CMJN de base - Travailleur Alpin
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LOTO MAI2011 DE LA FÉDÉRATION DE L’ISÈRE DU PCF VENDREDI 20 MAI À 19H n° 200 OUVERTURE DES PORTES À 18H30 DE NOMBREUX LOTS À GAGNER 20, RUE EMILE GUEYMARD ÉDITÉ PAR LA FÉDÉRATION DE L’ISÈRE DU PARTI COMMUNISTE FRANÇAIS GRENOBLE - 04.76.87.70.61 ÉLECTIONS 2012 Mercredi 15 juin À 18h, présentation du programme de la fête à l'Orangeraie parc la poya à Fontaine L'HEURE DES CHOIX! ISSN 1247-6153 TA200:Mise en page 1 04/05/11 18:06 Page1 TA200:Mise en page 1 04/05/11 18:06 Page2 CHANGER VRAIMENT À G AU C H E Jérôme Marcuccini, Secrétaire départemental de la Fédération de l'Isère du PCF Le souvenir du 21 avril 2002 reste vif dans la mémoire.Les sondages concernant Marine Le Pen peuvent être agités jusqu’à faire comme si toute la vie politique française tournait autour du FN,ils n’en traduisent pas moins une réalité inquiétante,cela d’autant plus que la montée des extrêmes droites ,des populismes, est d’actualité dans nombre de pays d’Europe, avec les mêmes thématiques. Immigration, indifférence des élites et des politiques au sort de leurs peuples, ravages d’une mondialisation génératrice de chômage et dépossédant les nations de leur pouvoir… les extrêmes droites apportent des réponses semblables. Xénophobie, repli, rejet de la réflexion politique au profit du vote des frustrations et de la colère. Ces réponses sont les pires qui soient et elles sont illusoires et trompeuses. Car ce qui est en jeu, c’est la possibilité ou non de construire une Europe des peuples et du progrès social, de construire une alternative politique, véritablement de gauche, à l’Europe du capital, du dumping, de la concurrence entre les salariés, les pays, les régions. Il n’y a pas d’avenir dans le repli, la haine de l’autre. Pas plus qu’il n’y a d’avenir dans l’Europe que dessinent Nicolas Sarkozy et Angela Merkel, au seul services des marchés financiers Ce n’est pas l’attente de la primaire du PS qui peut tenir lieu de réponse politique à la droite, tandis que, l’idéologie ayant horreur du vide, ses thèmes occupent le terrain. Le risque, le piège, il est là. La probabilité de la réédition d’un 21 avril sera d’autant plus forte que le débat politique dérivera dans ce sens et que les réponses proposées à gauche n’en changeront pas les termes. Sans attendre sa conférence nationale sur la candidature du Front de gauche, le PCF entend engager tout de suite le débat politique de l’élection présidentielle, avec la volonté que ce débat irrigue toute la gauche pour de réels changements. Il lance une campagne contre la vie chère et a appellé à un meeting le 3 mai, contre « le pacte euro + » de Merkel et Sarkozy, pour une autre construction européenne. D’autres peuvent s’y mettre. La gauche en sera d’autant plus forte. LE TRAVAILLEUR ALPIN ADRESSE À JÉROME ET CINZIA, HEUREUX PARENTS DE MARGOT, NÉE LE 23 AVRIL À ROME, SES VOEUX DE BONHEUR À TOUS LES TROIS. 2011 Mensuel édité par la fédération de l'Isère du parti communiste français Créé en 1928 Directeur de la publication : Gérard Frydman Rédacteur en chef : Max Blanchard Comité de rédaction : Max Blanchard - Jean-Claude Lamarche - Gérard Frydman - Françoise Parisel Laurence Remy Site Internet : www.38.pcf.fr Maquette : Ronchin & Ronchin Conception graphique : Patrice Campana Commission paritaire : 0905 P11377 • Régie publicitaire : Tél. 04 76 87 67 50 • Impression : RC Grenoble 56b 161 Prix : 2,00 € • 20, rue Émile Gueymard 38000 Grenoble Tél. 04 76 87 70 61 Télécopie 04 76 87 86 79 2 PLACER LA VIE D DE LA CAMPAGN E C’est le sens de la résolution adoptée à 75 % par les responsables du PCF, à l’occasion de leur dernier Conseil national. La volonté est de construire des réponses et des « fronts autour de grandes urgences sociales : construire des fronts autour des grandes urgences sociales : la lutte contre la précarité, pour le logement, l'école, la santé, les transports, l'égalité femmes hommes, contre les discriminations... Nous proposons en particulier un front contre la vie chère, pour l'augmentation des salaires, des retraites et des minima sociaux ; autour de grandes réformes sans lesquelles le changement sera impossible : maîtrise publique bancaire, renouveau industriel et technologique, construction d'une 6e République, planification écologique, un front contre le pacte euro+ et pour une autre Europe. Une démarche nécessaire dans un contexte où l’élection présidentielle ou les aspirations et les exigences des citoyens peuvent passer sous l’éteignoir. Dans son rapport d’introduction au travaux du Conseil national Pierre Laurent soulignait : « La crise financière mondiale de 2008 a ouvert une période historique nouvelle. (…) Le monde change sous nos yeux. Pour le pire comme pour le meilleur. Et dans notre pays aussi, tout est possible, dans un sens comme dans l’autre. » Car, le rejet de plus en plus prononcé de Nicolas Sarkozy et de sa politique ne se traduit pourtant pas par un élan à gauche car « la gauche n’apparait pas en mesure de remplir deux conditions qui paraissent incontournables aux Français : porter un projet de changement qui semble réellement capable de changer la vie ; s’unir sur ce projet pour être suffisamment forte et gagner », comme l’expliquait Pierre Laurent. Or, faute de réunir ces deux conditions, les risques de dérive droitière, voire d’extrême droite, sont sérieux. Une situation qui renforce donc la responsabilité de ceux qui portent des propositions alternatives et particulièrement des communistes. La construction du Front de gauche, l’élaboration citoyenne du programme partagé, sa déclinaison en luttes concrètes sont la réponse stratégique apportée par les communistes pour relever le défi. Reste cependant l’obstacle de la présidentielle, pour reprendre l’expression employée par le secrétaire national du PCF. Car, deux écueils se dressent devant un PCF marqué par les échecs des deux présidentielles précédentes. Les écueils sont liés à la nature même de ce scrutin. Le premier, quel que soit le candidat désignée, sera de réussir à desserrer l’étau du vote utile. Le second touche à la désignation même du candidat que soutiendra le PCF dans le cadre du Front de gauche. Avec, au cœur de la contradiction, comment poursuivre une dé- ABONNEMENT 2011 édito Je souhaite recevoir le Travailleur Alpin ou faire bénéficier un(e) ami(e) Abonnement annuel : 21,50€ Abonnement-souscription à partir de : NOM : Prénom : Adresse : Code postal : Ville : Tél/Email : Chèque à libeller et à envoyer au : Travailleur Alpin - 20, rue Émile-Gueymard BP1503 38025 Grenoble Cedex 1 40€ TA200:Mise en page 1 04/05/11 18:06 Page3 événement E DES GENS AU CŒUR N E ÉLECTORALE DE 2012 marche par essence collective dans le cadre d’une élection personnalisée par nature ? La réponse proposée par le PCF pour dépasser cette contradiction passe par un contrat politique global avec ses partenaires, un projet, une campagne collective et une juste répartition des candidatures aux élections législatives. Avec l’idée que la primauté affichée au rôle du parlement, dans la nouvelle république que veut construire le Front de gauche, doit se traduire dans le concret. La campagne électorale législatives-présidentielle, en 2012, doit donc « être une campagne à 1200 voix » (nombre des candidats et de leurs suppléants aux législatives) dépassant ainsi la personnalisation. C’est dans ce cadre que le secrétaire national du PCF a estimé que la candidature de Jean- Luc Mélenchon pouvait être « envisagée », ajoutant qu’elle était, « à l’étape actuelle de sa réflexion », « la plus susceptible de nous permettre de franchir un cap dans nos objectifs ». Un point de vue partagé par une partie des communistes qui jugent également que le choix du coprésident du PG pour porter les couleurs du FG en 2012 sera la démonstration de la détermination du PCF à poursuivre dans la voie de l’élaboration collective, citoyenne et à vocation majoritaire d’une alternative de gauche. En donnant son opinion, Pierre Laurent précise ne pas vouloir clore le débat et appelle ses militants à le « poursuivre en examinant jusqu’au bout les possibilités ». Le bout étant le vote qui aura lieu les 16, 17 et 18 juin prochains, 15 jours après une conférence nationale qui aura émis une opinion et élaboré le bulletin de vote. Au total, quatre candidatures sont soumises au débat :: Jean-Luc Mélenchon, coprésident du PG, André Chassaigne, député du PCF du Puyde-Dôme, André Gérin, député PCF du Rhône, Emmanuel Dang Tran, responsable d’une section du PCF à Paris et membre du conseil national. Ces deux dernières candidatures militent pour une candidature du PCF hors Front de gauche, position minoritaire chez les communistes, « l’essentiel » de la discussion « porte déjà » sur les deux premiers noms, selon la résolution du Conseil National du PCF. Au cœur du débat, non pas le soutien à une personnalité, mais « qui pour porter de la manière la plus efficace et rassembleuse la démarche du Front de gauche ? ». [GF] Conseil national du PCF du mois d’avril. 3 — le travailleur alpin - mai 2011 TA200:Mise en page 1 04/05/11 18:06 Page4 PACTE POUR L’EURO : AUSTÉRITÉ POUR TOUS ! UNE BOÎTE À OUTILS CONTRE LES PEUPLES. La Commission E u ro p é e n n e , en accord avec le Conseil (des chefs d’Etat et de Gouvernement), a déjà développé tout un arsenal de dispositifs pour contraindre les pays à toujours plus de libéralisations et d’austérité salariale et budgétaire. Ca ne leur suffit plus. A la demande d’Angela Merkel et de Nicolas Sarkozy, la Commission vient d’ajouter un pacte « de compétitivité » qui poursuit deux objectifs : 1) Imposer des politiques d’austérité et de régression sociale à l’ensemble de l'UE; 2) Porter une nouvelle atteinte à la souveraineté populaire nationale et à la démocratie, par un transfert de pouvoir vers la Commission et le Conseil, en matière économique, fiscale et sociale. POURRONT ÊTRE IMPOSÉS •La baisse des salaires indexés non plus sur l’inflation mais sur la productivité, • la baisse des «charges» sociales, transférées sur la TVA, •de nouvelles régressions de la protection sociale, le recul de l’âge de départ à la retraite, •la précarité (flexisécurité) qui sera « promue », •de nouvelles libéralisations et la poursuite de la casse des services publics, •l’inscription des contraintes du pacte de stabilité dans la Constitution. LES PAYS MIS SOUS TUTELLE En début d’année, chaque pays devra présenter « une série d'actions concrètes à mettre en oeuvre dans un délai de douze mois », s’inscrivant « dans les programmes nationaux de réforme et de stabilité », ainsi que leur projet de budget, qui sera évalué par la Commission et le Conseil, dans le cadre du semestre européen. Puis la Commission fera ses « recommandations qui pourraient toucher à la fois, la question des revenus et des dépenses dans le cadre de la politique budgétaire, le fonctionnement des marchés du travail, des biens et services, les politiques macroéconomiques et salariales ». Le Conseil pourra imposer des changements au pays récalcitrants et la révision du Traité de Lisbonne devrait permettre des sanctions fi- nancières. Seulement alors les parlements nationaux pourront délibérer ! Même la réforme constitutionnelle est surveillée : « Les États s'engagent à traduire