usage des comL’écoute est mutuelle, les obligations et les pagnons près de leurs postes de travail et à interdits de tous sont inscrits au tableau ou l’évacuation des déchets. Son rôle : décharécrits sur des Post-it®, et la réflexion com- ger (et charger) rapidement les camions, mune permet d’élaborer rapidement un alimenter les deux « lifts » et les grues (deux planning quotidien gérant au plus près les grues pour tout le chantier), et répartir les Pour relever ce défi, une programmation séquentielle conventionnelle ne suffit pas. Elle est complétée par le Last Planner System. ACTUALITÉS / PROFESSIONS approvisionnements sur les aires de stockage intermédiaires dans les étages, délimitées au sol par des marquages de couleurs différentes selon la nature des colis. Le chantier s’inscrit en effet dans une démarche 5S, appliquée en général dans l’industrie, qui permet d’optimiser l’espace de travail en partie grâce à une bonne délimitation des espaces de stockage et de circulation. Cette méthode contribue à une meilleure gestion et à la qualité de la production. LES OUVRAGES « MONUMENTS HISTORIQUES » Les interventions dans les zones inscrites aux monuments historiques ont nécessité l’établissement d’un protocole garantissant le respect des ouvrages et une validation formelle des processus d’intervention par le Conservateur des Monuments Historiques préalablement à toute intervention. En particulier, deux peintures murales d’origine et un ouvrage en bois sont remarquables et ont fait l’objet de restaurations. Un bureau type © FS Braun L’expertise VCF Pour mettre en œuvre une opération de cette envergure, Vinci Construction France (VCF) a été sollicité par le biais de ses deux filiales CBC et Bateg. Les différents enjeux du projet nécessitent une grande expérience en gestion de très grands projets, la capacité à mobiliser des équipes nombreuses et la méthode de management en adéquation. Les deux filiales se sont notamment illustrées sur la réalisation de grands chantiers parisiens en réhabilitation et construction neuve, parmi lesquels : le campus de Jussieu, les tours Société Générale, les grands moulins de Pantin, le Campus SFR, la cité du cinéma L’expertise VCF permet, en mutualisant les ressources, d’intégrer sur le projet IFS ses spécialistes en géotechnique, courants forts/faibles, chauffageventilation-climatisation, plomberie… comme par exemple les sociétés Saga, Cegelec, Phibor ou Structure Géotechnique. Par ailleurs, Vinci Construction France est tout particulièrement attentif à la sécurité de ses chantiers et ceux de ses filiales. Cette démarche se traduit notamment par la présence sur le chantier de préventeurs qui animent en particulier des ateliers hebdomadaires dits « les ¼ d’heures sécurité » pour sensibiliser les compagnons aux risques de leurs tâches. Dans l’escalier d’honneur du bâtiment Fontenoy, la « Carte des voies navigables de la France », peinture murale de Francis Gruber, a reçu les traitements suivants : n campagne de « refixage » afin de sécuriser l’œuvre (dégradations par décollement de peinture), n les lacunes de peinture, conséquence des soulèvements, ont été mastiquées en reproduisant l’état de surface environnant (relief du crépi), et retouchées (réintégration illusionniste) afin de rendre sa continuité au décor, n nettoyage de la peinture, n éliminations des repeints (lettrages de la carte, couleur, brillances). Pour le planisphère du bureau du ministre des PTT, une peinture murale du même artiste, on liste : n un « refixage », n la suppression du verni actuel (oxydé, irrégulier et jauni), n l’élimination des repeints assombris, n l’application d’un nouveau verni de protection, n les masticage, retouchage, et réintégration illusionniste. Egalement présente dans ce même bureau, une niche ornée intégrant une porte et une cheminée en bois, et surmontée d’un bas-relief en bois de teck, œuvre réalisée par Gaston Le Bourgeois, a nécessité les travaux de restauration suivants : n décapage de la peinture recouvrant le bois de teck, n comblement des fissures, n comblement des accidents du bois (trous, arrachements, traces d’usure), n finition mate du teck, à l’huile de teck ou d’abrasin, n restitution à l’identique des deux colonnes en teck manquantes, n conservation de la porte intégrée. Laurent Froger TP 73, Marc Bodin TP 79 et Joël Campe B 00 N537 Décembre 2015 - Janvier 2016 35 ÎlOt fOntE n OY - s é GU r > pour son utilisation du BIM Le projet Fontenoy-Ségur primé Le BIM (Building Information Modeling), aussi appelé Maquette Numérique de Projet (MNP), est une base de données structurées et ordonnées relatives à l’ouvrage construit (L’ingénieur Constructeur, dans ses numéros 535 et 536, a présenté le BIM). Son principal objectif est de permettre aux différents acteurs d’un projet (architectes, ingénieurs, entreprises contractantes, mainteneur ou client) d’échanger et partager des informations de manière transparente et efficace au travers d’un format commun ou de formats natifs. Sur l’opération de l’îlot Fontenoy n les éléments structurants des lots techniques : distributions ou Ségur (IFS), l’objectif opérationnel rejets primaires et secondaires « BIM » a été de mettre en place une alimentant les locaux, maquette numérique résolument utile à l’usage par l’exploitant et n les gros éléments terminaux :, permettant la réalisation par les siphons, caniveaux, bouches, constructeurs et concepteurs. Un grilles, éclairages, CTA (centrales choix audacieux quand on connait de traitement d’air), Groupes la complexité à effectuer des relevés Electrogènes , etc... géomètres sur bâtiment existant ! Mais la mise en place du processus La modélisation est donc passée d’établissement de la maquette par un projet dessiné numériquenumérique a nécessité l’adaptation ment en 3D avec des caractérisde l’ensemble des équipes à une tiques d’objets. Les objets sont tous nouvelle façon de travailler et les éléments physiques du projet d’échanger. Il a donc fallu révolu(murs, portes, toit, etc…) avec une tionner les habitudes et les usages, géométrie et les informations les aussi bien en phase conception caractérisant précisément, soit des qu’en phase exécution. Chaque attributs qui servent à identifier et intervenant dans l’acte de construire à décrire les performances de l’ob- a dû apprendre à utiliser les outils, jet et sa constitution, son emplace- avec toutefois l’accompagnement ment, voir sa maintenance, ou toute de « BIM managers ». autre information. Ainsi, Sogelym-Dixence et CBC/ C’est le format RVT de Revit® d’Au- Bateg ont confiés à VINCI Constructodesk© qui a été utilisé sur le chan- tion France (service Ingénierie tier IFS. Modélisation des Projets ), en phase La représentation en 3D est néces- conception puis en phase exécution, saire pour les éléments architectu- une mission d’accompagnement raux, structurels ou techniques du et de validation des modèles BIM. n fournir des processus pour le déve- loppement cohérent et l’utilisation de la maquette sur le projet (liste de livrables, planning, créer, développer et mettre en place des gabarits et des standards BIM, etc…). En outre, ce document a été utile à tous les intervenants du projet en permettant une uniformisation dans l’utilisation du BIM, n expliquer le pilotage de la maquette (planification des interventions, vérification des saisies, repérage des anomalies, travail de synthèse) et son processus de validation, n considérer l’utilisation finale du modèle par Dalkia. Il définit ainsi les modalités d’intervention sur le bâtiment en exploitation en adaptant la maquette aux contraintes des protocoles de maintenance (pour cet objectif, le mainteneur est présent dans les phases de conception et d’exécution). Une logique de « workflow » (ou gestion des processus métier) s’est rapidement imposée en phase conception, l’idée étant d’anticiper la suite du travail en produisant une maquette bâtiment, à savoir : Préalable à la finalisation d’un proréutilisable pour les phases ultécessus opérationnel efficace, un n les éléments structurants de rieures de chantier puis de maintel’ouvrage : infrastructure, struc- projet de cahier des charges a été nance. établi pour guider les concepteurs ture porteuse, planchers et parois, façades, menuiseries et le constructeur dans l’élaboration Le travail en commun et des échanges extérieures et occultation, toi- du modèle BIM. Le document a efficaces ont permis de gérer les proture, zones existantes conservées, ensuite été complété au travers des blématiques qui sont apparues au échanges avec les acteurs de l’opé- rythme du chantier, telles que l’incorn les éléments des lots architectu- ration afin d’aboutir au produit poration des relevés géomètre 3D de raux : cloisons, portes, sols, pla- opérationnel dont les principales l’existant, la gestion des modifications fonds, fonctionnalités sont : de programme, ou le timing de mise à jour des plans en phase exécution. Enfin, il convient de noter que la maquette numérique mise en œuvre sur le chantier a valu au groupement « Horizons » d’être lauréat lors du concours des BIM d’or 2015 organisé par Le Moniteur, en obtenant le BIM d’argent dans la catégorie « projet en rénovation supérieure à 40000m² ». Extraction de la maquette numérique dans son environnement © Horizons 36 Ingénieurconstructeur Maquette numérique en phase conception, figurant les réseaux et la répartition des efforts mécaniques © Horizons Laurent Froger TP 73, Marc Bodin TP 79 et Joël Campe B 00 ACTUALITÉS / PROFESSIONS Une partie des ESTP Paris de l’opération devant les bureaux du chantier. En haut, de gauche à droite : Joël Campe, Frédéric Campergue, Cécile Ho, Peter Asztalos, Jean-charles Equoy, Marc Bodin. En bas, de gauche à droite : Bérengère Krenc, Philippe Francois, Thierry Ohlmann, Claire Dupeyrat, Jean De Rodellec, Thierry Barber, Raphaële Van Lerberghe. > Le chantier de l’îlot Fontenoy-Ségur, une histoire humaine et des synergies entre de nombreux ingénieurs de l’ESTP Paris Une opération comme l’IFS peut mobiliser jusqu’à 600 personnes par jour, dont 50 en encadrement. A peine quelques pas dans l’« agence constructeur » mitoyenne du chantier suffisent pour rejoindre le bureau de Marc Bodin TP 79, directeur du projet pour le groupement, rattaché à la direction Grand Travaux de CBC auprès de Thierry Barber TP 83, président de CBC, et Jean De Rodellec B 77, directeur opérationnel Vinci Construction France. Mais il convient de citer également les autres ingénieurs ESTP Paris collaborateurs de l’entreprise sur le site : © C.Barriquand-Treuille n Peter Asztalos B 07, responsable de la zone RIA (restaurant inter administration) et crèche, n Frédéric Campergue TP 15, conducteur travaux pour le gros œuvre, n Cécile Ho B14, en charge des sous-sols et du plan d’assurance qualité, n Thierry Ohlmann TP 04, en charge des bureaux du bâtiment Ségur, Travaux dans la cour du bâtiment Fontenoy n Raphaële Van Lerberghe B 05, responsable des lots CVC et ascenseurs. N537 Décembre 2015 - Janvier 2016 37 ÎlOt fOntE n OY - s é GU r Raphaële Van Lerberghe B 05 / CBC, entreprise générale Mélissa Ajouc B 12 / Artelia, assistant maître d’ouvrage Après avoir terminé mes études à l’ESTP, j’ai intégré la société Artelia en mai 2013 pour travailler pour la mission d’assistance à maîtrise d’ouvrage (AMO) sur le projet Ilot Fontenoy Ségur. Depuis presque 3 ans, je suis donc ce projet d’envergure aux côtés de notre client la SOVAFIM, propriétaire de l’ensemble immobilier, et du groupement Horizons. La mission d’Artelia a débuté en 2011 par la phase de faisabilité et de programmation, elle s’est poursuivie lors du dialogue compétitif pour désigner un groupement promoteur – architecte - entreprise générale - exploitant en 2013 ; elle continue actuellement avec le suivi du contrat de promotion et du chantier. Le réseau ESTP Paris est présent au sein de toutes les parties prenantes du projet, notamment dans le partenariat Maîtrise d’Ouvrage - AMO. Cette expérience sur ce projet de grande ampleur me permet d’apprécier au quotidien de mon parcours professionnel la force et la richesse de notre réseau estpien. Ingénieur ESTP Paris, j'interviens sur le projet en tant que chef de groupe « lots techniques » au sein de CBC. Pour relever le défi d’une livraison de l’îlot Fontenoy Ségur en deux étapes, l’organisation doit être sans faille. L’immeuble Fontenoy sera le premier livré, fin juin 2016, alors qu’il concentre la part la plus importante de gros œuvre, dont la création d’un parking sur deux niveaux. Le bâtiment « pont » attenant, et faisant la liaison avec le bâtiment Ségur, doit être livré concomitamment. Les deux bâtiments seront indépendants en ce qui concerne les réseaux, mais certains éléments techniques du premier sont positionnés sur les terrasses du second. Nous devons donc anticiper les travaux de structure, d'étanchéité et d’isolation. Enfin, dès la livraison de Fontenoy, le chantier se poursuivra en site occupé : il s’agira alors de démontrer notre capacité à maitriser les nuisances. Beaucoup d'« estepiens » participent au projet, chez les différents acteurs, et nous en grossissons les rangs en embauchant un grand nombre de stagiaires ingénieurs ESTP Paris qui sont appréciés pour leur motivation, leur facilité d'adaptation et leurs précédents stages, souvent déjà réalisés sur des chantiers et qui leur donnent une certaine autonomie. Romain Hery B 09 / Sogelym-Dixence, promoteur J’ai intégré Sogelym-Dixence et y ai développé mes compétences sur les métiers de la promotion immobilière, sur des actifs tertiaires en région parisienne. Un projet d’envergure comme l’îlot Fontenoy-Ségur est complexe techniquement par sa taille, son histoire et sa dimension « monuments historiques ». Il est également complexe par la multitude d’intervenants dans l’acte de construire. De l’entreprise à la maîtrise d’œuvre, du mainteneur au propriétaire et à l’utilisateur final, notre rôle de chef d’orchestre nécessite un investissement important mais passionnant. La présence, au sein de Sogelym-Dixence, mais également sur le site du projet, de nombreux ingénieurs ESTP Paris, montre l’importance et la force de notre réseau et son rôle potentiellement fédérateur sur des projets d’envergure. 38 Ingénieurconstructeur Bérengère Krenc BIA 13 / MNOP, maîtrise d’œuvre d’exécution Diplômée d’un double cursus ingénieur architecte promotion BIA 13, j’interviens sur ce projet en qualité de maître d’œuvre d’exécution, au sein de l’entreprise MNOP. Aux côtés de l’architecte, des bureaux d’étude et de l’entreprise générale, nous veillons notamment à la qualité d’exécution de ce projet mais aussi à sa réalisation dans les délais impartis. La création d’un parking sur deux niveaux, de six noyaux de circulations sur sept étages ou encore la réalisation d’un bâtiment pont d’une portée de plus de seize mètres, font de ce projet d’envergure un exercice technique particulièrement intéressant. Le bâtiment Fontenoy, inscrit partiellement à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques pour ses façades, le hall, le bureau du ministre ou encore la bibliothèque, amène d’autres travaux, tous aus s i e nt ho us iasma nts pa r leur s spécificités. Des restauratrices, en coordination avec les monuments historiques, ont récemment achevé le nettoyage, le vernissage et la retouche de la fresque monumentale du bureau « ministre » illustrant les anciens comptoirs français à travers le monde. Les études, réalisées avec la technologie BIM, sont en phase avec les changements qui s’opèrent dans les métiers de la construction. La maquette numérique a d’ailleurs obtenu le BIM d’Or dans la catégorie « Projet en rénovation supérieur à 40 000 m² ». Junior dans le réseau des ingénieurs diplômés de l’ESTP Paris, je découvre avec engouement son ampleur. Les « ESTP Paris » sont présents au sein de la plupart des entités actrices de l’opération, à des postes très variés, je mesure leur diversité et leur engagement dans la réalisation de projets de grande envergure. ACTUALITÉS / PROFESSIONS Un bel environnement de travail Un étage au-dessus, nous retrouvons les bureaux sur site de Sogelym-Dixence, le maître d’ouvrage. Philippe François TP 80 en est le directeur général délégué. Cette opération est dirigée par Jean-Charles Equoy B 02, assisté de Jérôme Durand B 98 lors de la phase conception, puis de Joël Campe B 00 et Romain Hery B 09. Largement présent tout au long de l’opération afin de préparer la mise en exploitation du site, Paul Mainier B 09 et Dalkia France ont accompagné le groupement Horizons depuis le dialogue compétitif jusqu’à la phase travaux. Au sein de la maîtrise d’œuvre d’exécution (MNOP), Bérengère Krenc B 11 et architecte (double diplôme BIA) est en charge des finitions du bâtiment Fontenoy. Chez SOVAFIM, propriétaire du site, Claire Dupeyrat TP 85 dirige l'opération depuis son origine et suit la bonne exécution du contrat par le groupement Horizons ainsi que celle du bail en l'état futur d'achèvement avec les services du Premier Ministre. Elle a fait appel à un assistant au maître d’ouvrage, Artelia, qui a mobilisé Mélissa Ajouc B 12 au sein de l'équipe en charge de cette affaire. Cette présentation prouve la diversité des missions remplies par les intervenants « ESTP » sur ce type de projet urbain. Une équipe « escalier » dans le bâtiment Ségur Travaux en infrastructure © Augusto Da Sousa © C.Barriquand-Treuille Et sans doute la réussite de l’opération Ilot Fontenoy Ségur est-elle aussi rendue possible par la proximité que les différents intervenants ont pu établir au travers de leur « histoire ESTP Paris » commune ! Joël Campe B 00 N537 Décembre 2015 - Janvier 2016 39 Carrelage – Parquet Moquette – PVC 10 rue Jean Monnet - BP51626 - 95190 Goussainville - Tel : 01.39.85.28.86 - Fax : 01.39.85.70.21 - Mail : [email protected] SCPLR 7 Rue Serge Voyer 94290 VILLENEUVE LE ROY 06 98 35 30 11 [email protected] Partenaire de l’opération ILOT FONTENOY SEGUR S OCIÉTÉ TECHNIQUE TOURS CONSTRUCTION MÉTALLIQUE ÉTUDIER PROPOSER CALCULER FABRIQUER METTRE EN ŒUVRE www.stt-cm.fr Gare du Nord Fontenoy Segur Cité de la monnaie Réalisation d’un plancher mixte acier-béton Bâtiment pont reliant deux bâtiments existants Supports temporaires pour bungalows de chantier COnstruCtIOn TECHNIQUE > En cette année 2016, la France organise le championnat UEFA de football masculin, soit l’« Euro 2016 ». 24 équipes, réparties en 6 groupes pour la phase éliminatoire, se rencontreront du 10 juin au 10 juillet prochains. 10 stades ont été sélectionnés pour accueillir les différents matchs, dont en particulier ceux de Bordeaux et de Lyon, des ouvrages nouvellement construits dont L’Ingénieur Constructeur vous a présenté les chantiers (cf. les numéros 531 de juillet 2014 et 532 de fin 2014). A quelques semaines de l’échéance, nous vous présentons le stade de Lens, un bâtiment chargé d’histoire et objet d’une belle rénovation pour l’occasion (en rappelant que le groupement Nord avait visité le chantier en décembre 2014 / cf. le compte rendu dans L’IC n°533). 44 Ingénieurconstructeur La rénovation du stade Bollaert-Delelis à Lens Le stade Bollaert-Delelis est un lieu emblématique du football français. Il est au cœur du bassin minier, récemment classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. Il fait partie intégrante de l’histoire de la région et y joue un rôle social majeur. Construit de 1932 à 1933, il pouvait jusqu’alors accueillir 41000 spectateurs, pour une ville de 37000 habitants, mais pour une aire urbaine de plus de 550 000 habitants. Félix Bollaert, président du conseil d’administration de la Compagnie des Mines de Lens, et André Delelis, maire de Lens de 1966 à 1998, ont tous les 2 marqué l’histoire du stade. n la création d’une extension de 3000 m2 derrière la tribune officielle Lepagnot, Désigné le 20 mai 2011 parmi les dix stades qui recevront l’Euro 2016, l’ouvrage va voir se réaliser son projet de rénovation lourde. Les enjeux sont multiples : permettre au club RCL (Racing Club de Lens) de disposer d’un outil moderne connecté avec son public, d’être conforme aux cahiers des charges de l’UEFA et de la LFP (Ligue de football professionnelle) pour accueillir les rencontres européennes et internationales, et d’avoir un stade de premier choix pour développer aussi de nouvelles prestations et offrir une meilleure qualité à tous niveaux. En continuité urbaine forte avec la zone Euralens (avec l’arrivée du musée du Louvre à Lens, inauguré en décembre 2012, Euralens se veut un grand forum des territoires, une démarche collaborative qui accélère la transformation urbaine, économique, sociale et culturelle d’une métropole en devenir). En synergie avec le centre-ville, le projet vise à moderniser l’image du stade par sa nouvelle couverture et ses nouvelles façades, et à améliorer l’offre d’accueil. n l’harmonisation de toutes les façades (en polycarbonate, pour rappel des habillages des façades du Louvre-Lens) n la création d’un nouveau parvis de promenade avec les contrôles d’accès, n la réfection des abords du bâtiment et de ses accès. Le point de vue de l’architecte La création des façades des tribunes existantes en polycarbonate et métal perforé permettra d’uniformiser la vision d’ensemble du stade tout en laissant apparaître la sectorisation des 4 tribunes parfaitement autonomes et séparées. Le projet Le programme prévoit aussi l’amélioration du confort et de la Les principales composantes de la rénovation sécurité, la création de surfaces de salons et de déambulation pour accroître l’hospitalité, une consistaient en : n la création d’une nouvelle toiture couvrant conception paysagère propre à mettre en valeur l’équipement sportif. l’intégralité des spectateurs, n le maintien de 38223 places assises dont 250 Le souci de l’architecte était de respecter l’âme de dédiées « PMR » (personnes à mobilité réduite », l’un des lieux les plus mythiques du sport français. Il y a là une conception du stade, dite « à l’anglaise », n le remplacement de l’intégralité des sièges, avec des spectateurs situés le plus près possible n la multiplication des services buvettes et friteries, de la pelouse. On sait que, dans les angles, la n la mise aux normes des sanitaires, situation n’est pas la meilleure. Après débat avec n la création de 2 mezzanines de 900 m2 sur les tous les acteurs de la construction, il a été convenu de garder cet esprit, propre à Bollaert. tribunes Marek et Trannin, CONSTRUCTION / TECHNIQUE La maquette du stade de nuit La nouvelle enveloppe du stade On peut identifier 3 volets principaux dans le déroulement du chantier du macro-lot « gros-œuvre étendu » : n la dépose des couvertures et de l’ensemble des fauteuils sur le stade, rapidement suivie du démarrage des opérations de montage et hissage des nouvelles structures métalliques d’enveloppe, n l’extension derrière la tribune Lepagnot pour la création de salons, n le curage, soit la déconstruction intérieure de chaque tribune : on enlève les sanitaires, les buvettes et le corps de l’ouvrage pour réaliser les nouvelles prestations en conformité avec les normes. Le montage des méga-poutres au sol © Daix photographe Quelques chiffres donnent la mesure de la nouvelle charpente mise en œuvre : 20 000 m2 d’ossature de toit reprise par 4 mégapoteaux cylindriques (par unité : 90 t, 72 m de hauteur, diamètre 1,5 m, épaisseur de métal 5 cm), 4 méga-poutres treillis de 8 m de hauteur et 6 m de largeur (2 éléments de 104 m de portée et 180 t unitaire, les 2 autres de 158 m et 350 t, soit au total 5 km de tubes soudés sur site), et, supportant la toiture, une soixantaine de poutres reconstituées soudées (PRS) de plus de 45m de portée. L’ensemble représente 3700 t d’acier. La reprise des charges est réalisée principalement sur les poteaux par l’intermédiaire de câbles tirants de 110 mm (reprenant des tensions de près de 400 t). Ces poteaux s’appuient sur des massifs hexagonaux en béton d’épaisseur 1,50 m reposant chacun sur 6 pieux de 17 m de longueur. Ce sont 3 grues de grande capacité (2 « treillis » de 600 t avec flèches de 90 m roulants avec la charge, et une « télescopique » de 700 t) qui ont été utilisées pour le montage des poteaux et méga-poutres depuis l’intérieur du stade, une option prise par Le chantier de la charpente © Bocquet photographe aérien N538 Mars - Avril 2016 45 La pose d’une méga-poutre © Daix photographe Les charpentes en débord extérieur La fiche de l’opération : n n n n n n Maîtrise d’ouvrage : Racing Club de Lens Maîtrise d’ouvrage déléguée : Région Nord-Pas-de-Calais Equipe de Maîtrise d’œuvre : Cardete et Huet Architecte (mandataire), Atelier Ferret Architectures (architecte délégué), EGIS (bureau d’études Structure et VRD), Jaillet et Rouby (bureau d’études charpente), Mercier Sac Epée (bureau d’études Fluide), ACT Environnement (bureau d’études HQE), Namixis SSICoor (coordinateur SSI, systèmes de sécurité incendie) Entreprise pour le Gros-œuvre étendu : Demathieu Bard Construction Nord (macro-lot comprenant les travaux de terrassement, démolition, gros-œuvre, charpente métallique, couverture, bardage, menuiseries extérieures et intérieures, métalleries, cloisons, plafonds, VRD, espaces verts) Budget global : 70 millions d’euros HT (dont 38 millions pour le gros-œuvre étendu) Le calendrier : • permis de construire délivré le 27 août 2012 et vote du budget en octobre suivant au sein du Conseil Régional, • fermeture du stade et démarrage des travaux le 19 mai 2014, • début des opérations de levage de la charpente métallique en janvier 2015, • livraison du stade sans réserve à l’UEFA en décembre 2015, après 22 mois de durée de travaux. Une vue du stade livré © Bocquet photographe aérien l’entreprise Demathieu Bard qui permettait de réaliser concomitamment le travail sur les bétons à l’extérieur. Pour protéger le terrain de jeu, un complexe « gravier (de schistes calibrés) + 2 géotextiles anticontamination croisés » a été installé, et des dalles de répartition positionnées pour les manœuvres et circulations en charge des grues. Poteaux et poutres ont été assemblés et soudés au sol, par éléments de 12 m de longueur (en notant une seule liaison par boulonnage, entre les poutres et les poteaux). Un des problèmes majeurs était l’ancrage des poutres de répartition assurant la liaison entre les PRS et la structure béton existante. En effet, les modifications successives sur les structures du stade, spécifiques à chaque tribune, n’avaient pas fait l’objet d’archives exploitables. Et, du fait du court délai d’exécution, c’est durant la mise en œuvre qu’il a fallu justifier et dimensionner les différents procédés constructifs spécifiquement adaptés : des renforcements métalliques en sous face extérieures, des crémaillères et portiques de maintien en béton à l’intérieur, ou des cavaliers assortis de tiges « diwydag » (système de précontrainte) ou, enfin, une solution par « ceinturage » métallique. Au niveau de la couverture et des bardages extérieurs, on peut signaler en particulier des plaques translucides de type polycarbonate translucide et opale, fixées aux charpentes métalliques par l’intermédiaire d’éléments connecteurs spécifiques. Premier match de ligue 1 le 8 août 2015, livraison du stade sans réserve à l’UEFA en décembre dernier, tout est maintenant prêt pour l’« Euro 2016 » ! Laurent Froger TP 73 avec l’appui du service communication de Demathieu Bard 46 Ingénieurconstructeur CONSTRUCTION / TECHNIQUE > une réhabilitation en site impérial Le nouveau siège de la Banque Populaire Alsace Lorraine Champagne, Crédits photo : Catherine Lin / Lorn’Verif / Demathieu Bard Metz est labellisée « Ville d’Art et d’Histoire » depuis l’année 2011 et a été inscrite depuis 2014 sur la liste des biens que la France entend soumettre à l’Unesco. Parmi les fleurons de la ville, on doit citer le quartier impérial, exceptionnelle illustration, intégralement conservée, de l’urbanisme germanique de la fin du 19ème siècle ; il offre une encyclopédie des styles historiques ou nouveaux : roman, gothique, renaissance ou baroque, Art Déco et Jugendstil. Implantée historiquement dans ce quartier, la Banque Populaire Alsace Lorraine Champagne (BPALC) y a engagé la modernisation de son siège social. Véritable exercice architectural, le projet se développe au sein d’un îlot datant du milieu du 20ème siècle et situé sur le « chemin culturel » de la ville de Metz, entre le cœur historique et le centre Pompidou-Metz à l’allure futuriste. L’objectif est d’accueillir à terme 600 collaborateurs (répartis actuellement sur 6 sites) dans un espace de travail offrant confort visuel et acoustique. Vue d’ensemble de l’îlot (depuis le côté « gare ») Le projet Charlemagne Face à la gare, l’îlot comprend plusieurs bâtiments indépendants. Déjà propriétaire de certains d’entre eux, le maître d’ouvrage, avant le lancement du projet, avait acquis également l’hôtel Globe, un immeuble traversant (entre la place de la gare et la rue Charlemagne), ce qui permettait de constituer une entité bâtie cohérente. La première phase du projet a consisté à démolir l’ensemble des bâtiments centraux, sur tous leurs niveaux, puis reconstruire une partie neuve comprenant un patio central distribuant les futurs bureaux (les collaborateurs de la banque poursuivant leur activité dans les immeubles de l’angle NE). Cette démolition de l’ensemble du cœur de l’îlot (composé, pour l’existant, de locaux techniques, remises, dépôt…) a été suivie par la réalisation d’un espace « atrium ». Un patio de grande qualité, aux façades de verre, deviendra l’articulation des immeubles périphériques grâce à des coursives reliant tous les espaces intérieurs. En deuxième tranche, après emménagement du personnel bancaire dans les bâtiments nouvellement achevés, il s’agira de réhabiliter, pendant 1 an, les derniers immeubles de la BPALC. N538 Mars - Avril 2016 47 CO n str u CtIO n TECHNIQUE Les intervenants Maîtrise d’ouvrage : Banque Populaire Alsace Lorraine Champagne – Metz Assistant maîtrise d’ouvrage : Crédit Foncier Immobilier – Paris Assistant maîtrise d’ouvrage HQE : Ajir Environnement – Vandoeuvrelès-Nancy Maîtrise d’œuvre : n n n n n n n n bureau mandataire SNC Lavalin – Illkirch-Graffenstaden (67) architecte de conception GHA Architectes – Metz architecte d’exécution : PPM Architectes – Metz architectes décorateurs : Parallel Architecture Intérieure – Paris bureau d’études acoustiques : SPC Acoustique – Norroy-le-Veneur (57) bureau d’études OPC : Jfo Ingénierie – Peltre (57) / AIA Management – Nantes bureau de contrôle SPS : Véritas – Ennery (57) coordinateur SSI : BSSI Conseils – Maxeville (54) Entreprise pour les macro-lots A « clos-couvert étendu » (gros-œuvre, couverture, façades et isolation, étanchéité, menuiseries aluminium (mur rideau et verrières) et bois, et B - « lots techniques » (électricité, chauffage, plomberie, climatisation) : n Demathieu Bard Construction – Metz Les délais (2 tranches) n n n 48 démarrage du chantier en janvier 2014 tranche 1 : livraison en septembre 2016 (avec une fin de gros-œuvre en octobre 2015) tranche 2 prévue en démarrage en octobre 2016 pour une livraison globale fin 2017 Ingénieurconstructeur Vue plongeante sur le cœur du chantier La préservation du patrimoine et les dispositifs de renforts structurels L’intégralité des façades sont classées « monuments historiques ». L’entreprise a donc dû prendre toutes les mesures nécessaires pour leur préservation. En particulier, trois d’entre elles ont été maintenues par des structures métalliques provisoires. Si les ouvrages neufs au centre de l’îlot s’appuient sur des micropieux, certaines fondations sous les existants ont fait l’objet de renforts par jet grouting. Cette technique consiste à créer des colonnes résistantes formées par l’injection sous haute pression d’un coulis de ciment autodurcissant qui se mélange au sol en place (déstructuré par le jet). Pour le projet, 75 demi-colonnes (à section demi-circulaire) de profondeur variant de 2 à 6 m ont été réalisées. Sa structure est mixte, composée de métal et de béton, et ménage 5 larges verrières de 8 