ÉTudEs - Eiffage Travaux Publics
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ÉTudEs - Eiffage Travaux Publics
j anvie r 2010 La voie 16 L e M a g a z i ne d’Eiffage Travaux Publics Études la face cachée des chantiers gagnants La société EIFFAGE CONSTRUCTION METALLIQUE, anciennement Eiffel Construction Métallique, a fait l’objet, par décision exécutoire de la Cour d’Appel de Bordeaux en date du 16 mai 2011, d’une mesure d’interdiction d’usage du nom Eiffel à quelque titre que ce soit. Le présent document réalisé antérieurement au prononcé de cette décision comporte donc encore le nom Eiffel qui n’est plus utilisé à ce jour à titre de marque, dénomination sociale ou nom commercial par la société EIFFAGE CONSTRUCTION METALLIQUE. Il convient donc de noter que le nom Eiffel n’appartient plus et n’est plus utilisé dans la vie des affaires par la société EIFFAGE CONSTRUCTION METALLIQUE. edito Sommaire actualités Diversification : Eiffge Travaux Publics sur les rails Travaux maritimes : Eiffage TP accoste à Fos Tramway : quatre nouveaux chantiers pour le T3 A89 : un viaduc aux piles atypiques Interventions d’urgence : le Nord fait corps Traitement des eaux : d’Albi à Bordeaux Aménagement : une gare plus sûre à Franconville Industrie : les nouvelles installations produisent leurs premières tonnes Abordons 2010 avec confiance ! Après une année 2009 plus anxiogène que réellement pathogène, c’est avec confiance que nous abordons 2010. On pensait la crise terrible, elle est dure, mais nous devrions en venir à bout, à l’instar de la grippe qu’on nous annonçait pandémique et qui, heureusement, semble être circonscrite. Le choix de l’Etat de favoriser la relance par l’investissement plutôt que par l’aide à la consommation à constitué pour notre profession une réelle opportunité. Le pire n’est donc jamais certain ! Nous nous sommes dotés, en fin d’année dernière, avec Eiffage Rail, d’un tout nouvel outil qui va nous permettre de renforcer nos positions dans un secteur en plein essor. Nous avons obtenu, dans les derniers jours de décembre, le permis de construire du stade de Lille, qui sera l’un des fleurons de notre activité jusqu’en 2012. Nous fondons de gros espoirs sur d’importants projets pour lesquels nous avons soumissionné et sur lesquels nos collaborateurs d’études, mis en lumière dans le dossier de ce numéro, se sont investis sans compter et je les en remercie. Le choix que nous avons fait, et poursuivi depuis de nombreuses années, d’enrichir nos services techniques de compétences pointues dans tous les domaines est évidemment en totale cohérence avec la part croissante des grands projets auxquels nous aspirons. Dans nos régions enfin, nos établissements locaux sont en ordre de marche pour une reprise qui ne devrait plus tarder, pour autant que les collectivités locales, acteur majeur de l’investissement dans les infrastructures, poursuivent leur effort avec constance. Sans verser dans un optimisme béat, et compte tenu du fait que nous avons traversé 2009 sans recourir à un quelconque plan social, en poursuivant nos embauches et en maintenant nos ambitions de formation à un haut niveau pour ceux qui, demain, feront Eiffage Travaux Publics, je nous souhaite de pouvoir continuer dans cette voie ! À toutes et à tous, je présente mes meilleurs vœux de santé, bonheur et réussite pour 2010. Jean Guénard Photos de couverture : • Eiffage Travaux Publics compte 5 bureaux d’études nationaux dont les activités sont complétées par plusieurs structures régionales. p. 1 p. 2 p. 2 p. 3 p. 3 p. 4 p. 4 p. 5 ZOOM Travaux en montagne : des activités et une organisation spécifiques arrêt sur images p. 6 p. 8 Développement durable / Innovation nvironnement : les carrières, réserves de biodiversité E Recherche : un manège pour la route Innovation : ITE®, une poutre très prisée p. 9 p. 10 p. 11 vie de l’entreprise Emploi : la Seine-Saint-Denis s’investit Handicap : le Nord prône le reclassement Risque routier et sécurité : une récompense au pays du Champagne ! p. 12 p. 13 p. 14 Dossier études, la face cachée des chantiers gagnants p. 15 EIFFAGE INFOS Éthique : partageons nos valeurs Marathon : de retour de New York p. 21 p. 21 A ctualités Diversification Eiffage Travaux Publics sur les rails Eiffage Travaux Publics a racheté le 29 décembre au néerlandais Heijmans, la société de droit allemand Heitkamp Rail GmbH. Installée à Bochum (Rhénanie-du-Nord - Westphalie), l’entreprise, spécialisée dans la construction de voies ferrées, compte également plusieurs implantations en Europe, notamment en France, et en Pologne. Forte de 300 collaborateurs, elle a réalisé quelque 90 millions d’euros de chiffre d’affaires au cours du dernier exercice. Ce rachat fait suite à la création fin 2009, dans l’hexagone, d’Eiffage Rail et à la reprise, voilà quelques années outre-Rhin, de Wittfeld, toutes deux expertes dans la pose de voies et le génie civil des infrastructures ferroviaires. À travers Eiffage Rail en France et Eiffage Rail GmbH en Allemagne – nouvelle dénomination d’Heitkamp Rail dès ce premier trimestre 2010 –, Eiffage Travaux Publics étend son offre et renforce ses moyens humains et matériels pour répondre aux nombreux projets de lignes nouvelles à grande vitesse, de régénération de voies et de tramways qui se profilent à plus ou moins brève échéance. Rappelons que les entités spécialisées du groupe ont enregistré deux succès de taille très récemment. En livrant, la ligne à grande vitesse de près de 45 kilomètres reliant Perpignan à Figueras et en achevant, en Midi-Pyrénées, le premier chantier de régénération lancé par RFF et portant sur 160 kilomètres de voies ferrées. 1 [ LA VOIE N°16 ] A ctualités Travaux maritimes Eiffage TP accoste à Fos Sur le port de Fos-sur-Mer les gigantesques travaux de Fos 2XL s’achèvent. Il aura fallu 30 mois et deux délais partiels successifs aux hommes d’Eiffage TP pour mettre fin à la réalisation des travaux de génie civil, de pose des équipements et de protection cathodique des quelque 1 200 mètres de quais du projet. Le tout en dépit de conditions climatiques parfois très difficiles pour les équipes du chantier. Dans les prochains mois, ce tout nouvel équipement maritime sera utilisé par un groupement CMA-CGM et Dubaï Port Authority pour le quai A (400 m) et MSC pour le quai B (800 m). Tramway quatre nouveaux chantiers pour le T3 À Paris, trois ans après la mise en service de son premier tronçon entre la porte d’Ivry et le pont du Garigliano, le tramway des Maréchaux, baptisé T3, est en cours de prolongation à l’est, direction porte de La Chapelle. Pour l’entreprise, qui s’était illustrée à travers plusieurs chantiers