dans leur législation nationale les règles budgétaires du pacte de stabilité et de croissance… Ils conservent le choix de l'instrument juridique … mais veilleront à ce qu'il soit par nature suffisamment contraignant et durable… La Commission aura la possibilité d'être consultée, avant son adoption, sur la formulation précise de la règle budgétaire.» UN DISPOSITIF INEFFICACE ET SOCIALEMENT INJUSTE Le prétexte est la crise de l’euro, qui serait due aux déficits et dettes publics exorbitants, ceux-ci résultant de dépenses publiques excessives. Rappelons que ce ne sont pas les dépenses qui augmentent (à l’exception du service de la dette), mais les recettes qui baissent, (et ceci bien avant la crise de 2008) : en France, les cadeaux fiscaux aux plus riches et les exonérations sociales aux entreprises coûtent 100 milliards d’euros pas an. Ces mesures ne peuvent qu’accentuer la crise ! REFUSER CES MESURES, DÉSOBÉIR : L’IMPÉRATIF Accentuation de la misère, recul de la souveraineté populaire nationale et de la démocratie: du pain béni pour l’extrême droite ! Ces mesures sont d’ores et déjà mises en œuvre par le Sarkozy et ses ministres. Les parlementaires de gauche doivent les refuser à Paris, Versailles, Strasbourg ou Bruxelles : • La réforme de la Constitution doit être mise en échec • Le projet de réforme du traité de Lisbonne, doit être popularisé, rejeté ou soumis à référendum • Les projets de règlements européens doivent être rejetés à Strasbourg le 6 juin Les candidats de gauche aux scrutins de 2012, désireux de rompre réellement avec ces politiques néolibérales, semant la misère, la destruction des sociétés et de la planète, doivent prendre l’engagement de refuser ces dispositions et de désobéir à l’Union européenne, afin de respecter la souveraineté populaire et engager la construction d’une autre Europe, solidaire. [CLAUDE ROUSSILHE] CONTRE LE PACTE EUROPÉEN DE RÉGRESSION SOCIALE, FAISONS FRONT Le jeudi 21 avril 2011 s’est tenue à la Maison des associations de Grenoble, à l’initiative d’ATTAC, une réunion pour faire grandir la résistance au Pacte de l’Euro impulsé par Merkel et Sarkozy et explorer les pistes d’une nécessaire alternative à cette orientation politique gravissime. Une vingtaine de personnes étaient présentes. Étaient représentées ATTAC, la FSU, Antigone, le PAG, le PG et le PCF. Après une introduction de Claude Roussilhe, la discussion a montré les larges convergences sur le danger d’une telle politique, la nécessité d’informer, de populariser sous forme d’éducation populaire et d’agir vite pour faire échec à cette machine de guerre contre les travailleurs, les citoyens, les services publics, la sou4 veraineté des peuples, la démocratie. Pour leur part, les communistes ont mis l’accent sur l’objectif du plus large rassemblement possible et l’urgence de faire grandir le débat, la mobilisation autour de propositions fortes pour une alternative, une Europe de progrès, de la coopération pour et par les peuples. Il a été acté la création du collectif contre le pacte d’austérité et pour une Europe des peuples avec pour ambition son élargissement en direction des citoyens et des organisations syndicales, politiques, associatives. Un tract commun a été distribué lors du 1er mai. [SERGE BENITO] TA200:Mise en page 1 04/05/11 18:06 Page5 actualité LE FRONT DE GAUCHE DU GRÉSIVAUDAN À L’INITIATIVE CONTRE LE « PACTE DE COMPÉTITIVITÉ » Bien que le Grésivaudan n’ait pas eu de canton renouvelable, le bilan partagé par le collectif est positif : aussi bien en terme de pourcentage de voix, que de résultats en sièges et surtout, pour ceux qui ont participé à des dynamiques unitaires, avec le constat sur le terrain de l’attente et de l’espérance envers la gauche de transformation sociale. Ce constat fût nuancé par l’importance de l’abstention et la poussée du vote d’extrême droite. Tant sur l’Europe, l’Etat, les services publics, la laïcité, l’emploi, le FN a fait main basse sans vergogne sur des thèmes de la gauche sociale, au 1er rang des préoccupations de nos concitoyens. Mais, hommage du vice à la vertu, il avance masqué car ses politiques économiques et migratoires restent authentiquement ultralibérales, racistes et fascisantes. C’est pourquoi seule une présence sur le terrain sera efficace : par un travail de porte à porte, en défendant nos propositions. Ce fut l’objet précisément du débat qui suivit la présentation du « pacte de compétitivité », rebaptisé « pacte pour l’euro ». Le collectif a considéré qu’il fallait s’emparer sans tarder de ce sujet pour plusieurs raisons : • D’abord parce que le Front de Gauche doit porter dans son programme populaire et partagé les mesures nécessaires pour une transformation radicale de la construction capitaliste de l’Europe actuelle : changement de statut et des missions de la BCE, harmonisation fiscale et sociale par le haut, taxation des transactions financières, etc. • Ensuite parce que la véritable « guerre sociale » déclenchée par la Commission européenne et le Conseil européen doit entraîner une riposte rapide étant donné le calendrier législatif en cours. Le Front de Gauche c’est de la rue aux urnes mais aussi… des urnes à la rue. Ainsi le collectif Front de Gauche a lancé un appel aux composantes de la gauche du Grésivaudan dont voici un extrait : PREMIÈRE SYNTHÈSE DU PROGRAMME POPULAIRE PARTAGÉ Le PCF considère qu’il est indispensable de construire une appropriation populaire et citoyenne de cette démarche et du programme du Front de Gauche en vue des échéances de 2012, ce qu’on appelle le programme populaire et partagé. Nous pensons que cette nécessité va au-delà même de ces échéances : il s’agit de redonner goût à la chose publique et politique par les interventions directes des citoyens dans cette co-élaboration du programme et de la construction politique elle même. Cet enjeu est décisif car il conditionne la possibilité d’une dynamique populaire, et donc potentiellement électorale, au cœur de la gauche. Cette dynamique est aussi liée au contenu du programme populaire et partagé, à sa crédibilité, à sa dimension transformatrice. Le processus est engagé, plusieurs milliers de personnes ont accepté de s’y engager, un certain nombre ont rempli les cahiers citoyens mis à leur disposition par le PCF, d’autres ont participé à des réunions, des rencontres que le Travailleur Alpin a publié. Un texte qui contient les propositions du PCF et de nos partenaires, le PG et la GU, existe maintenant.les communistes vont s’en saisir pour l'enrichir et la mettre en débat parmi les citoyens et les citoyennes. [GF] «…Ce pacte est encore plus libéral que le traité de Lisbonne : au prétexte de l'explosion des dettes publiques provoquée par la crise financière et le sauvetage des banques, les instances européennes, au service des nouvelles "grandes féodalités économiques et financières ", font payer aux peuples la facture de la crise systémique du capitalisme. Le modèle social européen est plus que jamais en péril, et, pour ce qui nous concerne ce qui reste des acquis du programme du CNR. Le collectif les « Jours Heureux » s’était constitué en Grésivaudan pour s’opposer à la contre-réforme sur les retraites, dans l’esprit de défendre l’héritage du CNR, en rassemblant largement, à l’image du collectif qui s’était construit pour s’opposer au traité constitutionnel Il nous semble aujourd’hui nécessaire de reconstruire, en Grésivaudan, un large Front, de partis politiques, de syndicats, d’associations et de citoyens pour s’opposer à ce pacte diabolique Les militants du collectif Front de Gauche du Grésivaudan vous proposent de réactiver le Collectif « les Jours Heureux » pour s’opposer à cette nouvelle agression libérale et technocratique contre notre modèle social… » 5 — le travailleur alpin - mai 2011 TA200:Mise en page 1 04/05/11 18:06 Page6 DOSSIER DÉPENDANCE : DÉVELOPPER LE DÉBAT Le Président de la République a ouvert le chantier de la dépendance et de son financement par la programmation très restrictive d’un débat national. Les sénateurs communistes veulent le promouvoir pour clarifier les enjeux. Gisèle Perez vice-présidente du Conseil général, Annie David et Guy Fischer sénateurs communistes, Jean Giard président-fondateur d’Alertes et Annie Gratier de l’ODPHI1. C’est à cet effet qu’Annie David, sénatrice communiste de l’Isère a organisé une rencontre-débat le 11 avril à Echirolles, avec Guy Fischer, sénateur communiste du Rhône et vice-président du Sénat. Une occasion de réunir dans une salle comble associations, syndicats et personnalités, afin « de mettre ce débat entre les mains de tous pour élaborer des pistes et les transformer en propositions ». Une suggestion à laquelle les intervenants ne manquèrent pas de répondre. Président-fondateur d’Alertes, Jean Giard, soulignant « la remise en cause de la protection sociale à la française », s’inquiéta du contenu du rapport de la commission Rosso-Debord commandité par le gouvernement, qui préfigure les choix politiques qui seront retenus. Et de dénoncer notamment, « les personnes âgées considérées comme un coût, le retour sur succession, la souscription obligatoire aux assurances privées, la suppression de l’APA pour les GIR 4… » En retour, il présenta les initiatives engagées par l’association avec la collaboration de 25 autres organisations, concrétisées dans « l’édition d’une brochure distribuée à 40 000 exemplaires dans le département, une conférence de presse, la rencontre des parlementaires et une initiative en juin à la préfecture. » « Il y a un fort recul depuis la loi sur le handicap de 2005 », lança Annie Gratier, de l’ODPHI1. « Le chantier de la dépendance est l’occasion de revisiter la situation des personnes handicapées. » Elle précisa : « Le système de financement doit reposer sur la solidarité nationale. Il faut refuser toute approche marchande, ne pas réduire le débat aux questions de financement, mais aussi âge, soutien aux aidants, soins, logement et services, pénurie de personnel qualifié. » DÉPARTEMENT PRESSURÉ Gisèle Pérez, vice-présidente du Conseil général en charge de la solidarité avec les personnes âgées et les personnes handicapées, signalait 6 que « seule une démarche comptable est prise en compte à ce jour. Il est nécessaire de dédramatiser le discours gouvernemental qui veut faire croire que le nombre de personnes est si important qu’on ne peut pas les prendre en charge et que les gens devront payer ! Expliquant qu’il y a un climat de stigmatisation pour les personnes qui ne pourraient s’occuper de leurs parents, elle signalait que « nous vivons de plus en plus longtemps en bonne santé, grâce aux progrès médicaux et à la prévention : la perte d’autonomie est plus tardive. » Et de commenter : « Le problème n’est pas dans le financement global, mais dans la répartition des dépenses Etat - Conseil général. En 2002, le budget personnes âgées du Conseil général était de 50 millions d’euros, en 2011, il est de 159 millions d’euros. La part de l’Etat stagne depuis 2004. Initialement à 50 %, elle ne représente plus que 20 % ! » Quant à la proposition de souscrire une assurance volontaire : « Mais que vont faire ceux qui ne pourront pas ? Aujourd’hui, 8 000 des 13 500 personnes bénéficiant de l’APA en Isère vivent avec des revenus inférieurs au seuil