m de hauteur (privilégiant l’éclairage naturel) au milieu d’un espace végétalisé. La surface basse se veut lieu d’échange et de convivialité et donnera accès à la cafétéria et à un amphithéâtre de 170 places. Cette « place du futur » constitue un axe reliant l’entrée du personnel côté rue Charlemagne à celle de la clientèle en façade « gare ». Le patio, situé sur la dalle haute du rez-dechaussée (soit au dessus de l’atrium), marque la centralité du projet. Il s’organise avec des allées « deck » (terrasses couvertes de bois), des « triangles verrières » et des espaces engazonnés. Au plan technique, on peut lister la charpente métallique de grande portée reposant sur des poteaux circulaires en béton, et les sujétions d’étanchéité pour la terrasse végétalisée A l’intérieur des bâtiments, les planchers conservés ont été renforcés par du béton projeté selon En périphérie du patio, les façades des bâtiments sont équipées de murs rideaux représentant une le phasage suivant : surface totale de 1700 m2. n piquage du plâtre en sous-face des existants, n sablage des supports, n mise en œuvre de treillis soudé par agrafage, Un ensemble immobilier labellisé NF n projection de béton par voie sèche (le mélange HQE™ Bâtiments Tertiaires… eau + mélange sable-ciment, précisément En tant que banque coopérative responsable, dosé, est humidifié en extrémité du canon). la BPALC a fait le choix d’une rénovation avec une certification exceptionnelle NF HQE™ Bâtiments Tertiaires visant à améliorer la quaAtrium et patio au cœur de l’ensemble lité du projet depuis sa conception jusqu’à sa L’atrium est l’élément fort de l’opération. Volume réalisation et son exploitation, pour en maîtriser en forme d’ovoïde, avec des coursives périphé- les impacts économiques, environnementaux riques, il comporte deux niveaux, rez-de-jardin et surtout sociaux vis à vis des usagers et de l’environnement immédiat. et rez-de-chaussée. CONSTRUCTION / TECHNIQUE Quelques chiffres pour les macro-lots A et B n montant total des marchés = 36,5 millions € HT n SHON = 19931 m2 n 13000 m3 de matériaux de démolition n 4000 m3 de béton n 206 t d’acier n 98 t de charpentes métalliques n 557 m2 d’espaces verts n 20 entreprises partenaires Rue Charlemagne, une belle façade classée Dans le référentiel de ce label, qui comporte 14 cibles, il a été décidé de viser le niveau « très performant » pour 8 d’entre elles, un objectif ambitieux (l’opération est la 1ère en province à recevoir cette certification) : insertion dans le site, choix des matériaux, chantier à faible impact, énergie, entretien-maintenance, confort hygrothermique, confort olfactif et qualité de l’air. … et novateur Une façade maintenue sur toute sa hauteur (au fond, la gare) En terme de rénovation patrimoniale, pour ces performances énergétiques et de conception managériale, le projet du siège de la BPALC a été désigné lauréat BBC Prébat Réhabilitation 2012 (plateforme de recherche et d’expérimentation sur l’énergie dans le bâtiment / appels à projets lancés conjointement par les Directions régionales de l’ADEME et les Conseils régionaux). Et, par ailleurs, l’opération a été retenue dans le cadre du projet ERFIN relatif à « l’éco-rénovation patrimoniale ». ERFIN est un projet interrégional porté par l’association internationale Ruralité-environnement-Développement (R.E.D.) qui s’applique en particulier au patrimoine classé et inventorié ou d’intérêt patrimonial reconnu. Ainsi, le nouveau siège de la BPALC d’une part a permis l’application d’innovations dans les domaines politique et administratif, d’autre part a été l’objet d’innovations dans les domaines techniques, de matériaux, de gestion de chantier et de sensibilisation. A la fin de l’été prochain, une partie des collaborateurs de la banque s’installeront dans leur nouvel espace de travail, on les envierait presque…. Laurent Froger TP 73 Avec l’appui du service communication de Demathieu Bard Verrières sur l’atrium et murs rideaux surplombant le patio N538 Mars - Avril 2016 49 CONSTRUCTION / TECHNIQUE de logiciels de calculs techniques, > L’édition un domaine en développement Diplômé de l’ESTP en 2006 section Bâtiment option Structures, Arnaud Mounier B 06 a travaillé comme ingénieur structures dans différents bureaux d’études, en conception et en exécution, à la fois en France et au Canada. A Montréal, il a aussi eu l’opportunité de travailler pour GRAITEC (société qui développe des logiciels pour la construction) comme spécialiste d’application pour Advance Design America. Depuis quelques mois, il a intégré la société SCIA en tant qu’ingénieur commercial, en charge notamment du développement pour la France des ventes du logiciel SCIA Engineer. Fort de son expérience, en particulier à travers ses nouvelles responsabilités, Arnaud nous présente son domaine d’activité, l’édition de logiciels de calculs techniques. Les logiciels, des innovations technologiques continues Les éditeurs de logiciels ont connu ces dernières décennies de très nombreuses révolutions technologiques qui ont permis d’engendrer une croissance continue dans le domaine de l’informatique. La révolution internet qui a démarré au milieu des années 90, faisant suite à l’apparition à grande échelle des calculs par éléments finis, a permis une réduction des coûts opérationnels pour les éditeurs. Avec l’avènement des réseaux sociaux survenu dans le milieu des années 2000, l’interaction en ligne est devenue essentielle dans leur fonctionnement afin de relier au mieux les agences et les clients. L’utilisation de stockage sur le « cloud » permet aussi d’accélérer les calculs de structures. Depuis quelques années, les entreprises ont de plus en plus d’exigences qui ont trait à l’interopérabilité et aux échanges entre les différentes plateformes. Le mouvement Open BIM est un programme de coopération universel reposant sur des standards et des processus de travail ouverts et destinés au domaine de la conception, de la construction et de l’utilisation des bâtiments (ndlr : voir L’Ingénieur Constructeur n°535, juin-juillet 2015, dossier BIM, le décodeur). Travailler dans cet environnement qui évolue en permanence est absolument passionnant. L’organisation générale dans une société éditrice Les éditeurs de logiciel organisent leurs services de façon assez similaire. Outre les services liés à la direction et à l’administration, les 3 métiers indispensables sont le développement, la vente et le support technique. Chez SCIA, toutes ces entités interagissent en continue par tous les moyens de communication possibles dans la mesure où les produits développés sont vendus et distribués sur les 5 continents. Bâtiment de bureaux “Aviatica” à Prague (République tchèque) © Building s.r.o N538 Mars - Avril 2016 51 CO n str u CtIO n TECHNIQUE au mieux à la demande de la profession en terme d’outils de calculs et de dimensionnement de structures. Une fois que la décision est prise pour concevoir une nouvelle fonctionnalité, l’ingénieur « produit » en charge du projet va travailler en très étroite collaboration avec l’expert « métier », responsable du contenu technique des nouvelles propriétés, et les développeurs, qui vont prendre en charge l’écriture informatique des lignes de codes. Lorsque SCIA a démarré son activité, les développeurs étaient des ingénieurs structures qui avaient une certaine affinité pour la programmation et le langage informatique. Aujourd’hui, 80% des développeurs de l’entreprise sont des informaticiens de formation, l’objectif étant d’avoir une architecture des lignes de codes la plus performante possible. Chez SCIA, 40% du chiffre d’affaires est consacré au développement des produits. L’essentiel du financement des améliorations apportées avec les nouvelles versions provient des bénéfices de l’entreprise. Il est donc question, en très grande majorité, d’autofinancement. Parfois, l’entreprise peut également bénéficier de budgets extérieurs dans le cadre de projets de recherches. Montage d’un bâtiment industriel à Gand (Belgique) © Bureau Partners Architecten & Ingenieurs nv A l’issue de l’élaboration d’une nouvelle version, celle-ci fait l’objet de très nombreux tests de validation par une équipe d’ingénieurs entièrement dédiée à cette tâche. « En parallèle des tests manuels, une série de 10000 vérifications automatiques liées à toutes les fonctionnalités de calculs est réalisée pour chaque nouvelle version » précise le manager d’équipe de développement. Il est primordial de s’assurer au maximum que les nouvelles fonctionnalités et améliorations soient opérationnelles avant d’être proposées aux clients et qu’il n’y ait pas de problèmes sur les fonctions existantes. Le délai nécessaire pour apporter une nouvelle fonctionnalité est bien entendu très variable suivant la complexité. Généralement, il faut compter entre 6 mois et 2 Le développement est la pierre angulaire dans le fonc- ans entre la prise de décision et l’implémentation dans tionnement d’un éditeur de logiciels. C’est ce qui lui la nouvelle version (en notant que, chez SCIA, on édite permet de rester constamment à la pointe de son en moyenne 2 versions par année). domaine. Les axes de développement proviennent généralement des trois sources principales que sont les problèmes remontés jusqu’au support technique, les La mise sur le marché discussions que les commerciaux ont avec les clients, La vente d’un logiciel de calculs de structures est une enfin la vision stratégique de l’entreprise. Il faut savoir tâche relativement complexe car, au-delà du processus estimer les besoins du marché en fonction notamment de vente à proprement parler, le produit qui est très des demandes des clients. technique requiert de la part des commerciaux de fortes Lors des rencontres avec les clients, les échanges sont connaissances dans le domaine du calcul de structures. toujours très instructifs car ils suggèrent constamment C’est pourquoi les commerciaux ont en général des des pistes d’améliorations. C’est ainsi que l’éditeur est profils d’ingénieur (en totalité chez SCIA). Il s’agit souvent en mesure de développer ses produits afin de répondre de personnes qui ont d’abord exercé une fonction tech- Le développement d’un logiciel de calcul de structures 52 Ingénieurconstructeur CONSTRUCTION / TECHNIQUE Le support technique pour le logiciel SCIA Engineer est assuré par des ingénieurs structures expérimentés. Certains d’entre eux Une des tâches les plus difficiles est de sont basés en France. La qualité de notre réussir à bien identifier les besoins du client service de support fait constamment l’objet pour pouvoir le conseiller au mieux. Celuid’évaluations et d’améliorations. Une anaci a souvent du mal à exprimer ses propres lyse des temps de réponses est systématibesoins en matière de solution de calculs. quement réalisée. Nous savons ainsi qu’enIl est par ailleurs très important de garder à viron 80% des demandes de support pour l’esprit qu’un logiciel de calculs, aussi perSCIA Engineer sont traitées et résolues en formant soit-il, ne reste qu’un outil au serl’espace d’un jour ouvrable. vice de l’utilisateur et qu’il ne peut se substituer complètement à lui. L’ingénieur structures doit toujours garder le contrôle sur l’utilisation et sur l’exploitation des La communication résultats fournis. Afin d’accroitre leur visibilité, les éditeurs nique avant d’intégrer l’entreprise en tant qu’ingénieur commercial. SCIA, ÉDITEUR DE LOGICIEL Fondée en 1974, SCIA est une société d’origine belge qui développe, distribue et supporte des solutions logicielles, destinées à améliorer l’ensemble du processus de construction, de la conception à la réalisation. L’entreprise emploie environ 120 employés à travers 15 bureaux et agences internationales. Filiale à part entière, depuis 2006, du groupe international Nemetschek, un leader mondial en solutions logicielles pour la construction, basé à Munich, SCIA est certifié ISO 9001 version 2008 pour l’assurance qualité de ses processus de développement et la fourniture de ses services. SCIA Engineer, logiciel phare de SCIA, calcule et dimensionne des structures multi-matériaux destinées à tous types de projets de bâtiments, ponts et ouvrages de génie civil. Traduit en 14 langues et distribué dans plus de 50 pays, SCIA Engineer est utilisé aujourd’hui par plus de 5000 clients avec 8000 licences. SCIA est un des fondateurs du mouvement Open BIM. SCIA est aussi distributeur en France du logiciel Solibri Model Checker, solution qui permet l’analyse des modèles BIM afin d'en vérifier l'intégrité, la qualité et le respect du cahier des charges et de la sécurité sur la base d’une série de règles standards ou personnalisées. de logiciels doivent communiquer très régulièrement sur leurs produits auprès des Pourquoi un contrat de maintenance ? professionnels du secteur, via une multitude Lorsqu’un client a acheté une licence, il est de moyens, dont la presse spécialisée et les absolument indispensable qu’il soit accom- réseaux sociaux. pagné au quotidien. C’est pourquoi l’éditeur A ce titre, SCIA participe actuellement à propose un contrat de maintenance à l’Open BIM Tour 2016 qui est une tournée chaque utilisateur afin que ce dernier ait en France consistant en une demi-journée, des réponses immédiates à ses questions chaque mois, d'échanges autour du BIM et techniques et bénéficie des dernières innode l'IFC. vations en date. Le contrat de maintenance permet de recevoir automatiquement les nouvelles versions majeures qui sont mises sur le marché chaque année. Chaque ver- La politique pour étudiants et profession majeure inclut tous les correctifs logi- seurs ciels implémentés depuis la dernière ver- Conscients que les étudiants d’aujourd’hui sion, les nouvelles fonctionnalités, les sont les futurs ingénieurs structures de améliorations apportées ainsi que les mises demain, SCIA propose à chaque étudiant à jour dépendant des normes. Le contrat et enseignant une version gratuite de SCIA de maintenance peut offrir également à Engineer et ce, pendant toute la durée de chaque utilisateur un accès au support la formation. A ce jour des milliers d’étutechnique. Le client peut à tout moment diants et enseignants ont déjà téléchargé envoyer ses questions de support sur une la version académique de ce programme. adresse e-mail unique. L’e-mail est ensuite Ces versions sont très utilisées notamment converti automatiquement en « ticket » et au Benelux et en Suisse, et nous essayons le client reçoit une confirmation de sa d’accroitre notre présence dans les établisdemande. sements français. « Au total, ce sont environ 30000 « tickets » qui sont traités chaque année par nos ingénieurs supports » confie le responsable du support technique chez SCIA ; « L’utilisateur peut également appeler afin de bénéficier d’une assistance instantanée. Nos ingénieurs support peuvent aussi facilement prendre le contrôle de l’ordinateur d’un utilisateur à distance afin de résoudre les problèmes techniques. Ils peuvent également partager leur écran avec le client ». Arnaud Mounier B 06 N538 Mars - Avril 2016 53 CO n str u CtIO n TECHNIQUE > tapisserie d’ameublement Les métiers de la Crédits photo : Phelippeau Tapissier Diplômé du titre d’ingénieur de l’ESTP Paris, promotion B 05, où il rencontre sa future épouse Cécile Jauriat (B 05 également), Alexandre Phelippeau intègre durant deux ans le groupe VINCI afin de valider ses compétences techniques et en matière d’organisation dans les secteurs du gros œuvre et du second œuvre. Puis il rejoint la direction d’une PME dans le secteur de la maçonnerie, spécialisée dans le domaine des monuments historiques et les chantiers haut de gamme. En 2012, après avoir obtenu son CAP de tapissier, Alexandre décide de rejoindre l’entreprise familiale. En 2015, à la suite du décès prématuré de son père, il reprend la direction de Phelippeau Tapissier. Pour L’Ingénieur Constructeur, Alexandre Phelippeau présente les trois métiers de la tapisserie qui allient savoir-faire traditionnel et contemporain pour des réalisations neuves ou en restauration, et quelques pistes innovantes. 54 Ingénieurconstructeur LE SIÈGE Canapés, banquettes, méridiennes, bornes, fauteuils, chaises, tabourets, repose pieds... Tous ces ouvrages font partie des pièces qui transitent dans l’atelier du tapissier garnisseur. La technique traditionnelle est celle du garnissage en crin animal. Préconisée principalement pour le mobilier de style, il participe à la préservation du patrimoine. Les antiquaires, musées et collectionneurs privés sont les principaux prescripteurs qui Traîneau du XVIIIème siècle restauré contribuent à la conservation de celui-ci. Un bel exemple est la restauration d’un traîneau d’époque XVIIIème ayant appartenu à Guy de Maupassant ; cette commande, passée par un joaillier de la place Vendôme, a été entièrement réalisée avec des techniques traditionnelles. Les travaux de recherche et d’analyse ont permis de retrouver les étoffes et les passementeries d’origine. La garniture en crin animal est capitonnée afin de donner ce relief caractéristique. En revanche, pour certaines pièces neuves et plus contemporaines, l’utilisation de la mousse sera plus adaptée. Dans le souci de proposer en permanence des conforts aboutis au plus proche des demandes des clients, des assemblages complexes de mousse sont constamment pratiqués. Afin de proposer un service sur mesure, le tapissier peut créer, pour des designers, des modèles de sièges. Ainsi, sous les directives de l’architecte d’intérieur Luis Laplace, et en hommage à son père, Alexandre a réalisé le fauteuil « Jean-Paul Phelippeau ». Plus de cent heures d’études, des croquis, des plans et dessins en 3D, deux prototypes sculptés dans la mousse polyuréthane expansée et de nombreux essais de conforts ont été réalisés pour aboutir à cette pièce unique. La structure de ce fauteuil est composée d’une carcasse en hêtre massif et contreplaqué, et enveloppée par une coque en fibre de verre. Le garnissage est réalisé avec des complexes de mousses afin de donner à ce siège la rondeur et le confort qui le caractérise. La couverture en tissu est ensuite réalisée avec des textiles en laine adaptés, afin de supprimer les naissances de plis autour de ces courbes très prononcées. Le fauteuil Jean-Paul Phelippeau CONSTRUCTION / TECHNIQUE LE DÉCOR DE FENÊTRE On est ici dans le domaine de « la couture d’ameublement ». Rideaux, sous-rideaux, voilages, décors festonnés ou relevés à l’italienne, stores bateaux ou enrouleurs, parois japonaises ou autres rideaux tendus, sont les ouvrages que la tapissière couturière est amenée à confectionner. Imprimés, tissés ou gaufrés, soieries, velours ou autre cuirs peuvent être agrémentés de broderies et passementeries de style ou contemporaines. La mise en œuvre de ces étoffes, toujours cousues main, ainsi que leurs drapés, viennent habiller les intérieurs les plus chargés comme les plus épurés. Le mariage des matières et des couleurs est conçu au gré des modes et des envies … Sur la photo ci-contre, on découvre les rideaux du lit de Valtesse de La Bigne, exposés au musée des Arts Décoratifs de Paris. On y aperçoit le cadre du lit gainé de velours et recouvert d’ornements en bronze. Le rideau, également en velours, est habillé d’une frange posée à la main sur le champ avant. Le rideau est relevé à l’aide d’une paire d’embrasses à gland afin de mettre en place le décor. Rideaux du lit de Valtesse de la Bigne exposé au Musée des Arts décoratifs de Paris Il faut retenir qu’une paire de rideaux, généreuse et bien fournie, relevée sur embrasses façon « grand style », tranchera avec le caractère épuré d’une paire de rideaux droite ayant peu d’ampleur. Toutefois, quel que soit le décor, le choix des matières et la finesse des finitions « cousues main » feront toujours la différence pour obtenir un tombé élégant et un raffinement discret. LA TENTURE MURALE Les ouvrages de tenture murale sont réalisés directement sur le « chantier » : tissu tendus aux murs, gainages de portes, habillages de dressing en cuir ou en tissu, poses de panneaux gainés et surpiqués. Appliqués par les « villiers » (tapissiers qui interviennent « en ville ») de l’entreprise, les tissus tendus habillent les murs de demeures aussi bien en France qu’à l’étranger. Avec des finitions invisibles, galonnées ou encore cloutées, ces étoffes réchauffent les intérieurs les plus classiques comme les plus contemporains. En photo ci-contre : dans la chambre raffinée d’un client parisien, l’ensemble des murs, rideaux, placards et mobiliers ont été recouverts du tissu Equateur de chez Hermès. On aperçoit ainsi sur la gauche un rideau au tombé fluide, en fond les murs recouverts de tissu tendu, et au premier plan un bureau avec les tiroirs et le plateau entièrement gainés, avec la particularité d’avoir le raccord des motifs dans les trois dimensions (cf le chimpanzé pendu à la branche !) Gainage avec tissu Hermès UN SAVOIR-FAIRE QUI S’EXPORTE Phelippeau Tapissier se prépare, avec le décorateur Luis Laplace (cf. le siège Jean-Paul Phelippeau), pour la réalisation d’une résidence privée en Autriche. Egalement, au service de l’architecte d’intérieur François-Joseph Graf, l’entreprise termine deux appartements privés à New York et à Paris tout en participant à la rénovation du restaurant l’Ambroisie, place des Vosges à Paris. Et l’entreprise entame les travaux d’un chalet à Gstaad pour l’agence CS Décoration ainsi qu’une résidence privée à Londres pour l’agence Tino Zervudachi & Associés. L'antichambre d’un séducteur par Luis Laplace Lors de l’exposition AD Intérieurs, le décorateur Luis Laplace a mis en œuvre une ambiance en hommage au style de vie de Porfirio Rubirosa. Ainsi, cette antichambre de séducteur (photo ci-contre) a permis à l’entreprise de présenter son savoir-faire en appliquant le tissu tendu mural en satin de laine, en fabriquant le pouf et la banquette en velours de coton et en confectionnant les rideaux en tissu crin. N538 Mars - Avril 2016 55 CO n str u CtIO n TECHNIQUE Cardage du crin avant garnissage des sièges Une vue de l’atelier des sièges Appointage à la semence de la toile d’embourrure Gainage de moulures en draps de laine Phelippeau Tapissier Du désir d’entreprendre s’est concrétisé en 1953 la création de « Phelippeau Tapissier ». Fondée par Roger Phelippeau, l’entreprise s’est rapidement spécialisée dans le garnissage de siège et la couture d’ameublement. Dirigée par son fils Jean-Paul pendant près de 30 ans, l’entreprise développe une clientèle de prescripteurs, décorateurs et architectes d’intérieurs en France et à l’étranger. En 2015, Alexandre B 05, son petit-fils, a repris les rênes de l’entreprise familiale. Phelippeau Tapissier compte près de 30 professionnels, tapissiers et tapissières qualifiés et expérimentés (14 tapissiers garnisseurs, 6 tapissières couturières, 2 collaborateurs d’étude et 8 en encadrement et tâches administratives). Son showroom, situé à Paris dans le XVIIème arrondissement, présente un large choix d’étoffes et de sièges. Le bureau d’études intégré réalise les chiffrages et dessine les vues en plan ou en 3D. L’atelier, sur près de 1500 m2, est installé dans les Hauts-de-Seine, à Villeneuve-La-Garenne. Tous les ouvrages sont réalisés sur mesure ; canapés, banquettes, fauteuils, chaises, rideaux, voilages, stores, dessus de lit ou coussins, chaque pièce est conçue avec attention et intention dans un souci d’exigence qui caractérise les clients de grande renommée. L’entreprise en quelques chiffres : n 5 M€ de chiffre d’affaire annuel, dont 70 % à l’export, n des chantiers de toute taille allant de 1.000 € à 3.000.000 € n chaque année, l’entreprise travaille 10.000 ml de tissu et utilise 1 t de mousse haute résilience, 500 kg de duvet et demi-duvet d’oie, 200 kg de crin animal « pure queue de cheval », 50.000 clous décoratifs et semences plantés, 20.000 m de couture main et 10.000 m de passementerie appliquée. L’entreprise développe son activité à travers une deuxième structure, la société Coulon & Fils, dirigée par Aurélie Phelippeau, la sœur d’Alexandre. Le savoir faire particulier de cette maison familiale est le travail du cuir sur le mobilier vintage des années 30 à 70 (l’entreprise restaure très régulièrement le « Lounge Chair » de Charles & Ray Eames, mais également du mobilier des designers de l’époque comme Mourgue, Pollock, Paulin…). Elle est d'ailleurs agréée par les sociétés Knoll et Vitra. DÉVELOPPEMENT ET INNOVATION Dans le cadre des diverses sollicitations qui lui sont envoyées, Phelippeau Tapissier a récemment embauché un « tapissier sellier » afin d’élargir ses compétences en matière de gainage. Parage du cuir, traitement des peaux, surpiqûres sellier sont des finitions qui viennent enrichir et élargir le savoir faire de l’entreprise. Afin de rester à la pointe du progrès, mais également pour proposer aux prescripteurs des produits innovants et novateurs, Phelippeau Tapissier développe des textiles éclairants en fibre optique présentés dans son showroom parisien. Près de 2 années ont été nécessaires pour créer, en partenariat avec une agence de design et un éditeur textile, niches, parois japonaises et rideaux éclairants. Ces systèmes, montés sur variateurs, permettent de mettre en valeur bijoux ou objets d’art. Ces nouvelles étoffes viennent également agrémenter les ambiances d’intérieur imaginées par décorateurs et architectes. 56 Ingénieurconstructeur En lien avec le développement des technologies actuelles, l’entreprise à récemment réalisé un chantier avec du textile « anti ondes ». A la demande d’un client privé, les chambres de sa résidence principale ont été entièrement habillées avec un matériau de ce type. Ainsi, cette toile très technique a été intégrée derrière les tissus tendus muraux et à l’intérieur des rideaux, afin de limiter l’impact des ondes environnantes émises par les téléphones portables, les connexions WI Fi ou encore les raccordements Bluetooth. Inutile ensuite d’essayer de téléphoner depuis sa chambre… Exigence Savoir-faire Créativité NOTRE PASSION : LE TEXTILE 13, rue Labie 75017 Paris Tél. : +33 (0)1 45 74 19 75 Fax : +33 (0)1 45 74 59 89 www.phelippeautapissier.com Fondée en 1953, l’entreprise familiale s’appuie aujourd’hui sur le savoir-faire de près de 30 collaborateurs pour réaliser rideaux, sièges et tentures murales. Répartis sur 1500 m², nos ateliers de couture et garnissage confectionnent et créent des décors et mobiliers classiques ou contemporains. En France ou à l’étranger, pour des acteurs publics ou privés, nous adaptons la tradition à la nouveauté et à l’innovation. M a t é rI a U x APPLICATIONS > La première partie de notre dossier (cf. L’IC 537) nous a permis de présenter le matériau gypse, sa formation, son extraction et ses nombreuses applications dans l’Histoire. Son utilisation majeure, du néolithique à nos jours, est la fabrication du plâtre et son emploi dans l’art, l’architecture et aujourd’hui le domaine large de la construction. Le gypse, matière première du plâtre Partie 2 : La fabrication du plâtre et ses applications Comme nous l’avons appris précédemment, c’est à la fin du XIXème siècle, à l’époque de la ruée vers l’Ouest, que l’utilisation du plâtre prend un virage essentiel dans son histoire, avec l’invention de la plaque de plâtre à NewYork. Les villes champignons sortaient alors de terre, avec des maisons majoritairement en bois. Aux environs de 1890, pour limiter le risque incendie, l’ingénieur Augustine Sackett eut alors l’idée de couler du plâtre de Paris, importé de France et réputé ininflammable, entre deux feuilles de papier. Ces panneaux présentent les avantages d'une pose facile et rapide ; ils sont parfaitement secs, ce qui permet une occupation immédiate de la pièce, et ne sont pas sujets au fendillement, lequel affecte souvent le plâtre sur lattis. Cette technique a ensuite progressé grâce à une série d’innovations au cours de la première partie du XXème siècle. La préfabrication de plaques de plâtre maintenue entre deux feuilles de carton a ainsi pris son essor et n’a pas tardé à se propager en Europe. Pourquoi et comment un matériau a priori fragile ou cantonné à des applications ornementales a-t-il pu devenir en 40 ans un produit incontournable de la construction ? Quelles sont les applications actuelles et les perspectives d’innovation liées aux solutions à base de plâtre ? Croquis extrait du brevet déposé en 1894 par Augustine Sackett LA FABRICATION DU PLÂTRE Nous détaillons ici la fabrication des solutions plâtre de la société Placoplatre® à partir des informations de cet industriel. Mais de nombreux autres fabricants existent en France, regroupés au sein du syndicat "Les Industries du Plâtre". Ils produisent et commercialisent ce matériau et ses produits dérivés. La chaîne de fabrication des solutions plâtre Transporté depuis les carrières de gypse et des ateliers de recyclage (issus des rebuts de fabrication et des déchets de plâtre de chantier), le gypse est stocké et homogénéisé dans un entrepôt situé On distingue d’abord les producteurs de gypse et en amont de la plâtrière. Cette ressource passe de plâtre, soit Knauf, Placo Saint Gobain et Siniat, ensuite dans la plâtrière pour se transformer en et ensuite les fabricants des produits plâtre : les plâtre, puis dans différents équipements pour Ateliers Sedap, Céramique et Mécanique, Déco arriver aux produits finis : plâtres de moulage et Système, Extha, Isolava, Semin, Fassa France, de construction, carreaux de plâtre, plaques de Pladur France et les Plâtres Vieujot. plâtre ou encore dalles de plafond en plâtre. 