du premier tronçon, cette prolongation est synonyme de nouveaux travaux. Ainsi, alors qu’Eiffage Travaux Publics Réseaux est à pied d’œuvre depuis plusieurs mois sur une phase de travaux préparatoires de déviation et de rénovation des réseaux, c’est aujourd’hui Eiffage TP qui va démarrer quatre importantes interventions, pour un montant total de plus de 60 M€. La première concerne le site de maintenance du tramway, qui sera implanté aux abords du stade Ladoumègue ; la seconde porte sur la construction, en partenariat avec Eiffel, de l’ouvrage de franchissement du canal de l’Ourcq (photo ci-contre) ; la troisième est dédiée à plusieurs ouvrages d’art sur la commune de Pantin ; la quatrième, enfin, vise à l’aménagement du secteur Mac Donald - Eole Evangile, dans le XIXe arrondissement (cf. encadré). [ LA VOIE N°16 ] 2 REPÈRES Site de maintenance du tramway • 30 000 m² de dalle de couverture • 38 000 m3 de béton • Rétablissement du complexe sportif sur dalle supérieure Franchissement du canal de l’Ourcq • Pont à caisson métallique de 122 m • 3 travées : 32,5 m - 55 m - 32,5 m Ouvrages d’art à Pantin • OA 16 : mur de soutènement à démolir et à reconstruire • OA 17 : couverture de trémie avec poutres dalles Travée : 16,60 m • OA 18 et 19 : couverture de trémies sous le boulevard périphérique - Travée : 11 m Aménagement secteur Mac Donald • Franchissement de voies ferrées • Traversée du cours d’Aubervilliers via un ouvrage cadre et une trémie d’accès • Élargissement du cours d’Aubervilliers et travaux d’aménagement. A89 Un viaduc aux piles atypiques À Pontcharra-sur-Turdine, sur la section Lyon-Balbigny de l’autoroute A89, un groupement de sociétés du groupe (Eiffage TP / Eiffel / Forézienne d’Entreprises) construit actuellement le viaduc de Torranchin. Commandé par ASF, cet ouvrage mixte de dimensions modestes (200 m de long et 35 m de haut) se distingue par des piles dont la forme est qualifiée par l’architecte de branche d’arbre et dont le chevêtre s’évase sur une largeur de 15 m et une hauteur de 6 m, en sommet d’un fût semi-cylindrique. En dépit de cette géométrie très particulière, les outils devaient rester traditionnels, l’ouvrage ne comptant que deux piles, aucun matériel spécifique n’aurait pu être amorti. Les équipes du chantier et notamment Franck Leclair (chef de chantier) et Grégory Guille (chef d’équipe) ont donc fait appel au système D et utilisé des caissons de bois fermés entre des banches latérales habillées de fourrures pour obtenir la courbure des lignes dessinées par l’architecte. À signaler, en parallèle, la réalisation par le même groupement d’un pont-rail et d’une déviation de la voie ferrée Lyon/Tarare au niveau de Pontcharra-sur-Turdine. Il s’agit ici pour nos équipes de construire un pont sur l’A89 pour faire passer 2 voies ferrées. Démarrés au printemps dernier ces deux chantiers doivent s’achever respectivement en octobre et mai 2010. Intervention d’urgence Le Nord fait corps Le vendredi 18 septembre dernier, une fuite de gaz est décelée sur une conduite haute pression (40 bars) au Tréport. Aussitôt, ce sont plusieurs filiales nordistes qui sont sur le pied de guerre. En effet, dès que GRT Gaz contacte l’entreprise Desquesnes, filiale d’Eiffage Travaux Publics Nord, celle-ci se rapproche de l’antenne d’Eiffage Travaux Maritimes et Fluviaux d’Haubourdin. Résultat : 12 heures plus tard, des barges flottantes installées par la seconde permettent à la première d’intervenir. Entre-temps, Desquesnes, qui a suggéré à son client de bénéficier du savoir-faire d’Aquatest, appelle en renfort ces équipes calaisiennes spécialisées dans l’inspection et le contrôle de réseaux… Ensemble, elles circonscrivent la fuite… et recueillent les félicitations du client pour cette opération commando rondement menée. 3 [ LA VOIE N°16 ] A ctualités Traitement des eaux D’Albi à Bordeaux Eiffage TP Sud-Ouest participe actuellement, en groupement, aux importants travaux de génie civil de mise aux normes de la filière de traitement de l’eau de la station Louis-Fargue à Bordeaux (photo). Ce projet en conception-construction, lancé par la Communauté urbaine, a été soumis à de nombreuses contraintes architecturales et environnementales liées au classement de la ville au patrimoine mondial de l’Unesco. Le montant de ces travaux, à réaliser en 54 mois et sans fermeture de l’actuelle installation, s’élève à près de 80 M€, dont plus de 40 M€ pour le seul génie civil. Cette opération fait suite à un projet du même type récemment achevé à Albi et qui concernait la mise aux normes de la station de traitement des eaux usées de la Madeleine. Mené pour le compte de la communauté d’Agglomération de l’Albigeois, par un groupement Eiffage TP / Eiffage Construction, ce premier chantier a mobilisé, en poste, une équipe de plus de 100 personnes sous 3 grues à tour équipées de flèches de 35 à 65 m, laquelle a coulé, en moins de 7 mois, quelque 10 000 m3 de béton et posé 900 t d’acier avant de livrer le chantier en avance aux spécialistes des corps d’état techniques (24 lots suivis) et des réseaux d’Eiffage Travaux Publics Sud-Ouest, elles aussi mises à contribution. Dès ce printemps 2010, les Albigeois bénéficieront ainsi d’une usine prête à traiter. Aménagement Une gare plus sûre à Franconville Les nouveaux aménagements urbains et routiers du quartier de la gare de Franconville - Plessis-Bouchard ont été inaugurés le samedi 21 novembre dernier. Les travaux, financés par le Conseil régional, le Conseil général du Val-d’Oise et RFF, ont été réalisés en grande partie par Eiffage TP et ont, en outre, conduit à la fermeture de deux passages à niveaux considérés parmi les plus dangereux d’Ile-de-France. Ils permettent aujourd’hui la traversée des piétons en toute sécurité ainsi que le rétablissement de la circulation automobile par deux tunnels routiers réservés aux véhicules légers et aux deux roues. Pour l’entreprise, présente sur les lieux depuis 2006, cette opération a été scindée en plusieurs marchés. Il s’est tout d’abord agi de créer des aménagements dédiés aux personnes à mobilité réduite (PMR), puis de requalifier la rue de la Station côté nord des voies. Deux giratoires et l’aménagement d’un parking ont suivi, avant le lancement du dernier chantier en septembre 2008 qui concernait les travaux de génie civil des trémies routières et l’aménagement des abords de ces trémies. À signaler : - la mise en place des éléments béton préfabriqués destinés à constituer les franchissements routiers souterrains l’espace d’un week-end afin de limiter les coupures de trafic SNCF, - la réalisation des trémies d’accès, via des terrassements par parois berlinoises et