L`INGÉNIEUR constructeur

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L`INGÉNIEUR constructeur
AUTANT ÊTRE AU CŒUR
DU CHANGEMENT.
N° 538
ÎLOT FONTENOY-SÉGUR / STADE BOLLAERT-DELELIS / BPALC / CALCULS TECHNIQUES / TAPISSERIE D’AMEUBLEMENT / LE GYPSE 2ÈME PARTIE / WELL BUILDING STANDARD / GARDER SON ÉQUIPE ENGAGÉE
n o 538
L’IMMOBILIER DE DEMAIN SE CONSTRUIT AVEC VOUS :
400 CDI/CDD* ET 250 STAGES / ALTERNANCES À POURVOIR
Exprimez votre talent et développez vos compétences en
rejoignant le leader européen de l’immobilier d’entreprise.
realestate.bnpparibas.fr, rubrique Carrières
Mars - Avril 2016
L'INGÉNIEUR
constructeur
REVUE TECHNIQUE DE LA SOCIÉTÉ DES INGÉNIEURS DIPLÔMÉS
L’îlot Fontenoy-Ségur,
ACTuaLITéS
PROFESSIONS
un grand projet de restructuration
COnSTRuCTIOn
TECHNIQUE
M a T é RI a U x
APPLICATIONS
L’immobilier
d’un monde
qui change
DéVELOPPeMEnT
DuRaBLe
MaNaGeMEnT
WELL Building
Standard
Garder son
équipe engagée
dans un contexte
d’incertitude
FORMATION
ÉNERGIES
RENOUVELABLES
Stade Bollaert-Delelis à Lens
L'Ingénieur Constructeur
BNP Paribas Real Estate - SAS au capital de 383 071 696 € - Siège social : 167, Quai de la Bataille de Stalingrad - 92867 Issy-les-Moulineaux Cedex – 692 012 180 RCS Nanterre *Au titre de 2015/2016 - Crédit photos : Fotolia, iStock
DANS UN MONDE QUI CHANGE,
Le gypse, matière
du plâtre
Banque Populaire ALC à Metz première
ème
2
partie
Logiciels de calculs techniques La fabrication du plâtre
et ses applications
Tapisserie d’ameublement
www.sidetp.org
T R AVAU X P U B L I C S
Santé et bien-être
par le bâtiment
BÂTIMENT
INDUSTRIE
ISSN 0046 - 3513
6€
Exigence
Savoir-faire
Créativité
NOTRE PASSION : LE TEXTILE
13, rue Labie 75017 Paris
Tél. : +33 (0)1 45 74 19 75 Fax : +33 (0)1 45 74 59 89
www.phelippeautapissier.com
Fondée en 1953, l’entreprise familiale s’appuie aujourd’hui sur le savoir-faire
de près de 30 collaborateurs pour réaliser rideaux, sièges et tentures murales.
Répartis sur 1500 m², nos ateliers de couture et garnissage confectionnent
et créent des décors et mobiliers classiques ou contemporains.
En France ou à l’étranger, pour des acteurs publics ou privés, nous adaptons
la tradition à la nouveauté et à l’innovation.
L'INGÉNIEUR
constructeur
REVUE TECHNIQUE DE LA
SOCIÉTÉ DES INGÉNIEURS
DIPLÔMÉS
Edito
N° 538
à 538
Ingénieur Constructeur ETP
ÎLOT FONTENOY-SÉGUR / STADE BOLLAERT-DELELIS / BPALC / CALCULS TECHNIQUES / TAPISSERIE D’AMEUBLEMENT / LE GYPSE 2ÈME PARTIE / WELL BUILDING STANDARD / GARDER SON ÉQUIPE ENGAGÉE
n o 538
Mars - Avril 2016
Par Laurent Froger TP 73, rédacteur en chef
Pour le comité de rédaction
Voici votre premier numéro de L’Ingénieur Constructeur au titre de l’année 2016 (1).
L'INGÉNIEUR
constructeur
Il arbore les nouvelles marque et couleur de notre association au sein de de la Communauté ESTP.
REVUE TECHNIQUE DE LA SOCIÉTÉ DES INGÉNIEURS DIPLÔMÉS
L’îlot Fontenoy-Ségur,
ACTuaLITéS
PROFESSIONS
un grand projet de restructuration
COnSTRuCTIOn
TECHNIQUE
M a T é RI a U x
APPLICATIONS
DéVELOPPeMEnT
DuRaBLe
MaNaGeMEnT
WELL Building
Standard
Garder son
équipe engagée
dans un contexte
d’incertitude
FORMATION
ÉNERGIES
RENOUVELABLES
Stade Bollaert-Delelis à Lens
Le gypse, matière
du plâtre
Banque Populaire ALC à Metz première
ème
2
partie
Logiciels de calculs techniques La fabrication du plâtre
Tapisserie d’ameublement
www.sidetp.org
et ses applications
T R AVAU X P U B L I C S
Santé et bien-être
par le bâtiment
BÂTIMENT
INDUSTRIE
ISSN 0046 - 3513
6€
En couverture :
L’îlot Fontenoy-Ségur,
un grand projet
de restructuration.
© FS Braun
Directeur de la publication :
Nathalie Mousselon TP 79
Restant dans ce domaine de la rénovation – réhabilitation, nous vous détaillons ensuite deux autres
projets : tout d’abord dans le sport, la rénovation du stade de Lens, site retenu pour la toute prochaine
coupe d’Europe de football, puis, dans le secteur tertiaire, le chantier d’un nouveau siège bancaire
sur un site impérial à Metz.
Rédaction :
Maison des Ingénieurs ETP
15 rue Cortambert, 75016 Paris
Tél. 01 43 54 56 03
Fax : 01 46 34 04 71
Email : [email protected]
www.sidetp.org
Complétant la rubrique « Construction Technique », ce sont deux camarades ESTP qui vous
présentent leur métier, le domaine des logiciels de calculs techniques et, plus artistique, la
tapisserie d’ameublement !
Comité de rédaction :
Laurent Froger TP 73, rédacteur en chef
Hugues Absil TP 87
Marie Berrondo-Agrell
Pierre Bonnaud TP 60
Jean-François Cabut TP 68
Pierre Caquelin B 04
Clara Durand-Seidl B 95
Christian Fassier TP 71
Bertrand Mousselon B 02
Maurice Ganvert TP 59
Julie Garrigou-Devichi B 98
Patrick Guiraud TP 81
Jean-François Heu TP 75
Frédéric Hirtzman TP 06
Gwénaël Jan TP 08
François Jestin TP 85
Stéfane Lepetit B 81
Alex Mazlemian B 72
Stéphanie Nègre B 99
Benjamin Nguyen Huu TP 03
Christian Proux ME 70
Florence Quignard B 77
Laurent Toussaint ME 08
Dans L’Ingénieur Constructeur précédent, nous découvrions le détail du matériau « gypse ». Voici
maintenant, comme annoncé, « le plâtre » et ses nombreuses applications, avec des perspectives
innovantes tournées en particulier vers l’amélioration de notre environnement.
Et ce dernier thème est également le fil conducteur de notre rubrique « Développement durable /
énergies renouvelables » qui vous présente une nouvelle certification des bâtiments.
Dans la deuxième partie de votre revue : de bonnes réflexions pour « garder votre équipe engagée
en période d’incertitude », une riche rubrique « En direct des entreprises », des conseils pour construire
en environnement industriel (« Chroniques des chantiers »), et vos habituelles pages « Culture ».
Et le Monde ESTP Paris ? Il est bien là, actif et en expansion.
Pour la SID, les activités ne manquent pas : speed meeting, conférences, expositions, soirées théâtrale
ou œnologique, visites de sites remarquables et de chantiers, voyages (jusqu’en Inde pour les anciennes
promotions), anniversaire de promotion, assemblées générales en régions, voilà une belle vitrine
de la diversité des animations organisées par les différents groupements. Mentionnons également
une création : celle du tout nouveau groupement ESTP Histoire et Patrimoine, auquel nous souhaitons
un beau développement.
Secrétaire de rédaction :
Béatrice Boissier
avec la collaboration de Valérie Loubet
Société éditrice :
Maison des Ingénieurs ETP
Publicité :
FFE
15 rue des Sablons - 75116 Paris
01 53 36 20 40
Et c’est l’actuel plus grand chantier parisien de restructuration qui illustre sa couverture.
L’opération de l’îlot Fontenoy-Ségur, c’est 46000 m2 de surface qui vont être transformés et
modernisés pour offrir 2300 postes de travail et des équipements dédiés aux futurs utilisateurs,
à savoir plusieurs autorités indépendantes et des services de l’Etat. Les articles composant notre
rubrique « Actualités – Professions » vous en présente la phase montage, les travaux et la
modélisation BIM qui y est développée. Mais vous apprécierez certainement de découvrir que
ce projet constitue aussi un exemple de « petit monde ESTP », tant le nombre d’intervenants
diplômés de l’ESTP y est important !
Pour l’Ecole et les élèves ingénieurs, le premier trimestre aura été marqué par la représentation
annuelle de la Dream’s, le Gala 2016 et la cérémonie de remise des diplômes, tandis que des jeunes
« voileux » nous présentent leur projet de croisière solidaire.
IMPRIMVERT
15/03/06
16:52
Page 1
Imprimerie :
Graphic Service - +377 92 05 97 97
Autre publication :
l’Annuaire ETP
Dépôt légal : 2ème trimestre 2016
N° de la commission paritaire :
0415G86488
ISSN 0046 - 3513 6 €
Vous pourrez lire également le compte rendu d’une conférence sur la construction durable organisée
dans notre Maison rue Cortambert par les élèves du Mastère Spécialisé© Construction et habitat
durables (CHD) (une formation co-habilitée par l’ESTP Paris et les Arts et Métiers ParisTech).
Et nous terminerons ce survol de la revue en vous invitant à la rencontre d’Anne-Claire de Bournet
TP 06, la « femme entrepreneur » du Trophée Au Féminin 2015.
Périodicité : trimestriel
Abonnement annuel :
tarifs :
Bonne lecture !
France 55 €
Étranger 70 €
Le numéro simple 6 €
Les opinions exprimées dans les articles de L’Ingénieur Constructeur
engagent la seule responsabilité de leurs auteurs.
(1) Abonnés 2015, cette revue vous est gracieusement adressée. Pour les revues suivantes, n’oubliez pas de
renouveler vos adhésion à la SID et abonnement à L’Ingénieur Constructeur.
AUTANT ÊTRE AU CŒUR
DU CHANGEMENT.
BNP Paribas Real Estate - SAS au capital de 383 071 696 € - Siège social : 167, Quai de la Bataille de Stalingrad - 92867 Issy-les-Moulineaux Cedex – 692 012 180 RCS Nanterre *Au titre de 2015/2016 - Crédit photos : Fotolia, iStock
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L’immobilier
d’un monde
qui change
no 538
mars avril 2016
n
àà Sommaire
àmOndE Estp
àmatérIaUX / applICatIOns
4 Association / Speed-meeting pour la maîtrise
d’œuvre / Prochaine assemblée générale de la SID
5 Professions / ESTP Experts / ESTP au Féminin /
ESTP Innovation et Développement durable / ESTP
Histoire et Patrimoine
13 Promotions / Promotion 1990 / Anciennes Promotions
17 Régions / ESTP Midi-Pyrénées / ESTP Rhône-Alpes
21 Elèves / Un tour d’Atlantique solidaire
21 Ecole / Acqua Alta, l’édition 2016 du spectacle de
la Dream’s / Le Gala 2016 / Promotion 2015
23 Mastère Spécialisé® / Conférence “Construction
durable : une porte de sortie des crises ?”
25 Echos des ETP
58 Le gypse, matière première du plâtre
àrencontre avec…
26 Anne-Claire de Bournet TP 06
àaCtUalItés /
prOfessIOns
28 L'îlot Fontenoy-Ségur : le montage, le chantier,
l'utilisation du BIM, les synergies entre “ESTP”
àconstructIon / technique
44 La rénovation du stade Bollaert-Delelis à Lens
47 Le nouveau siège de la Banque Populaire Alsace
Lorraine Champagne à Metz
51 L’édition de logiciels de calculs techniques
54 Les métiers de la tapisserie d’ameublement
Partie 2 : La fabrication du plâtre et ses applications
àdéVelOppEmEnt dUraBle /
énerGIes renOUVelaBles
63 WELL Building Standard, santé et bien-être par le
bâtiment
àManaGeMEnt /
ressOUrCes hUmaInes
66 Garder son équipe engagée dans un contexte
d'incertitude
àen
dIrECt des
entreprIses
69 La parole aux acteurs et leurs entreprises
àChrOnIqUes de
ChantIers
108 Construire en environnement industriel
àCulture
111 L'actualité des expositions et des livres
115 L'actualité musique
118 Echecs / Bridge / Énigmes…
àChrOnIque
120 “Discours de fin d'année”
3
à
a ssociation
monde
ESTP
Un speed-meeting
pour la maîtrise d’œuvre
15 février 2016
Après un premier speed-meeting « spécial Immobilier »
en décembre, le groupement Jeunes ESTP, représenté
par Solène Pequin et Nicolas Redor, a organisé la deuxième session des speed-meetings de l’année étudiante.
Cette fois-ci, plus d’une trentaine d’étudiants avaient
répondu présents afin de rencontrer 10 professionnels
passionnés travaillant dans les domaines de la conduite
de travaux et des métiers de Maîtrise d’œuvre.
En seconde partie de soirée, les échanges ont pu se
poursuivre autour d’un cocktail préparé par From’ton
et animé par la Zik, deux associations d’élèves ingénieurs
qui ont assuré l’ambiance festive de cet événement.
Ce fut une nouvelle fois un succès.
Rendez-vous début avril pour le dernier opus de la
saison.
Contacts :
[email protected] pour l’amour du réseau.
[email protected] si besoin d’un cocktail.
[email protected] pour le plaisir des oreilles.
L’assemblée générale de la SID se tiendra le 2 juin 2016 à 17h30
Venez nombreux 15 rue Cortambert, 75016 Paris, pour connaître et soutenir les projets de l’association et faire vivre la
communauté ESTP Paris.
Ce sera aussi l’occasion d’admirer les œuvres qu’exposera Antonio Cacciatore ME 90, peintre.
L’AG sera suivie d’un cocktail.
Inscription sur : [email protected] avant le 23 mai 2016
4
Ingénieurconstructeur
à
a ssociation
pr
o f e ss io n s
ESTP EXPERTS
Une conférence sur « L’expertise Judiciaire - Devenir Expert »
Mercredi 17 février 2016
Comme nous l’annoncions, au cours de la
précédente réunion du 20 janvier dernier consacrée à l’expertise construction, le passionnant
exposé de François Reix sur l’expertise amiable,
avec le concours de Michel Soulard, a occupé
l’essentiel du temps imparti.
Aussi, en accord avec les conférenciers et les
participants, une deuxième conférence sur
l’expertise judiciaire avait été planifiée le 17
février 2016, avec pour conférencier Patrick
Dumail B 71 - EI, CHEC, Expert de justice (CA
Versailles et CAA Paris et Versailles), Président
de la Compagnie des Experts près les Cours
Administratives d’Appel de Paris et de Versailles.
Un expert est inscrit sur une liste d'une Cour
d'Appel après acceptation de sa candidature,
n L’expertise Judiciaire,
s'il réunit les conditions générales d'inscription.
n Les différents acteurs de l’expertise,
Le titre d'expert lui est conféré par ladite Cour
à la suite de sa prestation solennelle de serment
n Comment devenir Expert.
(serment selon lequel l'expert s'engage à prêter
son concours à la justice, à accomplir sa mission,
Expertise construction ordonnée dans à établir son rapport et à donner son avis en son
un cadre judiciaire
honneur et sa conscience).
Les expertises construction ordonnées dans
un cadre judiciaire, par les juridictions civiles
Il est nommé dans un premier temps pour une
ou administratives, ne diffèrent pas dans leurs
période probatoire de trois ans. A l'issue de
principes et dans leurs objectifs de celles qui
cette période probatoire et sur présentation
sont ordonnées dans un cadre amiable.
d'une nouvelle candidature, l'expert peut être
Les constatations des désordres déclarés ou réinscrit pour une durée de cinq années renouallégués et la recherche des causes permettant velable.
de définir les remèdes et de proposer une
analyse des responsabilités, répondent aux
mêmes exigences de rigueur scientifique, tech- Pour s'inscrire pour la première fois, l'intéressé doit retirer un dossier au Tribunal de
nique et d’impartialité.
Grande Instance du lieu où, soit il exerce son
Le respect du contradictoire est essentiel, comme
activité professionnelle, soit il possède sa
pour l'expertise amiable, tant pour bénéficier
résidence. Son dossier devra être déposé ou
de l'aide que peuvent apporter les intervenants,
envoyé avant le 1er mars de chaque année
grâce à leur connaissance de l'ouvrage construit,
au Procureur de la République dudit tribunal.
que pour informer les parties et leur permettre
Ce dossier doit être très complet et comporde faire des observations sur les analyses et
ter les justificatifs des titres, diplômes, travaux
conclusions de l'expertise.
scientifiques, fonctions diverses, qualifications, formations et expériences (joints à la
demande).
Deux catégories d’expertise judiciaire
Les thèmes suivants ont été abordés :
Expert de justice désigné par le juge devant la
Cour Civile D’Appel,
Expert de justice désigné par le juge devant la
Cour Administrative D’Appel.
Cour Civile d’Appel
Il est établi pour l'information des juges :
L'examen du dossier dure un an et comporte
une enquête de police ou de gendarmerie. Au
terme de cette procédure, l'assemblée générale
de magistrats du siège de la Cour du ressort du
candidat se prononce sur l'inscription - ou non
inscription - du candidat expert.
Les principales informations peuvent être
consultées sur le site www.ca-paris.justice.fr
Cour Administrative d’Appel
Les informations essentielles sont consultables
sur le site de la Cour d'Appel Administrative
de Paris, onglet « démarches et procédures ».
Formalités d'inscription
Depuis le 1er janvier 2014, sont entrées en
vigueur les nouvelles dispositions du code de
justice administrative (CJA), prévoyant l’établissement annuel d’un tableau des experts
auprès des Cours Administratives d’Appel de
Paris et de Versailles (articles R. 221-9 et R.
221-21).
Les conditions pour postuler et être inscrit au tableau des experts
Pour être inscrit, l’expert doit satisfaire à cinq
conditions définies à l’article R. 221-11 du CJA,
tel que modifié par le décret n° 2015-1145 du
15 septembre 2015 :
1. Justifier d’une qualification et avoir exercé
une activité professionnelle, pendant une
durée de dix années consécutives au moins,
dans le ou les domaines de compétence au
titre desquels l’inscription est demandée, y
compris les qualifications acquises ou les
activités exercées dans un Etat membre de
l’Union européenne autre que la France ;
2. Ne pas avoir cessé d’exercer cette activité
depuis plus de deux ans avant la date limite
de dépôt des candidatures, le 15 septembre
de chaque année ;
1° Une liste nationale des experts de justice, "Il est important de souligner que la fonction 3. Ne pas avoir fait l’objet d’une condamnation
dressée par le bureau de la Cour de Cassation. d'expert judiciaire ne s'exerce pas à titre prinpénale ou d’une sanction disciplinaire pour
des faits incompatibles avec l’exercice d’une
2° Une liste des experts de justice dressée par cipal mais uniquement à titre accessoire : ce
mission d’expertise ;
chaque Cour d'Appel.
n'est pas une profession"
N538 Mars - Avril 2016
5
à
monde
pr o f e ss io n s
ESTP
ESTP au Féminin
Voyage à Bordeaux
2 octobre 2015
4. Justifier du suivi d’une formation à
l’expertise ;
5. Avoir un établissement professionnel ou sa résidence dans le ressort
de la Cour Administrative d’Appel
(ou, s’agissant des Cours Administratives d’Appel de Paris et de Versailles, dans le ressort de l’une de
ces deux Cours).
La procédure d’inscription
Les présidents des Cours Administratives d’Appel de
Paris et de Versailles procèdent aux inscriptions, après
avis d’une commission composée des présidents des
tribunaux administratifs de leur ressort ainsi que
d’experts déjà inscrits sur l’ancien tableau. Le tableau
est établi selon une nomenclature arrêtée par le viceprésident du Conseil d’Etat correspondant aux
domaines d’activité dans lesquels les juridictions
administratives sont susceptibles de recourir à une
expertise (Voir l’arrêté du 19 novembre 2013 relatif à
la nomenclature prévue à l’article R. 221-9 du CJA sur
le site www.legifrance.gouv.fr).
La première inscription d’un candidat est effectuée,
en vertu de l’article R. 221-12 du CJA, pour une durée
probatoire de trois ans, sachant que les réinscriptions
ultérieures sont, pour leur part, effectuées pour une
durée de cinq ans renouvelable.
Cette demande d’inscription ne sera déclarée recevable
que si elle est accompagnée de la déclaration sur
l’honneur prévue par l’arrêté du 19 novembre 2013,
dûment renseignée et signée, ainsi que des pièces à
joindre.
Le dossier devra impérativement parvenir à l’une
des deux Cours avant le 15 septembre de chaque
année. Pour télécharger le dossier de candidature,
consulter l’adresse suivante : www.paris.cour-administrative-appel.fr
Jean Compte B 70
EI, Expert Construction au Cabinet EQUAD
Président du groupement Experts et organisateur de la conférence
6
Ingénieurconstructeur
C’était en octobre dernier. Nos camarades du groupement AU FEMININ, emmenées par leur nouvelle et dynamique présidente Clara Durand-Seidl B 95, ont
effectué une visite à Bordeaux, dans le cadre de leurs déplacements annuels en
régions. Nathalie Mousselon TP 79, nouvelle présidente de la SID et première
femme à ce poste, a fait une courte présentation de son programme à l'hôtel de
ville : retrouver une croissance des adhésions, numériser et moderniser l’association, animer le réseau en s’appuyant sur les groupements professionnels et
régionaux. Elle donne la parole à Bertrand Mousselon B 02, basé à Lyon et
chargé des régions, en collaboration avec Guillaume Verhague B 92, président
de la région Nord Pas-de-Calais.
Plus d’une vingtaine de camarades avait fait le déplacement, et pas seulement
depuis la capitale ; on comptait, parmi les invités, des camarades de Lyon, de
Toulouse, d’Agen ou de La Rochelle. Il faut dire que le groupement aquitain,
présidé par Michel Bergeron, leur avait concocté un programme riche et varié,
avec visites de chantier, conférences, et même un intermède musical.
En sortant de la gare de Bordeaux-Saint-Jean, le groupe a emprunté le tram dont
l’installation, dans les années 2000, a permis une vraie transformation de la ville.
Puis une courte marche a permis de découvrir l’incroyable beauté du centre-ville,
somptueusement bâti au XVIIIème siècle avec en particulier la place de la Bourse
réalisée par Jacques-Ange Gabriel, architecte du roi Louis XV.
La journée s’est poursuivie avec une brève incursion sur le chantier Nexity
« Promenade Sainte-Catherine », à quelques jours de son ouverture officielle au
public. Construit en hyper centre-ville, sur les lieux de l’ancienne imprimerie du
journal Sud-Ouest, au cœur d’un secteur sauvegardé (une zone sous contrôle
de l’Architecte des Bâtiments de France), cet important complexe de commerces
et de logements se veut « haut de gamme », en témoignent les planchers en bois
massif ou les hauteurs sous plafond de 2,70 m.
Nos camarades, traversant ensuite la célèbre place de la cathédrale Pey-Berland,
fraîchement rénovée, ont alors été accueillies dans les somptueux locaux de la
Mairie de Bordeaux. Stéphane Cazes, Directeur de l’Urbanisme, a replacé les
grands chantiers de la Métropole dans leur contexte politique et urbanistique.
Illustrée de vues aériennes très éloquentes, sa conférence « Bordeaux, le projet
urbain 1996-2030 » a présenté, de manière synthétique, les grandes étapes de
l’évolution de la dynamique capitale aquitaine et leur cohérence dans le temps.
Les participantes, captivées, ont ainsi pu apprendre que la Garonne, avec ses
500 mètres de largeur et le manque de ponts a, de tout temps, constitué une
barrière naturelle infranchissable, favorisant ainsi la rupture entre les deux rives
du fleuve. Dans les années 1990, la ville ne comptait plus que 190 000 habitants,
contre 245 000 aujourd’hui ; le taux de vacance des locaux de centre-ville
frôlait alors les 20 % ! Heureusement, portée par une politique extrêmement
à
pr o f e ss io n s
Valérie Slama IG 91 et Clara Durand-Seidl B 95
volontariste, la Ville a pris conscience de son riche héritage et décidé de valoriser
innovant, en « urbanisme négocié » : lors d’« Ateliers », les propriétaires, dont
son patrimoine rare, telles ses magnifiques façades du XVIIIème siècle. Procédant
la Ville ou le Port Autonome de Bordeaux, rencontrent périodiquement la cinau nettoyage de toutes ses pierres noircies par les années, elle a su redonner vie
quantaine de promoteurs, les 80 équipes d’architectes et les riverains immédiats.
à des quartiers désertés. Elle a su alors révéler, au plan international, son patrimoine
Ils peuvent ainsi traiter l’avancement des actions décidées au fil de l’eau, dans
exceptionnel. Avec les grands travaux du tramway, en dépassant les simples
un mode participatif très efficace. Le groupe a visité la maison présentant les
aménagements de transport, elle a su intégrer au projet initial le remodelage
projets de plus de 60 promoteurs, dont la célèbre Cité des Civilisations du Vin
profond des espaces publics desservis. Classée au patrimoine mondial de l’Unesco,
qui ouvrira cette année et devrait accueillir un vaste public très cosmopolite.
Bordeaux peut aujourd’hui se féliciter d’avoir notamment reconquis ses bords de
Garonne de manière exemplaire, y faisant naître des jardins paysagers et de larges n en face du quartier des Bassins à flot, sur la rive droite de la Garonne, le projet
Brazza, qui s’étendra sur 53 ha et comptera 4500 logements. Son réaménaespaces disponibles pour des événements festifs improvisés.
gement se veut verdoyant : il comprendra des équipements ludiques et sportifs,
La conférence s’est ensuite projetée dans un futur proche, avec les grands chandes activités économiques (dont l’installation d’artisans), de l’hôtellerie, des
tiers emblématiques du centre de la ville, chacun soumis, c’est inhabituel, à des
équipements publics.
procédures d’aménagements différentes. On peut citer :
C’était ensuite le moment d’un intermède musical, donné par la violoniste Cécile
n Ginko, le premier éco-quartier de Bordeaux, conçu par les urbanistes Christian Berry de l’orchestre National de Bordeaux. Il a permis à nos camarades un temps
Devillers et Olivier Brochet, avec ses 2700 logements au style de vie nouveau calme culturel, très apprécié dans cette journée qui fut, on a pu le constater, si
(voir L’IC n° 527). Desservi par le tramway, exemplaire en matière environne- rythmée par ailleurs !
mentale, il offre une mixité sociale.
Stéphan de Faÿ, Directeur Général de l’OIN (Opération d’Intérêt National) Bordeaux
Euratlantique, a ensuite présenté ce grand chantier, avec la LGV qui mettra Bordeaux
à deux heures de Paris dès 2017. Pour la capitale girondine, c’est l’opportunité
de développer les quartiers proches de la gare, avec les projets « Bordeaux SaintJean Belcier », « Garonne Eiffel », « Bègles Garonne » et « Bègles Faisceau ».
n Les Bassins à flot, grand complexe de 153 ha, avec 5500 logements et une
dizaine d’équipements publics de proximité (écoles, gymnases…). Le caractère
atypique de ce chantier vient de son mode de gestion : peu de contraintes
imposées par la Ville, à l’exception de règles sur la hauteur des constructions
ou sur le stationnement. En revanche, un mode de gouvernance du projet très
Enfin, le départ approchant, le retour à la gare a donné l’occasion à Julien Tournade,
conducteur d’opérations du projet national « Bordeaux Saint-Jean Belcier » et
Nicolas Quatremère, chef de projet de la grande Halle de la gare, de présenter le
beau chantier de rénovation de la gare de Bordeaux Saint-Jean, en prévision de
l’arrivée prochaine de la LGV.
Ce voyage a donné le plaisir de riches partages avec les camarades de tous les
groupements régionaux de la SID. On a pu entendre, çà et là, de sympathiques
conversations « un verre à la main », Bordeaux oblige ! On a pu exposer, au déjeuner, ses bonnes pratiques, par exemple sur la façon d’animer, au sein des bureaux
des régions, les départements les plus isolés géographiquement par la montagne
en Rhône-Alpes ou… par la plus grande forêt d’Europe, en Aquitaine !
Un grand merci à Michel Bergeron, Président du Groupement aquitain, qui nous a
su partager avec nous sa parfaite connaissance de la Ville, à Marie Huguet, secrétaire générale du groupement, qui a contribué à la parfaite organisation de la
journée, ainsi qu’à toutes les camarades de la région qui sont venues rejoindre le
groupe pour le déjeuner. Tous ont accueilli les visiteuses d’un jour dans leur ville
avec beaucoup de chaleur et de disponibilité.
Stefane Lepetit B 81 et Florence Quignard B 77
N538 Mars - Avril 2016
7
à
monde
pr o f e ss io n s
ESTP
ESTP au Féminin (suite)
Une soirée « Carrières à l’International » rue Cortambert
16 novembre 2015
90 participants ! Ce fut une très belle soirée organisée par deux groupements très actifs de la
SID : Au Féminin et Jeunes ESTP.
L’idée était de parler de l’expatriation avec des témoignages de camarades, de vive voix ou en
vidéo. Le succès a dépassé nos espérances, avec plus d’une centaine d’inscrits et 90 présents.
L’auditoire était majoritairement étudiant, principalement des jeunes de deuxième année (la
promotion 2017). La salle était comble et le public, attentif, était visiblement très tenté par
l’international.
La table ronde était animée par Christine Quinola ME 03, qui a su lancer le débat mais aussi
partager équitablement le temps de parole entre les cinq participants, dont 4 ingénieurs de
l’ESTP Paris :
n Marie-Laure
n Liliane
Canonne ME 03, Bouygues Construction,
Dupont, Egis Coordination RH à l’international,
n Edouard
Lecomte TP 05, ISETIS Promotion,
n Pierre-Yves
n Marianne
Pochet B 88, SOGEA SATOM,
Sénéchal TP 87, Egis.
Marie-Laure Canonne ME 03, Bouygues au
Turkménistan, à Macao, Dubaï puis Cuba.
Pour ses débuts à l’étranger, Marie-Laure a saisi une opportunité
de V.I.E (Volontariat International en Entreprise). Elle est
revenue en France 10 ans plus tard !
Marie-Laure avait un niveau d'anglais un peu juste, et son
premier pays a été le Turkménistan, où l'on parle russe. Elle
a appris le russe, puis a parlé anglais avec les chinois de Macao et ses collègues de
Dubaï. Ensuite, elle a appris l'espagnol pour ses chantiers à Cuba.
Elle considère son retour en France comme une nouvelle expatriation, avec des efforts
à faire pour s'adapter par exemple aux réglementations et certifications locales.
Ses conseils :
• ne pas vivre la langue comme un obstacle : une fois dans le pays, on se débrouille
rapidement, et on parle couramment au bout de 6 mois,
• ne jamais choisir un poste pour sa destination, mais pour le contenu de la mission
proposée.
Liliane Dupont D.R.H. International EGIS
Liliane Dupont a développé dans le groupe EGIS des politiques
de mobilité internationale, et a réussi à mobiliser les juniors
désireux de connaître une première expérience à l’international.
Le statut d’expatriation, tel qu’il existait il y a 20 ans, se stabilise
au profit de contrats plus souples. EGIS est amené à proposer
aux jeunes aspirant à une expérience à l’international, des
contrats dits « light ou local plus », moins favorables que les contrats d’expatriation
d’un point de vue financier, mais plus protecteurs que les contrats locaux. Elle
conseille aux jeunes de démarrer par un V.I.E, puis d’accepter un contrat local,
avant d’engager une carrière en France ou mixte France/étranger.
Liliane Dupont explique que, chez EGIS, certains collaborateurs partent en couple
et font le choix de carrières alternatives : à tour de rôle, l’un ou l’autre membre du
couple s’engage sur une expatriation pendant que le conjoint profite d’un congé
sabbatique.
La dernière question a porté sur les destinations où il est possible de trouver du
travail. C’est le Moyen Orient prioritairement, l’Inde, le Brésil et toujours l’Afrique.
8
Ingénieurconstructeur
Edouard Lecomte ME 05, 9 ans d’expatriation
en Afrique.
Edouard termina l’ESTP par une troisième année à Birmingham.
Fort de cette expérience et d’un stage au Koweït avec Cegelec,
il décida de commencer sa vie professionnelle à l’étranger.
Pendant les 9 ans qui suivirent, il prit part à de nombreux projets
sur le continent africain (un aéroport à Alger, des plateformes
au Cameroun, une raffinerie à Oran, ...) pour finir comme chef d’entreprise VINCI
Energies au Congo Brazzaville.
Son expatriation fut réalisée au sein de grands groupes français, ce qui lui a fait
bénéficier d’une sécurité d’emploi, d’un large choix de destinations et des facilités
de retour au travail en France.
Cette période fut incroyablement enrichissante en prise de responsabilités
professionnelles et découvertes culturelles.
Son conseil : « Donner sa chance à des pays en devenir et à forte croissance, il y a
souvent d’étonnantes aventures humaines à vivre. ».
Edouard est revenu en France fin 2014, suite à une opportunité de création d’entreprise.
Depuis, il y dirige sa société Isetis Promotion.
Pierre-Yves Pochet B 88, SOGEA SATOM en
Afrique Noire durant 20 ans
Sur 25 ans de carrière, Pierre-Yves en a passé 20 en Afrique Noire.
Même s’il a toujours travaillé dans des pays francophones, il a
souvent eu besoin de l’anglais, notamment pour les clients miniers.
Aujourd’hui, de retour au siège du groupe (VINCI), une partie
importante des dossiers à traiter sont en anglais.
Pierre-Yves souligne l’importance de bien « réfléchir » l’expatriation du conjoint.
Dans son cas, sa femme a toujours trouvé une activité professionnelle dans leurs
différents pays de résidence, mais pas de quoi « alimenter » un CV permettant le
déroulement d’une carrière en France ; à son retour en métropole, elle a passé un
CAPES pour retrouver une place sur le marché français.
A titre personnel, après avoir dirigé une agence de 4 500 personnes lors de sa
dernière expatriation, Pierre-Yves se retrouve aujourd’hui à la tête d’une équipe de
20 personnes. Si le changement d’échelle est brutal, l’intérêt de faire un nouveau
métier dans un environnement nouveau compense…
Marianne Sénéchal TP 87 / MS 88
Directeur d’affaires ou d’activité dans plus de 20 pays dans
le domaine des infrastructures de transport : en Europe
(Allemagne, Bulgarie, Italie, Royaume Uni, etc.), en Afrique
(Algérie, Cameroun), en Asie (Hong-Kong, Inde), en Amérique
(Chili, USA).
Marianne n’a pas vécu à l’étranger, mais elle y est allée de
nombreuses fois, de 1995 à 2003, pour des visites de site, des revues de projet ou des
négociations avec des partenaires étrangers ; elle a travaillé dans plus de 20 pays, sur
plusieurs continents. De 2011 à 2012, elle a effectué plusieurs missions en Inde pour
superviser les projets du métro de Calcutta et du métro de Chennai. Sa pratique des
langues (anglais et allemand) et ses compétences techniques l’ont beaucoup aidée.
Marianne a répondu à une question sur la discrimination ou non des candidates
femmes ; en Inde, en 2012 Egis avait trois V.I.E en activité, qui étaient toutes des
femmes. En 2015, la V.I.E au Mexique est aussi une femme. Il n’y a pas de différence
par le genre, seules comptent la motivation et la capacité d’initiative et d’adaptation.
à
pr o f e ss io n s
Christine Quinola ME 03, Nathalie Mousselon TP 79, Clara Durand-Seidl B 95, Marie-Laure Canonne ME 03,
Audrey Soudant B 07
Afro ESTP et DomTom ESTP
Florence Quignard B 77 - Audrey Soudant B 07 et
Marie-Laure Canonne ME 03
Hélène Coulée B 11 et Adrien Caupert ME 14
Ont aussi participé, mais en vidéo :
n Emmanuelle
Brisemur B 99, Lyonnaise des Eaux (Groupe Suez), Directrice Régionale Landes
Pays Basque Béarn, depuis Biarritz.
n Mathilde
Faure B 07 et Vincent Marodon IG 07, depuis le Canada.
A la sortie de l’Ecole, Emmanuelle Brisemur est partie deux ans à Hong Kong avec son mari, puis
trois ans en Indonésie, à Djakarta. Après un premier retour en France dans la région Centre, elle
repart pour deux ans au Qatar comme « Directeur Pays » avec ses trois enfants. Elle est aujourd’hui
Directrice Régionale Landes Pays Basque Béarn de la Lyonnaise des Eaux (Groupe Suez).
Emmanuelle a préparé ses retours avec l’aide de sa DRH.
Elle parle anglais, allemand et indonésien. Son expérience à l’étranger a, de façon évidente,
boosté sa carrière.
Ses conseils aux élèves sont de partir tôt et de s’adapter à la culture locale, d’apprendre la
langue, de respecter les coutumes.
Mathilde Faure et Vincent Marodon, jeune couple, partent d’abord en Inde, où Vincent a été
embauché en V.I.E (Volontariat International en Entreprise) par Egis Rail, sur le chantier du métro
de Calcutta. Ils y resteront 18 mois. Pour Mathilde, c’est une période de découvertes : elle ne
peut pas travailler, mais s’engage dans le bénévolat et en profite pour voyager.
Après un retour en France durant 5 ans, ils décident ensemble de tenter leur chance au Canada,
avec un visa de travail temporaire. Vincent et Mathilde trouvent rapidement un travail alimentaire,
avant d’obtenir un travail correspondant à leurs compétences. Ils ont mûri leur projet pendant
un an avant de partir, cela n’a pas été un coup de tête. Ce témoignage lance un débat sur les
difficultés du conjoint à mener sa carrière ; l’opinion générale est que Mathilde a tiré parti au
mieux d’une situation compliquée pour elle. Aujourd’hui, tous deux se plaisent beaucoup à
Vancouver, où règnent l’optimisme et une certaine douceur de vivre.
Les principales questions aux conférenciers ont porté sur les raisons de leur engagement à
l’international, le niveau de langue, la question du conjoint et la problématique du retour.
Après la conférence, plusieurs questions ont été posées sur les spécificités du contrat local, la
rémunération, la fiscalité, et la possibilité avérée, pour les jeunes femmes, de partir sans être
discriminées. La dernière question concernait les parties du monde où il est possible de trouver
du travail, et la réponse générale a été : le Moyen Orient, l’Inde et le Brésil, mais aussi le Nigéria
(pays dangereux), Cuba (qui n’accepte ni stagiaire, ni V.I.E) et l’Angleterre (particulièrement avec
Bouygues U.K.).
La soirée s’est terminée par un cocktail très original, organisé par Jeunes ESTP qui avait fait appel
à deux associations nouvellement créées à l’ESTP Paris. Pour l’occasion, DomTom ESTP et Afro
ESTP avaient préparé cocktails et plats de leurs régions d’origine, qui ont connu un grand succès.
Merci à Marianne Sénéchal (Au Féminin) et Audrey Soudant (Jeunes ESTP) qui ont organisé cette
conférence, et à Christine Quinola (Au féminin) pour l’avoir animée. Merci aussi aux étudiants
qui ont préparé et servi le cocktail.
Florence Quignard B 77
N538 Mars - Avril 2016
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à
monde
pr o f e ss io n s
ESTP
ESTP au Féminin (suite)
« Renzo Piano Building Workshop,
La méthode Piano" à la Cité de l’Architecture
Jeudi 11 février 2016
En ce mois de février, ce sont vingt-cinq ESTP et accompagnants
qui sont allés visiter l’exposition « Renzo Piano Building Workshop, La méthode Piano" à la Cité de l’Architecture. Notre
conférencière Valérie Salessy, de l’Art et la Manière, a su captiver son auditoire sur ce sujet un peu technique.
L’exposition est une interrogation sur la méthode de l’architecte
italien Renzo Piano (nommé « sénateur à vie » par le président
de la république italienne en 2013 / une charge honorifique
officielle qui peut être attribuée à des citoyens pour mérites
éminents), autour de projets sélectionnés principalement en
Europe et aux Etats-Unis, avec un focus particulier sur un
projet humanitaire en Afrique: paysages, hauteurs, confrontations,
patrimoines urbains, morceaux de ville, matières...
Renzo Piano naît le 14 septembre 1937 à Gênes au sein d'une
famille de constructeurs ; son père, son grand-père (ainsi qu'un
oncle) sont architectes. Il obtient son diplôme d'architecte en
1964 au sein de la prestigieuse École Polytechnique de Milan
(département architecture). A la suite de cette réussite, il entreprend, entre 1965 et 1970, de nombreux voyages en Grande
Bretagne et aux Etats-Unis afin de trouver de nouvelles inspirations. Il fait alors la rencontre de Jean Prouvé, célèbre architecte français, avec lequel il se lie d'amitié et qui influencera
considérablement son œuvre.
En 1971, il fonde son propre cabinet et s'associe à Richard
Rogers (architecte italien naturalisé britannique) puis à Peter
Rice (ingénieur irlandais spécialiste des structures en acier).
Avec son cabinet l’« Atelier Piano & Rice », il remporte le concours
qui lui permet de concevoir le centre Beaubourg. Il s’installe
alors à Paris et crée en 1981 ses ateliers appelés « Renzo Piano
Building Workshops », qu'il développe également à Gênes (sa
ville de naissance) et à New York, réunissant près de 150 collaborateurs.
En 1998, il obtient le prix Pritzker d'architecture.
Depuis sa création, l'agence de Renzo Piano a réalisé plus de
120 projets en Europe, en Amérique et dans la zone Asie-Pacifique. Parmi les plus connus, on peut citer la Menil Collection à
Houston (Texas / un musée d’art moderne), l’aéroport international de Kansai à Osaka au Japon, le Centre Culturel Jean-Marie
Tjibaou en Nouvelle-Calédonie, la Fondation Beyeler à Bâle,
l’Auditorium de Rome, la Maison Hermès à Tokyo, la rénovation
et l’extension de la Morgan Library et le New York Times Building
à New York, la rénovation et l’extension de la California Academy of Sciences à San Francisco.
Parmi ses projets les plus récents figurent la tour The Shard à
Londres, l’Astrup Fearnley Museum à Oslo et la Fondation Pathé
à Paris.
En 2010, il remporte le concours pour la construction d'un
nouveau Palais de Justice à Paris (dans la ZAC de Clichy-Batignolles).
Enfin, parmi ses principaux projets en cours, on note le Campus
de la Columbia University à New York, le centre culturel de la
Fondation Stavros Niarchos à Athènes, l'Ecole Normale Supérieure
(ENS) Cachan à Saclay ou encore le Whitney Museum of American Art à New York.
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Ingénieurconstructeur
L’art de construire et d’assembler est la marque de fabrique de
Renzo Piano, dont les projets sont des champs d’expérimentation dans le domaine technique, comme à l’échelle urbaine : le
fil conducteur du travail de Renzo Piano est la relation à la ville.
Renzo Piano a relevé tous les défis, de la plus haute tour
d'Europe sur une gare londonienne au petit bâtiment inséré
dans un îlot parisien, en passant par le développement d'un
éco-quartier dans le nord de l'Italie. Renzo Piano et ses associés
du Building Workshop, par leur travail d'équipe et leur émulation,
ont mis en place un véritable laboratoire d’œuvres et d'idées
qui parcourent le monde et les générations, interrogent l'urbanité, la structure, la matière et le climat.
Chacun de ces édifices se présente comme un mécano géant
dont on perçoit le mode de construction. Les éléments constructifs, souvent en métal, y sont mis en scène esthétiquement,
l'édifice est largement géré par des capteurs qui ouvrent ou
ferment des volets, les mécanismes des ascenseurs et escalators sont visibles... Autant de caractéristiques souvent rapprochées
du mouvement High Tech.
L'œuvre de Renzo Piano est marquée par un profond souci
d'intégration dans le contexte. Ce questionnement des enjeux
de l'édifice et du contexte génère un perpétuel renouvellement
des formes, des textures et des couleurs.
Sylvie Sin B 77
à
Les Faux-British :
du vrai burlesque !
pr o f e ss io n s
ESTP innovation
et développement durable
Forum Mixité
L’exposition
« Réinventer Paris »
7 mars 2016
25 février 2016
1er mars 2016
C’est au théâtre SaintGeorges que 32 ingénieurs et accompagnants sont allés voir
le spectacle « Les Faux
British », qui raconte
comment sept comédiens amateurs,
membres d’une association des amis du
roman noir anglais, montent pour une unique représentation « Meurtre au manoir Haversham », une
pièce policière.
Valérie Slama (ESTP au féminin), Vivianne de Beaufort
(Women ESSEC EXEC), Clara Durand Seidl (ESTP au féminin),
Nathalie Mousselon (SID ESTP)
Dès le départ, tout commence mal : le chien qui
joue dans la pièce a été égaré !
Et le décor finit de s’installer sous les yeux étonnés
du public.
Le supposé président de l’Association présente les
acteurs soi-disant amateurs, et le spectacle commence ; mais rien ne se déroulera comme prévu.
Malgré toute la bonne volonté des comédiens d’un
soir, les catastrophes vont s’enchaîner à un rythme
endiablé. Les acteurs, tous professionnels bien sûr,
nous font découvrir la nécessité des répétitions et
de la rigueur dans la gestion des accessoires : les
incidents s’enchaînent avec la porte qui se bloque,
les tableaux qui dégringolent, le décor qui ne tient
pas, les comédiens qui mettent le feu, s’assomment,
perdent leur texte… Les acteurs en rajoutent et le
public rit de bon cœur.
Ce spectacle fait penser aux gags de Charlie Chaplin ou aux numéros de clowns dans les cirques.
Certains de nos camarades ont beaucoup aimé,
d‘autres moins. Le côté exagéré du burlesque peut
déplaire.
La pièce a pourtant emporté en 2015 l’étoile de la
meilleure pièce de théâtre, décernée par le quotidien
« Le Parisien ». Et la salle est comble chaque soir.
Florence Quignard B 77
Championnes des réseaux féminins depuis 2007 et la
sortie de leur livre (Editions Eyrolles), Emmanuelle
Gagliardi et Carole Michelon investissent l’espace
médiatique pour promouvoir la mixité. Partenaires de
leur engagement, ESTP au féminin, a tenu à être
présent au Forum organisé le 7 mars dernier au Forum
de l’image des Halles. L’occasion pour notre association de prendre des contacts avec d’autres associations
prestigieuses comme PWN, Vox fémina qui promeuvent
également la visibilité des femmes expertes, ou encore
Viviane de Beaufort (Fondatrice des Women ESSEC
EXEC Programmes, « ENTREPRENDRE au FEMININ »)
avec qui nous préparons une belle conférence pour le
mois de mai. L’édition 2016 a été marquée par une
forte affluence et l’intervention de Pierre Gattaz, président du MEDEF, qui a réaffirmé que « la mixité n’est
plus option, mais bien un levier de compétitivité
à part entière ». Hommes, Femmes présents sur le
forum se rencontrent et partagent leurs expériences
de la mixité.
Le succès de ce forum renforce nos convictions. En
tant qu’association féminine, nous recherchons à
rétablir un équilibre dans la représentation des femmes
notamment dans le secteur du bâtiment et des travaux
publics, secteur de référence pour notre école. Le
chemin est encore long si l’on en croit les derniers
chiffres publiés par la FFB, dans un communiqué de
presse du 4 mars 2016 : 11,7 % de femmes dans le
Bâtiment (en 2014), 46,7 % parmi les employés et
techniciens, 17,4 % parmi les cadres et 1,5 % parmi
les ouvriers. Nous ne relâchons pas nos efforts, et nous
apprécions l’engagement de nos camarades hommes
à nos côtés. Il est particulièrement visible dans le
soutien des associations régionales qui ont donné le
bon exemple en intégrant des femmes dans leurs
conseils d’administration et accueillent les antennes
régionales d’ESTP au féminin.
Clara Durand-Seidl B 95
Organisée par le Groupement Innovation et Développement durable,
la visite guidée de l’exposition « Réinventer Paris », au Pavillon de
l’Arsenal, a réuni une quinzaine de participants d’horizons et de
promotions variés, ce qui a permis des échanges particulièrement
intéressants.
« Réinventer Paris » a été l’Appel à Projets Urbains et Innovants
lancé en novembre 2014 par la Mairie de Paris, portant sur 23
sites parisiens différents. L’engouement qu’il a suscité a été
extrêmement important puisque 815 candidatures du monde entier
ont été déposées pour démontrer que l’on pouvait « faire mieux
et autrement ». L’innovation a été le maître mot de cet appel à
projets, qu’il soit décliné tant sur le projet même que sur l’équipe
choisie, sur le programme, sur les techniques ou sur les interactions que cela créait en phase projet et en phase d’exploitation.
Durant l’été 2015, 75 projets ont été sélectionnés, qui ont ensuite
fait l’objet d’un travail plus poussé par les équipes, avec remise
des projets à l’hiver 2015. En janvier 2016, un jury composé d’élus
de toutes étiquettes politiques et d’experts internationaux a
désigné un lauréat pour chaque site, un choix officialisé le 3 février
dernier par Anne Hidalgo au Pavillon de l’Arsenal.
Cette exposition présente à travers des installations multiples les
22 lauréats, les 74 finalistes et les 358 projets soumis par des
équipes pluridisciplinaires. Vidéos, maquettes, photographies,
posters, animations 3D… sont autant de supports pour présenter
de manière accessible et complète les projets et souligner les
innovations proposées.
N538 Mars - Avril 2016
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à
monde
pr o f e ss io n s
ESTP
ESTP
HiSToiRE ET PaTRimoinE
© Pavillon de l’Arsenal
Participants à la visite
logements (dont certains sociaux et intermédiaires) sur un socle
de biodiversité. L’équipe lauréate menée par Sou Fujimoto (architecte japonais) aura certainement quelques défis à relever pour
assurer confort et santé aux occupants de ce site.
De manière générale, les grandes tendances observées sur les
projets vainqueurs font la part belle aux sujets de flexibilité et
mixité d’usage (en particulier, des espaces de coworking et des
espaces d’activités physiques mêlés à des espaces de bureaux,
de commerce, de logement), de confort, de santé et de bien-être
des utilisateurs (qualité de l’air notamment), et à la végétalisation
des espaces (toitures, façades végétalisées, potagers urbains…).
Les questions environnementales, même si non exigées en tant
que telles, ont été traitées comme des prérequis sur chacun des
projets. En particulier, les sujets de performance énergétique, de
déplacement, d’utilisation de matériaux, de gestion des déchets
et d’écologie ont particulièrement été abordés.
Maquette de l’opération « Mille Arbres » (Porte Maillot)
Deux projets nous ont été présentés en particulier lors de cette
visite : Morland (IVème arrdt) et l’opération « Mille Arbres » à la
Porte Maillot (XVIIème arrdt).