de pauvreté. » PROPOSITIONS COMMUNISTES « Ce débat donne du sens à notre démarche », exprima Guy Fischer. « La question du financement n’a jamais été aussi attaquée avec le désengagement patronal et le transfert sur les salariés. Notre exigence fondamentale est d’apporter une réponse solidaire, juste et nationale aux besoins des citoyens. Le gouvernement entend ouvrir un marché aux compagnies d’assurance : un projet à l’opposé du programme du CNR. » Pour lui le terme de “dépendance” stigmatise injustement les personnes âgées ou handicapées comme étant une charge pour leur famille et la société. Dans l’expression “perte d’autonomie”, en revanche, il y a une notion de respect, d’espoir, de liberté. « Dans cette acceptation, la perte d’autonomie n’est pas inéluctable. » Parlant propositions : « Nous voulons un financement assuré par ces 2 piliers que sont la sécurité sociale et le financement public. Nous suggérons de réformer considérablement les cotisations sociales afin que celles-ci soient calculées en fonction à la fois de la masse salariale versée par l’entreprise, du niveau de qualification et de la qualité de l’emploi... Ce financement doit aussi s’accompagner d’une réforme fiscale... Nous voulons créer une contribution supplémentaire portant sur les revenus financiers des entreprises, des banques et des assurances, ainsi que sur les ménages les plus riches. La dernière étape de cette réforme fiscale résiderait dans la suppression de la CSG, couplée à une réforme des tranches de l’impôt sur le revenu. » Il précise que « les sommes ainsi dégagées seraient destinées, pour la part issue de la Sécu, au paiement des prestations et, pour les ressources tirées de la fiscalité, au financement d’un pôle public national structuré de manière départementale, chargé non seulement de financer, mais également d’imaginer une politique d’élaboration de structures d’accueil, de formation et de créations d’emplois qualifiés dans le domaine des services d’aide à la personne, en partenariat avec le monde associatif. » MAINTENANT L’ACTION ! Au nom du CDTHED2, Henri Galy, considérant le débat gouvernemental « comme une mascarade », rappela que c’est le Parlement actuel qui a voté la loi sur les retraites et qu’il n’y a donc rien à en attendre : « il faut donc organiser la résistance contre les mesures gouvernementales... qui vont commencer par détruire ce qui existe, avant de s’attaquer aux personnes handicapées de moins de 60 ans ». Il exigea la prise en charge intégrale de la perte d’autonomie par la sécurité sociale. Au nom de l’UD CGT Isère, Pascal Dupas stipula qu’il est besoin d’une solidarité nationale, car « la perte d’autonomie ne touche pas que les personnes âgées, mais touche tous les âges de la vie ». Et de proposer lui aussi un financement par la sécurité sociale dans le cadre d’un 5e risque de la branche maladie, ajoutant en soulignant le rôle social des entreprises : « Il faut aller chercher les richesses où elles sont ! » Constatant que l’on avait réuni « une bonne assise de réflexions et qu’un consensus s’était dégagé sur le champ que doit couvrir la “perte d’autonomie” », Guy Fischer laissait la conclusion à Jean Giard. « Joignez-vous au grand mouvement que nous avons lancé dans notre département. Il faut informer des grands enjeux de société, rassembler largement et agir », déclarait ce dernier. [MB] TA200:Mise en page 1 04/05/11 18:06 Page7 DOSSIER Introduction de la conférence de presse de Mme Chapuis, présidente d’Alertes 38. DÉPENDANCE, PERTE D’AUTONOMIE, UNE SEMAINE DE MOBILISATION À L’INITIATIVE DE L’ASSOCIATION ALERTES L’association ALERTES, association pour la qualité de vie des personnes âgées, a mobilisé autour d’elle vingt trois autres organisations, associations et syndicats, pour élaborer un dépliant dans lequel sont exposées des revendications communes relatives à la prise en charge du handicap et de la perte d’autonomie. Ce dépliant, déjà tiré à plus de 44 000 exemplaires, a été distribué dans tout le département de l’Isère dans la semaine du 11 au 18 avril, semaine d’action lancée par une conférence de presse donnée le lundi 11 avril au matin dans les locaux de la Maison des associations de Grenoble. Il s’agit, pour l’ensemble des parties prenantes, de peser dans le débat lancé par le gouvernement pour préparer le vote d’une loi sur la dépendance, sur la création d’un « cinquième risque », annoncée en mai 2009 par le Président de la République, annonce qui « a fait naître chez les personnes en situation de handicap un espoir de bénéficier enfin du droit commun en matière de protection sociale ». Mais les conclusions et propositions des commissions sociales des parlementaires sur cette question, en particulier celles contenues dans le rapport RossoDebord, ne sont pas acceptables : prise en compte de la dépendance (réduite à celle des plus de 60 ans) par la solidarité nationale insupportable pour nos finances, personnes âgées considérées uniquement comme un coût pour la société, recours sur la succession pour les bénéficiaires d’une allocation personnalisée d’autonomie (APA) possédant un patrimoine d’au moins 100 000 €, souscription obligatoire d’une assurance individuelle « perte d’autonomie » pour les plus de 50 ans, suppression de l’APA pour les personnes classées en GIR 4 (aides pour la toilette et les repas) soit près de la moitié des bénéficiaires … A rebours de ces orientations, les vingt quatre organisations regroupées à l’initiative d’ALERTES demandent ensemble la création d’une prestation de compensation universelle et personnalisée, un financement basé sur la solidarité nationale, assis sur les revenus du travail et du capital, la suppression de la barrière d’âge à 60 ans (actuellement, devenir handicapé après 60 ans ouvre moins de droits que si on le devient avant 60 ans), l’abandon du recours sur succession qui serait une double peine pour les familles concernées et le maintien des personnes en GIR 4 parmi les bénéficiaires de l’APA. Actuellement, la France consacre 1,1% du PIB à la prise en charge de la dépendance ; satisfaire ces demandes suppose d’y consacrer à terme environ 2% du PIB. C’est faisable et cela relève uni- quement de choix budgétaires donc politiques. Dans le prolongement de la semaine d’action, les organisations vont rencontrer les parlementaires et les élus. Une audience est demandée au Préfet pour le mois, de juin, audience qui sera appuyée par un rassemblement place de Verdun. [JEAN-CLAUDE LAMARCHE] PERTE D’AUTONOMIE : LES PROPOSITIONS DU PCF En 2010, 22 milliards dʼeuros ont été consacrés à la dépendance, 13,45 milliards pour la sécurité sociale dont 11 milliards pour lʼassurance maladie, 6,1 milliards pour les départements (APA, ides à domicile,…), 3 milliards pour la Caisse nationale de solidarité pour lʼautonomie (CNSA) issus de la Contribution sociale autonomie (jour de travail gratuit) et de la CSG. Ainsi, plus de 60% de ces dépenses sont déjà assumées par la Sécurité sociale. Mais la situation actuelle nʼest pas satisfaisante, beaucoup de besoins ne sont pas couverts, tant en matière de santé quʼen termes dʼaides (repas, toilettes…) et dʼéquipements (logements, transports,…). Une vraie politique publique de la prise en charge de la perte dʼautonomie doit être mise en place. Dans cette perspective, le Parti communiste français refuse lʼinstauration dʼun 5ième risque ou dʼune 5ième branche de la sécurité sociale : la perte dʼautono- mie nʼest pas assurable globalement et à part entière, et lʼunique raison quʼont les politiciens de droite dʼavancer ce concept est dʼisoler les recettes pour les faire financer par les complémentaires, en particulier les assurances privées. La perte dʼautonomie ne doit pas caractériser une partie de la population, ni procurer un nouveau marché pour les profits des sociétés dʼassurance, ni servir à siphonner lʼassurance maladie par le transfert dans une nouvelle branche de la partie quʼelle couvre actuellement. Le PCF propose, au contraire, de renforcer et intégrer la réponse aux besoins de la perte dʼautonomie dans lʼassurance maladie qui doit prendre en charge à 100% la partie soins. La prise en charge de la perte dʼautonomie doit être un droit universel. Pour la partie aides et équipements, le PCF propose la mise en place dʼun pôle public de lʼautonomie au niveau départemental, sʼappuyant sur le dévelop- pement des services publics existants et de nouveaux services publics à créer. Coté financement, celui-ci doit provenir des cotisations pour lʼassurance maladie dans le cadre dʼune réforme de lʼassiette des cotisations visant à favoriser lʼemploi, les salaires et les investissements productifs. Pour le pôle public doit être instauré un financement public par lʼEtat, ce qui passe, en particulier, par une progression des impôts et taxes sur les revenus financiers et les plus hauts revenus dans le cadre dʼune véritable réforme de la fiscalité nationale et locale juste et progressive. Le PCF est clairement opposé à lʼassurance individuelle obligatoire, aux jours de travail gratuits, à lʼaugmentation de la CSG des retraités, à lʼétranglement des finances des conseils généraux et à la double peine que constituerait le recours sur succession pour les bénéficiaires de [JCL] lʼAPA. 7 — le travailleur alpin - mai 2011 TA200:Mise en page 1 04/05/11 18:06 Page8 ENSEMBLE, POUR UNE FÊTE COMBATIVE ET D’ESPOIR ! 3 QUESTIONS À : Gérard Frydman, directeur de la fête du TA 1. Quel sera le contenu politique de la fête ? La fête sera un temps fort pour proposer un projet de société alternatif au capitalisme, à l’échelle du pays, de l’Europe, du monde. La fête va se mobiliser contre la vie chère comme l’explique l’article dans ce journal de ce mois. La dynamique du Front de gauche va s’exprimer fortement. Vendredi, la solidarité internationale : “Quelle Europe pour quelles solidarités et coopérations ?” avec des invités comme Alexandra Beaujard (Association culturelle Roms "Culture Est), Christine Mendelshon (membre de la direction nationale du PCF et du PGE), Marie-Christine Vergiat (députée européenne GUE /NGL), Tarek Ben Hiba (président de la Fédération des Tunisiens pour une citoyenneté des deux rives), Mohamed Kadamy (délégué du Front pour la restauration de l’unité et de la démocratie en Europe, membre du bureau de l’amicale Pan-Africaine en France) ou encore Safwat Ibraghith, conseiller à l'ambassade de Palestine, en charge de la coopération. Ce débat est au cœur de l’actualité internationale dominée par des mouvements démocratiques de grande portée,mais aussi des guerres. Samedi, ce sera le Front de Gauche et le programme populaire partagé avec la participation d’André Chassaigne, Marie-Christine Vergiat et d’autres en attente de confirmation, des candidats aux législatives de 2012. Un événement politique dans la perspective des élections de 2012. Dimanche le débat co-organisé avec l’Adecr :“Démocratie,libertés,citoyenneté, l’urgence d’une 6e république !”, un débat animé par Patrice Voir avec comme invité(e)s à ce jour Annie David, sénatrice, et François Auguste : un débat qui intéressera les associations, les collectifs locaux qui agissent en faveur des libertés, de l’égalité, des droits de l’Homme, présents sur la fête avec leurs stands. Au stand du MJCF de l’Isère, mobilisations autour de Salah Hamouri et Mumia Abu Jammal. La solidarité s’exprimera avec le village associatif et des collectifs attachés aux combats en faveur de solidarités multiples, solidarité avec Gaza et le stand de nos 8 amis de l’Association France-Palestine Solidarité, ainsi que l’espoir de faire venir un participant d’un bateau français pour Gaza qui doit partir ce printemps. 