des voiles en béton armé coulé en place, - la création d’un « Point informations travaux » installé au cœur du chantier et animé par des permanences assurées par la ville de Franconville et le Conseil général, permettant au public de s’informer [ LA VOIE N°16 ] 4 sur l’évolution des travaux et sur les détails techniques du projet, - l’intégration au projet de la plantation d’arbres assurant la conservation d’un aspect « parc vert » après les travaux, - le revêtement des ouvrages en béton et des panneaux béton-bois assurant le traitement acoustique des trémies d’une peinture antigraffiti et – à titre expérimental – d’un produit photo-catalytique permettant la décomposition systématique de tous les polluants et salissures : gaz d’échappements, mousses, moisissures, champignons… industrie Les nouvelles installations produisent leurs premières tonnes Inaugurées le 23 juillet dernier, les nouvelles installations « développement durable » du poste Touraine Enrobés, implanté à Esvres-sur-Indre, équipées pour recycler les enrobés à plus de 50 %, ont déjà permis d’alimenter plusieurs chantiers. Ainsi, le chantier du premier tronçon de la déviation de Contres, entre la RD 956 (route de Blois) et la RD 102 (route de Cheverny), confié à l’établissement Val de Loire et lancé en juin 2009, a-t-il bénéficié d’une formulation d’enrobés à fort taux (40 %) fabriquée par Touraine Enrobés. 850 mètres de chaussée neuve et deux giratoires d’extrémités ainsi qu’un ouvrage hydraulique permettant de rétablir le ru du bois du Mont, deux merlons antibruit et 300 mètres de rétablissements d’accès de riverains enclavés étaient au programme de cette opération de 2,5 millions d’euros, inaugurée le 30 novembre dernier. Pour le même client, le Conseil général du Loir-et-Cher, la réfection de la piste et des voies de circulation de l’aérodrome du Breuil, réali1• La déviation de Contres a bénéficié d’une formulation d’enrobés recyclés à 40 %. sée par l’entreprise en octobre dernier a, elle aussi, bénéficié de ces enrobés « développement durable ». Dans le Calvados, chez ANBE, c’est la 200 000e tonne produite qui a été fêtée le 29 octobre. Mis en service en Basse-Normandie fin 2008, le poste de Bellengreville produit depuis lors des formules classiques du catalogue de l’entreprise, mais également, des enrobés recyclés – on en recense déjà plus de 48 000 tonnes –, des enrobés colorés – 2 400 tonnes s’affichent au compteur – et des enrobés basse température (EBT®) : 1 200 tonnes ont été enregistrées. Le tout étant, à plus de 90 %, destiné à des chantiers confiés à Eiffage Travaux Publics. 1• 2• Le poste de Bellengreville a fêté sa 200 000e tonne produite. 2• Touraine Enrobés Un poste bien équipé • un groupe de trois prédoseurs ; • une tour de support pour le sécheur ; • un sécheur parallèle pour agrégats d’enrobés ; • une trémie pour agrégats d’enrobés chauds. 5 [ LA VOIE N°16 ] 1• Z oom TRAVAUX EN MONTAGNE DES ACTIVITÉS ET UNE ORGANISATION SPÉCIFIQUES Nombreuses sont les entités d’Eiffage Travaux Publics à travers la France à disposer de spécialités, parfois atypiques et souvent régionales. Envie de montagne en cet hiver rigoureux, La Voie a retenu deux entités de l’établissement Alpes du Sud d’Eiffage Travaux Publics Méditerranée et le centre de travaux de Tarentaise de Gauthey, filiale d’Eiffage Travaux Publics Rhône-Alpes / Auvergne pour leurs travaux singuliers. Fort d’une quarantaine de collaborateurs, le centre de travaux de Barcelonnette, rattaché à l’établissement Alpes du Sud d’Eiffage Travaux Publics Méditerranée ne travaille qu’en montagne, entre 1 000 et 2 700 m d’altitude, dans l’Ubaye très précisément. Parapets d’ouvrages, élargissement ou rénovation de ponts, barrages d’altitude, réseaux d’eau potable, démolition ou travaux de terrassement… constituent ici le quotidien de ces professionnels de la montagne, parmi lesquels on compte aussi, et c’est assez rare dans l’entreprise, des tailleurs de pierre. 1• Dérivation d’un couloir d’avalanche : 7 600 m3 de déblais / remblais réalisés par paliers successifs compte tenu de la pente particulièrement forte. 2• Route de la Lauze, 2 500 m3 de déblais et 2 000 m3 d’enrochements. 2• [ LA VOIE N°16 ] 6 Dotés d’engins spécifiques, ils sont à même de rejoindre des zones particulièrement difficiles d’accès. Ils disposent, par exemple, de leur propre téléphérique qui leur permet, après installation d’un câble de 500 à 600 mètres de long, de pouvoir acheminer jusqu’à 3 tonnes de matériel, en particulier sur des chantiers de barrages liés aux travaux de restaurations des terrains de montagne (RTM). Conditions climatiques obligent, ils sont soumis à une annualisation de leur temps de travail sur 10 mois, de mars à décembre. 3• De fortes capacités d’adaptation 3, 4 et 5• Depuis plus de deux décennies, Gauthey réhabilite tous les étés des chapelles autour de Saint-Martin-de-Belleville. À une soixantaine de kilomètres au sud, à Thorame, non loin d’une gravière détenue par l’entreprise, l’établissement Alpes du Sud dispose, en complément du centre de travaux de Barcelonnette, d’un dépôt auquel est rattachée une vingtaine de personnes. Dédiée à des activités du même type, cette entité se distingue néanmoins par une annualisation du temps de travail de ses salariés sur 11 mois, compte tenu d’une activité de déneigement menée pour plusieurs stations de sports d’hiver. De son côté, à Albertville, le centre de travaux de Tarentaise de Gauthey, qui compte une vingtaine de collaborateurs encadrée par deux conducteurs de travaux, s’est organisé au rythme des saisons, autour d’activités variées. Il est ainsi l’une des seules entités d’Eiffage Travaux Publics à détenir la qualification ad hoc, qui lui permet de participer à la rénovation de chapelles et autres monuments historiques situés dans la vallée de la Tarentaise. Autour de Saint-Martin-de-Belleville, par exemple, les équipes de Gauthey prennent chaque été en charge la restauration – depuis le confortement des fondations, jusqu’à la réfection des façades et peintures requérant parfois l’intervention d’artistes peintres – de plusieurs chapelles. Et cela dure depuis plus de 20 ans ! Ces travaux devenant impossibles dès que survient l’hiver, Gauthey affiche une autre spécialité : les travaux de génie civil en usines, à l’instar des interventions menées chez Merlin Gerin à Montmélian ou Ugitech (groupe Arcelor-Mittal) à Ugine (fabrication d’aciers spéciaux). Sur ce dernier site, sont réalisés, principalement pendant les congés du personnel, en août et en décembre, des fosses, des dalles, des vestiaires, des sanitaires… L’usine étant classée Seveso 2, Gauthey a été certifiée Mase* et ses équipes, formées aux risques chimiques niveaux 1 et 2, sont disponibles 24 h sur 24, 365 jours par an en cas de travaux urgents. Pour parfaire le tout, les chantiers de réseaux et d’aménagement en plaine, viennent compléter ces activités spécifiques. De quoi affirmer que l’adaptation est sans doute la qualité première des montagnards d’Eiffage Travaux Publics ! *Manuel d’amélioration de la sécurité des entreprises. 