58 Ingénieurconstructeur MATÉRIAUX Silo à gypse en amont de la plâtrière à l'usine Placo® de Vaujours Le coulage de plâtre frais sur du carton recyclé Crédit Placoplatre® Crédit : Cyril Maury/Placo Le mélangeur réalise une opération de gâchage à partir du plâtre, d’eau et d’ajouts spécifiques selon les plaques à fabriquer. La « table-extrudeur » assure ensuite l’injection de la gâchée entre deux parements en carton. Ces cartons ont des propriétés très particulières en termes de résistance mécanique, porosité, reprise en eau. La gâchée est ensuite vibrée et sa hauteur réglée suivant l’épaisseur de la future plaque de plâtre. n 2ème étape : la bande de formation Les plâtres en poudre Ces éléments rectangulaires, de dimensions standards 66 x 55 cm, sont fabriqués au moyen de tables de moulages par extrusion. Fabriqués en plusieurs épaisseurs (5, 7 et 10 cm) et versions pour répondre à tous les besoins (standards, hydrofugés pour les pièces humides et alvéolés pour plus de confort de pose et moins de charges), les carreaux sont principalement destinés à la réalisation de cloisons intérieures et des gaines techniques. Leur assemblage se fait par collage et emboîtement « tenons-mortaises ». Sécheur à l'usine de Placo® de Vaujours (Seine-Saint-Denis, France) n 1ère étape : le mélangeur et la « table-extrudeur » Les principaux produits Les carreaux de plâtre APPLICATIONS La fabrication des plaques de plâtre La plâtrière constitue l’équipement qui produit le plâtre (CaSO4, ½ H2O) à partir du gypse (CaSO4, 2 H2O) par un procédé enchaînant broyage puis cuisson. La cuisson s'effectue en continu dans des fours à faible température (entre 150 et 200°C) consommant peu d'énergie. Le panache des cheminées est constitué uniquement de vapeur d'eau. En fonction des opérations de broyage et du processus de calcination (température, pression, rapidité), une série de produits partiellement déshydratés va constituer la base pour fabriquer les gammes de produits : plâtre, carreaux, plaques et dalles. L’incorporation d'additifs au moment de leur fabrication leur ajoute des performances complémentaires. Les plâtres de construction, de moulage et industriels sont obtenus directement à partir de la plâtrière en jouant sur le broyage et la granulométrie du gypse, le mode de cuisson et l’ajout d'additifs ou d’adjuvants qui modifient ses propriétés (résistance à l'humidité, retardateur de prise, etc.). Selon les applications, ils sont conditionnés en sacs et bigs-bags ou livrés directement en camions citernes. / L’utilisation des plaques de plâtre en association avec des ossatures métalliques renforcées permet aujourd’hui de réaliser des cloisons de grande hauteur et à résistance mécanique importante. Halle Sernam de Pantin - Crédit Point P® - photo de P-Y Brunaud Pouvant aller jusqu’à 450 mètres dans l’usine de Vaujours, la longueur de la bande de formation prend en compte la vitesse de la chaîne et le temps nécessaire au plâtre pour faire sa prise. En fin de parcours un couteau découpe les plaques « à la volée » (aux dimensions paramétrées préalablement) qui sont accélérées, retournées, positionnées sur la bande de transfert, puis introduites dans le sécheur par un ascenseur. n 3ème étape : le sécheur Cet équipement assure le séchage en ligne des plaques tout en permettant leur passage Les plaques de plâtre simultané sur plusieurs étages. Le but est Les plaques de plâtre sont des panneaux fabri- d’obtenir un séchage rapide, sans brûlure qués en continu et composés d’une couche de du produit, tout en consommant le minimum plâtre prise entre deux parements en carton d’énergie (gaz naturel). recyclés. Le temps de prise du plâtre étant en moyenne de 3 minutes, la capacité de production est directement liée à la vitesse de défilement de la bande de formation et à sa longueur. Différenciées par la couleur de leur carton et leur marquage, les gammes sont très larges en termes d’épaisseur (6, 10, 13, 15,18 et 25 mm), de largeur (600, 900 et 1 250 mm) et de lon- gueur (de 2 à 4 m). n 4ème étape : le conditionnement A leur sortie du sécheur, les plaques sont sciées à leur cote définitive et palettisées. Un marquage fournit les informations utiles : désignation, dimensions, conformité NF, caractéristiques et performances du produit. N538 Mars - Avril 2016 59 M a t é rI a UX APPLICATIONS LE PLÂTRE : UN MATÉRIAU VERTUEUX Le plâtre : un produit naturel, sain et durable Plaque de plâtre Placoplatre® BA13 300 x 120 cm Source : Castorama® Le BA13, qu’est-ce que c’est ? Le BA13 est le modèle le plus connu des plaques de plâtre. Le terme BA (pour « bords amincis ») s’explique par le fait que les bords longitudinaux sont amincis pour permettre la dissimulation des joints (entre plaques) au moyen d'une bande à joint (en papier) noyée dans un enduit. Les dimensions des plaques « standard » sont : 120 cm x 250 cm, épaisseur de 12.5 mm (d’où le nombre de 13). La plaque BA13 s’adapte à tous types d’aménagement intérieur. Les plaques de plâtre portent différents noms selon les pays. En France, elles s'appellent usuellement "Placo" (marque déposée) du nom de la société Placoplatre, créée en 1946 (entreprise commune entre Lambert Frères et Cie, Poliet et Chausson et la Société des plâtrières moderne de Grozon) pour la fabriquer selon le mode de fabrication rapporté des Etats-Unis. En Belgique, on les nomme plaques de "Gyproc", autre marque déposée. L’Office québécois de la langue française préconise le terme "cloison sèche" qui désigne les cloisons posées sans liant, son équivalent en anglais étant « drywall » ou encore « partition wall ». Les plaques de plâtre utilisées en doublage sur ossatures métalliques sont aujourd’hui couramment utilisées et rendues disponibles dans les grandes surfaces de bricolage. 60 Ingénieurconstructeur Le plâtre, matériau millénaire, est plus que jamais irremplaçable dans l’aménagement intérieur. Ses qualités naturelles, les innovations de ses produits et son cycle de vie remarquable pour l’environnement en font un matériau idéal de l’habitat durable. Les qualités naturelles du plâtre sont des facteurs de confort, de santé et de sécurité pour nos espaces de vie. Ses avantages sont multiples en construction comme en rénovation : n Une grande résistance au feu : incombustible, le plâtre assure une excellente protection incendie de tous les ouvrages. Sous l'action de la chaleur, le plâtre ne dégage que de la vapeur d'eau. n Un rôle de régulateur hygrométrique : la Poster du syndicat du plâtre paru en 1959 dans la revue "L'Archiporosité du plâtre lui permet de tempérer tecture d'aujourd'hui" l'humidité ambiante. Le plâtre absorbe ainsi l'humidité de l'air lorsqu'elle est excessive n Un matériau naturellement sain : l'innocuité et la restitue lorsqu’il est trop sec. du plâtre en fait également un matériau prin L’isolation thermique : en raison de son faible vilégié pour l'industrie céramique, médicale coefficient de conductivité thermique, les et dentaire, et même pour l'agriculture. solutions constructives associant le plâtre à un isolant thermique (comme de la laine minérale ou du polystyrène) permettent de Le plâtre : un cycle de vie remarquable répondre aux plus hautes exigences ther- et un impact environnemental faible miques : RT 2012, BBC, PassivHauss, etc… Les produits à base de plâtre ont un cycle de vie n L’isolation acoustique : avec ou sans laine particulièrement respectueux de l'environneminérale associée, les produits en plaques ment. et plafonds offrent des performances acous- Non toxiques, ils nécessitent une faible consomtiques d’isolation élevées, pour l’habitat mation d'énergie pour leur fabrication et leur comme pour les bâtiments les plus exigeants emploi dans la construction. Les industriels tels que les auditoriums ou les salles de français mettent en place des procédés industriels spectacles. L’association feuilletée de plu- en recherchant continuellement le plus faible sieurs plaques de plâtre permet d’augmenter impact environnemental. Par exemple, les encore le Rw de l’ensemble du sandwich plaques de plâtre sont parées de papiers recyclés et les plâtres issus du circuit de recyclage sont (Rw = indice unique pondéré, exprimé en dB). réintégrés dans le processus de production. n La correction acoustique : si une plaque de La mise en œuvre des produits à base de plâtre plâtre simple réfléchit en grande partie le son est aisée et non polluante. (voir le dossier « acoustique » dans L’IC n°530), En inscrivant leur action dans le cadre régleune évolution récente a permis d’obtenir des mentaire défini par les acteurs de la construction résultats intéressants : il s’agit de perforer une et les pouvoirs publics, la plupart des industriels plaque et d’y accoler un matériau fortement de la profession ont fait le choix de la fiabilité absorbant. Cela permet d’atteindre des et de la transparence, cela pour permettre la « Alpha w » confortables (αw = coefficient comparaison entre les produits à partir d’un d’absorption acoustique pondéré). même référentiel. Les produits à base de plâtre satisfont ainsi aux exigences de la démarche n L’amélioration durable de la qualité de l’air : HQE et des référentiels techniques des certifigrâce à l’intégration de la technologie cations « NF HQE ». Ils donnent lieu à l’établisActiv’Air ® (une solution Placo®), le plâtre, sement de Fiches de données environnementales les plaques de plâtre et les plafonds Placo® et sanitaires (FDES), documents qui permettent éliminent 80 % des principaux COV (com- de répondre clairement aux interrogations enviposés organiques volatils - famille des aldé- ronnementales des utilisateurs (prescripteurs, négociants, entreprises et consommateurs finals). hydes) présents dans l’air intérieur. MATÉRIAUX / APPLICATIONS Extraction du gypse Production de plaques de plâtres Recyclage du plâtre et réutilisation pour fabriquer de nouvelles plaques Conditionnement et transport Installation / mise en œuvre Déconstruction du bâtiment Vie en service Le cycle de vie d’une plaque de plâtre en résumé Crédit Placoplatre® En France, l’emploi des plaques de plâtre restera peu utilisé jusqu'à la fin du conflit mondial. En 1946, le gouvernement s’engage pour une reconstruction d’urgence de logements et envoie une mission d’étude aux États-Unis, puis réunit les différentes entreprises plâtrières françaises dans le but de monter des sociétés de fabrication de plaques de plâtre. C’est ainsi que naît Placoplatre (cf. encart sur le BA 13) avec son slogan : "Construisez rapidement, économiquement, sainement, à l'abri du feu." Pourtant, l'utilisation de la plaque de plâtre est d'abord boudée par les plâtriers, trop attachés au plâtre traditionnel en poudre. Considérant que leur métier est davantage d’ordre décoratif et artistique, Ils refusent de travailler leur matériau de prédilection de cette nouvelle manière qu’ils jugent dégradante. Il faudra attendre dix ans pour que les plâtriers se mettent enfin à poser des plaques. Marvin Lottering, plaquiste, durant la compétition Worldskills. Marvin Lottering a représenté l'Afrique du Sud à la compétition Worlskills de 2013 dans la catégorie « Systèmes de plâtre ». Il était alors apprenti de la Saint-Gobain Academy au Cap. Saint-Gobain South Africa® UN NOUVEAU MÉTIER : PLAQUISTE Au royaume des maçons … Le métier de plâtrier existait avant l’invention des plaques de plâtre, et il existe toujours. Le corps des compagnons plâtriers du devoir a été fondé en 1797. Depuis le Moyen-âge, les plâtriers appartenaient à la même corporation que les maçons. Au XIXe siècle, bien que procédant à des techniques très différentes, le métier de maçon fut parfois associé à celui de plâtrier : c’étaient les "maçons-plâtriers". Entre les années 1950 et 1990, en France, la consommation de plaques de plâtre est multipliée par cinq ; leur application en cloisonnement intérieur ou en doublage phonique et thermique devient très majoritaire par rapport au montage de cloisons maçonnées. Plus facile à installer, moins chers et plus performants, les nouveaux systèmes de cloisonnements en distribution et en doublage (comme les cloisons Placostil Stil ® SAD) se développent sur les chantiers ; ils sont constitués de parements en plaques de plâtre fixées sur une ossature métallique composée de rails et de fourrures. Ces nouveaux systèmes, y compris les doublages collés, les faux - plafonds et les gaines techniques, ont généré un nouveau métier : plaquiste. Le métier de plâtrier a ainsi beaucoup évolué pour s’adapter aux usages modernes. Pour certaines tâches, la dextérité d’un plâtrier traditionnel reste recherchée. Gypse, staff et stuc permettent aux plâtriers de participer à la restauration ou à l’exécution d’éléments décoratifs. Le métier se décline donc en plusieurs spécialités selon la formation professionnelle : CAP de plâtrier-plaquiste, de staffeur-ornemaniste, avec mention complémentaire de peinture et décoration, Bac professionnel et BTS d’aménagement-finition, sans oublier la spécialité de N538 Mars - Avril 2016 61 M a t é rI a UX APPLICATIONS L’association de deux plaques de plâtres par une colle spécifique permet d’augmenter la performance acoustique du système (Duo'Tech 25 de Placo) Aéroport de Copenhague : l’utilisation de plaques de plâtres cintrées et perforées permet de concilier des approches architecturales audacieuses avec des performances acoustiques intéressantes. Crédit Placoplatre® Crédit Placoplatre® L’utilisation traditionnelle du plâtre dans une église au Brésil, de nos jours. Source : Saint-Gobain® Plaques de plâtre pour la bibliothèque universitaire Robert de Sorbon à Reims (51) Crédit : BLP Reims et Chabanne Lyon pour le Conseil Régional Champagne-Ardennes stucateur, qui consiste à réaliser des enduits décoratifs (stucs) (composés de plâtre, de couleurs variées, de poussières de pierre ou de marbre) destinés à imiter les marbres et les pierres. La plaque dépolluante Une première innovation est apparue en 2010 avec le lancement du système Activ’Air® de Placoplatre®. La surface des plaques ainsi équipée est en mesure de capter une bonne Et il convient de signaler que, pour la 1ère partie de la pollution de l’air intérieur (les fois depuis 1924, la médaille de « Meilleur COV, composés organiques volatils). Cette Ouvrier de France » (un concours dont la invention est d’autant plus intéressante que finalité est de montrer l’évolution de l’excelles performances en étanchéité à l’air des lence professionnelle) a été décernée en bâtiments sont devenues remarquables et 2015 à deux plaquistes. que la qualité de l’air intérieur est devenu Etre plâtrier exigera toujours l’expérience un enjeu important. du « savoir-faire » ! actuelle des cloisons reste un élément « passif » de la construction, on peut rêver d’une surface active, lumineuse ou même tactile ? Sympa, non ? Allons, rêvons un peu… CONCLUSION C’est ainsi que depuis la nuit des temps jusqu’à nos jours, avec de multiples améliorations, on a fabriqué du plâtre à partir du gypse. C’est paradoxalement un matériau qui a longtemps cherché sa fonction de prédilection. D’abord comme liant, puis La plaque incassable comme enduit en complément de maçonPourquoi ne pas rêver d’une plaque de plâtre neries, puis pour des usages décoratifs et AUJOURD’HUI … ET DEMAIN ? encore plus résistante, sur laquelle pourraient artistiques. Et c’est seulement après la 2ème être fixés des éléments lourds comme du guerre mondiale et le plan Marshall que le Autant sous forme d’aménagements divers mobilier ? Les experts du domaine se creusent plâtre a trouvé une voie massive avec les tels que les cloisonnements intérieurs, les la tête. Aujourd’hui, il existe déjà des com- plaques de plâtre. doublages thermo acoustiques, les fauxplexes de cloisons renforcés par des éléments Bénéficiant d’un rapport « qualité-prix » plafonds, les carreaux de plâtre, que pour la métalliques continus qui rendent le système toujours aussi remarquable, les produits et décoration ou la protection incendie, le suffisamment résistant pour être utilisable systèmes constructifs à base de plâtre contiplâtre répond à toutes les exigences du en séparation de logements. Ainsi, la per- nuent d’innover sur le plan de leurs perforsecond œuvre. formance « anti-intrusion » ou « antieffrac- mances thermiques et acoustiques tout en Mais il doit également répondre aux besoins tion » de certains systèmes à base de plaques se dotant de nouvelles fonctions, telles que actuels et futurs. de plâtre permet d’améliorer encore la l’amélioration de la qualité de l’air intérieur. Pour satisfaire aux exigences environne- modularité des espaces intérieurs. En ce début du 21ème siècle, le plâtre ne mentales, de sécurité et de confort accrues, serait-il pas, plus que jamais, un matériau les industriels du plâtre continuent de mener La plaque active d’avenir pour répondre aux défis de une politique active de recherche et d'innodemain ? vation. Les produits à base de plaques de L’encastrement des luminaires dans les plâtre sont constamment améliorés pour plafonds est déjà fort répandu. Mais seraitrépondre aux besoins spécifiques : plaques t-il possible un jour de concevoir des plaques et carreaux hydrofugés, systèmes pour cloi- lumineuses en surface ? Il peut exister de sons de grande hauteur, protection incendie, nombreuses applications, a priori décoraPierre Caquelin B 04 résistance aux chocs, etc. Quant à l’inno- tives, pour l’association de surface éclairante avec des plaques de plâtre. Si la surface et Alex Mazlemian B 72 vation, elle peut encore nous surprendre. 62 Ingénieurconstructeur déVElOppeMEnt duraBle ÉNERGIES RENOUVELABLES > santé et bien-être par le bâtiment WELL Building Standard, La question du développement durable a souvent été abordée principalement sous l’angle « environnement ». Or, l’ensemble des sujets sociaux liés au bien-être, à la santé publique et à la qualité de vie, sont devenus des enjeux cruciaux. Au même titre que l’environnement, le bâtiment a une contribution forte sur ces aspects. Ainsi la création de la certification américaine WELL Building Standard vise à répondre à ces enjeux pour rendre le bâtiment « bénéfique » pour l’Homme. Des enjeux croissants pour le cadre de vie Depuis quelques années, on ne compte plus le nombre d’études menées pour caractériser l’impact de l’environnement bâti sur l’homme. D’une part, la majorité des populations deviennent urbaines, ce qui a des conséquences en termes de dégradation de notre environnement et de notre mode de vie : pollution de l’air, dégradation de la qualité de l’eau, bruit, manque de nature, sédentarisation. D’autre part, nous passons 90% de notre temps à l’intérieur d’un bâtiment. Ainsi l’environnement intérieur a une influence significative sur notre bien-être, notre confort, notre santé physique et psychique. Ces enjeux de santé publique liés au cadre bâti sont désormais appuyés par une multitude de chiffres assez éloquents (cf. infographie ci-dessous). Des enjeux liés à l’entreprise Outre les enjeux globaux liés au bâtiment, le monde de l’entreprise, principalement tertiaire, s’intéresse directement aux enjeux de responsabilité sociétale et plus particulièrement aux questions de santé, bien-être et qualité de vie au travail. Sur les charges globales d’une entreprise tertiaire, les coûts éner- gétiques représentent 1% alors que les coûts humains (salaires, services) représentent 90% ! Dès lors, tout employeur prend conscience que des salariés en meilleure forme physique et psychique contribuent à une meilleure performance collective. Les effets bénéfiques sont nombreux : en plus de la réduction de l’absentéisme, des arrêts maladie, de la participation aux frais de santé, l’employeur peut espérer un meilleur engagement et une meilleure cohésion de ses salariés. Certes l’environnement de travail ne fait pas tout, loin de là, mais il s’agit d’un contributeur important à la santé, à la qualité de vie et au bien-être. Il est toujours risqué de comparer de manière chiffrée la contribution de l’environnement de travail à la productivité des salariés ; néanmoins l’effet positif est indéniable. Evolutions générationnelles, évolutions d’usage Les multiples changements sociétaux actuels conduisent également à transformer notre vision de l’immobilier de bureaux. En premier lieu, la transition numérique permet désormais à tout actif de travailler n’importe où, n’importe quand, ce qui efface les frontières entre le lieu de travail et la sphère privée, et ouvre l’accès aux « tiers lieux ». Ainsi, l’immeuble de bureau, le siège d’une entreprise, doit « attirer » les personnes pour devenir un lieu de rassemblement, tout en offrant une liberté de mouvement aux collaborateurs. Ensuite, les attentes générationnelles ont changé. Désormais la génération Y devient majoritaire en proportion des actifs, et souhaite travailler avec plus de flexibilité, de mouvement et de variété dans les typologies d’espaces. D’où vient le WELL ? Fort de ces constats, le International Well Building Institute (IWBI) a été fondé en 2013 aux Etats-Unis. Il administre la certification WELL Building Standard, fruit de plusieurs années de recherche en collaboration avec le corps médical, des chercheurs et des acteurs du bâtiment. Les principaux fondateurs ont été Paul Sciala (fondateur de l’IWBI), Jason McLennan (CEO de l’International Living Future Institute) et Rick Fedrizzi (USGBC). L’organisme certificateur est le Green Business Certification Inc. (GBCI), qui certifie aussi le LEED. N538 Mars - Avril 2016 63 d é VElOpp e ME n t ÉNERGIES d u r a Bl e RENOUVELABLES © pexels-photo Vladimir Kudinov Les thèmes traités par le WELL n eau : eau chlorée, polluée, goût de l’eau, Le WELL Building Standard est divisé en 7 n nourriture : mauvaises habitudes alimentaires, concepts qui correspondent aux enjeux de besoin de nourriture saine, confort, santé et bien-être rencontrés dans les bâtiments. Voici un recueil des principales pro- n lumière : perturbation de l’horloge biologique, blématiques de chaque concept, pour lesquelles éclairage de tâche inapproprié, accès à la le WELL souhaite apporter des solutions : lumière du jour, n air : dégradation de la qualité de l’air (pollution particulaire, relargage des matériaux, n fitness : sédentarisation, manque de pratique sportive, manque de position debout, mauvaise ventilation), n confort : bruit, perturbation de la concentration, régulation thermique, ergonomie et troubles musculo-squelettiques, n esprit : esthétique, personnalisation des espaces, possibilité de se relaxer, espaces de connexion, de convivialité et de collaboration. Ainsi, le WELL est composé de plus de 100 crédits (ou features) répartis dans ces 7 thèmes et qui comprennent des exigences applicables en fonction du type de projet. Chacun des crédits est justifié scientifiquement, c’est-à-dire connecté à un enjeu de santé publique, ou à un bénéfice concret sur la santé. Ces crédits sont plus ou moins exigeants, certains sont donc obligatoires et d’autres facultatifs. L’infographie ci-contre donne un exemple concret des valeurs ajoutées que le WELL peut apporter sur un immeuble de bureaux. Comment le WELL s’applique-t-il ? Etant donné que les enjeux de santé et bien-être dans le bâtiment ne sont pas cantonnés aux acteurs de la construction, le WELL s’adresse plus directement aux utilisateurs et aux usagers des espaces. Ainsi, c’est le porteur du projet (employeur, responsable de site, chef d’établissement) qui sollicite la certification, sur un bâtiment neuf ou existant. La certification obtenue est à renouveler tous les 3 ans. Le promoteur immobilier peut également concevoir des immeubles qui remplissent la majorité des pré-requis (certification Core & Shell) afin de rendre l’immeuble prêt pour la certification WELL finale. 64 Ingénieurconstructeur ÉNERGIES RENOUVELABLES © startupstockphotos © startupstockphotos © Pexels - Adrianna Calvo Le WELL s’applique initialement sur les typologies d’immeubles tertiaires (bureaux, bâtiments administratifs, etc), et des addenda ont été publiés en version « pilote » sur de nouvelles typologies : cuisines et restaurants, établissements d’enseignement, logements collectifs, commerces. dans une période où le secteur réfléchit et communique beaucoup sur ses évolutions et sa politique d’innovation dans un contexte en pleine mutation : développement des start-ups, coworking, tiers lieux, réflexion « bâtiment responsable 2020 ». Bien que très pertinent d’un point de vue technique, il ne faut pourtant pas considérer le WELL comme la solution unique à de nombreux questionnements car, au même titre que les « labels » HQE, BREEAM ou LEED, une certification ne remplace en rien un travail de concepn bâtiments neufs et existants (rénovations lourdes et moyennes), tion intelligente qui doit avant tout répondre aux besoins de fonctionnalité et de service attendus par l’utilisateur final. Il faut également n intérieurs neufs et existants (réaménagement des locaux), être vigilant et ne pas calquer brutalement les considérations anglon Core & Shell (construction en blanc par un promoteur). saxonnes en matière de confort, santé et bien-être : les attentes et les enjeux en France peuvent sensiblement varier par rapport aux autres Quelles sont les perspectives pour la certification WELL ? pays, aussi bien en terme de considérations culturelles, professionnelles, équilibre vie privée – vie professionnelle et enjeux de santé Plus de 100 projets ont été inscrits dans 12 pays différents dont aux publique. Des travaux sont actuellement en cours pour consolider USA pour la toute première fois. On en compte aujourd’hui 6 en ces attentes et les traduire en démarches locales mieux applicables France, avec 2 opérations emblématiques : 55 Amsterdam (portée en France. par Gecina), et les Tours Duo (par Ivanhoe Cambridge). En fonction des travaux effectués sur le bâtiment, le projet rentre dans une typologie de certification : Cette entrée du WELL en France apporte une évolution dans les considérations et les pratiques de la profession immobilière en faveur de la santé et du bien-être des occupants. Elle arrive à point nommé Gwenaël Jan TP 08 Associé Fondateur G-ON N538 Mars - Avril 2016 65 ManaGeMEnt RESSOURCES HUMAINES > Garder son équipe engagée dans un contexte d’incertitude Réflexions proposées par Karine Savigny De plus en plus de sociétés connaissent de profonds bouleversements, que ceux-ci soient des reconfigurations de portefeuille produits, des réorganisations, des réductions d’effectifs ou des rachats d’entreprises. Ces mutations se sont accélérées durant les vingt dernières années, et laissent de plus en plus les salariés dans un état d’incertitude constant sur leur avenir et/ou celui de leur société. Les entreprises doivent s’adapter en permanence et cela peut rendre peu lisible leur stratégie pour leurs collaborateurs. Dans ce contexte, comment maintenir son équipe engagée, alors qu’elle ne comprend pas les revirements de stratégie ? Cet environnement, où l’incertitude règne, suscite de nouvelles attentes chez nous en tant que leaders, et chez nos collaborateurs. Nous entendons parler de plus en plus de la « résilience » par exemple. Cette notion de résilience est un des principaux sujets du psychiatre Boris Cyrulnik, qui lui a consacré pas moins de 5 ouvrages. Pour lui, la compréhension que « de la souffrance 66 Ingénieurconstructeur peut naître le meilleur » est un enseignement d’espoir. La résilience peut être comprise à des niveaux de subtilité croissants, du plus matériel au plus psychique. Phénomène bien connu dans le monde de la physique, la résilience est la capacité qu’un matériau a de retrouver sa forme initiale après avoir subi une déformation. Pour un système, c’est sa capacité à absorber des perturbations et à se réorganiser. D’un point de vue psychique, la résilience est la capacité d’une personne à se reconstruire après un traumatisme ou après avoir subi une pression. Autrement dit, connaître sa capacité de résilience équivaut à connaître son degré de résistance au stress. Et, sur un plan plus profond psychologiquement parlant, c’est même la faculté qu’à une personne de transformer un échec en réussite, et de sublimer les épreuves de la vie sans se résigner. Comment faire face aux incertitudes et aux attentes des collaborateurs ? Voilà une question que vous vous êtes probablement déjà posée. Et, pour aborder ce sujet, il est intéressant de considérer tout d’abord ce que les neurosciences nous apprennent. Depuis une v i n g t a i n e d’ a n n é e s, n o t re connaissance du fonctionnement du cerveau humain a fait des bonds significatifs grâce à l’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle. MANAGEMENT / RESSOURCES HUMAINES Les découvertes des neurosciences sur le fonctionnement de n le contrôle sur notre vie, ou au moins l’impression de contrôle, notre cerveau* n appartenir à un groupe, pour pouvoir faire confiance, Malgré les évolutions sociétales et dans nos modes de vie, et bien que nous ayons un cortex préfrontal plus développé, notre cerveau fonctionne fondamentalement de la même manière que celui de nos ancêtres préhistoriques. A cette époque éloignée, son seul but était d’assurer notre survie ; il était concentré sur l’évitement des menaces et la recherche de « récompenses ». Depuis lors, nous avons développé 5 fois plus de neurones pour la recherche de menaces et leur évitement que pour celle de récompenses. Inconsciemment, notre cerveau scanne constamment l’environnement pour nous protéger de menaces potentielles. Lorsqu’il perçoit un élément qu’il assimile à une menace, toute notre énergie est déviée pour fuir ou lutter contre. Dans ce contexte, nous cherchons à comprendre l’impact de cette menace sur nous et nous tendons à voir de petites menaces comme beaucoup plus importantes qu’elles ne le sont vraiment, ou à en voir là où il n’y en a pas. Dans un climat d’incertitude professionnelle, notre cerveau réagit de la même façon. Vous avez sûrement vu autour de vous des personnes anxieuses, distraites, qui ont du mal à réfléchir, à prendre des décisions ou à mémoriser. Cela a bien sûr des impacts négatifs sur la performance et la qualité des relations interpersonnelles, par un effet « boule de neige » négatif et le phénomène de contagion émotionnelle. 