Le site de Morland, construit en 1964 et qui accueille aujourd’hui
des services administratifs, a reçu un grand nombre de candidatures, en particulier parce qu’il borde la Seine, qu’il représente
actuellement une surface utile importante et une hauteur de
construction dérogatoire. Le programme lauréat pour ce site
prévoit une mixité d’activités sur 40.000 m² : commerces, bureaux,
logements, hôtel, crèche, piscine, marché alimentaire, et un
rooftop (une terrasse) qui accueillera un restaurant et un bar.
L’équipe de conception est notamment composée de David
Chipperfield Architects (architecte britannique) et Olafur Eliasson
(artiste danois).
L’opération « Mille Arbres » concerne le site de la Porte Maillot,
actuellement utilisé comme parking pour autocars et destiné à
être transformé de manière radicale. Le futur immeuble enjambera le périphérique pour accueillir bureaux, hôtel, 11.000 m² de
12
Ingénieurconstructeur
Les équipes pluridisciplinaires formées à l’occasion de cet appel
à projets ont permis de faire naître des projets conçus par des
acteurs variés (promoteurs, architectes, start-ups, constructeurs,
BET, bureaux de conseil,… ) qui seront, lauréats ou non, amenés
à collaborer de nouveau ensemble et à développer les lieux qui
concrétisent nos nouveaux modes de vie et de travail.
Ce modèle, même s’il est parfois contesté par certains acteurs
sur le plan financier, fait déjà des émules, puisque le concours
« Réinventer la Seine » vient d’être lancé sur 40 sites qui s’étendent
de Paris au Havre.
Exposition Réinventer Paris au Pavillon de l’Arsenal
Jusqu’au 8 mai 2016
Entrée libre
Visites guidées gratuites tous les week-ends à 11h et 15h
Groupement ETP Innovation & Développement durable
[email protected]
LinkedIn
Anne-Claire Barberi T 10
Romain Bourcier TP 11
Minh-Trong Nguyen ME 99
Chères, Chers Camarades,
C’est avec un immense plaisir que je
vous annonce la création du club
ESTP Histoire et Patrimoine.
Avant tout une envie de vouloir partager, fédérer des sensibilités autour
de métiers, de savoir-faire ancestraux,
d’expériences, de valeurs qui encore
aujourd’hui éveillent nos sens et permettent de sauvegarder les joyaux de
notre patrimoine.
Un héritage d’hier, d’aujourd’hui et
de demain qu’il nous faut transmettre
à notre tour, tout en le faisant cohabiter avec une civilisation en pleine
évolution.
Innovation, technologie, croissance,
productivité, rapidité nous sont
imposées aujourd’hui unilatéralement
comme maîtres mots, et le monde du
bâtiment y est particulièrement
exposé.
Dans quel but ? Ne serait-ce pas de
plus en plus au détriment des principes mêmes de conception et de
réalisation brillamment éprouvés par
nos prédécesseurs au fil des âges ?
A l’exception, peut-être, de quelques
folies architecturales systématiquement synonymes par ailleurs de
gouffres financiers et de pérennité
douteuse, l’art, la beauté, la poésie
ne semblent malheureusement plus
avoir la même place dans la création
architecturale.
à
pr omo t ions
promotion 1990
Soirée des 25 ans
Vendredi 21 novembre 2015
Je vous invite alors à venir me
rejoindre pour réfléchir, échanger,
prendre le temps de contempler,
d’écouter, de voyager au travers de
décors et d’histoires aussi uniques
qu’émouvants.
Une Histoire qui est aussi celle de
chacun, de ceux qui font et dont le
rôle éphémère de bâtisseurs ne doit
pas être oublié. Depuis des millénaires
ces mains, ces esprits, les nôtres,
façonnent tous types d’ouvrages merveilleux au cours d’aventures où les
relations humaines sont aussi fondamentales qu’épanouissantes.
Prenons garde justement à ce que nos
cadres de travail voire nos cadres de
vie ne soient pas, en vue d’une prétendue réussite souvent approximative, sacrifiés sur l’autel du profit, de
la politique ou d’ambitions démesurées.
Nous avons la chance d'avoir une
admirable association, presque centenaire, d'anciens éléves.
Continuons de profiter de cette formidable opportunité de pouvoir
compter sur des compétences innombrables, des liens sacrés, des amitiés
ou de simples rencontres pour nous
retrouver et sublimer l'histoire de nos
chantiers comme celle de notre quotidien.
C’est ainsi l’amour du patrimoine, du
beau, du travail bien fait mais aussi
celui des gens qui nous entourent et
avec qui nous travaillons chaque jour,
que je vous propose de venir célébrer.
Je vous donne d’ores et déjà rendezvous le 24 Juin prochain au 15 rue
Cortambert à Paris pour une soirée
d’inauguration. Elle sera également
celle du lancement d’un autre club,
honorant un domaine tout aussi passionnant et intimement lié, celui de
la Gastronomie.
Au plaisir de partager ensemble nos
histoires, et de créer la nôtre.
Laurent Toussaint ME 08
Président du club ESTP
Histoire et Patrimoine
© Alexandre Menguy
Un périple enrichissant mais également engagé qui ne pourra se faire
sans vous, que vous soyez acteurs
comme je le suis ou simples amateurs
de cet incroyable univers patrimonial.
90 présents pour la promo ETP 90
Heureusement que la fête n'était pas prévue pour
la semaine précédente, nous aurions vraisemblablement dû l'annuler. Mais ce vendredi 21 novembre,
malgré un contexte lourd, personne ne voulait
manquer ce moment de retrouvailles. Cette soirée
de promo 90 fut un véritable succès pour les quelques
90 anciens qui se sont retrouvés à la Maison des
Ingénieurs. Il y avait de la joie, il y avait de l'émotion:
est-ce que je vais le/la reconnaitre après toutes ces
années? Combien de cheveux grisonnants? Il y eut
du plaisir, un beau moment partagé.
Un quart de siècle, ce n’est pas rien. Nos enfants ont
pour certains l’âge que nous avions quand nous
étions à l’ESTP. Pourtant, lorsque nous nous sommes
retrouvés, nous nous sommes reconnus facilement,
malgré quelques inévitables stigmates du temps
écoulé, comme nos photos du trombinoscope placardées sur le mur de la salle en attestaient.
L’organisation a été menée par le COETP90, un petit
groupe représentant les quatre sections sous la
direction bienveillante de Pascal Becker. Apres
plusieurs mois à nous rencontrer dans des brasseries
du 5ème et du 6ème - on ne se refait pas - nous
avons abouti à cette soirée réussie (dixit les participants) dans les locaux de la SID-ESTP à Paris.
Samedi après-midi, nous avions transformé la salle
pour qu’elle évoque ces années 1987 - 1990 avec des
photos et des objets pour rappeler le souvenir des
évènements comme le Forum ETP, le premier COSI
ou encore le voyage d’études en Russie. Et aussi
Erabelle, la régate de l’EDHEC et d’autres activités.
Affiche de la réunion du 21 novembre 2015
Vers 20 h, les premiers arrivent et l’ambiance chaleureuse s’installe pour oublier le froid extérieur. Les
échanges autour du buffet dinatoire vont continuer
jusqu’au petit matin ; nous en avions des choses à
nous raconter. Il faut dire qu’aucun évènement n’avait
été organisé depuis la sortie de l’école. Et chacun
d'évoquer ses anecdotes: les applis, les colles, les
transferts vers Cachan - le campus a bien changé -,
Élément de décoration : affiche du forum ETP 1989
N538 Mars - Avril 2016
13
à
monde
pr omo t ions
ESTP
Quelques membres du comité d’organisation : de gauche à droite : O. Goudenege, S. Zarine, L. Spezzati, F. Menguy,
C. Allamagny, J.M. de Montarby, C. et P. Becker. Merci à L. Camus pour la photo.
Elément de décoration : Ski Club, Forum et autres expéditions !
Élément de décoration : Compte-rendu du voyage de fin d’études en Russie de la promotion
1990 dans l'Ingénieur Constructeur
le Balto, nos stages de jeunesse. Et d'échanger sur nos parcours, nos difficultés et succès,
les camarades avec qui nous avons gardé
contact, nos amis disparus trop tôt malheureusement, les fêtes, le Bloc. On ne peut
mentionner toutes les petites tranches de
nos années passées au 57 Bd St Germain. Ah,
nostalgie quand tu nous prends...
Un bon moment de la soirée: le film tourné
lors du voyage d’études a été projeté: Jean
Bond en Sibérie, avec notre incontournable
et incomparable Serge Z dans le rôle-titre.
Celui-ci nous a gratifié d'un de ses petits
discours stimulant et émouvant dont il a le
secret et qui font sont succès depuis tant
d’années. Rappelez-vous le duo qu'il formait
avec son comparse Serge E; leurs prestations
lors des COSI, jusqu'à récemment, restent
dans toutes les mémoires.
14
Ingénieurconstructeur
Nous tenons ici à remercier Eliane Monvoisin
pour sa participation - quel plaisir de vous
retrouver chère Eliane! - et Serge Eyrolles qui
nous a transmis un mot d'amitié par la voix
d'Eliane - Nos pensées amicales pour toi cher
Serge. Nos années à l'ESTP restent gravée très
haut dans le panthéon de nos souvenirs.
pas été dérangés - nous sommes repartis en
pensant qu’il faudra remettre cela sans
attendre 25 ans. En tout cas, que de chemin
parcouru depuis notre sortie de l’ESTP, parcours riches en expériences variées, la promo
90 étant représentée dans bien des domaines
de la vie économique, politique et artistique.
Un grand merci aussi à la SID-ESTP pour
nous avoir accueillis.
Un grand merci à vous tous qui vous êtes
déplacés. Ce fut un plaisir de vous revoir,
vous avez fait le succès de la soirée!
Veuillez noter que le trop perçu (un peu plus
de 1000 €) sur vos participations a été reversé à la caisse de solidarité de la SID.
Merci à Augustin Menguy dont les portraits
et photos sont à retrouver sur le blog.
Rendez-vous sur le blog de la promo 90 (http://
estp1990.8x8.bzh/prive U : COETP90 P :
Castors4ever ) pour revivre cette soirée, pour
garder le contact et pour ne pas rater les
prochains événements de promo !
Enfin après quelques danses sur nos musiques
de jeunesse - impossible de respecter la
consigne No Music, mais les voisins n’ont
Le COETP90
à
pr omo t ions
ANCIENNES PROMOTIONS
Voyage en Inde du Nord
Janvier-février 2016
Plaisir de retrouver des anciens camarades avec lesquels on a déjà
voyagé, mais aussi de faire connaissance avec d’autres qui avaient
découvert cette offre, voilà comment on pourrait parler de ce voyage de
20 jours qui a réuni, en 2 groupes, 42 diplômés.
Après une bien courte nuit à Delhi, cap à l'ouest… dans le brouillard
qui sera là tous les matins pendant 3 jours pour le 1er groupe. Mais c'est
une longue route dans le désert, donc pas trop grave ! Notre premier
arrêt dans le Rajasthan nous fait découvrir les havelis de Nawalgarh et
Mandawa, demeures de riches marchands de cette région du Shekhawati,
dont les murs extérieurs et intérieurs sont revêtus de fresques magnifiques, souvent très bien conservées. Ce n'est qu'un apéritif avant d'autres
merveilles ! Après une nuit dans un premier palais, nous faisons une
petite halte dans un temple vanille/fraise (pour ses couleurs) où l'on
vénère… des rats ! En fait ça ressemble plus à de gentils mulots, des
centaines, grouillant autour des nos pieds déchaussés… Certains ont
même vu le rat blanc, des années de bonheur !
Un peu plus loin, des chattris, mausolées en marbre, ici ceux des maharajahs de Bikaner ; nous en verrons beaucoup d'autres le long de la route.
Puis nous voilà au fort de Bikaner. Comme tous les autres qui suivront,
"fort" n'est pas un mot usurpé mais, à l'intérieur, c'est un palais somptueux : des pièces d'habitation ou de réception aux murs incrustés de
pierreries et d'or, des cours à différents niveaux… Il abrite aussi un vaste
musée, des armes, des palanquins, des howdahs (nacelles à mettre sur
le dos des éléphants), et beaucoup de peintures murales.
la ville, riche de havelis, encore, et surtout de dentelles de pierre sur de
nombreuses maisons. Et, sur les maisons des mariés, nous admirons
des "faire-parts" de mariages sous forme de panneaux peints affichant
Ganesh, le dieu à tête d'éléphant qui porte bonheur.
Le lendemain, nous faisons la visite du fort.
La nuit suivante se déroule à Gajner, dans un ancien relais de chasse de
maharajahs, au bord d'un lac. Nous y organisons le traditionnel pot Mais le jour suivant, Jodhpur sera encore plus impressionnant ! Par la
d'accueil, permettant de mieux nous connaître. Au matin, safari photo hauteur des constructions (et en sens inverse, la vue sur les alentours
et navigation sur le lac… mais dans le brouillard, ce n’est pas terrible ! depuis leurs sommets), les décors, cours, fenêtres ornementées, etc. Et
la redescente (raide !) vers la ville permet ensuite une petite promenade
Cap maintenu à l'ouest, vers Jaisalmer. Nous découvrons là une forteresse dans des rues grouillantes de gens, de bruits, de motos, de vaches,
formidable, là-haut pourrais-je dire. Nous commençons cependant par d'odeurs !
N538 Mars - Avril 2016
15
à
monde
pr omo t ions
ESTP
Nous nous dirigeons maintenant vers le sud.
Voilà le temple jaïn de Ranakhpur : 80 coupoles,
420 colonnes, toutes sculptées. Le BTP de
l'époque (XV ème), c'est de l'orfèvrerie ! Puis
Udaîpur, avec son énorme palais au bord du lac
et le Lake Palace devenu hôtel (pour plus de
détails, voir James Bond, agent 007, dans le film
Octopussy, sorti en 1983).
Nous dormirons un peu plus loin dans un
palais… de conte de fées, à Deogarh. Cela avant
de poursuivre vers Bundi, une petite ville "tranquille" (dans le contexte de l'Inde !) dominée,
elle aussi, par une imposante forteresse donnant
une impression d'abandon… avant d'y découvrir de magnifiques fresques.
Pushkar est notre étape suivante, pour envoyer
quelques messages aux dieux dans un lac sacré,
avant de prendre le train, tout à fait confortable
et agréable, jusqu'à Jaipur. Tout près nous
attendent des éléphants qui nous monteront
jusqu'au fort d'Amber (je vais me répéter :
énorme forteresse avec palais inclus). Mais nous
verrons aussi, en ville, le Palais des Vents, cette
immense façade rose qui n'était qu'un paravent
géant permettant aux femmes du harem d'observer le spectacle de la rue et des processions ;
sans oublier l'observatoire astronomique du
XVIIIe, ensemble étonnant et spectaculaire
d'instruments en pierre… dont je suis bien
incapable d'expliquer comment on s'en servait.
Fin du Rajasthan.
Nous continuons notre route jusqu'à Agra, une
des citadelles mogholes, où l'on trouve le Fort
Rouge. Le style est bien différent de celui des
forts du Rajasthan ! C'est un vaste et bel
ensemble, en lui-même et aussi parce qu'on y
16
Ingénieurconstructeur
découvre au loin… le Taj Mahal ! Découvrir est
peut-être un peu exagéré ; disons discerner…
une ombre claire dans le lointain brumeux. Et
on va se rattraper en fin de journée, de près.
Que de monde, mais ça va tout de même. C’est
majestueux et éclatant ; il faut (et ce n'est heureusement pas trop difficile) se concentrer sur
cette tombe formidable, ce joyau de l'architecture, pour éviter d'avoir la vue perturbée par
les 2 minarets cernés d'échafaudages ! Il faut
bien ravaler, hélas, étant donnée la pollution.
Nous reprenons le train pour Gwalior. Et là, on
tombe dans l'inattendu. Au Rajasthan, on avait
tous les images en tête. Mais un château fort
perché, dont les murailles sont ornées d'or et
de lapis-lazuli sous forme de canards (!) ou
d'éléphants, ça, c'est une surprise. Et son intérieur ressemble tantôt à une caverne, tantôt à
un palais,… surprenant !
A peine plus loin, voilà Orcha. Le coup de cœur !
Quasiment pas de touristes, un temple géant
(mais peu sculpté pour une fois) et deux palais
vides et quasi abandonnés recelant des fresques
magnifiques. Nous ressentons l'impression,
surtout dans une petite balade
matinale, d'être les découvreurs
d'une capitale abandonnée. Quel
charme !
Il reste à voir Khajuraho. Je ne
me permets pas de mettre dans
cette revue professionnelle
sérieuse des photos en gros plan
de ses célèbres sculptures érotiques (c'est gratiné !), mais le
cadre de la partie ouest est vraiment magnifique : sept ou huit
temples, certains énormes, dispersés sur une pelouse fleurie
d'un vert éclatant.
Et nous terminerons à Bénarès (dire Varanasi) :
la soirée sur les ghats (grands escaliers descendant vers le fleuve) au bord du Gange pour les
cérémonies quotidiennes, le matin en bateau
pour une vue plus large (dont les crémations),
suivie d'une petite balade dans les ruelles… pas
trop propres mais attractives par temps sec (1er
groupe), abominablement sales après la pluie
(2e groupe).
Par avion, nous retournons à Delhi et ses embouteillages mémorables, encore pire qu'à Roissy
en arrivant, en plein conflit taxis contre VTC !
Et voilà ! Plein de souvenirs esthétiques et culturels, certes, mais nous gardons très fort en nous
ceux de la circulation, en cyclo-pousse et tuktuks, dans le bruit permanent des klaxons, et
aussi quelques impressions sur la route : la
photo jointe, prise à travers le pare-brise de
notre car, ne vous semblera pas très intéressante… tant que vous ne savez pas que l'on
roule (en principe) à gauche, et qu'on est là sur
une 4 voies !
Yves Lacour ME 70
à
r é G ions
ESTP midi-PYRénéES
Une Assemblée Générale… sportive !
Vendredi 6 novembre 2015
Notre traditionnelle soirée annuelle a réuni une
cinquantaine de camarades enjoués, venus
partager, comme chaque année, la bonne
humeur et la convivialité de mise pour cette
réunion.
C’est sur le parcours du golf de Vieille-Toulouse
que se sont retrouvés les plus sportifs pour un
après-midi de détente, avant d’être rejoints pour
l’apéritif par le « gros de la troupe ». Notre maître
tavernier, j’ai nommé Marc Galinier, nous
accueillait dans son nouvel antre (« Old Course »)
et fut une fois de plus à la hauteur de l’évènement
en sachant, par sa magie, ravir nos papilles.
Ce fut l’occasion de dresser le bilan d’une année
bien remplie. Entre la parution de notre annuaire,
nos repas mensuels toujours aussi garnis (!) et les diverses sorties, dont la visite du chantier de
l’université du Mirail et l’excursion matinale dans le MIN de Toulouse, 2015 nous a également
apporté un lot de nouvelles recrues, dont une vingtaine de promos supérieures à 2010, et nous
nous en réjouissons vivement. Et comme se profile la fin prochaine de mon mandat de Présidente
du groupement Midi-Pyrénées, j’en ai profité pour tenter de susciter de nouvelles vocations …
au sein de la nouvelle génération, je l’espère !
Mais d’ici là, 2016 nous aura proposé son lot de rencontres et de manifestations.
A commencer par l’accueil des étudiants de l’école. J’y tiens ! Fin 2015, l’évènement a encore
rencontré un vif succès, tant chez les jeunes qui ont répondu présents que dans les rangs de
notre groupement. Je souhaite à l’édition 2016 de se dérouler sous d’aussi bons auspices.
Merci enfin à Bertrand Mousselon B 02 (vice-président de la SID en charge des régions) de nous avoir
fait le plaisir de sa présence à cette soirée. Bertrand, nous comptons sur toi l’année prochaine !
A tous mes camarades de Midi-Pyrénées, je donne rendez-vous tous les premiers mardis de
chaque mois au restaurant Le Karo à Toulouse... Comme d’habitude ! »
Cécile Waser B 90
Présidente du groupement
ESTP RHÔnE-alPES
Un petit zoom arrière pour la soirée œnologique
10 décembre 2015
Comme il le fait maintenant traditionnellement,
notre président régional nous avait concocté
une nouvelle rencontre avec Rémi Charier,
œnologue responsable de la société Ad Vinam
Aeternam, la bien nommée !!
loin des appellations de prestige aux noms
ronflants mais inabordables pour le commun
des ingénieurs, bref, des bouteilles à mettre
dans sa cave !!
C’est ainsi que nous avons pu déguster :
Cette année, le thème choisi était la découverte
n à l’apéritif un Domaine des Elixirs « Calice »,
de vins du Sud, en accompagnement d’un repas
AOC Côtes du Rhône blanc légèrement
préparé par Christophe Romain, le Chef du
liquoreux,
restaurant Le Chalut, une des très bonnes
adresses du sud de la presqu’île de Lyon, connu n sur l’entrée un Côtes du Ventoux AOC
pour son excellent rapport qualité-prix et où
« Château Pesquié », blanc sec rappelant le
nous avons toujours grand plaisir à retourner.
viognier,
L’accent avait été mis sur des vins originaux et
atypiques, quelquefois même confidentiels,
toujours d’un coût parfaitement raisonnable,
domaine à un investisseur étranger), la Cuvée
Infini, une IGP Cévennes rouge étonnante
(IGP : indication géographique protégée),
n et, pour finir, un Clos des Augustins, IGP Val
de Montferrand blanc.
Les 34 ingénieurs et leurs conjoints réunis pour
l’occasion, et répartis sur 5 tables,n’ont pas
manqué d’exprimer leur intense satisfaction
d’avoir participé à une telle soirée, aussi
conviviale que jubilatoire, en se promettant
des retrouvailles l’année prochaine sur un
n en accompagnement du plat, une rareté nouveau thème, et en attendant avec impatience
parfaitement confidentielle (car rachetée par le bon de commande promis par Rémi Charier
Ad Vinam Aeternam avant la vente du avant les fêtes !!
N538 Mars - Avril 2016
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à
monde
ESTP
r é G ions
ESTP RHÔnE-alPES (suite)
Et voici un 1er trimestre 2016 bien animé…
Apéritif à la SPL Lyon Part-Dieu
20 janvier 2016
C’est François Chambon, architecte ENSA Lyon, Responsable
opérationnel de la Société Publique Locale Lyon Part-Dieu qui nous
a accueillis dans les locaux spécifiquement dédiés par la métropole
de Lyon. Et il nous a dressé un aperçu très documenté et concret
de cette opération d’urbanisme concertée d’envergure qui a débuté
dans les années 60 , au 20ème siècle, et va se restructurer, se
transformer et s’étendre jusqu’à l’horizon 2030 au 21ème !!
Aujourd’hui s’ouvre une nouvelle étape de développement du
projet Lyon Part-Dieu. En raison de la complexité technique,
juridique et financière du projet, il est proposé de le conduire dans
le cadre d’un outil opérationnel efficace et lisible : la Zone
d’Aménagement Concerté.
Le périmètre du projet Lyon Part-Dieu est délimité :
n A l’ouest par les rues Garibaldi, André Philip, Duguesclin, Vauban,
Louis Blanc, Juliette Récamier et des Emeraudes,
n Au nord par la rue Curtelin,
n A l’est par les rues Bellecombe, d’Aubigny et Gandolière, l’avenue
Georges Pompidou, la rue Flandin, les avenues Lacassagne et
Félix Faure, la rue Jeanne Hachette, la limite sud du Fort Montluc
et l’extrémité de la rue Mouton-Duvernet prolongée,
n Au sud par le Cours Albert Thomas, l’allée du Parc et l’avenue
Félix Faure.
Ce périmètre inclut lui-même un périmètre plus opérationnel sur
lequel les transformations urbaines vont être les plus importantes
dans les années à venir.
Les chiffres clés
n 1 125 000 m2 de bureaux actuellement, 650 000 m2 supplémentaires à l’horizon 2030, soit le 2e quartier d’affaires français après
La Défense.
Le plan de référence urbain à l’horizon 2030
n 500 000 déplacements par jour actuellement, 110 000 supplémentaires en 2030,
Présentation
n 28 millions de voyageurs par an actuellement à la gare de Lyon
Part-Dieu, dimensionnée pour 35 000 par jour, mais qui en
accueille aujourd’hui jusqu’à 120 000 et où y sont annoncés 220
000 en 2030 !!
Lyon Part-Dieu est le cœur stratégique de la métropole lyonnaise
et l’un des moteurs de son rayonnement et de son attractivité à
l’échelle nationale et européenne. Depuis 40 ans, les acteurs de la
Part-Dieu conjuguent leurs efforts à ceux du Grand Lyon pour
coproduire un quartier performant qui facilite les échanges et les
rencontres, accélère le développement économique, produit des
emplois, des logements et une nouvelle qualité de vie.
n 34 millions de visiteurs par an au centre commercial qui est l’un
des plus grands d’Europe en centre ville, avec plus de 120 000
m2 et 260 boutiques,
n 3 500 logements actuellement, 2 000 supplémentaires en 2030.
Afin de conforter cette dynamique et d’anticiper les besoins de la
ville de demain, la métropole de Lyon et ses partenaires mettent
en œuvre un projet à la hauteur du potentiel exceptionnel de ce
quartier et de sa capacité de développement.
Conçu par une équipe d’urbanistes-architectes et divers experts
pilotés par l’agence AUC ( Ab Urbe Condita, qui œuvre entre autres
sur le Grand Paris ), ce projet se développe autour des questions
de mobilités, de développement économique et de la qualité de
vie en hyper-centralité métropolitaine.
Depuis fin 2009, de nombreuses études ont été engagées et ont
permis d’élaborer un plan de référence qui définit les grands
objectifs et le programme du projet. Parallèlement, des études ont
été conduites pour la réorganisation du Pôle d’Echanges Multimodal
Lyon Part-Dieu avec l’État, SNCF Gares et connexions, Réseau ferré
de France (RFF), la Région Rhône-Alpes, les départements du Rhône
et de l’Isère, le SYTRAL (Syndicat mixte des Transports pour le
Rhône et l’Agglomération Lyonnaise) et la Métropole de Lyon.
18
Ingénieurconstructeur
La maquette présentée au MIPIM
à
Les principaux projets en cours :
n Silex 1 (2017) puis Silex 2 (2020), nouvelle tour accolée à la tour
EDF existante et culminant à 120 m, portés par la Foncière des
Régions,
n Sky 56 (2017), IGH porté par Icade et Cirmad : 30 000 m2 de bureaux
et 3 000 m2 de commerces en rez-de-chaussée, avec un Roof Top
au 16ème étage,
n La résidence Desaix (2018), une construction mixte de logements
de standing et bureaux, sur 15 étages, réalisée par Bouygues
Immobilier et signée Christian de Portzamparc,
n Two Lyon (2020), réalisé par VINCI Immobilier et conçu par
Dominique Perrault, constitué de 2 tours accolées, dont l’une
culminera à 170 m, et dont le socle sera constitué par l’extension
de la gare : 95 000 m2 dont 60 000 m2 de bureaux, le reste en hôtels
et commerces,
n la restructuration de la gare de Lyon Part-Dieu, comportant
notamment le doublement de la surface des halls voyageurs en
occupant une partie de la place Charles Béraudier sur de hauts
volumes, ainsi que l’augmentation du nombre de voies (12 au
final). Ce projet, pharaonique par sa complexité (horizon 2025),
implique RFF, la SNCF, AREP (structure d’études pluridisciplinaire
au sein du groupe SNCF) et la Métropole de Lyon,
n la restructuration du centre commercial : 150 millions d’€
d’investissements pour Unibail Rodamco afin de repenser et de
moder niser entièrement l’ouvrage, avec notamment la
transformation des terrasses-parkings actuelles en véritable place
suspendue, la refonte des façades et la création de vastes traversées
de liaison piétonnes au niveau du parvis de la gare.
r é G ions
L’assemblée générale du groupement
régional
9 février 2016
Sur convocation de son Président en exercice, Ludovic Scarpari TP 90,
le groupement Rhône-Alpes s’est réuni en Assemblée Générale dans
les salons du Syndicat Général des Entrepreneurs de BTP du Rhône à
Villeurbanne, à effet de délibérer sur l’ordre du jour suivant : rapport
moral du président, bilan des activités 2015, révision des activités pour
2016, rapport financier du trésorier, relations avec la SID et évolution
de l'association en 2015, questions diverses.
30 personnes étaient présentes, 4 étaient excusées et avaient envoyé
un pouvoir nominatif.
1/ Rapport moral du Président
Le Président remercie les camarades rhônalpins présents et souhaite
la bienvenue aux nouveaux arrivants.
Le Président rappelle que Nathalie Mousselon TP 79 a été élue Présidente
de la SID, succédant ainsi à Thierry Barber TP 83. C’est une camarade
particulièrement dynamique qui a la volonté d’amener des éléments
nouveaux dans le fonctionnement de la SID, et notamment sur le plan
du numérique. A ce titre, Ludovic Scarpari rappelle l’existence du blog
ESTP Rhône-Alpes, trop méconnu et sous-utilisé par nos camarades.
Il est complété depuis peu par un groupe sur Linkedin et l’accès aux
inscriptions et au paiement en ligne sur Weezevent.
Au cours de l’année 2015, le président rappelle que deux conseils
d’administration ont eu lieu : le 31 mars 2015 à Bron (69) puis le 29 juin
2015 à Aiguebelette (73).
Il confirme ensuite que les marqueurs de l’année 2015 ont été
principalement les activités soutenues des différents départements.
Ainsi chacun a eu une activité propre, permettant à la région toute
entière d’accueillir les ESTP lors de manifestations très diversifiées,
aussi bien culturelles que techniques ou conviviales.
L’évènement de l’année 2016 sera le Gala. L’annuaire régional en sera
le vecteur du financement, via les insertions publicitaires pour lesquelles
Ludovic Scarpari enjoint chacun de soutenir la démarche au sein de
son entreprise, ou auprès de ses relations professionnelles.
L’assemblée approuve à l’unanimité le rapport du Président.
Une nouvelle vision du centre commercial
Comme il se doit, cette remarquable présentation s’est achevée dans
la convivialité d’un « bouchon » voisin, « La Bartavelle », où les 25
participants ont pu échanger et échafauder des plans sur les multiples
chantiers à venir !!!
Puis le Président lance un tour de table pour que chaque responsable
départemental puisse dresser un bilan des activités menées sur son
« territoire ».
2/ Bilan et prévisions des activités par département
a/ Isère (Jérôme Guillou B97) :
En 2015, le repas mensuel, le 3ème vendredi de chaque mois, a vu une
fréquentation régulière de 6 à 8 ESTP. Et la visite du musée d’Art Moderne
à Grenoble en juin a été un franc succès, avec 26 participants à la visite
« De Picasso à Warhol » et au repas qui a suivi.
A venir : la visite de l’entreprise SDCC, fabricant de structure bois.
b/ Loire (Jacques Vincent TP 65) :
Plusieurs rencontres au bilan de 2015, avec :
• la visite de l’entreprise Blaise Frères (production d’armes blanches)
• début décembre, une conférence synapse sur le SN1 et le vieillissement
musculaire,
• un repas avec les anciens au mois de décembre (12 participants/
participantes),
Une nouvelle vision de la gare
• la visite de l’usine Schultz en janvier 2016
N538 Mars - Avril 2016
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à
monde
r é G ions
ESTP
Pour les prévisions :
• participation à des sorties régulières avec
l’URIS,
e/ Drôme / Ardèche(Gonzague Doutriaux
TP 99) :
En 2015, les repas mensuels se sont déroulés
• la visite du chantier de La Comédie de St chaque 1er vendredi de mois, à Bourg lès Valence,
à l’Atelier couleurs et saveurs.
Etienne,
Pour 2016 : repas mensuels maintenus et une
• le chantier de la passerelle que l’agence
visite de la grotte Chauvet (en attente de fixation
Gautier+Conquet va construire sur le Musée
d’une date, selon les disponibilités).
de la Mine,
• une nouvelle conférence « Tchernobyl » avec
Philippe Convert TP 74 au mois de mars prochain ( cf. L’IC 537),
• la visite de la fondation Berliet le 7 avril.
c/ Ain-Rhône (Bertrand Mousselon B 02) :
L’année 2015 présente un bon bilan :
poursuite des repas mensuels, le dernier vendredi de chaque mois, avec un vrai succès et 20
à 25 convives en moyenne,
• sortie à la Biennale d’Art Contemporain de
Lyon, avec un guide,
La sortie ski s’est dérouléele 24 janvier 2015 à
la Rosière avec 28 participants.
• table ronde sur le thème « Réseaux féminins,
vecteurs d’égalité professionnelle », labellisée
par la région Rhône- Alpes dans le cadre de sa
quinzaine de l’Egalité (cf. le CR dans L’IC 537)
• sortie théâtre au TNP Villeurbanne.
• visite de la Biennale d’Art Contemporain.
Le jour de l’AG, le programme 2016 n’est pas
arrêté.
Les bilans sont approuvés à l’unanimité.
• visite CEVA ( RER pour le Grand Genève) en
mai.
• sortie « eaux-vives et rocher » pour tout RhôneAlpes en juin,
Bertrand nous informe qu’une profonde refonte
de l’outil informatique est en cours.
• week-end ski les 12 et 13 mars à Chamonix,
20
Bertrand nous explique que la marque ESTP
Paris se décline avec des logos associés, L’Ecole
des Grands Projets, Société des Ingénieurs
Diplômés, Fondation, … Il nous présente la
charte graphique désormais appliquée à toute
la communication.
Statutairement, la SID est rentrée au conseil
d’administration de l’Ecole : dorénavant le
Président de la SID est invité au CA de l’Ecole.
De même, un représentant de l’Ecole d’une part,
et de la Fondation d’autre part, sont invités au
CA de la SID.
Pour 2016, on annonce :
Ingénieurconstructeur
• le relooking du site internet de la SID,
• le renforcement des relations avec les jeunes,
Les rencontres de 2015 :
3/ Rapport financier du Trésorier :
• visite du terminal T1 de l’aéroport Saint-ExuMichel Depontailler TP 65, trésorier, présente
péry avec Danièle Lerges B 93 le 12 juin : 27
un bilan très positif puisque les comptes sont
participants,
créditeurs pour chaque département et pour la
• soirée à Chatillon d’Azergues le 27 juin, avec région. Les comptes sont équilibrés et les pro56 participants,
duits sont en hausse car ESTP Rhône-Alpes a
« bénéficié » exceptionnellement de deux années
• sortie aux Nuits de Fourvière le 28 juillet,
de subvention par la SID nationale (suite à la
• « apéritif-conférence » sur le sarcophage de
régularisation de l’année précédente non versée).
Tchernobyl par Philippe Convert TP 74,
Les comptes sont approuvés à l’unanimité.
• visite du Grand Stade de l’OL (Olympique
Lyonnais) le 21septembre,
4/ Relations avec la SID et évolution de la
• rencontres régionales avec les élèves ingénieurs
SID en 2015 :
le 23 décembre,
Bertrand Mousselon B 02 représente la Région
• soirée œnologique le 10 décembre,
Rhône-Alpes au Conseil d’Administration de la
SID à Paris. Il intervient plus particulièrement
Et on planifie déjà pour 2016 :
dans la coordination des régions. Bertrand
• l’accueil de la promo 59 à Lyon,
présente la nouvelle marque ESTP et notamment
la nouvelle appellation « ESTP Paris / Société
• la soirée à Chatillon d’Azergues le 02 juillet,
• une visite du chantier de l’Hôtel Dieu avec des Ingénieurs Diplômés ».
d/ Savoie/ Haute Savoie (Bernard Montmasson
B 71 / Didier Verollet B 87)
• une nouvelle plateforme numérique,
• le renforcement de l’appui de « la SID nationale » au niveau des délégations des régions
(redonner des moyens avec la mise en place
f/ Au Féminin Rhône-Alpes (Clara Durand-Seidl
d’outils administratifs appropriés).
B95 ) :
• visite du chantier HIKARI avec Laetitia Alfonsi
TP 02, le 24 avril.
Eiffage.
Il est aussi à noter une décroissance du nombre
de cotisants. Nathalie Mousselon a pour
objectif ambitieux de relever ce nombre avec
notamment :
On note également l’arrivée de Marie-Hélène
Therre, nouvelle déléguée générale qui succède
à Jean Rouffignac (parti en retraite. Les relations
de la SID « centrale » avec Rhône-Alpes sont
excellentes et le dynamisme de notre région est
souligné.
Le bilan des rencontres « Jeunes » du 23 décembre
dernier est très positif, avec des participations
soutenues dans chacune des régions (environ
250 élèves et diplômés en cumul sur 11 régions
participantes). Une prochaine rencontre entre
la SID et le Directeur des études de l’école permettra de fixer la date des prochaines rencontres
avec les élèves ingénieurs. Ludovic Casabiel
TP 98 intervient pour souligner l’importance
du choix de la date de ces rencontres si l’on
souhaite améliorer la participation des élèves.
Un prochain rassemblement des Présidents des
régions est planifié pour le 02 juin 2016, en
prologue de l’Assemblée Générale de la « SID
nationale ».
Ces informations n’appellent pas de vote.
5/ Questions diverses :
Le regroupement administratif des groupements
régionaux Auvergne et Rhône-Alpes est évoqué.
Il est convenu, pour l’instant, que les présidents
et conseils d’administration des deux régions se
tiennent mutuellement informés de leurs activités et permettent à ceux qui le désirent de
participer aux manifestations de la région voisine.
Renouvellement des membres du Conseil d’Administration : le Président Ludovic Scarpari
informe l’assemblée de la proposition du CA de
procéder au remplacement de Clara DurandSeidl, appelée à de nouvelles fonctions en région
Parisienne (membre sortant), par Astrid Martin
TP 98, membre entrant. Par des applaudissements
nourris et sincères, l’ensemble des présents rend
un hommage unanime à Clara pour son action.
Cette résolution est approuvée à l’unanimité.
L’ordre du jour étant épuisé, l’Assemblée Générale s’est achevée dans une ambiance toujours
aussi chaleureuse autour d’un cocktail organisé par Frédéric Wolf TP 00, du Syndicat Général des Entrepreneurs du BTP du Rhône.
à
à
é lÈVEs
é COlE
Acqua Alta, l’édition 2016 du spectacle
de la Dream’s
Mercredi 24 février
Un tour d’Atlantique solidaire
L'association « Voiles d'Atlantique » (VA) est un projet solidaire
mené par trois étudiants de l'ESTP Paris en quête d'une aventure
humaine et responsable durant leur année de césure : Charles
Dassonville TP 2017, Donatien L’Ollivier TP 2017 et Guillaume
Sokolsky T 2018. Rencontrés lors des fameux afterworks pour
la sélection du Défi Voile ESTP en octobre 2014, leur premier
sujet de conversation évoquait déjà ce projet : une année de
césure à la voile pour réaliser des missions solidaires. Le projet
mûrit dans leur tête et, 14 mois plus tard, en décembre 2015, ils
se lancent, créent l’association, recherchent des missions, un
voilier et des partenaires.
Leur objectif : réaliser un tour de l'Atlantique à la voile, comportant
deux missions solidaires : l’une au Sénégal, et l’autre à Haïti.
Charles et Donatien, navigateurs aguerris composant l’équipage,
seront suivis tout au long de la croisière par Guillaume, responsable
communication, à la fois lors des grandes navigations mais aussi
lors des projets. Tous les trois, élèves ingénieurs et membres de
l'association Défi Voile ESTP, ont participé aux éditions 2015 et
2016 de la Course
Croisière EDHEC (CCE) aux côtés de grands groupes comme SNCF,
Société Générale, Eiffage ou URETEK.
Au plan de la navigation, le voilier, partant de Bretagne, mettra le
cap sur Dakar, porte d’entrée administrative du Sénégal. L’archipel
du Cap Vert constituera la 2ème étape avant de rejoindre le Nord
du Brésil. Passant par la Guyane Française, le bateau fera ensuite
halte dans les Antilles, puis aux États-Unis, avant de prendre son
cap de retour vers la France. Avec un départ prévu à la mi-septembre
2016, Charles et Donatien ne reviendront qu’en août 2017 !
Concernant l’objectif « solidaire », l’équipage, déjà engagé durant
l’été 2015 en tant que bénévoles au Cambodge avec la Fondation
Greenway School, souhaite renouveler son expérience de
volontariat. La finalité de la boucle maritime est d'apporter, sur
leur parcours, une aide à ceux qui sont dans le besoin. Pour cela,
Voiles d'Atlantique est par exemple en relation avec Voiles sans
frontières. Les deux associations agiront ensemble en octobre
2016 durant 5 à 8 semaines au Sénégal, dans les villages du delta
du Sine Saloum, sur des missions éducatives et sanitaires comme
l'équipement de salle de classe, l’installation de collecteurs d’eau
de pluie, l’enseignement ou la construction. Ces missions évoluant
au fil des besoins, l’équipage devra s’adapter aux demandes qui
leur seront formulées.
Après le Bataclan, la Dream's a
de nouveau investi une scène
p re s t i g i e u s e d e l a p l a c e
parisienne fin février dernier !
Depuis 2007, la Dream’s,
association de comédie
musicale de l’ESTP Paris,
organise une représentation
unique. Cette année, pour
l’occasion, elle nous a reçu au
Tr ianon où plus de 1000
spectateurs étaient au rendezvous.
Imaginez-vous à Venise dans
les années 60, lorsque la
campagne pour la présidence
du conseil bat son plein. Mais,
derrière les beaux discours et
les bonnes manières, un tableau
ressurgira du passé et avec lui
tous ses secrets.
40 élèves se partageant les rôles de danseurs, chanteurs, metteurs en
scène, responsables musique, responsables décors ou responsables
costumes, qui ont su encore cette année trouver la recette d’un grand
succès !
Un grand bravo à l’équipe de Melvin Vanhille, président de la Dream’s, pour
le travail réalisé : un scénario riche en rebondissement, une mise en scène
et des chorégraphies rondement menées, tout cela agrémenté de décors
et costumes harmonieux, de danses variées et de très belles voix.
Mais surtout, l’équipage veut partager cette aventure humaine :
en s’engageant dans ce projet, VA se veut être un véritable reporter
des rencontres, de l’évolution des missions et des paysages.
Contact :
Association Voiles d'Atlantiques
16 Boulevard Gouvion Saint-Cyr - 75017, Paris
[email protected]
+33 6 80 35 36 03 - +33 6 89 60 91 28
Soutenez Voiles d’Atlantique, Likez notre page Facebook !
N538 Mars - Avril 2016
21
à
monde
é COlE
ESTP
Le Gala 2016
Bon vent à la promotion 2015 !
Vendredi 26 février 2016
Traditionnellement, le mois
de février marque la fin des
cours sur le campus pour
les 3e année du cycle « ingénieur » de l’ESTP Paris. A
cette occasion, le Bloc,
Bureau Des élèves ingénieurs, organise une soirée
de Gala pour réunir une
dernière fois l’ensemble des
promotions.
C'est au Grand Rex, mythique salle
de cinéma parisienne, que les 700
ingénieurs de la promotion 2015
ont été reçus avec leur famille pour
cette remise des diplômes, le 7
mars 2016, en présence de Florence
Darmon, Directeur Général de
l’ESTP Paris et de Benoît de Ruffray,
Président-Directeur Général du
Groupe Eiffage, parrain de cette promotion. Les élèves ont été accueillis
en grande pompe par les Parpaings Perdus, la fanfare de l’ESTP Paris.
C e t t e a n n é e , c’ e s t l e
Pavillon d’Armenonville,
au cœur du bois de Boulogne, qui accueillait l’évènement. La soirée, sous le thème de l’Eclat,
a débuté par un dîner réservé aux « 3ème année », auquel des représentants de l’Ecole, de la SID-ESTP et des partenaires du Gala étaient
invités. L’animation musicale durant le repas était assurée par l’association Zik de l’ESTP Paris.
Florence Darmon a ouvert cette cérémonie en saluant la réussite des
élèves ainsi que la présence et l’implication des familles qui ont
accompagné et soutenu leurs enfants tout au long de leur cursus.
A partir de 23 h, les invités ont pu découvrir la piste de danse et les bars
à ambiance personnalisés aux couleurs de l’évènement. Plus de 1000
étudiants ont fait le déplacement à cette soirée, au cours de laquelle se
sont succédés aux platines les DJ les plus en vue du moment (FlicFlac,
Greem, Skillz) et les DJ "Maison" (La Villa Gérard, association SOUND de
l’ESTP Paris).
Pour clôturer cette cérémonie, Benoît de Ruffray a souligné à quel
point une remise de diplômes constitue une étape importante pour
les étudiants et témoigne des savoirs, outils et méthodes acquis tout
au long des années d’études. Il a aussi fait valoir que si les qualités
académiques sont indispensables, ce que les entreprises recherchent
ce sont les qualités humaines que les jeunes y ajouteront : « nos métiers
se caractérisent certes par leur grande technicité, mais avant tout par
les hommes et les femmes qui œuvrent au quotidien et par l’esprit
d’équipe indispensable pour mener à bien nos projets. »
D’autres associations d’élèves ingénieurs se sont associées à l’organisation de l’évènement : Tournage pour le stand photo, Mixologie pour le
bar à cocktails et Nav’ETP pour les retours en bus sur le campus.
Un grand bravo à toute l’équipe du Bloc pour l’organisation de cet évènement toujours aussi emblématique de la vie étudiante de l'ESTP Paris.
Et remerciements tous particuliers au pôle Gala 2016 : Elsa Rizcallah
GME17, Présidente, Quentin Glenisson GME17, Aurélien Anseaume
GME17 et Yasmine Khammal TP17.
Aimeric Cormier B 09
22
Ingénieurconstructeur
L’évènement a été ponctué par une chorégraphie de la Dream's
(l'association de comédie musicale de l'ESTP Paris) et de danses des
EtpomPom (notre association de PomPom girls) et s'est terminé par
la remise de médailles aux meilleurs élèves de chaque promotion.
Pour finir, les délégués de promo ont lancé un diaporama de photos
montrant les ingénieurs en poste actuellement... Un moment très
émouvant pour les familles et amis présents et un réel témoignage de
la réussite des étudiants et de leur insertion rapide sur le marché du
travail.
Enfin, les nouveaux diplômés de la promo 2015, accompagnés de leurs
familles, amis, professeurs, représentants des entreprises et
administration de l'école se sont retrouvés autour d'un cocktail pour
fêter l'évènement.
à
mas t ère spécia l isé ®
Conférence « Construction durable : une porte de sortie des crises ? »
Vendredi 26 février 2016
Dessin réalisé par Emmanuel Chaunu
Michelin ne vend plus des pneus, mais des
kilomètres. C’est un changement de paradigme
économique majeur. Ce groupe est passé d’une
économie de bien à une économie de service,
d’une économie linéaire à une économie
circulaire. En effet, il cherche à la fois à optimiser
le temps de vie du pneu, mais également à
réutiliser ce dernier lorsqu’il est usagé.
Le monde de l’immobilier et de la construction
connait ces mêmes mutations. Bientôt, on ne
vendra plus de la pierre, mais des services. Les
questions liées à la santé, à la gestion des
consommations d’énergie, à l’usage, à la
modularité, à l’optimisation d’un bâtiment…
deviennent incontournables. Et, par ailleurs, si
les bâtiments « banque de matériaux » voient
le jour, d’autres sociétés spécialisées s’intéressent
à leur fin de vie, comme par exemple rotorconstruction en Belgique.
Si le durcissement des exigences réglementaires
L’appréhension du bâtiment évolue, on prête se poursuit encore aujourd’hui, il est certain
de plus en plus attention, notamment, au qu’elles ne se limitent plus à la question
« bâtiment-service », au bâtiment évolutif et à énergétique.
l’analyse de son cycle de vie.
Des labels et certifications généralistes pour
Nous sommes conscients de ces profondes répondre à une crise environnementale.
mutations et c’est pourquoi nous nous efforçons
À cette crise énergétique s’ajoute une crise
de nous inscrire dans cette démarche proactive ;
environnementale. Les enjeux climatiques sont
là était tout l’enjeu de cette conférence.
mis en avant, et il s’introduit alors la notion de
risque. Les notions de « Qualité et Performances
Environnementales » apparaissent dans les
De l'énergie à l’environnement : évolution années 1990.
du cadre réglementaire et diversification
Cette émulation a donné naissance à des
des certifications.
Gwenaël Jan TP 08, associé fondateur de la certifications (HQE, BREAM, LEED, etc.) et à
des labels (HPE, BBC, etc…) offrant aux
société G-ON.
entreprises l’opportunité de subventionner et
Un cadre réglementaire pour répondre à une de communiquer autour de leur démarche
crise énergétique.
environnementale.
Les chocs pétroliers de 1973 et 1979 ont engendré
une prise de conscience sur la raréfaction des
ressources fossiles. Dans ce contexte de crise
énergétique, il devient nécessaire de diminuer
la dépendance au pétrole pour soutenir la
croissance et l’emploi.
Des labels et certifications spécialisés pour
répondre à une crise sociale généralisée.
Aujourd’hui, l’enjeu se porte plus sur la notion
de cadre de vie que sur des questions
environnementales et énergétiques. De
nombreux labels et certifications ( WELL,
Les premières réglementations thermiques sont BiodiverCity, BEPOS effinergie +, etc.) font ainsi
alors apparues, à partir de 1974. Le but est de leur apparition pour traiter de sujets précis
faire diminuer la consommation énergétique relatifs à notre qualité de vie. Ils tentent de
dans les bâtiments qui représentent à eux seuls résoudre les problèmes concernant l’impact du
40% des émissions de gaz à effet de serre et de bâtiment sur la santé, l’absentéisme, la
la consommation énergétique finale française. productivité et le bien-être de ses occupants,
mais aussi la durabilité, l’espérance de vie et la
Après de nombreuses évolutions réglementaires valeur d’usage du bâtiment lui-même, et son
e t n o r m a t i v e s s u c c e s s i v e s, l a RT 2 0 1 2 intégration dans son environnement.
actuellement en vigueur équivaut, par rapport
à la RT1974, à une réduction de 75% des Cependant, la surabondance de labels,
consommations énergétiques sur les postes certifications, normes et réglementations
engendrent une perte de leur visibilité. Les
concernés.
1
investisseurs risquent donc de se limiter aux
labels et certifications les plus conciliants, pour
ainsi se cantonner à une simple « critérisation »,
plutôt qu’à une véritable démarche de projet.
Aménagement durable : les labels de
simples étiquettes qualitatives ou une
vraie réflexion sur nos modes de vie ?
Adrien Ponrouch, directeur conseil de Act&Do.
Aménagement durable, quelles certifications
choisir ?
Si nombre de certifications se fondent sur des
critères précis, d’autres s’intéressent plus au
processus de formation du projet.
Ainsi, par exemple, HQE Aménagement est la
certification d’un système de management. En
effet, c’est bien la concertation des parties
prenantes qui est garante de la réalisation
d’objectifs pertinents en terme de développement
durable à l’échelle du quartier.
D’autres certifications, par exemple LEED
Neighborhood Development, sont très
prescriptives ; concernant la morphologie
urbaine, la hauteur et les espacements sont les
critères types pris en compte. C’est donc une
certification qui présente une opportunité pour
l’investisseur, qui mettra facilement en place
cette démarche.
Cependant, il faut fonder son analyse sur « le
génie des lieux 1 ». L’urbain est une alchimie et
non pas une équation, c’est pourquoi LEED
Neighborhood Development ne fait pas sens.
Si les labels sont bien source d’innovations, il
faut toutefois éviter l’écueil classique, celui de
la « critèrisation ».