4• 5• 7 [ LA VOIE N°16 ] A rrêt sur images 1• 2• 5• 3• 6• 7• 1• Jovial et souriant, tel est le souvenir que nous garderons de notre collègue et ami, Alain Noël, directeur des travaux maritimes et fluviaux, qui nous a quittés le 20 novembre dernier à l’âge de 60 ans des suites d’une longue maladie. Nous nous associons à la douleur de sa famille et de ses proches. 2 & 3• Le 23 octobre dernier, un groupe d’élèves de l’école Centrale de Paris a été accueilli par les équipes d’Eiffage Travaux Publics Ouest sur le chantier du tramway d’Angers. Une occasion supplémentaire pour l’entreprise de tisser des liens avec de futurs ingénieurs susceptibles de rejoindre ses rangs. 4• À l’issue d’un récent audit mené par l’Afaq, Eiffage TP s’est vue renouveler sa certification Iso 9001, dans sa version 2008 et entend bien, après plusieurs chantiers certifiés, obtenir la certification Iso 14001 pour l’ensemble de son périmètre d’ici à fin 2010. De son côté, Eiffage Sénégal vient d’obtenir cette certification environnementale. Elle est désormais la première entreprise de BTP du pays certifiée de la sorte. [ LA VOIE N°16 ] 8 4• 8• 5• Le pont levant Gustave-Flaubert de Rouen apparaît dans la catégorie des ouvrages nominés pour les Awards for Outstanding Concrete 2010, un concours organisé par la Fédération internationale du béton (Fib) qui souhaite saluer ce projet pour sa contribution à la promotion des structures en béton. Les résultats de la compétition seront officiellement divulgués en mai prochain à l’occasion du 3e congrès de la fédération qui se tiendra à Washington. 6 & 7• Le 4 décembre dernier, plusieurs chantiers d’Eiffage Travaux Publics ont, comme il se doit, fêté la Sainte-Barbe, sainte patronne, entre autres, des mineurs. Ce jour-là, d’Aubervilliers – sur le chantier du prolongement de la ligne 12 du métro parisien – à Violay – sur le chantier du tunnel éponyme situé sur l’A89 –, les équipes du groupe chargées des travaux souterrains étaient en fête. À Violay, après une bénédiction œcuménique, la cérémonie de Sainte-Barbe s’est poursuivie par le traditionnel coupage de cravates ! 8• Dans la nuit du 18 au 19 janvier, les équipes d’Eiffage TP et d’Eiffel ont procédé au lançage de l’ouvrage de 70 mètres qui relie désormais le nouveau quartier du port au centre-ville en franchissant les voies ferrées. Une opération techniquement délicate et réalisée en une seule nuit au lieu des trois initialement prévues. Dessiné par l’architecte Jacques Ferrier, ce pont, qui devrait être ouvert à la circulation en juin prochain, est doté de deux voies de circulation encadrées de larges trottoirs. Ces derniers, tel un prolongement de la structure, seront, comme elle, parés de vert. D éveloppement durable / Innovation Environnement Les carrières, réserves de biodiversité 1• Des hirondelles de rivage nichent dans les stocks de la carrière de Corbigny. 1• De nombreuses espèces végétales et animales trouvent refuge dans les carrières. Celles-ci abritent un patrimoine écologique à protéger. Un hibou grand-duc dans un front du site de Glageon (Nord), des hirondelles de rivage qui nichent dans les stocks de Corbigny (Nièvre) – où l’on trouve également des couleuvres à collier dans une zone humide réaménagée –, des lézards ocellés et des tortues d’Hermann aux Grands Caous (Var) : les carrières favoriseraient-elles la biodiversité ? « S’il est indiscutable que l’ouverture d’une exploitation perturbe l’environnement, cela va néanmoins de pair avec la création d’habitats vierges, affirme Sylvie Jacob-Cabuche, responsable Environnement Eiffage Travaux Publics. Merlons, plans d’eau et fronts de taille sont rapidement adoptés par des espèces végétales et animales qui y trouvent de nouvelles «niches» à coloniser. » Un inventaire de la faune et de la flore est réalisé par un bureau d’études spécialisé avant toute mise en exploitation d’un site, conformément à la réglementation. La surveillance des espèces est ensuite confiée à des associations environnementales locales ou à des bureaux d’études spécialisés. Un véritable partenariat peut alors s’établir pour protéger et respecter le cycle biologique des individus. Ainsi, à Corbigny, durant la période de nidification des hirondelles de rivage, le stock habité reste inexploité. À Glageon, une variété rare de cresson (dit « à petites feuilles ») fera l’objet d’une transplantation dans une mare voisine lors de l’agrandissement du bassin de décantation. Et à Vougy (Loire), une attention particulière, aussi bien en termes de suivi que d’aménagement de l’exploitation, est portée à la parcelle voisine abritant une héronnière ! « Nous prenons pleinement en compte ces problématiques de biodiversité, assure Sylvie Jacob-Cabuche. Bien plus qu’une simple obligation légale, cela fait partie intégrante de notre métier de carriers et nous y sommes parfaitement sensibilisés. » Tant mieux. Le grand-duc de Glageon peut couler des jours heureux et dormir tranquille. Le saviez-vous ? Une étude conduite par l’Union nationale des industries de carrières et matériaux de construction (Unicem) sur 35 carrières de roches massives réparties à travers l’Hexagone a produit des résultats étonnants quant à la biodiversité présente sur les sites exploités. Pour la faune, 362 espèces ont été recensées et, pour la flore, 1 092. Selon les différents groupes biologiques (reptiles, oiseaux…), cela représente jusqu’à 55 % des espèces présentes en France. 