2.Quelle programmation artistique de la fête ? Le vendredi pour l’accueil dès 18h à l’ouverture, un groupe référence en matière de musique tzigane : Nadara. Ce sont des musiciens virtuoses qu’avait choisis le réalisateur Tony Gatlif pour son film primé au festival de Cannes :“Libertés”. Ensuite, un Bud Spencer Clout et Djemdi, groupes locaux talentueux. Le samedi, sous l’Agora Ke Onda, dans la tradition hispano-latine, inspiré par Manu Chao. Les groupes Pigalle et Parabellum. C’est un tournant pour notre fête d'offrir deux têtes d’affiche sur la même scène avec la volonté de promouvoir la scène locale avec Coud'Bar. A ce titre, je veux saluer et remercier le remarquable travail de l’association des amis du TA. Après deux ans d’existence, la qualité de leur démarche et investissement est reconnue par les associations et artistes locaux en leur faveur. Je veux aussi remercier Dynamusic pour son partenariat avec la fête. Le samedi et le dimanche, on trouvera de la musique antillaise avec Kaladja, des spectacles et des animations en direction des enfants, avec théâtre et conte, marionnettes et clowns. 3. - Une belle fête en perspective ? Tout est réuni pour une très belle fête. D’autant que s’ajoutent la cité du livre avec la participation d’auteurs, la Maison de la poésie Rhône-Alpes, un programme pour les enfants renforcé, des améliorations concernant l’environnement de la fête et le confort du public, un tirage de la tombola sur place le dimanche au stand ULVF avec un séjour vacances à gagner... Il reste à en assurer le succès en achetant et en diffusant autour de nous largement la vignette, le moyen le plus sûr pour lui donner son caractère populaire. La fête va lancer la dynamique du Front de Gauche en Isère dans la perspective de 2012. Les communistes ont à cœur de contribuer activement à faire vivre l’espoir de changer la vie ! Tout cela va se voir sur la fête : nous vous invitons à la partager. T TA200:Mise en page 1 04/05/11 18:07 Page9 TEMPS FORTS ET MOBILISATIONS actualité FOIRE DE PRINTEMPS DE BEAUCROISSANT, Un grand merci à toutes les militantes et à tous les militants pour leur investissement au restaurant et la buvette de la Terre. ENVIRON 2500 PERSONNES CE DIMANCHE 1ER MAI DANS LES RUES DE GRENOBLE Un 1er mai, sous le signe de la solidarité internationale du monde du travail, de la défense du pouvoir d’achat et contre les politiques d’austérités de l’Union Européenne et contre le FN. L’ensemble des organisations présentes ont exprimé leur soutien aux peuples des pays arabes qui se soulèvent pour la dignité et la liberté. Partout dans le monde, cette onde de choc salutaire bouscule les dictatures et porte un message d’espoir de liberté, de démocratie et de progrès social. Un 1er mai aussi de solidarité européenne en dénonçant les politiques d’austérité imposées par les Etats membres de l’Union et les Institutions européennes pour « assainir » les dépenses publiques. Les salarié(e)s ne doivent pas payer le coût d’une crise dont ils ne sont pas responsables. Une mobilisation pour le « vivre ensemble », la solidarité entre les salariés et l’égalité des droits, le choix de la paix, le choix du social. C’est de cette façon que reculeront l’exclusion, le racisme, le rejet de l’autre. A ce titre dans la manifestation le danger du FN a été fortement souligné notamment par la CGT, en raison de sa démagogie populiste, qui cherche à tromper le monde du travail sur les réelles choix économiques et sociales d’un parti acquis avant tout au grand capital. ©Jessica TREMPLINS DU TA Pas facile pour le jury de sortir deux groupes sur les huit des Tremplins du TA 2011. Un choix difficile tant la qualité des groupes était grande. Bud Spencer Clout & Coud’Bar sont les heureux retenus. Nous aurons le plaisir de les entendre et voir lors de la fête. Un grand merci à l’association des Amis du TA pour l’important investissement militant que représente l’organisation de ces Tremplins du TA. [GF] ©Jessica LA FÊTE DU TRAVAILLEUR ALPIN ET LE MUGUET DU PCF AU CŒUR DE LA MOBISATION Nos amis de l’association des amis du TA ont popularisé la fête grâce à un stand attractif qui a connu une belle affluence. Les militants du PCF ont vendu Le muguet, toujours apprécié dans cette manifestation populaire et source de finances pour mener les combats indispensables pour la justice et le progrès social. les tracts contre la vie chère ont été largement diffusés, répondant aussi aux préoccupations populaires. [GF] 9 — le travailleur alpin - mai 2011 TA200:Mise en page 1 04/05/11 18:07 Page10 ILS DÉTRUISENT… ... Education prioritaire Des moyens pour faire la même école partout Mercredi 23 mars, une cinquantaine de parents (des mamans surtout avec les enfants en poussettes et landaus) et quelques enseignants des écoles des quartiers Teisseire et Mistral à Grenoble sont venus manifester devant le rectorat leur colère contre la perte ou les menaces de perte des quelques moyens d’éducation prioritaire dont bénéficiaient les écoles Jean Racine, Libération, Mistral et Anatole France. En effet, le gouvernement est en train de saper ce qui reste de l’éducation prioritaire. Nous avons demandé à Catherine Di Léo, parent à l’école Jean Racine, de nous faire part de son analyse. « En janvier 2011, l’école Jean Racine apprenait officiellement la sortie de l’école du Réseau réussite scolaire en septembre 2010. Une série d’actions ont été menées conjointement par les enseignants et parents, mais les intérêts ne sont pas les mêmes, les enseignants défendent leurs conditions de travail, primes, bonifications, les parents, les conditions d’apprentissage, et la réussite. Aujourd’hui, cette école a des moyens et pourtant seulement 30% réussissent les évaluations de CM2. Alors, progressivement, on s’interroge. Les moyens sont-ils pertinents ? Pourquoi un si faible niveau scolaire ? La faute a qui ? Aux parents, qui ne s’intéressent pas assez à la scolarité des enfants ? Au sommeil ? Les enfants ne dormiraient pas assez. Au langage ? A la pauvreté du vocabulaire ? Pour les enseignants, les élèves arrivent en CP avec des difficultés. Pour les parents, comment des enfants scolarisés à deux ans peuvent-ils avoir du retard ? Les enfants ne seraient pas réceptifs, ils auraient des problèmes d’atten10 tion et de comportement ! Y auraitil une contamination dans ces quartiers ? Ou un problème d’appartenance à une société et un manque d’assurance sur le pouvoir d’agir… sur la légitimité à être de bons parents… Les parents des quartiers populaires sont identifiés comme de mauvais parents. Population stigmatisée, sans cesse classifiée et mise à mal. Si tu es pauvre, précaire, c’est de ta faute ! Parents démissionnaires ou démissionnés ? Je pense qu’au lieu de chercher les coupables, il faut identifier les causes afin de construire des solutions collectives. L’échec scolaire n’est pas une fatalité, et l’avenir ne nos enfants ne doit pas être sacrifié. Nous ne voulons pas d’une société à deux vitesses. Chacun a sa place dans la société, nous devons la défendre. L’école doit être une chance, une transformation possible, elle doit permettre l’ascension sociale. Si les moyens affectés aux ZEP n’ont pas eu les effets escomptés, actuellement l’Education Nationale ne propose rien à la place. Il faut maintenir la classe maternelle dès 2 ans, des classes non surchargées, le RASED (Réseaux d’Aides Spécialisées aux Elèves en Difficulté)… Mais une réflexion doit être engagée sur l’égalité des chances pour tous, ce n’est pas qu’un problème de moyens, il faut changer les regards des uns et des autres. L’enjeu est de créer des conditions favorables à l’apprentissage pour tous les élèves. Et même au sens plus large avec tous les acteurs intervenants dans le champ éducatif de l’enfant (le périscolaire et autres) Relevons nos manches et mettons-nous au travail. » Les suppressions de postes ne La « distribution » des 16 000 suppressions de postes en France pour la rentrée 2011 est maintenant connue. Les dégâts frappent de la maternelle au lycée. La destruction est particulièrement visible quand elle se traduit par des suppressions nettes de postes là où la démographie est stable ou en baisse (Nord, Ile de France,…). Mais elle n’épargne pas notre région où le nombre d’élèves à accueillir est en forte hausse depuis une dizaine d’années. Ainsi, en Isère, l’inspectrice d’académie se vante d’un solde positif pour l’enseignement primaire : un poste a été créé pour 700 élèves de plus ! Comment cela se traduit-il sur le terrain ? 21 suppressions de classes en Isère (10 en maternelle –inscription refusée des enfants de deux ans – 11 en élémentaire) pour pouvoir en créer là où la population scolaire explose. Comme à Grenoble par exemple qui aura 6 ouvertures (2 fermetures), mais partout le nombre d’élèves par classe atteint et dépasse les plafonds (ils sont à 32 en maternelle !) Les écoles des quartiers Mistral, sorties du Réseau prioritaire, ne scolariseront plus les 2 ans. Même menace sur le quartier Teisseire. Sont également touchés, les postes de co-enseignants et des RASED, les postes de remplaçants. Les fusions d’école sont un autre moyen de récupérer les postes indispensables pour les structures d’accueil des élèves porteurs de lourds handicaps. Dans le second degré, on assiste à la même stratégie de suppressions massives dans certains secteurs pour faire face à l’afflux d’élèves dans d’autres. L’arrivée de plus de 1000 élèves dans les collèges de l’Isère, dont 700 en 6ème se traduit par un solde positif de 10 REPÈRES : MOINS DE PROFS, PLUS D’ÉLÈVES LE CRIME CONTRE LE BESOIN DE SCOLARITÉ A l’arrivée de la droite aux affaires en 2002, il y avait 862 610 postes de fonctionnaires (pas seulement les enseignants) dans l’éducation nationale¹. A l’arrivée de Sarkozy à la présidence, ils n’étaient plus que 838 177. A la rentrée 2010, on est tombé à 804 043. 16 000 suppressions supplémentaires sont annoncées à la rentrée 2011, ce qui conduirait aux alentours de 788 000 seulement. En neuf ans, de 2002 à 2011, ce sont plus de 74 600 postes supprimés, soit 8,6% ! Dans le même temps, la natalité ne cesse de progresser : 774 800 nouveaux nés en 2000 (scolarisables donc en 2002) pour 797 700 naissances en 2010 ! Qui va enseigner à ces enfants en nombre croissant ? (1) les chiffres sont tirés de : Repères et références statistiques, 2010, édité par la division des études prospectives du Ministère. Et des données publiques de l’INSEE pour les naissances. TA200:Mise en page 1 04/05/11 18:07 Page11 actualité ..NOUS CONSTRUISONS La deuxième initiative publique du Collectif pour un débat sur les enjeux de l’éducation et de la formation s’est tenue le samedi après-midi 16 avril s ne passent pas ! postes (93 suppressions, 103 créations), mais les SEGPA qui accueillent les élèves les plus en difficulté perdent 5 postes ! Ce sont surtout les lycées, non encore touchés par la hausse démographique, qui en font les frais : 83 postes supprimés pour 33 créés en Isère. Les formations technologiques sont sacrifiées avec une perte de 40 postes, dont 24 sur 8 lycées de l’agglomération. L’Isère n’a-t-elle plus besoin des formations de techniciens ? Les enseignements scientifiques ne sont pas épargnés : 8 postes de maths et 7 de physique-chimie disparaissent ! Ajoutons à ce tableau le démantèlement des centres d’information et d’orientation (CIO) : un quart sont déjà touchés en Isère, 4 sont fermés à Villefontaine, à Vizille, 2 à Grenoble. 