Jean-Robert Pitte, géographe français spécialiste du paysage et de la gastronomie.
N538 Mars - Avril 2016
23
à
monde
mas t ère spécia l isé ®
ESTP
Adrien Ponrouch
Arnaud Berger
Julie Courbin
Denis Frehel
La construction durable comme incubateur de nouveaux produits, voire de nouveaux modèles économiques ?
Gwenael Jan TP 08
Avant 2009, en France, le marché de la transition
énergétique dans le bâtiment était émergeant et
très localisé. Dans les territoires, l’activité était
Christine Grezes, directrice développement essentiellement assurée par les artisans, TPE et
immobilier - quartiers durables chez Linkcity PME. Cette dynamique était soutenue par un
(auparavant, directrice développement durable système d’assurance fondé sur la confiance entre
les acteurs et sur des subventions publiques.
chez Bouygues Construction).
Construction durable et transition énergétique : des remèdes à la précarité énergétique ?
En 2009, une baisse drastique de la rentabilité
s u r l’ e x t ra c t i o n p é t ro l i è re f a vo r i s a l e
Les villes catalysent la grande majorité des développement des énergies renouvelables
enjeux en termes de développement durable. (ENR). Ainsi, le « green » se développe. On passe
Elles correspondent à 50% de la population, d’un marché régional vers un marché national,
75% des consommations d’énergie, 80% des voire international. De nouveaux acteurs et
émissions de CO2 et aussi 80% du PIB mondial. luttes d’influences apparaissent alors sur un
On fait face à une remise en question du marché qui se densifie et mûrit.
« système urbain ». L’enjeu est donc bien de
On voit notamment les entreprises allemandes
réinventer les villes.
s’emparer du marché du photovoltaïque. Elles
L’innovation est multiforme : on pense à proposent des solutions qui supposent une
l’économie circulaire, l’éco-construction (filière organisation entre tous les acteurs de la chaîne
bois et béton bas carbone), aux nouveaux usages de production, organisation qui a du mal à se
(les espaces de co-working, l’économie structurer en France. Si, en Allemagne, les
collaborative …), mais aussi aux smart-grids questions d’assurance et de financement sont
qui sont la résultante de la fusion des technologies traitées en amont, en France, répondre à ces
énergétiques et des technologies du numérique. questions suscite un processus trop long, qui
représente un frein à l’innovation et la
On doit donc construire en incluant de nouveaux compétitivité.
produits et des nouveaux modèles. L'enjeu fort
est de faire le projet non plus à l’échelle du L’assurance est donc le nerf de la guerre. Sans
bâtiment, mais à celle du quartier. En effet, c’est quoi, les nouvelles technologies non-certifiées
trouvent difficilement des financements.
à cette échelle :
Cinq millions de ménages sont concernés par
la précar ité énergétique, victimes des
augmentations du coût énergétique et de leurs
charges.
Dans ce contexte de mutation, le manque de
coordination entre les acteurs français du BTP
pose problème en terme d’assurances et de
n que l’on peut traiter le quartier comme un financements.
écosystème : créer, piloter, optimiser les
Depuis 2009, les assurances misent sur la
ressources énergétiques,
domotique et ses outils d’évaluation de la
n que l’on peut en faire un quartier connecté : performance énergétique pour garantir le
traiter la mobilité et le numérique.
financement de la croissance verte dans
l’immobilier. Les géants d’internet, des
applications, des réseaux et des télécoms se
"Croissance verte" : bilan et perspectives. positionnent ainsi sur le marché du numérique
Arnaud Berger,Directeur Développement Durable dans le bâtiment.
Par ailleurs, la construction neuve, étant soumise
à une réglementation et à des exigences de
performances toujours plus élevées, présente
souvent des défauts au niveau de la qualité de
l’étanchéité, des systèmes techniques, de
l’adaptation aux usages et aux habitants…
L’échelle du quartier source de projets innovants.
n que l’on peut offrir des services et améliorer
la qualité de vie grâce à de nouveaux usages,
à la BPCE.
Pas de frein technique mais financier.
La croissance verte se fonde en grande partie
sur l’immobilier durable comme levier pour
l’emploi, le climat et l’environnement.
24
Christine Grèzes
Ingénieurconstructeur
Cependant, la confrontation entre ces nouveaux
acteurs et les acteurs historiques du bâtiment
suppose une organisation rapide pour répondre
aux enjeux actuels et proposer des solutions
performantes répondant à une concurrence
devenue internationale.
Julie Courbin, Chargée de mission Habitat
Logement chez Fondation Abbé Pierre.
La précarité énergétique, une crise sociale.
N’étant pas propriétaires ou n’ayant pas l’argent
pour réaliser des travaux de réhabilitation, ces
personnes doivent parfois se priver de chauffage,
sont sujettes à des maladies liées au froid et aux
moisissures, connaissent l’endettement
progressif et entrent dans une spirale sans fin
d’isolement.
Face à cette crise, l’inaction se révèle plus
coûteuse. L’argent investi en rénovation entraîne
des économies sur les frais médicaux ainsi que
de nombreux autres effets positifs d’ordre social.
Le rythme actuel de rénovation du parc français
est encore trop lent et aboutirait seulement en
2095. Il offre pourtant le plus grand levier pour
la diminution des consommations d’énergie et
de grandes perspectives d’emploi face à la
construction neuve qui ne représente que 1%
du parc immobilier français.
Cette conférence s’est déroulée à la Maison des ingénieurs de l'ESTP.
La soirée s’est poursuivie autour d’un cocktail.
Benjamin Richard
Etienne Kauffmann
Mastère Spécialisé® Construction et Habitat Durables (CHD) Co habilité
par l'ESTP et les Arts et Métiers ParisTech, Promotion 2015-2016.
des ESTP
≥ Les ESTP créateurs
àl e C a r n e t
déCÈS
G-ON est une société de Conseil et
d'Ingénierie en Développement
Durable fondée en février 2016 par
Gwenaël Jan TP 08 et Thierry Lacroix.
« Notre vocation va plus loin dans
les enjeux de développement durable : améliorer
le cadre de vie, le bien-être et la santé pour tous !
Bath Pierre TP 64
Guillerme Bernard B 73
Larnac Pierre ME 59
Mayoux Jacques B 66
Gweanaël Jan TP 08 et Thierry Lacroix
Nous intervenons auprès des acteurs de l'immobilier (promoteurs, investisseurs, architectes,
space planner, utilisateurs, maîtres d'ouvrages, propriétaires, broker,…) en les accompagnant
sur les sujets liés à l'environnement, le bien-être et la santé au travers de multiples expertises :
qualité de l'air (monitoring, plans de prévention, …), certifications (HQE, WELL, BREEAM,
LEED,…), reporting RSE, etc.
Meyralbe Louis TP 71
Quinto Jean-Louis ME 63
Robin Gabriel TP 46
Royer Jacques ME 57
Wanecque Gérard TP 59
Nos expertises se distinguent en étant :
n Centrées sur les besoins des usagers (pour faire la synthèse des enjeux des acteurs de l'immo-
bilier et des nouvelles attentes des utilisateurs)
Erratum :
Jacques Geslin IG 48 a été porté
n Plus faciles d'accès (apporter des réponses durables, mais simples et efficaces)
par erreur « décédé » sur la revue
n Digitales
précédente. La SID-ESTP
(Apporter une valeur ajoutée digitale au service de notre métier, avec des outils
innovants)
N'hésitez pas à nous contacter ! »
présente ses excuses à Jacques
Geslin ainsi qu’à sa famille et ses
camarades de promotion.
≥ les ESTP honorés
Christine Lebon TP 81 a reçu l’insigne de Chevalier dans l’Ordre National du Mérite.
HOMMAGE À BERNARD JOUANNAUD IG 43
Emblématique Président de l’entreprise
Quillery, président de
la SID entre 1980 et
1983, Bernard Jouannaud IG 43 est décédé
le 16 avril 2016. Il avait
94 ans.
Publics. Seul ou en groupement, Quillery a réalisé
de prestigieux ouvrages, du Pont de Normandie
au Palais des Festivals de Cannes, des tronçons du
métro de Marseille ou du RER à l’infrastructure du
Centre Pompidou, du viaduc de la Darse sur l’autoroute A86 aux viaducs de jonction des autoroutes
A86 et A4 dans le Val-de-Marne ou au puits de
Gardanne pour les Charbonnages de France (record
Diplômé en 1943 de l’ESTP, Bernard Jouannaud en France de profondeur et de diamètre). L’entreentre chez Thireau-Morel, société havraise pour prise a également développé ses activités à l’interlaquelle il s’occupe de la reconstruction de la ville national ; on peut citer le Venezuela et les pays du
Maghreb, avec en particulier la construction de
et de différentes infrastructures en France.
l’hôpital militaire d’Alger.
En 1955, il prend la Direction de la Sofet, une
filiale de l’Entreprise Quillery (entreprise familiale Avant de prendre sa retraite, il a voulu assurer
fondée en 1863) basée également au Havre. Il est l’avenir de Quillery. La solution a été trouvée à
nommé Directeur Technique de la maison mère travers sa reprise par l’entreprise SAE, puis, avec
Fougerolle, la création du groupe Eiffage. L’intéà Saint-Maur-des-Fossés (94) en 1959.
gration des équipes de ces entreprises a été bénéAu décès de Robert Quillery, en 1960, à la demande fique et a trouvé son aboutissement avec la
de la famille du fondateur, il reprend les rênes de construction du viaduc de Millau.
l’entreprise et en devient le Président Directeur
Parallèlement à son métier d’entrepreneur, BerGénéral.
nard Jouannaud s’est beaucoup impliqué dans
Sous sa Direction, de nombreuses sociétés ont la vie professionnelle en s’engageant dans les
rejoint le Groupe Quillery : Bourillon, Morineau, instances dirigeantes. Citons en particulier son
SNC, Solgec, Vezin, Lamigeon, pour n’en citer que action d’Administrateur de la Fédération du
quelques-unes…
Bâtiment et la Présidence du SNBATI. Et, bien
Il a transformé l’entreprise régionale en un puissant sûr, nous n’oublions pas la Présidence de la SID,
Groupe français de Bâtiment, Génie Civil et Travaux notre association des ingénieurs diplômés de
l’ESTP, à laquelle il apportait une attention particulière.
Au-delà de l’entrepreneur, c’est à l’homme qu’il
faut rendre hommage. Il a été un grand patron,
il a dirigé son entreprise en se basant sur son
expérience, son bon sens et la parfaite connaissance de ses collaborateurs, dont il a su mettre
en valeur le potentiel, les capacités et les réalisations. Il avait un contact simple et facile avec ses
interlocuteurs, qu’ils soient ouvriers, ingénieurs,
banquiers ou Hautes Autorités de l’Etat.
Sa disparition est ressentie avec tristesse et émotion
par ses collaborateurs et ses amis, et laisse un grand
vide dans sa famille, pour ses enfants, petits et
arrière-petits-enfants. La communauté ESTP Paris,
au sein de laquelle on trouve son petit-fils Thomas
Judes TP 04, n’oubliera pas son action.
Et nous rappelons que Bernard Jouannaud était
Chevalier de la Légion d’Honneur, Officier dans
l’Ordre National du Mérite, Ancien Président et
Président d’Honneur du Groupe Quillery, Président
Honoraire de la Société des Ingénieurs Diplômés
de l’ESTP, Conseiller Honoraire du Commerce Extérieur, Ancien Président du SNBATI, Ancien Administrateur de la Fédération Nationale du Bâtiment.
André Clappier TP 58
PDG du Groupe Quillery au début des années 1990
N538 Mars - Avril 2016
25
à r encontre
par Florence Quignard B 77
Directrice du Pôle Conseil
de Vinci Immobilier,
Anne-Claire de Bournet TP 06
a remporté le Trophée ESTP
au Féminin en 2015, dans
la catégorie Femme
Entrepreneur.
Après trois ans comme
consultante chez Vinci
Immobilier, Anne-Claire a su
créer un Pôle Conseil et
assurer son développement.
Sportive, aimant voyager pour
découvrir d’autres cultures,
passionnée par son métier,
c’est une jeune lauréate
pleine d’avenir que nous
vous présentons.
aV E C …
Anne-Claire
de Bournet
TP 06
I.C. Parle-nous de tes années à l’ESTP et particulièrement de ton semestre à Barcelone
Je garde un merveilleux souvenir des années à l’ESTP ! Des cours variés et pratiques, une vie
parisienne exaltante et des amitiés très solides. Je me souviens de la cérémonie d’accueil du COSI avec
Serge Eyrolles déguisé en romain, et la chanson « on s’était donné rendez-vous dans 10 ans ».
Aujourd’hui ça fait justement presque 10 ans, c’est donc le moment de faire le point ! Les 10 ans de
promo sont d’ailleurs organisés en octobre prochain et je compte bien y participer.
J’ai eu la chance d’être membre du Défi voile : entrainements d’hiver sous un froid polaire à La Trinité,
régates trépidantes et bonnes soirées au rendez-vous, l’occasion de découvrir la voile et, surtout, de
nouer de belles amitiés. Cela s’est terminé en beauté car nous avons gagné la course croisière EDHEC
en 2004, souvenirs incroyables garantis !
J’ai eu l’opportunité de passer mon dernier semestre à Barcelone à l’université polytechnique de
Catalogne. J’avais choisi cette destination, une magnifique occasion d’approfondir l’espagnol (ma
3ème langue après l’anglais et l’allemand). J’ai pu découvrir une autre culture et me spécialiser dans
le domaine des ponts.
J’ai terminé l’école par un stage chez PWC en audit de société immobilière. L’audit ne m’a pas plu
mais le secteur de l’immobilier était passionnant. C’est ce qui m’a permis d’intégrer VINCI
Immobilier ! Avant de commencer ma vie professionnelle, nous sommes partis 2 mois en Asie du SudEst avec Olivia, ma grande amie de l’ESTP.
I.C. Tu as remporté le Trophée dans la catégorie Femme Entrepreneur. Parle-nous de ton
projet
Il y a bientôt 10 ans que j’ai poussé la porte de VINCI Immobilier avec mon diplôme d’ingénieur en
poche. J’ai été recrutée pour participer aux missions de conseil immobilier auprès des entreprises,
sous la supervision du Directeur Général, Bernard Moulin, que je ne remercierai jamais assez. J’ai été
initiée et rapidement passionnée par ce métier. Le conseil aux utilisateurs consiste à assister les
entreprises dans l’ensemble de leurs problématiques immobilières. Au bout de trois ans, mon DG est
parti à la retraite.
J’ai été totalement libre de développer l’activité et j’ai senti que j’avais une réelle opportunité à saisir,
car ce métier était en plein développement. En effet, les locataires ont besoin d’être conseillés face aux
propriétaires bailleurs qui se sont de plus en plus professionnalisés. L’immobilier est aussi le
deuxième poste de dépenses pour une entreprise et il est donc capital que ce coût soit maitrisé. En
outre, l’implantation et l’installation de ses bureaux, de son siège, constituent un véritable enjeu de
performance pour une entreprise (vitrine, attractivité de la jeune génération, productivité et confort
des salariés…). Il faut donc que l’aménagement soit de qualité et qu’il soit adapté aux nouveaux
modes de travail. Enfin, j’aimais tout particulièrement le Groupe VINCI et cela me tenait à cœur de
26
Ingénieurconstructeur
Chantier à Madagascar
Course croisière EDHEC
Anne-Claire et Jean-Yves Cojean TP 79
pouvoir défendre les intérêts des filiales qui n’étaient pas du tout conseillées
auparavant. Le contexte économique était propice. Les sociétés souhaitaient
maitriser leurs frais généraux et les bailleurs étaient plus enclins à négocier
les loyers pour éviter la vacance. Le conseil aux utilisateurs avait donc un bel
avenir devant lui. Ce métier avait un vrai sens et était conforme à mes
valeurs.
Je me suis donc attelée au développement et à la structuration de l’activité
de conseil. Je me suis d’abord concentrée sur les filiales de VINCI, n’ayant pas
de réseau extérieur. Je démarchais les filiales dont l’échéance triennale de
bail était à un an. En effet, c’est le moment opportun pour une entreprise de
se poser les bonnes questions : déménagement ou renouvellement du bail ?
J’offrais nos services de conseil pour les aider à prendre la bonne décision.
Au départ, l’essentiel était véritablement d’obtenir un rendez-vous avec la
société, afin de présenter mon offre.
Petit à petit, je décrochais des missions et faisais en sorte d’apporter
satisfaction au client. Au fur et à mesure, et grâce à l’excellent travail de
l’équipe, nous avons fidélisé nos clients et avons gagné des parts de marché.
Nous avons ensuite initié le développement des missions à l’extérieur du
Groupe et développé notre palette d’offres. Au fur et à mesure, nous avons
acquis une vraie crédibilité auprès de nos clients, mais aussi en interne chez
VINCI Immobilier.
Le conseil immobilier est ainsi passé d’une activité annexe de l’entreprise à
un pôle incontournable au sein de VINCI Immobilier. Sa Direction Générale
a décidé d’héberger cette activité dans une structure juridique à part : VINCI
Immobilier Conseil. Sa création aura lieu cette année ! L’activité est rentable
depuis le début.
I.C. Quels sont tes autres centres d’intérêt ?
Il me tient à cœur d’avoir une vie équilibrée entre la vie professionnelle et
personnelle. C’est d’ailleurs ce que je dis souvent à mes équipes et cela est un
gage de bien-être selon moi. J’aime la vie, la nature et passer du temps avec
les personnes qui me sont chères !
J’aime particulièrement le sport et les voyages. Régulièrement, je pratique le
jogging, le tennis, la randonnée (tous les ans je pars marcher sur les chemins
de St Jacques) et le yoga (tous les mercredis, avec une professeur assez
Equipe Conseil
originale qui a habité longuement en Inde). Cela m’aide beaucoup à me
détendre, car mon rythme de vie peut être quelque peu tendu.
J’aime beaucoup la France, et les weekends sont l’occasion de petites
escapades inédites. Mais les aventures à l’étranger sont encore plus
exaltantes ! Il faut dire que j’évite les circuits organisés et que je m’aventure
généralement, avec des amis proches ou mes sœurs, loin des sentiers battus.
Cela permet d’avoir un véritable contact avec la population locale et de
mieux appréhender la culture de chaque pays. La préparation de ces voyages
fait partie intégrante de l’expérience. Je suis partie un été à Madagascar
construire une école avec une association, dans la brousse mozambicaine en
4X4, en Ecosse en camping-car, au Pérou découvrir ses splendeurs…
Chez VINCI, nous avons la chance d’avoir une fondation très dynamique, qui
soutient des projets associatifs nombreux, dont un que je parraine ! Pour le
moment, nous sommes au début du projet mais il s’agit d’aider certaines
familles des bidonvilles de Montreuil à se reloger. Le projet est passionnant
et, grâce au soutien de VINCI, j’espère que cela sera concluant.
I.C. Comment vois-tu ton avenir ? As-tu des projets ?
Les défis sont nombreux ! Mes enjeux : poursuivre le développement à
l’extérieur du groupe VINCI et en province, poursuivre la diversification des
missions (aménagement des bureaux, gestion des baux pour le compte de
tiers, acquisition/ventes…) pour pouvoir proposer à nos clients une offre
complète, poursuivre l’amélioration de la rentabilité de chaque mission,
faire grossir l’équipe, s’adapter en permanence au marché et à ses
nouveautés !
Je pense qu’il est essentiel que je continue à apprendre et à progresser et
j’envisage la possibilité d’une formation complémentaire compatible avec
mon activité professionnelle.
Sur le plan personnel, je me marie cet été. C’est une aventure tout aussi riche
qui démarre et qui m’occupe pas mal l’esprit en ce moment.
Si vous m’y autorisez j’aimerais conclure par quelques remerciements. Merci
à Jean-Yves Cojean TP 79, président de GTM Bâtiment, qui m’a encouragée à
participer au trophée et merci à toute l’équipe ESTP au féminin. Bravo pour
votre engagement et votre temps donné pour que les femmes de l’Ecole
osent parler d’elles et exposent leur bilan et leurs perspectives.
N538 Mars - Avril 2016
27
aCtualItés
PROFESSIONS
>
Le montage de
l’opération Fontenoy-Ségur
Un emplacement
prestigieux, un patrimoine
architectural des années 30
inscrit au titre des
monuments historiques
L’ensemble immobilier
Fontenoy-Ségur est situé en
plein cœur du 7ème
arrondissement de Paris,
entre le Ministère de la
Santé et l’UNESCO, à
l’arrière de l’Ecole militaire.
Il bénéficie de vues
remarquables sur la Tour
Eiffel et l’hôtel des Invalides,
tout en étant proche de
l’hôtel de Matignon.
La façade place Fontenoy durant le chantier
Il est constitué des deux immeubles qui offrent un orné d’une fresque représentant les voies navitémoignage remarquable du patrimoine architec- gables françaises, et un bureau ministériel en
tural des années 1930.
comportant une autre, développée sur l’ensemble
de ses murs et figurant les voies navigables mariL'immeuble situé place de Fontenoy date de 1932.
Signé par l’architecte André Ventre, il correspond times de cette époque. Le lot de zones patrimoà l'un des deux anciens Hôtels de la Marine situés niales contient également un escalier hélicoïdal,
à Paris. Il contient des décors peints particulière- une bibliothèque, les circulations du 2ème étage
ment riches et une architecture intérieure de type ainsi que les façades.
« arts décoratifs ».
L’immeuble Ségur, édifié entre 1935 et 1938, est
l’œuvre de Jacques Debat-Ponsan, prix de Rome
et architecte en chef du ministère des PTT.
LA GENÈSE
L’immeuble Ségur, édifié par et pour le ministère
des PTT, a perdu sa vocation d’origine avec la
Certains éléments remarquables de l’ancien disparition de ce ministère en 1991. Il a ensuite été
ministère de la Marine marchande, situé au 3 utilisé par différents services ministériels.
place de Fontenoy, ont été inscrits au titre des
monuments historiques par arrêté préfectoral du L'immeuble Fontenoy, quant à lui, a été occupé
27 décembre 2013. Cette partie « Fontenoy » par l'Etablissement national des invalides de la
comprend plusieurs zones patrimoniales inscrites. marine (ENIM) et la direction des Affaires maritimes,
On y retrouve notamment un escalier d’honneur qui ont quitté les lieux entre 2008 et 2010.
28
Ingénieurconstructeur
ACTUALITÉS
/
PROFESSIONS
UN PLANNING AMBITIEUX
Lancement des études techniques
. . . . . . . . . . . . .
Février 2011
Signature du protocole locatif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Mai 2013
Début du dialogue compétitif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Juin 2013
Libération des bâtiments . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Décembre 2013
Désignation du lauréat du dialogue
et signature du contrat global . . . . . . . . . . . . . . . . . . Février 2014
Signature du BEFA
(Bail en l’Etat Futur d’Achèvement). . . . . . . . . . . . . . . . Mai 2014
Travaux préparatoires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Printemps 2014
Obtention du permis de construire
. . . . . . . . .
La fresque des voies fluviales en 2013
Les fresques dans le bureau du Ministre de la Marine militaire en 1939
Novembre 2014
Travaux de restructuration . . . . . . . . . . . . . . . . . . Printemps 2015
Livraison du bâtiment Fontenoy . . . . . . . . . . . . . Début été 2016
Livraison du bâtiment Ségur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Fin été 2017
L’îlot Fontenoy Ségur
Une vue du chantier vers l’avenue de Saxe © Augusto Da Sousa
En 2009, le service France Domaine préconise une cession du site. Mais n l’élever aux standards de bureaux modernes, dans le respect des
normes de la politique immobilière de l’Etat,
la décision est prise de le maintenir au sein du patrimoine de l'Etat en
le vendant à la SOVAFIM qui le restructurera.
n respecter l’architecture d’origine dans sa composition et sa volumétrie, tout en requalifiant les cours intérieures et en créant un bâtiUne fois les travaux achevés, cet ensemble accueillera des services de
ment-pont enjambant l’une d’elles.
l’Etat, dont ceux du Premier ministre et de plusieurs autorités administratives indépendantes aujourd’hui dispersés sur 35 sites parisiens.
L’objectif ainsi poursuivi est de réaliser des économies de fonctionnement, d’améliorer la cohérence de fonctionnement des différents services
et enfin de mutualiser certaines fonctions.
Au total, les 46 000 m2 de surface utile permettront d’accueillir 2 300
postes de travail et des équipements dédiés aux utilisateurs, notamment
un restaurant inter-administration, un centre de documentation et un
auditorium de 450 places.
LE MONTAGE PAR SOVAFIM
Sur la base des études techniques qu’elle avait commanditées (structure,
géotechnique, diagnostics « bâtimentaires », relevés géomètre, etc…),
la SOVAFIM a fait réaliser une étude de faisabilité poussée qui lui a
permis de sérier l’enveloppe financière de l’opération.
Programmation et faisabilité
La SOVAFIM a défini un programme ambitieux avec pour objectifs :
n rationaliser le fonctionnement interne et l’occupation des espaces,
Montage contractuel et financier
n rendre l’immeuble conforme à la règlementation en vigueur, économe
en énergie (label « BBC-effinergie ») et certifié « NF HQETM Bâtiment
Tertiaires en Rénovation »,
Le coût total estimé de l’opération est de 230 millions d’euros HT, incluant
33 millions d’euros pour l’achat des droits de superficie. En effet, la
propriété de l’actif à restructurer a été cédée à la SOVAFIM, Maître
N538 Mars - Avril 2016
29
ÎlOt
fOntE n OY - s é GU r
Ce que sera le hall d’accès Ségur © FS Braun
Le bâtiment-pont en avril 2016 © Govin Sorel
La SOVAFIM, société anonyme à
capitaux publics : une position
originale de foncière publique
La SOVAFIM, présidée par Olivier Debains, est
une entreprise publique dédiée à la valorisation
de biens immobiliers publics. Constituée en
2006, elle a notamment pour objet :
n d'acquérir tous biens ou droits immobiliers,
directement ou indirectement auprès de
l'État ou de tout établissement public de
l'État, ou de tout autre organisme,
n de gérer et de valoriser les actifs immobiliers
qu’elle détient, soit pour les céder, soit pour
les transformer ou les restructurer pour
les louer.
d’ouvrage de l’opération qui, en investisseur
attentif, veille à ce que les conditions de réalisation (travaux, délais, location) soient cohérentes avec un objectif de rentabilité raisonnable.
LA RÉALISATION DES TRAVAUX ET
L’EXPLOITATION-MAINTENANCE
Dialogue compétitif
Le loyer annuel qui sera versé par l’Etat à la
SOVAFIM est de 16,8 millions d’euros HT.
Sur la base du programme, partiellement défini sous forme d’objectifs, la SOVAFIM a lancé
La SOVAFIM finance l’opération de restructuun dialogue compétitif en vue de la signature
ration en ayant recours d’une part à ses fonds
d’un contrat global de promotion immobilière
propres et d’autre part à des ressources emprunet d’exploitation - maintenance. Le dialogue,
tées à long terme, à hauteur de 100 millions
réalisé en trois tours et neuf mois, a mis en
d’euros. Elle contractualise par ailleurs avec le
concurrence trois groupements d’entreprises
constructeur et l’exploitant de l’ensemble immode premier ordre.
bilier.
En février 2014, la SOVAFIM a choisi le groupeL’activité de valorisation du patrimoine de l’Etat
ment Horizons dont l’offre était la meilleure
exercée par la SOVAFIM prend ainsi une forme
tant sur le plan économique que sur le plan
que l’on pourrait qualifier de « partenariat
technique.
public-public », selon des modalités qui ne
relèvent juridiquement ni de la maîtrise d’ou- Constitué des sociétés Sogelym-Dixence Holding
vrage publique ni du partenariat public-privé. et Dalkia (groupe EDF), le groupement Horizons
Cette solution originale permet d’élargir les a fait appel à l’agence d’architecture FS Braun
possibilités offertes aux responsables publics + associés et à CBC (groupe VINCI) pour concepour des opérations de valorisation complexes. voir le projet et réaliser les travaux.
La contractualisation avec l’Etat
Suivi des travaux et de l’exploitation-maintenance
L’ensemble de ce travail a permis de contractualiser avec l’Etat la poursuite de l’opération.
Ainsi, en mai 2013 et au terme de deux ans
d’études, la SOVAFIM a acquis auprès de l’Etat
les droits de superficie de cet ensemble immobilier pour une durée de 34 ans, et a signé
concomitamment avec l’Etat un protocole
locatif.
Assistée par la société Artelia, la SOVAFIM assure
un suivi constant de l’exécution du Contrat de
Promotion Immobilière et d’Exploitation-Maintenance. Cette opération emblématique, tant
par son ampleur que par la qualité de ses futurs
occupants, est réalisée selon un calendrier extrêmement contraint qui impose une coordination
forte entre le promoteur, l’exploitant, le propriétaire-maître d’ouvrage et les futurs utilisateurs.
En mai 2014, un bail en l’état futur d’achèvement
a été signé entre l’Etat et la SOVAFIM.
Claire Dupeyrat TP 85
Responsable Valorisation Maîtrise d’Ouvrage SOVAFIM
30
Ingénieurconstructeur
ACTUALITÉS
>
/
PROFESSIONS
Le projet de l’îlot Fontenoy-Ségur (IFS),
le plus grand chantier parisien
de réhabilitation
Lauréat du dialogue
compétitif lancé par
SOVAFIM, la société
Horizons signe, en février
2014 un contrat de
promotion immobilière
et d’exploitationmaintenance (CPIEM)
pour la restructuration des
bâtiments Fontenoy
et Ségur.
HORIZONS se compose
des sociétés SogelymDixence Holding et Dalkia
France (groupe EDF).
Les futurs accès
Afin de répondre dans sa globalité aux attentes de
SOVAFIM pour cette opération emblématique autant
par son ampleur que par son histoire, la société
Horizons a constitué un groupement composé de :
L’opération comprend la réhabilitation des bâtiments
Fontenoy et Ségur et la construction d’un ouvrage
neuf, dit « bâtiment pont », qui, sur quatre étages,
fera le lien entre les deux édifices.
n Sogelym-Dixence en tant que promoteur,
L’ensemble immobilier permettra d’accueillir des
autorités administratives indépendantes (AAI) rattan FS Braun + associés architectes en tant qu’architecte
chées au Premier ministre, dont le défenseur des droits,
et maître d’œuvre d’exécution,
la CNIL ainsi que des services de l’État. Pas moins de
n Dalkia France en charge de la maintenance,
2 300 postes de travail sont prévus sur 46 000 m2 de
surface utile nette et 76 500 m2 de surface hors œuvre
n et le groupement CBC (mandataire) et Bateg (2
entités du groupe VINCI) en tant que constructeur. brute au total. La restructuration doit permettre à
l’ouvrage d’être labélisé BBC-effinergie et NF HQETM
Bâtiments Tertiaires – Neuf et Rénovation.
UN GRAND PROJET DE RÉHABILITATION POUR PLUS La modernité sera, pour les fonctionnaires, le corolDE MODERNITÉ
laire d’un taux d’occupation plus élevé que celui de
L’îlot Fontenoy-Ségur est un très grand projet de
rénovation en milieu urbain situé au cœur du VIIème
arrondissement parisien entouré de voisins prestigieux
comme l’UNESCO, le Ministère des affaires sociales
et de la santé, l’Ecole militaire et des riverains de
l’avenue de Ségur.
bâtiments anciens ou d’hôtels particuliers reconvertis, avec un ratio de 12 m² par occupant.
Il s’agit de mettre en valeur des éléments de patrimoine, tout en offrant aux futurs occupants des
prestations comparables à celles d’un immeuble
tertiaire moderne.
Démolitions sur le bâtiment Ségur
N537 Décembre 2015 - Janvier 2016
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ÎlOt
fOntE n OY - s é GU r
Le squelette du bâtiment Ségur © Augusto Da Sousa
Un plateau après curage © Augusto Da Sousa
UN OBJECTIF DE MODULARITÉ
Quelques chiffres complémentaires
n 19 000 t de déchets de curage
n 32600 m2 d’échafaudage
n 8700 m3 de béton
n 20300 m2 de voiles et maçonneries allégées
n 810 t de charpente métallique
n 159 000 heures de main d’œuvre en grosœuvre et logistique
n 13 km de chemins de câbles
n 100 t de gaines métalliques CVC (chauffageventilation-climatisation)
Un des objectifs de l’opération est de rendre le bâtiment facilement modulable pour
répondre, par exemple, aux besoins importants d’adaptabilité des espaces de l’utilisateur
final.
Pour l’aménagement des surfaces, des profils spécifiques intégrés de manière systématique au droit des trumeaux et des montants de menuiserie permettront la fixation de
cloisons transversales. Au plan acoustique, afin d’assurer une atténuation latérale entre
bureaux (contre l’interphonie), des barrières acoustiques pourront être mises en place
en plénum au droit des cloisons séparatives, suivant les prescriptions techniques de
l’acousticien.
Le traitement thermique terminal des zones de bureaux sera réalisé par des plafonds
rayonnants.
Les plafonds actifs seront raccordés entre eux par des flexibles hydrauliques afin de
définir des zones de traitement suivant le « microzoning » retenu et les vannes, de type
6 voies ou équivalent technique, permettront de réguler chaque bureau de manière
individuelle et suivant les besoins. Ces vannes seront placées dans les faux-plafonds des
circulations où sont prévus des bacs métalliques « dévêtissables » permettant d’accéder
aux organes techniques.
Ainsi, aucune intervention générale ne sera faite sur les plateaux de bureaux. Seules les
interventions de « recloisonnement » nécessitant une modification du couplage des
bacs actifs nécessiteront un démontage des plafonds des bureaux.
Concernant l’éclairage, les luminaires prévus dans les espaces de bureaux, circulations
secondaires et zones supports seront suspendus ; leurs dimensions varient suivant les
différentes hauteurs d’étage des bâtiments qui sont très variables.
La distribution des zones bureaux sera réalisée en respect de la modularité maximale
pour la mise en place des commandes. Les plaques de faux-plafonds sont systématiquement percées pour la pose et le déplacement éventuel des luminaires (passage des
suspentes et alimentations).
Depuis le tableau divisionnaire de zone, chaque antenne alimentera, via plusieurs
boîtiers à connexion rapide de type préfabriqué, les luminaires et équipements d’allumage concernés.
Les utilisateurs disposeront d’une télécommande unique pour l’éclairage artificiel, les
mouvements de stores et le réglage de la température.
Travaux dans la cour d’Estrées © Augusto Da Sousa
Un faux-plancher général est mis en œuvre, avec un plénum réduit permettant de
conserver une hauteur sous plafond intéressante (2.70 m en moyenne). Il renferme
l’alimentation des postes de travail, réalisée par des nourrices raccordées au moyen de
connecteurs préfabriqués.
Enfin, un générateur photovoltaïque « production d’électricité à partir de l’énergie
radiative du soleil » est installé en terrasse du bâtiment Ségur. Il permettra d’alimenter
en énergie renouvelable les éclairages (de type LED) des paliers d’ascenseurs et les
bornes de recharge des véhicules électriques situées dans le parking, l’ensemble étant
câblé et pilotable en mode manuel et par la GTB.
32
Ingénieurconstructeur
ACTUALITÉS
Création d’une nouvelle cage d’escalier © C.Barriquand-Treuille
Créé en 1974 et groupe familial indépendant,
implanté à Paris, Lyon, Grenoble et depuis
peu à Genève, Sogelym Dixence s’est hissée
au rang des principaux acteurs nationaux
de son secteur d’activité, l’immobilier
tertiaire. Ses compétences couvrent
l’investissement, le développement, la
maîtrise d’ouvrage, et les property et facility
management.
Des ingénieurs « ESTP Paris » sont présents
au sein de Sogelym-Dixence : Michel
Derbesse B 60, Philippe François TP 80,
Pierre Antoine Cottard TP 78, Jean Charles
Equoy B 02, Jérome Durand B 98, Olivier
Mages TP 80, Joel Campe B 00 et Romain
Héry B 09.
À ce jour et au travers de ces véhicules
d’investissement, Sogelym Dixence a
financé plus de 600 000 m² d’immobiliers
tertiaires à Paris et à Lyon, et investi plus
de 1,5 milliard d’euros.
Après avoir livré la Tour Incity à Lyon en
2015, de nombreux projets sont en cours
de développement à Paris et à Lyon, pour
un total dépassant les 180.000 m², avec
des livraisons échelonnées entre 2016 et
2018 (bureaux neufs et sièges sociaux,
IGH, réhabilitations, parc mail (parc d’activité tertiaire), hôtels et résidences). Tous
ces projets intègrent des objectifs d’excellence de conception et performance environnementale, avec la volonté d’intégrer
l’évolution des modes de travail technologiques et humains.
Site internet : www.sogelym-dixence.fr
PROFESSIONS
Les structures métalliques du « bâtiment-pont » © C.Barriquand-Treuille
RESPECTER L’ŒUVRE ORIGINALE
Sogelym Dixence
/
Pour l’architecte FS Braun + associés, il n’était
pas question de toucher à la continuité et la
fluidité des façades, aux angles arrondis, au
traitement monumental des deux entrées
bien différenciées. Tout ceci méritait d’être
respecté et magnifié.
Le parti-pris architectural s’inscrit dans le
respect scrupuleux de la volumétrie, de la
composition des façades et des dessins de
menuiseries d’origine.
Les baies s’animent de brise-soleil qui confèrent
son relief contemporain à l’ilot et offrent une
protection solaire efficace en créant un dispositif plastique à la fois utile et original.
Toutes les cours en rez-de-chaussée sont
traitées comme des jardins intérieurs directement accessibles. Quelques arbres plantés
en pleine terre offrent au regard un décor
verdoyant. Les végétaux sont choisis pour
leurs qualités environnementale et paysagère :
facilité d’entretien, feuillage diffus, couleurs
automnales spectaculaires.
Une terrasse jardin accessible depuis l’espace
de restauration VIP dialogue avec les coursjardins végétalisées.
UN CHANTIER VASTE
Les travaux ont démarré en février 2015, la
livraison est fixée à juin prochain pour la partie
Fontenoy et août 2017 pour le bâtiment Ségur.
n
la rénovation de plusieurs milliers de poteaux
(la plupart seront plâtrés pour répondre
aux exigences « incendie »),
n
l’aménagement de 98 places de parking en
sous-œuvre, dont une majeure partie destinée aux véhicules électriques,
n
la construction du « bâtiment pont » (de
1060 m2, en structure métallique) enjambant l’un des patios,
n
la pose de 2097 châssis bois-métal,
n
le cloisonnement de plus de 2 000 locaux
(avec des cloisons de type placo Stil© ou en
cloisons modulaires suivant les cas),
n
la réalisation de 84 blocs sanitaires,
n
la pose de 34 000 m2 de faux planchers et
25000 m2 de plafonds réversibles,
n
la réhabilitation d’un amphithéâtre,
n
les créations d’un restaurant inter-administration pouvant assurer 1450 repas et
d’une crèche de 30 berceaux,
n
la création d’un auditorium de 450 places,
de 2 logements, d’une salle de sport, etc…
n
avec la contrainte du maintien de toutes
les parties patrimoniales et les éléments
décoratifs, sous le contrôle du conservateur
des monuments historiques.
UN CHALLENGE TECHNIQUE
L’opération relève du challenge technique
Pour l’équipe-constructeur, il s’agit d’un chanpuisqu’il s’agit de répondre aux nombreuses
tier en entreprise générale.
contraintes du cahier des charges destinées à
Le chantier est très étendu, avec certains mettre en adéquation une enveloppe des
couloirs existants qui mesurent jusqu’à 120 m années 1930 avec les normes actuelles, en
de longueur !
particulier en adaptant la structure béton
existante avec reprise en renfort des fondations.
Les prestations les plus marquantes sont :
Dès la conception, d’importantes options ont
n le curage des existants
permis d’optimiser la réhabilitation de ces
n les réfections et créations de toutes les bâtiments. Plus de 3000 points de contrôle de
circulations verticales (cages d’escaliers et la structure existante ont été réalisés afin de
plus de 30 cages d’ascenseurs),
la caractériser.
N537 Décembre 2015 - Janvier 2016
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ÎlOt
fOntE n OY - s é GU r
Les travaux de réseaux CVC © C.Barriquand-Treuille
Travaux en faux-plafond et pose du faux-plancher © C.Barriquand-Treuille
Toute l’ossature béton est protégée « feu » Toute la surface utile sera équipée de faux
par une couche de plâtre de 1 cm d’épaisseur planchers techniques, tandis que les faux
qu’il a été nécessaire de conserver ou recréer. plafonds masqueront les circuits de traitement de l’air. Ces dispositions concourent
Dans le bâtiment Ségur, les planchers comà l’obtention des labels énergétiques.
portaient une chape de 5 à 10 cm. Il a été
décidé de la supprimer pour la remplacer La collaboration continue de Dalkia France,
par un faux-plancher léger, cela permettant au travers d’un contrat d’interface, a permis
également de reprendre la planéité.
d’intégrer leur expertise d’exploitant dans
la validation de toutes les phases du projet.
Le gain de poids propre résultant de cette
Leur participation active à l’élaboration de
option est « réutilisé » en permettant la mise
la maquette numérique facilitera l’utilisation
en place du faux-plafond et des réseaux en
ultérieure des capacités de la maquette dans
plénum. Et les capacités restantes améliorent
l’exploitation technique courante.
la capacité portante d’exploitation. La destination d’usage du bâtiment n’étant pas
modifiée, les fondations existantes n’ont
pas été renforcées, à l’exception des fonda- LE « LAST PLANNER SYSTEM »
tions des noyaux de circulations verticales Les travaux dans le bâtiment Ségur se pourcréées et des zones de surcharges program- suivront jusqu’en 2017, alors que le bâtiment
matiques particulières.
Fontenoy aura été livré et sera déjà occupé.
Pour supporter les équipements techniques
et les structures support des machines de
nettoyage des façades, et afin de ne pas
solliciter les planchers directement, il a été
réalisé en terrasse une plateforme en charpente métallique reprise par des potelets
béton armé situés à l’aplomb des poteaux
de superstructure.
Les halls d’accueil mêleront éléments historiques et modernes : menuiseries et poignées de porte, ferronneries des garde-corps,
mosaïques de sol, éléments de qualité
exceptionnelle, sont restaurées et conservées, tout comme un escalier hélicoïdal en
béton armé, ou encore une fresque murale
représentant la carte des voies navigables
de France...
Sur les 2 bâtiments, les fenêtres à guillotine
et simple vitrage sont remplacées par des
menuiseries à double vitrage, équipées de
stores enrouleurs en résille métallique grillagée et dorée.
34
Ingénieurconstructeur
Cela obligera les équipes à veiller à limiter
les nuisances sonores.
« coactivités » et leurs interactions. Les
engagements sont pris par ceux-là même
qui devront les mettre en œuvre aussitôt
après la réunion.
Cela conduit à voir dans la même journée,
des travaux de démolition se dérouler à
quelques mètres seulement du travail d’un
plâtrier rénovant des poteaux, sans constituer une gêne l’un pour l’autre.
UN DÉFI LOGISTIQUE
Les délais, respectivement 16 et 28 mois
pour les bâtiments Fontenoy et Ségur, apparaissent très serrés pour un ouvrage de ce
type, impliquant une rigueur quasi-militaire
dans la gestion des flux en approvisionnement et en évacuation.
La logistique du projet a nécessité une
organisation minutieuse.
L’îlot Fontenoy-Ségur est en effet encadré
par le siège de l’Unesco et le ministère de
la Santé. Les cantonnements pour les compagnons (avec un effectif atteignant 600 en
Cette méthode de planification simple et pics de production) et les bureaux du chanultra précise s’appuie sur les exécutants tier pour près d’une centaine de personnes
eux-mêmes : aussi souvent que nécessaire, ont donc été répartis sur trois côtés du
quotidiennement s’il le faut, les chefs périmètre du site.
d’équipe des différents métiers et corps
d’état se réunissent autour d’un tableau La zone de livraison est très réduite, et il n’y
a quasiment pas de possibilité de stockage
dans une salle dédiée.
extérieur, alors que le chantier est extrêmeChacun exprime ses propres desiderata
ment étendu. Il a donc été nécessaire de
concernant les tâches qu’il doit réaliser, les
mettre en place une brigade logistique, qui
besoins en circulation, les distances de
atteindra 30 personnes, œuvrant à la mise
sécurité, etc…
en place des matériaux à l’usage des comL’écoute est mutuelle, les obligations et les pagnons près de leurs postes de travail et à
interdits de tous sont inscrits au tableau ou l’évacuation des déchets. Son rôle : décharécrits sur des Post-it®, et la réflexion com- ger (et charger) rapidement les camions,
mune permet d’élaborer rapidement un alimenter les deux « lifts » et les grues (deux
planning quotidien gérant au plus près les grues pour tout le chantier), et répartir les
Pour relever ce défi, une programmation
séquentielle conventionnelle ne suffit pas.
Elle est complétée par le Last Planner System.
ACTUALITÉS
/
PROFESSIONS
approvisionnements sur les aires de stockage intermédiaires dans les
étages, délimitées au sol par des marquages de couleurs différentes
selon la nature des colis.
Le chantier s’inscrit en effet dans une démarche 5S, appliquée en
général dans l’industrie, qui permet d’optimiser l’espace de travail en
partie grâce à une bonne délimitation des espaces de stockage et de
circulation. Cette méthode contribue à une meilleure gestion et à la
qualité de la production.
LES OUVRAGES « MONUMENTS HISTORIQUES »
Les interventions dans les zones inscrites aux monuments historiques
ont nécessité l’établissement d’un protocole garantissant le respect
des ouvrages et une validation formelle des processus d’intervention
par le Conservateur des Monuments Historiques préalablement à
toute intervention.
En particulier, deux peintures murales d’origine et un ouvrage en bois
sont remarquables et ont fait l’objet de restaurations.
Un bureau type © FS Braun
L’expertise VCF
Pour mettre en œuvre une opération de cette envergure,
Vinci Construction France (VCF) a été sollicité par le
biais de ses deux filiales CBC et Bateg. Les différents
enjeux du projet nécessitent une grande expérience en
gestion de très grands projets, la capacité à mobiliser
des équipes nombreuses et la méthode de management
en adéquation.
Les deux filiales se sont notamment illustrées sur la
réalisation de grands chantiers parisiens en réhabilitation
et construction neuve, parmi lesquels : le campus de
Jussieu, les tours Société Générale, les grands moulins
de Pantin, le Campus SFR, la cité du cinéma
L’expertise VCF permet, en mutualisant les ressources,
d’intégrer sur le projet IFS ses spécialistes en
géotechnique, courants forts/faibles, chauffageventilation-climatisation, plomberie… comme par
exemple les sociétés Saga, Cegelec, Phibor ou Structure
Géotechnique.
Par ailleurs, Vinci Construction France est tout
particulièrement attentif à la sécurité de ses chantiers
et ceux de ses filiales. Cette démarche se traduit
notamment par la présence sur le chantier de préventeurs
qui animent en particulier des ateliers hebdomadaires
dits « les ¼ d’heures sécurité » pour sensibiliser les
compagnons aux risques de leurs tâches.
Dans l’escalier d’honneur du bâtiment Fontenoy, la « Carte des voies
navigables de la France », peinture murale de Francis Gruber, a reçu
les traitements suivants :
n
campagne de « refixage » afin de sécuriser l’œuvre (dégradations
par décollement de peinture),
n
les lacunes de peinture, conséquence des soulèvements, ont été
mastiquées en reproduisant l’état de surface environnant (relief du
crépi), et retouchées (réintégration illusionniste) afin de rendre sa
continuité au décor,
n
nettoyage de la peinture,
n
éliminations des repeints (lettrages de la carte, couleur, brillances).
Pour le planisphère du bureau du ministre des PTT, une peinture
murale du même artiste, on liste :
n
un « refixage »,
n
la suppression du verni actuel (oxydé, irrégulier et jauni),
n
l’élimination des repeints assombris,
n
l’application d’un nouveau verni de protection,
n
les masticage, retouchage, et réintégration illusionniste.
Egalement présente dans ce même bureau, une niche ornée intégrant
une porte et une cheminée en bois, et surmontée d’un bas-relief en
bois de teck, œuvre réalisée par Gaston Le Bourgeois, a nécessité les
travaux de restauration suivants :
n
décapage de la peinture recouvrant le bois de teck,
n
comblement des fissures,
n
comblement des accidents du bois (trous, arrachements, traces
d’usure),
n
finition mate du teck, à l’huile de teck ou d’abrasin,
n
restitution à l’identique des deux colonnes en teck manquantes,
n
conservation de la porte intégrée.
Laurent Froger TP 73, Marc Bodin TP 79 et Joël Campe B 00
N537 Décembre 2015 - Janvier 2016
35
ÎlOt
fOntE n OY - s é GU r
> pour son utilisation du BIM
Le projet Fontenoy-Ségur primé
Le BIM (Building
Information Modeling),
aussi appelé Maquette
Numérique de Projet
(MNP), est une base de
données structurées et
ordonnées relatives à
l’ouvrage construit
(L’ingénieur
Constructeur, dans ses
numéros 535 et 536, a
présenté le BIM). Son
principal objectif est de
permettre aux
différents acteurs d’un
projet (architectes,
ingénieurs, entreprises
contractantes,
mainteneur ou client)
d’échanger et partager
des informations de
manière transparente
et efficace au travers
d’un format commun
ou de formats natifs.
Sur l’opération de l’îlot Fontenoy n les éléments structurants des lots
techniques : distributions ou
Ségur (IFS), l’objectif opérationnel
rejets primaires et secondaires
« BIM » a été de mettre en place une
alimentant les locaux,
maquette numérique résolument
utile à l’usage par l’exploitant et
n les gros éléments terminaux :,
permettant la réalisation par les
siphons, caniveaux, bouches,
constructeurs et concepteurs. Un
grilles, éclairages, CTA (centrales
choix audacieux quand on connait
de traitement d’air), Groupes
la complexité à effectuer des relevés
Electrogènes , etc...
géomètres sur bâtiment existant !
Mais la mise en place du processus
La modélisation est donc passée
d’établissement de la maquette
par un projet dessiné numériquenumérique a nécessité l’adaptation
ment en 3D avec des caractérisde l’ensemble des équipes à une
tiques d’objets. Les objets sont tous
nouvelle façon de travailler et
les éléments physiques du projet d’échanger. Il a donc fallu révolu(murs, portes, toit, etc…) avec une tionner les habitudes et les usages,
géométrie et les informations les aussi bien en phase conception
caractérisant précisément, soit des qu’en phase exécution. Chaque
attributs qui servent à identifier et intervenant dans l’acte de construire
à décrire les performances de l’ob- a dû apprendre à utiliser les outils,
jet et sa constitution, son emplace- avec toutefois l’accompagnement
ment, voir sa maintenance, ou toute de « BIM managers ».
autre information.
Ainsi, Sogelym-Dixence et CBC/
C’est le format RVT de Revit® d’Au- Bateg ont confiés à VINCI Constructodesk© qui a été utilisé sur le chan- tion France (service Ingénierie
tier IFS.