9 [ LA VOIE N°16 ] D éveloppement durable / innovation Recherche Un manège pour la route Dans le cadre du projet Recyroute, Eiffage Travaux Publics fait tourner le manège du LCPC pour tester les couches d’assise composées en partie de matériaux recyclés. Et préparer les chaussées de demain. Mais quel est donc ce drôle de manège observé à Nantes, dans l’enceinte du Laboratoire central des ponts et chaussées (LCPC) ? Un manège de fatigue. Depuis le début de ce mois de janvier, Eiffage Travaux Publics y teste la résistance de deux matériaux entrant dans la couche d’assise de chaussées à fort ou à très fort trafic : la grave mixte Ertalh® (Enrobés recyclés traités aux liants hydrauliques) et le béton fibré compacté au rouleau, le FRCC® (Fiber renforced compacted concrete). Par la même occasion, la performance de l’enrobé de la couche de roulement du viaduc de Millau au liant Orthoprène® y sera, elle aussi, analysée, pour valider son comportement sur support fissuré. « Les équipements du LCPC nous permettent d’effectuer des épreuves de durabilité de façon accélérée, explique François Olard, chef de projet R & D au Centre de recherche de Corbas. Ce manège est unique en son genre. Il est en effet composé d’un anneau routier construit avec les matériaux à évaluer et soumis au passage d’un essieu lourd tournant à une vitesse de 70 km/h. En six mois d’essais, près de deux millions de cycles pourront être réalisés, grâce à cette installation construite par l’agence Maine-Atlantique d’Eiffage Travaux Publics Ouest. Cela correspond à l’utilisation d’une chaussée durant toute sa durée de vie. » Valoriser le recyclage des matériaux routiers Les essais menés par Eiffage Travaux Publics au LCPC entrent dans le cadre de Recyroute, un programme d’étude sélectionné par l’Agence nationale de la recherche (ANR). Celui-ci vise à valoriser le recyclage des matériaux routiers, tant sur le plan performanciel, qu’économique et environnemental. Dans ce cadre, la réutilisation des fraisats et des agrégats d’enrobés bitumineux dans les graves hydrauliques sera minutieusement analysée. « Le travail scientifique et la caractérisation de l’influence des constituants du mélange sur ses propriétés thermo-mécaniques seront conduits dans le cadre d’une thèse, annonce François Olard. Celle-ci est menée via un partenariat entre notre laboratoire central de Ciry-Salsogne et l’École nationale des travaux publics de l’État (ENTPE). » Des années de recherche pour déterminer le rôle des différents facteurs influant sur la fissuration des couches d’assise comprenant des matériaux tels que l’Ertalh® ou le FRCC®. Les tours de manège ne sont pas prêts de s’arrêter ! Recyroute : encore plus d’infos ! • Sous la direction de François Olard, coordinateur scientifique, six autres partenaires académiques ou privés (LCPC, LROP, Ville de Paris, CTI, APRR, ENTPE) participent aux côtés d’Eiffage Travaux Publics au projet Recyroute subventionné par l’ANR. • Sur l’aire autoroutière de Venoy - Soleil Levant (A6), deux sections de 180 m de long, mises en œuvre par l’agence Eiffage Travaux Publics Est de Migennes, permettent de tester en conditions réelles la durabilité des Ertalh® et du FRCC®. 1 [ LA VOIE N°16 ] 10 Innovation ITE® une poutre très prisée 1• Ziad Hajar, directeur du service technique Ouvrages d’art d’Eiffage Travaux Publics, au centre, accompagné de Marco Novarin (à g.) et de Sandrine Chanut (à dr.), ingénieurs, ont reçu le prix de l’Innovation décerné par la FNTP aux grandes entreprises. René-Gérard Salé, directeur commercial BSI® et Alain Simon, ingénieur, également récipiendaires, représentaient ce même jour le BSI® au salon international des Béfup à Marseille. Déjà récompensée en juin 2008 par la Fédération internationale du Béton (cf. La Voie n° 10), la poutre en « I » à talon élargi (ITE®) a de nouveau rapporté un prix à l’entreprise tout récemment. Le 18 novembre, en effet, en marge du Salon des Maires et des Collectivités Locales (SMCL), Eiffage Travaux Publics s’est vue décerner par la Fédération nationale des Travaux publics (FNTP) le prix de l’Innovation dans la catégorie Grandes entreprises pour ses travaux sur ce procédé innovant. Cette poutre, en BSI® – le béton fibré à ultra-hautes performances développé par le groupe –, déjà mise en œuvre sur des chantiers ferroviaires à Rouen et Sarcelles, est a priori destinée aux tabliers de pont ultra-minces en environnement difficile : gabarits limités, travaux au-dessus de voies circulées, charges lourdes, etc., mais peut se révéler performante pour des planchers de bâtiment dans le cas de grandes portées libres à épaisseur réduite. Elle offre, à ce jour, l’unique alternative aux poutrelles enrobées et présente notamment l’avantage de réduire significativement – environ 50 % – les temps de pose et les éventuelles coupures de trafic. Outre ses performances structurelles mécaniques – elle permet de franchir des travées de 20 à 35 m avec des élancements de 1/34 environ –, sa pose à « touche-touche » assure de surcroît une sécurité accrue aux équipes en leur offrant une plate-forme de travail jointive, constituée par les semelles inférieures des poutres. Enfin, il est à noter que dans certains cas, le gain de poids propre réalisé (environ 40 %) peut engendrer une économie induite sur les fondations. 11 [ LA VOIE N°16 ] V ie de l’entreprise emploi La Seine-Saint-Denis s’investit Un partenariat entre le Conseil général de Seine-Saint-Denis, Pôle Emploi et Eiffage Travaux Publics Ile-de-France / Centre a permis de former et de recruter une dizaine de personnes en CDI. Retour sur une expérience fructueuse. La problématique est simple. En raison de nombreux départs à la retraite et de perspectives en travaux souterrains, Eiffage Travaux Publics manque de mineurs boiseurs et recrute ; de leur côté, le Conseil général de Seine-Saint-Denis, en association avec Pôle Emploi, met tout en œuvre pour lutter contre le chômage. L’entreprise étant très implantée dans le département, il était logique qu’elle rencontre les représentants du Conseil général. S’en est suivie, mi-2008, la mise en place d’un partenariat prévoyant, après une période de trois mois, baptisée « tremplin » et dédiée à la découverte du BTP, la création d’une formation en alternance de 8 mois au CPO de Hanches (Eure-et-Loir). Formation subventionnée par le département, où résident 80 % des candidats. Sélectionnées après une séance d’information collective, un entretien individuel et des tests d’habileté, 10 personnes, âgées de 18 à 40 ans, ont suivi cette formation sur-mesure et 9 ont depuis été embauchées en CDI. Jugée très fructueuse, cette première expérience va être reconduite prochainement. Témoignage David Amory, mineur boiseur « Un métier où j’apprends tous les jours » À 37 ans, David Amory est devenu mineur boiseur chez Eiffage Travaux Publics Ile-de-France / Centre après la formation en alternance issue du partenariat avec le Conseil général de Seine-Saint-Denis et Pôle Emploi. Une découverte. Une simple lettre envoyée par Pôle Emploi a changé la vie de David Amory. Titulaire d’un BEP de mécanique auto et à la recherche d’un emploi, il s’est vu proposer une formation de mineur boiseur organisée en partenariat avec le Conseil général de Seine-Saint-Denis. « Je n’avais même pas l’idée que ce métier pouvait exister, raconte-t-il. De novembre 2008 à septembre 2009, j’ai passé dix mois en alternance entre l’entreprise et les centres de formation