8 postes sont supprimés. Les luttes se multiplient Manifestation le 19 mars à Grenoble et à Paris à l’appel du collectif l’École est notre avenir, parents des quartiers populaires qui exigent d’être reçus au Rectorat le 23 mars, grève des professeurs des écoles le 4 avril avec 37 délégations d’école avec des parents et des élus à l’inspection académique, nouveau rassemblement le 13 avril, Journée Lycées morts le 11 avril, interventions d’élus, notamment des communistes à Grenoble, Bourgoin-Jallieu… [FRANÇOISE PARISEL] Les impératifs familiaux et politiques à cette date ont multiplié les raisons d’excuses. Seulement 16 personnes ont répondu à l’invitation, mais la diversité des participants (parents, enseignants, salariés, militants du PG, du PS et du PCF) a donné du tonus aux discussions. La première partie devait être consacrée au travail sur quelques concepts clés de l’éducation envisagés comme moteur de la transformation sociale. Tout l’aprèsmidi y fut consacré. L’étude des projets politiques a été renvoyée à plus tard. Quatre ateliers ont été constitués autour des concepts de respect, d’égalité, de coopération, de culture commune. Nous avons découvert, lors de la mise en commun, que ces thèmes couvraient une grosse partie des problèmes auxquels parents, élèves, enseignants, élus sont aujourd’hui confrontés et ouvraient des perspectives pour penser une civilisation alternative ! Pas de hasard, ce sont les parents qui ont retenu le concept de respect : ils ne supportent plus le poids du tri scolaire, la stigmatisation des enfants en difficulté et des écoles/collèges des quartiers populaires, l’orientation imposée et arbitraire…Pas d’éducation sans respect pour tous et réciproque, sans mise en avant d’une culture de paix contre toutes les formes de violence. Cette exigence se retrouvait déclinée dans les ateliers sur l’égalité et la coopération. Egalité contre la compétition, respect des différences dans une ambition de promotion de tous au plus haut niveau. Attention portée à chacun, mais refus de pédagogies individualistes au profit de démarches de coopération sans lesquelles il n’y a pas construction de sens et accès à la complexité. Socle commun ou culture commune ? L’atelier opposait des militant du PS, du PCF et de la LDH. Si l’idée du « commun » rassem- ble, ce n’est pas le cas pour celle de « socle », proposée par le PS, surtout en ce qu’elle renvoie aux réformes néo libérales du gouvernement, des institutions européennes et organise une école à deux vitesses ! L’échange fut rude, mais l’essai de précision sur ce que représentait la visée d’une culture commune pour tous semble avoir rapproché les points de vue jusqu’à l’accord sur les conditions de la mise en œuvre. [FRANÇOISE PARISEL] CE NE SONT QUE QUELQUES POINTS SAILLANTS RENDEZ-VOUS POUR RÉAGIR ET APPORTER VOS PROPOSITIONS SUR LE BLOG : WWW.DEBATEDUCATIONISERE.EKLABLOG.COM 11 — le travailleur alpin - mai 2011 TA200:Mise en page 1 04/05/11 18:07 Page12 LE PCF PROPOSE DES ACTIONS CONTRE LA VIE CHÈRE. La fête du Travailleur Alpin sera un temps fort d’une bataille au cœur des préoccupations populaires. Conférence de presse, pétitions et témoignages le dimanche 3 juillet à la fête du TA. Lors de son dernier Conseil national en avril, le PCF considère crucial de faire grandir un front contre la vie chère pour changer concrètement la vie de notre peuple. L'envolée des prix des matières premières et l'augmentation des tarifs de essence, du gaz, de l'électricité ont des conséquences très graves pour le quotidien des Françaises et des Français. Quand on a bas salaires, retraites, comme c'est le cas de millions de personnes dans notre pays, ces augmentations signifient le basculement de la précarité à la pauvreté. Au regard des immenses richesses créées par le travail de ces citoyens et aspirées par la finance, c'est inacceptable et injuste. Le PCF souhaite multiplier les initiatives dans les semaines et mois qui viennent pour rendre incontournable à gauche des propositions pour changer cette situation. De porter la nécessite de mesures im- médiates, avec l’exigence du blocage des prix des produits de première nécessité et de l'énergie ou encore une augmentation générale des salaires financée par l'argent aujourd'hui gaspillé sur les marchés financiers. Le PCF veut monter le besoin essentiel de changer l'utilisation de l'argent en créant un pôle public bancaire qui place la création monétaire au service des besoins humains. Dans le cadre de la fête,l’association des élus communistes et républicains de l’Isère et la Féderation de l’Isère du PCF vont se saisir de ce rassemblement populaire pour tenir une conférence de presse à 14h, le dimanche 3 juillet à14h, en faveur de mesures concrètes et urgentes en faveur du pouvoir d’achat avec la perspective d’un rassemblement devant la préfecture de l’Isère à la rentée, permettant de nous mobiliser durant tout [GF] l’été. HOMMAGES À GERMAINE BLUMET ET GUY CAMPANA, DÉCÉDÉ LE 25 MARS Dans le roman inachevé, Louis Aragon disait: " De la femme vient la lumière, et le soir comme le matin, autour d'elle tout s'organise." On ne peut dissocier Germaine d'Armand son mari, de cette histoire militante qui représente près d'un siècle. Ils se sont mariés en 1931 et après les luttes de 1934 et le licenciement d'Armand, ils ont quitté Marseille pour revenir sur Sassenage en 1935. La fête du Travailleur Alpin venait de quitter le Pré des cuves pour un espace plus approprié. Ces luttes de 1934 à 1936 ont eu pour décor Marseille et la région grenobloise. Des luttes qui se sont poursuivies avec la guerre, Armand contraint de s'échapper pour ne pas subir le sort de son frère François, Germaine qui après le coucher des enfants, partait distribuer des tracts. En 1946, Germaine est embauchée comme facturière à Valisère. Très vite elle s'engage dans l'action syndicale. Militante communiste, militante syndicaliste, militante féministe au sein de l'Union des femmes françaises, telle était Germaine, la bagarreuse. Lors de la campagne des municipales de 1977 à Sassenage, Germaine faisait partie des 23 candidats, une liste qui réalisa 24,15 % des suffrages au 1er tour. Germaine aurait pu être conseillère municipale, elle nous dira : je laisse ma place à des plus jeunes. Son implication, elle la portera au sein de l'Union nationale des retraités et personnes âgées. Germaine était comme cela, une battante qui privilégiait le collectif à l'individu. C'est en 2002 que Germaine va quitter Sassenage pour la Cerisaie à Fontaine. Elle appréciait de conserver son autonomie dans un espace plus réduit. Lorsqu'avec Joseph Falco, nous allions lui rendre visite, son plus grand regret était de ne plus pouvoir lire, même avec une loupe. A chaque fois, nous pouvions déguster son vin de noix. En 2007, après l'ouverture de l'EPADH à Sassenage, elle ne pouvait plus être autant autonome, ce qui ne l'avait nullement empêchée de s'inscrire pour représenter les résidents. Sur ces derniers jours, Germaine ne pouvait plus parler ; ses proches étaient privés de cette lucidité d'esprit qui la caractérisait tant. Ferrat chantait: " c'est un joli nom camarade, c'est un joli nom tu sais, il marie cerise et grenade, aux cent fleurs du mois de mai". Camarade, ce nom te va si bien Germaine : presque un siècle au service des autres, merci ma camarade. [MICHEL BARRIONUEVO] 12 Le parcours de Guy Campana est jalonné d’engagements, de victoires et de revers comme peut l’être le parcours d’un homme de conviction. Le refus de se résigner exprime la très grande unité de sa vie d’homme et de militant communiste. Dans cet engagement se mêle et se confond l’intime et l’Histoire. Guy était le fils d’un militant communiste italien, antifasciste immigré en France, entré dans la résistance au service des Forces Françaises de l’Intérieur. Il avait été adhérent au PCF de 1925 jusqu’à sa mort en 1981. Il a connu la fierté d’avoir ses deux fils qui ont continué son combat. Guy était un de ses deux enfants. En 1936, Guy avait 10 ans et son père l’envoyait en ville le jeudi, coller des papillons contre la guerre d’Espagne. Plus tard, son engagement a pris de multiples formes mais toujours au service d’un idéal, la lutte pour l’émancipation et la conquête de droits pour tous. Guy a été membre du bureau de Tourisme et Travail. Il a également été secrétaire du CE de Merlin-Gerin de Grenoble pendant près de 20 ans où, avec ses camarades, il a mis en place les œuvres sociales de l’entreprise. Plus tard, il deviendra conseiller municipal de Grenoble de 1977 à 1983, responsable entre autres de l'urbanisme. Guy avait une qualité que lui enviait même les hauts responsables de son entreprise : il savait manier les données chiffrées et les mettre en perspective avec les choix politiques comme personne. Il a également été conseiller économique et social régional Rhône-Alpes de 1974 à 1979. Quand la retraite sonne, Guy rejoint le syndicat CGT des retraités et en devient le secrétaire pendant une bonne décennie. Il a été aussi membre de la commission retraités départementale du PCF. Il a toujours milité jusqu’au dernier jour avant que la maladie ne l’emporte. Il a marqué le mouvement syndical et politique car quelles que soient ses responsabilités, Guy les a toujours assumées avec une rigueur exemplaire et un grand respect des personnes, des salariés et de ses camarades. Son engagement communiste exprime avec force cette idée, qu’il faut savoir rester fidèle à soi-même et à son idéal. C’est une belle leçon, une leçon de vie et d’espoir, qu’il nous a livrée et qu’il nous appartient de faire vivre. [MICHEL LENFANT] TA200:Mise en page 1 04/05/11 18:07 Page13 actualité UN TOIT C’EST UN DROIT ! Elisabeth Legrand, suppléante et 3e adjointe au maire d’Échirolles, devient conseillère générale du canton Ouest DÉMISSION DE GUY ROUVEYRE Le TA de mars avait évoqué la répression policière sur ordre du préfet comme réponse aux organisations qui demandaient un hébergement après la trêve hivernale. La mobilisation continue avec le rassemblement du 12 avril et d’autres à venir. D’autre part, Patrice Voir, président du groupe PCF a demandé au maire de Grenoble de prendre un arrêté municipal interdisant les expulsions locatives pour des raisons économiques ou à cause des effets de l'insécurité sociale. Dans un communiqué en date du 19 avril, le maire d'Echirolles Renzo Sulli a donné cette information : «Lundi 11 avril 2011, j'ai pris connaissance d'un jugement du tribunal correctionnel en date de janvier 2010 à l'encontre de Guy Rouveyre, premier adjoint de la Ville d'Echirolles. Les motifs de cette condamnation m'ont profondément atterré. » Le maire indique, au nom des Echirolloises et Echirollois qu'il représente, «avoir demandé à Guy Rouveyre de présenter