Modélisation des Projets ), en phase
La représentation en 3D est néces- conception puis en phase exécution,
saire pour les éléments architectu- une mission d’accompagnement
raux, structurels ou techniques du et de validation des modèles BIM.
n fournir des processus pour le déve-
loppement cohérent et l’utilisation
de la maquette sur le projet (liste
de livrables, planning, créer, développer et mettre en place des
gabarits et des standards BIM,
etc…). En outre, ce document a
été utile à tous les intervenants du
projet en permettant une uniformisation dans l’utilisation du BIM,
n expliquer le pilotage de la maquette
(planification des interventions,
vérification des saisies, repérage
des anomalies, travail de synthèse)
et son processus de validation,
n considérer l’utilisation finale du
modèle par Dalkia. Il définit ainsi
les modalités d’intervention sur
le bâtiment en exploitation en
adaptant la maquette aux
contraintes des protocoles de
maintenance (pour cet objectif,
le mainteneur est présent dans
les phases de conception et d’exécution).
Une logique de « workflow » (ou gestion des processus métier) s’est rapidement imposée en phase conception, l’idée étant d’anticiper la suite
du travail en produisant une maquette
bâtiment, à savoir :
Préalable à la finalisation d’un proréutilisable pour les phases ultécessus
opérationnel
efficace,
un
n les éléments structurants de
rieures de chantier puis de maintel’ouvrage : infrastructure, struc- projet de cahier des charges a été nance.
établi
pour
guider
les
concepteurs
ture porteuse, planchers et
parois, façades, menuiseries et le constructeur dans l’élaboration Le travail en commun et des échanges
extérieures et occultation, toi- du modèle BIM. Le document a efficaces ont permis de gérer les proture, zones existantes conservées, ensuite été complété au travers des blématiques qui sont apparues au
échanges avec les acteurs de l’opé- rythme du chantier, telles que l’incorn les éléments des lots architectu- ration afin d’aboutir au produit poration des relevés géomètre 3D de
raux : cloisons, portes, sols, pla- opérationnel dont les principales l’existant, la gestion des modifications
fonds,
fonctionnalités sont :
de programme, ou le timing de mise
à jour des plans en phase exécution.
Enfin, il convient de noter que la
maquette numérique mise en œuvre
sur le chantier a valu au groupement
« Horizons » d’être lauréat lors du
concours des BIM d’or 2015 organisé par Le Moniteur, en obtenant le
BIM d’argent dans la catégorie « projet en rénovation supérieure à
40000m² ».
Extraction de la maquette numérique dans son environnement © Horizons
36
Ingénieurconstructeur
Maquette numérique en phase conception, figurant les réseaux et
la répartition des efforts mécaniques © Horizons
Laurent Froger TP 73,
Marc Bodin TP 79
et Joël Campe B 00
ACTUALITÉS
/
PROFESSIONS
Une partie des ESTP Paris de l’opération devant les bureaux du chantier. En haut, de gauche à droite : Joël Campe, Frédéric Campergue, Cécile Ho, Peter Asztalos, Jean-charles Equoy, Marc Bodin. En bas, de
gauche à droite : Bérengère Krenc, Philippe Francois, Thierry Ohlmann, Claire Dupeyrat, Jean De Rodellec, Thierry Barber, Raphaële Van Lerberghe.
>
Le chantier de l’îlot Fontenoy-Ségur,
une histoire humaine et des synergies
entre de nombreux ingénieurs de l’ESTP Paris
Une opération comme l’IFS peut mobiliser jusqu’à 600 personnes
par jour, dont 50 en encadrement.
A peine quelques pas dans l’« agence constructeur » mitoyenne du chantier suffisent pour rejoindre le bureau de Marc Bodin TP 79, directeur du
projet pour le groupement, rattaché à la direction Grand Travaux de CBC
auprès de Thierry Barber TP 83, président de CBC, et Jean De Rodellec
B 77, directeur opérationnel Vinci Construction France.
Mais il convient de citer également les autres ingénieurs ESTP Paris
collaborateurs de l’entreprise sur le site :
© C.Barriquand-Treuille
n Peter Asztalos B 07, responsable de la zone RIA (restaurant inter administration) et crèche,
n Frédéric Campergue TP 15, conducteur travaux pour le gros œuvre,
n Cécile Ho B14, en charge des sous-sols et du plan d’assurance qualité,
n Thierry Ohlmann TP 04, en charge des bureaux du bâtiment Ségur,
Travaux dans la cour du bâtiment Fontenoy
n Raphaële Van Lerberghe B 05, responsable des lots CVC et ascenseurs.
N537 Décembre 2015 - Janvier 2016
37
ÎlOt
fOntE n OY - s é GU r
Raphaële Van Lerberghe B 05 /
CBC, entreprise générale
Mélissa Ajouc B 12 / Artelia,
assistant maître d’ouvrage
Après avoir terminé mes études à l’ESTP,
j’ai intégré la société Artelia en mai 2013
pour travailler pour la mission d’assistance
à maîtrise d’ouvrage (AMO) sur le projet
Ilot Fontenoy Ségur.
Depuis presque 3 ans, je suis donc ce projet
d’envergure aux côtés de notre client la
SOVAFIM, propriétaire de l’ensemble
immobilier, et du groupement Horizons. La
mission d’Artelia a débuté en 2011 par la
phase de faisabilité et de programmation,
elle s’est poursuivie lors du dialogue
compétitif pour désigner un groupement
promoteur – architecte - entreprise
générale - exploitant en 2013 ; elle continue
actuellement avec le suivi du contrat de
promotion et du chantier.
Le réseau ESTP Paris est présent au sein
de toutes les parties prenantes du projet,
notamment dans le partenariat Maîtrise
d’Ouvrage - AMO.
Cette expérience sur ce projet de grande
ampleur me permet d’apprécier au
quotidien de mon parcours professionnel
la force et la richesse de notre réseau
estpien.
Ingénieur ESTP Paris, j'interviens sur le
projet en tant que chef de groupe « lots
techniques » au sein de CBC.
Pour relever le défi d’une livraison de l’îlot
Fontenoy Ségur en deux étapes,
l’organisation doit être sans faille.
L’immeuble Fontenoy sera le premier livré,
fin juin 2016, alors qu’il concentre la part
la plus importante de gros œuvre, dont la
création d’un parking sur deux niveaux.
Le bâtiment « pont » attenant, et faisant la
liaison avec le bâtiment Ségur, doit être
livré concomitamment. Les deux bâtiments
seront indépendants en ce qui concerne
les réseaux, mais certains éléments
techniques du premier sont positionnés
sur les terrasses du second. Nous devons
donc anticiper les travaux de structure,
d'étanchéité et d’isolation. Enfin, dès la
livraison de Fontenoy, le chantier se
poursuivra en site occupé : il s’agira alors
de démontrer notre capacité à maitriser
les nuisances.
Beaucoup d'« estepiens » participent au
projet, chez les différents acteurs, et nous
en grossissons les rangs en embauchant
un grand nombre de stagiaires ingénieurs
ESTP Paris qui sont appréciés pour leur
motivation, leur facilité d'adaptation et
leurs précédents stages, souvent déjà
réalisés sur des chantiers et qui leur
donnent une certaine autonomie.
Romain Hery B 09 / Sogelym-Dixence, promoteur
J’ai intégré Sogelym-Dixence et y ai développé mes compétences sur les métiers de la promotion
immobilière, sur des actifs tertiaires en région parisienne.
Un projet d’envergure comme l’îlot Fontenoy-Ségur est complexe techniquement par sa taille, son
histoire et sa dimension « monuments historiques ». Il est également complexe par la multitude
d’intervenants dans l’acte de construire. De l’entreprise à la maîtrise d’œuvre, du mainteneur au
propriétaire et à l’utilisateur final, notre rôle de chef d’orchestre nécessite un investissement
important mais passionnant.
La présence, au sein de Sogelym-Dixence, mais également sur le site du projet, de nombreux
ingénieurs ESTP Paris, montre l’importance et la force de notre réseau et son rôle potentiellement
fédérateur sur des projets d’envergure.
38
Ingénieurconstructeur
Bérengère Krenc BIA 13 /
MNOP, maîtrise d’œuvre
d’exécution
Diplômée d’un double cursus ingénieur
architecte promotion BIA 13, j’interviens
sur ce projet en qualité de maître d’œuvre
d’exécution, au sein de l’entreprise MNOP.
Aux côtés de l’architecte, des bureaux
d’étude et de l’entreprise générale, nous
veillons notamment à la qualité d’exécution
de ce projet mais aussi à sa réalisation
dans les délais impartis.
La création d’un parking sur deux niveaux,
de six noyaux de circulations sur sept
étages ou encore la réalisation d’un
bâtiment pont d’une portée de plus de seize
mètres, font de ce projet d’envergure un
exercice technique particulièrement
intéressant.
Le bâtiment Fontenoy, inscrit partiellement
à l’inventaire supplémentaire des
monuments historiques pour ses façades,
le hall, le bureau du ministre ou encore la
bibliothèque, amène d’autres travaux, tous
aus s i e nt ho us iasma nts pa r leur s
spécificités. Des restauratrices, en
coordination avec les monuments
historiques, ont récemment achevé le
nettoyage, le vernissage et la retouche de
la fresque monumentale du bureau
« ministre » illustrant les anciens comptoirs
français à travers le monde.
Les études, réalisées avec la technologie
BIM, sont en phase avec les changements
qui s’opèrent dans les métiers de la
construction. La maquette numérique a
d’ailleurs obtenu le BIM d’Or dans la
catégorie « Projet en rénovation supérieur
à 40 000 m² ».
Junior dans le réseau des ingénieurs
diplômés de l’ESTP Paris, je découvre avec
engouement son ampleur. Les « ESTP Paris »
sont présents au sein de la plupart des
entités actrices de l’opération, à des postes
très variés, je mesure leur diversité et leur
engagement dans la réalisation de projets
de grande envergure.
ACTUALITÉS
/
PROFESSIONS
Un bel environnement de travail
Un étage au-dessus, nous retrouvons les bureaux sur site
de Sogelym-Dixence, le maître d’ouvrage. Philippe François TP 80 en est le directeur général délégué. Cette opération est dirigée par Jean-Charles Equoy B 02, assisté de
Jérôme Durand B 98 lors de la phase conception, puis de
Joël Campe B 00 et Romain Hery B 09.
Largement présent tout au long de l’opération afin de
préparer la mise en exploitation du site, Paul Mainier B
09 et Dalkia France ont accompagné le groupement Horizons depuis le dialogue compétitif jusqu’à la phase travaux.
Au sein de la maîtrise d’œuvre d’exécution (MNOP),
Bérengère Krenc B 11 et architecte (double diplôme BIA)
est en charge des finitions du bâtiment Fontenoy.
Chez SOVAFIM, propriétaire du site, Claire Dupeyrat TP
85 dirige l'opération depuis son origine et suit la bonne
exécution du contrat par le groupement Horizons ainsi
que celle du bail en l'état futur d'achèvement avec les
services du Premier Ministre. Elle a fait appel à un assistant au maître d’ouvrage, Artelia, qui a mobilisé Mélissa
Ajouc B 12 au sein de l'équipe en charge de cette affaire.
Cette présentation prouve la diversité des missions remplies par les intervenants « ESTP » sur ce type de projet
urbain.
Une équipe « escalier » dans le bâtiment Ségur
Travaux en infrastructure © Augusto Da Sousa
© C.Barriquand-Treuille
Et sans doute la réussite de l’opération Ilot Fontenoy Ségur
est-elle aussi rendue possible par la proximité que les
différents intervenants ont pu établir au travers de leur
« histoire ESTP Paris » commune !
Joël Campe B 00
N537 Décembre 2015 - Janvier 2016
39
Carrelage – Parquet
Moquette – PVC
10 rue Jean Monnet - BP51626 - 95190 Goussainville - Tel : 01.39.85.28.86 - Fax : 01.39.85.70.21 - Mail : [email protected]
SCPLR
7 Rue Serge Voyer
94290 VILLENEUVE LE ROY
06 98 35 30 11
[email protected]
Partenaire de l’opération
ILOT FONTENOY SEGUR
S OCIÉTÉ TECHNIQUE TOURS
CONSTRUCTION MÉTALLIQUE
ÉTUDIER
PROPOSER
CALCULER
FABRIQUER
METTRE EN ŒUVRE
www.stt-cm.fr
Gare du Nord
Fontenoy Segur
Cité de la monnaie
Réalisation d’un plancher mixte
acier-béton
Bâtiment pont reliant deux bâtiments
existants
Supports temporaires pour bungalows
de chantier
COnstruCtIOn
TECHNIQUE
>
En cette année 2016,
la France organise le
championnat UEFA de
football masculin, soit
l’« Euro 2016 ». 24 équipes,
réparties en 6 groupes pour
la phase éliminatoire, se
rencontreront du 10 juin au
10 juillet prochains.
10 stades ont été sélectionnés
pour accueillir les différents
matchs, dont en particulier
ceux de Bordeaux et de Lyon,
des ouvrages nouvellement
construits dont L’Ingénieur
Constructeur vous a présenté
les chantiers (cf. les numéros
531 de juillet 2014 et 532 de
fin 2014).
A quelques semaines de
l’échéance, nous vous
présentons le stade de Lens,
un bâtiment chargé d’histoire
et objet d’une belle
rénovation pour l’occasion
(en rappelant que le
groupement Nord avait visité
le chantier en décembre 2014
/ cf. le compte rendu dans
L’IC n°533).
44
Ingénieurconstructeur
La rénovation du
stade Bollaert-Delelis à Lens
Le stade Bollaert-Delelis est un lieu emblématique
du football français. Il est au cœur du bassin
minier, récemment classé au patrimoine mondial
de l’UNESCO. Il fait partie intégrante de l’histoire
de la région et y joue un rôle social majeur.
Construit de 1932 à 1933, il pouvait jusqu’alors
accueillir 41000 spectateurs, pour une ville de
37000 habitants, mais pour une aire urbaine de
plus de 550 000 habitants. Félix Bollaert, président du conseil d’administration de la Compagnie
des Mines de Lens, et André Delelis, maire de
Lens de 1966 à 1998, ont tous les 2 marqué l’histoire du stade.
n la création d’une extension de 3000 m2 derrière
la tribune officielle Lepagnot,
Désigné le 20 mai 2011 parmi les dix stades qui
recevront l’Euro 2016, l’ouvrage va voir se réaliser son projet de rénovation lourde. Les enjeux
sont multiples : permettre au club RCL (Racing
Club de Lens) de disposer d’un outil moderne
connecté avec son public, d’être conforme aux
cahiers des charges de l’UEFA et de la LFP (Ligue
de football professionnelle) pour accueillir les
rencontres européennes et internationales, et
d’avoir un stade de premier choix pour développer aussi de nouvelles prestations et offrir une
meilleure qualité à tous niveaux.
En continuité urbaine forte avec la zone Euralens
(avec l’arrivée du musée du Louvre à Lens, inauguré en décembre 2012, Euralens se veut un grand
forum des territoires, une démarche collaborative
qui accélère la transformation urbaine, économique,
sociale et culturelle d’une métropole en devenir). En
synergie avec le centre-ville, le projet vise à moderniser l’image du stade par sa nouvelle couverture et
ses nouvelles façades, et à améliorer l’offre d’accueil.
n l’harmonisation de toutes les façades (en polycarbonate, pour rappel des habillages des façades
du Louvre-Lens)
n la création d’un nouveau parvis de promenade
avec les contrôles d’accès,
n la réfection des abords du bâtiment et de ses
accès.
Le point de vue de l’architecte
La création des façades des tribunes existantes en
polycarbonate et métal perforé permettra d’uniformiser la vision d’ensemble du stade tout en
laissant apparaître la sectorisation des 4 tribunes
parfaitement autonomes et séparées. Le projet
Le programme
prévoit aussi l’amélioration du confort et de la
Les principales composantes de la rénovation sécurité, la création de surfaces de salons et de
déambulation pour accroître l’hospitalité, une
consistaient en :
n la création d’une nouvelle toiture couvrant conception paysagère propre à mettre en valeur
l’équipement sportif.
l’intégralité des spectateurs,
n le maintien de 38223 places assises dont 250 Le souci de l’architecte était de respecter l’âme de
dédiées « PMR » (personnes à mobilité réduite », l’un des lieux les plus mythiques du sport français.
Il y a là une conception du stade, dite « à l’anglaise »,
n le remplacement de l’intégralité des sièges,
avec des spectateurs situés le plus près possible
n la multiplication des services buvettes et friteries,
de la pelouse. On sait que, dans les angles, la
n la mise aux normes des sanitaires,
situation n’est pas la meilleure. Après débat avec
n la création de 2 mezzanines de 900 m2 sur les tous les acteurs de la construction, il a été convenu de garder cet esprit, propre à Bollaert.
tribunes Marek et Trannin,
CONSTRUCTION
/
TECHNIQUE
La maquette du stade de nuit
La nouvelle enveloppe du stade
On peut identifier 3 volets principaux dans le déroulement du
chantier du macro-lot « gros-œuvre étendu » :
n la dépose des couvertures et de l’ensemble des fauteuils sur le
stade, rapidement suivie du démarrage des opérations de
montage et hissage des nouvelles structures métalliques
d’enveloppe,
n l’extension derrière la tribune Lepagnot pour la création de
salons,
n le curage, soit la déconstruction intérieure de chaque tribune :
on enlève les sanitaires, les buvettes et le corps de l’ouvrage
pour réaliser les nouvelles prestations en conformité avec les
normes.
Le montage des méga-poutres au sol © Daix photographe
Quelques chiffres donnent la mesure de la nouvelle charpente
mise en œuvre : 20 000 m2 d’ossature de toit reprise par 4 mégapoteaux cylindriques (par unité : 90 t, 72 m de hauteur, diamètre
1,5 m, épaisseur de métal 5 cm), 4 méga-poutres treillis de 8 m
de hauteur et 6 m de largeur (2 éléments de 104 m de portée et
180 t unitaire, les 2 autres de 158 m et 350 t, soit au total 5 km de
tubes soudés sur site), et, supportant la toiture, une soixantaine
de poutres reconstituées soudées (PRS) de plus de 45m de portée.
L’ensemble représente 3700 t d’acier.
La reprise des charges est réalisée principalement sur les poteaux
par l’intermédiaire de câbles tirants de 110 mm (reprenant des
tensions de près de 400 t). Ces poteaux s’appuient sur des massifs
hexagonaux en béton d’épaisseur 1,50 m reposant chacun sur 6
pieux de 17 m de longueur.
Ce sont 3 grues de grande capacité (2 « treillis » de 600 t avec
flèches de 90 m roulants avec la charge, et une « télescopique »
de 700 t) qui ont été utilisées pour le montage des poteaux et
méga-poutres depuis l’intérieur du stade, une option prise par
Le chantier de la charpente © Bocquet photographe aérien
N538 Mars - Avril 2016
45
La pose d’une méga-poutre © Daix photographe
Les charpentes en débord extérieur
La fiche de l’opération :
n
n
n
n
n
n
Maîtrise d’ouvrage : Racing Club de Lens
Maîtrise d’ouvrage déléguée : Région
Nord-Pas-de-Calais
Equipe de Maîtrise d’œuvre : Cardete et
Huet Architecte (mandataire), Atelier
Ferret Architectures (architecte délégué),
EGIS (bureau d’études Structure et VRD),
Jaillet et Rouby (bureau d’études
charpente), Mercier Sac Epée (bureau
d’études Fluide), ACT Environnement
(bureau d’études HQE), Namixis SSICoor
(coordinateur SSI, systèmes de sécurité
incendie)
Entreprise pour le Gros-œuvre étendu :
Demathieu Bard Construction Nord
(macro-lot comprenant les travaux de
terrassement, démolition, gros-œuvre,
charpente métallique, couverture,
bardage, menuiseries extérieures et
intérieures, métalleries, cloisons,
plafonds, VRD, espaces verts)
Budget global : 70 millions d’euros HT
(dont 38 millions pour le gros-œuvre
étendu)
Le calendrier :
• permis de construire délivré le 27 août
2012 et vote du budget en octobre
suivant au sein du Conseil Régional,
• fermeture du stade et démarrage des
travaux le 19 mai 2014,
• début des opérations de levage de la
charpente métallique en janvier 2015,
• livraison du stade sans réserve à l’UEFA
en décembre 2015, après 22 mois de
durée de travaux.
Une vue du stade livré © Bocquet photographe aérien
l’entreprise Demathieu Bard qui permettait de réaliser concomitamment le travail sur les bétons à
l’extérieur. Pour protéger le terrain de jeu, un complexe « gravier (de schistes calibrés) + 2 géotextiles
anticontamination croisés » a été installé, et des dalles de répartition positionnées pour les manœuvres
et circulations en charge des grues. Poteaux et poutres ont été assemblés et soudés au sol, par éléments
de 12 m de longueur (en notant une seule liaison par boulonnage, entre les poutres et les poteaux).
Un des problèmes majeurs était l’ancrage des poutres de répartition assurant la liaison entre les
PRS et la structure béton existante. En effet, les modifications successives sur les structures du stade,
spécifiques à chaque tribune, n’avaient pas fait l’objet d’archives exploitables. Et, du fait du court
délai d’exécution, c’est durant la mise en œuvre qu’il a fallu justifier et dimensionner les différents
procédés constructifs spécifiquement adaptés : des renforcements métalliques en sous face extérieures, des crémaillères et portiques de maintien en béton à l’intérieur, ou des cavaliers assortis
de tiges « diwydag » (système de précontrainte) ou, enfin, une solution par « ceinturage » métallique.
Au niveau de la couverture et des bardages extérieurs, on peut signaler en particulier des plaques
translucides de type polycarbonate translucide et opale, fixées aux charpentes métalliques par
l’intermédiaire d’éléments connecteurs spécifiques.
Premier match de ligue 1 le 8 août 2015, livraison du stade sans réserve à l’UEFA en décembre
dernier, tout est maintenant prêt pour l’« Euro 2016 » !
Laurent Froger TP 73
avec l’appui du service communication de Demathieu Bard
46
Ingénieurconstructeur
CONSTRUCTION
/
TECHNIQUE
> une réhabilitation en site impérial
Le nouveau siège de la Banque Populaire
Alsace Lorraine Champagne,
Crédits photo : Catherine Lin / Lorn’Verif / Demathieu Bard
Metz est labellisée « Ville d’Art et
d’Histoire » depuis l’année 2011 et
a été inscrite depuis 2014 sur la
liste des biens que la France
entend soumettre à l’Unesco.
Parmi les fleurons de la ville, on
doit citer le quartier impérial,
exceptionnelle illustration,
intégralement conservée, de
l’urbanisme germanique de la fin
du 19ème siècle ; il offre une
encyclopédie des styles historiques
ou nouveaux : roman, gothique,
renaissance ou baroque, Art Déco
et Jugendstil.
Implantée historiquement dans ce
quartier, la Banque Populaire
Alsace Lorraine Champagne
(BPALC) y a engagé la
modernisation de son siège social.
Véritable exercice architectural, le
projet se développe au sein d’un
îlot datant du milieu du 20ème
siècle et situé sur le « chemin
culturel » de la ville de Metz, entre
le cœur historique et le centre
Pompidou-Metz à l’allure futuriste.
L’objectif est d’accueillir à terme
600 collaborateurs (répartis
actuellement sur 6 sites) dans un
espace de travail offrant confort
visuel et acoustique.
Vue d’ensemble de l’îlot (depuis le côté « gare »)
Le projet Charlemagne
Face à la gare, l’îlot comprend plusieurs bâtiments indépendants. Déjà propriétaire de certains
d’entre eux, le maître d’ouvrage, avant le lancement du projet, avait acquis également l’hôtel
Globe, un immeuble traversant (entre la place de la gare et la rue Charlemagne), ce qui permettait de constituer une entité bâtie cohérente.
La première phase du projet a consisté à démolir l’ensemble des bâtiments centraux, sur tous
leurs niveaux, puis reconstruire une partie neuve comprenant un patio central distribuant les
futurs bureaux (les collaborateurs de la banque poursuivant leur activité dans les immeubles
de l’angle NE).
Cette démolition de l’ensemble du cœur de l’îlot (composé, pour l’existant, de locaux techniques,
remises, dépôt…) a été suivie par la réalisation d’un espace « atrium ». Un patio de grande
qualité, aux façades de verre, deviendra l’articulation des immeubles périphériques grâce à des
coursives reliant tous les espaces intérieurs.
En deuxième tranche, après emménagement du personnel bancaire dans les bâtiments nouvellement achevés, il s’agira de réhabiliter, pendant 1 an, les derniers immeubles de la BPALC.
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CO n str u CtIO n
TECHNIQUE
Les intervenants
Maîtrise d’ouvrage :
Banque Populaire Alsace Lorraine
Champagne – Metz
Assistant maîtrise d’ouvrage :
Crédit Foncier Immobilier – Paris
Assistant maîtrise d’ouvrage HQE :
Ajir Environnement – Vandoeuvrelès-Nancy
Maîtrise d’œuvre :
n
n
n
n
n
n
n
n
bureau mandataire SNC Lavalin
– Illkirch-Graffenstaden (67)
architecte de conception GHA
Architectes – Metz
architecte d’exécution : PPM
Architectes – Metz
architectes décorateurs : Parallel
Architecture Intérieure – Paris
bureau d’études acoustiques : SPC
Acoustique – Norroy-le-Veneur (57)
bureau d’études OPC : Jfo Ingénierie
– Peltre (57) / AIA Management
– Nantes
bureau de contrôle SPS : Véritas
– Ennery (57)
coordinateur SSI : BSSI Conseils
– Maxeville (54)
Entreprise pour les macro-lots A « clos-couvert étendu » (gros-œuvre,
couverture, façades et isolation,
étanchéité, menuiseries aluminium
(mur rideau et verrières) et bois, et B
- « lots techniques » (électricité,
chauffage, plomberie, climatisation) :
n
Demathieu Bard Construction –
Metz
Les délais (2 tranches)
n
n
n
48
démarrage du chantier en janvier
2014
tranche 1 : livraison en septembre
2016 (avec une fin de gros-œuvre
en octobre 2015)
tranche 2 prévue en démarrage en
octobre 2016 pour une livraison
globale fin 2017
Ingénieurconstructeur
Vue plongeante sur le cœur du chantier
La préservation du patrimoine et les dispositifs de renforts structurels
L’intégralité des façades sont classées « monuments historiques ». L’entreprise a donc dû
prendre toutes les mesures nécessaires pour
leur préservation. En particulier, trois d’entre
elles ont été maintenues par des structures
métalliques provisoires.
Si les ouvrages neufs au centre de l’îlot s’appuient
sur des micropieux, certaines fondations sous
les existants ont fait l’objet de renforts par jet
grouting. Cette technique consiste à créer des
colonnes résistantes formées par l’injection sous
haute pression d’un coulis de ciment autodurcissant qui se mélange au sol en place (déstructuré par le jet). Pour le projet, 75 demi-colonnes
(à section demi-circulaire) de profondeur variant
de 2 à 6 m ont été réalisées.
Sa structure est mixte, composée de métal et de
béton, et ménage 5 larges verrières de 8 m de
hauteur (privilégiant l’éclairage naturel) au
milieu d’un espace végétalisé.
La surface basse se veut lieu d’échange et de
convivialité et donnera accès à la cafétéria et à
un amphithéâtre de 170 places.
Cette « place du futur » constitue un axe reliant
l’entrée du personnel côté rue Charlemagne à
celle de la clientèle en façade « gare ».
Le patio, situé sur la dalle haute du rez-dechaussée (soit au dessus de l’atrium), marque
la centralité du projet. Il s’organise avec des
allées « deck » (terrasses couvertes de bois), des
« triangles verrières » et des espaces engazonnés.
Au plan technique, on peut lister la charpente
métallique de grande portée reposant sur des
poteaux circulaires en béton, et les sujétions
d’étanchéité pour la terrasse végétalisée
A l’intérieur des bâtiments, les planchers conservés ont été renforcés par du béton projeté selon En périphérie du patio, les façades des bâtiments
sont équipées de murs rideaux représentant une
le phasage suivant :
surface totale de 1700 m2.
n piquage du plâtre en sous-face des existants,
n sablage des supports,
n mise en œuvre de treillis soudé par agrafage,
Un ensemble immobilier labellisé NF
n projection de béton par voie sèche (le mélange HQE™ Bâtiments Tertiaires…
eau + mélange sable-ciment, précisément
En tant que banque coopérative responsable,
dosé, est humidifié en extrémité du canon).
la BPALC a fait le choix d’une rénovation avec
une certification exceptionnelle NF HQE™
Bâtiments Tertiaires visant à améliorer la quaAtrium et patio au cœur de l’ensemble lité du projet depuis sa conception jusqu’à sa
L’atrium est l’élément fort de l’opération. Volume réalisation et son exploitation, pour en maîtriser
en forme d’ovoïde, avec des coursives périphé- les impacts économiques, environnementaux
riques, il comporte deux niveaux, rez-de-jardin et surtout sociaux vis à vis des usagers et de
l’environnement immédiat.
et rez-de-chaussée.
CONSTRUCTION
/
TECHNIQUE
Quelques chiffres pour les macro-lots A et B
n montant total des marchés = 36,5 millions € HT
n SHON = 19931 m2
n 13000 m3 de matériaux de démolition
n 4000 m3 de béton
n 206 t d’acier
n 98 t de charpentes métalliques
n 557 m2 d’espaces verts
n 20 entreprises partenaires
Rue Charlemagne, une belle façade classée
Dans le référentiel de ce label, qui comporte 14 cibles,
il a été décidé de viser le niveau « très performant »
pour 8 d’entre elles, un objectif ambitieux (l’opération
est la 1ère en province à recevoir cette certification) :
insertion dans le site, choix des matériaux, chantier à
faible impact, énergie, entretien-maintenance, confort
hygrothermique, confort olfactif et qualité de l’air.
… et novateur
Une façade maintenue sur toute sa hauteur (au fond, la gare)
En terme de rénovation patrimoniale, pour ces performances énergétiques et de conception managériale,
le projet du siège de la BPALC a été désigné lauréat BBC
Prébat Réhabilitation 2012 (plateforme de recherche
et d’expérimentation sur l’énergie dans le bâtiment /
appels à projets lancés conjointement par les Directions
régionales de l’ADEME et les Conseils régionaux).
Et, par ailleurs, l’opération a été retenue dans le cadre
du projet ERFIN relatif à « l’éco-rénovation patrimoniale ».
ERFIN est un projet interrégional porté par l’association
internationale Ruralité-environnement-Développement
(R.E.D.) qui s’applique en particulier au patrimoine
classé et inventorié ou d’intérêt patrimonial reconnu.
Ainsi, le nouveau siège de la BPALC d’une part a permis
l’application d’innovations dans les domaines politique
et administratif, d’autre part a été l’objet d’innovations
dans les domaines techniques, de matériaux, de gestion
de chantier et de sensibilisation.
A la fin de l’été prochain, une partie des collaborateurs
de la banque s’installeront dans leur nouvel espace de
travail, on les envierait presque….
Laurent Froger TP 73
Avec l’appui du service communication de Demathieu Bard
Verrières sur l’atrium et murs rideaux surplombant le patio
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CONSTRUCTION
/
TECHNIQUE
de logiciels de calculs techniques,
> L’édition
un domaine en développement
Diplômé de l’ESTP en 2006
section Bâtiment option
Structures, Arnaud Mounier
B 06 a travaillé comme
ingénieur structures dans
différents bureaux d’études,
en conception et en
exécution, à la fois en France
et au Canada. A Montréal, il a
aussi eu l’opportunité de
travailler pour GRAITEC
(société qui développe des
logiciels pour la
construction) comme
spécialiste d’application pour
Advance Design America.
Depuis quelques mois, il a
intégré la société SCIA en
tant qu’ingénieur
commercial, en charge
notamment du
développement pour la
France des ventes du logiciel
SCIA Engineer.
Fort de son expérience, en
particulier à travers ses
nouvelles responsabilités,
Arnaud nous présente son
domaine d’activité, l’édition
de logiciels de calculs
techniques.
Les logiciels, des innovations technologiques continues
Les éditeurs de logiciels ont connu ces dernières
décennies de très nombreuses révolutions technologiques qui ont permis d’engendrer une croissance continue dans le domaine de l’informatique.
La révolution internet qui a démarré au milieu des
années 90, faisant suite à l’apparition à grande
échelle des calculs par éléments finis, a permis
une réduction des coûts opérationnels pour les
éditeurs. Avec l’avènement des réseaux sociaux
survenu dans le milieu des années 2000, l’interaction en ligne est devenue essentielle dans leur
fonctionnement afin de relier au mieux les agences
et les clients. L’utilisation de stockage sur le « cloud »
permet aussi d’accélérer les calculs de structures.
Depuis quelques années, les entreprises ont de
plus en plus d’exigences qui ont trait à l’interopérabilité et aux échanges entre les différentes plateformes. Le mouvement Open BIM est un programme de coopération universel reposant sur
des standards et des processus de travail ouverts
et destinés au domaine de la conception, de la
construction et de l’utilisation des bâtiments (ndlr :
voir L’Ingénieur Constructeur n°535, juin-juillet
2015, dossier BIM, le décodeur). Travailler dans
cet environnement qui évolue en permanence est
absolument passionnant.
L’organisation générale dans une société
éditrice
Les éditeurs de logiciel organisent leurs services
de façon assez similaire. Outre les services liés à
la direction et à l’administration, les 3 métiers
indispensables sont le développement, la vente et
le support technique. Chez SCIA, toutes ces entités
interagissent en continue par tous les moyens de
communication possibles dans la mesure où les
produits développés sont vendus et distribués sur
les 5 continents.
Bâtiment de bureaux “Aviatica” à Prague (République tchèque)
© Building s.r.o
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51
CO n str u CtIO n
TECHNIQUE
au mieux à la demande de la profession en terme d’outils
de calculs et de dimensionnement de structures.
Une fois que la décision est prise pour concevoir une
nouvelle fonctionnalité, l’ingénieur « produit » en charge
du projet va travailler en très étroite collaboration avec
l’expert « métier », responsable du contenu technique
des nouvelles propriétés, et les développeurs, qui vont
prendre en charge l’écriture informatique des lignes de
codes.
Lorsque SCIA a démarré son activité, les développeurs
étaient des ingénieurs structures qui avaient une certaine
affinité pour la programmation et le langage informatique.
Aujourd’hui, 80% des développeurs de l’entreprise sont
des informaticiens de formation, l’objectif étant d’avoir
une architecture des lignes de codes la plus performante
possible.
Chez SCIA, 40% du chiffre d’affaires est consacré au
développement des produits. L’essentiel du financement
des améliorations apportées avec les nouvelles versions
provient des bénéfices de l’entreprise. Il est donc question,
en très grande majorité, d’autofinancement. Parfois,
l’entreprise peut également bénéficier de budgets extérieurs dans le cadre de projets de recherches.
Montage d’un bâtiment industriel à Gand (Belgique)
© Bureau Partners Architecten & Ingenieurs nv
A l’issue de l’élaboration d’une nouvelle version, celle-ci
fait l’objet de très nombreux tests de validation par une
équipe d’ingénieurs entièrement dédiée à cette tâche.
« En parallèle des tests manuels, une série de 10000
vérifications automatiques liées à toutes les fonctionnalités de calculs est réalisée pour chaque nouvelle version »
précise le manager d’équipe de développement. Il est
primordial de s’assurer au maximum que les nouvelles
fonctionnalités et améliorations soient opérationnelles
avant d’être proposées aux clients et qu’il n’y ait pas de
problèmes sur les fonctions existantes.
Le délai nécessaire pour apporter une nouvelle fonctionnalité est bien entendu très variable suivant la complexité. Généralement, il faut compter entre 6 mois et 2
Le développement est la pierre angulaire dans le fonc- ans entre la prise de décision et l’implémentation dans
tionnement d’un éditeur de logiciels. C’est ce qui lui la nouvelle version (en notant que, chez SCIA, on édite
permet de rester constamment à la pointe de son en moyenne 2 versions par année).
domaine. Les axes de développement proviennent
généralement des trois sources principales que sont les
problèmes remontés jusqu’au support technique, les La mise sur le marché
discussions que les commerciaux ont avec les clients,
La vente d’un logiciel de calculs de structures est une
enfin la vision stratégique de l’entreprise. Il faut savoir
tâche relativement complexe car, au-delà du processus
estimer les besoins du marché en fonction notamment
de vente à proprement parler, le produit qui est très
des demandes des clients.
technique requiert de la part des commerciaux de fortes
Lors des rencontres avec les clients, les échanges sont connaissances dans le domaine du calcul de structures.
toujours très instructifs car ils suggèrent constamment C’est pourquoi les commerciaux ont en général des
des pistes d’améliorations. C’est ainsi que l’éditeur est profils d’ingénieur (en totalité chez SCIA). Il s’agit souvent
en mesure de développer ses produits afin de répondre de personnes qui ont d’abord exercé une fonction tech-
Le développement d’un logiciel de calcul de
structures
52
Ingénieurconstructeur
CONSTRUCTION
/
TECHNIQUE
Le support technique pour le logiciel SCIA
Engineer est assuré par des ingénieurs structures expérimentés. Certains d’entre eux
Une des tâches les plus difficiles est de
sont basés en France. La qualité de notre
réussir à bien identifier les besoins du client
service de support fait constamment l’objet
pour pouvoir le conseiller au mieux. Celuid’évaluations et d’améliorations. Une anaci a souvent du mal à exprimer ses propres
lyse des temps de réponses est systématibesoins en matière de solution de calculs.
quement réalisée. Nous savons ainsi qu’enIl est par ailleurs très important de garder à
viron 80% des demandes de support pour
l’esprit qu’un logiciel de calculs, aussi perSCIA Engineer sont traitées et résolues en
formant soit-il, ne reste qu’un outil au serl’espace d’un jour ouvrable.
vice de l’utilisateur et qu’il ne peut se substituer complètement à lui. L’ingénieur
structures doit toujours garder le contrôle
sur l’utilisation et sur l’exploitation des La communication
résultats fournis.
Afin d’accroitre leur visibilité, les éditeurs
nique avant d’intégrer l’entreprise en tant
qu’ingénieur commercial.
SCIA, ÉDITEUR DE LOGICIEL
Fondée en 1974, SCIA est une société
d’origine belge qui développe,
distribue et supporte des solutions
logicielles, destinées à améliorer
l’ensemble du processus de
construction, de la conception à la
réalisation. L’entreprise emploie
environ 120 employés à travers 15
bureaux et agences internationales.
Filiale à part entière, depuis 2006,
du groupe international Nemetschek,
un leader mondial en solutions
logicielles pour la construction, basé
à Munich, SCIA est certifié ISO 9001
version 2008 pour l’assurance qualité
de ses processus de développement
et la fourniture de ses services. SCIA
Engineer, logiciel phare de SCIA,
calcule et dimensionne des structures
multi-matériaux destinées à tous
types de projets de bâtiments, ponts
et ouvrages de génie civil. Traduit en
14 langues et distribué dans plus de
50 pays, SCIA Engineer est utilisé
aujourd’hui par plus de 5000 clients
avec 8000 licences.
SCIA est un des fondateurs du
mouvement Open BIM. SCIA est aussi
distributeur en France du logiciel
Solibri Model Checker, solution qui
permet l’analyse des modèles BIM
afin d'en vérifier l'intégrité, la qualité
et le respect du cahier des charges
et de la sécurité sur la base d’une
série de règles standards ou
personnalisées.
de logiciels doivent communiquer très régulièrement sur leurs produits auprès des
Pourquoi un contrat de maintenance ? professionnels du secteur, via une multitude
Lorsqu’un client a acheté une licence, il est de moyens, dont la presse spécialisée et les
absolument indispensable qu’il soit accom- réseaux sociaux.
pagné au quotidien. C’est pourquoi l’éditeur
A ce titre, SCIA participe actuellement à
propose un contrat de maintenance à
l’Open BIM Tour 2016 qui est une tournée
chaque utilisateur afin que ce dernier ait
en France consistant en une demi-journée,
des réponses immédiates à ses questions
chaque mois, d'échanges autour du BIM et
techniques et bénéficie des dernières innode l'IFC.
vations en date. Le contrat de maintenance
permet de recevoir automatiquement les
nouvelles versions majeures qui sont mises
sur le marché chaque année. Chaque ver- La politique pour étudiants et profession majeure inclut tous les correctifs logi- seurs
ciels implémentés depuis la dernière ver- Conscients que les étudiants d’aujourd’hui
sion, les nouvelles fonctionnalités, les sont les futurs ingénieurs structures de
améliorations apportées ainsi que les mises demain, SCIA propose à chaque étudiant
à jour dépendant des normes. Le contrat et enseignant une version gratuite de SCIA
de maintenance peut offrir également à Engineer et ce, pendant toute la durée de
chaque utilisateur un accès au support la formation. A ce jour des milliers d’étutechnique. Le client peut à tout moment diants et enseignants ont déjà téléchargé
envoyer ses questions de support sur une la version académique de ce programme.
adresse e-mail unique. L’e-mail est ensuite Ces versions sont très utilisées notamment
converti automatiquement en « ticket » et au Benelux et en Suisse, et nous essayons
le client reçoit une confirmation de sa d’accroitre notre présence dans les établisdemande.
sements français.
« Au total, ce sont environ 30000 « tickets »
qui sont traités chaque année par nos ingénieurs supports » confie le responsable du
support technique chez SCIA ; « L’utilisateur
peut également appeler afin de bénéficier
d’une assistance instantanée. Nos ingénieurs support peuvent aussi facilement
prendre le contrôle de l’ordinateur d’un
utilisateur à distance afin de résoudre les
problèmes techniques. Ils peuvent également partager leur écran avec le client ».
Arnaud Mounier B 06
N538 Mars - Avril 2016
53
CO n str u CtIO n
TECHNIQUE
> tapisserie d’ameublement
Les métiers de la
Crédits photo : Phelippeau Tapissier
Diplômé du titre d’ingénieur
de l’ESTP Paris, promotion
B 05, où il rencontre sa future
épouse Cécile Jauriat (B 05
également), Alexandre
Phelippeau intègre durant
deux ans le groupe VINCI afin
de valider ses compétences
techniques et en matière
d’organisation dans les
secteurs du gros œuvre et du
second œuvre. Puis il rejoint la
direction d’une PME dans le
secteur de la maçonnerie,
spécialisée dans le domaine
des monuments historiques et
les chantiers haut de gamme.
En 2012, après avoir obtenu
son CAP de tapissier,
Alexandre décide de rejoindre
l’entreprise familiale. En 2015,
à la suite du décès prématuré
de son père, il reprend la
direction de Phelippeau
Tapissier.
Pour L’Ingénieur
Constructeur, Alexandre
Phelippeau présente les trois
métiers de la tapisserie qui
allient savoir-faire traditionnel
et contemporain pour des
réalisations neuves ou en
restauration, et quelques
pistes innovantes.
54
Ingénieurconstructeur
LE SIÈGE
Canapés, banquettes, méridiennes, bornes, fauteuils,
chaises, tabourets, repose pieds...
Tous ces ouvrages font partie des
pièces qui transitent dans l’atelier
du tapissier garnisseur.
La technique traditionnelle est
celle du garnissage en crin animal. Préconisée principalement
pour le mobilier de style, il participe à la préservation du patrimoine. Les antiquaires, musées
et collectionneurs privés sont les
principaux prescripteurs qui
Traîneau du XVIIIème siècle restauré
contribuent à la conservation de
celui-ci. Un bel exemple est la restauration d’un traîneau d’époque XVIIIème ayant appartenu
à Guy de Maupassant ; cette commande, passée par un joaillier de la place Vendôme, a été
entièrement réalisée avec des techniques traditionnelles. Les travaux de recherche et d’analyse ont permis de retrouver les étoffes et les passementeries d’origine. La garniture en crin
animal est capitonnée afin de donner ce relief caractéristique.
En revanche, pour certaines pièces neuves et plus contemporaines, l’utilisation de la mousse
sera plus adaptée. Dans le souci de proposer en permanence des conforts aboutis au plus
proche des demandes des clients, des assemblages complexes de mousse sont constamment
pratiqués.
Afin de proposer un service sur mesure, le tapissier peut créer, pour des designers, des modèles
de sièges.
Ainsi, sous les directives de l’architecte d’intérieur Luis
Laplace, et en hommage à son père, Alexandre a réalisé le fauteuil « Jean-Paul Phelippeau ». Plus de cent
heures d’études, des croquis, des plans et dessins
en 3D, deux prototypes sculptés dans la mousse
polyuréthane expansée et de nombreux essais de
conforts ont été réalisés pour aboutir à cette pièce
unique. La structure de ce fauteuil est composée
d’une carcasse en hêtre massif et contreplaqué,
et enveloppée par une coque en fibre de verre.
Le garnissage est réalisé avec des complexes de
mousses afin de donner à ce siège la rondeur et
le confort qui le caractérise. La couverture en tissu
est ensuite réalisée avec des textiles en laine adaptés,
afin de supprimer les naissances de plis autour de ces
courbes très prononcées.
Le fauteuil Jean-Paul Phelippeau
CONSTRUCTION
/
TECHNIQUE
LE DÉCOR DE FENÊTRE
On est ici dans le domaine de « la couture d’ameublement ». Rideaux, sous-rideaux,
voilages, décors festonnés ou relevés à l’italienne, stores bateaux ou enrouleurs, parois
japonaises ou autres rideaux tendus, sont les ouvrages que la tapissière couturière est
amenée à confectionner.
Imprimés, tissés ou gaufrés, soieries, velours ou autre cuirs peuvent être agrémentés
de broderies et passementeries de style ou contemporaines. La mise en œuvre de ces
étoffes, toujours cousues main, ainsi que leurs drapés, viennent habiller les intérieurs
les plus chargés comme les plus épurés. Le mariage des matières et des couleurs est
conçu au gré des modes et des envies …
Sur la photo ci-contre, on découvre les rideaux du lit de Valtesse de La Bigne, exposés
au musée des Arts Décoratifs de Paris. On y aperçoit le cadre du lit gainé de velours et
recouvert d’ornements en bronze. Le rideau, également en velours, est habillé d’une
frange posée à la main sur le champ avant. Le rideau est relevé à l’aide d’une paire
d’embrasses à gland afin de mettre en place le décor.
Rideaux du lit de Valtesse de la Bigne exposé au Musée des Arts décoratifs
de Paris
Il faut retenir qu’une paire de rideaux, généreuse et bien fournie, relevée sur embrasses
façon « grand style », tranchera avec le caractère épuré d’une paire de rideaux droite
ayant peu d’ampleur. Toutefois, quel que soit le décor, le choix des matières et la finesse
des finitions « cousues main » feront toujours la différence pour obtenir un tombé
élégant et un raffinement discret.
LA TENTURE MURALE
Les ouvrages de tenture murale sont réalisés directement sur le « chantier » : tissu tendus aux murs, gainages de portes, habillages de dressing
en cuir ou en tissu, poses de panneaux gainés et surpiqués.
Appliqués par les « villiers » (tapissiers qui interviennent « en ville ») de
l’entreprise, les tissus tendus habillent les murs de demeures aussi bien
en France qu’à l’étranger. Avec des finitions invisibles, galonnées ou
encore cloutées, ces étoffes réchauffent les intérieurs les plus classiques
comme les plus contemporains.
En photo ci-contre : dans la chambre raffinée d’un client parisien,
l’ensemble des murs, rideaux, placards et mobiliers ont été recouverts
du tissu Equateur de chez Hermès. On aperçoit ainsi sur la gauche un
rideau au tombé fluide, en fond les murs recouverts de tissu tendu, et
au premier plan un bureau avec les tiroirs et le plateau entièrement
gainés, avec la particularité d’avoir le raccord des motifs dans les trois
dimensions (cf le chimpanzé pendu à la branche !)
Gainage avec tissu Hermès
UN SAVOIR-FAIRE QUI S’EXPORTE
Phelippeau Tapissier se prépare, avec le décorateur Luis Laplace
(cf. le siège Jean-Paul Phelippeau), pour la réalisation d’une résidence privée en Autriche. Egalement, au service de l’architecte
d’intérieur François-Joseph Graf, l’entreprise termine deux
appartements privés à New York et à Paris tout en participant à
la rénovation du restaurant l’Ambroisie, place des Vosges à Paris.
Et l’entreprise entame les travaux d’un chalet à Gstaad pour
l’agence CS Décoration ainsi qu’une résidence privée à Londres
pour l’agence Tino Zervudachi & Associés.
L'antichambre d’un séducteur par Luis Laplace
Lors de l’exposition AD Intérieurs, le décorateur Luis Laplace a
mis en œuvre une ambiance en hommage au style de vie de
Porfirio Rubirosa. Ainsi, cette antichambre de séducteur (photo
ci-contre) a permis à l’entreprise de présenter son savoir-faire
en appliquant le tissu tendu mural en satin de laine, en fabriquant
le pouf et la banquette en velours de coton et en confectionnant
les rideaux en tissu crin.
N538 Mars - Avril 2016
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CO n str u CtIO n
TECHNIQUE
Cardage du crin
avant garnissage des sièges
Une vue de l’atelier des sièges
Appointage à la
semence de la toile d’embourrure
Gainage de moulures en draps de laine
Phelippeau Tapissier
Du désir d’entreprendre s’est concrétisé en 1953 la création de « Phelippeau Tapissier ». Fondée par Roger Phelippeau, l’entreprise s’est rapidement spécialisée
dans le garnissage de siège et la couture d’ameublement. Dirigée par son fils Jean-Paul pendant près de 30 ans, l’entreprise développe une clientèle de prescripteurs,
décorateurs et architectes d’intérieurs en France et à l’étranger. En 2015, Alexandre B 05, son petit-fils, a repris les rênes de l’entreprise familiale.
Phelippeau Tapissier compte près de 30 professionnels, tapissiers et tapissières qualifiés et expérimentés (14 tapissiers garnisseurs, 6 tapissières couturières,
2 collaborateurs d’étude et 8 en encadrement et tâches administratives).
Son showroom, situé à Paris dans le XVIIème arrondissement, présente un large choix d’étoffes et de sièges. Le bureau d’études intégré réalise les chiffrages et
dessine les vues en plan ou en 3D.
L’atelier, sur près de 1500 m2, est installé dans les Hauts-de-Seine, à Villeneuve-La-Garenne.
Tous les ouvrages sont réalisés sur mesure ; canapés, banquettes, fauteuils, chaises, rideaux, voilages, stores, dessus de lit ou coussins, chaque pièce est conçue
avec attention et intention dans un souci d’exigence qui caractérise les clients de grande renommée.
L’entreprise en quelques chiffres :
n 5 M€ de chiffre d’affaire annuel, dont 70 % à l’export,
n des chantiers de toute taille allant de 1.000 € à 3.000.000 €
n chaque année, l’entreprise travaille 10.000 ml de tissu et utilise 1 t de mousse haute résilience, 500 kg de duvet et demi-duvet d’oie, 200 kg de crin animal
« pure queue de cheval », 50.000 clous décoratifs et semences plantés, 20.000 m de couture main et 10.000 m de passementerie appliquée.
L’entreprise développe son activité à travers une deuxième structure, la société Coulon & Fils, dirigée par Aurélie Phelippeau, la sœur d’Alexandre. Le savoir faire
particulier de cette maison familiale est le travail du cuir sur le mobilier vintage des années 30 à 70 (l’entreprise restaure très régulièrement le « Lounge Chair »
de Charles & Ray Eames, mais également du mobilier des designers de l’époque comme Mourgue, Pollock, Paulin…). Elle est d'ailleurs agréée par les sociétés
Knoll et Vitra.