de Montreuil-sous-Bois et de Hanches. Dès mars 2009, j’ai été embauché en CDI à l’agence de Chavenay (Yvelines). » Creuser des galeries souterraines dans des conditions parfois difficiles n’a jamais fait peur à David Amory. « Au début, c’était vraiment dur… mais j’y ai pris goût et maintenant je suis parfaitement à l’aise. Actuellement, j’aménage un passage d’une quinzaine de mètres à 10 mètres sous terre pour le tramway T2 sur la commune de Colombes. Après, j’irai à Rennes réaliser un puits à l’aide d’un microtunnelier. J’apprends tous les jours et ce métier très varié me plaît vraiment. » [ LA VOIE N°16 ] 12 Handicap Le Nord prône le reclassement Un conducteur d’engin devenu dispatcheur, un chauffeur poids lourds aujourd’hui magasinier, un ex-professionnel du bâtiment au service du personnel d’une agence de la métropole lilloise… trois exemples qui illustrent les efforts déployés dans le Nord, et tout particulièrement au sein de l’agence Métropole Flandre afin que les personnes atteintes de handicap trouvent leur place dans l’entreprise. Auprès des directions, les correspondants Handicap poursuivent leurs démarches pour relayer l’engagement du groupe et prêcher le dialogue en faveur de l’égalité au travail. Une affaire qui marche… Témoignage. 1• Philippe Henderyckx, dans son magasin, aux côtés de Daniel Couvelard, chef de l’agence de Dunkerque de l’établissement Métropole-Flandre d’Eiffage Travaux Publics Nord. Philippe Henderyckx : « Si c’était à refaire, je le referai… mais plus tôt » « Si vous continuez à rouler, dans 5 ans vous êtes dans un fauteuil ». C’est au sortir d’un séjour au sanatorium de Zuydcoote que l’avertissement tombe pour Philippe Henderyckx. Quelques années auparavant, alors qu’on lui parle d’une opération du dos, ce Dunkerquois, chauffeur de poids lourd à 19 ans se dit qu’à moins de 50, il peut encore attendre. Mais le mal gagne du terrain y compris sur un moral qui tombe au plus bas quand la grave question du gagne-pain se fait, elle aussi, lancinante. Heureusement se souvient-il, les collègues ont su écouter. Et les directeurs prendre en compte la différence, à un moment où la loi ne régissait pas encore, comme c’est désormais le cas, l’emploi des personnes handicapées. Pour le routier, c’est la reconnaissance de cette dimension humaine qui a marqué le début d’une nouvelle vie. Certes, il n’est pas guéri, mais rassuré de sentir que l’entreprise à qui il a donné, à son tour le considère. Dès lors, l’idée du changement et avec elle son acceptation fait son chemin. Mais bien que l’employeur s’efforce d’y mettre les moyens* et l’employé de la volonté, rien n’est facile. Pour l’un, il s’agit de définir des fonctions compatibles avec les limites du handicap ; pour l’autre, d’envisager un nouveau travail, autant dire, de repartir à zéro. Conscient que l’engagement personnel est une des conditions de son reclassement, Philippe Henderyckx s’investit et développe son poste. Aujourd’hui magasinier à temps plein, il affirme que sa vie a changé. Son regard sur le handicap aussi. Il y a l’avant : « pour moi l’image de la personne handicapée était associée au fauteuil ». Et l’après : « la perte d’une faculté, quelle qu’elle soit, est un handicap ». Lucide, le routier devenu magasinier par la force des choses n’en pense pas moins : « tant qu’on n’est pas confronté au handicap, on se sent rarement, ou moins, concerné » précise-t-il. Il n’a qu’un regret, ne pas en avoir parlé plus tôt à son employeur. Quant à ses collègues de Dunkerque, où la solidarité n’est pas un vain mot, ils se félicitent, eux aussi, de constater que la différence de l’un des leurs n’a pas conduit la société à le remercier. Et Philippe Henderyckx, magasinier à l’agence de Dunkerque d’Eiffage Travaux Publics Métropole - Flandre, de conclure : « tous dans le même bateau ». *Pour mener à bien ce projet de reclassement, Eiffage Travaux Publics Nord a sollicité le concours du Service d’appui pour le maintien dans l’emploi des travailleurs handicapés (Sameth) de Dunkerque, l’APAHM (Aide aux personnes à handicap moteur), afin de réaliser une étude de poste. 13 [ LA VOIE N°16 ] V ie de l’entreprise Risque routier et sécurité une récompense au pays du champagne ! Eiffage Travaux Publics Champagne-Ardenne Nord a été récompensée par l’Usirf pour ses actions de prévention du risque routier. Bonne pioche pour l’établissement Champagne-Ardenne Nord au dernier concours Sécurité organisé par l’Usirf*. Les équipes rémoises se sont vues décerner le prix spécial « Risque routier » dans la catégorie des entreprises de plus de 200 salariés lors de la cérémonie qui s’est déroulée le 2 décembre dernier au siège de la FNTP. « Cette récompense est le fruit d’une politique sécurité que nous nous sommes attachés à bien formaliser grâce, entre autres, au travail d’Amélie Imbert, notre animatrice QSE, explique Pascal Cardon, directeur de la structure. Cela fait deux ans que nous présentons un dossier et, à chaque fois, nous avons été distingués par le jury. » Un encouragement à participer à ce type de manifestation qui permet de mettre en avant les actions de prévention mises en place à travers Eiffage Travaux Publics. Et que ceux que les démarches administratives rebuteraient se rassurent : « Le dossier est facile à préparer, assure Pascal Cardon. Pour nous, cela s’est en grande partie résumé à rassembler des procédures déjà formalisées en interne. » * Union des syndicats de l’industrie routière française. PORTRAIT Amélie Imbert : « L’expérience de terrain est indispensable » Amélie Imbert le reconnaît aisément : à 23 ans, toute jeune diplômée d’une maîtrise de génie civil et d’un master de génie de l’environnement, elle a dû faire ses preuves auprès des équipes. Normal ! Les métiers des travaux publics étaient totalement nouveaux pour elle. « Au début, c’est vrai que ça décoiffe !, rappelle Amélie avec un sourire. En tant que fille et tout juste sortie de l’école, on est forcément testée par les collègues. Mais maintenant, tout cela fait partie du passé. Aujourd’hui, je pense qu’en tant qu’animatrice Qualité Sécurité Environnement au sein de l’établissement de Reims, j’ai trouvé ma place. Mon travail est reconnu par tous et je perçois un net changement de mentalité quand on évoque la sécurité sur les chantiers. » Avec trois ans de recul à son poste, Amélie est convaincue que l’expérience de terrain est indispensable pour mener à bien sa mission. Tout comme l’appui indéfectible de son responsable d’établissement qui l’a soutenue et a apporté de la crédibilité à son action. « Les équipes se sont vite rendu compte que c’était pour elles que j’agissais… et que je faisais tout