immédiatement sa démission ; la nature du jugement étant incompatible avec l'exercice de tout mandat électif». Le Conseil général de l'Isère, par la voie de José Arias, président du groupe communiste et de la gauche partenaire, indique également avoir pris contact immédiatement avec Guy Rouveyre pour lui demander de démissionner de ses fonctions, et ce pour les mêmes raisons. Conformément à la loi, Elisabeth Legrand, suppléante et 3e adjointe au maire d'Echirolles, devient conseillère générale du canton Ouest. CHRONIQUE N°13 BLOCAGE DES IMMIGRÉS À VINTIMILLE : L'HYPOCRISIE SANS BORNE DES ÉTATS EUROPÉENS Le blocage du « Train de la dignité » ce 17 avril à Vintimille n'est rien d'autre qu'une nouvelle péripétie du "chacun-pour-soi" que les Etats membres, et notamment la France et l'Italie, jouent en matière d'immigration. Avec ces migrants tunisiens, baladés entre deux Etats membres de l'espace Schengen, on franchit une nouvelle étape dans l'hypocrisie. Les autorités françaises ont suspendu unilatéralement les liaisons ferroviaires entre l'Italie et la France via Vintimille pendant une bonne partie de la journée de dimanche au mépris des règles communautaires. Cette décision met une nouvelle fois les autorités françaises au ban de la Com- munauté européenne mais les pouvoirs publics italiens ne sont pas en reste. L'Italie n'est en effet pas très crédible d'en appeler à la solidarité européenne alors qu'au cours des derniers mois, elle a fait cavalier seul en signant des accords bilatéraux avec la Libye et la Tunisie de Ben Ali pour refouler massivement des immigrés notamment d'Afrique subsaharienne vers ces pays où leurs droits les plus fondamentaux, et notamment leur droit à l'asile, n'étaient pas respectés. Il est assez logique que l'Union européenne refuse de mettre en œuvre la directive 2001/55 (*) qui permet à l'Union européenne de prendre des mesures de solidarité entre les Etats membres en cas d'arrivée massive de migrants. Comment le gouvernement de l'Italie (pays de plus de 60 millions d'habitants) peut il soutenir que tel est le cas avec ces Tunisiens dont le nombre est estimé à 23 000 depuis le 1er janvier à comparer avec les quelques 150 000 personnes fuyant la Libye que les Tunisiens (très petit Etat en période de transition) ont accueillies avec une grande dignité et un grand esprit de solidarité ou encore avec les quelques 600 000 personnes accueillies par l'Allemagne au moment de la guerre du Kosovo. Fidèle à ses déclarations xénophobes successives, Claude Guéant lance la chasse aux Tunisiens à la frontière franco-italienne et les deux gouvernements font de la surenchère en ce qui concerne l'application du droit européen qu'une fois de plus on brandit au service des égoïsmes nationaux. C'est pitoya- ble ! Quelle image envoit-on au peuple tunisien qui vient de se débarrasser de son dictateur et aspire à la démocratie et plus largement aux milliers de Francotunisiens qui vivent sur notre sol ! Décidément cette Europe là n'est pas à la hauteur des enjeux actuels sur le pourtour méditerranéen. Le groupe GUE/NGL interpellera une fois encore la Commission européenne sur le respect du droit européen et notamment sur la conformité à celui-ci de la circulaire du 8 avril dernier en espérant qu'elle saura, un jour, exercer la même vigilance pour le respect des droits de l'Homme que pour le droit économique conformément aux promesses du Traité de Lisbonne. [MARIE-CHRISTINE VERGIAT DÉPUTÉE EUROPÉENNE GUE /NGL] 13 — le travailleur alpin - mai 2011 Q XL M , s u o v t E ites a f s u ? o n v 8 jui 1 e l i o qu Direction de la communication de la Ville de Saint-Martin-d’Hères - Mai 2011 TA200:Mise en page 1 04/05/11 18:07 Page14 TA200:Mise en page 1 04/05/11 18:07 Page15 sports QUOTAS : UN COUP TERRIBLE PORTÉ AUX VALEURS SOCIALES ET ÉDUCATIVES DU FOOTBALL FONTAINE : LE SPORT S’OXYGÈNE À L’ASSEMBLÉE DE L’OMS Mardi 19 avril, l’Office municipal des sports de Fontaine tenait son assemblée générale et proposait de prolonger celle-ci par un débat sur : « le devenir du sport dans la réforme des collectivités locales ». Fort inspirés par le sujet quatre invités étaient réunis autour de la table : Claude Balmand, présidente du comité départemental des offices municipaux des sports, Yannick Belle, vice – président du conseil général en charge des sports, Nicolas Bonnet, secrétaire de la commission nationale du PCF des sports, et Yannick Boulard, maire de Fontaine, qui devaient répondre aux interrogations d’une assistance de plus de soixante- dix personnes, suivant les requêtes formulées par Jean Luc Réfuggi et Raymond Soulier, animateurs de l’échange. Claude Balmand fait part, sans trop convaincre, « des explorations d’expériences qui émergent à Montpellier où les associations louent à la durée les installations suivant un calcul et des critères centralisé par l’OMS ce qui détermine ensuite les subventions, en Allemagne, les clubs disposent d’équipements spécifiques mais où les pratiquants payent individuellement leur utilisation. » Yannick Belle expose la manière de voir du conseil général de l’Isère suivant « les quatre niveaux de structures : commune, département, région, Etat, pour aider les comités départementaux, investir dans des équipements qui relèvent de sa compétence. » Nicolas Bonnet voit dans les conséquences de la réforme « une mise en pièce du modèle du sport français hérité des conquêtes du Front Populaire et de la Libération fondé sur la responsabilité associative, un financement public partagé dont le gouvernement veut se débarrasser. La suppression des compétences générales des régions et départements va interdire les financements croisés entre ces niveaux institutionnels pour construire les piscines, les gymnases indispensables, laissant aux seules communes ou intercommunalités le soin de s’en préoccuper. Cette réforme porte en germe une atteinte aux libertés démocratiques en empêchant les élus locaux de faire des choix et les conduisant à livrer le sport à l’initiative privée. Le signal de cette orientation a été donné par la ministre des Sports qui vient de mettre en place l’Assemblée du sport où les représentants du Medef sont en surnombre tandis que les organisations syndicales en sont évincées. » Yannick Boulard constate que « les problèmes auxquels sont confrontés les élus deviennent plus complexes et les choix à faire, tout autant. Comment investir, pour quel type de besoin, pour quelles pratiques ? » Heureux de prendre part à une assemblée de haute tenue dans laquelle, « il s’oxygène », il remercie l’OMS d’être à la fois un facteur de cohésion sociale, d’animation et de solidarité et invite dans la foulée les participants à partager les débats avec le monde sportif fontainois. [FRANÇOIS PEREZ] Les révélations sur les intentions de la direction technique nationale de la Fédération Française de Football d’instaurer des quotas discriminatoires dans les centres de formation font froid dans le dos. Si de tels faits sont avérés par l’enquête qui va être ouverte, ce serait un séisme dans le monde du sport, un coup terrible porté aux valeurs sociales et éducatives que le football a toujours joué dans notre pays quelque soit l'origine des individus. Si c’est le cas de lourdes sanctions devront être appliquées contre les instigateurs d’une telle politique de détection raciale. Nous demandons au Président de la Fédération et à la Ministère des sports de faire toute la lumière sur ces révélations par l’installa- tion d’une commission d’enquête indépendante du pouvoir fédéral et politique. Cette affaire a lieu dans un climat politique nauséabond. N’oublions pas aussi que l’an dernier, suite à une directive de la FIFA, la FFF avait décidé de suspendre l'attribution d'une première licence à des jeunes de nationalité étrangère. Certains dirigeants ont fait du zèle en demandant de prouver qu'ils résident bien sur le territoire national depuis au moins cinq ans. Des propositions scandaleuses et indignes que les élus communistes et les militants des droits de l’homme ont fait reculer. Le parti communiste français appelle à une vigilance renforcée et une mobilisation générale de tout le mouvement sportif, associatif et d'éducation populaire pour faire reculer le racisme, la xénophobie et l’homophobie dans notre pays et faire valoir le droit d'accès au sport pour toutes et tous. a chroniuesrtsml LA CHRONIQUE SPORTS D’ÉMILE RASPAIL BOULES LYONNAISES : Super 16, finale à Pont-deClaix : l'équipe Patrick Goffi a remporté la 4e et dernière étape du Super 16 face à l'équipe d'Eybens de Robert Pellat (11/4) BIATHLON : Simon Fourcade (Villard-de-Lans) est champion de France de la MassStart. AVIRON : « France » bateaux courts, Championnat de France Juniors à Aiguebelette : 2 médailles grenobloises : Noëmie Kober, promise à un 2e titre national chez les juniors, a obtenu la médaille d'argent. CYCLISME : Le 63e Critérium du Dauphiné aura lieu du 5 au 12 juin, 1,053 km. BOXE : championnat de France des poids légers féminins : la Grenobloise Myriam Dellal a remporté le titre à Condom (Gers) KARATE : le jeune Rémi Ficarazzo, St-Martin-d'Hères, a décroché le bronze aux championnats de France de Kaï , des cadets, à Paris. FOOTBALL : Le GF 38 descend bien sûr. Le Drômois Christophe Maillol est venu assister à un entraînement. Sera-t-il le futur président la saison prochaine ? RUGBY : Maison du rugby : la première pierre a été posée de la future Maison du rugby, dans la zone du Pré de l'Eau à Montbonnot. Le Comité des Alpes en aura livraison en février 2012. FCG : Après sa victoire contre Aurillac (13/12) le FCG est qualifié pour la 1/2 finale, sur son terrain. Bientôt en Top 14. Bourgoin en Pro D2. Le club a été lourdement sanctionné après le match Brive/Bourgoin ; il devrait au ERC la somme de 75 000 euros. Voiron restera-t-il en Fédérale 2 ? Vizille, Renage-Rives et la Bièvre se maintiennent en F3. Fontaine et Echirolles descendent en Honneur. Oscar du Midi Olympique : le jeune Thomas Bianchin, talonneur, a reçu l'Oscar par le directeur Jacques Verdier. Thomas joue à Grenoble depuis 2005. Il part au Racing Métro. 15 — le travailleur alpin - mai 2011 TA200:Mise en page 1 04/05/11 18:07 Page16 MORT DE BEN LADEN RÉACTION DU PCF La mort de Ben Laden, devenu le symbole du terrorisme mondialisé, est un événement important pour toutes les familles des victimes des attentats du 11 septembre 2001, mais aussi pour toutes celles et ceux que les logiques terroristes plongent dans l'horreur et la consternation. En même temps, les conditions dans lesquelles cette mort vient d'intervenir soulèvent à nouveau de multiples questions sur le sens de l'engagement de l'OTAN depuis dix ans en Afghanistan. La disparition de cet individu ajoutée à la faiblesse reconnue des réseaux d’Al Qaida dans la région Afghanistan/Pakistan rendent désormais la guerre de l’OTAN en Afghanistan encore plus illégitime qu’elle ne l’a jamais été. La France doit retirer ses troupes de ce pays, agir pour le retrait de celle de l’OTAN et réorienter les efforts internationaux vers la reconstruction et l'aide au développement en donnant au peuple afghan les moyens de décider de son avenir. La mort de Ben Laden rappelle que le terrorisme est une violence politique criminelle totalement injustifiable. Le terrorisme ne légitime pas pour autant les politiques de puissance et les guerres. Georges Bush avait instrumentalisé l’agression d’Al Qaida à New York afin de mettre en place une stratégie néo-impériale militarisée de domination au nom de la démocratisation du Moyen-Orient. On en mesure aujourd’hui tous les effets néfastes, les limites et les échecs en Irak et en Afghanistan. C’est aussi cette même politique qui a contribué aux soulèvements dans le monde arabe. Ce sont les peuples du monde arabe eux mêmes qui sont aujourd’hui et qui seront demain les acteurs de la démocratie, des droits humains et de la justice, y compris pour le peuple palestinien. 