DÉVELOPPEMENT ET INNOVATION
Dans le cadre des diverses sollicitations qui lui sont
envoyées, Phelippeau Tapissier a récemment embauché un « tapissier sellier » afin d’élargir ses compétences
en matière de gainage. Parage du cuir, traitement des
peaux, surpiqûres sellier sont des finitions qui viennent
enrichir et élargir le savoir faire de l’entreprise.
Afin de rester à la pointe du progrès, mais également
pour proposer aux prescripteurs des produits innovants et novateurs, Phelippeau Tapissier développe
des textiles éclairants en fibre optique présentés dans
son showroom parisien. Près de 2 années ont été
nécessaires pour créer, en partenariat avec une agence
de design et un éditeur textile, niches, parois japonaises
et rideaux éclairants. Ces systèmes, montés sur variateurs, permettent de mettre en valeur bijoux ou objets
d’art. Ces nouvelles étoffes viennent également agrémenter les ambiances d’intérieur imaginées par
décorateurs et architectes.
56
Ingénieurconstructeur
En lien avec le développement des technologies
actuelles, l’entreprise à récemment réalisé un chantier avec du textile « anti ondes ». A la demande d’un
client privé, les chambres de sa résidence principale
ont été entièrement habillées avec un matériau de ce
type. Ainsi, cette toile très technique a été intégrée
derrière les tissus tendus muraux et à l’intérieur des
rideaux, afin de limiter l’impact des ondes environnantes émises par les téléphones portables, les
connexions WI Fi ou encore les raccordements Bluetooth. Inutile ensuite d’essayer de téléphoner depuis
sa chambre…
Exigence
Savoir-faire
Créativité
NOTRE PASSION : LE TEXTILE
13, rue Labie 75017 Paris
Tél. : +33 (0)1 45 74 19 75 Fax : +33 (0)1 45 74 59 89
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Fondée en 1953, l’entreprise familiale s’appuie aujourd’hui sur le savoir-faire
de près de 30 collaborateurs pour réaliser rideaux, sièges et tentures murales.
Répartis sur 1500 m², nos ateliers de couture et garnissage confectionnent
et créent des décors et mobiliers classiques ou contemporains.
En France ou à l’étranger, pour des acteurs publics ou privés, nous adaptons
la tradition à la nouveauté et à l’innovation.
M a t é rI a U x
APPLICATIONS
>
La première partie de notre
dossier (cf. L’IC 537) nous a
permis de présenter le
matériau gypse, sa
formation, son extraction et
ses nombreuses applications
dans l’Histoire. Son
utilisation majeure, du
néolithique à nos jours, est la
fabrication du plâtre et son
emploi dans l’art,
l’architecture et aujourd’hui
le domaine large de la
construction.
Le gypse,
matière première du plâtre
Partie 2 : La fabrication du plâtre et ses applications
Comme nous l’avons appris précédemment,
c’est à la fin du XIXème siècle, à l’époque de la
ruée vers l’Ouest, que l’utilisation du plâtre
prend un virage essentiel dans son histoire,
avec l’invention de la plaque de plâtre à NewYork.
Les villes champignons sortaient alors de terre,
avec des maisons majoritairement en bois. Aux
environs de 1890, pour limiter le risque
incendie, l’ingénieur Augustine Sackett eut
alors l’idée de couler du plâtre de Paris, importé
de France et réputé ininflammable, entre deux
feuilles de papier. Ces panneaux présentent les
avantages d'une pose facile et rapide ; ils sont
parfaitement secs, ce qui permet une
occupation immédiate de la pièce, et ne sont
pas sujets au fendillement, lequel affecte
souvent le plâtre sur lattis. Cette technique a
ensuite progressé grâce à une série
d’innovations au cours de la première partie du
XXème siècle. La préfabrication de plaques de
plâtre maintenue entre deux feuilles de carton
a ainsi pris son essor et n’a pas tardé à se
propager en Europe. Pourquoi et comment un
matériau a priori fragile ou cantonné à des
applications ornementales a-t-il pu devenir en
40 ans un produit incontournable de la
construction ? Quelles sont les applications
actuelles et les perspectives d’innovation liées
aux solutions à base de plâtre ?
Croquis extrait du brevet déposé en 1894 par Augustine Sackett
LA FABRICATION DU PLÂTRE
Nous détaillons ici la fabrication des solutions
plâtre de la société Placoplatre® à partir des informations de cet industriel.
Mais de nombreux autres fabricants existent en
France, regroupés au sein du syndicat "Les Industries du Plâtre". Ils produisent et commercialisent
ce matériau et ses produits dérivés.
La chaîne de fabrication des solutions
plâtre
Transporté depuis les carrières de gypse et des
ateliers de recyclage (issus des rebuts de fabrication et des déchets de plâtre de chantier), le gypse
est stocké et homogénéisé dans un entrepôt situé
On distingue d’abord les producteurs de gypse et en amont de la plâtrière. Cette ressource passe
de plâtre, soit Knauf, Placo Saint Gobain et Siniat, ensuite dans la plâtrière pour se transformer en
et ensuite les fabricants des produits plâtre : les plâtre, puis dans différents équipements pour
Ateliers Sedap, Céramique et Mécanique, Déco arriver aux produits finis : plâtres de moulage et
Système, Extha, Isolava, Semin, Fassa France, de construction, carreaux de plâtre, plaques de
Pladur France et les Plâtres Vieujot.
plâtre ou encore dalles de plafond en plâtre.
58
Ingénieurconstructeur
MATÉRIAUX
Silo à gypse en amont de la plâtrière à l'usine
Placo® de Vaujours
Le coulage de plâtre frais sur du carton recyclé
Crédit Placoplatre®
Crédit : Cyril Maury/Placo
Le mélangeur réalise une opération de gâchage
à partir du plâtre, d’eau et d’ajouts spécifiques
selon les plaques à fabriquer. La « table-extrudeur » assure ensuite l’injection de la gâchée
entre deux parements en carton. Ces cartons
ont des propriétés très particulières en termes
de résistance mécanique, porosité, reprise en
eau. La gâchée est ensuite vibrée et sa hauteur
réglée suivant l’épaisseur de la future plaque
de plâtre.
n 2ème étape : la bande de formation
Les plâtres en poudre
Ces éléments rectangulaires, de dimensions
standards 66 x 55 cm, sont fabriqués au
moyen de tables de moulages par extrusion.
Fabriqués en plusieurs épaisseurs (5, 7 et
10 cm) et versions pour répondre à tous les
besoins (standards, hydrofugés pour les
pièces humides et alvéolés pour plus de
confort de pose et moins de charges), les
carreaux sont principalement destinés à la
réalisation de cloisons intérieures et des
gaines techniques. Leur assemblage se fait
par collage et emboîtement « tenons-mortaises ».
Sécheur à l'usine de Placo® de Vaujours (Seine-Saint-Denis, France)
n 1ère étape : le mélangeur et la « table-extrudeur »
Les principaux produits
Les carreaux de plâtre
APPLICATIONS
La fabrication des plaques de plâtre
La plâtrière constitue l’équipement qui produit
le plâtre (CaSO4, ½ H2O) à partir du gypse
(CaSO4, 2 H2O) par un procédé enchaînant
broyage puis cuisson. La cuisson s'effectue en
continu dans des fours à faible température
(entre 150 et 200°C) consommant peu d'énergie. Le panache des cheminées est constitué
uniquement de vapeur d'eau. En fonction des
opérations de broyage et du processus de
calcination (température, pression, rapidité),
une série de produits partiellement déshydratés va constituer la base pour fabriquer les
gammes de produits : plâtre, carreaux, plaques
et dalles. L’incorporation d'additifs au moment
de leur fabrication leur ajoute des performances
complémentaires.
Les plâtres de construction, de moulage et
industriels sont obtenus directement à partir de la plâtrière en jouant sur le broyage et
la granulométrie du gypse, le mode de cuisson et l’ajout d'additifs ou d’adjuvants qui
modifient ses propriétés (résistance à l'humidité, retardateur de prise, etc.). Selon les
applications, ils sont conditionnés en sacs
et bigs-bags ou livrés directement en camions
citernes.
/
L’utilisation des plaques de plâtre en association avec des ossatures métalliques renforcées permet aujourd’hui de réaliser des
cloisons de grande hauteur et à résistance mécanique importante.
Halle Sernam de Pantin - Crédit Point P® - photo de P-Y Brunaud
Pouvant aller jusqu’à 450 mètres dans l’usine
de Vaujours, la longueur de la bande de
formation prend en compte la vitesse de la
chaîne et le temps nécessaire au plâtre pour
faire sa prise. En fin de parcours un couteau
découpe les plaques « à la volée » (aux dimensions paramétrées préalablement) qui sont
accélérées, retournées, positionnées sur la
bande de transfert, puis introduites dans le
sécheur par un ascenseur.
n 3ème étape : le sécheur
Cet équipement assure le séchage en ligne
des plaques tout en permettant leur passage
Les plaques de plâtre
simultané sur plusieurs étages. Le but est
Les plaques de plâtre sont des panneaux fabri- d’obtenir un séchage rapide, sans brûlure
qués en continu et composés d’une couche de du produit, tout en consommant le minimum
plâtre prise entre deux parements en carton d’énergie (gaz naturel).
recyclés. Le temps de prise du plâtre étant en
moyenne de 3 minutes, la capacité de production est directement liée à la vitesse de défilement de la bande de formation et à sa longueur.
Différenciées par la couleur de leur carton et
leur marquage, les gammes sont très larges en
termes d’épaisseur (6, 10, 13, 15,18 et 25 mm),
de largeur (600, 900 et 1 250 mm) et de lon-
gueur (de 2 à 4 m).
n 4ème étape : le conditionnement
A leur sortie du sécheur, les plaques sont
sciées à leur cote définitive et palettisées. Un
marquage fournit les informations utiles :
désignation, dimensions, conformité NF,
caractéristiques et performances du produit.
N538 Mars - Avril 2016
59
M a t é rI a UX
APPLICATIONS
LE PLÂTRE : UN MATÉRIAU VERTUEUX
Le plâtre : un produit naturel, sain et
durable
Plaque de plâtre Placoplatre®
BA13 300 x 120 cm
Source : Castorama®
Le BA13,
qu’est-ce que c’est ?
Le BA13 est le modèle le plus connu
des plaques de plâtre.
Le terme BA (pour « bords amincis »)
s’explique par le fait que les bords
longitudinaux sont amincis pour
permettre la dissimulation des joints
(entre plaques) au moyen d'une
bande à joint (en papier) noyée dans
un enduit.
Les dimensions des plaques
« standard » sont : 120 cm x 250 cm,
épaisseur de 12.5 mm (d’où le
nombre de 13). La plaque BA13
s’adapte à tous types
d’aménagement intérieur.
Les plaques de plâtre portent
différents noms selon les pays.
En France, elles s'appellent
usuellement "Placo" (marque
déposée) du nom de la société
Placoplatre, créée en 1946 (entreprise
commune entre Lambert Frères et
Cie, Poliet et Chausson et la Société
des plâtrières moderne de Grozon)
pour la fabriquer selon le mode de
fabrication rapporté des Etats-Unis.
En Belgique, on les nomme plaques
de "Gyproc", autre marque déposée.
L’Office québécois de la langue
française préconise le terme "cloison
sèche" qui désigne les cloisons
posées sans liant, son équivalent en
anglais étant « drywall » ou encore
« partition wall ».
Les plaques de plâtre utilisées en doublage sur
ossatures métalliques sont aujourd’hui couramment
utilisées et rendues disponibles dans les grandes
surfaces de bricolage.
60
Ingénieurconstructeur
Le plâtre, matériau millénaire, est plus que
jamais irremplaçable dans l’aménagement
intérieur. Ses qualités naturelles, les innovations
de ses produits et son cycle de vie remarquable
pour l’environnement en font un matériau idéal
de l’habitat durable.
Les qualités naturelles du plâtre sont des facteurs
de confort, de santé et de sécurité pour nos
espaces de vie.
Ses avantages sont multiples en construction
comme en rénovation :
n Une grande résistance au feu : incombustible,
le plâtre assure une excellente protection
incendie de tous les ouvrages. Sous l'action
de la chaleur, le plâtre ne dégage que de la
vapeur d'eau.
n Un rôle de régulateur hygrométrique : la Poster du syndicat du plâtre paru en 1959 dans la revue "L'Archiporosité du plâtre lui permet de tempérer tecture d'aujourd'hui"
l'humidité ambiante. Le plâtre absorbe ainsi
l'humidité de l'air lorsqu'elle est excessive
n Un matériau naturellement sain : l'innocuité
et la restitue lorsqu’il est trop sec.
du plâtre en fait également un matériau prin L’isolation thermique : en raison de son faible
vilégié pour l'industrie céramique, médicale
coefficient de conductivité thermique, les
et dentaire, et même pour l'agriculture.
solutions constructives associant le plâtre à
un isolant thermique (comme de la laine
minérale ou du polystyrène) permettent de Le plâtre : un cycle de vie remarquable
répondre aux plus hautes exigences ther- et un impact environnemental faible
miques : RT 2012, BBC, PassivHauss, etc…
Les produits à base de plâtre ont un cycle de vie
n L’isolation acoustique : avec ou sans laine particulièrement respectueux de l'environneminérale associée, les produits en plaques ment.
et plafonds offrent des performances acous- Non toxiques, ils nécessitent une faible consomtiques d’isolation élevées, pour l’habitat mation d'énergie pour leur fabrication et leur
comme pour les bâtiments les plus exigeants emploi dans la construction. Les industriels
tels que les auditoriums ou les salles de français mettent en place des procédés industriels
spectacles. L’association feuilletée de plu- en recherchant continuellement le plus faible
sieurs plaques de plâtre permet d’augmenter impact environnemental. Par exemple, les
encore le Rw de l’ensemble du sandwich plaques de plâtre sont parées de papiers recyclés
et les plâtres issus du circuit de recyclage sont
(Rw = indice unique pondéré, exprimé en dB).
réintégrés dans le processus de production.
n La correction acoustique : si une plaque de La mise en œuvre des produits à base de plâtre
plâtre simple réfléchit en grande partie le son est aisée et non polluante.
(voir le dossier « acoustique » dans L’IC n°530), En inscrivant leur action dans le cadre régleune évolution récente a permis d’obtenir des mentaire défini par les acteurs de la construction
résultats intéressants : il s’agit de perforer une et les pouvoirs publics, la plupart des industriels
plaque et d’y accoler un matériau fortement de la profession ont fait le choix de la fiabilité
absorbant. Cela permet d’atteindre des et de la transparence, cela pour permettre la
« Alpha w » confortables (αw = coefficient comparaison entre les produits à partir d’un
d’absorption acoustique pondéré).
même référentiel. Les produits à base de plâtre
satisfont ainsi aux exigences de la démarche
n L’amélioration durable de la qualité de l’air : HQE et des référentiels techniques des certifigrâce à l’intégration de la technologie cations « NF HQE ». Ils donnent lieu à l’établisActiv’Air ® (une solution Placo®), le plâtre, sement de Fiches de données environnementales
les plaques de plâtre et les plafonds Placo® et sanitaires (FDES), documents qui permettent
éliminent 80 % des principaux COV (com- de répondre clairement aux interrogations enviposés organiques volatils - famille des aldé- ronnementales des utilisateurs (prescripteurs,
négociants, entreprises et consommateurs finals).
hydes) présents dans l’air intérieur.
MATÉRIAUX
/
APPLICATIONS
Extraction du gypse
Production de
plaques de plâtres
Recyclage du plâtre
et réutilisation pour
fabriquer de
nouvelles plaques
Conditionnement
et transport
Installation / mise en
œuvre
Déconstruction
du bâtiment
Vie en service
Le cycle de vie d’une plaque de plâtre en résumé
Crédit Placoplatre®
En France, l’emploi des plaques de plâtre restera peu utilisé jusqu'à la
fin du conflit mondial. En 1946, le gouvernement s’engage pour une
reconstruction d’urgence de logements et envoie une mission d’étude
aux États-Unis, puis réunit les différentes entreprises plâtrières françaises dans le but de monter des sociétés de fabrication de plaques de
plâtre. C’est ainsi que naît Placoplatre (cf. encart sur le BA 13) avec son
slogan : "Construisez rapidement, économiquement, sainement, à
l'abri du feu."
Pourtant, l'utilisation de la plaque de plâtre est d'abord boudée par les
plâtriers, trop attachés au plâtre traditionnel en poudre. Considérant
que leur métier est davantage d’ordre décoratif et artistique, Ils refusent
de travailler leur matériau de prédilection de cette nouvelle manière
qu’ils jugent dégradante. Il faudra attendre dix ans pour que les plâtriers
se mettent enfin à poser des plaques.
Marvin Lottering, plaquiste, durant la compétition Worldskills. Marvin Lottering a représenté l'Afrique
du Sud à la compétition Worlskills de 2013 dans la catégorie « Systèmes de plâtre ». Il était alors
apprenti de la Saint-Gobain Academy au Cap. Saint-Gobain South Africa®
UN NOUVEAU MÉTIER : PLAQUISTE
Au royaume des maçons …
Le métier de plâtrier existait avant l’invention des plaques de plâtre,
et il existe toujours. Le corps des compagnons plâtriers du devoir a été
fondé en 1797. Depuis le Moyen-âge, les plâtriers appartenaient à la
même corporation que les maçons. Au XIXe siècle, bien que procédant
à des techniques très différentes, le métier de maçon fut parfois associé à celui de plâtrier : c’étaient les "maçons-plâtriers".
Entre les années 1950 et 1990, en France, la consommation de plaques
de plâtre est multipliée par cinq ; leur application en cloisonnement
intérieur ou en doublage phonique et thermique devient très majoritaire
par rapport au montage de cloisons maçonnées. Plus facile à installer,
moins chers et plus performants, les nouveaux systèmes de cloisonnements en distribution et en doublage (comme les cloisons Placostil
Stil ® SAD) se développent sur les chantiers ; ils sont constitués de
parements en plaques de plâtre fixées sur une ossature métallique
composée de rails et de fourrures. Ces nouveaux systèmes, y compris
les doublages collés, les faux - plafonds et les gaines techniques, ont
généré un nouveau métier : plaquiste.
Le métier de plâtrier a ainsi beaucoup évolué pour s’adapter aux usages
modernes. Pour certaines tâches, la dextérité d’un plâtrier traditionnel
reste recherchée. Gypse, staff et stuc permettent aux plâtriers de participer à la restauration ou à l’exécution d’éléments décoratifs.
Le métier se décline donc en plusieurs spécialités selon la formation
professionnelle : CAP de plâtrier-plaquiste, de staffeur-ornemaniste,
avec mention complémentaire de peinture et décoration, Bac professionnel et BTS d’aménagement-finition, sans oublier la spécialité de
N538 Mars - Avril 2016
61
M a t é rI a UX
APPLICATIONS
L’association de deux plaques de plâtres
par une colle spécifique permet d’augmenter la performance acoustique du
système (Duo'Tech 25 de Placo)
Aéroport de Copenhague : l’utilisation de
plaques de plâtres cintrées et perforées permet
de concilier des approches architecturales
audacieuses avec des performances acoustiques intéressantes.
Crédit Placoplatre®
Crédit Placoplatre®
L’utilisation traditionnelle du plâtre dans
une église au Brésil, de nos jours.
Source : Saint-Gobain®
Plaques de plâtre pour la bibliothèque universitaire Robert de Sorbon à Reims (51)
Crédit : BLP Reims et Chabanne Lyon pour le Conseil Régional Champagne-Ardennes
stucateur, qui consiste à réaliser des enduits
décoratifs (stucs) (composés de plâtre, de
couleurs variées, de poussières de pierre ou
de marbre) destinés à imiter les marbres et
les pierres.
La plaque dépolluante
Une première innovation est apparue en
2010 avec le lancement du système Activ’Air®
de Placoplatre®. La surface des plaques ainsi
équipée est en mesure de capter une bonne
Et il convient de signaler que, pour la 1ère
partie de la pollution de l’air intérieur (les
fois depuis 1924, la médaille de « Meilleur
COV, composés organiques volatils). Cette
Ouvrier de France » (un concours dont la
invention est d’autant plus intéressante que
finalité est de montrer l’évolution de l’excelles performances en étanchéité à l’air des
lence professionnelle) a été décernée en
bâtiments sont devenues remarquables et
2015 à deux plaquistes.
que la qualité de l’air intérieur est devenu
Etre plâtrier exigera toujours l’expérience un enjeu important.
du « savoir-faire » !
actuelle des cloisons reste un élément « passif » de la construction, on peut rêver d’une
surface active, lumineuse ou même tactile ?
Sympa, non ? Allons, rêvons un peu…
CONCLUSION
C’est ainsi que depuis la nuit des temps
jusqu’à nos jours, avec de multiples améliorations, on a fabriqué du plâtre à partir
du gypse. C’est paradoxalement un matériau
qui a longtemps cherché sa fonction de
prédilection. D’abord comme liant, puis
La plaque incassable
comme enduit en complément de maçonPourquoi ne pas rêver d’une plaque de plâtre neries, puis pour des usages décoratifs et
AUJOURD’HUI … ET DEMAIN ?
encore plus résistante, sur laquelle pourraient artistiques. Et c’est seulement après la 2ème
être fixés des éléments lourds comme du guerre mondiale et le plan Marshall que le
Autant sous forme d’aménagements divers
mobilier ? Les experts du domaine se creusent plâtre a trouvé une voie massive avec les
tels que les cloisonnements intérieurs, les
la tête. Aujourd’hui, il existe déjà des com- plaques de plâtre.
doublages thermo acoustiques, les fauxplexes de cloisons renforcés par des éléments Bénéficiant d’un rapport « qualité-prix »
plafonds, les carreaux de plâtre, que pour la
métalliques continus qui rendent le système toujours aussi remarquable, les produits et
décoration ou la protection incendie, le
suffisamment résistant pour être utilisable systèmes constructifs à base de plâtre contiplâtre répond à toutes les exigences du
en séparation de logements. Ainsi, la per- nuent d’innover sur le plan de leurs perforsecond œuvre.
formance « anti-intrusion » ou « antieffrac- mances thermiques et acoustiques tout en
Mais il doit également répondre aux besoins tion » de certains systèmes à base de plaques se dotant de nouvelles fonctions, telles que
actuels et futurs.
de plâtre permet d’améliorer encore la l’amélioration de la qualité de l’air intérieur.
Pour satisfaire aux exigences environne- modularité des espaces intérieurs.
En ce début du 21ème siècle, le plâtre ne
mentales, de sécurité et de confort accrues,
serait-il pas, plus que jamais, un matériau
les industriels du plâtre continuent de mener La plaque active
d’avenir pour répondre aux défis de
une politique active de recherche et d'innodemain ?
vation. Les produits à base de plaques de L’encastrement des luminaires dans les
plâtre sont constamment améliorés pour plafonds est déjà fort répandu. Mais seraitrépondre aux besoins spécifiques : plaques t-il possible un jour de concevoir des plaques
et carreaux hydrofugés, systèmes pour cloi- lumineuses en surface ? Il peut exister de
sons de grande hauteur, protection incendie, nombreuses applications, a priori décoraPierre Caquelin B 04
résistance aux chocs, etc. Quant à l’inno- tives, pour l’association de surface éclairante
avec des plaques de plâtre. Si la surface
et Alex Mazlemian B 72
vation, elle peut encore nous surprendre.
62
Ingénieurconstructeur
déVElOppeMEnt
duraBle
ÉNERGIES
RENOUVELABLES
> santé et bien-être par le bâtiment
WELL Building Standard,
La question du
développement durable a
souvent été abordée
principalement sous l’angle
« environnement ».
Or, l’ensemble des sujets
sociaux liés au bien-être,
à la santé publique et à la
qualité de vie, sont devenus
des enjeux cruciaux.
Au même titre que
l’environnement, le
bâtiment a une contribution
forte sur ces aspects. Ainsi la
création de la certification
américaine WELL Building
Standard vise à répondre à
ces enjeux pour rendre le
bâtiment « bénéfique » pour
l’Homme.
Des enjeux croissants pour le cadre de vie
Depuis quelques années, on ne compte plus le
nombre d’études menées pour caractériser l’impact
de l’environnement bâti sur l’homme. D’une part,
la majorité des populations deviennent urbaines,
ce qui a des conséquences en termes de dégradation
de notre environnement et de notre mode de vie :
pollution de l’air, dégradation de la qualité de l’eau,
bruit, manque de nature, sédentarisation. D’autre
part, nous passons 90% de notre temps à l’intérieur
d’un bâtiment. Ainsi l’environnement intérieur a
une influence significative sur notre bien-être, notre
confort, notre santé physique et psychique. Ces
enjeux de santé publique liés au cadre bâti sont
désormais appuyés par une multitude de chiffres
assez éloquents (cf. infographie ci-dessous).
Des enjeux liés à l’entreprise
Outre les enjeux globaux liés au bâtiment, le monde
de l’entreprise, principalement tertiaire, s’intéresse
directement aux enjeux de responsabilité sociétale
et plus particulièrement aux questions de santé,
bien-être et qualité de vie au travail. Sur les charges
globales d’une entreprise tertiaire, les coûts éner-
gétiques représentent 1% alors que les coûts humains
(salaires, services) représentent 90% ! Dès lors, tout
employeur prend conscience que des salariés en
meilleure forme physique et psychique contribuent
à une meilleure performance collective. Les effets
bénéfiques sont nombreux : en plus de la réduction
de l’absentéisme, des arrêts maladie, de la participation aux frais de santé, l’employeur peut espérer
un meilleur engagement et une meilleure cohésion
de ses salariés. Certes l’environnement de travail ne
fait pas tout, loin de là, mais il s’agit d’un contributeur important à la santé, à la qualité de vie et au
bien-être. Il est toujours risqué de comparer de
manière chiffrée la contribution de l’environnement
de travail à la productivité des salariés ; néanmoins
l’effet positif est indéniable.
Evolutions générationnelles, évolutions
d’usage
Les multiples changements sociétaux actuels
conduisent également à transformer notre vision
de l’immobilier de bureaux. En premier lieu, la
transition numérique permet désormais à tout actif
de travailler n’importe où, n’importe quand, ce qui
efface les frontières entre le lieu de travail et la
sphère privée, et ouvre l’accès aux « tiers lieux ».
Ainsi, l’immeuble de bureau, le siège d’une entreprise, doit « attirer » les personnes pour devenir un
lieu de rassemblement, tout en offrant une liberté
de mouvement aux collaborateurs. Ensuite, les
attentes générationnelles ont changé. Désormais
la génération Y devient majoritaire en proportion
des actifs, et souhaite travailler avec plus de flexibilité, de mouvement et de variété dans les typologies d’espaces.
D’où vient le WELL ?
Fort de ces constats, le International Well Building
Institute (IWBI) a été fondé en 2013 aux Etats-Unis.
Il administre la certification WELL Building Standard,
fruit de plusieurs années de recherche en collaboration avec le corps médical, des chercheurs et des
acteurs du bâtiment. Les principaux fondateurs ont
été Paul Sciala (fondateur de l’IWBI), Jason McLennan (CEO de l’International Living Future Institute)
et Rick Fedrizzi (USGBC). L’organisme certificateur
est le Green Business Certification Inc. (GBCI), qui
certifie aussi le LEED.
N538 Mars - Avril 2016
63
d é VElOpp e ME n t
ÉNERGIES d u r a Bl e
RENOUVELABLES
© pexels-photo Vladimir Kudinov
Les thèmes traités par le WELL
n eau : eau chlorée, polluée, goût de l’eau,
Le WELL Building Standard est divisé en 7 n nourriture : mauvaises habitudes alimentaires,
concepts qui correspondent aux enjeux de
besoin de nourriture saine,
confort, santé et bien-être rencontrés dans les
bâtiments. Voici un recueil des principales pro- n lumière : perturbation de l’horloge biologique,
blématiques de chaque concept, pour lesquelles
éclairage de tâche inapproprié, accès à la
le WELL souhaite apporter des solutions :
lumière du jour,
n air : dégradation de la qualité de l’air (pollution particulaire, relargage des matériaux, n fitness : sédentarisation, manque de pratique
sportive, manque de position debout,
mauvaise ventilation),
n confort : bruit, perturbation de la concentration, régulation thermique, ergonomie et
troubles musculo-squelettiques,
n esprit : esthétique, personnalisation des
espaces, possibilité de se relaxer, espaces de
connexion, de convivialité et de collaboration.
Ainsi, le WELL est composé de plus de 100 crédits (ou features) répartis dans ces 7 thèmes et
qui comprennent des exigences applicables en
fonction du type de projet. Chacun des crédits
est justifié scientifiquement, c’est-à-dire connecté à un enjeu de santé publique, ou à un bénéfice
concret sur la santé. Ces crédits sont plus ou
moins exigeants, certains sont donc obligatoires
et d’autres facultatifs.
L’infographie ci-contre donne un exemple concret
des valeurs ajoutées que le WELL peut apporter
sur un immeuble de bureaux.
Comment le WELL s’applique-t-il ?
Etant donné que les enjeux de santé et bien-être
dans le bâtiment ne sont pas cantonnés aux
acteurs de la construction, le WELL s’adresse
plus directement aux utilisateurs et aux usagers
des espaces. Ainsi, c’est le porteur du projet
(employeur, responsable de site, chef d’établissement) qui sollicite la certification, sur un
bâtiment neuf ou existant. La certification obtenue est à renouveler tous les 3 ans.
Le promoteur immobilier peut également concevoir des immeubles qui remplissent la majorité
des pré-requis (certification Core & Shell) afin
de rendre l’immeuble prêt pour la certification
WELL finale.
64
Ingénieurconstructeur
ÉNERGIES RENOUVELABLES
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Le WELL s’applique initialement sur les typologies d’immeubles
tertiaires (bureaux, bâtiments administratifs, etc), et des addenda
ont été publiés en version « pilote » sur de nouvelles typologies :
cuisines et restaurants, établissements d’enseignement, logements
collectifs, commerces.
dans une période où le secteur réfléchit et communique beaucoup
sur ses évolutions et sa politique d’innovation dans un contexte en
pleine mutation : développement des start-ups, coworking, tiers lieux,
réflexion « bâtiment responsable 2020 ».
Bien que très pertinent d’un point de vue technique, il ne faut pourtant pas considérer le WELL comme la solution unique à de nombreux
questionnements car, au même titre que les « labels » HQE, BREEAM
ou LEED, une certification ne remplace en rien un travail de concepn bâtiments neufs et existants (rénovations lourdes et moyennes), tion intelligente qui doit avant tout répondre aux besoins de fonctionnalité et de service attendus par l’utilisateur final. Il faut également
n intérieurs neufs et existants (réaménagement des locaux),
être vigilant et ne pas calquer brutalement les considérations anglon Core & Shell (construction en blanc par un promoteur).
saxonnes en matière de confort, santé et bien-être : les attentes et les
enjeux en France peuvent sensiblement varier par rapport aux autres
Quelles sont les perspectives pour la certification WELL ? pays, aussi bien en terme de considérations culturelles, professionnelles, équilibre vie privée – vie professionnelle et enjeux de santé
Plus de 100 projets ont été inscrits dans 12 pays différents dont aux
publique. Des travaux sont actuellement en cours pour consolider
USA pour la toute première fois. On en compte aujourd’hui 6 en
ces attentes et les traduire en démarches locales mieux applicables
France, avec 2 opérations emblématiques : 55 Amsterdam (portée
en France.
par Gecina), et les Tours Duo (par Ivanhoe Cambridge).
En fonction des travaux effectués sur le bâtiment, le projet rentre
dans une typologie de certification :
Cette entrée du WELL en France apporte une évolution dans les
considérations et les pratiques de la profession immobilière en faveur
de la santé et du bien-être des occupants. Elle arrive à point nommé
Gwenaël Jan TP 08
Associé Fondateur G-ON
N538 Mars - Avril 2016
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ManaGeMEnt
RESSOURCES
HUMAINES
>
Garder son équipe engagée
dans un contexte d’incertitude
Réflexions proposées
par Karine Savigny
De plus en plus de sociétés
connaissent de profonds
bouleversements, que
ceux-ci soient des
reconfigurations de
portefeuille produits, des
réorganisations, des
réductions d’effectifs ou
des rachats d’entreprises.
Ces mutations se sont
accélérées durant les vingt
dernières années, et
laissent de plus en plus les
salariés dans un état
d’incertitude constant sur
leur avenir et/ou celui de
leur société.
Les entreprises doivent s’adapter en permanence et cela peut
rendre peu lisible leur stratégie
pour leurs collaborateurs.
Dans ce contexte, comment
maintenir son équipe engagée,
alors qu’elle ne comprend pas
les revirements de stratégie ?
Cet environnement, où l’incertitude règne, suscite de nouvelles
attentes chez nous en tant que
leaders, et chez nos collaborateurs.
Nous entendons parler de plus
en plus de la « résilience » par
exemple.
Cette notion de résilience est un
des principaux sujets du psychiatre Boris Cyrulnik, qui lui a
consacré pas moins de 5
ouvrages. Pour lui, la compréhension que « de la souffrance
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Ingénieurconstructeur
peut naître le meilleur » est un
enseignement d’espoir.
La résilience peut être comprise
à des niveaux de subtilité croissants, du plus matériel au plus
psychique.
Phénomène bien connu dans le
monde de la physique, la résilience est la capacité qu’un matériau a de retrouver sa forme initiale après avoir subi une
déformation.
Pour un système, c’est sa capacité à absorber des perturbations
et à se réorganiser.
D’un point de vue psychique, la
résilience est la capacité d’une
personne à se reconstruire après
un traumatisme ou après avoir
subi une pression. Autrement dit,
connaître sa capacité de résilience équivaut à connaître son
degré de résistance au stress.
Et, sur un plan plus profond psychologiquement parlant, c’est
même la faculté qu’à une personne de transformer un échec
en réussite, et de sublimer les
épreuves de la vie sans se résigner.
Comment faire face aux incertitudes et aux attentes des collaborateurs ? Voilà une question
que vous vous êtes probablement
déjà posée.
Et, pour aborder ce sujet, il est
intéressant de considérer tout
d’abord ce que les neurosciences
nous apprennent. Depuis une
v i n g t a i n e d’ a n n é e s, n o t re
connaissance du fonctionnement
du cerveau humain a fait des
bonds significatifs grâce à l’imagerie par résonance magnétique
fonctionnelle.
MANAGEMENT / RESSOURCES HUMAINES
Les découvertes des neurosciences sur le fonctionnement de n le contrôle sur notre vie, ou au moins l’impression de contrôle,
notre cerveau*
n appartenir à un groupe, pour pouvoir faire confiance,
Malgré les évolutions sociétales et dans nos modes de vie, et bien que
nous ayons un cortex préfrontal plus développé, notre cerveau fonctionne
fondamentalement de la même manière que celui de nos ancêtres préhistoriques. A cette époque éloignée, son seul but était d’assurer notre
survie ; il était concentré sur l’évitement des menaces et la recherche de
« récompenses ». Depuis lors, nous avons développé 5 fois plus de neurones pour la recherche de menaces et leur évitement que pour celle de
récompenses. Inconsciemment, notre cerveau scanne constamment
l’environnement pour nous protéger de menaces potentielles. Lorsqu’il
perçoit un élément qu’il assimile à une menace, toute notre énergie est
déviée pour fuir ou lutter contre. Dans ce contexte, nous cherchons à
comprendre l’impact de cette menace sur nous et nous tendons à voir
de petites menaces comme beaucoup plus importantes qu’elles ne le
sont vraiment, ou à en voir là où il n’y en a pas.
Dans un climat d’incertitude professionnelle, notre cerveau réagit de la
même façon. Vous avez sûrement vu autour de vous des personnes
anxieuses, distraites, qui ont du mal à réfléchir, à prendre des décisions
ou à mémoriser. Cela a bien sûr des impacts négatifs sur la performance
et la qualité des relations interpersonnelles, par un effet « boule de neige »
négatif et le phénomène de contagion émotionnelle.
6 facteurs clés qui ont un impact sur notre cerveau*
n être traité équitablement, à partir d’un processus impartial.
Le 6ème…, c’est l’empathie.
Les recherches du Docteur Eisenberger (d’UCLA, université de Californie
à Los Angeles) ont montré que l’empathie est un autre facteur clé. En
présence de personnes empathiques, nous sommes beaucoup plus
résilients ; nous allons plus persévérer sur de nouvelles tâches.
Comment pouvons-nous utiliser les découvertes des neurosciences en tant que leader ?
Au quotidien, que faire concrètement pour renforcer le sentiment de
sécurité de nos collaborateurs, ce qui leur permettra d’être plus concentrés, plus créatifs, prêts à coopérer et plus aptes à apprendre ?
Les pistes qui s’ouvrent à nous sont multiples et en même temps très
simples.
Il s’agit de :
n communiquer régulièrement, que cela soit de manière formelle ou
informelle,
n favoriser le sentiment d’appartenance en privilégiant les moments en
face à face et en équipe,
Les neurosciences ont permis d’identifier 5 facteurs qui ont un impact n consulter nos collaborateurs, autant que faire se peut,
significatif sur notre cerveau et par conséquent sur notre niveau de
n donner des preuves de valorisation, que ce soit en investissant sur leur
motivation et d’engagement, selon que nous nous sentons en sécurité
développement, en leur confiant un projet important, en les mettant
ou menacés.
en avant lors de réunions de services, en leur donnant une promotion,
David Rock, co-fondateur et directeur du NeuroLeadership Institute (près
ou tout autre action à laquelle ils seraient sensibles.
de Sydney en Australie), a résumé ces points dans un modèle qu’il a
appelé « SCARF », chaque lettre étant l’abréviation de l’un des facteurs : Notre manière de communiquer a bien sûr un impact. Sommes-nous sur
la même « longueur d’onde » ou « au-dessus » ? Lorsque nous demandons
n le Statut
leur avis, sommes-nous vraiment prêts à les écouter ou est-ce juste pour
donner l’impression qu’on les écoute ?
n la Certitude
Si l’on veut vraiment avoir un impact positif, il est essentiel que nous
n l’Autonomie
soyons honnêtes avec nous-mêmes d’abord. Il y a peut-être des sujets
sur lesquels nous ne transigerons pas. Si c’est le cas, il est préférable de
n l’Appartenance (ou « Relatedness » en anglais)
le dire en toute franchise, plutôt que de demander des avis dont nous ne
n l’Equité (ou « Fairness » en anglais).
voulons pas réellement. Rien ne serait plus dévastateur que le cacher,
car nos collaborateurs perdraient toute confiance en nous.
Et chacun d’eux est un « besoin clé » des individus :
n se sentir respecté et valorisé, ce qui peut se matérialiser par la position
hiérarchique dans l’organisation, mais aussi par l’implication sur des
sujets importants, la demande de contribution, le développement de
compétences…
En revanche, si nous ne pouvons pas toujours prendre en compte leurs
avis, nous devrons trouver des champs sur lesquels nos collaborateurs
peuvent influer, afin de maximiser leur sentiment d’autonomie.
Un autre point important : connaissons-nous vraiment nos collaborateurs ?
n la certitude, sans laquelle notre esprit, étant occupé à émettre des Qu’est ce qui est important pour eux ? Comment voient-ils l’entreprise
hypothèses spéculatives pour trouver des réponses, ne peut se concen- et son évolution ? Comment positionnent-ils leur carrière par rapport à
leur vie personnelle ? Qu’attendent-ils de l’entreprise et de nous ?
trer entièrement sur une tâche,
* Les éléments scientifiques sur les neurosciences sont tirés de l’article « Neuroscience… helping employees through change » publié dans la revue SCITI de Janvier/Février 2013.
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ManaGEMEnt
RESSOURCES HUMAINES
Chacun étant différent, ce qui peut fonctionner pour nous n’est pas
nécessairement adapté pour tous. Là est la limite du « bon sens » ; il n’y
a de bon sens que lorsque l’on sait où on veut aller. Prendre du temps
pour vraiment comprendre nos collaborateurs est un investissement
qui nous aidera, le temps venu, pour savoir comment renforcer leur
sentiment de sécurité de la manière la plus efficace possible.
Par ailleurs, en tant que manager, il est encore plus difficile pour nous
de gérer ces situations lorsque nous n’avons pas toujours le pouvoir de
décision et que nous sommes nous-mêmes dans cette spirale de stress ?
Comment rassurer nos collaborateurs alors que nous nous
sentons nous-mêmes menacés ?
Avant de répondre à cette question, il nous faut retrouver de la sérénité
qui nous permettra de retrouver toutes nos facultés mentales et de
prendre du recul pour pouvoir agir dans la bonne direction.
Puisque nous ne contrôlons pas la situation, que pouvons-nous faire ?
Une des pistes de réflexion que nous pouvons considérer est d’examiner
objectivement la situation et d’identifier ce que nous ne contrôlons pas,
ce sur quoi nous pouvons avoir de l’influence, et ce que nous pouvons
contrôler. Restreindre notre action aux domaines où nous avons le
contrôle ou des marges d’influence nous permet d’éviter la frustration
de nous heurter à des obstacles infranchissables et nous redonne une
certaine autonomie.
Développer et renforcer nos liens sociaux est un autre moyen de diminuer l’emprise d’une situation difficile et stressante sur nous. Cela peut
prendre de nombreuses formes, que ce soit au sein du collectif de travail
ou en dehors. Il est alors important d’éviter les personnes qui sont dans
une attitude de plainte continuelle et qui pourraient saper notre niveau
d’énergie déjà bas.
Enfin, il peut être également intéressant pour nous de nous poser la
question « qu’est-ce que je peux apprendre de cette situation ? ». Toute
épreuve est matière à apprentissage, ne serait-ce que sur nos préférences
et nos motivations, mais aussi en termes de compétences nouvelles. Se
poser cette question facilite aussi la prise de recul et nous permet de
relativiser.
Le sens : un des piliers de l’engagement
Enfin, lorsque tout bouge, que reste-t-il ? Le sens, élément clé qui peut
être un pilier d’engagement. A quoi sert ce que nous faisons ?
Vous avez peut-être déjà entendu cette parabole que l’on date du MoyenAge. Un passant, voyant des hommes casser des pierres, s’arrête et leur
demande : que faites-vous ? Le premier répond « je taille une pierre »,
le deuxième « je gagne ma vie », le troisième « je construis une cathédrale ». Alors que tous font la même chose, ils perçoivent leur travail
différemment. Le premier est concentré sur la tâche, le deuxième sur
ce qu’elle lui permet, le troisième sur ce à quoi son travail sert. Cette
vision qu’il a du projet auquel il participe valorise beaucoup plus sa
contribution individuelle. Devinez lequel des trois est le plus engagé !
Les entreprises comme Google, Apple, Facebook ou Amazon l’ont bien
compris. Il suffit de lire leur mission pour se rendre compte qu’elles se
positionnent bien au-delà des enjeux de performance économique,
même si elles visent aussi, comme toutes les entreprises, des objectifs
de rentabilité.
Concrètement, dans votre quotidien, en quoi ce que vous faites est-il
utile ? à quoi cela contribue-t-il ?
Se poser ces questions et en chercher les réponses, c’est un autre moyen
de se remobiliser et de renforcer l’engagement de vos collaborateurs,
au-delà des revirements de stratégie et des incertitudes.
En résumé
Il est tout à fait normal d’être stressé dans un contexte d’incertitude.
C’est une réaction naturelle de notre cerveau pour nous permettre de
mobiliser nos ressources afin de nous protéger.
Pour maintenir l’engagement de nos collaborateurs, il nous faut dans
un premier temps recréer un climat serein qui leur permette de se
concentrer, d’être créatifs, de coopérer et d’être aptes à apprendre.
La première chose à reconnaître est le ou les facteurs qui créent ou
renforcent notre sentiment d’insécurité. Lesquels de nos besoins primordiaux sont mis à mal : le besoin d’être valorisé et respecté, celui de
Un de ces apprentissages est notamment de pouvoir plus facilement certitude, celui d’autonomie, celui d’appartenance ou celui d’équité ?
nous mettre à la place de nos collaborateurs et par là-même de mieux
Il est essentiel de bien connaître nos collaborateurs pour les comprendre
gérer, dans le futur, ce type de situations.
et savoir adapter notre action à leurs besoins. Nous pouvons par une
Des recherches scientifiques ont mis en évidence que le sentiment d’être série de comportements très simples renforcer leur sentiment de sécucompris active les zones du cerveau liées aux mécanismes de récompense rité : que ce soit en communiquant de manière régulière, en les consulet renforce les liens sociaux, alors que celui d’être incompris active celles tant, en favorisant des moments d’échange, en les valorisant ou tout
liées à l’isolement. Etre capable de réellement comprendre nos colla- simplement en faisant preuve d’empathie.
borateurs et le montrer est donc un autre levier pour répondre à leur
Il est aussi important de savoir prendre soin de soi en tant que leader
besoin d’appartenance.
pour pouvoir influer sur l’engagement de nos collaborateurs. Cela passe
par la capacité à concentrer notre action sur notre zone de contrôle ou
celle d’influence, de développer ou renforcer nos liens sociaux, d’utiliser pleinement la force du collectif et de tirer les apprentissages de ces
La force du collectif
situations difficiles. Enfin, redonner du sens à notre action et celle de
Nous pouvons parfois avoir l’impression que tout repose sur nos épaules. nos collaborateurs est un levier majeur pour prendre de la hauteur et
Ce n’est ni vrai, ni sain. N’oublions pas que nos collaborateurs peuvent rester engagé.
être « engagés » par d’autres leviers que nous-mêmes et que nous ne
sommes qu’un des relais de leur engagement.
En tant que leader, nous avons l’opportunité de travailler en direct avec
une équipe. Dans les situations stressantes, d’aucuns s’isolent et ne
jouent plus le jeu du collectif. Nous pouvons, en favorisant les échanges
au sein de l’équipe et avec d’autres équipes, permettre à chacun de
s’exprimer, d’appréhender la situation à travers d’autres prismes, et de
trouver les ressorts d’un engagement par le biais de la cohésion d’équipe.
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Ingénieurconstructeur
Karine Savigny est coach certifiée, formatrice et consultante
en développement humain et organisationnel.
Forte d’une expérience de 17 ans dans des multinationales à
des postes de management et de conduite du changement,
elle partage avec nous ses réflexions sur le leadership et
l’engagement dans un contexte d’incertitude. Ses thèmes
de prédilection sont le leadership, l’accompagnement du
changement et la construction d’organisations collaboratives,
en particulier dans un contexte international.
EN DIRECT DES ENTREPRISES
→
REGION AUVERGNE / REGION GRAND EST
- BOTTE FONDATIONS RHONE-ALPES
- BOUYGUES BATIMENT SUD-EST JEAN-FRANCOIS DE GUERINES B 82
• MICHEL REMON
• ARTELIA
- COPRA - BERNARD DUBOIS TP 79
• DGFH
- HOSPICES CIVILS DE LYON JEREMIE TOLUB ME 02
- MATHIS - PIERRE MOURY B 79
• ACS PRODUCTION
• GRANULAT VICAT
- PROJEKT PRO - SIMON KUNTZEFECHNER
• PROJEKT PRO
REGION BRETAGNE
- SATRAS - THIERRY THUAULT TP 89
•TECHNIQUE BETON
REGION DOM-TOM
- COMABAT - CYRIL LABENNE TP 03
• ADA
- GEM ANTILLES - RENAUD RUILLIER TP 06
• INSO
• SASEMA
- ICADE - GILLES GARCIA - B 95
• ENGIE
20 ANS PROMO 1996
- cubic 33 - nicolas foubard 96
- spie ics - corinne figuereo me 96
25 ANS PROMO 1991
Dossier rédactionnel coordonné
et réalisé par Hannibal Plus
eiffage construction - olivier
berthelot b 91
fondasol - olivier sorin tp 91
soletanche bachy - nicolas
utter tp 91
DAMIEN LAMBLOT TP 12
• WEILER
• UBI
- CONSEIL DE L'EUROPE EMMANUEL LHéRITIER tp 74
• ISS
• PORTALP
- edf - nicolas lantiat tp 10
•amsycom
REGION ILE DE
FRANCE
- abcis - thierry hallot tp 74
• waltefaugle IDF
• face
• COLAS
- ciments calcia - jean rechaussat
tp 76
• ibau hamburg
- EDF CNEN - ALEXIS-FABIAN BOMBARD
tp 10
• GROUPE BAUDIN
- ratp - philippe moyal tp 89
• SPIE BATIGNOLLES TPCI
35 ANS PROMO 1981
bnp paribas real estate - bruno
pinard TP 81
euro-voiles - denis infante b 81
bastien infante ig 08
seriation - jose villoslada TP 81
REGION AUVERGNE / RHONE-ALPES
DES SOLUTIONS
INNOVANTES
POUR DES
ÉTABLISSEMENTS DE
SANTÉ PERFORMANTS
JEAN-FRANCOIS DE GUERINES B 82
RESPONSABLE COMMERCIAL SANTE
EN BREF
Bouygues Bâtiment Sud-Est
compte 1000 collaborateurs
pour 400 M€ de chiffre
d’affaires. La société dispose
d’une direction générale à
Lyon, et plusieurs directions
régionales implantées
à Clermont-Ferrand,
Grenoble, Montpelier,
Marseille, Nice, en plus
d’une filiale à Monaco.
Il rejoint ensuite Quille en
Normandie jusqu’à 1989.
De 1989 à 1997, il occupa
plusieurs fonctions chez
SCB (filiale de CBC/Vinci),
d’abord chef de groupe
travaux puis ingénieur
technico-commercial.
Il intègre, ensuite, Eiffage
Construction Auvergne où il
a été responsable études de
prix.
Depuis 2007, il a rejoint la
Direction Commerciale de
Bouygues bâtiment Sud-Est
à Lyon. Il est actuellement
en charge des opérations de
santé.
La direction commerciale santé de Bouygues Bâtiment Sud-Est
développe tous types d’établissements de santé. Actuellement, cette
structure est impliquée dans deux projets : le nouveau Pavillon H
de l’hôpital Édouard Herriot pour le compte des HCL (Hospices
Civils de Lyon) et le Médipôle, à Villeurbanne, pour le compte
de Capio (groupe privé) et de la Mutualité du Rhône. JeanFrançois de Guérines, Responsable Commercial Santé, nous en dit
davantage dans cet entretien.
Pouvez-vous nous présenter le projet du Pavillon H de l’hôpital Edouard Herriot ?
Ce marché a été conclu en macro lot et Bouygues est titulaire du lot A qui comprend l’ensemble
des corps d’états sauf les lots techniques. Il s’agit d’un bâtiment de 19.000 m2 qui regroupe 20
salles d’opération et les soins critiques. Très technique, il est conçu sur deux niveaux de sous-sol
(avec 200 places de stationnement), 4 niveaux de superstructure et une hélistation. Le bâtiment
de 100 m de long sur 50 m de large dispose de 2 patios au centre pour amener de la lumière.
Une des particularités de l’opération, outre sa durée de 26 mois, est qu’elle se déroule sur un
site de centre-ville classé monument historique (Tony Garnier, 1925), qui reste en exploitation.
D’un point de vue organisationnel, nous avons proposé de gérer l’ensemble des études sous
maquette numérique (BIM) et de mettre en place un logiciel de gestion de la logistique du
chantier.
Le bâtiment a été conçu par l’architecte Michel Rémon en collaboration avec l’architecte du
patrimoine François Châtillon. Le premier a travaillé sur les fonctionnalités, l’organisation des
plateaux et la volumétrie du bâtiment et le deuxième sur l’insertion du bâtiment dans le site, et
ce à travers le choix des matériaux des façades.