pour qu’elles travaillent dans les meilleures conditions. » Et, surtout, en toute sécurité. [ LA VOIE N°16 ] 14 D OSSIER Études la face cachée des chantiers gagnants Eiffage Travaux Publics s’est dotée de toutes les compétences pour réussir au mieux les opérations sur lesquelles l’entreprise se positionne. Projet, prix, exécution… : plusieurs bureaux d’études sont en place au sein de la direction technique. Ils sont spécialisés dans tous les domaines des TP et proviennent de différentes entités du groupe. D’où une addition de leurs compétences. Et au-delà de l’aspect purement technique de leur activité, ils ont également une mission clé : se placer au service des chantiers en cas de problème concret à résoudre. T errassements, ouvrages d’art, tunnels, génie civil ou encore travaux maritimes et fluviaux : peu importe ! Il ne peut y avoir de chantier réussi si les études (projets, exécution…) n’ont pas été correctement réalisées au préalable. Cela vaut pour les aspects technique, économique, sécurité, environnemental et juridique des opérations à effectuer. Et ce, quelle que soit l’envergure du projet. Aussi Eiffage Travaux Publics possède-t-elle quatre bureaux d’études intégrés, dotés de compétences propres dans un domaine d’activité bien défini. Le STOA et le BIEP sont spécialisés dans les ouvrages d’art, les travaux de génie civil, industriel notamment ; le STS est tourné vers les travaux souterrains, quant au bureau d’études géotechnique, il est, comme son nom l’indique, dédié à l’étude de l’interaction des ouvrages avec le sol. À ces entités, il convient d’ajouter le bureau d’études de prix, chargé du chiffrage des affaires sur lesquelles l’entreprise décide de se positionner. Son travail s’appuie en grande partie sur les solutions préalablement préconisées par les services techniques. Une collaboration aussi étroite que possible entre les bureaux d’études s’avère donc cruciale dans la préparation des offres de prix. Leurs interventions 15 dans la conception d’ouvrages exceptionnels ont fréquemment contribué à l’avancée des modes constructifs, notamment par l’introduction d’innovations dans les procédés d’exécution ou par la recherche de nouveaux matériaux. Eiffage Travaux Publics s’est ainsi bien souvent placée avec une longueur d’avance par rapport à la concurrence pour la réalisation d’opérations particulièrement complexes. Des compétences internes pour réussir les chantiers En tant que concepteur-constructeur, Eiffage Travaux Publics se doit de disposer en interne des savoir-faire nécessaires à la bonne préparation des chantiers. Ne compter que sur des bureaux d’études externes manquerait de cohérence au regard de la stratégie du groupe, même si les services techniques internes n’ont ni la capacité ni la prétention de tout faire ! « Compte tenu de l’importance des ouvrages que l’on veut construire, nous avons besoin du maximum de compétences dans chacun de nos domaines d’activité, confirme Bernard Héritier, directeur technique [ LA VOIE N°16 ] D ossier d’Eiffage Travaux Publics. Ceci est vrai aussi bien pour les études que pour l’exécution des chantiers. Aujourd’hui, nous évoluons dans un environnement où la prise en mains de grands projets démarre dès la phase de conception et va jusqu’au suivi de la bonne réalisation des travaux. » Dans ces conditions, impossible de se reposer exclusivement sur une expertise externe. Et lorsque le recours à d’autres bureaux d’études est rendu incontournable par des clauses particulières du cahier des charges établi par le maître d’ouvrage, il faut être à même de discuter d’égal à égal avec ces interlocuteurs, être capables de les évaluer afin de juger de la pertinence des préconisations émises. Et de faire les bons choix. « Jusque dans un passé relativement récent, il existait un fort niveau d’expertise chez les grands donneurs d’ordre, constate Bernard Héritier. Mais ces compétences se sont progressivement affaiblies au fil du temps, ce qui impose de développer nos propres savoirs si nous voulons demeurer performants sur ce type de marché. » Autrement dit, il est plus que jamais important de garder – et de développer – la connaissance en interne afin de rester dans la course pour mener à bien les plus grands chantiers. Études : un protocole parfaitement bien défini La réponse à un appel d’offres suit un déroulé type bien réglé. Une fois récupéré par la direction commerciale d’Eiffage Travaux Publics, le dossier est transmis aux études de prix où il est analysé. Les différents services techniques sont alors sollicités pour proposer des solutions ainsi que, le cas échéant, des variantes de conception et de réalisation au projet du client en fonction des éléments d’information contenus dans le cahier des charges. Mais que ce soit pour un pont, une route, un tunnel ou tout autre ouvrage de génie civil, un déplacement sur le site s’avère indispensable. Il n’existe pas de meilleur moyen que d’apprécier de visu les conditions réelles qui seront rencontrées sur le terrain pour définir avec précision les méthodes, les matériels et les engins spécifiques requis pour conduire les travaux dans des conditions optimales. « L’intervention des équipes des bureaux d’études ne s’arrête pas aux avant-projets ni à la remise des réponses aux appels d’offres, fait remarquer Bernard Héritier. Le second grand volet de leur mission consiste à accompagner la conduite des chantiers. En cours de travaux, les services techniques assurent en effet la réalisation des études et des plans d’exécution et sont parties prenantes dans la mise au point des méthodes pour les grandes opérations. » De plus, tout au long des projets, les bureaux d’études sont prêts à donner leur avis sur une note de calcul ou à répondre aux demandes d’assistance qui pourraient émaner des responsables de chantier. Pas question de laisser qui que ce soit « en panne » face à un problème technique de quelque nature que ce soit, même si les études n’ont pas été réalisées en interne. Un simple coup de fil suffit parfois à débloquer les situations les plus délicates. Recherche, développement et retours d’expérience Avant-projets, études d’exécution, conseil et assistance visant à améliorer les prestations fournies font partie du quotidien des bu- [ LA VOIE N°16 ] 16 reaux d’études d’Eiffage Travaux Publics. Ils possèdent les outils et les logiciels ad hoc pour effectuer les calculs de structures et déterminer les méthodes les mieux adaptées au bon déroulement des chantiers. De même, en tant que constructeur, Eiffage Travaux Publics est étroitement liée à Eiffage, gestionnaire d’ouvrages. À ce titre, elle se doit de développer de nouvelles techniques