16 MUMIA ABU-JAMAL LA SUSPENSION PROVISOIRE DE SA CONDAMNATION À MORT EST UN ENCOURAGEMENT À LA MOBILISATION Dans le couloir de la mort depuis bientôt 30 ans, le journaliste noir Mumia Abu-Jamal ne cesse de clamer son innocence. Depuis bientôt trente ans, le droit de se défendre sur le fond lui est dénié. Encore récemment, en 2010, la Cour suprême des États-Unis lui a refusé un nouveau procès. C’est dans ces conditions que la Cour d'Appel Fédérale de Philadelphie vient de confirmer pour la deuxième fois en trois ans la suspension provisoire de sa condamnation à mort. Un nouveau jury va devoir se prononcer. Il ne pourra le faire, hélas, que sur la base d’une terrible alternative : soit confirmer la sentence de mort, soit condamner Mumia à la prison à perpétuité. Et en attendant, celui-ci demeurera dans le couloir de la mort. Mais la décision que vient de prendre la Cour d’Appel Fédérale contre l’avis de la Cour suprême constitue un encouragement pour son équipe de défense et pour le développement de la mobilisation qui, rappelons-le, a déjà permis à Mumia d’échapper par deux fois à l’exécution capitale TA200:Mise en page 1 04/05/11 18:07 Page17 MAINTENANT OU JAMAIS : LA PALESTINE À L'ONU ! Le Proche-Orient est à la croisée des chemins. La poursuite de la colonisation israélienne de la Palestine a conduit les négociations de paix dans l’impasse. Le désespoir risque de provoquer l’éclatement d’une troisième Intifada. A l’heure où les peuples arabes reprennent en mains leur destin, seule une reconnaissance généralisée de l’Etat de Palestine dans les frontières d’avant la guerre de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale, peut ouvrir une perspective nouvelle. Or, le 24 septembre 2010, le président Barack Obama a proposé à l’Assemblée générale des Nations unies de « revenir l'année prochaine avec un accord qui amènera un nouvel Etat membre aux Nations unies, un Etat palestinien indépendant et souverain, qui vive en paix avec Israël ». Depuis, la plupart des Etats latino-américains ont reconnu cet Etat de Palestine. Le 21 avril, le président de la République Nicolas Sarkozy a fait part au président palestinien Mahmoud Abbas de son « soutien très clair aux efforts visant la création d’un Etat palestinien ». Et le ministre des Affaires étrangères Alain Juppé estime que la reconnaissance de l’Etat palestinien est « une hypothèse qu’il faut avoir en tête », mais qu’« il faut le faire avec l’Union européenne ». Laquelle s’est engagée, le 13 décembre dernier, à en faire autant « le moment venu ». Ce moment est venu. Le président Mahmoud Abbas a entamé une tournée afin d’obtenir la reconnaissance de l’Etat de Palestine. En Israël même, des personnalités pour la plupart issues du Mossad, du Shin Bet, de l’armée et du monde des affaires ont rendu publique une « Initiative de paix israélienne » en faveur de la création d’un Etat palestinien à côté de celui d’Israël. Cette initiative a été suivie d’une pétition dans le même sens signée par une soixantaine de personnalités dont dix-sept lauréats du Prix d’Israël, une des plus hautes distinctions en matière d’art, de sciences, de lettres, des universitaires comme Zeev Sternhell et Yirmiyahu Yovel, la fondatrice du parti Meretz Shulamit Aloni. Les signataires rappellent la résolution 181 de l’Assemblée générale de l’ONU du 29 novembre 1947, qui stipulait « la création d’un Etat juif et d’un Etat arabe indépendants », et reprennent plusieurs phrases de la Déclaration d’indépendance d’Israël du 14 mai 1948. Et ils ajoutent : « Nous avons regardé autour de nous, constaté ce qui se passe dans les pays voisins et nous nous sommes dit qu’il est temps pour les Israéliens de faire entendre leur voix. » Nous saluons ces démarches et exhortons la communauté internationale à prendre enfin ses responsabilités : soixante-quatre ans après l’avortement du plan de partage de la Palestine qu’elle ne s’est pas donné les moyens d’appliquer, il lui revient d’assurer un règlement définitif, juste et durable fondé sur le droit international. La France et l’Union européenne doivent prendre l’initiative en reconnaissant sans attendre l’Etat palestinien dans les frontières d’avant la guerre de 1967 avec Jérusalem-Est pour capitale et en appelant l’ONU à en faire de même sans délai. Mais nous ne pouvons nous en remettre aux seules autorités nationales et internationales. Notre responsabilité de citoyens est aussi de mobiliser l’opinion pour qu’elle pèse dans ce sens. C’est pourquoi nous invitons les personnalités et les intellectuels de toutes origines, tendances et sensibilités à se joindre à cet appel. Pour que la paix l’emporte sur la guerre. Pour empêcher de nouvelles tragédies. Pour assurer l’avenir des deux peuples vivant sur cette terre. PÉTITION COMME DES MILLIERS DE PERSONNES EN QUELQUES JOURS, VOUS POUVEZ SIGNER CET APPEL SUR : www.petitions24.net/letat_palestinien_cest_maintenant CHASSE AUX MIGRANTS TUNISIENS LES COUPS DE TRIQUES DU GOUVERNEMENT FRANÇAIS DOIVENT CESSER Ce gouvernement a décidément un problème avec la Tunisie. Depuis le sommet franco-italien du mardi 27 avrili, la France multiplie les opérations de police et les reconduites à la frontière à l'encontre des migrants tunisiens. A Marseille comme à Paris, Claude Guéant, le ministre de l'Intérieur n'a rien trouvé de plus urgent que de s'en prendre à ces migrants poussés à quitter leur pays faute de pouvoir travailler et de pouvoir manger à leur faim. Ce gouvernement a décidément un problème avec la Tunisie. Après avoir proposé les services de la police française pendant la révolution et soutenu le régime de Ben Ali jusqu'au bout, voilà qu'il s'en prend à ses vic- times. C'est de l'acharnement! La Tunisie comme tout les pays méditerranéens qui luttent ont besoin de solidarité et de coopération. Alors que les Tunisiens essayent avec beaucoup de courage de sortir de cette situation compliquée, alors que la Tunisie tente d'avancer dans cette phase difficile de son développement, les expulsions de migrants tunisiens sont une insupportable agression.Les coups de triques doivent cesser! Un des premiers gestes à faire pour réconcilier nos deux pays serait d'apporter une aide humanitaire à ces ressortissants et non de les pourchasser. Un peu d'humanité ne ferait de mal à personne. monde LES ILLUSIONS DE LA GUERRE Avec l’échec majeur des logiques de guerre en Irak et en Afghanistan, on pouvait penser que, fort de ces expériences dramatiques virant au fiasco stratégique, les autorités françaises choisiraient d’autres voies. Il n’en est rien.Lorsque Nicolas Sarkozy avait annoncé sa volonté de réinsérer la France dans sa « famille occidentale », on avait compris l’intention : adopter de façon décomplexée le modèle Bush militariste et néo-impérial. Il s’en est suivi la réintégration complète de la France dans l’organisation militaire de l’OTAN, le renforcement des troupes françaises en Afghanistan et l’installation d’une base dans le Golfe arabo-persique, en face de l’Iran. La France choisissait de s’insérer dans les objectifs et dans les zones de guerre américaines. Avec ce ré-alignement pro-américain, les autorités françaises cherchaient à affirmer un rôle de puissance d’influence dans un monde de plus en plus complexe et contradictoire. La crispation sur la dissuasion nucléaire ne faisait que le confirmer. Aujourd’hui, N. Sarkozy est dans l’impasse. Se placer dans le sillage de Washington pour faire la guerre en Afghanistan est une chose (déjà très problématique), mais être aux avant-postes militaires en Libye et en Côte d’Ivoire avec la prétention néo-coloniale d’imposer une issue par la force et par l’instrumentalisation de l’ONU, en est une autre. Par quel miracle la France réussirait-elle en Afrique ce que les États-Unis ne sont pas capables de faire au Moyen -Orient ? Les crises et les conflits d’aujourd’hui ont des causes multiples : économique, sociales, idéologiques, politiques… Ce ne sont pas des guerres à gagner. Le monde arabe nous le rappelle : ce sont les exigences du développement, de l’égalité, de la justice sociale, de la démocratie auxquelles il faut répondre. Ce qui est fondamentalement en jeu, c’est un nouvel ordre international impliquant la redéfinition des conditions de la résolution des conflits, de la coopération et de la sécurité internationales, l’affirmation d’un véritable multilatéralisme comme effort collectif de long terme. Le nouvel état du monde oblige à une transformation radicale dans la conception même des relations internationales. [JACQUES FATH] Grande journée nationale contre le racisme, la politique d’asile et d’immigration du gouvernement, pour la régularisation des sans papiers, contre les violences policières MANIFESTATION SAMEDI 28 MAI À 15H Départ : Place du Marché de l’Arlequin Villeneuve Grenoble, avec fanfare, animations… 17 — le travailleur alpin - mai 2011 TA200:Mise en page 1 04/05/11 18:07 Page18 CULTURE EDITO PAR JEAN-CLAUDE LAMARCHE SOLIDARITÉ Le jeudi 31 mars s’est déroulé à la MC2 une Soirée inattendue, un spectacle exceptionnel destiné à SCÈNES L’été est arrivé avec de l’avance, mais durera t’il ? La question se pose au moment où ces pages sont écrites. En tout cas, les lecteurs du TA en ont certainement profité pour s’aérer et quelques spectacles font de même. C’est le début d’une nouvelle saison météorologique et la fin de la saison culturelle pour les institutions sédentaires. Mais nous savons que le temps des grandes migrations arrive et que les artistes nomades vont rejoindre les lieux des festivals en même temps que les estivants. La fête continue. [JCL] récolter des fonds pour la Compagnie Sylvie Guillermin, compagnie de danse résidant à Grenoble depuis 1988, compagnie en péril à la suite « d’une indélicatesse d’une personne responsable de l’association ». Le directeur de la MC2, Michel Orier, avait mis la grande salle gratuitement à disposition, et près d’une centaine d’artistes de toutes disciplines se sont produits pendant deux heures d’un spectacle de très grande qualité. Artistes bénévoles, mais aussi techniciens, personnels de la MC2… tous unis dans un bel élan de solidarité. Il y avait même une toile offerte par le peintre Maurice Jayet qui fut mise en tombola avec suc- THEÂTRE LE PANSAGE DE LA LANGUE •Square Arc-en-ciel près de l’Amphithéâtre, Jeudi 16 juin, 20h •Parc Jean de La Fontaine (quartier Grand galet), Vendredi 17 juin, 19h Le Pont-de-Claix- Spectacle gratuit Dans la famille de la comédienne Angélique Clairaud, on était paysans et tous, à la maison, parlaient le patois vendéen. Le patois lui manque et, pour retrouver ses racines et ce rapport à la langue, elle a décidé d’en faire un spectacle. Angélique Clairaud invite le public à « parler grous » (parler patois) et propose une cure loufoque pour panser la langue comme on soigne le corps et l’esprit. Pour ce traitement efficace et hilarant qui se suit en plein air, assis sur des bottes de paille, la comédienne s’est replongée dans ses souvenirs d’enfance et partage avec un plaisir communicatif les expres- LES ESTIVANTS sions imagées et souvent drôles du patois vendéen. Courez-y ! LES ESTIVANTS De Maxime Gorki traduit par André Markowicz, adapté et mis en scène par Eric Lacascade•MC2, grand théâtre, Du 25 au 27 mai, 19h30- 9 à 22 € Bassov et sa femme Varvara retrouvent, comme chaque été, leur datcha au bord de la mer, leurs parents, leurs amis. Les vacances sont paisibles pour tout ce petit monde douillettement embourgeoisé quand arrive l’écrivain Chalimov qui va déclencher un cruel jeu de la vérité et faire tomber les masques, semer la discorde, révéler les illusions perdues, les petites lâchetés, les renoncements de toutes sortes, les amours inavouées… consacrée au chef militaire carthaginois Hannibal Barca (247-183 av. J.