Ces dernières sont habillées de panneaux CCV (Composite Ciment Verre) de 3 cm d’épaisseur
dont l’aspect fini rappelle celui des bâtiments environnants. Le bâtiment sera livré en avril 2017.
Quid du projet du Médipôle ?
Cette opération, réalisée conjointement avec Bouygues Bâtiment Sud-Est et CITINEA, est
située sur la commune de Villeurbanne. Le projet pèse plus de 100 M€ en travaux et consiste en
la réalisation d’un centre hospitalier de 700 lits sur une superficie de 57.000 m2.
Le Médipôle est organisé en trois blocs R+3 à R+5 (hébergement, maternité et endoscopie)
posés sur un socle composé de deux niveaux de sous-sol (pharmacie, restauration et locaux
techniques), deux niveaux accueil, service d’urgence, plateau technique (20 blocs opératoires)
et unités lourdes.
Les trois blocs disposent chacun de deux patios au centre et sont reliés par une galerie à chaque
niveau.
Les façades sont traitées en prémurs isolés. Ce procédé, nouveau dans nos habitudes de
construction, permet d’avoir une face extérieure en béton apparent tel que souhaité par
l’architecte tout en traitant les ponts thermiques et garantissant la résistance au séisme.
BIO EXPRESS :
4
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Jean François de Guérines a été diplômé de l’ESTP en 1982. Après avoir effectué son service militaire, il débuta sa carrière
professionnelle chez SPIE Batignolles en tant que conducteur de travaux de 1983 à 1985.
Il rejoint ensuite Quille en Normandie jusqu’à 1989.
De 1989 à 1997, il occupa plusieurs fonctions chez SCB (filiale de CBC/Vinci), d’abord chef de groupe travaux puis ingénieur
technico-commercial. Il intègre, ensuite, Eiffage Construction Auvergne où il a été responsable études de prix.
Depuis 2007, il a rejoint la Direction Commerciale de Bouygues bâtiment Sud-Est à Lyon. Il est actuellement en charge des opérations
de santé.
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REGION AUVERGNE / RHONE-ALPES
LE DOMAINE DU CREUX DU
LOUP : UNE ARCHITECTURE
MODERNE ET UN
PANORAMA SPLENDIDE
bernard dubois tp 79
dirigeant
Bio Express :
Diplômés de l’ESTP en 1979,
Bernard Dubois et Michel
Ode ont commencé leur
parcours professionnel au
sein de groupes nationaux du
BTP en régions parisienne
et lyonnaise. En 1998,
Bernard Dubois a créé une
première structure de montage
d’opérations et de promotion
immobilière pour ensuite
développer un partenariat
exclusif avec Copra Rhône
Alpes. En 2004, il s’associe
à Michel Ode qui avait
poursuivi sa carrière au sein
de sociétés lyonnaises de
promotion immobilière, pour
reprendre Copra Rhône Alpes.
6
72
Le Domaine du Creux du Loup est l’une des dernières réalisations
de Copra Rhône Alpes.
Bernard Dubois, dirigeant de Copra Rhône Alpes, nous en dit
davantage dans cet entretien.
Pouvez-vous nous présenter vos activités ?
Copra Rhône Alpes est l’une des plus anciennes
sociétés de promotion de Lyon. Elle existe depuis
1976. Notre production propose principalement
des logements en accession à la propriété orientée vers une clientèle primo-accédant associée à
des prix abordables. Il nous arrive également de
développer des produits plus « haut de gamme »
mieux adaptés à certaines localisations.
Nous intervenons dans un périmètre bien défini
: sur la ville de LYON et sur la Métropole lyonnaise ainsi que sur la couronne genevoise.
Avec notre autre société SINFIMMO située à
GRENOBLE, nous réalisons entre 150 et 200
logements par an.
Le projet du Creux du Loup est l’une de vos
dernières réalisations. Pouvez-vous nous en
dire davantage ?
Il s’agit d’un programme composé de 54 logements collectifs dont 36 livrés et de 30 maisons
individuelles en groupement dont 23 livrées.
Les 18 derniers logements collectifs ont été vendus en bloc à la société SNI (filiale de CDC)
dans le cadre du logement intermédiaire. Ces
logements seront donc destinés à la location et
bénéficient d’une TVA réduite à 10 %.
Enfin, une charge foncière a été cédée à la société HALPADES qui réalise les logements sociaux du programme.
La quasi-totalité de ces logements jouit d’une
vue imprenable sur le lac Léman et les sommets
du Massif du Mont-Blanc.
Le programme du Creux du Loup est une des
opérations les plus importantes que nous ayons
réalisées et la principale opération que nous
avons développée sur le bassin lémanique.
Elle se situe, d’ailleurs, dans un cadre plus
important que celui du terrain que nous avons
maitrisé. Avant l’autorisation de construction,
nous avons dû obtenir, au préalable, un permis
d’aménager qui concerne une assiette sensiblement plus importante que le terrain support de
notre programme, et cela en collaboration avec
notre confrère IMAPRIM. En d’autres termes, le
montage de cette opération a nécessité sensiblement plus de temps qu’une opération classique
Pouvez-vous nous en dire plus sur les particularités de ce programme ?
Les immeubles de logements collectifs sont
réalisés sur un niveau de sous-sol. La structure
est en béton banché avec une isolation répartie
en intérieur et en extérieur. Ces bâtiments qui
répondent aux critères BBC disposent de toitures-terrasses végétalisées.
Situées sur un terrain en pente, les maisons individuelles ont nécessité d’importantes infrastructures, leur superstructure est construite en blocs
« Thermopierre ». Elles sont accessibles soit par
le niveau haut, soit par le niveau bas, le séjour
donnant toujours sur un jardin privatif.
Une partie des maisons est construite sur un niveau sous-sol desservant un ensemble de boxes
à partir desquels les résidents ont un accès direct
à leur maison.
Chaque logement est équipé d’un chauffage individuel au gaz avec chaudière à condensation,
plancher chauffant dans la partie jour et radiateurs muraux dans les chambres à coucher.
Notons que les façades sont partiellement habillées de bardages en bois conférant au programme un aspect résolument contemporain.
REGION AUVERGNE / RHONE-ALPES
HCL : MODERNISATION DES
PAVILLONS B ET I POUR
UNE AMÉLIORATION DE
L’OFFRE DE SOINS
Rencontre avec Jérémie Tolub, conducteur d’opérations aux
Hospices Civils de Lyon.
jeremie tolub me 02
conducteur d'operations
Bio Express :
Diplômé de l’ESTP en 2002,
Jérémie Tolub a entamé sa vie
professionnelle au sein d’une
entreprise privée de travaux
publics.
Trois ans après, il s’oriente vers
la maîtrise d’ouvrage publique
dans l’optique d’être au service
des collectivités et rejoint les
équipes des Hospices Civils de
Lyon.
Depuis 2013, il est basé sur le
site de l’hôpital Edouard Herriot
et occupe le poste de conducteur
d’opérations.
En bref :
2e CHU de France, les HCL
sont composés de 6 groupements
hospitaliers pluridisciplinaires.
Ils réunissent plus de 22 000
professionnels et disposent de
moyens techniques et logistiques
à la pointe de la technologie.
Deux spécialités majeures des HCL
font l’objet de travaux de restructuration importants : l’imagerie et les
brûlés. Pouvez-vous nous en dire davantage sur le déroulement du chantier du Pavillon B ?
Jusqu’en 2014, l’activité d’imagerie programmée sur le groupement
Edouard Herriot était répartie sur 3
pavillons. L’objectif de l’opération est
donc de concentrer toute cette activité
dans un seul lieu, en l’occurrence le
pavillon B, et ce afin d’améliorer l’organisation des examens et d’apporter
une offre de soins plus lisible à la population.
Ce projet s’étend sur une superficie de
3000 m2 et accueille à terme l’échographie, la radiologie conventionnelle, les
scanners et les IRM.
Le chantier s’est déroulé en plusieurs
phases sur dix mois puisque le bâtiment
est resté en activité réduite pendant les travaux.
Le projet a présenté une difficulté majeure : la maîtrise parfaite du planning afin
d’éviter d’éventuelles dépenses supplémentaires. En effet, les travaux les plus invasifs à proximité de l’équipement d’IRM
existant ont nécessité un transfert provisoire d’activité vers un équipement mobile
dont le coût s’élève à
10 000 € par mois environ.
L’opération s’est achevée en mars 2015.
Le Pavillon I dédié aux brûlés a également été restructuré. Pouvez-vous nous
en dire plus ?
Aujourd’hui, la ville de Lyon dispose de
2 centres de traitement de brûlés : l’hôpital Edouard Herriot et le centre hospitalier
Saint Joseph-Saint Luc.
La restructuration du Pavillon I s’inscrit
donc dans la volonté d’optimiser les soins
en regroupant les deux centres dans un
seul établissement : le Centre commun de
traitement des grands brûlés, pôle référent
pour le Grand Est Français, qui sera opérationnel au printemps 2017.
Au sein d’un phasage particulièrement
complexe, l’opération consiste à réhabiliter des espaces dans le Pavillon I afin de
pouvoir accueillir les nouvelles unités.
Les travaux s’étendent sur une durée de 18
mois et se déroulent en 4 phases.
Le pavillon reste en activité pendant les travaux avec notamment un bloc opératoire,
un service de réanimation et plusieurs laboratoires. Ce qui représente un grand défi
pour les parties prenantes impliquées dans
ce projet, notamment Eiffage Construction
(en entreprise générale), le groupement
de maîtrise d’œuvre ARODIE-DAMIAN/
EGIS et les HCL.
Cette opération s’élève à 5,6 millions
d’euros et s’étend sur une superficie de
3500 m2.
Le site de l’hôpital Edouard Herriot sur
lequel se déroulent les travaux est inscrit
au patrimoine architectural. Toute intervention extérieure se fait donc en étroite
collaboration avec les Architectes des Bâtiments de France.
De par la complexité technique des opérations, participer à ce projet demeure une
activité valorisante et enrichissante pour
toutes les parties prenantes.
Il convient également de souligner que
l’objectif de la restructuration des pavillons B et I, est de créer des centres de référence dans la zone Rhône-Alpes/Auvergne
dont le rôle sera de participer à l’amélioration de l’offre de soins dans la région.
Pour conclure, pouvez-vous nous dire ce
que ces projets représentent pour vous ?
N538 Mars - Avril 2016
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REGION AUVERGNE / RHONE ALPES
DES STRUCTURES EN BOIS
POUR UNE CONSTRUCTION
DURABLE
Rencontre avec Pierre Moury, dirigeant de l’agence Rhône Alpes
de la société Mathis.
pierre moury b 79
dirigeant
Bio Express :
Après sa sortie de l’école,
Pierre Moury a commencé
sa carrière dans le groupe
Eiffage en tant que
conducteur de travaux. Cinq
ans après, il intègre la société
Mathis où il occupa, pendant
4 ans, le poste de technicocommercial avant d’être
chargé de la création de
l’agence Rhône Alpes dont il
est, actuellement, le dirigeant.
Pouvez-vous nous présenter votre
structure ?
Mathis est spécialisée dans le développement de solutions entièrement bois,
alliant la construction de charpentes en
bois lamellé-collé, murs à ossature bois
et planchers bois.
Mathis intègre toutes les étapes d’un
projet, s’étant entourée des meilleurs
ingénieurs structure dans son bureau
d’études intégré. Elle maîtrise la fabrication de tous les composants (lamellé
collé, ossature bois), des assemblages
qu’elle fabrique, et la pose de ceux-ci
avec ses propres équipes.
De taille nationale, la société compte
200 salariés pour un chiffre d’affaires de
40 millions d’euros.
Sa capacité de fabrication s’élève à 10
000 m3 par an et 250 m2 d’ossature bois
par semaine.
8
74
Les ouvrages en bois sont considérés
comme une réponse aux enjeux de la
construction durable. Pouvez-vous
nous en dire plus sur les atouts qu’ils
présentent ?
La réduction des émissions de Carbone
Ingénieurconstructeur
est, aujourd’hui, un défi majeur pour plusieurs secteurs d’activités, notamment le
BTP. Diminuer les émissions de CO2 représente donc une contribution à la résolution collective de la problématique du
réchauffement climatique.
À ce titre, la construction en bois s’intègre
bien dans la lutte contre les émissions de
Carbone, et ce en raison des atouts que
présente ce type d’ouvrage. D’une part
le bois est un matériau renouvelable qui
pour sa transformation consomme peu
de Carbone contrairement à l’acier ou au
béton. D’autre part, c’est un puits naturel
où le Carbonne demeure séquestré.
Il va sans dire que l’utilisation du bois
comme matériau de construction permet
de régénérer les forêts et se débarrasser
des arbres qui, en fin de vie, se décomposent et rejettent une partie du Carbone
stocké pendant leur croissance.
Techniquement, les constructions en bois
assurent outre la légèreté et la grande performance thermique, un gain de temps
non négligeable.
Vous êtes actuellement impliqués dans
le projet The Camp. Pouvez-vous nous
en dire davantage ?
The Camp est un pôle universitaire qui se
situe à Aix-en-Provence. Il se compose
de plusieurs bâtiments dont un
destiné à l’hébergement des étudiants, universitaires et investisseurs, et est conçu entièrement
en ossature bois (murs planchers
et façades). Nous avons donc
apporté notre savoir-faire d’entreprise spécialisée en participant à la conception du bâtiment
avec l’architecte en charge.
Notons que cette construction
est entièrement conçue pour répondre aux dernières exigences
de calcul sismique.
Quelles sont les particularités techniques de ce projet ?
La conception de la résidence universitaire en bois permet d’une part de
respecter la RT 2012 et de s’inscrire
parfaitement dans la réponse aux sollicitations sismiques. D’autre part, elle garantit une maîtrise du planning puisqu’il
s’agit d’une construction sèche dont les
éléments sont préfabriqués en atelier et
montés sur place.
Qu’en est de la contribution de ACS,
votre partenaire sur ce projet ?
ACS est la référence en architecture métallotextile. Étant le spécialiste de la pose
de toile, il intervient sur une deuxième
partie du site et réalisera donc, la totalité
des couvertures des bâtiments de l’incubateur.
Et en conclusion ?
Ce projet représente la concrétisation
de notre savoir-faire puisqu’il allie l’ensemble des techniques que nous maitrisons : de la conception à la fabrication et
réalisation.
N538 Mars - Avril 2016
9
75
REGION AUVERGNE / RHONE ALPES
PROJEKT PRO : FLUIDITÉ ET
FACILITÉ D’UTILISATION
PROJEKT PRO est un logiciel de gestion de projets conçu
spécialement pour les architectes et les ingénieurs de bureaux
d’études. Simon Kuntze-Fechner, directeur de PROJEKT PRO
France et Luxembourg, nous en dit davantage dans cet entretien.
Simon Kuntze-Fechner
Bio Express
Simon Kuntze-Fechner est
titulaire d’un double diplôme
d’ingénieur-paysagiste et
d’architecte-paysagiste
de l’INHP Angers et de la
Fachhochschule Weihenstephan
Freising. Il a commencé sa
carrière en tant que chef
d’équipe au sein de l’entreprise
Roussel Espaces Verts en France
puis intégra l’agence Harms
Wulf Landschaftsarchitekten à
Berlin en tant que paysagiste.
De retour en France en 2009, il
rejoint l’Atelier In Situ à Lyon
où il occupa le poste de chef
de projet. Depuis 2015, il est
directeur de PROJEKT PRO
France et Luxembourg.
En bref
Développé par un architecte
pour les architectes et les
ingénieurs, PROJEKT PRO
est un logiciel de gestion de
projets. Toujours à la recherche
de nouvelles solutions, l’équipe
pluridisciplinaire en charge du
développement de ce logiciel a
su au fil des années alimenter
et enrichir PROJEKT PRO
pour fluidifier davantage son
utilisation et apporter plus de
fiabilité. Produit en Allemagne,
le logiciel a remporté de
nombreux prix (cinq fois lauréat
du FileMaker Excellence Award
et le certificat Pep 7).
10
76
Ingénieurconstructeur
Pouvez-vous nous présenter PROJEKT
PRO ?
PROJEKT PRO existe maintenant depuis
une vingtaine d’années. Destiné à la gestion des bureaux d’études au sens large,
ce logiciel est utilisé en Allemagne, en
Suisse, en Autriche et au Luxembourg
dans près de 2000 BET. Son objectif majeur : optimiser le quotidien des architectes
et des ingénieurs pour laisser une marge
plus large à la créativité.
En 2015 le logiciel a été adapté pour son
utilisation en France et est désormais accessible aux BET et architectes français.
D’où sont venues l’idée et la motivation
de créer ce logiciel ?
Tout a commencé en 1992, quand l’architecte-paysagiste Harald Mair était à la
recherche d’une solution de rédaction de
CCTP à destination de son propre bureau
d’études techniques. L’idée était alors de
développer un logiciel capable de prendre
en charge une multitude de fonctionnalités : gestion rentable et gestion
opérationnelle du bureau et des
projets au quotidien, rédaction
et édition comptes rendu et de
documents types, édition offres
et factures, échanges d’informations, tâches, suivi des chantiers…
Quelles sont les particularités
qui font de PROJEKT PRO
un outil de travail incontournable ?
Le principe est très simple :
PROJEKT PRO a le même fonctionnement qu’une banque de
données qui grâce à sa souplesse
et la facilité d’accès permet
d’avoir toutes les informations
nécessaires relatives à un projet
donné (est-ce que le projet est
rentable pour mon entreprise
? Quels étaient les échanges et
communications par rapport à ce
projet ? Peut-on encore facturer
sur ce projet ?...)
PROJEKT PRO propose, en
effet, des modules adaptés et
spécialisés dans le domaine de
la gestion de projet permettant
l’optimisation de la gestion des
adresses, des offres, des factures,
un suivi minutieux de la rentabilité ainsi
que des chantiers.
Pouvez-vous nous en dire davantage sur
le fonctionnement et la configuration de
ce logiciel ?
En bref, PROJEKT PRO est compatible
avec Windows et Mac et fonctionne également sur les supports mobiles et tablettes
— iPad ou WindowsSurface — avec sa
version PRO mobile.
Notons que le déroulement optimal du
logiciel est conditionné par la présence
d’une base de données que l’on peut installer chez le BET. Toutes les données sont
ainsi accessibles depuis chaque poste de
travail et par VPN.
Et en conclusion ?
Nous serons heureux d’accueillir vos lecteurs sur le salon Architect@Work à Lyon
(2 & 3 juin 2016) ou à Paris (22 & 23 septembre 2016).
Pour en savoir plus : www.projektpro.fr
Le logiciel intelligent
pour architectes et ingénieurs
une solution pour la gestion financière et la gestion opérationelle de
votre bureau et vos projets
toujours mobile ave iPad, Surface Pro ou Notebook
pour Mac OS X et Windows
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+33 4 81 91 73 40
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11
REGION BRETAGNE
SATRAS : À TOUTE
PATHOLOGIE, UNE SOLUTION
Après avoir parcouru le monde en tant qu’ingénieur travaux,
Thierry Thuault est retourné en France pour relancer l’entreprise
familiale. Aujourd’hui PDG de SATRAS, il nous en dit davantage
sur le savoir-faire de la société.
THIERRY THUAULT TP 89
PDG
En bref
Création : 1981
Domaine d’activité : travaux
spéciaux et traitement des
pathologies du béton
Nombre de collaborateurs :
30 collaborateurs mobilisés
en équipes sur la totalité du
territoire
Certifications : Qualibat 3242,
6233, 6243 et 6273
L’opération Pouvez-vous nous rappeler votre parcours ?
Après l’obtention de mon diplôme, je
suis parti en coopération en Afrique
où j’ai participé à la réalisation d’une
route reliant l’Afrique Centrale au Cameroun.
À la fin de ce projet, je suis rentré en
France et j’ai intégré la société EMCC
en tant qu’ingénieur travaux. Aussitôt,
je suis reparti en Afrique pour participer à la construction de l’émissaire en
mer d’Abidjan.
J’ai ensuite été nommé directeur de
projet et j’ai été missionné sur le projet
de reconstruction du port de Nouadhibou en Mauritanie.
Après quelques missions en Amérique
du Sud, en Guyane et au Pakistan en
tant que directeur des travaux export,
j’ai quitté EMCC pour reprendre l’entreprise familiale SATRAS.
12
78
Après cette riche expérience d’ingénieur ETP, vous vous êtes donc
orienté vers l’entrepreneuriat. Pouvez-vous nous en dire davantage sur
le savoir-faire de SATRAS ?
Vivre à l’étranger et remplir diverses
missions est certes enrichissant, mais
le rythme devient pesant dès qu’on
s’engage dans une relation conjugale.
Afin de remplir mon devoir de père de
famille, j’ai préféré, en 1995, me séparer du monde des TP à l’export et de
retourner dans ma région d’origine la Bretagne, pour reprendre la SATRAS, créée
en 1981 par mon père.
L’entreprise est spécialisée dans les travaux spéciaux et le traitement des pathologies du béton. Nous intervenons dans
différents secteurs : la protection du béton
contre les agressions, la protection des
ouvrages contre l’eau, le renforcement
par voie Carbone, l’injection de résine, le
revêtement de sol industriel – un domaine
qui représente 40 % de notre activité —, et
l’étanchéité des cuves de rétention.
Nous accordons par ailleurs beaucoup
d’importance à la recherche et l’innovation. Nous avons en effet travaillé, avec
plusieurs partenaires, sur le développement de systèmes d’étanchéité intégrés et
de solutions brevetées.
Pouvez-vous nous en dire davantage
sur ces solutions brevetées ?
De par notre activité
d’expertise et notre
devoir de trouver des
solutions satisfaisantes
et efficaces aux problématiques que rencontrent nos clients,
la recherche et l’innovation font partie intégrante de notre quotidien. Je cite à titre
d’exemple l’injection
de résine, une solution
éprouvée que nous
avons développée afin
de recoller en place du
carrelage désolidarisé.
Comment accompagnez-vous vos clients
?
Chaque chantier présente un ensemble de
particularités et de
contraintes qui lui est
propre. C’est pourquoi
nos interventions et
les procédés que nous
utilisons diffèrent d’un
chantier à un autre.
Cela dit, la démarche
demeure la même. En amont des interventions, nous mobilisons une équipe d’experts pour la réalisation d’un diagnostic
minutieux qui nous permettra par la suite
de proposer une solution performante
capable de résoudre la problématique du
client et ainsi de respecter le budget défini.
Pour conclure, quelles sont vos ambitions à venir ?
Il est indéniable aujourd’hui que l’objectif
majeur de tout chef d’entreprise est de sortir du marasme économique et de décrocher de nouvelles parts de marché.
Nous souhaitons, par ailleurs, développer davantage la solution de revêtement
technique à base de résine que nous avons
élaborée pour répondre aux exigences de
tests d’étanchéité et ainsi relever les défis
de la RT 2012.
REGION DOM-TOM
LE LYCÉE DE TRANSIT
VICTOR FOUCHE : UNE
CONSTRUCTION AUX
NORMES PARASISMIQUES
Rencontre avec Cyril Labenne, Directeur Travaux chez
COMABAT.
CYRIL LABENNE TP 03
DIRECTEUR
Bio Express
Après sa sortie de l’ESTP en
2003 (Travaux Publics, option
Ingénierie Internationale), Cyril
Labenne a débuté sa carrière
chez GTB Construction où il
a occupé plusieurs postes :
Responsable de la réhabilitation
lourde et Responsable de
construction de Bâtiments neufs
d’un lycée de 2000 élèves à
Angers.
En 2006, il rejoint ETPO. En
2011, il intègre COMABAT
(Martinique), filiale de la CIFE
(ETPO) en tant que Directeur de
travaux.
Après Pouvez-vous nous présenter COMABAT et ses champs d’intervention ?
Créé en 1985, COMABAT est une société
du groupe Compagnie Industrielle Financière d’Entreprises dont la filiale principale
est ETPO. La société compte une quarantaine de collaborateurs pour un chiffre d’affaires annuel d’environ 20 millions d’euros.
Spécialisée dans les ouvrages d’art, le génie
civil industriel, les bâtiments fonctionnels
et les équipements publics, COMABAT a
réalisé, depuis le lancement de ses activités,
près de 200 ouvrages. La société est certifiée
ISO 9001 et ISO 14001.
Vous êtes intervenus sur le renforcement
parasismique de l’ex-hôpital Victor Fouche.
Pouvez-vous nous en dire davantage ?
Le projet est porté par la Collectivité Territoriale
de Martinique et il s’agit de transformer l’ex-hôpital Victor Fouche - bâtiment R+6 de 90 m de
longueur sur 15 m de largeur - en un lycée de
transit. La conception architecturale du projet a
été confiée à l’architecte Olivier Compère.
COMABAT intervient quant à elle sur la partie renforcement parasismique de ce marché
réalisé en lots séparés. De par la complexité
des interventions de renforcement, nous avons
engagé, dès l’obtention du projet en août 2013,
des discussions avec les bureaux d’étude C &
E Ingénierie (M. Weill) et Dynamique Concept
(M. Victor Davidovici) sur la modélisation du
système de renforcement, la réalisation de fondations spéciales et les techniques de démolition
ainsi que la mise en place de câbles de précontrainte (4 km).
La structure existante étant légère, nous avons
dû ordonnancer un phasage technique très précis. Les travaux de renforcements ont démarré
en avril 2014 et se sont achevés 21 mois plus
tard. Le coût total du projet s’élève à 22 millions
d’euros dont 5 millions ont été consacrés au renforcement parasismique.
Quelles sont les contraintes techniques auxquels vous avez dû faire face ?
Avant de démarrer les interventions de renforcement parasismique, nous avons été contraints
de démolir par phases une importante partie du
bâtiment. Après la discussion concernant les
techniques de démolition les plus adéquates et la
mise au point d’un phasage précis, nous avons
procédé à une hydrodémolition des structures
tout en installant des soutènements provisoires.
Les planchers et poutres existants ont, par ailleurs, été renforcés à l’aide de plats carbone.
Notons que nous avons organisé des réunions
avec les riverains dans le but d’adapter les horaires d’intervention et de minimiser ainsi les
contraintes environnementales et les impacts sonores. SMD est votre partenaire dans ce projet.
Quel est le rôle de cette structure ?
SMD est cotraitant au sein du groupement dont
COMABAT est le mandataire. La société est
spécialisée dans le béton projeté, l’hydrodémolition et le déroctage. Sur ce projet, SMD
est intervenue pour la réalisation des voiles de
renforcement en béton projeté contre les murs
existants et la totalité des travaux d’hydrodémolition. Ainsi, nous avons gagné du temps et en
efficacité, notamment par rapport aux méthodes
traditionnelles de coulage.
Ce projet, que représente-t-il pour votre
structure ?
Les échanges avec les bureaux d’études et l’architecte ont été très enrichissants et m’ont permis d’appréhender au mieux le calcul et la mise
en œuvre complexe du phasage des travaux, de
la mise en tension de la précontrainte et de l’installation des soutènements provisoires.
Ce projet demeure, en effet, une très belle référence dans le domaine du renforcement parasismique et une vitrine pour le savoir-faire de
COMABAT.
tests d’étanchéité et ainsi relever les défis de la
RT 2012.
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Tél. : 0
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Fax.
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REGION DOM-TOM
CHGR ANTILLES : UNE
INFRASTRUCTURE MODERNE
ET RESPECTUEUSE DE
L’ENVIRONNEMENT
RENAUD RUILLIER TP 06
DG DE LA SOCIETE
En bref
Depuis sa création en 1987,
GEM Antilles intervient dans les
domaines du génie climatique et
frigorifique, du génie électrique,
de l’économie d’énergie (énergie
solaire et stockage de froid) et
de l’hygiénisation des réseaux
aérauliques. Cette entreprise
familiale est en charge de la
maintenance multi technique de
quatre centres hospitaliers aux
Antilles, et des deux aéroports
internationaux de Guadeloupe et
Martinique. GEM a récemment
réalisé l’installation de
climatisation par eau glacée
avec stockage de froid du
Mémorial ACTe en Guadeloupe
inauguré par François Hollande
en 2015.
GEM Antilles est spécialisée dans la construction et la
maintenance d’installations à haute technicité. Elle intervient dans
la Construction du Nouveau Centre Hospitalier Gérontologique
du Raizet (CHGR). Renaud Ruillier, DG de la société, nous en dit
davantage dans cet entretien.
GEM Antilles est impliquée dans la
reconstruction du CHGR.
Pouvez-vous nous présenter le projet
?
Le CHGR est un établissement de référence pour la prise en charge des
personnes âgées dépendantes en Guadeloupe. Sa reconstruction permettra
de moderniser la prise en charge des
patients et de l’adapter aux normes
parasismiques et aux exigences de la
certification haute qualité environnementale (HQE).
Le projet comprend la construction de
plusieurs bâtiments répartis en pôles
administratif, logistique, et deux pôles
médicaux (l’un dédié à l’EHPAD et le
second à Alzheimer). Le site, consacré
aux soins de longue durée, de réadaptation et qui proposera de l’accueil de
jour, comptera 346 lits dont 40 places
d’accueil. Notons que 20 places seront
dédiées à l’hospitalisation à domicile
(HAD).
Quelles sont les particularités techniques de ce projet ?
Ce chantier s’appuie sur une écogestion
des ressources. Le confort et la santé
des futurs patients reposent essentiel-
lement sur l’exploitation des énergies
renouvelables : solaire, ventilation naturelle, récolte des eaux de pluies.
Le conditionnement d’air et la climatisation des 18 bâtiments sont fournis par
400 kW d’énergie calorifique solaire.
Pouvez-vous nous en dire un peu
plus sur la climatisation solaire ?
Le système solaire employé est différent du photovoltaïque : il n’y a pas
de production d’électricité. L’énergie
solaire captée est l’énergie frigorifique
produite.
La production de froid des systèmes de
climatisation solaire s’appuie, en effet,
sur la récupération de chaleur solaire
grâce à des capteurs thermiques (des
tubes sous vide). L’installation comptera 10 000 tubes pour une surface de
capteurs de près de 1 000 m².
Que représente ce projet pour vous ?
Ce projet s’inscrit dans une démarche
HQE. Il est la preuve que les Antilles
savent se doter d’infrastructures performantes, modernes et respectueuses
de l’environnement.
GEM Antilles a été force de proposition technique dès la phase d’étude.
Nous avons assuré la synthèse de tous
les corps d’états techniques par l’intermédiaire d’une cellule installée dans
nos locaux, en Guadeloupe. La climatisation solaire du CHGR pour une
telle puissance frigorifique est parmi
les premières installations de ce type
en Europe et une des plus importantes
dans le monde.
Pour conclure, auriez-vous un aspect
particulier à souligner ?
Sur un territoire insulaire comme la
Guadeloupe, il est difficile d’attirer
les talents, le temps d’un chantier, ou
pour des périodes plus longues. GEM,
entreprise locale, assure cette opération
avec du personnel et un encadrement
antillais qualifié.
N538 Mars - Avril 2016
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82
Ingénieurconstructeur
REGION DOM-TOM
LE PSO : QUAND L’EMPREINTE
DU PASSÉ COHABITE AVEC
L’INNOVATION DU PRÉSENT
GILLES GARCIA B 95
DIRECTEUR DES OPERATIONS
Bio Express
À sa sortie de l’ESTP en
1995, Gilles Garcia a rejoint
le groupe Bouygues en tant
qu’ingénieur travaux missionné
sur la réhabilitation des
tribunes du stade de la Mosson
à Montpellier pour la Coupe du
Monde 1998. Il a occupé ensuite
le poste de Chargé d’affaires
pour le montage d’opérations
« clés en main ». En 1999,
il intègre le groupe ELLUL,
promoteur immobilier, en tant
que chargé d’opérations puis
rejoint la Direction d’opérations
à la Direction des travaux du
CHU Montpellier.
Depuis 2003, il rejoint ICADE
Promotion d’abord à l’agence
de Montpellier puis à celle de
l’Ile de la Réunion. Actuellement
il est en charge de la Direction
des opérations avec son équipe
et gère en direct des opérations
d’envergure telles que le projet
du Pole Sanitaire de l’Ouest
à Saint-Paul et l’extensionréhabilitation du CHU-SUD à
Saint Pierre.
Le groupement hospitalier Gabriel Martin de la ville de Saint
Paul de la Réunion laisse sa place à un nouvel établissement.
Gilles Garcia, Directeur des Opérations chez ICADE, nous en dit
davantage dans cet entretien.
Pouvez-vous nous présenter le projet du pôle sanitaire de l’Ouest à Saint
Paul ?
Il s’agit d’un nouvel établissement hospitalier de 28.000 m2 qui remplacera l’actuel hôpital, Gabriel Martin, de la ville de Saint Paul de la Réunion. Ce dernier
souffrant de plusieurs handicaps, notamment l’ancienneté des bâtiments sans possibilité de reconstruction ou d’extension, il a été nécessaire d’envisager la réalisation de nouveaux bâtiments modernes et confortables, pour répondre, ainsi, à la
croissance des besoins de soins.
La nouvelle plateforme médicale de 310 lits et places comportera donc des services de chirurgie, de médecine, d’obstétrique, un plateau technique avec salles
d’opération et imagerie médicale.
Quelle est la mission de ICADE sur ce chantier ?
ICADE intervient avec deux missions principales : en amont la programmation
et ensuite la conduite de ce projet en conception-réalisation. Notre rôle consiste
en effet à intervenir en assistance à maîtrise d’ouvrage avec expertise renforcée
technique.
Quelles sont les particularités techniques de ce projet ?
La grande particularité de ce projet est liée à l’organisation du pilotage complexe
de l’opération.
Le site est classé monument historique. Le nouvel hôpital est construit en communion avec les demeures et les bâtiments d’un ancien domaine sucrier. En
d’autres termes, nous devons intégrer des bâtiments neufs, évolutifs, innovants
et d’envergure tout en préservant l’empreinte historique et les caractéristiques
paysagères du site.
Par ailleurs, le maître d’ouvrage a des ambitions environnementales particulièrement exigeantes, adaptées aux fondamentaux du développement durable tropical.
Une démarche de certification HQE est en cours à un niveau exceptionnel avec 9
cibles très performantes, 4 performantes et 1 basse.
Pour conclure, auriez-vous un aspect particulier à souligner ?
L’ambition du volet environnemental de ce projet nous a conduit à viser la réalisation de chambres bioclimatiques en ventilation naturelle sur les ¾ de l’année.
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83
REGION GRAND EST
DÉMARRAGE DU CHANTIER
DU RÉSERVOIR D’EAU
POTABLE DE VANDŒUVRELÈS-NANCY
DAMIEN LAMBLOT TP 12
INGENIEUR TRAVAUX PRINICPAL
Le chantier du réservoir d’eau potable de Vandœuvre-lès-Nancy
vient de commencer. BOTTE Fondations intervient sur les
soutènements et sur la réalisation des pieux de fondations. Damien
Lamblot, ingénieur travaux principal chez BOTTE Fondations,
nous en dit davantage dans cet entretien.
En Bref
Filiale de VINCI Construction
France, BOTTE Fondations
est le spécialiste des fondations
profondes. La société intervient
dans la réalisation de pieux
de fondations, micro-pieux,
tirants, injection, jet grouting,
parois moulées, soutènements et
sondages.
BOTTE Fondations compte
360 collaborateurs pour un
chiffre d’affaires de 100 millions
d’euros.
Réservoir d’eau potable à
Vandœuvre-lès-Nancy en bref :
Maîtrise d’ouvrage : la
Communauté Urbaine du Grand
Nancy
Conception et suivi des travaux
: groupement SETEC (Hydratec,
TPI, Terrasol)
Réalisation : groupement VINCI
dont Botte Fondations
Coût total pour le lot génie civil
et équipements : 20 millions
d’euros
Durée : 24 mois
18
84
Pouvez-vous nous rappeler votre parcours depuis votre sortie de l’école ?
Après avoir obtenu mon diplôme en
2012, j’ai intégré Botte fondations, société dans laquelle j’avais réalisé mon
stage de fin d’études.
J’ai commencé ma carrière en tant qu’ingénieur travaux sur le chantier du viaduc
de la Dordogne. Ensuite j’ai pris la responsabilité de plusieurs autres chantiers
de fondation, notamment le contournement ferroviaire de Nîmes et Montpel-
Ingénieurconstructeur
lier et celui du parking du centre commercial
MUSE à Metz.
Actuellement, j’occupe le poste d’ingénieur
travaux principal sur le chantier du réservoir
d’eau potable à Vandœuvre-lès-Nancy.
Pouvez-vous nous présenter le projet du
réservoir d’eau potable à Vandœuvre-lèsNancy ?
Il s’agit de la construction d’un réservoir d’une capacité de 30.000 m3. Situé
à Vandœuvre-lès-Nancy à proximité des
lignes de traitement des eaux, ce réservoir
permettra à la communauté urbaine de Nancy d’agrandir son stockage d’eau potable et
ainsi de subvenir aux besoins de toute l’agglomération.
Afin d’améliorer le paysage urbain et d’assurer l’intégration du réservoir, la maîtrise
d’œuvre a opté pour un modèle enterré de
34 m de large/180 m de long, par 14 m de
profondeur.
Quelles sont les particularités de ce projet ?
BOTTE Fondations intervient sur deux parties : des ouvrages provisoires et
des ouvrages définitifs. Étant enfoui
dans le sol, ce réservoir requiert des
ouvrages techniques conséquents.
Par ailleurs, vu la présence du
schiste-carton dans le sol (une roche
qui a la particularité de gonfler au
contact de l’eau ou de l’air) nous
avons dû réaliser plusieurs études
géotechniques en amont et affiner
les calculs et les dimensionnements
en prenant en considération ce phénomène géologique.
Afin d‘éviter d’éventuels affaissements ou
déplacements, nous réalisons, pour les ouvrages définitifs, des fondations spéciales de
30 m de profondeur. Le réservoir sera soutenu par 370 pieux en béton armé.
Quant aux ouvrages provisoires, nous réalisons une paroi lutécienne soutenue par des
pieux sur tout le périmètre du bassin. Au
fur et à mesure du terrassement on projette
du béton sur les parois extérieures. Ce voile
continu déterminera par la suite l’enceinte
du futur réservoir.
En termes de matériel, nous avons eu recours à deux machines de type MAIT HR
260 et une grue sur chenilles Liebherr 843,
pour réaliser les pieux forés simples, ainsi
qu’une Fundex 2800 pour les pieux lutéciens à la tarière creuse.
Ce projet, que représente-t-il pour vous ?
Je considère ce projet comme une véritable
évolution dans ma carrière qui me permet
d’endosser de nouvelles responsabilités et
par conséquent d’être animé par de nouveaux challenges.
N538 Mars - Avril 2016
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85
REGION GRAND EST
RÉNOVATION DU SIÈGE ET
DES ANNEXES DU CONSEIL DE
L’EUROPE
emmanuel lhéritier tp 74
chef du service des batiments et
installations
Bio Express
Suite à l’obtention de son
diplôme d’ingénieur, Emmanuel
LHÉRITIER a complété sa
formation en poursuivant des
études d’architecture. Après
deux années de coopération
en Éthiopie, il a débuté sa
carrière chez Bouygues puis
a intégré un bureau d’études
dont les activités regroupaient
architecture et ingénierie.
Puis il a participé en 1999 à la
création d’une nouvelle agence
de Coteba Management (Artelia)
à Madrid.
En 2000, il a intégré sur
concours le Conseil de l’Europe
en tant qu’ingénieur responsable
de la Division des Installations
Techniques, puis a été promu
en 2002 au poste de Chef du
Service des Bâtiments et des
Installations.
20
86
Ingénieurconstructeur
Le Conseil de l’Europe dispose d’un patrimoine immobilier
très varié dans ses fonctions. Il se compose d’immeubles
prestigieux tels que le Palais de l’Europe ou le Palais des Droits
de l’Homme, et de bâtiments très techniques, notamment la
Direction Européenne de la Qualité du Médicament (DEQM).
Dans cet entretien, Emmanuel LHÉRITIER, Chef du Service des
Bâtiments et des Installations au Conseil de l’Europe, nous parle
la rénovation de ce patrimoine.
Vous avez démarré plusieurs opérations de rénovation du siège et des
annexes du Conseil de l’Europe.
Pouvez-vous nous en dire davantage ?
Le Conseil de l’Europe dispose d’un
parc immobilier de plus de 200.000
m2 à Strasbourg, sans compter de
nombreux bureaux et établissements
à travers l’Europe. Avec l’émergence
des nouvelles normes règlementaires,
nous avons lancé des opérations de
rénovation sur l’ensemble de ce parc
immobilier afin de l’adapter à l’évolution réglementaire, normative et législative liée au bâtiment. Je cite à titre
d’exemple la loi Handicap de 2005, la
règlementation thermique, la sécurité
incendie ou encore le risque amiante.
Certes, le Conseil de l’Europe jouit
d’un statut d’extraterritorialité, mais
il demeure soumis à toutes les lois
françaises liées au bâtiment.
En nous appuyant sur l’expertise
d’une société extérieure, nous avons
établi un schéma directeur immobilier
nous permettant de définir de façon
précise l’ensemble des travaux de rénovation et les investissements à réaliser sur les 15 années à venir.
Pouvez-vous nous citer quelques
exemples de chantiers sur lesquels
vous travaillez actuellement ?
L’une des plus importantes opérations
que nous avons réalisées est liée à la
mise en sécurité du Palais de l’Europe. Ce bâtiment de 62.000 m2 a été
mis en service en 1977. Depuis, la règlementation incendie pour les ERP a
subi plusieurs changements et il a été
nécessaire d’adapter le bâtiment aux
nouvelles normes. Les interventions
démarrées en 2004 se sont échelonnées sur une période de 5 ans avec un
coût total de 12 millions d’euros.
Outre la mise en sécurité du bâtiment principal, nous avons également travaillé sur la problématique de
l’amiante domaine dans lequel la règlementation devient de plus en plus
sévère. À part l’Agora et la DEQM,
construits dans les années 2000, nos
bâtiments sont antérieurs à 1997 et
contiennent de l’amiante. C’est pourquoi, au démarrage de chaque chantier de rénovation, nous procédons
systématiquement au désamiantage
de la zone.
Notons également que le Conseil de
l’Europe a beaucoup évolué à partir
des années 90, notamment à cause de
la chute du mur de Berlin. Presque
tous les pays d’Europe de l’Est, y
compris la Russie, ont en effet rejoint
le Conseil. Afin de suivre cette évolution, nous avons engagé des travaux
de transformation de nos bâtiments
afin qu’ils soient conformes non seulement aux règlementations, mais
également aux nouveaux besoins de
l’organisation.
Pouvez-vous nous en dire davantage sur le rôle de vos partenaires
ISS et WEREY ?
Leader du Facility Management, ISS
intervient sur le nettoyage de nos bâtiments à Strasbourg, Paris et Bruxelles.
La société WEREY dispose, quant à
elle, d’un contrat-cadre et s’occupe de
façon régulière de la restructuration
de nos entités via la pose de cloisons
et la réalisation de travaux de réaménagement nécessaires à chaque mouvement de personnel.
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N538 Mars - Avril 2016
21
87
REGION GRAND EST
EDF RENOUVELLE SON PARC
NUCLÉAIRE
Rencontre avec Nicolas Lantiat, chef d’exploitation à la centrale
de Cattenom (EDF).
nicolas lantiat tp 10
chef d'exploitation
Bio Express
Spécialisé en génie civil et
nucléaire, a effectué son stage
de fin d’études au sein du
parapétrolier Saipem sur les
modélisations géotechniques
offshore de pose de pipeline. Il
intègre EDF en octobre 2010 en
tant que chef de projet rattaché
à la direction immobilière et
assurance du groupe à Nancy.
Ensuite, il a été muté sur la
centrale nucléaire de Cattenom
où il suit actuellement le projet
Partner depuis février 2012.
22
88
Ingénieurconstructeur
Pouvez-vous nous présenter le projet Partner ?
Le groupe EDF a pour ambition de
pousser l’exploitation du parc nucléaire français à 60 ans. Pour ce faire,
nous nous sommes engagés dans la remise à niveau du parc tertiaire sous le
nom de : projet PARTNER. Le cadre
a été mis en place en 2010-2011. Le
projet couvre la réalisation de 70
constructions neuves, 120 réhabilitations et 600 rénovations. Le tout pour
un budget de 1 milliard d’euros pour
l’ensemble du parc nucléaire français
pour une durée de 10 ans.
Au niveau du montage général : EDF
est maître d’ouvrage et est assistée par
les services de deux AMO, le premier
opérationnel : AMSYCOM est garant
du respect des besoins ; il assure la
conduite d’opérations et intervient
depuis les phases amont (faisabilité,
programme) jusqu’au parfait achèvement, le second référent : ARTELIA,
son rôle stratégique est garant du respect de l’ensemble des référentiels du
groupe et de l’homogénéité des toutes
les constructions-réhabilitations au
niveau national.
Notons également, que pour les réalisations de Cattenom, le groupement
est composé de Bouygues bâtiment
nord-est, des architectes Sérau et
Alain Derbesse, et du bureau d’études
techniques SNC-Lavalin.
Pouvez-vous nous en dire davantage
sur les particularités techniques de
ce projet sur Cattenom ?
Au niveau des typologies de réalisations, nous sommes sur une implantation architecturale conforme à
celle d’un site nucléaire et par conséquent au code architectural de Claude
Parent. Les structures, diverses et
conformes aux normes de la RT2012,
sont réalisées soit en construction
métallique et bardage soit en béton
préfabriqué. Ce complexe de murs
préfabriqués en atelier, composé d’un
enrobage béton et d’un isolant intégré
est assemblé sur chantier.
En termes d’équipements, nous
sommes sur des ouvrages qui respectent plusieurs préconisations et
référentiels liés au nucléaire, mais
comme il s’agit de bâtiment tertiaire,
nous ne sommes pas soumis à l’application des règles particulières liées
à la sismicité, ou aux agressions externes.
Quid de l’avancement des travaux
sur Cattenom ?
Jusqu’à aujourd’hui, nous avons pu
achever 2 constructions neuves : une
de 919 m2 (2 M€) et l’autre de 6717
m2 (11 M€). La première est un bâtiment de vestiaires. La deuxième est
un bâtiment de bureaux.
Nous comptons également une opération de réhabilitation de 2500 m2 (3
M€) qui seront transformés en un restaurant interentreprises (livraison en
juin 2016), et une construction neuve
de 1750 m2 (2,5 M€). Cette dernière
réalisation sera destinée à accueillir
un chantier-école dont l’objectif est
de pouvoir simuler des actions en
zone contrôlée à l’intérieur de la centrale dans des conditions proches du
terrain, mais sans le risque radiologique. Notons qu’en 2015, nous avons
réalisé un bâtiment dit maquette sur
une superficie de 600 m2 (1 M€).
Cette opération, que représente-t-elle pour vous ?
Participer au nouveau grand challenge
d’EDF et être l’un des rouages de cette
opération Partner est valorisant. Cette
opération est en effet un véritable
moteur d’évolution dans le groupe et
s’inscrit totalement dans sa nouvelle
stratégie. Cette expérience a également été l’occasion de rencontrer des
gens venant de différents horizons,
mais dont l’objectif commun est de
porter le projet tous ensemble. Être le
point de rencontre de ces intervenants
est essentiel pour la compréhension
globale du projet et des enjeux politiques, stratégiques et économiques
associés.
23
REGION ILE DE FRANCE
L’IMMOBILIER D’ENTREPRISE :
DE L’ESQUISSE À LA LIVRAISON
Ingénieur ETP, Thierry Hallot a créé en 1994 ABCIS, société
d’ingénierie spécialisée dans la construction et la réhabilitation
de bâtiments industriels, tertiaires et commerciaux. Il nous en dit
davantage dans cet entretien.
thierry hallot tp 74
ingenieur
Pouvez-vous nous rappeler votre parcours ?
J’ai commencé ma carrière, au cours
de mon service militaire, comme enseignant dans un institut technologique en
Algérie. J’ai, ensuite, intégré un bureau
d’ingénierie français à Alger, auquel j’ai
très rapidement été associé.
À la fin de cette expérience d’expatriation, je suis revenu en France où j’ai
pris la direction régionale sud-est d’un
bureau d’études de Nancy. J’ai ensuite
rejoint un petit groupe spécialisé dans
la réhabilitation et la restructuration
de friches industrielles, en tant que directeur technique, et gérant associé de
la filiale de réalisation. J’ai quitté cette
structure à la suite de son rachat par un
groupe financier, pour prendre la direction technique d’un bureau d’études
spécialisé dans la réhabilitation de logements sociaux.
Suite à une forte baisse d’activités, j’ai
dû quitter cette société, et ai alors décidé en 1994 de créer ABCIS.
ABCIS est spécialisée dans la
construction et la réhabilitation de
bâtiments industriels, tertiaires et
commerciaux. Pouvez-vous nous en
dire plus sur votre savoir-faire ?
Nous sommes spécialisés dans l’immobilier d’entreprise en neuf et en réhabilitation. Nous intervenons sur l’ensemble
du territoire français et adressons une
clientèle composée de petits et moyens
investisseurs, de gros industriels, de
promoteurs spécialisés dans les parcs
d’activités, ainsi que de PME/PMI qui
construisent pour leur propre utilisation.
Nous confions chaque projet à un ingénieur généraliste, chargé d’affaires,
qui en a la responsabilité et en assure
la direction pendant toute sa durée, des
études préalables à la livraison aux utilisateurs.
Nous garantissons ainsi, pendant toute
la durée du projet, la cohérence des
choix architecturaux, techniques et financiers avec les objectifs initiaux définis avec le maître d’ouvrage.
24
90
Ingénieurconstructeur
Vous avez développé une offre de service allant de l’esquisse à la livraison
clefs en main. Pouvez-vous nous en
dire davantage ?
Nous accompagnons nos clients de-
puis la naissance de l’idée de construire
jusqu’à la livraison à l’utilisateur final,
soit en tant que maître d’œuvre, soit
comme contractant général pour une livraison clefs en main.
Pour les constructions neuves, nous
réalisons des études de capacité et des
approches budgétaires à travers nos partenaires, pendant la phase de recherche
foncière.
Pour les opérations de réhabilitation,
nous réalisons un diagnostic technique
du bâti et de son environnement et une
évaluation budgétaire des travaux à entreprendre préalablement à l’acquisition.
Une fois la décision prise, dans les deux
cas de figure, nous menons l’opération
de A à Z : pilotage du projet en collaboration avec l’architecte, remise à jour
des budgets, suivi du dossier de permis
de construire, appels d’offres prestataires non-réalisateurs et entreprises, pilotage complet du chantier y compris la
relation avec les concessionnaires et les
collectivités locales. Puis la réception
des travaux et la livraison à l’utilisateur
final.
Quels sont les enjeux actuels liés à vos
activités ?
Notre profession évolue aujourd’hui
dans un contexte marqué par les problématiques environnementales. Outre les
exigences de la RT 2012, nous travaillons sur la gestion des eaux de ruissellement, l’amélioration de la performance
énergétique, et la certification des bâtiments.
En réhabilitation, nous nous engageons
davantage dans une démarche de certification des bâtiments existants.
Quelles sont vos ambitions à moyen et
long terme ?
Dans la continuité de notre stratégie
axée sur la réponse aux nouveaux enjeux environnementaux, nous souhaitons développer la construction bois
dans nos domaines d’intervention.