6 facteurs clés qui ont un impact sur notre cerveau* n être traité équitablement, à partir d’un processus impartial. Le 6ème…, c’est l’empathie. Les recherches du Docteur Eisenberger (d’UCLA, université de Californie à Los Angeles) ont montré que l’empathie est un autre facteur clé. En présence de personnes empathiques, nous sommes beaucoup plus résilients ; nous allons plus persévérer sur de nouvelles tâches. Comment pouvons-nous utiliser les découvertes des neurosciences en tant que leader ? Au quotidien, que faire concrètement pour renforcer le sentiment de sécurité de nos collaborateurs, ce qui leur permettra d’être plus concentrés, plus créatifs, prêts à coopérer et plus aptes à apprendre ? Les pistes qui s’ouvrent à nous sont multiples et en même temps très simples. Il s’agit de : n communiquer régulièrement, que cela soit de manière formelle ou informelle, n favoriser le sentiment d’appartenance en privilégiant les moments en face à face et en équipe, Les neurosciences ont permis d’identifier 5 facteurs qui ont un impact n consulter nos collaborateurs, autant que faire se peut, significatif sur notre cerveau et par conséquent sur notre niveau de n donner des preuves de valorisation, que ce soit en investissant sur leur motivation et d’engagement, selon que nous nous sentons en sécurité développement, en leur confiant un projet important, en les mettant ou menacés. en avant lors de réunions de services, en leur donnant une promotion, David Rock, co-fondateur et directeur du NeuroLeadership Institute (près ou tout autre action à laquelle ils seraient sensibles. de Sydney en Australie), a résumé ces points dans un modèle qu’il a appelé « SCARF », chaque lettre étant l’abréviation de l’un des facteurs : Notre manière de communiquer a bien sûr un impact. Sommes-nous sur la même « longueur d’onde » ou « au-dessus » ? Lorsque nous demandons n le Statut leur avis, sommes-nous vraiment prêts à les écouter ou est-ce juste pour donner l’impression qu’on les écoute ? n la Certitude Si l’on veut vraiment avoir un impact positif, il est essentiel que nous n l’Autonomie soyons honnêtes avec nous-mêmes d’abord. Il y a peut-être des sujets sur lesquels nous ne transigerons pas. Si c’est le cas, il est préférable de n l’Appartenance (ou « Relatedness » en anglais) le dire en toute franchise, plutôt que de demander des avis dont nous ne n l’Equité (ou « Fairness » en anglais). voulons pas réellement. Rien ne serait plus dévastateur que le cacher, car nos collaborateurs perdraient toute confiance en nous. Et chacun d’eux est un « besoin clé » des individus : n se sentir respecté et valorisé, ce qui peut se matérialiser par la position hiérarchique dans l’organisation, mais aussi par l’implication sur des sujets importants, la demande de contribution, le développement de compétences… En revanche, si nous ne pouvons pas toujours prendre en compte leurs avis, nous devrons trouver des champs sur lesquels nos collaborateurs peuvent influer, afin de maximiser leur sentiment d’autonomie. Un autre point important : connaissons-nous vraiment nos collaborateurs ? n la certitude, sans laquelle notre esprit, étant occupé à émettre des Qu’est ce qui est important pour eux ? Comment voient-ils l’entreprise hypothèses spéculatives pour trouver des réponses, ne peut se concen- et son évolution ? Comment positionnent-ils leur carrière par rapport à leur vie personnelle ? Qu’attendent-ils de l’entreprise et de nous ? trer entièrement sur une tâche, * Les éléments scientifiques sur les neurosciences sont tirés de l’article « Neuroscience… helping employees through change » publié dans la revue SCITI de Janvier/Février 2013. N538 Mars - Avril 2016 67 ManaGEMEnt RESSOURCES HUMAINES Chacun étant différent, ce qui peut fonctionner pour nous n’est pas nécessairement adapté pour tous. Là est la limite du « bon sens » ; il n’y a de bon sens que lorsque l’on sait où on veut aller. Prendre du temps pour vraiment comprendre nos collaborateurs est un investissement qui nous aidera, le temps venu, pour savoir comment renforcer leur sentiment de sécurité de la manière la plus efficace possible. Par ailleurs, en tant que manager, il est encore plus difficile pour nous de gérer ces situations lorsque nous n’avons pas toujours le pouvoir de décision et que nous sommes nous-mêmes dans cette spirale de stress ? Comment rassurer nos collaborateurs alors que nous nous sentons nous-mêmes menacés ? Avant de répondre à cette question, il nous faut retrouver de la sérénité qui nous permettra de retrouver toutes nos facultés mentales et de prendre du recul pour pouvoir agir dans la bonne direction. Puisque nous ne contrôlons pas la situation, que pouvons-nous faire ? Une des pistes de réflexion que nous pouvons considérer est d’examiner objectivement la situation et d’identifier ce que nous ne contrôlons pas, ce sur quoi nous pouvons avoir de l’influence, et ce que nous pouvons contrôler. Restreindre notre action aux domaines où nous avons le contrôle ou des marges d’influence nous permet d’éviter la frustration de nous heurter à des obstacles infranchissables et nous redonne une certaine autonomie. Développer et renforcer nos liens sociaux est un autre moyen de diminuer l’emprise d’une situation difficile et stressante sur nous. Cela peut prendre de nombreuses formes, que ce soit au sein du collectif de travail ou en dehors. Il est alors important d’éviter les personnes qui sont dans une attitude de plainte continuelle et qui pourraient saper notre niveau d’énergie déjà bas. Enfin, il peut être également intéressant pour nous de nous poser la question « qu’est-ce que je peux apprendre de cette situation ? ». Toute épreuve est matière à apprentissage, ne serait-ce que sur nos préférences et nos motivations, mais aussi en termes de compétences nouvelles. Se poser cette question facilite aussi la prise de recul et nous permet de relativiser. Le sens : un des piliers de l’engagement Enfin, lorsque tout bouge, que reste-t-il ? Le sens, élément clé qui peut être un pilier d’engagement. A quoi sert ce que nous faisons ? Vous avez peut-être déjà entendu cette parabole que l’on date du MoyenAge. Un passant, voyant des hommes casser des pierres, s’arrête et leur demande : que faites-vous ? Le premier répond « je taille une pierre », le deuxième « je gagne ma vie », le troisième « je construis une cathédrale ». Alors que tous font la même chose, ils perçoivent leur travail différemment. Le premier est concentré sur la tâche, le deuxième sur ce qu’elle lui permet, le troisième sur ce à quoi son travail sert. Cette vision qu’il a du projet auquel il participe valorise beaucoup plus sa contribution individuelle. Devinez lequel des trois est le plus engagé ! Les entreprises comme Google, Apple, Facebook ou Amazon l’ont bien compris. Il suffit de lire leur mission pour se rendre compte qu’elles se positionnent bien au-delà des enjeux de performance économique, même si elles visent aussi, comme toutes les entreprises, des objectifs de rentabilité. Concrètement, dans votre quotidien, en quoi ce que vous faites est-il utile ? à quoi cela contribue-t-il ? Se poser ces questions et en chercher les réponses, c’est un autre moyen de se remobiliser et de renforcer l’engagement de vos collaborateurs, au-delà des revirements de stratégie et des incertitudes. En résumé Il est tout à fait normal d’être stressé dans un contexte d’incertitude. C’est une réaction naturelle de notre cerveau pour nous permettre de mobiliser nos ressources afin de nous protéger. Pour maintenir l’engagement de nos collaborateurs, il nous faut dans un premier temps recréer un climat serein qui leur permette de se concentrer, d’être créatifs, de coopérer et d’être aptes à apprendre. La première chose à reconnaître est le ou les facteurs qui créent ou renforcent notre sentiment d’insécurité. Lesquels de nos besoins primordiaux sont mis à mal : le besoin d’être valorisé et respecté, celui de Un de ces apprentissages est notamment de pouvoir plus facilement certitude, celui d’autonomie, celui d’appartenance ou celui d’équité ? nous mettre à la place de nos collaborateurs et par là-même de mieux Il est essentiel de bien connaître nos collaborateurs pour les comprendre gérer, dans le futur, ce type de situations. et savoir adapter notre action à leurs besoins. Nous pouvons par une Des recherches scientifiques ont mis en évidence que le sentiment d’être série de comportements très simples renforcer leur sentiment de sécucompris active les zones du cerveau liées aux mécanismes de récompense rité : que ce soit en communiquant de manière régulière, en les consulet renforce les liens sociaux, alors que celui d’être incompris active celles tant, en favorisant des moments d’échange, en les valorisant ou tout liées à l’isolement. Etre capable de réellement comprendre nos colla- simplement en faisant preuve d’empathie. borateurs et le montrer est donc un autre levier pour répondre à leur Il est aussi important de savoir prendre soin de soi en tant que leader besoin d’appartenance. pour pouvoir influer sur l’engagement de nos collaborateurs. Cela passe par la capacité à concentrer notre action sur notre zone de contrôle ou celle d’influence, de développer ou renforcer nos liens sociaux, d’utiliser pleinement la force du collectif et de tirer les apprentissages de ces La force du collectif situations difficiles. Enfin, redonner du sens à notre action et celle de Nous pouvons parfois avoir l’impression que tout repose sur nos épaules. nos collaborateurs est un levier majeur pour prendre de la hauteur et Ce n’est ni vrai, ni sain. N’oublions pas que nos collaborateurs peuvent rester engagé. être « engagés » par d’autres leviers que nous-mêmes et que nous ne sommes qu’un des relais de leur engagement. En tant que leader, nous avons l’opportunité de travailler en direct avec une équipe. Dans les situations stressantes, d’aucuns s’isolent et ne jouent plus le jeu du collectif. Nous pouvons, en favorisant les échanges au sein de l’équipe et avec d’autres équipes, permettre à chacun de s’exprimer, d’appréhender la situation à travers d’autres prismes, et de trouver les ressorts d’un engagement par le biais de la cohésion d’équipe. 68 Ingénieurconstructeur Karine Savigny est coach certifiée, formatrice et consultante en développement humain et organisationnel. Forte d’une expérience de 17 ans dans des multinationales à des postes de management et de conduite du changement, elle partage avec nous ses réflexions sur le leadership et l’engagement dans un contexte d’incertitude. Ses thèmes de prédilection sont le leadership, l’accompagnement du changement et la construction d’organisations collaboratives, en particulier dans un contexte international. EN DIRECT DES ENTREPRISES → REGION AUVERGNE / REGION GRAND EST - BOTTE FONDATIONS RHONE-ALPES - BOUYGUES BATIMENT SUD-EST JEAN-FRANCOIS DE GUERINES B 82 • MICHEL REMON • ARTELIA - COPRA - BERNARD DUBOIS TP 79 • DGFH - HOSPICES CIVILS DE LYON JEREMIE TOLUB ME 02 - MATHIS - PIERRE MOURY B 79 • ACS PRODUCTION • GRANULAT VICAT - PROJEKT PRO - SIMON KUNTZEFECHNER • PROJEKT PRO REGION BRETAGNE - SATRAS - THIERRY THUAULT TP 89 •TECHNIQUE BETON REGION DOM-TOM - COMABAT - CYRIL LABENNE TP 03 • ADA - GEM ANTILLES - RENAUD RUILLIER TP 06 • INSO • SASEMA - ICADE - GILLES GARCIA - B 95 • ENGIE 20 ANS PROMO 1996 - cubic 33 - nicolas foubard 96 - spie ics - corinne figuereo me 96 25 ANS PROMO 1991 Dossier rédactionnel coordonné et réalisé par Hannibal Plus eiffage construction - olivier berthelot b 91 fondasol - olivier sorin tp 91 soletanche bachy - nicolas utter tp 91 DAMIEN LAMBLOT TP 12 • WEILER • UBI - CONSEIL DE L'EUROPE EMMANUEL LHéRITIER tp 74 • ISS • PORTALP - edf - nicolas lantiat tp 10 •amsycom REGION ILE DE FRANCE - abcis - thierry hallot tp 74 • waltefaugle IDF • face • COLAS - ciments calcia - jean rechaussat tp 76 • ibau hamburg - EDF CNEN - ALEXIS-FABIAN BOMBARD tp 10 • GROUPE BAUDIN - ratp - philippe moyal tp 89 • SPIE BATIGNOLLES TPCI 35 ANS PROMO 1981 bnp paribas real estate - bruno pinard TP 81 euro-voiles - denis infante b 81 bastien infante ig 08 seriation - jose villoslada TP 81 REGION AUVERGNE / RHONE-ALPES DES SOLUTIONS INNOVANTES POUR DES ÉTABLISSEMENTS DE SANTÉ PERFORMANTS JEAN-FRANCOIS DE GUERINES B 82 RESPONSABLE COMMERCIAL SANTE EN BREF Bouygues Bâtiment Sud-Est compte 1000 collaborateurs pour 400 M€ de chiffre d’affaires. La société dispose d’une direction générale à Lyon, et plusieurs directions régionales implantées à Clermont-Ferrand, Grenoble, Montpelier, Marseille, Nice, en plus d’une filiale à Monaco. Il rejoint ensuite Quille en Normandie jusqu’à 1989. De 1989 à 1997, il occupa plusieurs fonctions chez SCB (filiale de CBC/Vinci), d’abord chef de groupe travaux puis ingénieur technico-commercial. Il intègre, ensuite, Eiffage Construction Auvergne où il a été responsable études de prix. Depuis 2007, il a rejoint la Direction Commerciale de Bouygues bâtiment Sud-Est à Lyon. Il est actuellement en charge des opérations de santé. La direction commerciale santé de Bouygues Bâtiment Sud-Est développe tous types d’établissements de santé. Actuellement, cette structure est impliquée dans deux projets : le nouveau Pavillon H de l’hôpital Édouard Herriot pour le compte des HCL (Hospices Civils de Lyon) et le Médipôle, à Villeurbanne, pour le compte de Capio (groupe privé) et de la Mutualité du Rhône. JeanFrançois de Guérines, Responsable Commercial Santé, nous en dit davantage dans cet entretien. Pouvez-vous nous présenter le projet du Pavillon H de l’hôpital Edouard Herriot ? Ce marché a été conclu en macro lot et Bouygues est titulaire du lot A qui comprend l’ensemble des corps d’états sauf les lots techniques. Il s’agit d’un bâtiment de 19.000 m2 qui regroupe 20 salles d’opération et les soins critiques. Très technique, il est conçu sur deux niveaux de sous-sol (avec 200 places de stationnement), 4 niveaux de superstructure et une hélistation. Le bâtiment de 100 m de long sur 50 m de large dispose de 2 patios au centre pour amener de la lumière. Une des particularités de l’opération, outre sa durée de 26 mois, est qu’elle se déroule sur un site de centre-ville classé monument historique (Tony Garnier, 1925), qui reste en exploitation. D’un point de vue organisationnel, nous avons proposé de gérer l’ensemble des études sous maquette numérique (BIM) et de mettre en place un logiciel de gestion de la logistique du chantier. Le bâtiment a été conçu par l’architecte Michel Rémon en collaboration avec l’architecte du patrimoine François Châtillon. Le premier a travaillé sur les fonctionnalités, l’organisation des plateaux et la volumétrie du bâtiment et le deuxième sur l’insertion du bâtiment dans le site, et ce à travers le choix des matériaux des façades. Ces dernières sont habillées de panneaux CCV (Composite Ciment Verre) de 3 cm d’épaisseur dont l’aspect fini rappelle celui des bâtiments environnants. Le bâtiment sera livré en avril 2017. Quid du projet du Médipôle ? Cette opération, réalisée conjointement avec Bouygues Bâtiment Sud-Est et CITINEA, est située sur la commune de Villeurbanne. Le projet pèse plus de 100 M€ en travaux et consiste en la réalisation d’un centre hospitalier de 700 lits sur une superficie de 57.000 m2. Le Médipôle est organisé en trois blocs R+3 à R+5 (hébergement, maternité et endoscopie) posés sur un socle composé de deux niveaux de sous-sol (pharmacie, restauration et locaux techniques), deux niveaux accueil, service d’urgence, plateau technique (20 blocs opératoires) et unités lourdes. Les trois blocs disposent chacun de deux patios au centre et sont reliés par une galerie à chaque niveau. Les façades sont traitées en prémurs isolés. Ce procédé, nouveau dans nos habitudes de construction, permet d’avoir une face extérieure en béton apparent tel que souhaité par l’architecte tout en traitant les ponts thermiques et garantissant la résistance au séisme. BIO EXPRESS : 4 70 Jean François de Guérines a été diplômé de l’ESTP en 1982. Après avoir effectué son service militaire, il débuta sa carrière professionnelle chez SPIE Batignolles en tant que conducteur de travaux de 1983 à 1985. Il rejoint ensuite Quille en Normandie jusqu’à 1989. De 1989 à 1997, il occupa plusieurs fonctions chez SCB (filiale de CBC/Vinci), d’abord chef de groupe travaux puis ingénieur technico-commercial. Il intègre, ensuite, Eiffage Construction Auvergne où il a été responsable études de prix. Depuis 2007, il a rejoint la Direction Commerciale de Bouygues bâtiment Sud-Est à Lyon. Il est actuellement en charge des opérations de santé. N538 Mars - Avril 2016 5 71 REGION AUVERGNE / RHONE-ALPES LE DOMAINE DU CREUX DU LOUP : UNE ARCHITECTURE MODERNE ET UN PANORAMA SPLENDIDE bernard dubois tp 79 dirigeant Bio Express : Diplômés de l’ESTP en 1979, Bernard Dubois et Michel Ode ont commencé leur parcours professionnel au sein de groupes nationaux du BTP en régions parisienne et lyonnaise. En 1998, Bernard Dubois a créé une première structure de montage d’opérations et de promotion immobilière pour ensuite développer un partenariat exclusif avec Copra Rhône Alpes. En 2004, il s’associe à Michel Ode qui avait poursuivi sa carrière au sein de sociétés lyonnaises de promotion immobilière, pour reprendre Copra Rhône Alpes. 6 72 Le Domaine du Creux du Loup est l’une des dernières réalisations de Copra Rhône Alpes. Bernard Dubois, dirigeant de Copra Rhône Alpes, nous en dit davantage dans cet entretien. Pouvez-vous nous présenter vos activités ? Copra Rhône Alpes est l’une des plus anciennes sociétés de promotion de Lyon. Elle existe depuis 1976. Notre production propose principalement des logements en accession à la propriété orientée vers une clientèle primo-accédant associée à des prix abordables. Il nous arrive également de développer des produits plus « haut de gamme » mieux adaptés à certaines localisations. Nous intervenons dans un périmètre bien défini : sur la ville de LYON et sur la Métropole lyonnaise ainsi que sur la couronne genevoise. Avec notre autre société SINFIMMO située à GRENOBLE, nous réalisons entre 150 et 200 logements par an. Le projet du Creux du Loup est l’une de vos dernières réalisations. Pouvez-vous nous en dire davantage ? Il s’agit d’un programme composé de 54 logements collectifs dont 36 livrés et de 30 maisons individuelles en groupement dont 23 livrées. Les 18 derniers logements collectifs ont été vendus en bloc à la société SNI (filiale de CDC) dans le cadre du logement intermédiaire. Ces logements seront donc destinés à la location et bénéficient d’une TVA réduite à 10 %. Enfin, une charge foncière a été cédée à la société HALPADES qui réalise les logements sociaux du programme. La quasi-totalité de ces logements jouit d’une vue imprenable sur le lac Léman et les sommets du Massif du Mont-Blanc. Le programme du Creux du Loup est une des opérations les plus importantes que nous ayons réalisées et la principale opération que nous avons développée sur le bassin lémanique. Elle se situe, d’ailleurs, dans un cadre plus important que celui du terrain que nous avons maitrisé. Avant l’autorisation de construction, nous avons dû obtenir, au préalable, un permis d’aménager qui concerne une assiette sensiblement plus importante que le terrain support de notre programme, et cela en collaboration avec notre confrère IMAPRIM. En d’autres termes, le montage de cette opération a nécessité sensiblement plus de temps qu’une opération classique Pouvez-vous nous en dire plus sur les particularités de ce programme ? Les immeubles de logements collectifs sont réalisés sur un niveau de sous-sol. La structure est en béton banché avec une isolation répartie en intérieur et en extérieur. Ces bâtiments qui répondent aux critères BBC disposent de toitures-terrasses végétalisées. Situées sur un terrain en pente, les maisons individuelles ont nécessité d’importantes infrastructures, leur superstructure est construite en blocs « Thermopierre ». Elles sont accessibles soit par le niveau haut, soit par le niveau bas, le séjour donnant toujours sur un jardin privatif. Une partie des maisons est construite sur un niveau sous-sol desservant un ensemble de boxes à partir desquels les résidents ont un accès direct à leur maison. Chaque logement est équipé d’un chauffage individuel au gaz avec chaudière à condensation, plancher chauffant dans la partie jour et radiateurs muraux dans les chambres à coucher. Notons que les façades sont partiellement habillées de bardages en bois conférant au programme un aspect résolument contemporain. REGION AUVERGNE / RHONE-ALPES HCL : MODERNISATION DES PAVILLONS B ET I POUR UNE AMÉLIORATION DE L’OFFRE DE SOINS Rencontre avec Jérémie Tolub, conducteur d’opérations aux Hospices Civils de Lyon. jeremie tolub me 02 conducteur d'operations Bio Express : Diplômé de l’ESTP en 2002, Jérémie Tolub a entamé sa vie professionnelle au sein d’une entreprise privée de travaux publics. Trois ans après, il s’oriente vers la maîtrise d’ouvrage publique dans l’optique d’être au service des collectivités et rejoint les équipes des Hospices Civils de Lyon. Depuis 2013, il est basé sur le site de l’hôpital Edouard Herriot et occupe le poste de conducteur d’opérations. En bref : 2e CHU de France, les HCL sont composés de 6 groupements hospitaliers pluridisciplinaires. Ils réunissent plus de 22 000 professionnels et disposent de moyens techniques et logistiques à la pointe de la technologie. Deux spécialités majeures des HCL font l’objet de travaux de restructuration importants : l’imagerie et les brûlés. Pouvez-vous nous en dire davantage sur le déroulement du chantier du Pavillon B ? Jusqu’en 2014, l’activité d’imagerie programmée sur le groupement Edouard Herriot était répartie sur 3 pavillons. L’objectif de l’opération est donc de concentrer toute cette activité dans un seul lieu, en l’occurrence le pavillon B, et ce afin d’améliorer l’organisation des examens et d’apporter une offre de soins plus lisible à la population. Ce projet s’étend sur une superficie de 3000 m2 et accueille à terme l’échographie, la radiologie conventionnelle, les scanners et les IRM. Le chantier s’est déroulé en plusieurs phases sur dix mois puisque le bâtiment est resté en activité réduite pendant les travaux. Le projet a présenté une difficulté majeure : la maîtrise parfaite du planning afin d’éviter d’éventuelles dépenses supplémentaires. En effet, les travaux les plus invasifs à proximité de l’équipement d’IRM existant ont nécessité un transfert provisoire d’activité vers un équipement mobile dont le coût s’élève à 10 000 € par mois environ. L’opération s’est achevée en mars 2015. Le Pavillon I dédié aux brûlés a également été restructuré. Pouvez-vous nous en dire plus ? Aujourd’hui, la ville de Lyon dispose de 2 centres de traitement de brûlés : l’hôpital Edouard Herriot et le centre hospitalier Saint Joseph-Saint Luc. La restructuration du Pavillon I s’inscrit donc dans la volonté d’optimiser les soins en regroupant les deux centres dans un seul établissement : le Centre commun de traitement des grands brûlés, pôle référent pour le Grand Est Français, qui sera opérationnel au printemps 2017. Au sein d’un phasage particulièrement complexe, l’opération consiste à réhabiliter des espaces dans le Pavillon I afin de pouvoir accueillir les nouvelles unités. Les travaux s’étendent sur une durée de 18 mois et se déroulent en 4 phases. Le pavillon reste en activité pendant les travaux avec notamment un bloc opératoire, un service de réanimation et plusieurs laboratoires. Ce qui représente un grand défi pour les parties prenantes impliquées dans ce projet, notamment Eiffage Construction (en entreprise générale), le groupement de maîtrise d’œuvre ARODIE-DAMIAN/ EGIS et les HCL. Cette opération s’élève à 5,6 millions d’euros et s’étend sur une superficie de 3500 m2. Le site de l’hôpital Edouard Herriot sur lequel se déroulent les travaux est inscrit au patrimoine architectural. Toute intervention extérieure se fait donc en étroite collaboration avec les Architectes des Bâtiments de France. De par la complexité technique des opérations, participer à ce projet demeure une activité valorisante et enrichissante pour toutes les parties prenantes. Il convient également de souligner que l’objectif de la restructuration des pavillons B et I, est de créer des centres de référence dans la zone Rhône-Alpes/Auvergne dont le rôle sera de participer à l’amélioration de l’offre de soins dans la région. Pour conclure, pouvez-vous nous dire ce que ces projets représentent pour vous ? N538 Mars - Avril 2016 7 73 REGION AUVERGNE / RHONE ALPES DES STRUCTURES EN BOIS POUR UNE CONSTRUCTION DURABLE Rencontre avec Pierre Moury, dirigeant de l’agence Rhône Alpes de la société Mathis. pierre moury b 79 dirigeant Bio Express : Après sa sortie de l’école, Pierre Moury a commencé sa carrière dans le groupe Eiffage en tant que conducteur de travaux. Cinq ans après, il intègre la société Mathis où il occupa, pendant 4 ans, le poste de technicocommercial avant d’être chargé de la création de l’agence Rhône Alpes dont il est, actuellement, le dirigeant. Pouvez-vous nous présenter votre structure ? Mathis est spécialisée dans le développement de solutions entièrement bois, alliant la construction de charpentes en bois lamellé-collé, murs à ossature bois et planchers bois. Mathis intègre toutes les étapes d’un projet, s’étant entourée des meilleurs ingénieurs structure dans son bureau d’études intégré. Elle maîtrise la fabrication de tous les composants (lamellé collé, ossature bois), des assemblages qu’elle fabrique, et la pose de ceux-ci avec ses propres équipes. De taille nationale, la société compte 200 salariés pour un chiffre d’affaires de 40 millions d’euros. Sa capacité de fabrication s’élève à 10 000 m3 par an et 250 m2 d’ossature bois par semaine. 8 74 Les ouvrages en bois sont considérés comme une réponse aux enjeux de la construction durable. Pouvez-vous nous en dire plus sur les atouts qu’ils présentent ? La réduction des émissions de Carbone Ingénieurconstructeur est, aujourd’hui, un défi majeur pour plusieurs secteurs d’activités, notamment le BTP. Diminuer les émissions de CO2 représente donc une contribution à la résolution collective de la problématique du réchauffement climatique. À ce titre, la construction en bois s’intègre bien dans la lutte contre les émissions de Carbone, et ce en raison des atouts que présente ce type d’ouvrage. D’une part le bois est un matériau renouvelable qui pour sa transformation consomme peu de Carbone contrairement à l’acier ou au béton. D’autre part, c’est un puits naturel où le Carbonne demeure séquestré. Il va sans dire que l’utilisation du bois comme matériau de construction permet de régénérer les forêts et se débarrasser des arbres qui, en fin de vie, se décomposent et rejettent une partie du Carbone stocké pendant leur croissance. Techniquement, les constructions en bois assurent outre la légèreté et la grande performance thermique, un gain de temps non négligeable. Vous êtes actuellement impliqués dans le projet The Camp. Pouvez-vous nous en dire davantage ? The Camp est un pôle universitaire qui se situe à Aix-en-Provence. Il se compose de plusieurs bâtiments dont un destiné à l’hébergement des étudiants, universitaires et investisseurs, et est conçu entièrement en ossature bois (murs planchers et façades). Nous avons donc apporté notre savoir-faire d’entreprise spécialisée en participant à la conception du bâtiment avec l’architecte en charge. Notons que cette construction est entièrement conçue pour répondre aux dernières exigences de calcul sismique. Quelles sont les particularités techniques de ce projet ? La conception de la résidence universitaire en bois permet d’une part de respecter la RT 2012 et de s’inscrire parfaitement dans la réponse aux sollicitations sismiques. D’autre part, elle garantit une maîtrise du planning puisqu’il s’agit d’une construction sèche dont les éléments sont préfabriqués en atelier et montés sur place. Qu’en est de la contribution de ACS, votre partenaire sur ce projet ? ACS est la référence en architecture métallotextile. Étant le spécialiste de la pose de toile, il intervient sur une deuxième partie du site et réalisera donc, la totalité des couvertures des bâtiments de l’incubateur. Et en conclusion ? Ce projet représente la concrétisation de notre savoir-faire puisqu’il allie l’ensemble des techniques que nous maitrisons : de la conception à la fabrication et réalisation. N538 Mars - Avril 2016 9 75 REGION AUVERGNE / RHONE ALPES PROJEKT PRO : FLUIDITÉ ET FACILITÉ D’UTILISATION PROJEKT PRO est un logiciel de gestion de projets conçu spécialement pour les architectes et les ingénieurs de bureaux d’études. Simon Kuntze-Fechner, directeur de PROJEKT PRO France et Luxembourg, nous en dit davantage dans cet entretien. Simon Kuntze-Fechner Bio Express Simon Kuntze-Fechner est titulaire d’un double diplôme d’ingénieur-paysagiste et d’architecte-paysagiste de l’INHP Angers et de la Fachhochschule Weihenstephan Freising. Il a commencé sa carrière en tant que chef d’équipe au sein de l’entreprise Roussel Espaces Verts en France puis intégra l’agence Harms Wulf Landschaftsarchitekten à Berlin en tant que paysagiste. De retour en France en 2009, il rejoint l’Atelier In Situ à Lyon où il occupa le poste de chef de projet. Depuis 2015, il est directeur de PROJEKT PRO France et Luxembourg. En bref Développé par un architecte pour les architectes et les ingénieurs, PROJEKT PRO est un logiciel de gestion de projets. Toujours à la recherche de nouvelles solutions, l’équipe pluridisciplinaire en charge du développement de ce logiciel a su au fil des années alimenter et enrichir PROJEKT PRO pour fluidifier davantage son utilisation et apporter plus de fiabilité. Produit en Allemagne, le logiciel a remporté de nombreux prix (cinq fois lauréat du FileMaker Excellence Award et le certificat Pep 7). 10 76 Ingénieurconstructeur Pouvez-vous nous présenter PROJEKT PRO ? PROJEKT PRO existe maintenant depuis une vingtaine d’années. Destiné à la gestion des bureaux d’études au sens large, ce logiciel est utilisé en Allemagne, en Suisse, en Autriche et au Luxembourg dans près de 2000 BET. Son objectif majeur : optimiser le quotidien des architectes et des ingénieurs pour laisser une marge plus large à la créativité. En 2015 le logiciel a été adapté pour son utilisation en France et est désormais accessible aux BET et architectes français. D’où sont venues l’idée et la motivation de créer ce logiciel ? Tout a commencé en 1992, quand l’architecte-paysagiste Harald Mair était à la recherche d’une solution de rédaction de CCTP à destination de son propre bureau d’études techniques. L’idée était alors de développer un logiciel capable de prendre en charge une multitude de fonctionnalités : gestion rentable et gestion opérationnelle du bureau et des projets au quotidien, rédaction et édition comptes rendu et de documents types, édition offres et factures, échanges d’informations, tâches, suivi des chantiers… Quelles sont les particularités qui font de PROJEKT PRO un outil de travail incontournable ? Le principe est très simple : PROJEKT PRO a le même fonctionnement qu’une banque de données qui grâce à sa souplesse et la facilité d’accès permet d’avoir toutes les informations nécessaires relatives à un projet donné (est-ce que le projet est rentable pour mon entreprise ? Quels étaient les échanges et communications par rapport à ce projet ? Peut-on encore facturer sur ce projet ?...) PROJEKT PRO propose, en effet, des modules adaptés et spécialisés dans le domaine de la gestion de projet permettant l’optimisation de la gestion des adresses, des offres, des factures, un suivi minutieux de la rentabilité ainsi que des chantiers. Pouvez-vous nous en dire davantage sur le fonctionnement et la configuration de ce logiciel ? En bref, PROJEKT PRO est compatible avec Windows et Mac et fonctionne également sur les supports mobiles et tablettes — iPad ou WindowsSurface — avec sa version PRO mobile. Notons que le déroulement optimal du logiciel est conditionné par la présence d’une base de données que l’on peut installer chez le BET. Toutes les données sont ainsi accessibles depuis chaque poste de travail et par VPN. Et en conclusion ? Nous serons heureux d’accueillir vos lecteurs sur le salon Architect@Work à Lyon (2 & 3 juin 2016) ou à Paris (22 & 23 septembre 2016). Pour en savoir plus : www.projektpro.fr Le logiciel intelligent pour architectes et ingénieurs une solution pour la gestion financière et la gestion opérationelle de votre bureau et vos projets toujours mobile ave iPad, Surface Pro ou Notebook pour Mac OS X et Windows PROJEKT PRO SAS 9 rue Imbert Colomes , 69001 Lyon +33 4 81 91 73 40 [email protected] www.projektpro.fr 11 REGION BRETAGNE SATRAS : À TOUTE PATHOLOGIE, UNE SOLUTION Après avoir parcouru le monde en tant qu’ingénieur travaux, Thierry Thuault est retourné en France pour relancer l’entreprise familiale. Aujourd’hui PDG de SATRAS, il nous en dit davantage sur le savoir-faire de la société. THIERRY THUAULT TP 89 PDG En bref Création : 1981 Domaine d’activité : travaux spéciaux et traitement des pathologies du béton Nombre de collaborateurs : 30 collaborateurs mobilisés en équipes sur la totalité du territoire Certifications : Qualibat 3242, 6233, 6243 et 6273 L’opération Pouvez-vous nous rappeler votre parcours ? Après l’obtention de mon diplôme, je suis parti en coopération en Afrique où j’ai participé à la réalisation d’une route reliant l’Afrique Centrale au Cameroun. À la fin de ce projet, je suis rentré en France et j’ai intégré la société EMCC en tant qu’ingénieur travaux. Aussitôt, je suis reparti en Afrique pour participer à la construction de l’émissaire en mer d’Abidjan. J’ai ensuite été nommé directeur de projet et j’ai été missionné sur le projet de reconstruction du port de Nouadhibou en Mauritanie. Après quelques missions en Amérique du Sud, en Guyane et au Pakistan en tant que directeur des travaux export, j’ai quitté EMCC pour reprendre l’entreprise familiale SATRAS. 