"baba" puis rectifié en "bapa" (et non "papa"), en raison du

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"baba" puis rectifié en "bapa" (et non "papa"), en raison du
"baba" puis rectifié en "bapa" (et non "papa"), en raison du voisement habituel d'une consonne
sourde placée entre deux voyelles. Le décodage correct du premier graphème montre bien que
"b" est connu et différencié de "p" au niveau visuel. Quand il y a confusion visuelle (en
attaque de syllabe isolée), il peut y avoir une implication phonologique dans le décodage,
selon l'environnement .
En quelque sorte, il y a du son dans l’image.
En effet, j'ai observé également : "don" lu correctement, mais "bi" lu [di], et, lorsque le mot
complet fut présenté en entier et dans le bon ordre ("bidon"), le décodeur produisit [dibon].
Le "don" a été transformé en "bon", la suite d + b étant plus économique au niveau
articulatoire, alors que "don" avait dans un premier temps été bien décodé. L'utilisation de
coupes syllabiques permettrait de vérifier si, connaissant les lettres présentées en attaque de
syllabes isolées, le décodeur ferait quand même une erreur pour les mêmes attaques, mais
dans un mot plurisyllabique. Cela confirmerait bien l'hypothèse d'une rection
idiophonologique.
Mais cela ne suffit pas à détecter chez l'enfant quel niveau de conscience phonique il utilise
pour décoder : la conscience syllabique, ou la conscience phonémique ? La rection
idiophonologique pourrait porter sur l’une ou l’autre, selon le niveau de performance du
lecteur, et selon le mot déchiffré, car le décodeur n'aura pas la même contrainte et donc une
production autre (par exemple, pour une conscience syllabique, le déplacement d'un
phonème peut être entraîné par une nécessité de coupe syllabique acceptable
phonologiquement).
Ce point sera développé par l’étude (voir plus loin) de la notion de déchiffrage
Je parlerai de rections idiophonologiques, dues aux imprégnations phonologiques de chaque
enfant, parallèlement à la théorie des contraintes et de stratégies de réparation de Carole
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