Nous aspirons également à consolider la
satisfaction de nos clients en améliorant
la qualité de nos services, tout en restant
une structure à taille humaine.
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terrain et permettent de se familiariser avec l’organisation et les équipes tout en se
confrontant rapidement aux réalités du quotidien. D’une durée d’un an après une
embauche en CDI, à base de mobilités régionales ou nationales, ces parcours se
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26
REGION ILE DE FRANCE
LE CENTRE DE DISTRIBUTION
DE BRUNESEAU :
QUAND L’INDUSTRIEL ÉPOUSE
L’URBAIN
JEAN réchaussat tp 76
responsable projet
Ciments Calcia est l’un des acteurs
majeurs de l’industrie cimentière.
Pouvez-vous nous présenter votre
structure avec quelques chiffres clés ?
Ciments Calcia fait partie du groupe Italcementi qui pèse 4.2 milliards d’euros.
Nous avons été rachetés en 2015 par le
groupe HeidelbergCement. À terme ce
groupe réalisera un CA de 16.8 milliards
d’euros et sera classé 1er pour le granulat
à l’échelle mondiale, 2e pour le ciment et
3e pour le béton.
Quelques chiffres pour Ciments Calcia
: 700 millions d’euros de chiffre d’affaires, 1400 salariés, 10 usines à travers
la France, 9 centres de distribution, 7
agences commerciales et 6,1 millions de
tonnes de ciment vendues (2013).
En 2014, vous avez réalisé un nouveau
centre de distribution du 13e arrondissement à Paris. Pouvez-vous nous en
dire plus sur ce projet et les enjeux qui
y sont liés ?
Ce nouveau centre de distribution de
Bruneseau est situé dans le 13e arrondis-
Jean Réchaussat Responsable Projets chez Ciments Calcia revient
dans cet entretien sur les particularités du nouveau centre de
distribution de Bruneseau situé dans le 13e arrondissement de
Paris.
sement de Paris. Le premier challenge
auquel nous avons pu répondre était
de réaliser un centre de distribution
d’une grande capacité sur une petite
superficie et qui s’intègre dans le paysage urbain. La réalisation de ce centre
coïncidait, en effet, avec le projet de
réaménagement du 13e arrondissement, nous avons donc dû respecter
des contraintes architecturales spécifiques afin d’être conformes à l’environnement modernisé et mettre en valeur la mixité économique et sociale du
quartier.
Outre l’enjeu architectural, nous avons
également su respecter l’enjeu environnemental en minimisant notre
empreinte écologique, et ce en optant
pour une construction écoresponsable
(consommation énergétique réduite,
circulation optimisée des véhicules, tri
des déchets, filtration de l’air et récupération des eaux de ruissellement).
Au niveau de la logistique, le centre
assure une livraison 24 h/24 en libre
service.
Quelles sont les particularités techniques de ce centre ?
Le centre a été monté sur un espace
restreint de 4500 m2. Il est composé de
deux silos conséquents (11.000 m³ de
ciment stocké) liés à un système de déchargement de wagons, le centre étant
alimenté par train. Le centre comporte
également quatre postes de chargement totalement automatiques et fonctionnels 24 h/24 pour les camions de
livraison, d’un bâtiment en encorbellement pour les bureaux et un laboratoire
d’essais béton.
Au niveau de la réalisation, ce projet
a été une véritable prouesse technique.
Le génie civil a été confié à Sogea TPI
et les équipements industriels à la société allemande IBAU Hamburg.
La réalisation de ce projet, que représente-t-elle à l’ingénieur que
vous êtes ?
Durant ce chantier, j’ai eu l’occasion
d’échanger avec les équipes techniques et d’enrichir mes connaissances
d’expert en projets industriels ciment.
De par sa complexité, notre métier
nous permet d’être constamment à la
découverte de nouvelles prouesses
techniques.
En plus d’avoir été une réussite sur le
plan technique, je considère ce projet
comme l’une de mes plus belles performances tant au niveau de mes acquis professionnels que sur le respect
des couts, délais et performances et sur
le plan de la sécurité. Appliquées à la
lettre, les règles de sécurité ont permis
aux différents intervenants de se comporter de manière sûre et d’éviter les
accidents sur le chantier.
N538 Mars - Avril 2016
27
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29
REGION ILE DE FRANCE
L’EPR DE FLAMANVILLE :
LE PROJET AVANCE À GRANDS PAS
Situé sur la côte Ouest du Cotentin, l’EPR de Flamanville est le
premier dans son genre en France. Démarré en 2007, le projet
avance aujourd’hui à grands pas. Alexis-Fabian Bombard, chargé
d’affaires chez EDF, nous en dit davantage dans cet entretien.
ALEXIS-FABIAN BOMBARD tp 10
CHARGé D'AFFAIRE
Bio Express
Diplômé de l’ESTP en 2010,
Alexis-Fabian Bombard est
spécialisé dans le génie civil
nucléaire. Après un stage de
fin d‘études au sein d’une
jeune entreprise de conseil en
développement de programmes
nucléaires puis une brève
expérience en Tunisie, il a
démarré sa carrière sur le projet
nucléaire expérimental ITER.
Il y était en charge en tant que
maitre d’œuvre de la supervision
et du contrôle des travaux de
construction des fondations
du bâtiment réacteur, puis
responsable planning du lot de
génie civil principal.
Fin 2013, il quitte le sud de la
France pour s’installer à Paris,
où il travaille actuellement sur
le projet de construction de la
centrale nucléaire Flamanville 3.
30
96
Ingénieurconstructeur
Pouvez-vous nous détailler votre rôle
dans le projet de l’EPR de Flamanville ?
Flamanville 3 est l’un des trois réacteurs
nucléaires EPR de 3e génération actuellement en construction dans le monde.
Sur ce projet, j’interviens en tant que
chargé d’affaires sur le contrat charpentes métalliques.
Je suis le représentant d‘EDF vis-àvis de l’entreprise de construction et
ai la responsabilité globale des aspects
contractuels, technique-qualité, coûts
et délais, ainsi que du reporting vers la
direction du projet. Mon rôle est d’assurer la bonne progression du contrat
par le suivi et la coordination de ses
différentes phases (études, fabrications,
montages), en partenariat avec tous les
autres intervenants EDF au siège et sur
le chantier.
Qu’en est-il de l’avancement des travaux sur ce chantier ?
Nous sommes actuellement au pic de
l’activité. Les travaux de génie civil
principaux sont à présent achevés et les
derniers mois ont coïncidé avec la montée en puissance des montages électromécaniques nécessaires au fonctionnement du réacteur.
S’en suivra une phase d’essais pour vérifier le bon fonctionnement de la centrale avant son démarrage.
Sur le contrat de charpentes métalliques,
les montages sont bien avancés. Aujourd’hui, l’activité principale concerne
le montage des charpentes situées dans
le bâtiment réacteur autour des générateurs de vapeur, qui comptent parmi les
équipements principaux de la centrale.
Quid des contraintes techniques auxquelles vous avez dû faire face ?
Les charpentes servent notamment à
supporter un grand nombre d‘équipements (tuyauteries, câbles, ventilation…). Pour finaliser leur design, nous
avons besoin de rassembler les données
d’entrée de tous les autres contrats.
Cela nécessite la coordination d’un très
grand nombre de corps de métiers et de
personnes, dans un cadre normatif extrêmement exigeant vis-à-vis de la qualité et de la sûreté.
Dans certains cas, il peut ainsi s’avérer
nécessaire de devoir modifier nos charpentes a posteriori afin d’intégrer une
évolution des éléments en interface.
De plus, tous ces travaux se font dans un
environnement extrêmement restreint
en comparaison de la quantité d’équipements à intégrer dans les bâtiments,
rendant plus que complexe le montage.
Ce projet que représente-t-il pour
vous ?
Même si mes contrats se limitent au génie civil, j’ai eu l’occasion de travailler
sur diverses problématiques de par la
complexité et l’envergure du chantier.
Cela m’a permis une montée en compétence technique, d’être sans cesse à
la recherche de solutions innovantes
aux problèmes rencontrés et de prendre
goût au travail en équipe avec un objectif commun.
Ce projet revêt pour moi une importance particulière également du fait de
ses enjeux. Il permettra à la France de
continuer de bénéficier d’un faible coût
d’électricité tout en garantissant une
énergie bas carbone.
Depuis 100 ans le Groupe BAUDIN met son expertise et son
énergie dans la réalisation d’ouvrages durables et de qualité
a fait confiance au Groupe BAUDIN pour
la construction de l’EPR de Flamanville
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métallique - Soudage - Peinture et protection anti-corrosion - Équipements portuaires et fluviaux -
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31
REGION ILE DE FRANCE
PROLONGEMENT DE LA LIGNE 14
SAINT-LAZARE/SAINT-OUEN :
LE CHANTIER BAT SON PLEIN
Dans le cadre de l’extension du réseau de transport public
francilien existant, la RATP travaille actuellement sur le
prolongement de la ligne 14 de Saint Lazare jusqu’à Saint-Ouen.
Dans cet entretien, Philippe Moyal, directeur de projet délégué à
la RATP, revient sur les grandes lignes du projet.
philippe moyal tp 89
directeur de projet
Bio Express
Diplômé en 1989, Philipe Moyal
a commencé sa carrière à la
RATP.
D’abord orienté maîtrise
d’œuvre en phase conception
puis en phase travaux, il a
participé à la réalisation de
différents ouvrages (accès
supplémentaires, couvertures de
voies ferrées, nouvelles gares…).
Il a ensuite basculé du côté de la
maîtrise d’ouvrage et conduite
de projet.
En 2006 il a été nommé chef de
projet sur le chantier de la ligne
12 à Aubervilliers.
Depuis 2012, il est directeur de
projet délégué pour le chantier
du prolongement de la ligne 14
jusqu’à Saint-Ouen.
Vous travaillez actuellement sur le
projet de l’extension de la ligne du
métro Saint-Lazare/Mairie de SaintOuen. Pouvez-vous nous en dire davantage ?
Épine dorsale du réseau de transport
public du Grand Paris, le prolongement
de la ligne 14 de Saint-Lazare à SaintOuen est financé par l’État et plusieurs
collectivités territoriales. Son coût total est estimé à 1.38 milliard d’euros.
Grâce aux 4 nouvelles stations, la ligne
14 desservira des quartiers du Nordouest parisien.
La RATP assure la maîtrise d’ouvrage et maîtrise d’œuvre est assurée
par trois intervenants : SYSTRA pour
l’infrastructure, un groupement d’architectes AZC-Architram pour les espaces voyageurs, et la RATP pour les
systèmes de transport.
Quid du déroulement du chantier ?
Quelles sont ses particularités ?
Actuellement nous sommes en phase
de travaux génie civil.
En plus des quatre nouvelles stations
(Pont Cardinet, Porte de Clichy, Clichy
– Saint-Ouen et Mairie de Saint-Ouen),
le projet comporte la création d’un site
de maintenance et de remisage (SMR), un tunnel
principal et un tunnel de
raccordement — d’une
longueur totale de 5,8 km
—, ainsi que des ouvrages
techniques secondaires.
Pour la construction des
deux tunnels, nous avons
opté pour la technique de
creusement mécanisé à
l’aide de deux tunneliers à
pression de terre.
Les tunneliers deviennent,
en effet, de plus en plus
performants et assurent à
la fois le creusement du
sous-sol, le soutènement et la construction du tunnel.
Notons également que dans le cadre
des travaux de la station Clichy-SaintOuen, nous reprenons en sous-œuvre
la gare du RER C. Ces travaux, pilotés
par l’entreprise par Spie Batignolles,
à forte technicité, nécessiteront une
congélation des terrains.
Quels sont les objectifs du projet ?
À l’achèvement de ce projet, nous aurons atteint 3 objectifs majeurs :
- Désaturer, dans la durée, la ligne 13
particulièrement fréquentée au nord de
Saint-Lazare, et ce pour améliorer les
conditions de transport des 680 000
utilisateurs quotidiens. Le trafic sera
en effet allégé de 20 à 30 %.
- Moderniser et développer le réseau
de transport francilien : la ligne 14 de
Saint-Lazare à Mairie de Saint-Ouen
est la première étape du métro automatique du nouveau Grand Paris.
- Desservir de nouvelles ZAC sur Paris et sur Saint-Ouen (ZAC des Batignolles et ZAC des Docks) afin d’accompagner le développement urbain.
Pour conclure, ce projet que représente-t-il pour vous ?
Il est captivant de travailler sur un projet d’infrastructure de transport tant
sur le plan technique que sur le plan
relationnel. On participe à la réalisation d’ouvrages qui seront utilisés par
des dizaines de milliers de personnes
chaque jour.
Les projets du Grand Paris Express ou
de prolongement de ligne de métro sont
nombreux, ils constituent de véritables
opportunités pour les futurs ingénieurs
ETP que ce soit côté conception ou réalisation.
Le projet en chiffres
32
98
Ingénieurconstructeur
• 4 nouvelles stations : Pont Cardinet, Porte de Clichy, Clichy –
Saint-Ouen et Mairie de Saint-Ouen
• 1 nouveau site de maintenance et remisage (SMR)
• 5,8 km de tunnel
33
99
20 ANS PROMO 1996
L’ÉCOUTE ET LA
PROXIMITÉ SONT LA BASE
DE NOTRE ORGANISATION
nicolas foubard B 96
fondateur et directeur general
Contractant général implanté en Espagne, en France, au Mexique
et au Pérou, Cubic 33 Group gère la production de bâtiments
industriels, de l’ingénierie à la construction.
Entretien avec Nicolas Foubard, fondateur et directeur général.
Chiffres clés
Année de création: 2005
Présence à l’international:
Espagne, France, Mexique et
Pérou
Volume de facturation en 2015:
23 millions d’euros
Superficie globale de
construction depuis sa création:
500.000 m²
Nombre d’ouvrages livrés: 42
Plus grande surface construite:
45.000 m²
Nombre de salariés: 40
Les valeurs du groupe:
Transparence, Qualité,
Confiance, Engagement,
développement durable.
Pourquoi avoir créé il y a dix ans le groupe
Cubic 33?
J’ai travaillé six ans au sein du groupe
GSE (spécialiste de la conception et de
la construction de projets d’immobilier
d’entreprise) notamment en Espagne
où j’avais détecté certaines lacunes au
niveau de l’écoute et du suivi complet du
client. Il existait clairement un manque de
proximité avec ce dernier! J’ai alors souhaité
développer une société qui tiendrait un rôle
de partenaire face à ses clients, une société
attentive à leurs attentes, adaptable à leurs
besoins. L’écoute et la proximité sont ainsi
la base de notre organisation.
34
100
Comment avez-vous débuté vos activités?
Fondée en 1996 en Espagne, la société a
débuté son activité au côté de Porcelanosa,
un grand groupe industriel fabriquant de
cuisine et de carrelage. Avec eux, nous
avons développé une véritable relation de
partnership. Nous avons ainsi construit
un grand nombre de bâtiments pour leur
compte en Espagne mais aussi au Portugual,
Ingénieurconstructeur
en France et au Mexique. Notre idée était de
travailler main dans la main avec ce client et
de l’accompagner en dehors de ses frontières
naturelles. Nous leur avons ainsi offert des
prestations identiques dans chaque pays
évoqué. Les bâtiments étaient principalement
des entrepôts et des show-room. Depuis
trois ans, nous nous développons à
l’international sur différents territoires en
structurant nos équipes localement. Nous
sommes aujourd’hui implantés en France,
en Espagne, au Mexique et au Pérou. Nous
travaillons ainsi désormais avec des clients
industriels locaux dans chacun de ces pays
ou alors avec de grands groupes comme
Danone ou Gloria (gros fabriquant de lait
péruvien).
production et leur process et que les délais de
construction sont donc très courts (six mois).
Les installations sont d’autre part spécifiques
en terme de production de froid et d’isolation
avec des performances indispensables au bon
fonctionnement de leur batiment.
Pourriez-vous nous citer un exemple de
chantier en France?
Nous venons de livrer un bâtiment (un cross
docking) à Paris à la fin du mois de janvier
pour le promoteur immobilier Segro dont
l’utilisateur est XPO. L’opération, qui
représentait une superficie de 5.700 m² de
quais et 900 m² de bureaux, a été livrée clé
en main. Le contrat a représenté 5,5 millions
d’euros de travaux. Ce bâtiment certifié HQE,
sera désormais une référence dans le métier
Sur quels types de chantiers êtes-vous notamment grâce à son architechure soignée:
des éclairages naturels, de nombreux espaces
aujourd’hui engagés?
De plus en plus présents en Amérique verts et de très beaux matériaux.
latine, nous travaillons par exemple sur le
projet Gloria à Lima, l’expansion de leur
usine de fabrication de lait avec une zone
de stockage. Nous structurons l’équipe
localement avec un support de la part du
groupe depuis l’Espagne et le Mexique dans
l’objectif de mener à bien nos engagements.
Ce projet est complexe pour différentes
raisons. D’une part nous travaillons dans
un bâtiment en activité. Il faut donc prendre
en compte le fait que le chantier freine leur
20 ANS PROMO 1996
NOS CLIENTS SOUHAITENT
SIMPLIFIER LEUR EXPÉRIENCE DU
NUMÉRIQUE ET ÊTRE ACCOMPAGNÉS
DANS LEUR TRANSFORMATION
DIGITALE
CORINNE FIGUEREO ME 96
DIRECTRICE
A la sortie de l’ESTP, vous avez débuté comme Ingénieur d’Affaires
dans une société d’électricité, avec
une petite équipe sous votre responsabilité, et beaucoup de temps passé sur les chantiers pendant plus de
deux ans… Comment se sont passés
ces premiers temps sur le terrain?
Ma carrière a commencé avec des rencontres très fortes, notamment avec
un conducteur de travaux et des chefs
d’équipe peu habitués à travailler avec
des femmes. Contre toute attente, le
fait d’être une femme m’a servi, dans
le sens où il s’était instauré une belle
complémentarité, où je me nourrissais
de leur expérience et leur apportais de
nouveaux points de vue.
Ensuite, j’ai intégré SPIE, d’abord
comme consultante dans l’IT, puis directrice de projet, avant d’accéder à
différents postes de responsabilités managériales.
SPIE a une politique forte de suivi des
carrières, avec des comités annuels qui
permettent de nous faire évoluer dans
nos fonctions grâce à la mobilité interne. J’en ai fortement bénéficié et j’ai
apprécié !
Parallèlement, j’ai souvent changé de
managers, et certains m’ont profondément marquée, par leur humanité ou
par leur côté visionnaire, anticipant la
transformation de nos métiers.
Quelles sont les principales caractéristiques de votre métier?
Notre métier embrasse de nombreuses
technologies, en perpétuelle évolution,
La transition numérique impacte notre société, révolutionne nos
habitudes et nous oblige à repenser nos modèles. De nouvelles
perspectives de croissance apparaissent, mais aussi de nouveaux
défis…
Autant de changements adressés par SPIE ICS, entreprise de services
du numériques(ESN), filiale du groupe SPIE, pour s’inscrire dans le
paysage économique international comme un acteur incontournable
de la transition digitale.
Corinne Figuereo, Directrice des Activités Public & Industries,
revient sur sa carrière et sur les défis de l’entreprise.
depuis l’environnement utilisateur
jusqu’au Datacenter.
Parallèlement, nos clients souhaitent
simplifier leur expérience du numérique et être accompagnés dans leur
transformation digitale. Cela nécessite
de bien connaître leurs métiers, leurs
enjeux, pour co-construire avec eux des
services innovants, adaptés à leurs besoins.
C’est la raison pour laquelle nous
sommes organisés en départements «
verticalisés », c’est-à-dire spécialisés
par secteur client.
Ces départements sont de vraies entreprises, suffisamment petits pour être
agiles et proches de leurs clients, et
suffisamment grands pour disposer de
l’ensemble des leviers, commerciaux,
opérationnels et administratifs.
Dans ces départements, les Ingénieurs
d’Affaires doivent obligatoirement
avoir l’esprit entrepreneurial : ils
écoutent leur client, conçoivent la réponse, pilotent l’ensemble des acteurs
qui adressent ce client, et suivent la réalisation jusqu’au bout.
direction général, et à ce titre impliquée
dans les réflexions d’évolution de notre
société.
Dans la pratique : entre stratégie, management, RDV clients, et gestion financière, c’est dense et passionnant !
Vous faites partie du réseau Mixité
So’SPIE Ladies. Comment défendez-vous les valeurs dont il est ici
question?
Cela fait de nombreuses années que
SPIE mène des actions pour améliorer
la représentativité des femmes dans nos
métiers, et depuis 2010, il m’a été demandé de porter le sujet pour la filiale
SPIE ICS. Le réseau So’SPIE Ladies
est là pour sensibiliser les femmes et
les hommes à la mixité, et inciter les
femmes à croire en elle pour développer leur carrière. Cela passe par des
ateliers qui, selon le thème traité, sont
mixtes ou réservés aux femmes, et par
des démarches telles que le mentoring.
En tant que Directrice des Activités,
quelles sont vos missions?
Je suis à ce titre responsable de plusieurs départements adressant différents secteurs clients.
Le concept de base est simple : 500
personnes sous ma responsabilité, couvrant l’ensemble des rôles d’une entreprise, pour vendre et délivrer les services attendus par nos clients.
Je suis également membre du comité de
N538 Mars - Avril 2016
35
101
25 ANS PROMO 1991
EIFFAGE CONSTRUCTION
GRANDS PROJETS A ÉTÉ
CRÉÉE EN 2013 ET J’AI
ÉTÉ NOMMÉ DIRECTEUR
DE CETTE NOUVELLE
STRUCTURE
OLIVIER BERTHELOT B 91
DIRECTEUR REGIONAL GRANDS
PROJETS
Olivier Berthelot est aujourd’hui Directeur régional Eiffage
Construction Grands Projets, une filiale créée dans l’objectif de
capitaliser les connaissances du groupe accumulées au fil des
réalisations d’envergure et afficher une expertise dans le domaine
des Grands Projets. Entretien.
Vous avez réalisé l’ensemble de votre
carrière chez Eiffage. Quelles en ont été
les différente étapes?
J’ai tout d’abord intégré une filiale immobilière de SAE à la suite d’un stage de
fin d’étude. (Rappelons qu’Eiffage a été
créé en 1992 en regroupant trois sociétés
Fougerolles, SAE et Quillery). Après trois
ans et demi dans ce secteur, j’ai souhaité me tourner vers le chantier et j’ai donc
en 1994 commencé à apprendre le métier
de conducteur de travaux. Petit à petit, je
suis devenu responsable d’un chantier puis
de plusieurs avant de devenir responsable
d’exploitation, un rôle que j’ai endossé
jusqu’en 2005.J’ai ensuite été nommé Directeur de la société SUPAE IDF qui a été
dédiée entre 2007 et 2011à la conception
et à la construction de l’hôpital Sud francilien compte tenu de la dimension exceptionnelle du projet. Après cette opération,
le groupe a décidé de mettre en place une
structure Grands Projets dans l’objectif de
capitaliser les connaissances d’organisation
et de conduite de projets d’exception.
Elevée au rang de Région en 2013 Eiffage
Construction Grands projets intervient désormais à Paris,en région ou à l’étranger
dans le cadre des études et de la réalisation
de projets complexes et j’ai été nommé directeur de cette nouvelle structure.
Parmi nos dernières réalisation nous pouvons citer la tour Majunga à la Défense et le
siège mondial de Carrefour à Massy.
36
102
Ingénieurconstructeur
Comment votre région est-elle organisée?
Nous réalisons une activité d’environs 200
M€ avec 300 collaborateurs.
Nos équipes d’études sont organisées en
mode projet dès la phase de soumission
pour apporter à nos clients les réponses les
plus pertinentes et performantes.
Cette organisation nous permet d’aborder
des opérations très complexes comme par
exemple des projets clés en main pour lesquels nous garantissons des fonctionnalités
et des niveaux de performance.
Pour fiabiliser nos choix techniques,réaliser
des départs lancés et assurer à nos clients
une continuité des échanges,les équipes de
production qui auront la charge de réaliser l’opération sont intégrées aux équipes
d’études dès la phase amont.
En ce qui concerne la phase de réalisation, nous avons développé des standards
de conduite de projets qui donnent à l’ensemble des équipes des outils communs
et nous permettent une bonne maîtrise des
opérations.
Pourriez-vous citer deux projets phares
actuellement en cours ?
Nous rénovons actuellement une partie du
Parc des Expositions de la porte de Versailles.La particularité de cette mission
réside dans le fait que ces travaux de se
réalisent tout en permettant à notre client
la continuité de ses services et le bon fonctionnement de ses salons tout au long du
chantier.
Dans un registre très différent, nous rénovons l’Arche de la Défense. C’est un PPP
pour lequel le groupe EIFFAGE assure les
missions de financement, de conception, de
construction et d’exploitation.Donc un engagement de performance globale avec les
contraintes de La Défense et des installations existantes.
Dans les deux cas nous relevons des défis
techniques qui rendent notre métier passionnant !
25 ANS PROMO 1991
NOUS DEVONS ASSURER
L’EXCELLENCE À TOUTES
LES ÉTAPES DE NOTRE
MÉTIER
olivier sorin tp 91
president directeur general
Fondasol est un bureau d’ingénierie géotechnique dédié à
l’investigation des sols et à la conception et au dimmensionnement
des fondations et infrastrucures des projets de construction. La
société emploie près de 520 personnes, réalise 52 M d’€ de chiffre
d’affaire et rassemble 28 agences en France et à l’étranger.
Olivier Sorin, Président directeur général, retrace son parcours
au sein de la société et présente les grandes lignes de ses projets
en cours.
Quel a été votre parcours depuis
l’obtention de votre diplôme?
Dans le cadre de mon cursus à l’ESTP, j’ai réalisé plusieurs stages dans le
domaine de la construction d’ouvrages
d’Art puis à l’issu de mon service militaire en 93, j’ai intégré l’entreprise
Fondasol au sein de son agence de Lille
comme ingénieur d’affaire. J’ai ensuite
pris la direction de cette agence en 94
et endossé une fonction plus managériale et plus commerciale sans sacrifier
la partie technique. En 96 j’ai pris la
direction de la région Nord puis en 99,
j’ai été nommé directeur général délégué. En 2001, j’ai rejoint le siège à Avignon pour prendre la direction des opérations de Fondasol. En 2013, j’en suis
devenu Président directeur général.
Depuis 2012, vous êtes notamment
engagés sur le Grand Paris?
Nous sommes amenés à faire toutes les
investigations pour les modélisations
géologiques des lots 4 et 7 du projet ( de St Denis à St Cloud et d’Orly jusqu’à Versailles Chantiers). Nous
travaillons bien sûr sur d’autres projets : les autoroutes avec notamment
le doublement de l’autoroute A9, les
projets de TGV comme par exemple
la nouvelle ligne Provence-Alpes-Côte
d’Azur. Le spectre de nos interventions
est très large, de la maison individuelle
au Grands Projets.
Vous travaillez également à l’international?
Effectivement! En République Démocratique du Congo et au Cameroun,
nous travaillons actuellement sur le
diagnostic et la construction de plusieurs barrages, et au Maroc sur des
extensions de Ports. Nous avons toujours travaillé à l’international mais
nous avons la volonté depuis maintenant deux ans de nous y implanter durablement, notament en Afrique. C’est
pourquoi nous avons ouvert deux nouvelles filiales : à Casablanca (Maroc) et
à Yaoundé (Cameroun).
Quels sont selon vous les principaux
aspects à prendre en compte dans
votre métier?
La géotechnique est une science qui
nécessite de modéliser la nature. On
ausculte finalement un patient qui
ne parle pas ! A partir des caractéristiques recueillies sur le terrain, nous
avons pour mission de proposer à nos
clients des solutions optimisées et péreines permettant d’adapter leurs projets aux particularités géologiques,
hydrogéologiques et géotechniques
des sites. Nous devons leur assurer un
service d’excellence à toutes les étapes
de notre métier, un service de plus en
plus élargi avec l’intégration de compétences connexes à la géotechnique
comme l’environnement, la géophysique, le diagnostic de structure, les
prestations de laboratoire, les contrôles
externes, la conception. Une chaine de
valeurs que nous souhaitons maitriser
de A à Z en y intégrant les révolutions
technologiques de demain comme la
digitalisation, le Big Data, ou les inspections par drônes par exemple.
N538 Mars - Avril 2016
37
103
25 ANS PROMO 1991
L’INFLUENCE DU SOL EST
SANS COMMUNE MESURE
SUR NOS OUVRAGES
nicolas utter tp 91
design manager
Quelles sont les grandes caractéristiques d’un métier lié au sol?
L’influence du sol est sans commune
mesure sur nos ouvrages et nous devons le prendre en compte. Contrairement à des métiers liés par exemple
à la charpente métallique ou au béton
armé, nous avons affaire à un matériau
que nous n’avons pas fabriqué. Il représente la résistance sur lequel nous
devons compter pour réaliser des fondations. Un des aspects importants de
notre métier est donc de gérer en permanence les aléas : le sol a une histoire
et nous devons assimiler la manière
dont la nature l’a façonné. Nous disposons de campagne de reconnaissance
à partir desquelles nous établissons un
certain nombre d’hypothèse en vue de
bâtir un modèle géotechnique. Ce dernier est réalisé a priori et nous devons
vérifier pendant toute la durée de nos
travaux que l’ouvrage, et donc le sol, se
comportent conformément à nos prévisions. Si le modèle géotechnique n’est
pas pertinent, nous procédons à des rétro-analyses et trouvons un modèle qui
corresponde aux découvertes réalisées
durant les travaux avant d’aménager
l’ouvrage en fonction. Nous devons
nous adapter en permanence, c’est la
base du métier de l’ingénieur, ce dernier passe son temps à réaliser des hypothèses pour ensuite vérifier qu’il est
toujours dans le cadre de l’ouvrage en
question.
38
104
Ingénieurconstructeur
Entreprise intégrée de travaux dans le sol et des structures internes
de l’ouvrage, Soletanche Bachy intervient sur des typologies
d’ouvrages très variés de petite dimension ou de grande dimension
(maisons individuelles, barrages, tranchées ouvertes, tunnels de
métro etc). Entretien avec Nicolas Utter, Design Manager de la
société depuis 2013.
Vous affichez un chiffre d’affaire d’
1,4 milliard d’euros, dont les troisquart sont réalisés à l’international… Qui sont vos clients?
Nous intervenons dans le monde entier
dans environ une centaine de pays et
sommes implantés dans une quarantaine de pays. Nos clients sont des promoteurs privés, des maîtres d’ouvrage
publics comme des communes ou des
communautés urbaines. Nous comptons aussi bien sûr parmi nos clients
les grands donneurs d’ordre, la SNCF,
la RATP et tous leur équivalents dans
le monde ainsi que l’ensemble des opérateurs portuaires (Le Havre, Marseille
etc.)
Pourriez-vous
citer
quelques
exemples de réalisations emblématiques?
Nous travaillons aujourd’hui par
exemple sur les stations du tramway
de Nice. Ce sont de gros ouvrages avec
des contextes géologiques compliqués.
Nous avons aussi récemment réalisé les
fondations de la tour Odéon à Monaco
(la plus haute tour du Rocher). Si je remonte dans le temps, nous avons participé au confortement du temple d’Abou
Simbel dans le cadre des travaux du
barrage d’Assouan. Nous avons aussi beaucoup travaillé sur des ouvrages
portuaires par exemple au port du
Havre où nous avons construit 2 km de
quais. Le métro du Caire fait également
partie de nos chantiers phares.
A titre personnel, quelles sont vos
missions?
Je suis en charge des études techniques
pour la France métropolitaine, les Antilles, la Réunion, Monaco, la Suisse
et le Benelux. Suite aux études de sol
suivies par un géotechnicien, nous
menons une analyse critique de ces
données mais aussi du modèle associé. L’objectif est de proposer (quand
le cadre du marché le prévoit) des variantes de techniques, de méthodes, de
dimensions etc. en produisant tous les
justificatifs techniques conformes aux
règles en vigueur. L’ingénieur chargé
d’affaire définira les chiffrages associés. Suite à l’acquisition d’une affaire,
la deuxième mission du bureau d’étude
consiste à produire des études d’exécution dans le but de fournir toutes les
justifications et l’ensemble des plans
destinés aux opérateurs sur le chantier.
Ici, l’objectif est d’analyser le comportement du sol et de l’ouvrage et de les
comparer avec les prévisions de comportement réalisées préalablement.
35 ANS PROMO 1981
LA PROMOTION
IMMOBILIÈRE, UN MÉTIER
D’ENTREPRENEUR
bruno pinard tp 81
directeur general activite
promotion
Comment avez-vous débuté votre
carrière?
J’ai débuté en 1982 chez France
Construction (aujourd’hui Bouygues
Immobilier) où jusqu’en 1992 j’ai
occupé différents postes. J’ai débord
intégré la Direction technique
comme acheteur, avant de poursuivre
quelques mois plus tard en tant que
Responsable de programme dans la
filiale de montage d’opérations en
bloc (essentiellement immobilier
d’entreprise). J’ai ensuite progressé
au sein de cette équipe très dynamique
comme Directeur de Programmes,
Directeur et enfin Directeur général
adjoint avec la responsabilité de la
filiale France Construction Industrie.
En 1992 je suis entré chez BNP Paribas
Real Estate comme directeur au sein du
département immobilier d’entreprise.
J’en suis aujourd’hui le Directeur
Général en charge de l’activité
Promotion en Immobilier d’Entreprise
et internationale, responsable d’une
entité qui emploie une centaine de
personnes en France, en Italie, en
Angleterre et au Luxembourg.
Comment
décririez-vous
votre
métier?
La promotion implique d’aborder
la totalité d’un business : la partie
juridique, commerciale, technique,
prospection foncière, politique et
contextuelle, sans oublier la partie
financière qui est toujours sousjacente
La promotion d’immobilier d’entreprise représente 21 % des 752
M€ d’honoraires percus par BNP Paribas Real Estate en 2014.
C’est un volume d’affaires annuel de l’ordre du milliard d’euros,
avec à son actif de nombreux sièges sociaux comme Google à
Londres ou France Télévisions et Coca Cola à Paris. Bruno
Pinard, Directeur Général en charge de l’activité Promotion en
Immobilier d’Entreprise et internationale, revient sur son parcours
avant de dépeindre les grandes caractéristiques de son métier.
de toute les décisions, le résultat faisant
bien sur partie des buts recherchés
avec le plaisir de construire un bel
immeuble et de satisfaire nos clients.
Il faut créer, inventer des opérations,
trouver l’alchimie complexe qui
permet à toutes les parties prenantes
de sortir gagnant/gagnantes, et
développer le projet dans une équation
financière favorable. Au final, avec
les architectes et ingénieurs nous
participons à la transformation de la
ville. La grande diversité des relations
humaines qu’il entraîne et le fait de
laisser une trace dans le paysage rend
ce métier particulièrement passionnant
et valorisant.
Plus spécifiquement, quel est le rôle
d’un promoteur dans l’immobilier
d’entreprise?
Le promoteur d’entreprise crée un
projet à partir d’une opportunité
foncière, d’une idée ou d’un contact.
En tant que maître d’ouvrage et
coordinateur de projet, le promoteur
va manager une équipe de conception
qui imaginera ce projet avant de
le présenter aux politiques et à
l’environnement en vue de l’obtention
d’un permis de construire. Bref, il fait
en sorte de concrétiser le projet. Il
s’agit après de le commercialiser et de
prendre ou pas le risque de le lancer. Il
faut organiser le chantier puis le livrer.
Chaque opération est une entreprise en
soi. Mon métier est donc avant tout un
métierd’entrepreneur!
Sur quels grands chantiers travaillez
vous actuellement ?
Nous venons de livrer à nos clients
Général Electric et Solocal la
rénovation des 85.0000 m² des
tours du pont de Sèvres à Boulogne
Billancourt. Depuis 2014, nous
réalisons le nouveau siège de BNL
(45 000 m2 de bureaux) situé sur
la gare haute vitesse de Tiburtina à
Rome. Ce chantier passionnant est le
plus important projet de bureaux en
cours au sein de cette ville au riche
patrimoine historique, dans laquelle
nous développons par ailleurs des
programmes résidentiels.
Nous travaillons par ailleurs sur
deux très gros chantiers à Levallois
: 60.000m² pour la division luxe de
L’Oréal, un projet qui sera livré en
2017, et 40.000m² pour le CETELEM
à livrer courant 2016.
A Rueil Malmaison, nous avons en
chantier le siège de PSA (15.000m²) et
lançons en 2016 le siège de Novartis
(42.000m²).
Enfin, nous venons de gagner en
couverture du périphérique derrière
la Porte Maillot l’un des projets «
Réinventer Paris » mis en compétition
par l’équipe municipale.
N538 Mars - Avril 2016
39
105
35 ANS PROMO 1981
GROUPE EURO-VOILES
50 ANS AU SERVICE DES
PLAISANCIERS
DENIS INFANTE B 81
BASTIEN INFANTE IG 08
Avec + de 21 millions de CA en 2015, le groupe EURO-VOILES
- RIVIERA PLAISANCE s’impose comme le 1er distributeur de
bateaux de plaisance en France.
EURO-VOILES, qui fête ses 50 ans cette année a toujours marié
l’activité Vente et un niveau important de services, travaux et
prestations, aujourd’hui 30% du CA. C’est la meilleure garantie
pour maximiser le plaisir de naviguer pour ses clients plaisanciers
et son 1er critère de développement et fidélisation de la clientèle.
Quel est votre parcours depuis l’ESTP?
Après l’ESTP, une formation financière à l’IAE et quelques
années à l’export, chez BOUYGUES et SAE, j’ai rejoint un
groupe de promotion avant de prendre en charge, la société
EURO-VOILES, à l’origine un chantier naval. Après un virage immédiat vers le service et la plaisance, j’ai développé
cette activité sur un seul site jusqu’à ce que mon fils me rejoigne en 2009.
Quels liens entre l’ESTP et votre activité aujourd’hui ?
Beaucoup d’ESTP quittent l’école avec une bonne polyvalence
technique et gestion et selon leur personnalité avec une vigoureuse envie d’entreprendre. Après ce sont les opportunités qui
vous font choisir des activités parfois éloignées de votre formation d’origine. L’équilibre gestion et technique s’applique
bien évidement à tous les secteurs. Les problématiques planning, approvisionnement, décisions rapides, polyvalence, relationnel, etc., sont les mêmes que celles d’un entrepreneur TP.
40
106
Quelles sont les orientations qui vous ont menées aujourd’hui à votre positionnement ?
La recherche du meilleur service « sur mesure » pour nos
clients est notre premier objectif.
Nous sommes dans un métier peu normalisé avec des typologies d’usage très variées, et une constante, la nécessité d’un
suivi et de services adaptés à chaque plaisancier pour chaque
type de navigation.
grand nombre de clients étrangers qui marient le savoir-faire
des chantiers français et la nécessité de s’appuyer sur des correspondants viables pour préparer leur voyage.
Quels services auprès de vos clients?
C’est un métier où le savoir-faire, la réactivité et l’expérience
sont nos atouts majeurs avec des technologies et des produits
qui évoluent maintenant rapidement. Nous couvrons tous les
services, de l’acte d’achat au montage financier avec des préparations adaptées au projet du client. Le suivi et le conseil
dans le temps consolident nos relations. Livrant + de 250 bateaux neufs et d’occasion par an et avec + de
9000 clients en suivi, nous menons ce challenge avec un personnel spécialisé et expérimenté qui partage la même passion
de la mer que nos clients.
A Bastien Travailler en famille ?
Un choix. Après avoir développé l’activité web et location
à EURO-VOILES, j’avais initialement choisi de travailler à
l’export sur des chantiers TP.
Avec l’opportunité d’un déploiement dans les Alpes Maritimes, j’ai pu marier à la fois ma volonté de création et profiter
de l’expérience de mon père, ce qui a permis de gagner beaucoup de temps pour relan–cer la distribution JEANNEAU,
PRESTIGE, CNB, FOUNTAINE-PAJOT et ZODIAC dans
cette région. Cette complicité père-fils rassure aussi nos clients
fidèles sur plusieurs générations.
Quel est votre zone d’activité ?
Principalement, la Méditerranée et la Côte d’Azur qui est la
zone principale de navigation européenne, mais nous avons un
Ingénieurconstructeur
Vos orientations stratégiques ?
Toujours améliorer notre service, cela demande beaucoup
d’attention, d’humilité, de réactivité et de remise en question.
C’est la clé de notre important développement commercial.
35 ANS PROMO 1981
jose villoslada tp 81
fondateur et directeur
LES ÉCHANGES, LA
COMMUNICATION, LA
BIENVEILLANCE FAITES
DANS LA RIGUEUR ET
L’ENGAGEMENT FACILITENT
L’OBTENTION DE LA
SATISFACTION CLIENT
Créé en mars 2009, SERIATION est un bureau de conseil et
d’accompagnement environnemental à Maitrise d’Ouvrage
composé d’une équipe de dix personnes et dont les promoteurs
nationaux COGEDIM et VINCI IMMOBILIER sont les principaux
clients. Entretien avec José Villoslada, fondateur et directeur de la
société.
Quelle est la vocation de Sériation?
SERIATION s’est spécialisé dans le domaine du logement neuf collectif, nous
ne réalisons pas de tertiaire et évitons
la réhabilitation (sauf exception)afin de
nous consacrer totalement à notre créneau. SERIATION a fait le choix du Logement Résidentiel dans le but d’apporter aux Promoteurs une véritable valeur
ajoutée d’expertise opérationnelle .
Notre mission consiste à accompagner
les promoteurs dans l’obtention des certifications et des labels dans lesquels ils
se sont engagés(Habitat &Environnement , NF logement Démarche HQE).
SERIATION a pour vocation de créer le
lien entre la théorie des référentiels et les
côtés opérationnel et pragmatique nécessaires sur le terrain.
Pour ce faire, nous disposons d’un process intégré permettant de nous corréler
avec le process organisationnel du promoteur tout au long des opérations.
Pourquoi avoir choisi de travailler
dans ce secteur?
J’ai opté comme de nombreux ainés
avant moi pour « l’acte de bâtir qui de
tous les actes est le plus complet » (Paul
Valery)et donc une école pour commencer à l’apprendre l’ESTP.
Mon parcours professionnel a été d’exercer le métier d’Entrepreneur Général au
sein des majors français du Bâtiment :
BOUYGUES (7ans)-VINCI (9ans)-EIFFAGE(5ans) puis de Contractant Général (CARI-2ans) et Promoteur Immobilier (COGEDIM-2ans) avant de créer
mon entreprise SERIATION en mars
2009 .Parallèlement ,j’exerce une activité d’ expert judiciaire à la Cour d’Appel
de Paris –spécialité Gestion de Projet et
de Chantier- (serment prêté en décembre
2008) .La future réglementation RBR
2020 (Réglementation Bâtiment Responsable 2020) va définir le cadre d’un bâtiment durable réalisable au travers d’un
Management Responsable de tous les intervenants de l’acte de construire.
Les
certifications
d’organisation(
ISO 9001-version 2015),de Responsabilité Sociétale( ISO 26000-Novembre 2010),du logement (NF Habitat
HQE-Septembre 2015) nous préparent à
ce challenge 2020.
Mon expérience chez les majors du bâtiment et d’expert judiciaire ont renforcé
ma conviction que la communication ,
les échanges, la bienveillance faites dans
la rigueur et l’engagement facilitent l’obtention de la satisfaction Client ,donc ,la
pérennité des organisations.
En route vers 2020…et les schémas organisationnels de l’acte de bâtir que Paul
Valery nous invitait déjà à découvrir.
Que retenez-vous de vos études à l’ESTP?
Je me souviens d’abord de la vie étudiante : l’envie et la joie de vivre mais
aussi le sport et la compétition. J’ai en
effet eu la chance d’appartenir à l’équipe
de football de l’ESTP demi-finaliste
de la Coupe de France Universitaire en
1980. Une grande aventure humaine et de
grands moments de vie !
Compétiteur, j’ai expérimenté le fait de
gagner et de perdre!...le fait d’oser entreprendre pour être chaque jour un peu plus
un entrepreneur libre !
La formation généraliste offerte à l’ESTP est une chance pour les étudiants.
Chacun peut trouver sa voie grâce à cette
initiation ,personnellement ,j’avais trouvé le cours de Gestion d’Entreprise très
motivant.
N538 Mars - Avril 2016
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107
Chroniques
de chantiers
Par Jean-Jacques B 75*
et Bertrand Mousselon B 02*
« Le diable se cache
dans les détails ».
Ce vieil adage devrait
plus souvent conduire
nos réflexions et
notre attention.
Pourtant si l'on devait
s'attacher à tous les
Construire en
environnement industriel
Une manière d'appréhender un problème complexe
réside dans la gestion des enjeux.
Or, en matière industrielle, les enjeux sont immédiatement importants. Ils peuvent être humains :
les charges véhiculées, les pressions atteintes dans
les conduites, les températures des fluides menacent immédiatement la sécurité des opérateurs.
Dans tous les cas, la dimension économique de
toute interruption de la chaîne de production
pourra soit exposer directement la santé économique du donneur d'ordre, soit plus généralement
menacer celle des constructeurs.
C'est souvent là que réside la valeur ajoutée du
maître d’œuvre : traduire la culture de l'un dans
celle de l'autre.
Or, dans notre cas, point de maître d’œuvre. On
remet à l'entreprise locale et à son BET structure
une caisse poussiéreuse comprenant une notice
technique qui elle-même stipule en page 125 que
les déformations du support doivent être inférieures
à 50 µm, et cela malgré des charges importantes !
Et, dans ce domaine industriel, on peut avancer
les ordres de grandeur suivants :
points particuliers,
• Projet industriel : base 1000, dont infrastructure
et bâtiment 300
on n'avancerait plus.
• Production industrielle annuelle : 3000
• Ingénierie pour infra et bâtiment : 30
L’'ingénierie représente donc 3 % du coût de l'opération et 1 % du CA de l'industriel.
Nous vous proposons ci-après, des exemples marquants de sinistres qui pourront éclairer certaines
mauvaises pratiques.
Il aurait été préférable de l'indiquer au géotechnicien qui a reçu pour seul cahier des charges, l'indication « charges lourdes ». Cela lui aurait évité de
Un cahier des charges inexistant pour préconiser des colonnes ballastées dont l’homme
un tour de haute précision
du BTP connaît la souplesse (c'est d'ailleurs sa
Le cahier des charges doit être le point de départ première qualité). Il rappelait en plus un tassement
de toute opération. Il récapitule les objectifs atten- prévisible supérieur au centimètre.
dus par le maître d'ouvrage. Les constructeurs ont C'est finalement après 7 années de procédure
l'obligation absolue non seulement de répondre à d'expertise que la sanction tombe : il faut déposer
ce cahier des charges, mais également de le com- la machine et la fonder sur pieux... comme le pont
pléter le cas échéant.
roulant qui l'enjambe !
Les cultures propres à chaque métier diffèrent.
Une expérience coûteuse pour le maçon, son BET
Ainsi, le constructeur coutumier de l’environnement et leurs assureurs !
industriel sait que les ponts roulants peuvent être
sensibles aux tassements différentiels. En revanche,
Les principaux risques sur les plateles tolérances de déformations d’une fraiseuse ne
font pas naturellement partie de ses connaissances. formes logistiques
De même, l'industriel sait que les fondations pro- Les plate-formes logistiques mobilisent les entrefondes permettent souvent de réduire les tassements, prises de TP (terrassements de la plateforme, de la
mais on ne peut difficilement lui demander de voirie et des parkings) et les entreprises de bâtiment
distinguer pieux et colonnes ballastées…
industriel.
108
Ingénieurconstructeur
Leurs sols constituent des ouvrages qui, sans le paraître, demandent
des prouesses techniques pour arriver à concilier :
La modélisation du dallage est alors un exercice d'équilibriste, qui
n'engage que son auteur, pour quelques milliers d'euros d'études ...
n
des terrains de qualité moyenne à médiocre, voire à forte hétérogénéité (anciennes gravières avec des zones de prélèvement remblayées,
anciennes friches industrielles),
L'enjeu est la fissuration de la dalle, les fissures se détériorant sous
l'effet du roulage.
n
des charges fortes (en général 5 t/m2) évoluant rapidement au rythme
des locations des cellules de stockage,
La plate-forme devra être protégée des intempéries jusqu'au coulage
de la dalle. Attention, l'eau de pluie non gérée sur une plate-forme non
fermée dégradera les caractéristiques du support !
des budgets pour leur construction en forme de peau de chagrin,
La réception du support est une étape essentielle pour la bonne tenue
des exigences fortes de planimétrie pour le roulage des chariots élé- du dallage. Sévérité et exigence du maître d'œuvre ne sont pas méchanvateurs, voire pour le fonctionnement des transtockeurs (dispositif ceté, ils préviennent des conséquences très graves, hors de proportion
avec les travaux de reprise demandés.
automatisé pour ranger palettes et colis dans un rack).
Les optimisations sont pourtant courantes, alors que les enjeux écono- Mais le traitement des sols en place n'est pas la solution miracle : non
seulement sa profondeur est limitée, mais les conditions de mise en
miques sont colossaux.
œuvre et l'amélioration qu'on peut en attendre ne permettront pas de
Dans une plate-forme, chaque ouvrage est important, dans la mesure
transformer le sol en support non déformable.
où il touche l'exploitation.
Les joints de dalles sont des points sensibles qui méritent une exécution
sérieuse, ainsi qu'un entretien. Leurs lèvres subissent les efforts alternés,
Les voiries
générés par le passage incessant de chariots élévateurs. Le phénomène
du pianotage est la bête noire des exploitants ; les conducteurs d'engins
Elles subissent un roulage important.
Les virages sont fortement sollicités, d'autant que le rayon de courbure subissent des troubles musculo-squelettiques du fait de passages répéest faible. Attention à l'orniérage et aux croisements avec les voies ferrées. tés sur des joints mal en point.
n
n
La zone de déchargement subit l'outrage des béquilles : elle mérite un
renforcement, éventuellement un dallage béton.
Le dallage
Souvent, on considère que la dalle béton posée sur la plate-forme
constitue le dallage. Et bien non ! La norme NF 11-213 (DTU 13.3)
confirme que le dallage est constitué de l’ensemble : couches de sol et
de remblai + dalle béton. Dimensionner le dallage nécessite de prendre
en compte les caractéristiques mécaniques des différentes couches.
La dalle supporte les poinçonnements résultant des pieds de racks et y
générant des efforts de « moments ». Attention à une mise en place trop
rapide des racks avant le retrait suffisant du béton !
Lorsque le sol est très médiocre, il est tout d'abord renforcé. Deux techniques sont couramment utilisées : les colonnes ballastées et les inclusions rigides avec matelas de répartition. La dalle sera alors soumise à
des moments parasites.
Un principe pour estimer les tassements après renforcement : calculer
les tassements sans renforcement ; le renforcement réduira les tassements, il ne les supprimera pas (diminution des tassements d'un facteur
de 2 ou 3, voire 5, sans espérer aller au delà).
La charpente
La charpente d'une plate-forme logistique est toujours imposante, avec
des grandes portées. Les appuis sont des points stratégiques.
Les poutres reposent parfois sur des consoles courtes, appelées corbeaux :
attention au ferraillage de ces « oiseaux sensibles » !
Un défaut d'alignement des poutres réduira certains appuis de panne.
L'extrémité des pannes est aussi un point particulier, acceptant mal les
optimisations.