-C.) qui, partant de la Tunisie actuelle à la tête d’une armée de mercenaires et d’éléphants, traverse l’Espagne, les Pyrénées et les Alpes afin d’atteindre Rome et de la détruire. L’exposition esquisse le portrait de ce personnage historique controversé et son aventure alpine à la lumière des multiples sources archéologiques, historiques et artistiques. Armements puniques, gaulois et romains, et reconstitutions animées des stratégies militaires illustrent cette épopée. LE PAPIER DANS TOUS SES ETATS Exposition de la Maison des Arts plastiques de Grenoble et de l’Isère (MAPGI), Ancien Musée de peinture, place de Verdun à Grenoble Du 2 au 26 juin Entrée libre Après l’exposition de 2010 sur le thème des Meubles et objets d’artistes qui avait connu un beau succès, la MAPGI nous propose cette année une nouvelle exposition collective sur le thème du Pa- pier dans tous ses états. 45 artistes plasticiens, peintres, sculpteurs, photographes, … ont travaillé sur ce thème et nous proposent le fruit de leur imagination créatrice et de leur travail. Les œuvres y seront variées, autant que les styles et les personnalités des participants venus du département mais aussi de contrées plus lointaines. Les visiteurs iront de surprises en découvertes et y feront le plein d’émotions esthétiques et poétiques. [RH] cès. Les spectateurs avaient répondu présent et la salle était pleine. Est-ce un signe ? Je veux le croire EXPOSITIONS en ces temps difficiles où le ciel de la culture est lourd de nuages, où les acteurs de la culture sont considérés comme des pions, où les conquêtes sociales sont malmenées, attaquées, détruites, où les discours dominants prônent l’individualisme, la concurrence, la compétition, le particularisme et le communautarisme culturel. Je veux y voir une nouvelle manifestation, dans le secteur de la culture, qui vient s’inscrire parmi de nombreuses autres manifestations dans d’autres secteurs et qui affirment la volonté persistante des femmes et des hommes de défendre ce qui leur permet de conquérir leur liberté dans la solidarité. Et je rêve de solidariser toutes ces manifestations en une vague irrésistible. 18 ALAIN KIRILI Œuvres sur papier Musée de Grenoble, tour de l’Isle 14 mai – 31 juillet L’installation, dans le parc Paul Mistral, d’une sculpture monumentale d’Alain Kirili est l’occasion, pour le Musée de Grenoble, de présenter une sélection de ses œuvres sur papier en relation avec cette réalisation. Alain Kirili, né en 1946, est déjà connu à Grenoble puisque le Musée a présenté une rétrospective de son œuvre sculpté en 1999. Il se consacre presque exclusivement à la sculpture depuis 1972, travaillant le fer forgé, mais aussi la terre et le plâtre et, depuis les années 90, la pierre et le marbre. Ses œuvres sur papier, véritables dessins de sculpteur, témoignent de la force et de l’énergie déployées par l’artiste dans sa confrontation physique avec les matériaux. HANNIBAL ET LES ALPES Musée Dauphinois à Grenoble Depuis le 23 avril Musée gratuit Nouvelle exposition au Musée Dauphinois LE PAPIER DANS TOUS SES ÉTATS TA200:Mise en page 1 04/05/11 18:07 Page19 culture SCÈNES (SUITE) Eric Lacascade fait parler les personnages comme on parle aujourd’hui, des personnages qui ne sont pas des héros, qui sont juste là, et qui pourtant nous réconcilient avec ce que nous sommes : « Regardons-les œuvrer dans ce clairobscur, dit le metteur en scène, sans espoir de lendemains qui chantent, ils tracent leur chemin dans la forêt, les branches et la pluie fouettent douloureusement leurs visages, mais ils avancent ». Gorki dit avoir écrit Les Estivants pour redonner des rêves à l’âme, Eric Lacascade les met en scène pour redonner du souffle à l’homme. TROIS PETITS PAS ET PUIS S’EN VA •Espace Paul Jargot à Crolles Spectacle jeune public (dès 2 ans) sous tente berbère, Mercredi 8 juin, 10h, 16h et 17h15- 5 à 11 € La vue d’une paire de chaussures peut évoquer immédiatement un pays, une époque, un climat, le sexe et l’âge de son propriétaire, sa classe sociale ou son métier. Danièle Pasquier, Robbas Biassi Biassi et la Compagnie Graine de malice nous proposent un spectacle de théâtre d’objets qui est une invitation à oser s’aventurer hors du cocon familial, à faire trois petits pas vers les autres. Dans l’intimité d’une tente berbère nous est conté le voyage initiatique d’une paire de chaussures d’enfant qui fait ses premiers pas et croise sur son début de chemin des « pas-tout-à-fait-commeelle », des « un-peu-différents » et qui, imperceptiblement s’enrichit de ces rencontres. DANSE COMPAGNIE COLETTE PRIOU •Salle noire du Théâtre de création 19, rue des Arts et métiers à Grenoble, Vendredi 27 mai, 20h30 Entrée libre A Grenoble, le théâtre de création offre des temps de résidence aux compagnies locales pour des premières expériences de création ou des formes nouvelles de spectacles. Au cœur de sa mission : permettre le repérage d’artistes, rendre visible et accessible l’acte artistique. Colette Priou est en résidence avec sa compagnie à la Salle noire, l’un des deux lieux du Théâtre de création, du 25 au 27 mai. Elle y poursuit sa quête vers la polyvalence des sentiments. L’être porteur d’une dualité est imprévisible, les situations violentes ou sereines l’obligent à aller « au-delà de » ce qu’il pourrait ou devrait ou aimerait être, à avancer au-delà de soi, au-delà de l’autre, au-delà de l’inconnu, au-delà de la peur … Au-delà de est en cours de travail et c’est ce travail en cours qui sera présenté pour la première fois dans la Salle noire. Baia Ouzar, danseuse en fauteuil roulant, participe à cette création. MUSIQUES TRAM DES BALKANS •Espace Aragon à Villard-Bonnot Vendredi 27 mai, 20h 8 à 15 € Cinq musiciens et chanteurs composent ce Tram des Balkans librement inspiré par les musiques traditionnelles serbes. Ils nous proposent une musique profonde et généreuse qui embaume le cœur, aux rythmes entrainants, qui donne une irrésistible envie de danser. Le Tram des Balkans transporte des wagons d’énergie et son époustouflante vitalité est servie par un grand talent instrumental. Une soirée tonifiante en perspective. BUD SPENCER’S CLOUT + GNÔ La Source à Fontaine, Samedi 21 mai, 20h30- 5 à 10 € Bud Spencer’s Clout est un quatuor grenoblois de musiciens cherchant à revenir aux sources du punk, du stoner rock et du heavy metal. A l’image de l’acteur Bud Spencer, ils revendiquent un caractère explosif dispensant de vraies claques musicales. Ils sortent enfin leur premier album et le défendront à La Source. Gnô est un trio qualifié de metal pop formé du guitariste virtuose Christophe Godin, du bassiste Gaby Vegh et du batteur Peter Puke. Que dire de leur nouvel album « Cannibal Tango » ? La réponse sera sur scène pour un set fait d’humour, de voracité, d’électricité et de mélodies rentre-dedans, mené comme une performance. JULIEN DORE, PUGGY ET NAMASTE Concert Ricard S.A. Live Music •Parc Mistral à Grenoble, Lundi 6 juin, 20h30- Concert gratuit La tournée du Ricard S.A. Live Music passe par Grenoble pour offrir un concert de musiques actuelles avec deux têtes d’affiche, Puggy et Julien Doré, et un groupe émergeant, Namasté, lauréat 2010 du concours « Lance toi en live ». Julien Doré, ancien candidat de La Nouvelle Star, n’a eu de cesse de « dépasser les limites ». Il apparaît aujourd’hui comme un auteur-compositeur-interprète à part dans le paysage musical français, dont les prestations sur scène sont réputées pour leur générosité. Puggy est un groupe vraiment pas comme les autres, un trio bruxellois dont aucun membre n’est belge, un trio qui a du talent à revendre : mélodies entêtantes, arrangements raffinés, les producteurs du film Largo Winch II ne s’y sont pas trompés en leur empruntant leur reprise du Father and son de Cat Stevens. JULIEN DORE Le groupe Namasté, formation francilienne, mélange avec une classe étourdissante mélodies soul entêtantes et phrasés entre chanson et hip hop tout en souplesse. Le public devrait se laisser emporter lors de leurs prestations chics et festives. Profitons-en ! JEAN-PHILIPPE BRUTTMANN Flamenco •Théâtre Ste-Marie-d’enbas à Grenoble, Jeudi 16 et vendredi 17 juin, 20h30- 10 à 17 € Jean-Philippe Brutmann est l’une des grandes références flamencas. Il est le seul artiste flamenco français à avoir eu les honneurs d’emblématiques théâtres parisiens et de grands festivals internationaux. Il compose, joue et chante « un flamenco original et assumé de diaspora, fruit de l’influence de mélopées orientales et de sonorité moderne, d’imaginaires de voyages et de liberté gitane, de jours interminables et de magies nocturnes … » En compagnie d’un second guitariste, d’un percussionniste et de deux danseuses, il vous fera voyager dans le temps et l’espace d’une Espagne à la fois proche et lointaine, envoûtante. [RH] (credit Rod Maurice) CHAGALL ET LES PEINTRES DE L’AVANT-GARDE RUSSE Sur proposition de Marie-France Monory, adjointe au maire de Grenoble, Guy Tosato directeur du musée de Grenoble a accueilli une délégation d’élu(e)s du PCF,du Travailleur Alpin dans le cadre de l’exposition Chagall et les peintres de l’avant-garde Russe . Sous la conduite éclairée et pédagogique de Guy Tosato, cette belle et instructive initiative a été très appréciée. Un grand merci à Guy Tosato et Marie-France Monory pour la visite de cette exposition qui connaît depuis l'ouverture au public une affluence record de visiteurs. 19 — le travailleur alpin - mai 2011 TA200:Mise en page 1 04/05/11 18:08 Page20 U N E I N I T I AT I V E D U C O N S E I L G É N É R A L D E L’ I S È R E V X O S [ /HV EHDX V H O F D W VSHF UH V W L Q R R F U Q p UH V , D O V j W GH YRQ u d e ET é L n L r I u U En to N AU 10 J I 1er JU T « Jazz groupe E le > par e en » hiné r y t o â é m r Th Daup tâche a du « On v Comédie la li > par e Papagal rg de Se www.isere.fr 74 20 20 79 BILLET TERIE : 04 APPRIEU du 1er au 5 juin SAINT MARCEL BEL ACCUEIL du 8 au 12 juin HEYRIEUX du 15 au 19 juin SONNAY du 22 au 26 juin SAINT MARTIN DE LA CLUZE du 29 juin au 3 juillet CHOLONGE du 6 au 10 juillet • N° de Licence entrepreneur de spectacles : 1-1034156/2-1034110/3-1034111 • crédits photos : fotolia que emuse » i s u M et corn SAUT