12 78 Après cette riche expérience d’ingénieur ETP, vous vous êtes donc orienté vers l’entrepreneuriat. Pouvez-vous nous en dire davantage sur le savoir-faire de SATRAS ? Vivre à l’étranger et remplir diverses missions est certes enrichissant, mais le rythme devient pesant dès qu’on s’engage dans une relation conjugale. Afin de remplir mon devoir de père de famille, j’ai préféré, en 1995, me séparer du monde des TP à l’export et de retourner dans ma région d’origine la Bretagne, pour reprendre la SATRAS, créée en 1981 par mon père. L’entreprise est spécialisée dans les travaux spéciaux et le traitement des pathologies du béton. Nous intervenons dans différents secteurs : la protection du béton contre les agressions, la protection des ouvrages contre l’eau, le renforcement par voie Carbone, l’injection de résine, le revêtement de sol industriel – un domaine qui représente 40 % de notre activité —, et l’étanchéité des cuves de rétention. Nous accordons par ailleurs beaucoup d’importance à la recherche et l’innovation. Nous avons en effet travaillé, avec plusieurs partenaires, sur le développement de systèmes d’étanchéité intégrés et de solutions brevetées. Pouvez-vous nous en dire davantage sur ces solutions brevetées ? De par notre activité d’expertise et notre devoir de trouver des solutions satisfaisantes et efficaces aux problématiques que rencontrent nos clients, la recherche et l’innovation font partie intégrante de notre quotidien. Je cite à titre d’exemple l’injection de résine, une solution éprouvée que nous avons développée afin de recoller en place du carrelage désolidarisé. Comment accompagnez-vous vos clients ? Chaque chantier présente un ensemble de particularités et de contraintes qui lui est propre. C’est pourquoi nos interventions et les procédés que nous utilisons diffèrent d’un chantier à un autre. Cela dit, la démarche demeure la même. En amont des interventions, nous mobilisons une équipe d’experts pour la réalisation d’un diagnostic minutieux qui nous permettra par la suite de proposer une solution performante capable de résoudre la problématique du client et ainsi de respecter le budget défini. Pour conclure, quelles sont vos ambitions à venir ? Il est indéniable aujourd’hui que l’objectif majeur de tout chef d’entreprise est de sortir du marasme économique et de décrocher de nouvelles parts de marché. Nous souhaitons, par ailleurs, développer davantage la solution de revêtement technique à base de résine que nous avons élaborée pour répondre aux exigences de tests d’étanchéité et ainsi relever les défis de la RT 2012. REGION DOM-TOM LE LYCÉE DE TRANSIT VICTOR FOUCHE : UNE CONSTRUCTION AUX NORMES PARASISMIQUES Rencontre avec Cyril Labenne, Directeur Travaux chez COMABAT. CYRIL LABENNE TP 03 DIRECTEUR Bio Express Après sa sortie de l’ESTP en 2003 (Travaux Publics, option Ingénierie Internationale), Cyril Labenne a débuté sa carrière chez GTB Construction où il a occupé plusieurs postes : Responsable de la réhabilitation lourde et Responsable de construction de Bâtiments neufs d’un lycée de 2000 élèves à Angers. En 2006, il rejoint ETPO. En 2011, il intègre COMABAT (Martinique), filiale de la CIFE (ETPO) en tant que Directeur de travaux. Après Pouvez-vous nous présenter COMABAT et ses champs d’intervention ? Créé en 1985, COMABAT est une société du groupe Compagnie Industrielle Financière d’Entreprises dont la filiale principale est ETPO. La société compte une quarantaine de collaborateurs pour un chiffre d’affaires annuel d’environ 20 millions d’euros. Spécialisée dans les ouvrages d’art, le génie civil industriel, les bâtiments fonctionnels et les équipements publics, COMABAT a réalisé, depuis le lancement de ses activités, près de 200 ouvrages. La société est certifiée ISO 9001 et ISO 14001. Vous êtes intervenus sur le renforcement parasismique de l’ex-hôpital Victor Fouche. Pouvez-vous nous en dire davantage ? Le projet est porté par la Collectivité Territoriale de Martinique et il s’agit de transformer l’ex-hôpital Victor Fouche - bâtiment R+6 de 90 m de longueur sur 15 m de largeur - en un lycée de transit. La conception architecturale du projet a été confiée à l’architecte Olivier Compère. COMABAT intervient quant à elle sur la partie renforcement parasismique de ce marché réalisé en lots séparés. De par la complexité des interventions de renforcement, nous avons engagé, dès l’obtention du projet en août 2013, des discussions avec les bureaux d’étude C & E Ingénierie (M. Weill) et Dynamique Concept (M. Victor Davidovici) sur la modélisation du système de renforcement, la réalisation de fondations spéciales et les techniques de démolition ainsi que la mise en place de câbles de précontrainte (4 km). La structure existante étant légère, nous avons dû ordonnancer un phasage technique très précis. Les travaux de renforcements ont démarré en avril 2014 et se sont achevés 21 mois plus tard. Le coût total du projet s’élève à 22 millions d’euros dont 5 millions ont été consacrés au renforcement parasismique. Quelles sont les contraintes techniques auxquels vous avez dû faire face ? Avant de démarrer les interventions de renforcement parasismique, nous avons été contraints de démolir par phases une importante partie du bâtiment. Après la discussion concernant les techniques de démolition les plus adéquates et la mise au point d’un phasage précis, nous avons procédé à une hydrodémolition des structures tout en installant des soutènements provisoires. Les planchers et poutres existants ont, par ailleurs, été renforcés à l’aide de plats carbone. Notons que nous avons organisé des réunions avec les riverains dans le but d’adapter les horaires d’intervention et de minimiser ainsi les contraintes environnementales et les impacts sonores. SMD est votre partenaire dans ce projet. Quel est le rôle de cette structure ? SMD est cotraitant au sein du groupement dont COMABAT est le mandataire. La société est spécialisée dans le béton projeté, l’hydrodémolition et le déroctage. Sur ce projet, SMD est intervenue pour la réalisation des voiles de renforcement en béton projeté contre les murs existants et la totalité des travaux d’hydrodémolition. Ainsi, nous avons gagné du temps et en efficacité, notamment par rapport aux méthodes traditionnelles de coulage. Ce projet, que représente-t-il pour votre structure ? Les échanges avec les bureaux d’études et l’architecte ont été très enrichissants et m’ont permis d’appréhender au mieux le calcul et la mise en œuvre complexe du phasage des travaux, de la mise en tension de la précontrainte et de l’installation des soutènements provisoires. Ce projet demeure, en effet, une très belle référence dans le domaine du renforcement parasismique et une vitrine pour le savoir-faire de COMABAT. tests d’étanchéité et ainsi relever les défis de la RT 2012. 79 9 3 5 6 6 9 5 Tél. : 0 39 60 5 6 6 9 5 0 : Fax. 13 79 14 REGION DOM-TOM CHGR ANTILLES : UNE INFRASTRUCTURE MODERNE ET RESPECTUEUSE DE L’ENVIRONNEMENT RENAUD RUILLIER TP 06 DG DE LA SOCIETE En bref Depuis sa création en 1987, GEM Antilles intervient dans les domaines du génie climatique et frigorifique, du génie électrique, de l’économie d’énergie (énergie solaire et stockage de froid) et de l’hygiénisation des réseaux aérauliques. Cette entreprise familiale est en charge de la maintenance multi technique de quatre centres hospitaliers aux Antilles, et des deux aéroports internationaux de Guadeloupe et Martinique. GEM a récemment réalisé l’installation de climatisation par eau glacée avec stockage de froid du Mémorial ACTe en Guadeloupe inauguré par François Hollande en 2015. GEM Antilles est spécialisée dans la construction et la maintenance d’installations à haute technicité. Elle intervient dans la Construction du Nouveau Centre Hospitalier Gérontologique du Raizet (CHGR). Renaud Ruillier, DG de la société, nous en dit davantage dans cet entretien. GEM Antilles est impliquée dans la reconstruction du CHGR. Pouvez-vous nous présenter le projet ? Le CHGR est un établissement de référence pour la prise en charge des personnes âgées dépendantes en Guadeloupe. Sa reconstruction permettra de moderniser la prise en charge des patients et de l’adapter aux normes parasismiques et aux exigences de la certification haute qualité environnementale (HQE). Le projet comprend la construction de plusieurs bâtiments répartis en pôles administratif, logistique, et deux pôles médicaux (l’un dédié à l’EHPAD et le second à Alzheimer). Le site, consacré aux soins de longue durée, de réadaptation et qui proposera de l’accueil de jour, comptera 346 lits dont 40 places d’accueil. Notons que 20 places seront dédiées à l’hospitalisation à domicile (HAD). Quelles sont les particularités techniques de ce projet ? Ce chantier s’appuie sur une écogestion des ressources. Le confort et la santé des futurs patients reposent essentiel- lement sur l’exploitation des énergies renouvelables : solaire, ventilation naturelle, récolte des eaux de pluies. Le conditionnement d’air et la climatisation des 18 bâtiments sont fournis par 400 kW d’énergie calorifique solaire. Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur la climatisation solaire ? Le système solaire employé est différent du photovoltaïque : il n’y a pas de production d’électricité. L’énergie solaire captée est l’énergie frigorifique produite. La production de froid des systèmes de climatisation solaire s’appuie, en effet, sur la récupération de chaleur solaire grâce à des capteurs thermiques (des tubes sous vide). L’installation comptera 10 000 tubes pour une surface de capteurs de près de 1 000 m². Que représente ce projet pour vous ? Ce projet s’inscrit dans une démarche HQE. Il est la preuve que les Antilles savent se doter d’infrastructures performantes, modernes et respectueuses de l’environnement. GEM Antilles a été force de proposition technique dès la phase d’étude. Nous avons assuré la synthèse de tous les corps d’états techniques par l’intermédiaire d’une cellule installée dans nos locaux, en Guadeloupe. La climatisation solaire du CHGR pour une telle puissance frigorifique est parmi les premières installations de ce type en Europe et une des plus importantes dans le monde. Pour conclure, auriez-vous un aspect particulier à souligner ? Sur un territoire insulaire comme la Guadeloupe, il est difficile d’attirer les talents, le temps d’un chantier, ou pour des périodes plus longues. GEM, entreprise locale, assure cette opération avec du personnel et un encadrement antillais qualifié. N538 Mars - Avril 2016 15 81 16 82 Ingénieurconstructeur REGION DOM-TOM LE PSO : QUAND L’EMPREINTE DU PASSÉ COHABITE AVEC L’INNOVATION DU PRÉSENT GILLES GARCIA B 95 DIRECTEUR DES OPERATIONS Bio Express À sa sortie de l’ESTP en 1995, Gilles Garcia a rejoint le groupe Bouygues en tant qu’ingénieur travaux missionné sur la réhabilitation des tribunes du stade de la Mosson à Montpellier pour la Coupe du Monde 1998. Il a occupé ensuite le poste de Chargé d’affaires pour le montage d’opérations « clés en main ». En 1999, il intègre le groupe ELLUL, promoteur immobilier, en tant que chargé d’opérations puis rejoint la Direction d’opérations à la Direction des travaux du CHU Montpellier. Depuis 2003, il rejoint ICADE Promotion d’abord à l’agence de Montpellier puis à celle de l’Ile de la Réunion. Actuellement il est en charge de la Direction des opérations avec son équipe et gère en direct des opérations d’envergure telles que le projet du Pole Sanitaire de l’Ouest à Saint-Paul et l’extensionréhabilitation du CHU-SUD à Saint Pierre. Le groupement hospitalier Gabriel Martin de la ville de Saint Paul de la Réunion laisse sa place à un nouvel établissement. Gilles Garcia, Directeur des Opérations chez ICADE, nous en dit davantage dans cet entretien. Pouvez-vous nous présenter le projet du pôle sanitaire de l’Ouest à Saint Paul ? Il s’agit d’un nouvel établissement hospitalier de 28.000 m2 qui remplacera l’actuel hôpital, Gabriel Martin, de la ville de Saint Paul de la Réunion. Ce dernier souffrant de plusieurs handicaps, notamment l’ancienneté des bâtiments sans possibilité de reconstruction ou d’extension, il a été nécessaire d’envisager la réalisation de nouveaux bâtiments modernes et confortables, pour répondre, ainsi, à la croissance des besoins de soins. La nouvelle plateforme médicale de 310 lits et places comportera donc des services de chirurgie, de médecine, d’obstétrique, un plateau technique avec salles d’opération et imagerie médicale. Quelle est la mission de ICADE sur ce chantier ? ICADE intervient avec deux missions principales : en amont la programmation et ensuite la conduite de ce projet en conception-réalisation. Notre rôle consiste en effet à intervenir en assistance à maîtrise d’ouvrage avec expertise renforcée technique. Quelles sont les particularités techniques de ce projet ? La grande particularité de ce projet est liée à l’organisation du pilotage complexe de l’opération. Le site est classé monument historique. Le nouvel hôpital est construit en communion avec les demeures et les bâtiments d’un ancien domaine sucrier. En d’autres termes, nous devons intégrer des bâtiments neufs, évolutifs, innovants et d’envergure tout en préservant l’empreinte historique et les caractéristiques paysagères du site. Par ailleurs, le maître d’ouvrage a des ambitions environnementales particulièrement exigeantes, adaptées aux fondamentaux du développement durable tropical. Une démarche de certification HQE est en cours à un niveau exceptionnel avec 9 cibles très performantes, 4 performantes et 1 basse. Pour conclure, auriez-vous un aspect particulier à souligner ? L’ambition du volet environnemental de ce projet nous a conduit à viser la réalisation de chambres bioclimatiques en ventilation naturelle sur les ¾ de l’année. 17 83 REGION GRAND EST DÉMARRAGE DU CHANTIER DU RÉSERVOIR D’EAU POTABLE DE VANDŒUVRELÈS-NANCY DAMIEN LAMBLOT TP 12 INGENIEUR TRAVAUX PRINICPAL Le chantier du réservoir d’eau potable de Vandœuvre-lès-Nancy vient de commencer. BOTTE Fondations intervient sur les soutènements et sur la réalisation des pieux de fondations. Damien Lamblot, ingénieur travaux principal chez BOTTE Fondations, nous en dit davantage dans cet entretien. En Bref Filiale de VINCI Construction France, BOTTE Fondations est le spécialiste des fondations profondes. La société intervient dans la réalisation de pieux de fondations, micro-pieux, tirants, injection, jet grouting, parois moulées, soutènements et sondages. BOTTE Fondations compte 360 collaborateurs pour un chiffre d’affaires de 100 millions d’euros. Réservoir d’eau potable à Vandœuvre-lès-Nancy en bref : Maîtrise d’ouvrage : la Communauté Urbaine du Grand Nancy Conception et suivi des travaux : groupement SETEC (Hydratec, TPI, Terrasol) Réalisation : groupement VINCI dont Botte Fondations Coût total pour le lot génie civil et équipements : 20 millions d’euros Durée : 24 mois 18 84 Pouvez-vous nous rappeler votre parcours depuis votre sortie de l’école ? Après avoir obtenu mon diplôme en 2012, j’ai intégré Botte fondations, société dans laquelle j’avais réalisé mon stage de fin d’études. J’ai commencé ma carrière en tant qu’ingénieur travaux sur le chantier du viaduc de la Dordogne. Ensuite j’ai pris la responsabilité de plusieurs autres chantiers de fondation, notamment le contournement ferroviaire de Nîmes et Montpel- Ingénieurconstructeur lier et celui du parking du centre commercial MUSE à Metz. Actuellement, j’occupe le poste d’ingénieur travaux principal sur le chantier du réservoir d’eau potable à Vandœuvre-lès-Nancy. Pouvez-vous nous présenter le projet du réservoir d’eau potable à Vandœuvre-lèsNancy ? Il s’agit de la construction d’un réservoir d’une capacité de 30.000 m3. Situé à Vandœuvre-lès-Nancy à proximité des lignes de traitement des eaux, ce réservoir permettra à la communauté urbaine de Nancy d’agrandir son stockage d’eau potable et ainsi de subvenir aux besoins de toute l’agglomération. Afin d’améliorer le paysage urbain et d’assurer l’intégration du réservoir, la maîtrise d’œuvre a opté pour un modèle enterré de 34 m de large/180 m de long, par 14 m de profondeur. Quelles sont les particularités de ce projet ? BOTTE Fondations intervient sur deux parties : des ouvrages provisoires et des ouvrages définitifs. Étant enfoui dans le sol, ce réservoir requiert des ouvrages techniques conséquents. Par ailleurs, vu la présence du schiste-carton dans le sol (une roche qui a la particularité de gonfler au contact de l’eau ou de l’air) nous avons dû réaliser plusieurs études géotechniques en amont et affiner les calculs et les dimensionnements en prenant en considération ce phénomène géologique. Afin d‘éviter d’éventuels affaissements ou déplacements, nous réalisons, pour les ouvrages définitifs, des fondations spéciales de 30 m de profondeur. Le réservoir sera soutenu par 370 pieux en béton armé. Quant aux ouvrages provisoires, nous réalisons une paroi lutécienne soutenue par des pieux sur tout le périmètre du bassin. Au fur et à mesure du terrassement on projette du béton sur les parois extérieures. Ce voile continu déterminera par la suite l’enceinte du futur réservoir. En termes de matériel, nous avons eu recours à deux machines de type MAIT HR 260 et une grue sur chenilles Liebherr 843, pour réaliser les pieux forés simples, ainsi qu’une Fundex 2800 pour les pieux lutéciens à la tarière creuse. Ce projet, que représente-t-il pour vous ? Je considère ce projet comme une véritable évolution dans ma carrière qui me permet d’endosser de nouvelles responsabilités et par conséquent d’être animé par de nouveaux challenges. N538 Mars - Avril 2016 19 85 REGION GRAND EST RÉNOVATION DU SIÈGE ET DES ANNEXES DU CONSEIL DE L’EUROPE emmanuel lhéritier tp 74 chef du service des batiments et installations Bio Express Suite à l’obtention de son diplôme d’ingénieur, Emmanuel LHÉRITIER a complété sa formation en poursuivant des études d’architecture. Après deux années de coopération en Éthiopie, il a débuté sa carrière chez Bouygues puis a intégré un bureau d’études dont les activités regroupaient architecture et ingénierie. Puis il a participé en 1999 à la création d’une nouvelle agence de Coteba Management (Artelia) à Madrid. En 2000, il a intégré sur concours le Conseil de l’Europe en tant qu’ingénieur responsable de la Division des Installations Techniques, puis a été promu en 2002 au poste de Chef du Service des Bâtiments et des Installations. 20 86 Ingénieurconstructeur Le Conseil de l’Europe dispose d’un patrimoine immobilier très varié dans ses fonctions. Il se compose d’immeubles prestigieux tels que le Palais de l’Europe ou le Palais des Droits de l’Homme, et de bâtiments très techniques, notamment la Direction Européenne de la Qualité du Médicament (DEQM). Dans cet entretien, Emmanuel LHÉRITIER, Chef du Service des Bâtiments et des Installations au Conseil de l’Europe, nous parle la rénovation de ce patrimoine. Vous avez démarré plusieurs opérations de rénovation du siège et des annexes du Conseil de l’Europe. Pouvez-vous nous en dire davantage ? Le Conseil de l’Europe dispose d’un parc immobilier de plus de 200.000 m2 à Strasbourg, sans compter de nombreux bureaux et établissements à travers l’Europe. Avec l’émergence des nouvelles normes règlementaires, nous avons lancé des opérations de rénovation sur l’ensemble de ce parc immobilier afin de l’adapter à l’évolution réglementaire, normative et législative liée au bâtiment. Je cite à titre d’exemple la loi Handicap de 2005, la règlementation thermique, la sécurité incendie ou encore le risque amiante. Certes, le Conseil de l’Europe jouit d’un statut d’extraterritorialité, mais il demeure soumis à toutes les lois françaises liées au bâtiment. En nous appuyant sur l’expertise d’une société extérieure, nous avons établi un schéma directeur immobilier nous permettant de définir de façon précise l’ensemble des travaux de rénovation et les investissements à réaliser sur les 15 années à venir. Pouvez-vous nous citer quelques exemples de chantiers sur lesquels vous travaillez actuellement ? L’une des plus importantes opérations que nous avons réalisées est liée à la mise en sécurité du Palais de l’Europe. Ce bâtiment de 62.000 m2 a été mis en service en 1977. Depuis, la règlementation incendie pour les ERP a subi plusieurs changements et il a été nécessaire d’adapter le bâtiment aux nouvelles normes. Les interventions démarrées en 2004 se sont échelonnées sur une période de 5 ans avec un coût total de 12 millions d’euros. Outre la mise en sécurité du bâtiment principal, nous avons également travaillé sur la problématique de l’amiante domaine dans lequel la règlementation devient de plus en plus sévère. À part l’Agora et la DEQM, construits dans les années 2000, nos bâtiments sont antérieurs à 1997 et contiennent de l’amiante. C’est pourquoi, au démarrage de chaque chantier de rénovation, nous procédons systématiquement au désamiantage de la zone. Notons également que le Conseil de l’Europe a beaucoup évolué à partir des années 90, notamment à cause de la chute du mur de Berlin. Presque tous les pays d’Europe de l’Est, y compris la Russie, ont en effet rejoint le Conseil. Afin de suivre cette évolution, nous avons engagé des travaux de transformation de nos bâtiments afin qu’ils soient conformes non seulement aux règlementations, mais également aux nouveaux besoins de l’organisation. Pouvez-vous nous en dire davantage sur le rôle de vos partenaires ISS et WEREY ? Leader du Facility Management, ISS intervient sur le nettoyage de nos bâtiments à Strasbourg, Paris et Bruxelles. La société WEREY dispose, quant à elle, d’un contrat-cadre et s’occupe de façon régulière de la restructuration de nos entités via la pose de cloisons et la réalisation de travaux de réaménagement nécessaires à chaque mouvement de personnel. 4 rue Alfred Kastler 67850 HERRLISHEIM 03 88 96 49 86 - www.portalp.fr N538 Mars - Avril 2016 21 87 REGION GRAND EST EDF RENOUVELLE SON PARC NUCLÉAIRE Rencontre avec Nicolas Lantiat, chef d’exploitation à la centrale de Cattenom (EDF). nicolas lantiat tp 10 chef d'exploitation Bio Express Spécialisé en génie civil et nucléaire, a effectué son stage de fin d’études au sein du parapétrolier Saipem sur les modélisations géotechniques offshore de pose de pipeline. Il intègre EDF en octobre 2010 en tant que chef de projet rattaché à la direction immobilière et assurance du groupe à Nancy. Ensuite, il a été muté sur la centrale nucléaire de Cattenom où il suit actuellement le projet Partner depuis février 2012. 22 88 Ingénieurconstructeur Pouvez-vous nous présenter le projet Partner ? Le groupe EDF a pour ambition de pousser l’exploitation du parc nucléaire français à 60 ans. Pour ce faire, nous nous sommes engagés dans la remise à niveau du parc tertiaire sous le nom de : projet PARTNER. Le cadre a été mis en place en 2010-2011. Le projet couvre la réalisation de 70 constructions neuves, 120 réhabilitations et 600 rénovations. Le tout pour un budget de 1 milliard d’euros pour l’ensemble du parc nucléaire français pour une durée de 10 ans. Au niveau du montage général : EDF est maître d’ouvrage et est assistée par les services de deux AMO, le premier opérationnel : AMSYCOM est garant du respect des besoins ; il assure la conduite d’opérations et intervient depuis les phases amont (faisabilité, programme) jusqu’au parfait achèvement, le second référent : ARTELIA, son rôle stratégique est garant du respect de l’ensemble des référentiels du groupe et de l’homogénéité des toutes les constructions-réhabilitations au niveau national. Notons également, que pour les réalisations de Cattenom, le groupement est composé de Bouygues bâtiment nord-est, des architectes Sérau et Alain Derbesse, et du bureau d’études techniques SNC-Lavalin. Pouvez-vous nous en dire davantage sur les particularités techniques de ce projet sur Cattenom ? Au niveau des typologies de réalisations, nous sommes sur une implantation architecturale conforme à celle d’un site nucléaire et par conséquent au code architectural de Claude Parent. Les structures, diverses et conformes aux normes de la RT2012, sont réalisées soit en construction métallique et bardage soit en béton préfabriqué. Ce complexe de murs préfabriqués en atelier, composé d’un enrobage béton et d’un isolant intégré est assemblé sur chantier. En termes d’équipements, nous sommes sur des ouvrages qui respectent plusieurs préconisations et référentiels liés au nucléaire, mais comme il s’agit de bâtiment tertiaire, nous ne sommes pas soumis à l’application des règles particulières liées à la sismicité, ou aux agressions externes. Quid de l’avancement des travaux sur Cattenom ? Jusqu’à aujourd’hui, nous avons pu achever 2 constructions neuves : une de 919 m2 (2 M€) et l’autre de 6717 m2 (11 M€). La première est un bâtiment de vestiaires. La deuxième est un bâtiment de bureaux. Nous comptons également une opération de réhabilitation de 2500 m2 (3 M€) qui seront transformés en un restaurant interentreprises (livraison en juin 2016), et une construction neuve de 1750 m2 (2,5 M€). Cette dernière réalisation sera destinée à accueillir un chantier-école dont l’objectif est de pouvoir simuler des actions en zone contrôlée à l’intérieur de la centrale dans des conditions proches du terrain, mais sans le risque radiologique. Notons qu’en 2015, nous avons réalisé un bâtiment dit maquette sur une superficie de 600 m2 (1 M€). Cette opération, que représente-t-elle pour vous ? Participer au nouveau grand challenge d’EDF et être l’un des rouages de cette opération Partner est valorisant. Cette opération est en effet un véritable moteur d’évolution dans le groupe et s’inscrit totalement dans sa nouvelle stratégie. Cette expérience a également été l’occasion de rencontrer des gens venant de différents horizons, mais dont l’objectif commun est de porter le projet tous ensemble. Être le point de rencontre de ces intervenants est essentiel pour la compréhension globale du projet et des enjeux politiques, stratégiques et économiques associés. 23 REGION ILE DE FRANCE L’IMMOBILIER D’ENTREPRISE : DE L’ESQUISSE À LA LIVRAISON Ingénieur ETP, Thierry Hallot a créé en 1994 ABCIS, société d’ingénierie spécialisée dans la construction et la réhabilitation de bâtiments industriels, tertiaires et commerciaux. Il nous en dit davantage dans cet entretien. thierry hallot tp 74 ingenieur Pouvez-vous nous rappeler votre parcours ? J’ai commencé ma carrière, au cours de mon service militaire, comme enseignant dans un institut technologique en Algérie. J’ai, ensuite, intégré un bureau d’ingénierie français à Alger, auquel j’ai très rapidement été associé. À la fin de cette expérience d’expatriation, je suis revenu en France où j’ai pris la direction régionale sud-est d’un bureau d’études de Nancy. J’ai ensuite rejoint un petit groupe spécialisé dans la réhabilitation et la restructuration de friches industrielles, en tant que directeur technique, et gérant associé de la filiale de réalisation. J’ai quitté cette structure à la suite de son rachat par un groupe financier, pour prendre la direction technique d’un bureau d’études spécialisé dans la réhabilitation de logements sociaux. Suite à une forte baisse d’activités, j’ai dû quitter cette société, et ai alors décidé en 1994 de créer ABCIS. ABCIS est spécialisée dans la construction et la réhabilitation de bâtiments industriels, tertiaires et commerciaux. Pouvez-vous nous en dire plus sur votre savoir-faire ? Nous sommes spécialisés dans l’immobilier d’entreprise en neuf et en réhabilitation. Nous intervenons sur l’ensemble du territoire français et adressons une clientèle composée de petits et moyens investisseurs, de gros industriels, de promoteurs spécialisés dans les parcs d’activités, ainsi que de PME/PMI qui construisent pour leur propre utilisation. Nous confions chaque projet à un ingénieur généraliste, chargé d’affaires, qui en a la responsabilité et en assure la direction pendant toute sa durée, des études préalables à la livraison aux utilisateurs. Nous garantissons ainsi, pendant toute la durée du projet, la cohérence des choix architecturaux, techniques et financiers avec les objectifs initiaux définis avec le maître d’ouvrage. 24 90 Ingénieurconstructeur Vous avez développé une offre de service allant de l’esquisse à la livraison clefs en main. Pouvez-vous nous en dire davantage ? Nous accompagnons nos clients de- puis la naissance de l’idée de construire jusqu’à la livraison à l’utilisateur final, soit en tant que maître d’œuvre, soit comme contractant général pour une livraison clefs en main. Pour les constructions neuves, nous réalisons des études de capacité et des approches budgétaires à travers nos partenaires, pendant la phase de recherche foncière. Pour les opérations de réhabilitation, nous réalisons un diagnostic technique du bâti et de son environnement et une évaluation budgétaire des travaux à entreprendre préalablement à l’acquisition. Une fois la décision prise, dans les deux cas de figure, nous menons l’opération de A à Z : pilotage du projet en collaboration avec l’architecte, remise à jour des budgets, suivi du dossier de permis de construire, appels d’offres prestataires non-réalisateurs et entreprises, pilotage complet du chantier y compris la relation avec les concessionnaires et les collectivités locales. Puis la réception des travaux et la livraison à l’utilisateur final. Quels sont les enjeux actuels liés à vos activités ? Notre profession évolue aujourd’hui dans un contexte marqué par les problématiques environnementales. Outre les exigences de la RT 2012, nous travaillons sur la gestion des eaux de ruissellement, l’amélioration de la performance énergétique, et la certification des bâtiments. En réhabilitation, nous nous engageons davantage dans une démarche de certification des bâtiments existants. Quelles sont vos ambitions à moyen et long terme ? Dans la continuité de notre stratégie axée sur la réponse aux nouveaux enjeux environnementaux, nous souhaitons développer la construction bois dans nos domaines d’intervention. Nous aspirons également à consolider la satisfaction de nos clients en améliorant la qualité de nos services, tout en restant une structure à taille humaine. Waltefaugle Ile de France 1-11 rue Henri Becquerel Le Vinci 77 290 Mitry Mory Votre interlocuteur : Nicolas BOUCHOT 06 74 68 46 34 N538 Mars - Avril 2016 25 91 Cherche partenaire pour faire des projets d’avenir. LES GRANDES HISTOIRES COMMENCENT TOUJOURS PAR UNE RENCONTRE. Colas, un leader mondial de la construction et de l’entretien des infrastructures de transport, a formé des générations d’entrepreneurs à ses métiers à travers ses parcours d’intégration : Tour de France et Intégration Terrain. Ils consistent en un apprentissage intensif du métier d’Ingénieur Travaux sur le terrain et permettent de se familiariser avec l’organisation et les équipes tout en se confrontant rapidement aux réalités du quotidien. D’une durée d’un an après une embauche en CDI, à base de mobilités régionales ou nationales, ces parcours se déclinent également dans les autres activités du Groupe et dans ses filières support. Retrouvons-nous sur www.hubcarrierecolas.fr et sur nos prochains forums étudiants. @GroupeColas www.facebook.com/ColasReseauEtudiants 26 REGION ILE DE FRANCE LE CENTRE DE DISTRIBUTION DE BRUNESEAU : QUAND L’INDUSTRIEL ÉPOUSE L’URBAIN JEAN réchaussat tp 76 responsable projet Ciments Calcia est l’un des acteurs majeurs de l’industrie cimentière. Pouvez-vous nous présenter votre structure avec quelques chiffres clés ? Ciments Calcia fait partie du groupe Italcementi qui pèse 4.2 milliards d’euros. Nous avons été rachetés en 2015 par le groupe HeidelbergCement. À terme ce groupe réalisera un CA de 16.8 milliards d’euros et sera classé 1er pour le granulat à l’échelle mondiale, 2e pour le ciment et 3e pour le béton. Quelques chiffres pour Ciments Calcia : 700 millions d’euros de chiffre d’affaires, 1400 salariés, 10 usines à travers la France, 9 centres de distribution, 7 agences commerciales et 6,1 millions de tonnes de ciment vendues (2013). En 2014, vous avez réalisé un nouveau centre de distribution du 13e arrondissement à Paris. Pouvez-vous nous en dire plus sur ce projet et les enjeux qui y sont liés ? Ce nouveau centre de distribution de Bruneseau est situé dans le 13e arrondis- Jean Réchaussat Responsable Projets chez Ciments Calcia revient dans cet entretien sur les particularités du nouveau centre de distribution de Bruneseau situé dans le 13e arrondissement de Paris. sement de Paris. Le premier challenge auquel nous avons pu répondre était de réaliser un centre de distribution d’une grande capacité sur une petite superficie et qui s’intègre dans le paysage urbain. La réalisation de ce centre coïncidait, en effet, avec le projet de réaménagement du 13e arrondissement, nous avons donc dû respecter des contraintes architecturales spécifiques afin d’être conformes à l’environnement modernisé et mettre en valeur la mixité économique et sociale du quartier. Outre l’enjeu architectural, nous avons également su respecter l’enjeu environnemental en minimisant notre empreinte écologique, et ce en optant pour une construction écoresponsable (consommation énergétique réduite, circulation optimisée des véhicules, tri des déchets, filtration de l’air et récupération des eaux de ruissellement). Au niveau de la logistique, le centre assure une livraison 24 h/24 en libre service. Quelles sont les particularités techniques de ce centre ? Le centre a été monté sur un espace restreint de 4500 m2. Il est composé de deux silos conséquents (11.000 m³ de ciment stocké) liés à un système de déchargement de wagons, le centre étant alimenté par train. Le centre comporte également quatre postes de chargement totalement automatiques et fonctionnels 24 h/24 pour les camions de livraison, d’un bâtiment en encorbellement pour les bureaux et un laboratoire d’essais béton. Au niveau de la réalisation, ce projet a été une véritable prouesse technique. Le génie civil a été confié à Sogea TPI et les équipements industriels à la société allemande IBAU Hamburg. La réalisation de ce projet, que représente-t-elle à l’ingénieur que vous êtes ? Durant ce chantier, j’ai eu l’occasion d’échanger avec les équipes techniques et d’enrichir mes connaissances d’expert en projets industriels ciment. De par sa complexité, notre métier nous permet d’être constamment à la découverte de nouvelles prouesses techniques. En plus d’avoir été une réussite sur le plan technique, je considère ce projet comme l’une de mes plus belles performances tant au niveau de mes acquis professionnels que sur le respect des couts, délais et performances et sur le plan de la sécurité. Appliquées à la lettre, les règles de sécurité ont permis aux différents intervenants de se comporter de manière sûre et d’éviter les accidents sur le chantier. N538 Mars - Avril 2016 27 93 Stockage, Transport et IBAU HAMBURG A HAVER & BOECKER Company Economique. Terminal de Ciments Calcia/Semapa au Centre de Paris. Avec une station de déchargement de wagons et station de chargement camions Conception Ingénierie Contrats EPC Offrant des solutions individuelles et innovantes sur mesure: Nous réalisons vos meilleures idées! Pour de plus amples renseignements, visitez: www.ibauhamburg.de 28 HAVER & BOECKER ensemble avec IBAU HAMBURG couvre [email protected] Chargement par IBAU HAMBURG Effectif. Efficace. Une architecture impressionnante en bordure du Périphérique AVEC PLUS de 10,000 Silos monocellulaires, 300 Silos multicellulaires, 100 Stations de mélange, 200 Terminaux maritimes, 60 Chargeurs/Déchargeurs de navires, 30 Navires de ciment, 100 Terminaux d'exportation pour distribution par camion, train et navire, 400 Systèmes de centrale électrique ont été fournis par IBAU HAMBURG dans ces dernières 40 années, en accord avec le CONCEPT ORIGINAL IBAU HAMBURG. AVEC IBAU HAMBURG VOUS ETES TOUJOURS EN BONNE COMPAGNIE! TRAITEMENT, STOCKAGE, MELANGE, REMPLISSAGE, EMBALLAGE, PALETTISATION, CHARGEMENT, AUTOMATION la chaîne de transport complète: 29 REGION ILE DE FRANCE L’EPR DE FLAMANVILLE : LE PROJET AVANCE À GRANDS PAS Situé sur la côte Ouest du Cotentin, l’EPR de Flamanville est le premier dans son genre en France. Démarré en 2007, le projet avance aujourd’hui à grands pas. Alexis-Fabian Bombard, chargé d’affaires chez EDF, nous en dit davantage dans cet entretien. ALEXIS-FABIAN BOMBARD tp 10 CHARGé D'AFFAIRE Bio Express Diplômé de l’ESTP en 2010, Alexis-Fabian Bombard est spécialisé dans le génie civil nucléaire. Après un stage de fin d‘études au sein d’une jeune entreprise de conseil en développement de programmes nucléaires puis une brève expérience en Tunisie, il a démarré sa carrière sur le projet nucléaire expérimental ITER. Il y était en charge en tant que maitre d’œuvre de la supervision et du contrôle des travaux de construction des fondations du bâtiment réacteur, puis responsable planning du lot de génie civil principal. Fin 2013, il quitte le sud de la France pour s’installer à Paris, où il travaille actuellement sur le projet de construction de la centrale nucléaire Flamanville 3. 