N538 Mars - Avril 2016
109
ChrOnIqUEs
DE CHANTIERS
Fissures de dallage - aspect extérieur. Crédit : CREA
Fissures de dallage - les fissures s’étendent dans le corps du dallage.
Crédit : CREA
La course au chargement
Depuis 3 ans, plusieurs hyper-plateformes ont été construites :
stockage automatique à 25 m puis 35 m, puis 43 m, c'est à dire
des charges de 20 t à 30 t/m2. Et le transtockeur exige, pour son
bon fonctionnement, de très faibles déformations.
physiques et économiques d'autre part. Ce travail préalable fera
apparaître le risque anormal.
Vous tenterez alors de réduire le risque et vous établirez une offre
adaptée à la situation : une proposition technique répondant aux
enjeux physiques, conjuguée à la limitation contractuelle des enjeux
économiques. Eventuellement, vous renoncerez au projet !
Ces nouvelles installations desservent jusqu'à 50 hypermarchés,
concentrant un risque économique extrême (CA d’environ 50
millions d’euros par jour). Elles conjuguent donc des exigences Et l'assurance dans tout ça
techniques très élevées avec des enjeux économiques très forts.
Lorsqu'on dispose d'une bonne assurance, pourquoi « se casser
Le transtocker est la pièce maîtresse d'un tel équipement de la tête » à évaluer le risque, puis à le réduire ? Si le chantier se
stockage. Son bon fonctionnement est conditionné par la bonne passe mal, l’assureur désignera un expert, éventuellement un
adaptation de l'ouvrage qui le reçoit (données d'entrée correctes avocat. Au final, c'est lui qui paiera les préjudices.
et suffisantes), sa bonne conception et sa bonne exécution.
Cette démarche est malheureusement complètement erronée.
Pourtant, les entreprises vendeurs de transtocker prennent rare- L'assureur n'est pas le « père Noël ».
ment en charge la construction de l'ouvrage « recevant ». D'où
Première remarque : l'assureur n'aime pas le risque et l’abhorre
un risque supplémentaire à l'interface des deux mondes, celui
lorsqu’il est faiblement aléatoire. Il gère un risque aléatoire dont
du stockage et celui du BTP. Et si le professionnel du stockage
le montant est limité et qu'il mutualise.
n'est pas français, s'ajoutent alors les incompréhensions liées
aux différences culturelles : les Eurocodes ne traitent pas tout et Ainsi l’assureur qui constate, à l'occasion d'un sinistre, des prises
de risques anormales répétées, mettra fin au contrat. La sousleur complexité est un obstacle à la médiation technique.
cription d'une nouvelle couverture pourra se révéler difficile et
toujours plus onéreuse que la précédente.
Maîtriser le risque lié à un chantier particulier
Deuxième remarque : attention aux enjeux économiques, notamLe risque est la conjonction d'un enjeu et d'un aléa. Maîtriser le ment les pertes d'exploitation. Le montant de garantie apporté
risque, c'est veiller aux enjeux et contrôler les aléas.
par le contrat d'assurance sera le plus souvent très insuffisant et
Parmi vos chantiers, la plupart sont « courants » ; vous en connais- le constructeur sera alors exposé sur ses propres actifs.
sez à priori les tenants et les aboutissants. Vous déroulez norma- Maîtriser le risque est une condition nécessaire pour préserver
lement vos procédures d'étude et de réalisation ; peu de mauvaises la rentabilité de l’activité de l’entreprise. Le transfert de risque
surprises.
vers l'assureur à un coût, excédant nécessairement la charge des
Mais quelques opérations sortent du lot, soit par leur dimension, sinistres, mais aussi des limites qu'il faut connaître et prendre en
compte.
soit par le contexte technique, soit par l'objectif final inusuel.
Ces situations méritent toute votre attention ; elles renferment
probablement des écueils qui pourraient se révéler redoutables.
Dès l'étude de l'offre, il est nécessaire d'identifier les facteurs de
risque : qualité du programme, compétence des équipes participant au projet, exigences et aléas techniques d'une part, enjeux
110
Ingénieurconstructeur
* JJM et BM sont les 2 dirigeants de CREA
Conseil risque et assurance / [email protected]
à aCtU
ex p osi t io n s…
par Hugues Absil TP 87
à voi r /
à l i r e…
cuLTure
à écou t e r …
Ceramix, de Rodin à Schütte
maison Rouge (Paris 12ème arrdt) jusqu'au 5 juin 2016 et
Cité de la Céramique (sèvres) jusqu'au 12 juin 2016
Après avoir été présentée au Bonnefantenmuseum de
Maastricht (Pays-Bas), l'exposition est à La Maison Rouge
et à La Cité de la Céramique jusqu'en juin. Elle permet de
comprendre un peu plus l'engouement actuel pour la céramique. Cet art autrefois cantonné aux seuls objets utilitaires
a connu un véritable renouveau dans les années 1900. Les
deux historiennes de l'art Camille Morineau et Lucia Pesapane racontent cette aventure à partir du petit masque de
la pleureuse de Rodin (datant de1895) jusqu'à Ai Weiwei
(artiste chinois) qui brise ostensiblement un précieux vase
Han.
Ceramix, la céramique dans l'art,
de Rodin à Schütte
éd. Snoeck
Ce catalogue permet de poursuivre la réflexion : la céramique
joue un rôle évident dans l'aventure de l'art moderne. Cet
art permet aux peintres de sortir des deux dimensions où
la toile les restreint. L'émail qui couvre sa surface de façon
plus ou moins uniforme - on pense à Tàpies qui joue sur
l'aspect mat ou brillant des céramiques - transforme aussi
la pratique du volume par les sculpteurs.
Les auteurs de cet ouvrage analysent les styles, les mouvements, les pays et les centres de production qui ont participé
à cette révolution ; en regardant, par exemple, les "masques
bâlois" de Thomas Schütte, artiste contemporain résident à
Düsseldorf, on comprend comment les céramiques actuelles
ont pu profiter du décalage toujours engendré. S'inspirant
des caricatures du XIXème siècle du carnaval bâlois, Thomas
Schütte crée des visages monstrueux mais aussi très drôles.
De même, devant les "compotes humaines" de Dietman.
L'émail et l'aspect malléable de ces volumes séducteurs
produisent un art autre que la sculpture et la peinture, et
beaucoup d'ironie. L'alliance du volume et de la couleur
permet vraiment d'abandonner les analyses anciennes de
Greenberg, qui voulait que tout art tende vers la pureté de
son essence. La céramique présentée par ces auteurs nous
la présentent est tout à fait caractéristique de notre début de
siècle, après le post-modernisme qui rejeta enfin les visions
pures mais fermées du modernisme de Greenberg.
Rodin / Lachenal. Pleureuse, Masque sur base, 1895
N536 Octobre / Novembre 2015
111
à aCtU
ex p osi t io n s…
Jean-Michel Alberola.
L’aventure des détails
Palais de Tokyo, jusqu'au 16 mai 2016
L'exposition réunit des œuvres très diverses, des néons vus à la
Maison Rouge précédemment à ses installations ou ses peintures
qui constituent la part la plus connue de son travail. Malgré ses
dénigrements, Alberola est un artiste politique, tant il veut remettre
le monde en question. Plutôt que de se limiter à une technique ou
un style, Alberola utilise tout ce sur quoi il tombe, image, film,
texte... Les mots sont omniprésents, qui nous obligent à interpréter le monde avec un humour que l'image vient encore souligner,
humour que l’on trouve souvent dès la lecture du titre.
Jean-Michel Alberola. Tableaux
Catherine Grenier et Claire Stoullig / éd. Flammarion
Biographie
Artiste majeur né en 1953, Jean-Michel Alberola s’est fait
connaître au début des années 1980 par le retour à la
figuration, au moment même où l'art conceptuel était roi.
Face aux artistes du mouvement « supports-surfaces »
alors sous les feux de la rampe, il incarne le retour d'une
« peinture cultivée ». Cette première définition de son
parcours est déjà une gageure, tant elle réunit ce que
d'habitude on oppose : la peinture « technique du passé »
au conceptualisme "réflexion cultivée".
Le texte de Claire Stoullig réussit à nous introduire dans
les séries que le peintre enchaîne les unes après les autres,
malgré l'absence de lien entre elles. Comme dans les
haïkus japonais, Alberola fonctionne en effet par des
associations d'idées qui produisent des images fulgurantes : "le tableau capture au dépourvu toutes les formes
de coïncidence, d'arrêts sur d'autres images, puisées des
visites régulières de l'artiste au musée du Louvre, de son
silence, de sa nuit, de ce qui lui arrive dans la vie...".
L'élaboration du tableau nécessite de longs mois avant
de parvenir à ce qu'il appelle la "coagulation d'un doute".
La lecture n'est pas aisée pour le spectateur, mais il
s'ensuit une plus grande légèreté des formes et du propos.
En seconde partie cette grande monographie propose un
entretien entre Catherine Grenier et l'artiste. Au-delà des questions sur lui-même ou sur ce qui
sous-tend ses œuvres, est développée une analyse de ce que l'art peut faire aujourd'hui. Alberola
ne peut être défini comme un artiste politique. Pourtant, ses œuvres portent toutes sur le monde
dans lequel nous vivons. Le point de départ peut être un événement vécu, un fait divers, une actualité, mais Alberola n'en fera jamais une image ou une illustration. Le morcellement des motifs, le
vide qu'il introduit entre les images, nous obligent à nous questionner puis à reconstruire sa réflexion,
comme dans les collages cubistes par exemple.
112
Ingénieurconstructeur
à aCtU
ex p osi t io n s…
Amedeo Modigliani, l'œil intérieur
Lam (Lille) jusqu'au 5 juin 2016
Modigliani, peintre et sculpteur italien, a une carrière brève et féconde. Une de ses principales collections françaises est
conservée au musée du LaM à Lille : 6 peintures, 8 dessins et une rare sculpture en marbre, réunis par Roger Dutilleul et Jean
Masurel, fondateurs de la collection d’art moderne du LaM.
Cette exposition permet d'apprécier l'acuité du regard de Dutilleul qui mesure, dès sa première rencontre avec Modigliani,
combien l'artiste sait dégager un regard neuf face à ses contemporains. L'exposition réunit une centaine de peintures et
dessins de l’artiste présentés aux côtés d’œuvres de Constantin Brancusi, Pablo Picasso, Jacques Lipchitz, Chaïm Soutine,
Moïse Kisling, Henri Laurens, André Derain…
Amedeo Modigliani, l'œil intérieur
Ouvrage collectif de Marc Décimo, Béatrice Joyeux-Prunel, Sophie Krebs, Jeanne-Bathilde
Lacourt, Sophie Levy, Marie-Amélie Senot, Stéphanie Verdavaine et Kenneth Wayne (introduction de Jeanne-Bathilde Lacourt, Sophie Lévy ey Marie-Amélie Senot) / Co-éd. Gallimard - LaM
Sculpteur et peintre italien du début du XXème siècle, Modigliani est célèbre
malgré un regard sur son œuvre encore obscur. Chéri du public (surtout à
titre posthume) le consacrant héros de l’avant-garde bohème, il sera accueilli
avec moins d’enthousiasme du côté des historiens et marchands, qui le
confrontent aux grands noms de son époque, à ses amis proches tels que
Picasso, Braque ou Cocteau, dont l’incidence artistique est sans commune
mesure. Son œuvre s’inscrit dans son temps, marquée par la guerre et
empreinte du bouleversement des valeurs. Modigliani parvient à trouver
une place légitime par la création d’un vocabulaire pictural nouveau et grâce
à la richesse des liens qu’il entretient.
Cet ouvrage constitue le catalogue de la rétrospective organisée par le musée
lillois qui possède déjà un fond important de l’artiste et qui, pour l’occasion,
a réuni une riche collection. Le parcours et le dialogue entre ses différentes
œuvres et celles des autres sont ainsi nourris. C'est une aventure audacieuse,
tant la documentation sur Modigliani foisonne déjà : renouveler le point de
vue sans tomber dans la paraphrase est difficile. Comme l'exposition,
l'ouvrage est axé sur trois aspects principaux de l’œuvre et alimenté d’approches parallèles qui rendent la lecture passionnante.
On découvre le travail de l’artiste face à ses sources d’inspirations, comme
la sculpture antique et les œuvres extra-occidentales. Modigliani était très
attiré par l’Egypte et affichait particulièrement une passion pour le primitif.
La première partie de l'analyse proposée étudie les apports de ses maîtres
qui tempèrent ces influences primitives. L’ouvrage s'intéresse aussi au
« portrait » dont Modigliani a fait le centre de son œuvre. Cette orientation
traduit à la fois le reflet d’une époque (il fait le portrait des principales icônes
de la bohème de Montparnasse) mais aussi le témoignage de sa réflexion
sur l'homme. Il dessine des inconnus, honorant leur singularité, au-delà de
tous les rôles joués dans la société ; derrière ces portraits anonymes, on décèle l’«homme». Modigliani cherche à présenter
le réel sous un jour étrange, irréel, pour que le familier nous semble neuf.
De plus l’ouvrage nous permet de comprendre les relations particulières qui relient l’œuvre, l’artiste et le collectionneur.
Roger Dutilleul joue un rôle crucial dans la réception de l'œuvre de Modigliani qu'il aborde sous le jour du marché de l’art.
Ces trois axes symbolisent la carrière de tout artiste : son influence, son rôle, ainsi que sa vision du monde, et la réception
de son œuvre. Tout cela est agrémenté par des biographies chronologiques complètes de ses proches, de ses modèles, de ses
maîtres, ainsi que par des doubles pages sous formes d’essais qui retracent des aspects particuliers de son parcours (comme
son rapport aux lettres modernes ou à l’androgyne dans son lexique pictural).
On retiendra de cet artiste singulier sa manière de marier ses propres influences à l’avant-garde, creusant ainsi une voie
originale dans l’exploration de la modernité. Le pari des auteurs est relevé avec succès par la présentation de très nombreuses
reproductions de ses dessins, peintures et sculptures, par une riche illustration du propos, de ses sources, ainsi que par la
prespective proposée par les œuvres d’autres artistes tels que Picasso, Soutine, Brancusi… Ce catalogue répond à son objectif et enrichit la visite de l’exposition du LaM. Ana de Castro.
N538 Mars - Avril 2016
113
à aCtU
ex p osi t io n s…
l iv r es
Bentu. Des artistes chinois
dans la turbulence des mutations
Architecture contemporaine.
Le guide
Fondation Louis Vuitton, jusqu'au 2 mai 2016
Comme le veut le principe de la nouvelle
collection éditée par Flammarion, Gilles de
Bure fait la synthèse de tout ce qu’il faut
savoir sur l’architecture contemporaine
pour véritablement l’apprécier. Cette collection aborde ainsi des domaines qui ont
suffisamment évolué pour qu’ils posent
quelques problèmes de compréhension,
et nécessitent la connaissance de quelques
« notions-clefs ».
L'ouvrage est en effet un véritable guide.
Il ne s'agit pas d'une histoire de l'architecture, ni d'un essai sur son essence ou ce qui a motivé les
profondes mutations auxquelles elle fut soumise à l'aube de l'ère
contemporaine. Le livre comporte de multiples entrées qui forcent
à une lecture kaléidoscopique. La partie "Comment s'y retrouver",
par exemple, articule l'histoire des mouvements qui ont fait
éclater l'architecture moderne en une myriade de tendances,
« minimale », « néobaroque », « déconstructiviste », avec les
tendances écolos ou les constantes qui nous permettent de
comprendre les motifs de l'architecture contemporaine.
La Fondation nous propose ce printemps un nouveau regard sur la Chine contemporaine.
Les douze artistes représentés ont été choisis parce qu'ils vivent en Chine continentale et sont représentatifs des mutations permanentes de cette société complexe. Les techniques et les styles de ces artistes sont très divers, et pourraient
donner l'impression d'une grande cacophonie. L'impression d'ensemble est
étrange : pas d'effet de groupe ni de véritable communauté, mais, cependant, un
véritable élan qui donne son unité à l'exposition. Ces artistes réagissent et présentent un monde en pleine révolution.
Bentu. Des artistes chinois dans la
turbulence des mutations
Collectif / Co-éd. Fondation Vuitton - éd. Hazan
En introduction au catalogue officiel de
l’exposition Bentu,
Philipp TInari, l'un des commissaires, en
définit l’objectif : "Le mot Bentu, qui signifie littéralement "de cette terre", désigne
un ensemble de traits et perspectives au
caractère local affirmé (…). Il renvoie à des
façons de faire, de travailler très chinoises,
telles qu'elles sont perçues et remises en
question de l'intérieur, et non essentialisées
depuis l'extérieur".
Plutôt que de chercher à dessiner un panorama exhaustif de la Chine actuelle, ce que
maintes institutions ont déjà tenté en vain,
cette exposition se contente de 12 "réponses singulières, mais interdépendantes",
choisies pour la richesse de leurs questionnements : " que signifie vivre et travailler en Chine aujourd'hui, à l'heure où le changement est l'unique constante ?
(...) et quelles leçons le reste du monde peut-il tirer de cette expérience" ?
L'exposition est vraiment riche et éclairante ; elle juxtapose ces douze regards
avec un choix d'œuvres de la collection qui datent plutôt de la génération antérieure. Suzanne Pagé les présente dans la préface de l'ouvrage. Parmi eux, Ai
Weiwei avec "Tree", qui semble relier la terre au ciel dans un assemblage artificiel
mais utilisant des techniques de constructions chinoises ancestrales. Autre figure
importante de la scène internationale, Huang Yong Ping est présent dans la collection avec son fameux "cinquante bras de Boudha" de 1997, qui illustre bien le
lien que ces artistes chinois tentent de nouer entre l'histoire occidentale (la forme
de l'œuvre reprend un célèbre « ready made » de Duchamp) et celle de l'ExtrêmeOrient (les bras portent des symboles liés aux figures du "Boudha aux mille bras"
de la déesse Guanyin). On retrouve aussi les peintures de Yan Pei-Ming avec un
très beau diptyque représentant une sombre acropole plombée sous un vol de
corbeaux d'où semble fuir une colonne de réfugiés, ou les peintures de cendre
de Zhang Huan. Celui-ci semble représenter une place Tian'anmen écrasante
dans sa démesure, ou la construction du grand canal voulue par Mao et réalisée
par des paysans écrasés. Laurence Bossé définit Bentu comme "l'aboutissement
d'un processus de retour et de redécouverte de l'histoire impliquant une dissolution et une reconstruction culturelle".
Le choix des commissaires et des rédacteurs de cet ouvrage est en effet de comprendre comment les artistes chinois peuvent choisir de travailler dans le monde
sans renier le passé ; on peut ainsi citer Qiu Zhijie, Hao Liang ou Tao Hui, qui
renouvellent des techniques traditionnelles. La Chine vit en effet une incroyable
ascension vers la prospérité occidentale. Face à l'exposition de la Fondation Vuitton,
cet ouvrage fournit quelques textes et pistes de réflexion pour comprendre un peu
mieux comment de tels bouleversements peuvent se traduire sur le plan culturel.
114
à aCtU
Ingénieurconstructeur
Gilles de Bure
éd. Flammarion
La part de l'ange.
Journal 2012-2015
Jean Clair
éd. Gallimard
Après "Dialogue avec les morts" en 2011
et "Les derniers jours" en 2013, Jean
Clair continue de publier les meilleures
pages de son journal. C'est la première
fois cependant que le titre nomme la
chose "journal", comme s'il reconnaissait
à ce travail une part importante de son
activité. Elle fascine en effet. On y retrouve
la mélancolie qui, de plus en plus, semble
l'habiter face à une société en déliquescence. Jean Clair a passé son enfance
dans une ferme du bocage mayennais,
puis a vécu à proximité de Pantin. Ainsi parle-t-il avec nostalgie
d'un monde populaire et rural qui a disparu peu à peu sous ses
yeux, en quelques dizaines d'années. Peu après il devient alors
un des meilleurs historiens d'art en France. Son travail de recherche
comme les expositions qu'il organise (de "Marcel Duchamp" en
1977 au Centre Georges Pompidou à "Mélancolie") marquent
toute une génération.
Mais la culture à laquelle il attachait ces jeunes années semble
avoir perdu tout son sens, de même que bien des notions que
l'académicien analyse. Parmi les pages les plus remarquables,
on retiendra sans doute celles consacrées aux mots. Derrière les
mots, Jean Clair traque leur origine, les mondes disparus qu'ils
évoquaient. Où sont les haies qui entouraient nos champs avant
le développement d'une agriculture moderne et intensive ? Où
sont ces frontières qui sacralisaient ces espaces agricoles, et
d'où s'échappaient une myriade d'oiseaux ou de petites bestioles ?
Où sont les tissus qui recouvraient autrefois les meubles et les
visages des tableaux italiens ou hollandais ?
L'ancien conservateur de musée porte un regard critique sur
l'évolution de notre regard, et sur le marché de l'art. Jean Clair
regrette la déchristianisation de la France : «De déni en déni, de
lâcheté en lâcheté, nous serons prêts à l'abattoir.»
La « part de l'ange », c'est la part volatile d'un alcool qui a vieilli
en fût, mais c'est aussi une petite place ménagée dans le lit des
enfants pour que leur ange gardien puisse y reposer et veiller sur
eux. Ce journal nous appelle à réagir pour que le monde puisse
arrêter de s'enfoncer toujours davantage.
c u lt u r e àm UsIqU e à sUr
sC è nE
par François Jestin
Aix-en-Provence : Festival de Pâques
Ce n’est pas exactement l’âge de raison pour un enfant,
mais le festival de Pâques d’Aix-en-Provence en est à sa
4ème édition, avec à nouveau un programme prestigieux
qui s’est déroulé du 22 mars au 3 avril.
Œuvre tout à fait de circonstance sur une affiche d’un
festival de Pâques, la Passion selon Saint Jean de Johann
Sebastian Bach est défendue (le 25/03) par l’ensemble
chœur et orchestre du Musica Saeculorum, sous la baguette
de Philipp von Steinaecker. Le chef tire le maximum des
forces en présence, dont les quantités sont toutefois
réduites : par exemple les choristes sont au nombre de 14
et chaque pupitre manque souvent d’homogénéité lorsqu’il
chante séparément. Le son est donc très baroque et
convient idéalement sur les moments de douceur et de
recueillement. Parmi les solistes, le ténor Andrew Staples
est clair, sûr et articule superbement le long rôle de l’Evangéliste, tandis que l’alto Sara Mingardo nous fait admirer
une nouvelle fois son splendide timbre de bronze.
Dans un répertoire plus symphonique, l’Orchestre de la
NDR de Hambourg se montre (le 26/03) sous son meilleur
jour dans Richard Strauss, Mahler et Chostakovitch (10ème
Thomas Hampson © Doutre
symphonie). Les cordes sonnent soyeuses, les cors font
un sans-faute (chose rare !), les bois sont superlatifs (quelle clarinette et quel hautbois !), et le chef Krzysztof Urbanski assure une direction très
démonstrative… cédant à une gestique parfois proche de celle d’un danseur disco ! Pour ce qui concerne Mahler, le grand baryton américain
Thomas Hampson interprète avec une belle intériorité des extraits du Cor enchanté de l’enfant.
Enfin, si le talent d’un chef d’orchestre est inversement proportionnel à la taille de sa baguette, alors celui de Valery Gergiev est immense …
puisqu’il dirige avec un cure-dents ! Gergiev, à la tête du Théâtre Mariinsky de Saint-Pétersbourg depuis 28 ans, est sans conteste un grand
chef comme il le prouve une nouvelle fois (le 28/03) à la tête de sa phalange dans un magnifique programme Debussy, Dutilleux, Wagner, Brahms.
Dans chacune des deux pièces d’Henri Dutilleux (disparu en 2013 à 97 ans), Gautier Capuçon au violoncelle puis Renaud Capuçon au violon
font preuve de virtuosité et précision sur les rythmes parfois diaboliques. Les deux frères se retrouvent ensuite pour le concerto, opus 102 de
Brahms, pièce très équilibrée quant au partage entre les deux instruments solistes.
Marseille : La Périchole
Rémy Mathieu et Emmanuelle Zoldan © Dresse
Au théâtre de l’Odéon, l’opéra-bouffe de Jacques Offenbach
vu le 2 avril dans une salle archicomble nous remplit
d’allégresse, et ceci à double titre. Il faut d’abord dire qu’on
s’amuse autant parmi le public que sur scène, les dialogues
parlés sont bien calibrés, tout comme l’humour et JeanJacques Chazalet dans sa mise en scène ne grossit pas trop
le trait en restant toujours drôle sans verser dans la vulgarité. Ensuite le niveau artistique semble s’être élevé
depuis notre dernière venue : même en petit nombre, les
musiciens sous la direction de Jean-Pierre Burtin s’appliquent, tout comme les chœurs sur le plateau. Les trois
rôles principaux sont également tenus par de vaillants
chanteurs d’opéra, à commencer par la belle Emmanuelle
Zoldan dans le rôle-titre, puis le ténor élégant Rémy Mathieu
(Piquillo) et enfin la voix impeccablement timbrée et
puissante du baryton Alexandre Duhamel (le vice-roi). Les
trois « cousines » sont aussi superbement assorties – Virginy Fenu, Violette Polchi et la magnifique Valentine
Lemercier –, et les emplois de chanteurs-acteurs sont
interprétés avec beaucoup d’esprit, comme ceux défendus
par Jacques Lemaire, Antoine Bonelli, ou encore Michel
Delfaud pour qui on chante « joyeux anniversaire » à
l’issue du spectacle… il en rougit !
N538 Mars - Avril 2016
115
à sUr
sC è nE
Genève :
Le Médecin malgré lui
Boris Grappe (Sganarelle) & Ahlima Mhamdi (Martine) © GTG / Carole Parodi
Le Grand Théâtre de Genève est actuellement en chantier – comme
l’attestent les échafaudages en place autour du bâtiment ! –, et pendant
la durée des travaux les spectacles sont proposés à « l’Opéra des Nations ».
Cette structure éphémère située en face de l’Office des Nations Unies
est d’ailleurs celle qui avait été utilisée dans le jardin du Palais-Royal
pendant les travaux de rénovation et de mise aux normes de la Comédie-Française, achevés en 2013. Le vaste et bel amphithéâtre tout en
bois procure une acoustique de qualité pour la partie musicale, mais
s’avère beaucoup moins flatteur pour les voix, provoquant ainsi un
déséquilibre entre fosse et plateau par moments gênant pour l’oreille.
C’est tout de même une grande satisfaction de voir – et d’entendre ! – le
très rare Médecin malgré lui de Charles Gounod, composé sur un livret
de Barbier et Carré d’après la pièce de Molière. Le grand maître d’œuvre
du spectacle est le metteur en scène Laurent Pelly, comme à son habitude absolument brillant lorsqu’il traite le répertoire comique. Les
décors de Chantal Thomas sont également originaux et efficaces : au
début, une multitude d’objets accrochés sur une armature métallique
en spirale (quelques éléments en tombent au fur et à mesure, comme
le balai qu’utilise Sganarelle pour battre sa femme Martine…), et plus
tard des cloisons et des canapés changés à vue. Pour cet ouvrage qui
alterne entre dialogues parlés et opéra, la direction musicale de Sébastien Rouland restitue sans pompiérisme la musique de Gounod dans
laquelle on décèle aisément les accents de Faust et Roméo et Juliette.
La distribution vocale est homogène et prend un plaisir visible à jouer
et chanter : Boris Grappe (Sganarelle) diffuse une énergie débordante,
Franck Leguérinel (Géronte) est un baryton de caractère très drôle et
le ténor Stanislas de Barbeyrac (Léandre) est toujours aussi élégant.
Côté féminin, Ahlima Mhamdi (Martine) est plutôt déchainée, tandis
que Clémence Tilquin (Lucinde) chante avec plus de raffinement, et
que Doris Lamprecht (Jacqueline) porte une poitrine de taille démesurée… excellente idée pour une nourrice !
Toulon : Tosca
S’il fallait ne choisir qu’un seul parmi les chefs-d’œuvre
de Puccini, ce serait certainement Tosca, un condensé de passion et de drame qui aboutit à la mort des
trois personnages principaux lorsque tombe le rideau
final. La production de Claire Servais donnée à l’Opéra de Toulon (vue le 5 avril) a beaucoup d’allure,
d’abord figurative avec la splendide conclusion du
premier acte dans l’église romaine Sant’Andrea della
Valle (voir photo), puis de plus en plus stylisée par la
suite, comme au II le grand Christ en croix devant des
gravures en noir et blanc de torture physique. L’orchestre fait des prouesses, dirigé de main de maître
par Giuliano Carella qui maintient la tension de bout
en bout et donne à savourer quelques détails de
l’instrumentation. Le trio de solistes est également
satisfaisant, avec Cellia Costea qui compose une Tosca
émouvante mais qui traverse une petite baisse de
régime pendant le 3ème acte. Stefano La Colla (Cavaradossi) est un ténor aux moyens conséquents et à
l’aigu victorieux, mais le style reste perfectible, tandis
que le baryton Carlos Almaguer (Scarpia) possède le
grain de voix et la projection arrogante que l’on attend
pour ce personnage maléfique.
Tosca - fin acte 1 © Stephan
116
Ingénieurconstructeur
à sOrtIes
Cd
&
dVd
par François Jestin
Puccini :
LA BOHEME
TOSCA
TURANDOT
3 DVD OPUS ARTE
Bertoni : ORFEO
1 CD FRA BERNARDO
Le mythe d’Orphée semble inépuisable et inépuisé... une
petite cinquantaine d’opéras à ce jour depuis l’Orfeo de
Monteverdi, en passant par Lully, Charpentier, Gluck… et
sans oublier bien sûr Orphée aux enfers d’Offenbach. L’écoute
de cette version de Ferdinando Bertoni (1776) évoque d’abord
Orfeo ed Euridice (1762) de Christoph Willibald Gluck, la sœur
de sa version de Paris Orphée et Eurydice (1774). Il faut dire
que ces pièces sont portées par le même livret de Ranieri de’
Calzabigi qui laisse la part du lion au rôle d’Orfeo. Dans celuici, la mezzo américaine Vivica Genaux est idéale tant dans
son interprétation que pour ce qui concerne sa technique
d’essence belcantiste. Sans démériter, Francesca LombardiMazzulli (Euridice) et Jan Petryka (Imeneo) se montrent moins
aguerris, sous la direction pleine d’énergie de Roberto Zarpellon
aux commandes de l’ensemble de musiciens « Lorenzo da
Ponte » qui jouent sur instruments d’époque.
Bizet : CARMEN
1 DVD OPUS ARTE
Pour avoir vu au Covent Garden de Londres en 2007 la
production de Carmen réglée par Francesca Zambello, ce
témoignage d’une représentation de juin 2010 est conforme
à l’impression en salle et n’apporte que peu de surprise,
même dans ce DVD filmé en technologie 3D par de
nombreuses caméras. L’acte I démarre dans les tons ocre,
avec un oranger sur la place du village, les mêmes panneaux
étant utilisés tout au long de l’opéra, et Escamillo entre en
scène plus tard montant un magnifique cheval noir. La
direction musicale de Constantinos Carydis ne déborde pas
d’énergie, l’intérêt réside alors dans la distribution vocale :
la Carmen de caractère de Christine Rice, et le ténor Bryan
Hymel (Don José) au timbre sombre, à la ligne de chant
soignée et au français de qualité.
Max Emanuel CENCIC :
Arie napoletane
1 CD DECCA
Lorsqu’on évoque « airs napolitains » on peut penser à ceux
que chantait Luciano Pavarotti comme « Torna a Surriento »
ou « O sole mio »… mais ce CD témoignage de l’école
napolitaine du début XVIIème siècle en est assez loin ! Le
contre-ténor Max Emanuel Cencic y interprète des raretés
absolues puisque 9 des 11 extraits composés par Porpora,
Leo, Vinci, Scarlatti et Pergolesi sont proposés en première
mondiale. Ces airs qui alternent entre bravoure et douceur
sont de véritables pépites, et Cencic s’y montre tour à tour
virtuose et agile, puis délicat et sensuel. L’ensemble Il Pomo
d’Oro produit un son de superbe qualité, sous la conduite
du chef Maxim Emelyanychef. En complément de programme,
les trois plages du concerto de Domenico Auletta sont certes
agréables et intéressantes, mais aussi frustrantes pour les
amateurs de chant qui en redemandent !
Voici un coffret à mettre entre toutes les mains – et surtout
devant tous les yeux ! –, qui propose trois chefs-d’œuvre
incontestés, tous filmés au Covent Garden de Londres entre
2009 et 2013.
La captation de La Bohème fait figure d’une soirée de répertoire,
c’est-à-dire d’un honnête niveau, mais sans rien d’exceptionnel.
Il faut dire qu’il s’agit de la production « historique » créée en
1974 par John Copley, avec des tableaux complètement figuratifs
et extrêmement sombres, exception faite de la neige au 3ème
acte qui éclaire un peu le plateau ! Sous la baguette inspirée
d’Andris Nelsons, on retient surtout le joli timbre du ténor
roumain Teodor Ilincai (Rodolfo), aux côtés de Hibla Gerzmava
(Mimi), Gabriele Viviani (Marcello), Inna Dukach (Musetta).
L’œuvre garde tout de même sa charge émotionnelle unique,
et il est toujours difficile de retenir ses larmes à la mort de Mimi.
On passe à un tout autre niveau avec la Tosca conduite par
Antonio Pappano le directeur musical de la maison, dans la
mise en scène complètement classique mais efficace de
Jonathan Kent. Le ténor vedette Jonas Kaufmann (Cavaradossi)
y est encore mieux entouré qu’à Zürich en 2009 (DVD chroniqué
dans l’IC 524) : Angela Gheorghiu incarne la diva Tosca de
manière incandescente et le baryton-basse gallois Bryn Terfel
(Scarpia) est un méchant absolument démoniaque.
La Turandot dans la réalisation visuelle d’Andrei Serban est très
couleur locale chinoise : lumières rouges et fumées, sabres,
masques de dragons, …Le chef Henrik Nanasi garde la maîtrise
de l’ensemble, la soprano Lise Lindstrom est une habituée du
rôle-titre très tendu, le ténor Marco Berti (Calaf) se montre
robuste, et Eri Nakamura fait passer l’émotion en Liù, quand
elle se suicide par amour pour Calaf.
Donizetti :
LE DUC D’ALBE
2 CD OPERA RARA
Commandé par l’Opéra de Paris, Le Duc d’Albe grand
opéra français en quatre actes ne fut jamais achevé par
le compositeur disparu en 1848. D’autres compositeurs
ont tenté de compléter les deux premiers actes écrits par
Donizetti – comme Matteo Salvi en 1882 ou le chef Thomas
Schippers en 1959 – mais l’œuvre reste extrêmement
rare. Le label Opera Rara qui se veut fidèle aux autographes
originaux a choisi ici d’enregistrer uniquement les deux
premiers actes, ce qui correspond tout de même à plus
d’une heure et demie de musique. Le chef Sir Mark Elder
dirige avec beaucoup de brillant une distribution assez
luxueuse qui soigne la prononciation française, chœurs y
compris : le ténor très étendu Michael Spyres et la soprano
lyrique Angela Meade y procurent de très belles satisfactions.
Verdi : MACBETH
2 DVD DEUTSCHE GRAMMOPHON
Le Metropolitan Opera de New-York proposait en octobre 2014
une retransmission en direct dans tous les cinémas partenaires
de très nombreux pays, dont voici le témoignage en DVD. La
production d’Adrian Noble surprend au début lorsque les sorcières
déboulent en robe et sac à main, puis suit rapidement une plus
classique ambiance pesante et noire. Le chef Fabio Luisi est
placé au pupitre et c’est d’abord la présence de la soprano star
Anna Netrebko (Lady Macbeth) qui fait l’évènement, aux côtés
de l’excellente basse René Pape (Banco) et du superbe ténor
Joseph Calleja (Macduff). Dans le rôle-titre, le baryton Zeljko
Lucic n’a toutefois pas le timbre racé d’un Macbeth de légende.
N538 Mars - Avril 2016
117
c u lt u r e àéc h ecs
par Maurice Ganvert TP 59
Lors de sa promotion, le pion se
transforme généralement (sauf cas
particulier appelé « sous promotion »)
en Dame – d’où l’expression
échiquéenne « aller à Dame ». Etant
donné la force de celle-ci, sa présence
sur l’échiquier ne peut entraîner que
l’abandon de l’adversaire car sa
défaite est inéluctable (encore faut-il
faire attention au pat qui peut
toujours se produire étant donné la
grande puissance de cette pièce). Des
combinaisons remarquables ont été
réalisées afin de pouvoir promouvoir
u n p i o n . E l l e s re s s o r t i s s e n t
généralement à des motifs tactiques
comme la percée de pion, la création
d’un pion passé, le zugzwang ou le
blocus. Nous en donnons ci-dessous
quelques exemples.
• Une position apparemment très
solide peut soudain être déstabilisée.
Le trait est aux Noirs.
7 6
5
4 3
2 1 8
7 6
5
4 3
2 1 8
a
b
c
d
e
f
g
h
Ce tableau final est la preuve de la
formidable énergie dégagée par les
pions qui avancent.
•
7 6
5
4 3
2 1 8
a
b
c
d
e
f
g
Ingénieurconstructeur
a
b
c
d
e
f
g
h
4.e7 Si 4.fxg3 Fxe1 5.e7f2 6.e8D f1D
7.De3 Df2 ! 8.Dxf2 Fxf2 et il sera
difficile pour les Blancs de sauver la
partie 4…Fxe7 5.fxg3 Fb4 !!
6
5
4 3
2 1 8
7
a
h
Par leur dernier coup, les Blancs
attaquent le pion h5 avec leur Roi.
Ils semblent avoir tous les atouts en
a b c d e f g h
main : un pion e5 passé, la chaîne
En examinant cette position on des pions noirs qui va s’écrouler une
doit se demander quels sont le ou fois le pion h5 disparu, le Fou e1 qui
les pions qui peuvent « aller à soutient toute la structure des pions
Dame ». Il s’agit bien sûr du pion blancs. Et pourtant… ! 1…h4 ! Un
g3 qui est le plus près de sa
promotion hypothétique mais, coup qui paraît normal. Cependant
pour le moment, il est bloqué les choses vont radicalement
comme tous les autres pions noirs. changer. 2.gxh4. Les Blancs semblent
Cependant après 1… Cxd5+ ! on toujours devoir l’emporter, mais
comprend qu’une énorme énergie voici la pointe : 2…Fb4 ! Une
potentielle a été libérée et,
déviation fatale.
s’ a g i s s a n t d’ u n e p a r t i e p a r
correspondance, les Blancs ont
abandonné sur le champ. En effet,
la prise du Cavalier est obligatoire 8 car 2.Rd3 Ce3 est encore pire 7 puisque le pion blanc g2 va
6
disparaître suppr imant tout
obstacle devant le pion noir g3. 5 Donc 2.exd5 e4. La chaîne des 4 pions blancs s’écroule maintenant
comme un château de cartes. Les 3 Blancs n’ont ni le temps ni le choix 2 de jouer autre chose que 3.Cc4 (si
1
3.fxe4 f3 et une nouvelle Dame
a b c d e f g h
noire va très vite apparaître) 3…
exf3 4.Cd2. Le Cavalier noir se croit
e n c o r e c a p a b l e d e b l o q u e r Bien entendu le Fou noir est intoul’avalanche des pions noirs mais chable : 3.Fxb4? g3 4.e6 gxf2 ! 5.
voici la surprise 4…f2 ! 5.Rd3 Les e7f1D 6.e8D Dg2+ 7.Rh6 f2 qui
Blancs n’ont plus besoin que d’un gagne car une seconde Dame noire
temps pour se sauver mais ce n’est
va apparaître 3.e6 Les Blancs font
pas possible car les Noirs jouent
5…f3 !! et les pions noirs se une tentative pour aller à Dame
faufi lent 6.Ce4+ (ou 6…gxf3 g2) 3…g3 Mais les Noirs avancent
imperturbablement.
6Rxd5 7.Cxg3 fxg2 !
118
7 6
5
4 3
2 1 8
b
c
d
e
f
g
h
6.Ff2 Fc5 7.Fe1 f2 8.Fxf2 Fxf2 La partie se termina par 9.h5 (si 9.g4 Fxh4
10.g5 Rc6 11.Rh5 Fe1 12.g6 Fc3 qui est
sans espoir pour les Blancs) 9…Fxg3
10.h6 Fe5 11.Rf7 Rc6 12.Rg8 Rc5 et
les Blancs ont abandonné car tous les
pions blancs vont disparaître.
• L’idée des Blancs est particulièrement
intéressante. Qu’y a-t-il de mieux que
d’isoler une pièce du secteur critique
? Dans cette position prendre le pion
b3 donnerait des chances aux Blancs.
Pourquoi les aider, surtout si une solution élégante existe ?
6
5
4
3 2
1 8
7
a
b
c
d
e
f
g
h
• Dans la position suivante il semble
qu’il n’y ait plus grand-chose à
espérer d’un côté comme de l’autre.
Mais une solution peut encore
exister : c’est le zugzwang.
7 6
5
4
3
2
1 8
a
b
c
d
e
f
g
h
Le pion h3 va tomber. Avec des Fous
de couleur opposée et un pion blanc
en a7 il semble que la victoire des
Blancs se soit envolée. Mais une idée
puissante va prendre en compte la
disposition « idéale » des pièces.
1…g1D ! Au lieu de prendre le pion
h3 les Noirs préfèrent donner leur
pion g2. Le changement de plan va
avoir d’énormes conséquences car
il va mettre les pièces blanches dans
une position très inconfortable
2.Fxg1 Rg2. Le Fou blanc ne peut
plus revenir sur la diagonale h2-b8
et, s’il quitte la case g1, il laisse le
pion « h » courir à sa promotion.
Mais il peut se maintenir en g1 grâce
au Roi blanc qui à son tour attaque
le pion h3. De l’autre côté de la
position, on comprend que le Fou
b7 doit, quant à lui, observer en
permanence la case de promotion
a8. Comment faire pour éloigner soit
le Fou blanc soit le Roi blanc ? La
réponse se cache dans l’idée du
zugzwang 3.Rg4 Fa8 ! Le Fou peut
également aller sur d’autres cases
de cette belle diagonale mais pas en
f3 car, paradoxalement, attaquer ne
sert à rien : 3…Ff3+ 4.Rh4 et il faut
recommencer 4…Rh4 Quoi d’autre ?
C’est le seul coup maintenant le statu
quo. 4… Ff3 !!
C’est le bon moment pour venir en
f3. Les Blancs ne peuvent plus que
repousser l’inéluctable.
7
6
5
4
3
2
1 8
34…Cc4+ !! joli et efficace car la diagonale a2-g8 se referme pour toujours
35.bxc4 Si 35.Rd4 Cd6 36.h4 Rxb3
37.g4 a4 38.h5 a3 39.g5 a2 et il n’y a
plus rien à espérer pour les Blancs
35… c5 ! Une précision importante.
Un autre blocus va consolider le premier. Inconséquent serait 35… a4 ?
a b c d e f g h
36.c5 ! et la diagonale du Fou s’ouvre
à nouveau. 36.Fxf7 a4 37.Fg6 a3
38.Fb1 Rb3 Le Fou blanc est impuis- 5.a8D Fxa8 6.Rg4 Fb7 7.Rh4 Ff3 ! et
sant 39.h4 Rb2 40.Fa2 Rxa2 et les le pion h3 va se transformer en Dame
car le Roi blanc doit s’éloigner.
Blancs ont abandonné.
à Br i dG e
par Julie Garrigou-Devichi B 98
ACTUALITÉS
En 2017, Lyon capitale mondiale du bridge
Les prochains championnats du monde se dérouleront à Lyon du 12 au 26 août 2017. Un évènement qui rassemblera des passionnés de bridge de tous âges…
Pour la FFB, deuxième fédération au monde après les Etats-Unis, ce sera une occasion unique de valoriser le bridge et toutes ses catégories de joueurs, amateurs et professionnels. Au programme
des championnats du monde par équipes, qui sont au bridge ce que la Coupe du monde est au football : open (hommes et femmes confondus), dames et senior (plus de 60 ans) ; sans oublier le
Transnational (épreuves où s’affrontent les représentants des pays, donc réservés aux meilleurs de chaque pays) et les 1ers Internationaux de France de bridge (compétition plus ouverte au grand
public, de type « Festival », avec des épreuves scolaires, kids, handibridge, mixte,…).
Les équipes de France, fortes de sept titres mondiaux et européens remportés depuis 2012, auront à cœur, à domicile, d’asseoir leur domination sur le bridge mondial.
PUZZLE :
PROBLÈMES D’ENTAME :
Quelle est votre entame, en Ouest, après la séquence suivante ?
Nord
♠ DV9
♥ 863
♦ AV54
♣ R64
Après une ouverture de 1 Cœur en Ouest,
vous avez déclaré 4 Piques. Ouest entame
atout, et Est fournit. C’est à vous…
sud
A R 10 8 7 3 2
R72
R62
-
♠
♥
♦
♣
sud
Ouest
Nord
Est
2 ♣*
Passe
2♠
1sA
Fin
(*) : 2 ♣ est un Landy qui indique un
bicolore majeur au moins 5/4
1)
♠
♥
♦
♣
64
A D 10 7
A V 10 5
RD7
2)
♠
♥
♦
♣
A85
RD3
D 10 6 5
A32
3)
♠
♥
♦
♣
A73
AV64
AD72
97
4)
♠
♥
♦
♣
A65
RV85
AV9
A 10 2
SOLUTION :
RÉPONSES :
Vous pouvez tenter l’impasse à la Dame de Carreau, mais son échec vous
condamne, car vous seriez traversé à Cœur. Le plus sûr est de jouer les
deux As chez l’ouvreur et de faire une stratégie d’élimination. Prenez
l’entame au mort, coupez un Trèfle, rentrez au mort à l’atout, et coupez
un second Trèfle. Tirez alors Roi et As de Carreau, et jouez le Roi de Trèfle
en lâchant le dernier Carreau de la main. Ouest doit jouer cœur vers votre
roi, coupe et défausse, ou Carreau qui affranchit la couleur pour jeter un
Cœur. Si Est a l’As de Trèfle, coupez, et jouez alors Carreau vers le Valet,
la Dame sera en Ouest à coup sûr.
1) 4 ♠. Vous avez pu vous laisser tenter par l’entame naturelle du Roi de Trèfle, mais ce n’est pas
le bon choix. Vous avez trois levées de Cœur potentielles, et il est urgent de vous opposer à
un jeu de coupe prévisible du déclarant. Entamez atout et rejouez-en.
2) 6 ♦. L’entame du Roi de cœur ne pourrait que rendre service au déclarant. Tentez votre chance
à Carreau avant que le déclarant n’établisse une couleur secondaire qui peut être les Cœurs
du mort ou les Trèfles de sa main. Choisissez le 6 de Carreau en pair-impair.
3) 9 ♣. L’entame du doubleton Trèfle est neutre, et peut vous permettre de réaliser des coupes.
Vous n’avez aucune raison de mettre en danger un éventuel honneur à l’atout de votre
partenaire alors que vous n’avez qu’une levée de Cœur à protéger.
4) 5 ♠. Cette fois vous n’avez aucune bonne entame, et votre opposition à Cœur doit une nouvelle fois vous conduire à entamer d’un petit atout. Vous serez en mesure de donner deux
tours d’atout supplémentaires quand vous prendrez la main, peut-être la clé de la chute.
à é n i G mes
1
facilis
Au lycée Sainte-Marguerite
Nous sommes 21 élèves en première au lycée SainteMarguerite. Chaque fille, sauf la très sérieuse Chloé, a
embrassé 3 garçons de la classe. Et chaque garçon a
embrassé 2 filles de la classe, sauf moi, Augustin, qui en
ai embrassé 7. Vous avez donc deviné s'il y a en fin de
compte plus de garçons que de filles ou plus de filles que
de garçons…
2
is
difficil
medium
Par un beau matin de pluie
Par un beau matin de pluie, moi, l'escargot, j'ai quitté le coin
nord-est du jardin vers le sud-ouest. Ma copine limace est partie
simultanément du coin sud-ouest vers le nord-est. Nous nous
sommes croisés à 12 heures 35. J'ai fini ma course à 5 heures
moins le quart et ma copine limace à 7 heures moins 25. Nos
vitesses sont constantes. À vous de deviner à quelle heure nous
avions pris le départ…
par
Marie Berrondo-Agrel
Editions Eyrolles
www.editions-eyrolles.com
contact :
[email protected]
ruœc ed seriotsih sel zetpmoC
? ertnocner ruel sèrpa lamina euqahc à li-t-etser spmet ed neibmoC
N538 Mars - Avril 2016
119
c h r o n i q ue
d e l’IC
par Frédéric Hirtzman TP 06
Iconographie : Pierre Baqué
« DISCOURS DE FIN D'annee »
Cette année n’échappe pas à la règle et
s’achève par le traditionnel discours des voeux
du patron de chantier, intervention placée
sous le thème de l’« annus horribilis ». Car le
contexte est tendu. Le chantier est en retard
et perd de l’argent.
Toute l’équipe travaux est rassemblée dans
la grande salle de réunion. Les mines de la
direction sont graves. Pas un sourire. On
devine déjà à quelle sauce nous allons être
mangés.
Le ton est martial : « Nous menons une guerre
totale. Nos ennemis n’ont jamais été aussi
nombreux. Nos pertes sont élevées mais il
faut coûte que coûte tenir, quel que soit l’effort
demandé. J’entends certains se plaindre de
ne pas avoir suffisamment de temps à
consacrer à leur famille. Estimez-vous heureux
de faire partie d’une équipe soudée et tournée
vers un seul et même objectif commun : livrer
le chantier ».
120
Ingénieurconstructeur
A ce moment, autant vous dire que l’ambiance
dans la salle est devenue froide, pour ne pas
dire glaciale. Une conductrice s’effondre en
larmes, écrasée par la culpabilité d’avoir pris
son dimanche le week-end précédant. Les
deux stagiaires qui nous avaient rejoints ont
préféré quitter la salle sur la pointe des pieds ;
et personne ne les reverra !
Le discours continue : « Face à une telle
démotivation de nos troupes, de nouvelles
mesures s’imposent. Aucune prime ou
augmentation de salaire, ou même promotion,
ne sera accordée cette année. D’autre part,
toutes vos demandes de congés sont annulées
jusqu’à nouvel ordre. Et puis nous nous
séparons de certains d’entre vous dès ce soir.
La liste des partants sera affichée sur la
machine à café. De manière à améliorer la
communication directe entre les membres
de l’équipe, tous vos ordinateurs seront
confisqués. Des économies substantielles
sont devenues nécessaires : la machine à café
ne distribuera plus que de l’eau de pluie, les
distributeurs de confiseries proposeront les
produits au prix unique de 10 € l’unité. Et il
est désormais interdit d’imprimer tout
document y compris les plans. Je préfère tous
vous prévenir : si nous ne livrons pas à temps,
je saute et vous avec moi »
Le jeune conducteur de travaux assis à côté
de moi me fait justement remarquer qu’au
taux horaire où il est payé, son livreur de
sushis gagne plus que lui.
Tout est dit ! Et, habitude oblige, le discours
s’achève dans la « fausse bonne » humeur des
membres de l’équipe, réunis autour d’un verre
naturellement sans alcool.
Exigence
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INDUSTRIE
ISSN 0046 - 3513
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