30 96 Ingénieurconstructeur Pouvez-vous nous détailler votre rôle dans le projet de l’EPR de Flamanville ? Flamanville 3 est l’un des trois réacteurs nucléaires EPR de 3e génération actuellement en construction dans le monde. Sur ce projet, j’interviens en tant que chargé d’affaires sur le contrat charpentes métalliques. Je suis le représentant d‘EDF vis-àvis de l’entreprise de construction et ai la responsabilité globale des aspects contractuels, technique-qualité, coûts et délais, ainsi que du reporting vers la direction du projet. Mon rôle est d’assurer la bonne progression du contrat par le suivi et la coordination de ses différentes phases (études, fabrications, montages), en partenariat avec tous les autres intervenants EDF au siège et sur le chantier. Qu’en est-il de l’avancement des travaux sur ce chantier ? Nous sommes actuellement au pic de l’activité. Les travaux de génie civil principaux sont à présent achevés et les derniers mois ont coïncidé avec la montée en puissance des montages électromécaniques nécessaires au fonctionnement du réacteur. S’en suivra une phase d’essais pour vérifier le bon fonctionnement de la centrale avant son démarrage. Sur le contrat de charpentes métalliques, les montages sont bien avancés. Aujourd’hui, l’activité principale concerne le montage des charpentes situées dans le bâtiment réacteur autour des générateurs de vapeur, qui comptent parmi les équipements principaux de la centrale. Quid des contraintes techniques auxquelles vous avez dû faire face ? Les charpentes servent notamment à supporter un grand nombre d‘équipements (tuyauteries, câbles, ventilation…). Pour finaliser leur design, nous avons besoin de rassembler les données d’entrée de tous les autres contrats. Cela nécessite la coordination d’un très grand nombre de corps de métiers et de personnes, dans un cadre normatif extrêmement exigeant vis-à-vis de la qualité et de la sûreté. Dans certains cas, il peut ainsi s’avérer nécessaire de devoir modifier nos charpentes a posteriori afin d’intégrer une évolution des éléments en interface. De plus, tous ces travaux se font dans un environnement extrêmement restreint en comparaison de la quantité d’équipements à intégrer dans les bâtiments, rendant plus que complexe le montage. Ce projet que représente-t-il pour vous ? Même si mes contrats se limitent au génie civil, j’ai eu l’occasion de travailler sur diverses problématiques de par la complexité et l’envergure du chantier. Cela m’a permis une montée en compétence technique, d’être sans cesse à la recherche de solutions innovantes aux problèmes rencontrés et de prendre goût au travail en équipe avec un objectif commun. Ce projet revêt pour moi une importance particulière également du fait de ses enjeux. Il permettra à la France de continuer de bénéficier d’un faible coût d’électricité tout en garantissant une énergie bas carbone. Depuis 100 ans le Groupe BAUDIN met son expertise et son énergie dans la réalisation d’ouvrages durables et de qualité a fait confiance au Groupe BAUDIN pour la construction de l’EPR de Flamanville bâtir - aménager - rénover - entretenir Infrastructures énergétiques - Entreprise générale - Montage - Passerelles métalliques - Piscines et centres aquatiques - Transport exceptionnel - Terrassement et VRD - Équipements d’ouvrage d’art - Câbles - Bassins inox - Équipements scéniques - Traitement d’eau et d’air - Machines spéciales - Ponts mobiles - Charpente métallique - Soudage - Peinture et protection anti-corrosion - Équipements portuaires et fluviaux - GROUPE Verrières et vêtures - Génie civil - Couvertures et bardages - Ponts métalliques - Maintenance mécanique 31 REGION ILE DE FRANCE PROLONGEMENT DE LA LIGNE 14 SAINT-LAZARE/SAINT-OUEN : LE CHANTIER BAT SON PLEIN Dans le cadre de l’extension du réseau de transport public francilien existant, la RATP travaille actuellement sur le prolongement de la ligne 14 de Saint Lazare jusqu’à Saint-Ouen. Dans cet entretien, Philippe Moyal, directeur de projet délégué à la RATP, revient sur les grandes lignes du projet. philippe moyal tp 89 directeur de projet Bio Express Diplômé en 1989, Philipe Moyal a commencé sa carrière à la RATP. D’abord orienté maîtrise d’œuvre en phase conception puis en phase travaux, il a participé à la réalisation de différents ouvrages (accès supplémentaires, couvertures de voies ferrées, nouvelles gares…). Il a ensuite basculé du côté de la maîtrise d’ouvrage et conduite de projet. En 2006 il a été nommé chef de projet sur le chantier de la ligne 12 à Aubervilliers. Depuis 2012, il est directeur de projet délégué pour le chantier du prolongement de la ligne 14 jusqu’à Saint-Ouen. Vous travaillez actuellement sur le projet de l’extension de la ligne du métro Saint-Lazare/Mairie de SaintOuen. Pouvez-vous nous en dire davantage ? Épine dorsale du réseau de transport public du Grand Paris, le prolongement de la ligne 14 de Saint-Lazare à SaintOuen est financé par l’État et plusieurs collectivités territoriales. Son coût total est estimé à 1.38 milliard d’euros. Grâce aux 4 nouvelles stations, la ligne 14 desservira des quartiers du Nordouest parisien. La RATP assure la maîtrise d’ouvrage et maîtrise d’œuvre est assurée par trois intervenants : SYSTRA pour l’infrastructure, un groupement d’architectes AZC-Architram pour les espaces voyageurs, et la RATP pour les systèmes de transport. Quid du déroulement du chantier ? Quelles sont ses particularités ? Actuellement nous sommes en phase de travaux génie civil. En plus des quatre nouvelles stations (Pont Cardinet, Porte de Clichy, Clichy – Saint-Ouen et Mairie de Saint-Ouen), le projet comporte la création d’un site de maintenance et de remisage (SMR), un tunnel principal et un tunnel de raccordement — d’une longueur totale de 5,8 km —, ainsi que des ouvrages techniques secondaires. Pour la construction des deux tunnels, nous avons opté pour la technique de creusement mécanisé à l’aide de deux tunneliers à pression de terre. Les tunneliers deviennent, en effet, de plus en plus performants et assurent à la fois le creusement du sous-sol, le soutènement et la construction du tunnel. Notons également que dans le cadre des travaux de la station Clichy-SaintOuen, nous reprenons en sous-œuvre la gare du RER C. Ces travaux, pilotés par l’entreprise par Spie Batignolles, à forte technicité, nécessiteront une congélation des terrains. Quels sont les objectifs du projet ? À l’achèvement de ce projet, nous aurons atteint 3 objectifs majeurs : - Désaturer, dans la durée, la ligne 13 particulièrement fréquentée au nord de Saint-Lazare, et ce pour améliorer les conditions de transport des 680 000 utilisateurs quotidiens. Le trafic sera en effet allégé de 20 à 30 %. - Moderniser et développer le réseau de transport francilien : la ligne 14 de Saint-Lazare à Mairie de Saint-Ouen est la première étape du métro automatique du nouveau Grand Paris. - Desservir de nouvelles ZAC sur Paris et sur Saint-Ouen (ZAC des Batignolles et ZAC des Docks) afin d’accompagner le développement urbain. Pour conclure, ce projet que représente-t-il pour vous ? Il est captivant de travailler sur un projet d’infrastructure de transport tant sur le plan technique que sur le plan relationnel. On participe à la réalisation d’ouvrages qui seront utilisés par des dizaines de milliers de personnes chaque jour. Les projets du Grand Paris Express ou de prolongement de ligne de métro sont nombreux, ils constituent de véritables opportunités pour les futurs ingénieurs ETP que ce soit côté conception ou réalisation. Le projet en chiffres 32 98 Ingénieurconstructeur • 4 nouvelles stations : Pont Cardinet, Porte de Clichy, Clichy – Saint-Ouen et Mairie de Saint-Ouen • 1 nouveau site de maintenance et remisage (SMR) • 5,8 km de tunnel 33 99 20 ANS PROMO 1996 L’ÉCOUTE ET LA PROXIMITÉ SONT LA BASE DE NOTRE ORGANISATION nicolas foubard B 96 fondateur et directeur general Contractant général implanté en Espagne, en France, au Mexique et au Pérou, Cubic 33 Group gère la production de bâtiments industriels, de l’ingénierie à la construction. Entretien avec Nicolas Foubard, fondateur et directeur général. Chiffres clés Année de création: 2005 Présence à l’international: Espagne, France, Mexique et Pérou Volume de facturation en 2015: 23 millions d’euros Superficie globale de construction depuis sa création: 500.000 m² Nombre d’ouvrages livrés: 42 Plus grande surface construite: 45.000 m² Nombre de salariés: 40 Les valeurs du groupe: Transparence, Qualité, Confiance, Engagement, développement durable. Pourquoi avoir créé il y a dix ans le groupe Cubic 33? J’ai travaillé six ans au sein du groupe GSE (spécialiste de la conception et de la construction de projets d’immobilier d’entreprise) notamment en Espagne où j’avais détecté certaines lacunes au niveau de l’écoute et du suivi complet du client. Il existait clairement un manque de proximité avec ce dernier! J’ai alors souhaité développer une société qui tiendrait un rôle de partenaire face à ses clients, une société attentive à leurs attentes, adaptable à leurs besoins. L’écoute et la proximité sont ainsi la base de notre organisation. 34 100 Comment avez-vous débuté vos activités? Fondée en 1996 en Espagne, la société a débuté son activité au côté de Porcelanosa, un grand groupe industriel fabriquant de cuisine et de carrelage. Avec eux, nous avons développé une véritable relation de partnership. Nous avons ainsi construit un grand nombre de bâtiments pour leur compte en Espagne mais aussi au Portugual, Ingénieurconstructeur en France et au Mexique. Notre idée était de travailler main dans la main avec ce client et de l’accompagner en dehors de ses frontières naturelles. Nous leur avons ainsi offert des prestations identiques dans chaque pays évoqué. Les bâtiments étaient principalement des entrepôts et des show-room. Depuis trois ans, nous nous développons à l’international sur différents territoires en structurant nos équipes localement. Nous sommes aujourd’hui implantés en France, en Espagne, au Mexique et au Pérou. Nous travaillons ainsi désormais avec des clients industriels locaux dans chacun de ces pays ou alors avec de grands groupes comme Danone ou Gloria (gros fabriquant de lait péruvien). production et leur process et que les délais de construction sont donc très courts (six mois). Les installations sont d’autre part spécifiques en terme de production de froid et d’isolation avec des performances indispensables au bon fonctionnement de leur batiment. Pourriez-vous nous citer un exemple de chantier en France? Nous venons de livrer un bâtiment (un cross docking) à Paris à la fin du mois de janvier pour le promoteur immobilier Segro dont l’utilisateur est XPO. L’opération, qui représentait une superficie de 5.700 m² de quais et 900 m² de bureaux, a été livrée clé en main. Le contrat a représenté 5,5 millions d’euros de travaux. Ce bâtiment certifié HQE, sera désormais une référence dans le métier Sur quels types de chantiers êtes-vous notamment grâce à son architechure soignée: des éclairages naturels, de nombreux espaces aujourd’hui engagés? De plus en plus présents en Amérique verts et de très beaux matériaux. latine, nous travaillons par exemple sur le projet Gloria à Lima, l’expansion de leur usine de fabrication de lait avec une zone de stockage. Nous structurons l’équipe localement avec un support de la part du groupe depuis l’Espagne et le Mexique dans l’objectif de mener à bien nos engagements. Ce projet est complexe pour différentes raisons. D’une part nous travaillons dans un bâtiment en activité. Il faut donc prendre en compte le fait que le chantier freine leur 20 ANS PROMO 1996 NOS CLIENTS SOUHAITENT SIMPLIFIER LEUR EXPÉRIENCE DU NUMÉRIQUE ET ÊTRE ACCOMPAGNÉS DANS LEUR TRANSFORMATION DIGITALE CORINNE FIGUEREO ME 96 DIRECTRICE A la sortie de l’ESTP, vous avez débuté comme Ingénieur d’Affaires dans une société d’électricité, avec une petite équipe sous votre responsabilité, et beaucoup de temps passé sur les chantiers pendant plus de deux ans… Comment se sont passés ces premiers temps sur le terrain? Ma carrière a commencé avec des rencontres très fortes, notamment avec un conducteur de travaux et des chefs d’équipe peu habitués à travailler avec des femmes. Contre toute attente, le fait d’être une femme m’a servi, dans le sens où il s’était instauré une belle complémentarité, où je me nourrissais de leur expérience et leur apportais de nouveaux points de vue. Ensuite, j’ai intégré SPIE, d’abord comme consultante dans l’IT, puis directrice de projet, avant d’accéder à différents postes de responsabilités managériales. SPIE a une politique forte de suivi des carrières, avec des comités annuels qui permettent de nous faire évoluer dans nos fonctions grâce à la mobilité interne. J’en ai fortement bénéficié et j’ai apprécié ! Parallèlement, j’ai souvent changé de managers, et certains m’ont profondément marquée, par leur humanité ou par leur côté visionnaire, anticipant la transformation de nos métiers. Quelles sont les principales caractéristiques de votre métier? Notre métier embrasse de nombreuses technologies, en perpétuelle évolution, La transition numérique impacte notre société, révolutionne nos habitudes et nous oblige à repenser nos modèles. De nouvelles perspectives de croissance apparaissent, mais aussi de nouveaux défis… Autant de changements adressés par SPIE ICS, entreprise de services du numériques(ESN), filiale du groupe SPIE, pour s’inscrire dans le paysage économique international comme un acteur incontournable de la transition digitale. Corinne Figuereo, Directrice des Activités Public & Industries, revient sur sa carrière et sur les défis de l’entreprise. depuis l’environnement utilisateur jusqu’au Datacenter. Parallèlement, nos clients souhaitent simplifier leur expérience du numérique et être accompagnés dans leur transformation digitale. Cela nécessite de bien connaître leurs métiers, leurs enjeux, pour co-construire avec eux des services innovants, adaptés à leurs besoins. C’est la raison pour laquelle nous sommes organisés en départements « verticalisés », c’est-à-dire spécialisés par secteur client. Ces départements sont de vraies entreprises, suffisamment petits pour être agiles et proches de leurs clients, et suffisamment grands pour disposer de l’ensemble des leviers, commerciaux, opérationnels et administratifs. Dans ces départements, les Ingénieurs d’Affaires doivent obligatoirement avoir l’esprit entrepreneurial : ils écoutent leur client, conçoivent la réponse, pilotent l’ensemble des acteurs qui adressent ce client, et suivent la réalisation jusqu’au bout. direction général, et à ce titre impliquée dans les réflexions d’évolution de notre société. Dans la pratique : entre stratégie, management, RDV clients, et gestion financière, c’est dense et passionnant ! Vous faites partie du réseau Mixité So’SPIE Ladies. Comment défendez-vous les valeurs dont il est ici question? Cela fait de nombreuses années que SPIE mène des actions pour améliorer la représentativité des femmes dans nos métiers, et depuis 2010, il m’a été demandé de porter le sujet pour la filiale SPIE ICS. Le réseau So’SPIE Ladies est là pour sensibiliser les femmes et les hommes à la mixité, et inciter les femmes à croire en elle pour développer leur carrière. Cela passe par des ateliers qui, selon le thème traité, sont mixtes ou réservés aux femmes, et par des démarches telles que le mentoring. En tant que Directrice des Activités, quelles sont vos missions? Je suis à ce titre responsable de plusieurs départements adressant différents secteurs clients. Le concept de base est simple : 500 personnes sous ma responsabilité, couvrant l’ensemble des rôles d’une entreprise, pour vendre et délivrer les services attendus par nos clients. Je suis également membre du comité de N538 Mars - Avril 2016 35 101 25 ANS PROMO 1991 EIFFAGE CONSTRUCTION GRANDS PROJETS A ÉTÉ CRÉÉE EN 2013 ET J’AI ÉTÉ NOMMÉ DIRECTEUR DE CETTE NOUVELLE STRUCTURE OLIVIER BERTHELOT B 91 DIRECTEUR REGIONAL GRANDS PROJETS Olivier Berthelot est aujourd’hui Directeur régional Eiffage Construction Grands Projets, une filiale créée dans l’objectif de capitaliser les connaissances du groupe accumulées au fil des réalisations d’envergure et afficher une expertise dans le domaine des Grands Projets. Entretien. Vous avez réalisé l’ensemble de votre carrière chez Eiffage. Quelles en ont été les différente étapes? J’ai tout d’abord intégré une filiale immobilière de SAE à la suite d’un stage de fin d’étude. (Rappelons qu’Eiffage a été créé en 1992 en regroupant trois sociétés Fougerolles, SAE et Quillery). Après trois ans et demi dans ce secteur, j’ai souhaité me tourner vers le chantier et j’ai donc en 1994 commencé à apprendre le métier de conducteur de travaux. Petit à petit, je suis devenu responsable d’un chantier puis de plusieurs avant de devenir responsable d’exploitation, un rôle que j’ai endossé jusqu’en 2005.J’ai ensuite été nommé Directeur de la société SUPAE IDF qui a été dédiée entre 2007 et 2011à la conception et à la construction de l’hôpital Sud francilien compte tenu de la dimension exceptionnelle du projet. Après cette opération, le groupe a décidé de mettre en place une structure Grands Projets dans l’objectif de capitaliser les connaissances d’organisation et de conduite de projets d’exception. Elevée au rang de Région en 2013 Eiffage Construction Grands projets intervient désormais à Paris,en région ou à l’étranger dans le cadre des études et de la réalisation de projets complexes et j’ai été nommé directeur de cette nouvelle structure. Parmi nos dernières réalisation nous pouvons citer la tour Majunga à la Défense et le siège mondial de Carrefour à Massy. 36 102 Ingénieurconstructeur Comment votre région est-elle organisée? Nous réalisons une activité d’environs 200 M€ avec 300 collaborateurs. Nos équipes d’études sont organisées en mode projet dès la phase de soumission pour apporter à nos clients les réponses les plus pertinentes et performantes. Cette organisation nous permet d’aborder des opérations très complexes comme par exemple des projets clés en main pour lesquels nous garantissons des fonctionnalités et des niveaux de performance. Pour fiabiliser nos choix techniques,réaliser des départs lancés et assurer à nos clients une continuité des échanges,les équipes de production qui auront la charge de réaliser l’opération sont intégrées aux équipes d’études dès la phase amont. En ce qui concerne la phase de réalisation, nous avons développé des standards de conduite de projets qui donnent à l’ensemble des équipes des outils communs et nous permettent une bonne maîtrise des opérations. Pourriez-vous citer deux projets phares actuellement en cours ? Nous rénovons actuellement une partie du Parc des Expositions de la porte de Versailles.La particularité de cette mission réside dans le fait que ces travaux de se réalisent tout en permettant à notre client la continuité de ses services et le bon fonctionnement de ses salons tout au long du chantier. Dans un registre très différent, nous rénovons l’Arche de la Défense. C’est un PPP pour lequel le groupe EIFFAGE assure les missions de financement, de conception, de construction et d’exploitation.Donc un engagement de performance globale avec les contraintes de La Défense et des installations existantes. Dans les deux cas nous relevons des défis techniques qui rendent notre métier passionnant ! 25 ANS PROMO 1991 NOUS DEVONS ASSURER L’EXCELLENCE À TOUTES LES ÉTAPES DE NOTRE MÉTIER olivier sorin tp 91 president directeur general Fondasol est un bureau d’ingénierie géotechnique dédié à l’investigation des sols et à la conception et au dimmensionnement des fondations et infrastrucures des projets de construction. La société emploie près de 520 personnes, réalise 52 M d’€ de chiffre d’affaire et rassemble 28 agences en France et à l’étranger. Olivier Sorin, Président directeur général, retrace son parcours au sein de la société et présente les grandes lignes de ses projets en cours. Quel a été votre parcours depuis l’obtention de votre diplôme? Dans le cadre de mon cursus à l’ESTP, j’ai réalisé plusieurs stages dans le domaine de la construction d’ouvrages d’Art puis à l’issu de mon service militaire en 93, j’ai intégré l’entreprise Fondasol au sein de son agence de Lille comme ingénieur d’affaire. J’ai ensuite pris la direction de cette agence en 94 et endossé une fonction plus managériale et plus commerciale sans sacrifier la partie technique. En 96 j’ai pris la direction de la région Nord puis en 99, j’ai été nommé directeur général délégué. En 2001, j’ai rejoint le siège à Avignon pour prendre la direction des opérations de Fondasol. En 2013, j’en suis devenu Président directeur général. Depuis 2012, vous êtes notamment engagés sur le Grand Paris? Nous sommes amenés à faire toutes les investigations pour les modélisations géologiques des lots 4 et 7 du projet ( de St Denis à St Cloud et d’Orly jusqu’à Versailles Chantiers). Nous travaillons bien sûr sur d’autres projets : les autoroutes avec notamment le doublement de l’autoroute A9, les projets de TGV comme par exemple la nouvelle ligne Provence-Alpes-Côte d’Azur. Le spectre de nos interventions est très large, de la maison individuelle au Grands Projets. Vous travaillez également à l’international? Effectivement! En République Démocratique du Congo et au Cameroun, nous travaillons actuellement sur le diagnostic et la construction de plusieurs barrages, et au Maroc sur des extensions de Ports. Nous avons toujours travaillé à l’international mais nous avons la volonté depuis maintenant deux ans de nous y implanter durablement, notament en Afrique. C’est pourquoi nous avons ouvert deux nouvelles filiales : à Casablanca (Maroc) et à Yaoundé (Cameroun). Quels sont selon vous les principaux aspects à prendre en compte dans votre métier? La géotechnique est une science qui nécessite de modéliser la nature. On ausculte finalement un patient qui ne parle pas ! A partir des caractéristiques recueillies sur le terrain, nous avons pour mission de proposer à nos clients des solutions optimisées et péreines permettant d’adapter leurs projets aux particularités géologiques, hydrogéologiques et géotechniques des sites. Nous devons leur assurer un service d’excellence à toutes les étapes de notre métier, un service de plus en plus élargi avec l’intégration de compétences connexes à la géotechnique comme l’environnement, la géophysique, le diagnostic de structure, les prestations de laboratoire, les contrôles externes, la conception. Une chaine de valeurs que nous souhaitons maitriser de A à Z en y intégrant les révolutions technologiques de demain comme la digitalisation, le Big Data, ou les inspections par drônes par exemple. N538 Mars - Avril 2016 37 103 25 ANS PROMO 1991 L’INFLUENCE DU SOL EST SANS COMMUNE MESURE SUR NOS OUVRAGES nicolas utter tp 91 design manager Quelles sont les grandes caractéristiques d’un métier lié au sol? L’influence du sol est sans commune mesure sur nos ouvrages et nous devons le prendre en compte. Contrairement à des métiers liés par exemple à la charpente métallique ou au béton armé, nous avons affaire à un matériau que nous n’avons pas fabriqué. Il représente la résistance sur lequel nous devons compter pour réaliser des fondations. Un des aspects importants de notre métier est donc de gérer en permanence les aléas : le sol a une histoire et nous devons assimiler la manière dont la nature l’a façonné. Nous disposons de campagne de reconnaissance à partir desquelles nous établissons un certain nombre d’hypothèse en vue de bâtir un modèle géotechnique. Ce dernier est réalisé a priori et nous devons vérifier pendant toute la durée de nos travaux que l’ouvrage, et donc le sol, se comportent conformément à nos prévisions. Si le modèle géotechnique n’est pas pertinent, nous procédons à des rétro-analyses et trouvons un modèle qui corresponde aux découvertes réalisées durant les travaux avant d’aménager l’ouvrage en fonction. Nous devons nous adapter en permanence, c’est la base du métier de l’ingénieur, ce dernier passe son temps à réaliser des hypothèses pour ensuite vérifier qu’il est toujours dans le cadre de l’ouvrage en question. 38 104 Ingénieurconstructeur Entreprise intégrée de travaux dans le sol et des structures internes de l’ouvrage, Soletanche Bachy intervient sur des typologies d’ouvrages très variés de petite dimension ou de grande dimension (maisons individuelles, barrages, tranchées ouvertes, tunnels de métro etc). Entretien avec Nicolas Utter, Design Manager de la société depuis 2013. Vous affichez un chiffre d’affaire d’ 1,4 milliard d’euros, dont les troisquart sont réalisés à l’international… Qui sont vos clients? Nous intervenons dans le monde entier dans environ une centaine de pays et sommes implantés dans une quarantaine de pays. Nos clients sont des promoteurs privés, des maîtres d’ouvrage publics comme des communes ou des communautés urbaines. Nous comptons aussi bien sûr parmi nos clients les grands donneurs d’ordre, la SNCF, la RATP et tous leur équivalents dans le monde ainsi que l’ensemble des opérateurs portuaires (Le Havre, Marseille etc.) Pourriez-vous citer quelques exemples de réalisations emblématiques? Nous travaillons aujourd’hui par exemple sur les stations du tramway de Nice. Ce sont de gros ouvrages avec des contextes géologiques compliqués. Nous avons aussi récemment réalisé les fondations de la tour Odéon à Monaco (la plus haute tour du Rocher). Si je remonte dans le temps, nous avons participé au confortement du temple d’Abou Simbel dans le cadre des travaux du barrage d’Assouan. Nous avons aussi beaucoup travaillé sur des ouvrages portuaires par exemple au port du Havre où nous avons construit 2 km de quais. Le métro du Caire fait également partie de nos chantiers phares. A titre personnel, quelles sont vos missions? Je suis en charge des études techniques pour la France métropolitaine, les Antilles, la Réunion, Monaco, la Suisse et le Benelux. Suite aux études de sol suivies par un géotechnicien, nous menons une analyse critique de ces données mais aussi du modèle associé. L’objectif est de proposer (quand le cadre du marché le prévoit) des variantes de techniques, de méthodes, de dimensions etc. en produisant tous les justificatifs techniques conformes aux règles en vigueur. L’ingénieur chargé d’affaire définira les chiffrages associés. Suite à l’acquisition d’une affaire, la deuxième mission du bureau d’étude consiste à produire des études d’exécution dans le but de fournir toutes les justifications et l’ensemble des plans destinés aux opérateurs sur le chantier. Ici, l’objectif est d’analyser le comportement du sol et de l’ouvrage et de les comparer avec les prévisions de comportement réalisées préalablement. 35 ANS PROMO 1981 LA PROMOTION IMMOBILIÈRE, UN MÉTIER D’ENTREPRENEUR bruno pinard tp 81 directeur general activite promotion Comment avez-vous débuté votre carrière? J’ai débuté en 1982 chez France Construction (aujourd’hui Bouygues Immobilier) où jusqu’en 1992 j’ai occupé différents postes. J’ai débord intégré la Direction technique comme acheteur, avant de poursuivre quelques mois plus tard en tant que Responsable de programme dans la filiale de montage d’opérations en bloc (essentiellement immobilier d’entreprise). J’ai ensuite progressé au sein de cette équipe très dynamique comme Directeur de Programmes, Directeur et enfin Directeur général adjoint avec la responsabilité de la filiale France Construction Industrie. En 1992 je suis entré chez BNP Paribas Real Estate comme directeur au sein du département immobilier d’entreprise. J’en suis aujourd’hui le Directeur Général en charge de l’activité Promotion en Immobilier d’Entreprise et internationale, responsable d’une entité qui emploie une centaine de personnes en France, en Italie, en Angleterre et au Luxembourg. Comment décririez-vous votre métier? La promotion implique d’aborder la totalité d’un business : la partie juridique, commerciale, technique, prospection foncière, politique et contextuelle, sans oublier la partie financière qui est toujours sousjacente La promotion d’immobilier d’entreprise représente 21 % des 752 M€ d’honoraires percus par BNP Paribas Real Estate en 2014. C’est un volume d’affaires annuel de l’ordre du milliard d’euros, avec à son actif de nombreux sièges sociaux comme Google à Londres ou France Télévisions et Coca Cola à Paris. Bruno Pinard, Directeur Général en charge de l’activité Promotion en Immobilier d’Entreprise et internationale, revient sur son parcours avant de dépeindre les grandes caractéristiques de son métier. de toute les décisions, le résultat faisant bien sur partie des buts recherchés avec le plaisir de construire un bel immeuble et de satisfaire nos clients. Il faut créer, inventer des opérations, trouver l’alchimie complexe qui permet à toutes les parties prenantes de sortir gagnant/gagnantes, et développer le projet dans une équation financière favorable. Au final, avec les architectes et ingénieurs nous participons à la transformation de la ville. La grande diversité des relations humaines qu’il entraîne et le fait de laisser une trace dans le paysage rend ce métier particulièrement passionnant et valorisant. Plus spécifiquement, quel est le rôle d’un promoteur dans l’immobilier d’entreprise? Le promoteur d’entreprise crée un projet à partir d’une opportunité foncière, d’une idée ou d’un contact. En tant que maître d’ouvrage et coordinateur de projet, le promoteur va manager une équipe de conception qui imaginera ce projet avant de le présenter aux politiques et à l’environnement en vue de l’obtention d’un permis de construire. Bref, il fait en sorte de concrétiser le projet. Il s’agit après de le commercialiser et de prendre ou pas le risque de le lancer. Il faut organiser le chantier puis le livrer. Chaque opération est une entreprise en soi. Mon métier est donc avant tout un métierd’entrepreneur! Sur quels grands chantiers travaillez vous actuellement ? Nous venons de livrer à nos clients Général Electric et Solocal la rénovation des 85.0000 m² des tours du pont de Sèvres à Boulogne Billancourt. Depuis 2014, nous réalisons le nouveau siège de BNL (45 000 m2 de bureaux) situé sur la gare haute vitesse de Tiburtina à Rome. Ce chantier passionnant est le plus important projet de bureaux en cours au sein de cette ville au riche patrimoine historique, dans laquelle nous développons par ailleurs des programmes résidentiels. Nous travaillons par ailleurs sur deux très gros chantiers à Levallois : 60.000m² pour la division luxe de L’Oréal, un projet qui sera livré en 2017, et 40.000m² pour le CETELEM à livrer courant 2016. A Rueil Malmaison, nous avons en chantier le siège de PSA (15.000m²) et lançons en 2016 le siège de Novartis (42.000m²). Enfin, nous venons de gagner en couverture du périphérique derrière la Porte Maillot l’un des projets « Réinventer Paris » mis en compétition par l’équipe municipale. N538 Mars - Avril 2016 39 105 35 ANS PROMO 1981 GROUPE EURO-VOILES 50 ANS AU SERVICE DES PLAISANCIERS DENIS INFANTE B 81 BASTIEN INFANTE IG 08 Avec + de 21 millions de CA en 2015, le groupe EURO-VOILES - RIVIERA PLAISANCE s’impose comme le 1er distributeur de bateaux de plaisance en France. EURO-VOILES, qui fête ses 50 ans cette année a toujours marié l’activité Vente et un niveau important de services, travaux et prestations, aujourd’hui 30% du CA. C’est la meilleure garantie pour maximiser le plaisir de naviguer pour ses clients plaisanciers et son 1er critère de développement et fidélisation de la clientèle. Quel est votre parcours depuis l’ESTP? Après l’ESTP, une formation financière à l’IAE et quelques années à l’export, chez BOUYGUES et SAE, j’ai rejoint un groupe de promotion avant de prendre en charge, la société EURO-VOILES, à l’origine un chantier naval. Après un virage immédiat vers le service et la plaisance, j’ai développé cette activité sur un seul site jusqu’à ce que mon fils me rejoigne en 2009. Quels liens entre l’ESTP et votre activité aujourd’hui ? Beaucoup d’ESTP quittent l’école avec une bonne polyvalence technique et gestion et selon leur personnalité avec une vigoureuse envie d’entreprendre. Après ce sont les opportunités qui vous font choisir des activités parfois éloignées de votre formation d’origine. L’équilibre gestion et technique s’applique bien évidement à tous les secteurs. Les problématiques planning, approvisionnement, décisions rapides, polyvalence, relationnel, etc., sont les mêmes que celles d’un entrepreneur TP. 40 106 Quelles sont les orientations qui vous ont menées aujourd’hui à votre positionnement ? La recherche du meilleur service « sur mesure » pour nos clients est notre premier objectif. Nous sommes dans un métier peu normalisé avec des typologies d’usage très variées, et une constante, la nécessité d’un suivi et de services adaptés à chaque plaisancier pour chaque type de navigation. grand nombre de clients étrangers qui marient le savoir-faire des chantiers français et la nécessité de s’appuyer sur des correspondants viables pour préparer leur voyage. Quels services auprès de vos clients? C’est un métier où le savoir-faire, la réactivité et l’expérience sont nos atouts majeurs avec des technologies et des produits qui évoluent maintenant rapidement. Nous couvrons tous les services, de l’acte d’achat au montage financier avec des préparations adaptées au projet du client. Le suivi et le conseil dans le temps consolident nos relations. Livrant + de 250 bateaux neufs et d’occasion par an et avec + de 9000 clients en suivi, nous menons ce challenge avec un personnel spécialisé et expérimenté qui partage la même passion de la mer que nos clients. A Bastien Travailler en famille ? Un choix. Après avoir développé l’activité web et location à EURO-VOILES, j’avais initialement choisi de travailler à l’export sur des chantiers TP. Avec l’opportunité d’un déploiement dans les Alpes Maritimes, j’ai pu marier à la fois ma volonté de création et profiter de l’expérience de mon père, ce qui a permis de gagner beaucoup de temps pour relan–cer la distribution JEANNEAU, PRESTIGE, CNB, FOUNTAINE-PAJOT et ZODIAC dans cette région. Cette complicité père-fils rassure aussi nos clients fidèles sur plusieurs générations. Quel est votre zone d’activité ? Principalement, la Méditerranée et la Côte d’Azur qui est la zone principale de navigation européenne, mais nous avons un Ingénieurconstructeur Vos orientations stratégiques ? Toujours améliorer notre service, cela demande beaucoup d’attention, d’humilité, de réactivité et de remise en question. C’est la clé de notre important développement commercial. 35 ANS PROMO 1981 jose villoslada tp 81 fondateur et directeur LES ÉCHANGES, LA COMMUNICATION, LA BIENVEILLANCE FAITES DANS LA RIGUEUR ET L’ENGAGEMENT FACILITENT L’OBTENTION DE LA SATISFACTION CLIENT Créé en mars 2009, SERIATION est un bureau de conseil et d’accompagnement environnemental à Maitrise d’Ouvrage composé d’une équipe de dix personnes et dont les promoteurs nationaux COGEDIM et VINCI IMMOBILIER sont les principaux clients. Entretien avec José Villoslada, fondateur et directeur de la société. Quelle est la vocation de Sériation? SERIATION s’est spécialisé dans le domaine du logement neuf collectif, nous ne réalisons pas de tertiaire et évitons la réhabilitation (sauf exception)afin de nous consacrer totalement à notre créneau. SERIATION a fait le choix du Logement Résidentiel dans le but d’apporter aux Promoteurs une véritable valeur ajoutée d’expertise opérationnelle . Notre mission consiste à accompagner les promoteurs dans l’obtention des certifications et des labels dans lesquels ils se sont engagés(Habitat &Environnement , NF logement Démarche HQE). SERIATION a pour vocation de créer le lien entre la théorie des référentiels et les côtés opérationnel et pragmatique nécessaires sur le terrain. Pour ce faire, nous disposons d’un process intégré permettant de nous corréler avec le process organisationnel du promoteur tout au long des opérations. Pourquoi avoir choisi de travailler dans ce secteur? J’ai opté comme de nombreux ainés avant moi pour « l’acte de bâtir qui de tous les actes est le plus complet » (Paul Valery)et donc une école pour commencer à l’apprendre l’ESTP. Mon parcours professionnel a été d’exercer le métier d’Entrepreneur Général au sein des majors français du Bâtiment : BOUYGUES (7ans)-VINCI (9ans)-EIFFAGE(5ans) puis de Contractant Général (CARI-2ans) et Promoteur Immobilier (COGEDIM-2ans) avant de créer mon entreprise SERIATION en mars 2009 .Parallèlement ,j’exerce une activité d’ expert judiciaire à la Cour d’Appel de Paris –spécialité Gestion de Projet et de Chantier- (serment prêté en décembre 2008) .La future réglementation RBR 2020 (Réglementation Bâtiment Responsable 2020) va définir le cadre d’un bâtiment durable réalisable au travers d’un Management Responsable de tous les intervenants de l’acte de construire. Les certifications d’organisation( ISO 9001-version 2015),de Responsabilité Sociétale( ISO 26000-Novembre 2010),du logement (NF Habitat HQE-Septembre 2015) nous préparent à ce challenge 2020. Mon expérience chez les majors du bâtiment et d’expert judiciaire ont renforcé ma conviction que la communication , les échanges, la bienveillance faites dans la rigueur et l’engagement facilitent l’obtention de la satisfaction Client ,donc ,la pérennité des organisations. En route vers 2020…et les schémas organisationnels de l’acte de bâtir que Paul Valery nous invitait déjà à découvrir. Que retenez-vous de vos études à l’ESTP? Je me souviens d’abord de la vie étudiante : l’envie et la joie de vivre mais aussi le sport et la compétition. J’ai en effet eu la chance d’appartenir à l’équipe de football de l’ESTP demi-finaliste de la Coupe de France Universitaire en 1980. Une grande aventure humaine et de grands moments de vie ! Compétiteur, j’ai expérimenté le fait de gagner et de perdre!...le fait d’oser entreprendre pour être chaque jour un peu plus un entrepreneur libre ! La formation généraliste offerte à l’ESTP est une chance pour les étudiants. Chacun peut trouver sa voie grâce à cette initiation ,personnellement ,j’avais trouvé le cours de Gestion d’Entreprise très motivant. N538 Mars - Avril 2016 41 107 Chroniques de chantiers Par Jean-Jacques B 75* et Bertrand Mousselon B 02* « Le diable se cache dans les détails ». Ce vieil adage devrait plus souvent conduire nos réflexions et notre attention. Pourtant si l'on devait s'attacher à tous les Construire en environnement industriel Une manière d'appréhender un problème complexe réside dans la gestion des enjeux. Or, en matière industrielle, les enjeux sont immédiatement importants. Ils peuvent être humains : les charges véhiculées, les pressions atteintes dans les conduites, les températures des fluides menacent immédiatement la sécurité des opérateurs. Dans tous les cas, la dimension économique de toute interruption de la chaîne de production pourra soit exposer directement la santé économique du donneur d'ordre, soit plus généralement menacer celle des constructeurs. C'est souvent là que réside la valeur ajoutée du maître d’œuvre : traduire la culture de l'un dans celle de l'autre. Or, dans notre cas, point de maître d’œuvre. On remet à l'entreprise locale et à son BET structure une caisse poussiéreuse comprenant une notice technique qui elle-même stipule en page 125 que les déformations du support doivent être inférieures à 50 µm, et cela malgré des charges importantes ! Et, dans ce domaine industriel, on peut avancer les ordres de grandeur suivants : points particuliers, • Projet industriel : base 1000, dont infrastructure et bâtiment 300 on n'avancerait plus. • Production industrielle annuelle : 3000 • Ingénierie pour infra et bâtiment : 30 L’'ingénierie représente donc 3 % du coût de l'opération et 1 % du CA de l'industriel. Nous vous proposons ci-après, des exemples marquants de sinistres qui pourront éclairer certaines mauvaises pratiques. Il aurait été préférable de l'indiquer au géotechnicien qui a reçu pour seul cahier des charges, l'indication « charges lourdes ». Cela lui aurait évité de Un cahier des charges inexistant pour préconiser des colonnes ballastées dont l’homme un tour de haute précision du BTP connaît la souplesse (c'est d'ailleurs sa Le cahier des charges doit être le point de départ première qualité). Il rappelait en plus un tassement de toute opération. Il récapitule les objectifs atten- prévisible supérieur au centimètre. dus par le maître d'ouvrage. Les constructeurs ont C'est finalement après 7 années de procédure l'obligation absolue non seulement de répondre à d'expertise que la sanction tombe : il faut déposer ce cahier des charges, mais également de le com- la machine et la fonder sur pieux... comme le pont pléter le cas échéant. roulant qui l'enjambe ! Les cultures propres à chaque métier diffèrent. Une expérience coûteuse pour le maçon, son BET Ainsi, le constructeur coutumier de l’environnement et leurs assureurs ! industriel sait que les ponts roulants peuvent être sensibles aux tassements différentiels. En revanche, Les principaux risques sur les plateles tolérances de déformations d’une fraiseuse ne font pas naturellement partie de ses connaissances. formes logistiques De même, l'industriel sait que les fondations pro- Les plate-formes logistiques mobilisent les entrefondes permettent souvent de réduire les tassements, prises de TP (terrassements de la plateforme, de la mais on ne peut difficilement lui demander de voirie et des parkings) et les entreprises de bâtiment distinguer pieux et colonnes ballastées… industriel. 108 Ingénieurconstructeur Leurs sols constituent des ouvrages qui, sans le paraître, demandent des prouesses techniques pour arriver à concilier : La modélisation du dallage est alors un exercice d'équilibriste, qui n'engage que son auteur, pour quelques milliers d'euros d'études ... n des terrains de qualité moyenne à médiocre, voire à forte hétérogénéité (anciennes gravières avec des zones de prélèvement remblayées, anciennes friches industrielles), L'enjeu est la fissuration de la dalle, les fissures se détériorant sous l'effet du roulage. n des charges fortes (en général 5 t/m2) évoluant rapidement au rythme des locations des cellules de stockage, La plate-forme devra être protégée des intempéries jusqu'au coulage de la dalle. Attention, l'eau de pluie non gérée sur une plate-forme non fermée dégradera les caractéristiques du support ! des budgets pour leur construction en forme de peau de chagrin, La réception du support est une étape essentielle pour la bonne tenue des exigences fortes de planimétrie pour le roulage des chariots élé- du dallage. Sévérité et exigence du maître d'œuvre ne sont pas méchanvateurs, voire pour le fonctionnement des transtockeurs (dispositif ceté, ils préviennent des conséquences très graves, hors de proportion avec les travaux de reprise demandés. automatisé pour ranger palettes et colis dans un rack). Les optimisations sont pourtant courantes, alors que les enjeux écono- Mais le traitement des sols en place n'est pas la solution miracle : non seulement sa profondeur est limitée, mais les conditions de mise en miques sont colossaux. œuvre et l'amélioration qu'on peut en attendre ne permettront pas de Dans une plate-forme, chaque ouvrage est important, dans la mesure transformer le sol en support non déformable. où il touche l'exploitation. Les joints de dalles sont des points sensibles qui méritent une exécution sérieuse, ainsi qu'un entretien. Leurs lèvres subissent les efforts alternés, Les voiries générés par le passage incessant de chariots élévateurs. Le phénomène du pianotage est la bête noire des exploitants ; les conducteurs d'engins Elles subissent un roulage important. Les virages sont fortement sollicités, d'autant que le rayon de courbure subissent des troubles musculo-squelettiques du fait de passages répéest faible. Attention à l'orniérage et aux croisements avec les voies ferrées. tés sur des joints mal en point. n n La zone de déchargement subit l'outrage des béquilles : elle mérite un renforcement, éventuellement un dallage béton. Le dallage Souvent, on considère que la dalle béton posée sur la plate-forme constitue le dallage. Et bien non ! La norme NF 11-213 (DTU 13.3) confirme que le dallage est constitué de l’ensemble : couches de sol et de remblai + dalle béton. Dimensionner le dallage nécessite de prendre en compte les caractéristiques mécaniques des différentes couches. La dalle supporte les poinçonnements résultant des pieds de racks et y générant des efforts de « moments ». Attention à une mise en place trop rapide des racks avant le retrait suffisant du béton ! Lorsque le sol est très médiocre, il est tout d'abord renforcé. Deux techniques sont couramment utilisées : les colonnes ballastées et les inclusions rigides avec matelas de répartition. La dalle sera alors soumise à des moments parasites. Un principe pour estimer les tassements après renforcement : calculer les tassements sans renforcement ; le renforcement réduira les tassements, il ne les supprimera pas (diminution des tassements d'un facteur de 2 ou 3, voire 5, sans espérer aller au delà). La charpente La charpente d'une plate-forme logistique est toujours imposante, avec des grandes portées. Les appuis sont des points stratégiques. Les poutres reposent parfois sur des consoles courtes, appelées corbeaux : attention au ferraillage de ces « oiseaux sensibles » ! Un défaut d'alignement des poutres réduira certains appuis de panne. L'extrémité des pannes est aussi un point particulier, acceptant mal les optimisations. N538 Mars - Avril 2016 109 ChrOnIqUEs DE CHANTIERS Fissures de dallage - aspect extérieur. Crédit : CREA Fissures de dallage - les fissures s’étendent dans le corps du dallage. Crédit : CREA La course au chargement Depuis 3 ans, plusieurs hyper-plateformes ont été construites : stockage automatique à 25 m puis 35 m, puis 43 m, c'est à dire des charges de 20 t à 30 t/m2. Et le transtockeur exige, pour son bon fonctionnement, de très faibles déformations. physiques et économiques d'autre part. Ce travail préalable fera apparaître le risque anormal. Vous tenterez alors de réduire le risque et vous établirez une offre adaptée à la situation : une proposition technique répondant aux enjeux physiques, conjuguée à la limitation contractuelle des enjeux économiques. Eventuellement, vous renoncerez au projet ! Ces nouvelles installations desservent jusqu'à 50 hypermarchés, concentrant un risque économique extrême (CA d’environ 50 millions d’euros par jour). Elles conjuguent donc des exigences Et l'assurance dans tout ça techniques très élevées avec des enjeux économiques très forts. Lorsqu'on dispose d'une bonne assurance, pourquoi « se casser Le transtocker est la pièce maîtresse d'un tel équipement de la tête » à évaluer le risque, puis à le réduire ? Si le chantier se stockage. Son bon fonctionnement est conditionné par la bonne passe mal, l’assureur désignera un expert, éventuellement un adaptation de l'ouvrage qui le reçoit (données d'entrée correctes avocat. Au final, c'est lui qui paiera les préjudices. et suffisantes), sa bonne conception et sa bonne exécution. Cette démarche est malheureusement complètement erronée. Pourtant, les entreprises vendeurs de transtocker prennent rare- L'assureur n'est pas le « père Noël ». ment en charge la construction de l'ouvrage « recevant ». D'où Première remarque : l'assureur n'aime pas le risque et l’abhorre un risque supplémentaire à l'interface des deux mondes, celui lorsqu’il est faiblement aléatoire. Il gère un risque aléatoire dont du stockage et celui du BTP. Et si le professionnel du stockage le montant est limité et qu'il mutualise. n'est pas français, s'ajoutent alors les incompréhensions liées aux différences culturelles : les Eurocodes ne traitent pas tout et Ainsi l’assureur qui constate, à l'occasion d'un sinistre, des prises de risques anormales répétées, mettra fin au contrat. La sousleur complexité est un obstacle à la médiation technique. cription d'une nouvelle couverture pourra se révéler difficile et toujours plus onéreuse que la précédente. Maîtriser le risque lié à un chantier particulier Deuxième remarque : attention aux enjeux économiques, notamLe risque est la conjonction d'un enjeu et d'un aléa. Maîtriser le ment les pertes d'exploitation. Le montant de garantie apporté risque, c'est veiller aux enjeux et contrôler les aléas. par le contrat d'assurance sera le plus souvent très insuffisant et Parmi vos chantiers, la plupart sont « courants » ; vous en connais- le constructeur sera alors exposé sur ses propres actifs. sez à priori les tenants et les aboutissants. Vous déroulez norma- Maîtriser le risque est une condition nécessaire pour préserver lement vos procédures d'étude et de réalisation ; peu de mauvaises la rentabilité de l’activité de l’entreprise. Le transfert de risque surprises. vers l'assureur à un coût, excédant nécessairement la charge des Mais quelques opérations sortent du lot, soit par leur dimension, sinistres, mais aussi des limites qu'il faut connaître et prendre en compte. soit par le contexte technique, soit par l'objectif final inusuel. Ces situations méritent toute votre attention ; elles renferment probablement des écueils qui pourraient se révéler redoutables. Dès l'étude de l'offre, il est nécessaire d'identifier les facteurs de risque : qualité du programme, compétence des équipes participant au projet, exigences et aléas techniques d'une part, enjeux 110 Ingénieurconstructeur * JJM et BM sont les 2 dirigeants de CREA Conseil risque et assurance / [email protected] à aCtU ex p osi t io n s… par Hugues Absil TP 87 à voi r / à l i r e… cuLTure à écou t e r … Ceramix, de Rodin à Schütte maison Rouge (Paris 12ème arrdt) jusqu'au 5 juin 2016 et Cité de la Céramique (sèvres) jusqu'au 12 juin 2016 Après avoir été présentée au Bonnefantenmuseum de Maastricht (Pays-Bas), l'exposition est à La Maison Rouge et à La Cité de la Céramique jusqu'en juin. Elle permet de comprendre un peu plus l'engouement actuel pour la céramique. Cet art autrefois cantonné aux seuls objets utilitaires a connu un véritable renouveau dans les années 1900. Les deux historiennes de l'art Camille Morineau et Lucia Pesapane racontent cette aventure à partir du petit masque de la pleureuse de Rodin (datant de1895) jusqu'à Ai Weiwei (artiste chinois) qui brise ostensiblement un précieux vase Han. Ceramix, la céramique dans l'art, de Rodin à Schütte éd. Snoeck Ce catalogue permet de poursuivre la réflexion : la céramique joue un rôle évident dans l'aventure de l'art moderne. Cet art permet aux peintres de sortir des deux dimensions où la toile les restreint. L'émail qui couvre sa surface de façon plus ou moins uniforme - on pense à Tàpies qui joue sur l'aspect mat ou brillant des céramiques - transforme aussi la pratique du volume par les sculpteurs. Les auteurs de cet ouvrage analysent les styles, les mouvements, les pays et les centres de production qui ont participé à cette révolution ; en regardant, par exemple, les "masques bâlois" de Thomas Schütte, artiste contemporain résident à Düsseldorf, on comprend comment les céramiques actuelles ont pu profiter du décalage toujours engendré. S'inspirant des caricatures du XIXème siècle du carnaval bâlois, Thomas Schütte crée des visages monstrueux mais aussi très drôles. De même, devant les "compotes humaines" de Dietman. L'émail et l'aspect malléable de ces volumes séducteurs produisent un art autre que la sculpture et la peinture, et beaucoup d'ironie. L'alliance du volume et de la couleur permet vraiment d'abandonner les analyses anciennes de Greenberg, qui voulait que tout art tende vers la pureté de son essence. La céramique présentée par ces auteurs nous la présentent est tout à fait caractéristique de notre début de siècle, après le post-modernisme qui rejeta enfin les visions pures mais fermées du modernisme de Greenberg. Rodin / Lachenal. Pleureuse, Masque sur base, 1895 N536 Octobre / Novembre 2015 111 à aCtU ex p osi t io n s… Jean-Michel Alberola. L’aventure des détails Palais de Tokyo, jusqu'au 16 mai 2016 L'exposition réunit des œuvres très diverses, des néons vus à la Maison Rouge précédemment à ses installations ou ses peintures qui constituent la part la plus connue de son travail. Malgré ses dénigrements, Alberola est un artiste politique, tant il veut remettre le monde en question. Plutôt que de se limiter à une technique ou un style, Alberola utilise tout ce sur quoi il tombe, image, film, texte... Les mots sont omniprésents, qui nous obligent à interpréter le monde avec un humour que l'image vient encore souligner, humour que l’on trouve souvent dès la lecture du titre. Jean-Michel Alberola. Tableaux Catherine Grenier et Claire Stoullig / éd. Flammarion Biographie Artiste majeur né en 1953, Jean-Michel Alberola s’est fait connaître au début des années 1980 par le retour à la figuration, au moment même où l'art conceptuel était roi. Face aux artistes du mouvement « supports-surfaces » alors sous les feux de la rampe, il incarne le retour d'une « peinture cultivée ». Cette première définition de son parcours est déjà une gageure, tant elle réunit ce que d'habitude on oppose : la peinture « technique du passé » au conceptualisme "réflexion cultivée". Le texte de Claire Stoullig réussit à nous introduire dans les séries que le peintre enchaîne les unes après les autres, malgré l'absence de lien entre elles. Comme dans les haïkus japonais, Alberola fonctionne en effet par des associations d'idées qui produisent des images fulgurantes : "le tableau capture au dépourvu toutes les formes de coïncidence, d'arrêts sur d'autres images, puisées des visites régulières de l'artiste au musée du Louvre, de son silence, de sa nuit, de ce qui lui arrive dans la vie...". L'élaboration du tableau nécessite de longs mois avant de parvenir à ce qu'il appelle la "coagulation d'un doute". La lecture n'est pas aisée pour le spectateur, mais il s'ensuit une plus grande légèreté des formes et du propos. En seconde partie cette grande monographie propose un entretien entre Catherine Grenier et l'artiste. Au-delà des questions sur lui-même ou sur ce qui sous-tend ses œuvres, est développée une analyse de ce que l'art peut faire aujourd'hui. Alberola ne peut être défini comme un artiste politique. Pourtant, ses œuvres portent toutes sur le monde dans lequel nous vivons. Le point de départ peut être un événement vécu, un fait divers, une actualité, mais Alberola n'en fera jamais une image ou une illustration. Le morcellement des motifs, le vide qu'il introduit entre les images, nous obligent à nous questionner puis à reconstruire sa réflexion, comme dans les collages cubistes par exemple. 112 Ingénieurconstructeur à aCtU ex p osi t io n s… Amedeo Modigliani, l'œil intérieur Lam (Lille) jusqu'au 5 juin 2016 Modigliani, peintre et sculpteur italien, a une carrière brève et féconde. Une de ses principales collections françaises est conservée au musée du LaM à Lille : 6 peintures, 8 dessins et une rare sculpture en marbre, réunis par Roger Dutilleul et Jean Masurel, fondateurs de la collection d’art moderne du LaM. Cette exposition permet d'apprécier l'acuité du regard de Dutilleul qui mesure, dès sa première rencontre avec Modigliani, combien l'artiste sait dégager un regard neuf face à ses contemporains. L'exposition réunit une centaine de peintures et dessins de l’artiste présentés aux côtés d’œuvres de Constantin Brancusi, Pablo Picasso, Jacques Lipchitz, Chaïm Soutine, Moïse Kisling, Henri Laurens, André Derain… Amedeo Modigliani, l'œil intérieur Ouvrage collectif de Marc Décimo, Béatrice Joyeux-Prunel, Sophie Krebs, Jeanne-Bathilde Lacourt, Sophie Levy, Marie-Amélie Senot, Stéphanie Verdavaine et Kenneth Wayne (introduction de Jeanne-Bathilde Lacourt, Sophie Lévy ey Marie-Amélie Senot) / Co-éd. Gallimard - LaM Sculpteur et peintre italien du début du XXème siècle, Modigliani est célèbre malgré un regard sur son œuvre encore obscur. Chéri du public (surtout à titre posthume) le consacrant héros de l’avant-garde bohème, il sera accueilli avec moins d’enthousiasme du côté des historiens et marchands, qui le confrontent aux grands noms de son époque, à ses amis proches tels que Picasso, Braque ou Cocteau, dont l’incidence artistique est sans commune mesure. Son œuvre s’inscrit dans son temps, marquée par la guerre et empreinte du bouleversement des valeurs. Modigliani parvient à trouver une place légitime par la création d’un vocabulaire pictural nouveau et grâce à la richesse des liens qu’il entretient. Cet ouvrage constitue le catalogue de la rétrospective organisée par le musée lillois qui possède déjà un fond important de l’artiste et qui, pour l’occasion, a réuni une riche collection. Le parcours et le dialogue entre ses différentes œuvres et celles des autres sont ainsi nourris. C'est une aventure audacieuse, tant la documentation sur Modigliani foisonne déjà : renouveler le point de vue sans tomber dans la paraphrase est difficile. Comme l'exposition, l'ouvrage est axé sur trois aspects principaux de l’œuvre et alimenté d’approches parallèles qui rendent la lecture passionnante. On découvre le travail de l’artiste face à ses sources d’inspirations, comme la sculpture antique et les œuvres extra-occidentales. Modigliani était très attiré par l’Egypte et affichait particulièrement une passion pour le primitif. La première partie de l'analyse proposée étudie les apports de ses maîtres qui tempèrent ces influences primitives. L’ouvrage s'intéresse aussi au « portrait » dont Modigliani a fait le centre de son œuvre. Cette orientation traduit à la fois le reflet d’une époque (il fait le portrait des principales icônes de la bohème de Montparnasse) mais aussi le témoignage de sa réflexion sur l'homme. Il dessine des inconnus, honorant leur singularité, au-delà de tous les rôles joués dans la société ; derrière ces portraits anonymes, on décèle l’«homme». Modigliani cherche à présenter le réel sous un jour étrange, irréel, pour que le familier nous semble neuf. De plus l’ouvrage nous permet de comprendre les relations particulières qui relient l’œuvre, l’artiste et le collectionneur. Roger Dutilleul joue un rôle crucial dans la réception de l'œuvre de Modigliani qu'il aborde sous le jour du marché de l’art. Ces trois axes symbolisent la carrière de tout artiste : son influence, son rôle, ainsi que sa vision du monde, et la réception de son œuvre. Tout cela est agrémenté par des biographies chronologiques complètes de ses proches, de ses modèles, de ses maîtres, ainsi que par des doubles pages sous formes d’essais qui retracent des aspects particuliers de son parcours (comme son rapport aux lettres modernes ou à l’androgyne dans son lexique pictural). On retiendra de cet artiste singulier sa manière de marier ses propres influences à l’avant-garde, creusant ainsi une voie originale dans l’exploration de la modernité. Le pari des auteurs est relevé avec succès par la présentation de très nombreuses reproductions de ses dessins, peintures et sculptures, par une riche illustration du propos, de ses sources, ainsi que par la prespective proposée par les œuvres d’autres artistes tels que Picasso, Soutine, Brancusi… Ce catalogue répond à son objectif et enrichit la visite de l’exposition du LaM. Ana de Castro. N538 Mars - Avril 2016 113 à aCtU ex p osi t io n s… l iv r es Bentu. Des artistes chinois dans la turbulence des mutations Architecture contemporaine. Le guide Fondation Louis Vuitton, jusqu'au 2 mai 2016 Comme le veut le principe de la nouvelle collection éditée par Flammarion, Gilles de Bure fait la synthèse de tout ce qu’il faut savoir sur l’architecture contemporaine pour véritablement l’apprécier. Cette collection aborde ainsi des domaines qui ont suffisamment évolué pour qu’ils posent quelques problèmes de compréhension, et nécessitent la connaissance de quelques « notions-clefs ». L'ouvrage est en effet un véritable guide. Il ne s'agit pas d'une histoire de l'architecture, ni d'un essai sur son essence ou ce qui a motivé les profondes mutations auxquelles elle fut soumise à l'aube de l'ère contemporaine. Le livre comporte de multiples entrées qui forcent à une lecture kaléidoscopique. La partie "Comment s'y retrouver", par exemple, articule l'histoire des mouvements qui ont fait éclater l'architecture moderne en une myriade de tendances, « minimale », « néobaroque », « déconstructiviste », avec les tendances écolos ou les constantes qui nous permettent de comprendre les motifs de l'architecture contemporaine. La Fondation nous propose ce printemps un nouveau regard sur la Chine contemporaine. Les douze artistes représentés ont été choisis parce qu'ils vivent en Chine continentale et sont représentatifs des mutations permanentes de cette société complexe. Les techniques et les styles de ces artistes sont très divers, et pourraient donner l'impression d'une grande cacophonie. L'impression d'ensemble est étrange : pas d'effet de groupe ni de véritable communauté, mais, cependant, un véritable élan qui donne son unité à l'exposition. Ces artistes réagissent et présentent un monde en pleine révolution. Bentu. Des artistes chinois dans la turbulence des mutations Collectif / Co-éd. Fondation Vuitton - éd. Hazan En introduction au catalogue officiel de l’exposition Bentu, Philipp TInari, l'un des commissaires, en définit l’objectif : "Le mot Bentu, qui signifie littéralement "de cette terre", désigne un ensemble de traits et perspectives au caractère local affirmé (…). Il renvoie à des façons de faire, de travailler très chinoises, telles qu'elles sont perçues et remises en question de l'intérieur, et non essentialisées depuis l'extérieur". Plutôt que de chercher à dessiner un panorama exhaustif de la Chine actuelle, ce que maintes institutions ont déjà tenté en vain, cette exposition se contente de 12 "réponses singulières, mais interdépendantes", choisies pour la richesse de leurs questionnements : " que signifie vivre et travailler en Chine aujourd'hui, à l'heure où le changement est l'unique constante ? (...) et quelles leçons le reste du monde peut-il tirer de cette expérience" ? L'exposition est vraiment riche et éclairante ; elle juxtapose ces douze regards avec un choix d'œuvres de la collection qui datent plutôt de la génération antérieure. Suzanne Pagé les présente dans la préface de l'ouvrage. Parmi eux, Ai Weiwei avec "Tree", qui semble relier la terre au ciel dans un assemblage artificiel mais utilisant des techniques de constructions chinoises ancestrales. Autre figure importante de la scène internationale, Huang Yong Ping est présent dans la collection avec son fameux "cinquante bras de Boudha" de 1997, qui illustre bien le lien que ces artistes chinois tentent de nouer entre l'histoire occidentale (la forme de l'œuvre reprend un célèbre « ready made » de Duchamp) et celle de l'ExtrêmeOrient (les bras portent des symboles liés aux figures du "Boudha aux mille bras" de la déesse Guanyin). On retrouve aussi les peintures de Yan Pei-Ming avec un très beau diptyque représentant une sombre acropole plombée sous un vol de corbeaux d'où semble fuir une colonne de réfugiés, ou les peintures de cendre de Zhang Huan. Celui-ci semble représenter une place Tian'anmen écrasante dans sa démesure, ou la construction du grand canal voulue par Mao et réalisée par des paysans écrasés. Laurence Bossé définit Bentu comme "l'aboutissement d'un processus de retour et de redécouverte de l'histoire impliquant une dissolution et une reconstruction culturelle". Le choix des commissaires et des rédacteurs de cet ouvrage est en effet de comprendre comment les artistes chinois peuvent choisir de travailler dans le monde sans renier le passé ; on peut ainsi citer Qiu Zhijie, Hao Liang ou Tao Hui, qui renouvellent des techniques traditionnelles. La Chine vit en effet une incroyable ascension vers la prospérité occidentale. Face à l'exposition de la Fondation Vuitton, cet ouvrage fournit quelques textes et pistes de réflexion pour comprendre un peu mieux comment de tels bouleversements peuvent se traduire sur le plan culturel. 114 à aCtU Ingénieurconstructeur Gilles de Bure éd. Flammarion La part de l'ange. Journal 2012-2015 Jean Clair éd. Gallimard Après "Dialogue avec les morts" en 2011 et "Les derniers jours" en 2013, Jean Clair continue de publier les meilleures pages de son journal. C'est la première fois cependant que le titre nomme la chose "journal", comme s'il reconnaissait à ce travail une part importante de son activité. Elle fascine en effet. On y retrouve la mélancolie qui, de plus en plus, semble l'habiter face à une société en déliquescence. Jean Clair a passé son enfance dans une ferme du bocage mayennais, puis a vécu à proximité de Pantin. Ainsi parle-t-il avec nostalgie d'un monde populaire et rural qui a disparu peu à peu sous ses yeux, en quelques dizaines d'années. Peu après il devient alors un des meilleurs historiens d'art en France. Son travail de recherche comme les expositions qu'il organise (de "Marcel Duchamp" en 1977 au Centre Georges Pompidou à "Mélancolie") marquent toute une génération. Mais la culture à laquelle il attachait ces jeunes années semble avoir perdu tout son sens, de même que bien des notions que l'académicien analyse. Parmi les pages les plus remarquables, on retiendra sans doute celles consacrées aux mots. Derrière les mots, Jean Clair traque leur origine, les mondes disparus qu'ils évoquaient. Où sont les haies qui entouraient nos champs avant le développement d'une agriculture moderne et intensive ? Où sont ces frontières qui sacralisaient ces espaces agricoles, et d'où s'échappaient une myriade d'oiseaux ou de petites bestioles ? Où sont les tissus qui recouvraient autrefois les meubles et les visages des tableaux italiens ou hollandais ? L'ancien conservateur de musée porte un regard critique sur l'évolution de notre regard, et sur le marché de l'art. Jean Clair regrette la déchristianisation de la France : «De déni en déni, de lâcheté en lâcheté, nous serons prêts à l'abattoir.» La « part de l'ange », c'est la part volatile d'un alcool qui a vieilli en fût, mais c'est aussi une petite place ménagée dans le lit des enfants pour que leur ange gardien puisse y reposer et veiller sur eux. Ce journal nous appelle à réagir pour que le monde puisse arrêter de s'enfoncer toujours davantage. c u lt u r e àm UsIqU e à sUr sC è nE par François Jestin Aix-en-Provence : Festival de Pâques Ce n’est pas exactement l’âge de raison pour un enfant, mais le festival de Pâques d’Aix-en-Provence en est à sa 4ème édition, avec à nouveau un programme prestigieux qui s’est déroulé du 22 mars au 3 avril. Œuvre tout à fait de circonstance sur une affiche d’un festival de Pâques, la Passion selon Saint Jean de Johann Sebastian Bach est défendue (le 25/03) par l’ensemble chœur et orchestre du Musica Saeculorum, sous la baguette de Philipp von Steinaecker. Le chef tire le maximum des forces en présence, dont les quantités sont toutefois réduites : par exemple les choristes sont au nombre de 14 et chaque pupitre manque souvent d’homogénéité lorsqu’il chante séparément. Le son est donc très baroque et convient idéalement sur les moments de douceur et de recueillement. Parmi les solistes, le ténor Andrew Staples est clair, sûr et articule superbement le long rôle de l’Evangéliste, tandis que l’alto Sara Mingardo nous fait admirer une nouvelle fois son splendide timbre de bronze. Dans un répertoire plus symphonique, l’Orchestre de la NDR de Hambourg se montre (le 26/03) sous son meilleur jour dans Richard Strauss, Mahler et Chostakovitch (10ème Thomas Hampson © Doutre symphonie). Les cordes sonnent soyeuses, les cors font un sans-faute (chose rare !), les bois sont superlatifs (quelle clarinette et quel hautbois !), et le chef Krzysztof Urbanski assure une direction très démonstrative… cédant à une gestique parfois proche de celle d’un danseur disco ! Pour ce qui concerne Mahler, le grand baryton américain Thomas Hampson interprète avec une belle intériorité des extraits du Cor enchanté de l’enfant. Enfin, si le talent d’un chef d’orchestre est inversement proportionnel à la taille de sa baguette, alors celui de Valery Gergiev est immense … puisqu’il dirige avec un cure-dents ! Gergiev, à la tête du Théâtre Mariinsky de Saint-Pétersbourg depuis 28 ans, est sans conteste un grand chef comme il le prouve une nouvelle fois (le 28/03) à la tête de sa phalange dans un magnifique programme Debussy, Dutilleux, Wagner, Brahms. Dans chacune des deux pièces d’Henri Dutilleux (disparu en 2013 à 97 ans), Gautier Capuçon au violoncelle puis Renaud Capuçon au violon font preuve de virtuosité et précision sur les rythmes parfois diaboliques. Les deux frères se retrouvent ensuite pour le concerto, opus 102 de Brahms, pièce très équilibrée quant au partage entre les deux instruments solistes. Marseille : La Périchole Rémy Mathieu et Emmanuelle Zoldan © Dresse Au théâtre de l’Odéon, l’opéra-bouffe de Jacques Offenbach vu le 2 avril dans une salle archicomble nous remplit d’allégresse, et ceci à double titre. Il faut d’abord dire qu’on s’amuse autant parmi le public que sur scène, les dialogues parlés sont bien calibrés, tout comme l’humour et JeanJacques Chazalet dans sa mise en scène ne grossit pas trop le trait en restant toujours drôle sans verser dans la vulgarité. Ensuite le niveau artistique semble s’être élevé depuis notre dernière venue : même en petit nombre, les musiciens sous la direction de Jean-Pierre Burtin s’appliquent, tout comme les chœurs sur le plateau. Les trois rôles principaux sont également tenus par de vaillants chanteurs d’opéra, à commencer par la belle Emmanuelle Zoldan dans le rôle-titre, puis le ténor élégant Rémy Mathieu (Piquillo) et enfin la voix impeccablement timbrée et puissante du baryton Alexandre Duhamel (le vice-roi). Les trois « cousines » sont aussi superbement assorties – Virginy Fenu, Violette Polchi et la magnifique Valentine Lemercier –, et les emplois de chanteurs-acteurs sont interprétés avec beaucoup d’esprit, comme ceux défendus par Jacques Lemaire, Antoine Bonelli, ou encore Michel Delfaud pour qui on chante « joyeux anniversaire » à l’issue du spectacle… il en rougit ! N538 Mars - Avril 2016 115 à sUr sC è nE Genève : Le Médecin malgré lui Boris Grappe (Sganarelle) & Ahlima Mhamdi (Martine) © GTG / Carole Parodi Le Grand Théâtre de Genève est actuellement en chantier – comme l’attestent les échafaudages en place autour du bâtiment ! –, et pendant la durée des travaux les spectacles sont proposés à « l’Opéra des Nations ». Cette structure éphémère située en face de l’Office des Nations Unies est d’ailleurs celle qui avait été utilisée dans le jardin du Palais-Royal pendant les travaux de rénovation et de mise aux normes de la Comédie-Française, achevés en 2013. Le vaste et bel amphithéâtre tout en bois procure une acoustique de qualité pour la partie musicale, mais s’avère beaucoup moins flatteur pour les voix, provoquant ainsi un déséquilibre entre fosse et plateau par moments gênant pour l’oreille. C’est tout de même une grande satisfaction de voir – et d’entendre ! – le très rare Médecin malgré lui de Charles Gounod, composé sur un livret de Barbier et Carré d’après la pièce de Molière. Le grand maître d’œuvre du spectacle est le metteur en scène Laurent Pelly, comme à son habitude absolument brillant lorsqu’il traite le répertoire comique. Les décors de Chantal Thomas sont également originaux et efficaces : au début, une multitude d’objets accrochés sur une armature métallique en spirale (quelques éléments en tombent au fur et à mesure, comme le balai qu’utilise Sganarelle pour battre sa femme Martine…), et plus tard des cloisons et des canapés changés à vue. Pour cet ouvrage qui alterne entre dialogues parlés et opéra, la direction musicale de Sébastien Rouland restitue sans pompiérisme la musique de Gounod dans laquelle on décèle aisément les accents de Faust et Roméo et Juliette. La distribution vocale est homogène et prend un plaisir visible à jouer et chanter : Boris Grappe (Sganarelle) diffuse une énergie débordante, Franck Leguérinel (Géronte) est un baryton de caractère très drôle et le ténor Stanislas de Barbeyrac (Léandre) est toujours aussi élégant. Côté féminin, Ahlima Mhamdi (Martine) est plutôt déchainée, tandis que Clémence Tilquin (Lucinde) chante avec plus de raffinement, et que Doris Lamprecht (Jacqueline) porte une poitrine de taille démesurée… excellente idée pour une nourrice ! Toulon : Tosca S’il fallait ne choisir qu’un seul parmi les chefs-d’œuvre de Puccini, ce serait certainement Tosca, un condensé de passion et de drame qui aboutit à la mort des trois personnages principaux lorsque tombe le rideau final. La production de Claire Servais donnée à l’Opéra de Toulon (vue le 5 avril) a beaucoup d’allure, d’abord figurative avec la splendide conclusion du premier acte dans l’église romaine Sant’Andrea della Valle (voir photo), puis de plus en plus stylisée par la suite, comme au II le grand Christ en croix devant des gravures en noir et blanc de torture physique. L’orchestre fait des prouesses, dirigé de main de maître par Giuliano Carella qui maintient la tension de bout en bout et donne à savourer quelques détails de l’instrumentation. Le trio de solistes est également satisfaisant, avec Cellia Costea qui compose une Tosca émouvante mais qui traverse une petite baisse de régime pendant le 3ème acte. Stefano La Colla (Cavaradossi) est un ténor aux moyens conséquents et à l’aigu victorieux, mais le style reste perfectible, tandis que le baryton Carlos Almaguer (Scarpia) possède le grain de voix et la projection arrogante que l’on attend pour ce personnage maléfique. Tosca - fin acte 1 © Stephan 116 Ingénieurconstructeur à sOrtIes Cd & dVd par François Jestin Puccini : LA BOHEME TOSCA TURANDOT 3 DVD OPUS ARTE Bertoni : ORFEO 1 CD FRA BERNARDO Le mythe d’Orphée semble inépuisable et inépuisé... une petite cinquantaine d’opéras à ce jour depuis l’Orfeo de Monteverdi, en passant par Lully, Charpentier, Gluck… et sans oublier bien sûr Orphée aux enfers d’Offenbach. L’écoute de cette version de Ferdinando Bertoni (1776) évoque d’abord Orfeo ed Euridice (1762) de Christoph Willibald Gluck, la sœur de sa version de Paris Orphée et Eurydice (1774). Il faut dire que ces pièces sont portées par le même livret de Ranieri de’ Calzabigi qui laisse la part du lion au rôle d’Orfeo. Dans celuici, la mezzo américaine Vivica Genaux est idéale tant dans son interprétation que pour ce qui concerne sa technique d’essence belcantiste. Sans démériter, Francesca LombardiMazzulli (Euridice) et Jan Petryka (Imeneo) se montrent moins aguerris, sous la direction pleine d’énergie de Roberto Zarpellon aux commandes de l’ensemble de musiciens « Lorenzo da Ponte » qui jouent sur instruments d’époque. Bizet : CARMEN 1 DVD OPUS ARTE Pour avoir vu au Covent Garden de Londres en 2007 la production de Carmen réglée par Francesca Zambello, ce témoignage d’une représentation de juin 2010 est conforme à l’impression en salle et n’apporte que peu de surprise, même dans ce DVD filmé en technologie 3D par de nombreuses caméras. L’acte I démarre dans les tons ocre, avec un oranger sur la place du village, les mêmes panneaux étant utilisés tout au long de l’opéra, et Escamillo entre en scène plus tard montant un magnifique cheval noir. La direction musicale de Constantinos Carydis ne déborde pas d’énergie, l’intérêt réside alors dans la distribution vocale : la Carmen de caractère de Christine Rice, et le ténor Bryan Hymel (Don José) au timbre sombre, à la ligne de chant soignée et au français de qualité. Max Emanuel CENCIC : Arie napoletane 1 CD DECCA Lorsqu’on évoque « airs napolitains » on peut penser à ceux que chantait Luciano Pavarotti comme « Torna a Surriento » ou « O sole mio »… mais ce CD témoignage de l’école napolitaine du début XVIIème siècle en est assez loin ! Le contre-ténor Max Emanuel Cencic y interprète des raretés absolues puisque 9 des 11 extraits composés par Porpora, Leo, Vinci, Scarlatti et Pergolesi sont proposés en première mondiale. Ces airs qui alternent entre bravoure et douceur sont de véritables pépites, et Cencic s’y montre tour à tour virtuose et agile, puis délicat et sensuel. L’ensemble Il Pomo d’Oro produit un son de superbe qualité, sous la conduite du chef Maxim Emelyanychef. En complément de programme, les trois plages du concerto de Domenico Auletta sont certes agréables et intéressantes, mais aussi frustrantes pour les amateurs de chant qui en redemandent ! Voici un coffret à mettre entre toutes les mains – et surtout devant tous les yeux ! –, qui propose trois chefs-d’œuvre incontestés, tous filmés au Covent Garden de Londres entre 2009 et 2013. La captation de La Bohème fait figure d’une soirée de répertoire, c’est-à-dire d’un honnête niveau, mais sans rien d’exceptionnel. Il faut dire qu’il s’agit de la production « historique » créée en 1974 par John Copley, avec des tableaux complètement figuratifs et extrêmement sombres, exception faite de la neige au 3ème acte qui éclaire un peu le plateau ! Sous la baguette inspirée d’Andris Nelsons, on retient surtout le joli timbre du ténor roumain Teodor Ilincai (Rodolfo), aux côtés de Hibla Gerzmava (Mimi), Gabriele Viviani (Marcello), Inna Dukach (Musetta). L’œuvre garde tout de même sa charge émotionnelle unique, et il est toujours difficile de retenir ses larmes à la mort de Mimi. On passe à un tout autre niveau avec la Tosca conduite par Antonio Pappano le directeur musical de la maison, dans la mise en scène complètement classique mais efficace de Jonathan Kent. Le ténor vedette Jonas Kaufmann (Cavaradossi) y est encore mieux entouré qu’à Zürich en 2009 (DVD chroniqué dans l’IC 524) : Angela Gheorghiu incarne la diva Tosca de manière incandescente et le baryton-basse gallois Bryn Terfel (Scarpia) est un méchant absolument démoniaque. La Turandot dans la réalisation visuelle d’Andrei Serban est très couleur locale chinoise : lumières rouges et fumées, sabres, masques de dragons, …Le chef Henrik Nanasi garde la maîtrise de l’ensemble, la soprano Lise Lindstrom est une habituée du rôle-titre très tendu, le ténor Marco Berti (Calaf) se montre robuste, et Eri Nakamura fait passer l’émotion en Liù, quand elle se suicide par amour pour Calaf. Donizetti : LE DUC D’ALBE 2 CD OPERA RARA Commandé par l’Opéra de Paris, Le Duc d’Albe grand opéra français en quatre actes ne fut jamais achevé par le compositeur disparu en 1848. D’autres compositeurs ont tenté de compléter les deux premiers actes écrits par Donizetti – comme Matteo Salvi en 1882 ou le chef Thomas Schippers en 1959 – mais l’œuvre reste extrêmement rare. Le label Opera Rara qui se veut fidèle aux autographes originaux a choisi ici d’enregistrer uniquement les deux premiers actes, ce qui correspond tout de même à plus d’une heure et demie de musique. Le chef Sir Mark Elder dirige avec beaucoup de brillant une distribution assez luxueuse qui soigne la prononciation française, chœurs y compris : le ténor très étendu Michael Spyres et la soprano lyrique Angela Meade y procurent de très belles satisfactions. Verdi : MACBETH 2 DVD DEUTSCHE GRAMMOPHON Le Metropolitan Opera de New-York proposait en octobre 2014 une retransmission en direct dans tous les cinémas partenaires de très nombreux pays, dont voici le témoignage en DVD. La production d’Adrian Noble surprend au début lorsque les sorcières déboulent en robe et sac à main, puis suit rapidement une plus classique ambiance pesante et noire. Le chef Fabio Luisi est placé au pupitre et c’est d’abord la présence de la soprano star Anna Netrebko (Lady Macbeth) qui fait l’évènement, aux côtés de l’excellente basse René Pape (Banco) et du superbe ténor Joseph Calleja (Macduff). Dans le rôle-titre, le baryton Zeljko Lucic n’a toutefois pas le timbre racé d’un Macbeth de légende. N538 Mars - Avril 2016 117 c u lt u r e àéc h ecs par Maurice Ganvert TP 59 Lors de sa promotion, le pion se transforme généralement (sauf cas particulier appelé « sous promotion ») en Dame – d’où l’expression échiquéenne « aller à Dame ». Etant donné la force de celle-ci, sa présence sur l’échiquier ne peut entraîner que l’abandon de l’adversaire car sa défaite est inéluctable (encore faut-il faire attention au pat qui peut toujours se produire étant donné la grande puissance de cette pièce). Des combinaisons remarquables ont été réalisées afin de pouvoir promouvoir u n p i o n . E l l e s re s s o r t i s s e n t généralement à des motifs tactiques comme la percée de pion, la création d’un pion passé, le zugzwang ou le blocus. Nous en donnons ci-dessous quelques exemples. • Une position apparemment très solide peut soudain être déstabilisée. Le trait est aux Noirs. 7 6 5 4 3 2 1 8 7 6 5 4 3 2 1 8 a b c d e f g h Ce tableau final est la preuve de la formidable énergie dégagée par les pions qui avancent. • 7 6 5 4 3 2 1 8 a b c d e f g Ingénieurconstructeur a b c d e f g h 4.e7 Si 4.fxg3 Fxe1 5.e7f2 6.e8D f1D 7.De3 Df2 ! 8.Dxf2 Fxf2 et il sera difficile pour les Blancs de sauver la partie 4…Fxe7 5.fxg3 Fb4 !! 6 5 4 3 2 1 8 7 a h Par leur dernier coup, les Blancs attaquent le pion h5 avec leur Roi. Ils semblent avoir tous les atouts en a b c d e f g h main : un pion e5 passé, la chaîne En examinant cette position on des pions noirs qui va s’écrouler une doit se demander quels sont le ou fois le pion h5 disparu, le Fou e1 qui les pions qui peuvent « aller à soutient toute la structure des pions Dame ». Il s’agit bien sûr du pion blancs. Et pourtant… ! 1…h4 ! Un g3 qui est le plus près de sa promotion hypothétique mais, coup qui paraît normal. Cependant pour le moment, il est bloqué les choses vont radicalement comme tous les autres pions noirs. changer. 2.gxh4. Les Blancs semblent Cependant après 1… Cxd5+ ! on toujours devoir l’emporter, mais comprend qu’une énorme énergie voici la pointe : 2…Fb4 ! Une potentielle a été libérée et, déviation fatale. s’ a g i s s a n t d’ u n e p a r t i e p a r correspondance, les Blancs ont abandonné sur le champ. En effet, la prise du Cavalier est obligatoire 8 car 2.Rd3 Ce3 est encore pire 7 puisque le pion blanc g2 va 6 disparaître suppr imant tout obstacle devant le pion noir g3. 5 Donc 2.exd5 e4. La chaîne des 4 pions blancs s’écroule maintenant comme un château de cartes. Les 3 Blancs n’ont ni le temps ni le choix 2 de jouer autre chose que 3.Cc4 (si 1 3.fxe4 f3 et une nouvelle Dame a b c d e f g h noire va très vite apparaître) 3… exf3 4.Cd2. Le Cavalier noir se croit e n c o r e c a p a b l e d e b l o q u e r Bien entendu le Fou noir est intoul’avalanche des pions noirs mais chable : 3.Fxb4? g3 4.e6 gxf2 ! 5. voici la surprise 4…f2 ! 5.Rd3 Les e7f1D 6.e8D Dg2+ 7.Rh6 f2 qui Blancs n’ont plus besoin que d’un gagne car une seconde Dame noire temps pour se sauver mais ce n’est va apparaître 3.e6 Les Blancs font pas possible car les Noirs jouent 5…f3 !! et les pions noirs se une tentative pour aller à Dame faufi lent 6.Ce4+ (ou 6…gxf3 g2) 3…g3 Mais les Noirs avancent imperturbablement. 6Rxd5 7.Cxg3 fxg2 ! 118 7 6 5 4 3 2 1 8 b c d e f g h 6.Ff2 Fc5 7.Fe1 f2 8.Fxf2 Fxf2 La partie se termina par 9.h5 (si 9.g4 Fxh4 10.g5 Rc6 11.Rh5 Fe1 12.g6 Fc3 qui est sans espoir pour les Blancs) 9…Fxg3 10.h6 Fe5 11.Rf7 Rc6 12.Rg8 Rc5 et les Blancs ont abandonné car tous les pions blancs vont disparaître. • L’idée des Blancs est particulièrement intéressante. Qu’y a-t-il de mieux que d’isoler une pièce du secteur critique ? Dans cette position prendre le pion b3 donnerait des chances aux Blancs. Pourquoi les aider, surtout si une solution élégante existe ? 6 5 4 3 2 1 8 7 a b c d e f g h • Dans la position suivante il semble qu’il n’y ait plus grand-chose à espérer d’un côté comme de l’autre. Mais une solution peut encore exister : c’est le zugzwang. 7 6 5 4 3 2 1 8 a b c d e f g h Le pion h3 va tomber. Avec des Fous de couleur opposée et un pion blanc en a7 il semble que la victoire des Blancs se soit envolée. Mais une idée puissante va prendre en compte la disposition « idéale » des pièces. 1…g1D ! Au lieu de prendre le pion h3 les Noirs préfèrent donner leur pion g2. Le changement de plan va avoir d’énormes conséquences car il va mettre les pièces blanches dans une position très inconfortable 2.Fxg1 Rg2. Le Fou blanc ne peut plus revenir sur la diagonale h2-b8 et, s’il quitte la case g1, il laisse le pion « h » courir à sa promotion. Mais il peut se maintenir en g1 grâce au Roi blanc qui à son tour attaque le pion h3. De l’autre côté de la position, on comprend que le Fou b7 doit, quant à lui, observer en permanence la case de promotion a8. Comment faire pour éloigner soit le Fou blanc soit le Roi blanc ? La réponse se cache dans l’idée du zugzwang 3.Rg4 Fa8 ! Le Fou peut également aller sur d’autres cases de cette belle diagonale mais pas en f3 car, paradoxalement, attaquer ne sert à rien : 3…Ff3+ 4.Rh4 et il faut recommencer 4…Rh4 Quoi d’autre ? C’est le seul coup maintenant le statu quo. 4… Ff3 !! C’est le bon moment pour venir en f3. Les Blancs ne peuvent plus que repousser l’inéluctable. 7 6 5 4 3 2 1 8 34…Cc4+ !! joli et efficace car la diagonale a2-g8 se referme pour toujours 35.bxc4 Si 35.Rd4 Cd6 36.h4 Rxb3 37.g4 a4 38.h5 a3 39.g5 a2 et il n’y a plus rien à espérer pour les Blancs 35… c5 ! Une précision importante. Un autre blocus va consolider le premier. Inconséquent serait 35… a4 ? a b c d e f g h 36.c5 ! et la diagonale du Fou s’ouvre à nouveau. 36.Fxf7 a4 37.Fg6 a3 38.Fb1 Rb3 Le Fou blanc est impuis- 5.a8D Fxa8 6.Rg4 Fb7 7.Rh4 Ff3 ! et sant 39.h4 Rb2 40.Fa2 Rxa2 et les le pion h3 va se transformer en Dame car le Roi blanc doit s’éloigner. Blancs ont abandonné. à Br i dG e par Julie Garrigou-Devichi B 98 ACTUALITÉS En 2017, Lyon capitale mondiale du bridge Les prochains championnats du monde se dérouleront à Lyon du 12 au 26 août 2017. Un évènement qui rassemblera des passionnés de bridge de tous âges… Pour la FFB, deuxième fédération au monde après les Etats-Unis, ce sera une occasion unique de valoriser le bridge et toutes ses catégories de joueurs, amateurs et professionnels. Au programme des championnats du monde par équipes, qui sont au bridge ce que la Coupe du monde est au football : open (hommes et femmes confondus), dames et senior (plus de 60 ans) ; sans oublier le Transnational (épreuves où s’affrontent les représentants des pays, donc réservés aux meilleurs de chaque pays) et les 1ers Internationaux de France de bridge (compétition plus ouverte au grand public, de type « Festival », avec des épreuves scolaires, kids, handibridge, mixte,…). Les équipes de France, fortes de sept titres mondiaux et européens remportés depuis 2012, auront à cœur, à domicile, d’asseoir leur domination sur le bridge mondial. PUZZLE : PROBLÈMES D’ENTAME : Quelle est votre entame, en Ouest, après la séquence suivante ? Nord ♠ DV9 ♥ 863 ♦ AV54 ♣ R64 Après une ouverture de 1 Cœur en Ouest, vous avez déclaré 4 Piques. Ouest entame atout, et Est fournit. C’est à vous… sud A R 10 8 7 3 2 R72 R62 - ♠ ♥ ♦ ♣ sud Ouest Nord Est 2 ♣* Passe 2♠ 1sA Fin (*) : 2 ♣ est un Landy qui indique un bicolore majeur au moins 5/4 1) ♠ ♥ ♦ ♣ 64 A D 10 7 A V 10 5 RD7 2) ♠ ♥ ♦ ♣ A85 RD3 D 10 6 5 A32 3) ♠ ♥ ♦ ♣ A73 AV64 AD72 97 4) ♠ ♥ ♦ ♣ A65 RV85 AV9 A 10 2 SOLUTION : RÉPONSES : Vous pouvez tenter l’impasse à la Dame de Carreau, mais son échec vous condamne, car vous seriez traversé à Cœur. Le plus sûr est de jouer les deux As chez l’ouvreur et de faire une stratégie d’élimination. Prenez l’entame au mort, coupez un Trèfle, rentrez au mort à l’atout, et coupez un second Trèfle. Tirez alors Roi et As de Carreau, et jouez le Roi de Trèfle en lâchant le dernier Carreau de la main. Ouest doit jouer cœur vers votre roi, coupe et défausse, ou Carreau qui affranchit la couleur pour jeter un Cœur. Si Est a l’As de Trèfle, coupez, et jouez alors Carreau vers le Valet, la Dame sera en Ouest à coup sûr. 1) 4 ♠. Vous avez pu vous laisser tenter par l’entame naturelle du Roi de Trèfle, mais ce n’est pas le bon choix. Vous avez trois levées de Cœur potentielles, et il est urgent de vous opposer à un jeu de coupe prévisible du déclarant. Entamez atout et rejouez-en. 2) 6 ♦. L’entame du Roi de cœur ne pourrait que rendre service au déclarant. Tentez votre chance à Carreau avant que le déclarant n’établisse une couleur secondaire qui peut être les Cœurs du mort ou les Trèfles de sa main. Choisissez le 6 de Carreau en pair-impair. 3) 9 ♣. L’entame du doubleton Trèfle est neutre, et peut vous permettre de réaliser des coupes. Vous n’avez aucune raison de mettre en danger un éventuel honneur à l’atout de votre partenaire alors que vous n’avez qu’une levée de Cœur à protéger. 4) 5 ♠. Cette fois vous n’avez aucune bonne entame, et votre opposition à Cœur doit une nouvelle fois vous conduire à entamer d’un petit atout. Vous serez en mesure de donner deux tours d’atout supplémentaires quand vous prendrez la main, peut-être la clé de la chute. à é n i G mes 1 facilis Au lycée Sainte-Marguerite Nous sommes 21 élèves en première au lycée SainteMarguerite. Chaque fille, sauf la très sérieuse Chloé, a embrassé 3 garçons de la classe. Et chaque garçon a embrassé 2 filles de la classe, sauf moi, Augustin, qui en ai embrassé 7. Vous avez donc deviné s'il y a en fin de compte plus de garçons que de filles ou plus de filles que de garçons… 2 is difficil medium Par un beau matin de pluie Par un beau matin de pluie, moi, l'escargot, j'ai quitté le coin nord-est du jardin vers le sud-ouest. Ma copine limace est partie simultanément du coin sud-ouest vers le nord-est. Nous nous sommes croisés à 12 heures 35. J'ai fini ma course à 5 heures moins le quart et ma copine limace à 7 heures moins 25. Nos vitesses sont constantes. À vous de deviner à quelle heure nous avions pris le départ… par Marie Berrondo-Agrel Editions Eyrolles www.editions-eyrolles.com contact : [email protected] ruœc ed seriotsih sel zetpmoC ? ertnocner ruel sèrpa lamina euqahc à li-t-etser spmet ed neibmoC N538 Mars - Avril 2016 119 c h r o n i q ue d e l’IC par Frédéric Hirtzman TP 06 Iconographie : Pierre Baqué « DISCOURS DE FIN D'annee » Cette année n’échappe pas à la règle et s’achève par le traditionnel discours des voeux du patron de chantier, intervention placée sous le thème de l’« annus horribilis ». Car le contexte est tendu. Le chantier est en retard et perd de l’argent. Toute l’équipe travaux est rassemblée dans la grande salle de réunion. Les mines de la direction sont graves. Pas un sourire. On devine déjà à quelle sauce nous allons être mangés. Le ton est martial : « Nous menons une guerre totale. Nos ennemis n’ont jamais été aussi nombreux. Nos pertes sont élevées mais il faut coûte que coûte tenir, quel que soit l’effort demandé. J’entends certains se plaindre de ne pas avoir suffisamment de temps à consacrer à leur famille. Estimez-vous heureux de faire partie d’une équipe soudée et tournée vers un seul et même objectif commun : livrer le chantier ». 120 Ingénieurconstructeur A ce moment, autant vous dire que l’ambiance dans la salle est devenue froide, pour ne pas dire glaciale. Une conductrice s’effondre en larmes, écrasée par la culpabilité d’avoir pris son dimanche le week-end précédant. Les deux stagiaires qui nous avaient rejoints ont préféré quitter la salle sur la pointe des pieds ; et personne ne les reverra ! Le discours continue : « Face à une telle démotivation de nos troupes, de nouvelles mesures s’imposent. Aucune prime ou augmentation de salaire, ou même promotion, ne sera accordée cette année. D’autre part, toutes vos demandes de congés sont annulées jusqu’à nouvel ordre. Et puis nous nous séparons de certains d’entre vous dès ce soir. La liste des partants sera affichée sur la machine à café. De manière à améliorer la communication directe entre les membres de l’équipe, tous vos ordinateurs seront confisqués. Des économies substantielles sont devenues nécessaires : la machine à café ne distribuera plus que de l’eau de pluie, les distributeurs de confiseries proposeront les produits au prix unique de 10 € l’unité. Et il est désormais interdit d’imprimer tout document y compris les plans. Je préfère tous vous prévenir : si nous ne livrons pas à temps, je saute et vous avec moi » Le jeune conducteur de travaux assis à côté de moi me fait justement remarquer qu’au taux horaire où il est payé, son livreur de sushis gagne plus que lui. Tout est dit ! Et, habitude oblige, le discours s’achève dans la « fausse bonne » humeur des membres de l’équipe, réunis autour d’un verre naturellement sans alcool. Exigence Savoir-faire Créativité NOTRE PASSION : LE TEXTILE 13, rue Labie 75017 Paris Tél. : +33 (0)1 45 74 19 75 Fax : +33 (0)1 45 74 59 89 www.phelippeautapissier.com Fondée en 1953, l’entreprise familiale s’appuie aujourd’hui sur le savoir-faire de près de 30 collaborateurs pour réaliser rideaux, sièges et tentures murales. Répartis sur 1500 m², nos ateliers de couture et garnissage confectionnent et créent des décors et mobiliers classiques ou contemporains. En France ou à l’étranger, pour des acteurs publics ou privés, nous adaptons la tradition à la nouveauté et à l’innovation. AUTANT ÊTRE AU CŒUR DU CHANGEMENT. 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