permettant d’améliorer et de faciliter leur exploitation. Mais la mise au point de solutions innovantes ne peut se faire sans une activité permanente de recherche et de développement. Cela passe par des partenariats avec des laboratoires et des organismes publics, des collaborations aux cursus d’enseignement des écoles supérieures de travaux publics, une présence dans les comités de normalisation et une participation active au Comité scientifique d’Eiffage dont l’un des objectifs consiste à réfléchir aux modèles constructifs de demain. Parallèlement, Eiffage Travaux Publics s’attache à organiser et à valoriser les retours d’expérience en fin de chantier, une activité pilotée par Etienne Roger. Simple histoire de capitaliser sur les bonnes pratiques pour apporter des propositions toujours plus pertinentes aux donneurs d’ordre et augmenter la connaissance des jeunes ingénieurs des bureaux d’études. « Pour chaque opération, nous essayons d’analyser les points «durs» qui ont posé problème et de mettre en avant les clés de la réussite, informe Bernard Héritier. Nous constituons ainsi au fil du temps une véritable mémoire de l’entreprise qui nous permet d’améliorer en permanence le service rendu aux gens de chantiers. » Des savoir-faire au service de tous les opérationnels d’Eiffage Travaux Publics. Il serait dommage de ne pas en profiter. 1• Études et travaux paroles d’experts ! 1, 2 et 3• La direction scientifique d’Eiffage Construction a participé à la formulation des bétons pour le viaduc de Millau (1) et à celle du C60 pour l’ouvrage de la ravine Trois Bassins, à la Réunion (2). Elle a également travaillé à la mise au point des bétons des centrales thermiques en cours de construction dans les départements d’outre-mer (3). Conseil à la demande, optimisation des ouvrages d’art en phase projet, pilotage des bureaux d’études lors de la préparation des grandes opérations et support technique pour les « patrons » de chantiers : c’est ainsi que Claude Servant, directeur scientifique d’Eiffage Travaux Publics, définit schématiquement ses missions. « Lors de la réponse aux appels d’offres, j’apporte ma contribution aux choix des solutions techniques, précise-t-il. Pendant les travaux, il m’arrive fréquemment d’intervenir pour la résolution de problèmes rencontrés et de défendre la position d’Eiffage Travaux Publics auprès des maîtres d’œuvre. J’assure également un rôle de représentation de l’entreprise auprès des organismes professionnels, telle la FNTP, et je participe à des projets nationaux de recherche, comme ceux portant sur la fissuration des bétons ou la durée de vie des dalles orthotropes. » D’excellentes occasions de valoriser l’image du groupe. En tant qu’experts, Michel Guérinet et Pierre Vezole, directeurs scientifiques d’Eiffage Construction, mettent eux aussi leurs compétences au service de la branche « TP » du groupe. Ils sont prêts à répondre au plus vite à toute demande émanant des responsables de chantiers. « Je m’occupe plus particulièrement de ce qui se rapporte aux bétons et aux structures, indique Michel Guérinet. J’ai participé, par exemple, à la formulation des bétons pour le viaduc de Millau ou à celle du C60 pour l’ouvrage de la ravine Trois Bassins, à la Réunion. Au niveau des études, il m’arrive de vérifier la validité des calculs effectués, comme dans le cas des futurs EPR, au Royaume-Uni. Enfin, dernier cas particulier, j’ai travaillé à la mise au point des bétons des centrales thermiques en cours de construction dans les départements d’outre-mer, une bonne partie du matériau de base étant d’origine volcanique. » La crédibilité des directeurs scientifiques n’est plus à démontrer, tant en interne qu’en externe. « Nous nous investissons dans tout ce qui touche aux techniques un tant soit peu exceptionnelles, ajoute Pierre Vezole, dont la spécialité « géotechnique » s’appuie également sur l’expertise du bureau d’études lyonnais d’Eiffage Travaux Publics. Nous assurons une veille technologique permanente et gardons un pied dans le monde de l’enseignement, dans les réseaux universitaires ainsi que dans les commissions de normalisation. » Autant de compétences qui permettent d’apporter des solutions aux situations les plus délicates, que l’on soit en phase d’études ou de travaux. 3• 2• 17 [ LA VOIE N°16 ] D ossier INTERVIEW Trois questions à Olivier Pal, directeur BET géotechnique Quelles sont les missions du bureau d’études que vous dirigez ? Nous sommes spécialisés en mécanique des sols et des roches, en hydrogéologie et interaction sol-structures sous sollicitation statiques et dynamiques. Notre périmètre d’activité est donc transverse, puisque toutes nos constructions sont en interaction avec le sol. Une évidence ! On commence toujours un ouvrage par ses fondations et je suis convaincu qu’une structure « intelligente » fait participer au maximum le sol sur lequel elle repose. Nous travaillons donc principalement pour Eiffage Travaux Publics, mais sommes également sollicités par Forclum, Eiffel et Eiffage Construction, qui a institué le principe de « Conseil géotechnique minimum » avant de démarrer tout projet. À noter également qu’au vu du renforcement incessant des réglementations et de la redéfinition du zonage sismique de la France, le « poids » de la géotechnique ne fera que se renforcer dans la gestion des affaires. Enfin, je tiens à signaler que notre métier est avant tout un métier de terrain, car il n’y a quasiment aucune opération pour laquelle nous n’allons effectuer un travail approfondi in situ. Vous avez évoqué l’aspect sismique, ce qui fait immédiatement penser à la notion de risque… Exact ! La détermination du risque est le principal problème à gérer lors des études… et la première cause de désordres dans la construction. Dans ce cadre, il nous revient de définir le contexte juridique contractuel au sein duquel entreprise, maîtrise d’œuvre et maîtrise d’ouvrage évolueront. Notre objectif consiste à circonscrire le risque et à définir les responsabilités exactes de chacun. Et là, notre rôle est capital. Un manque d’études géotechniques dans la préparation d’un chantier peut avoir des conséquences incalculables sur le plan financier et – surtout – humain. C’est-à-dire ? Tout simplement qu’en géotechnique il n’y a pas de petite affaire ! Ainsi, si un ouvrage de soutènement de dimensions modestes vient à se rompre, c’est la responsabilité pénale de l’entreprise qui peut être engagée, avec des compensations financières énormes lorsque cela entraîne des pertes d’exploitation pour le client. Sans parler des conséquences si des pertes humaines sont à déplorer. Mieux vaut donc prévenir que guérir. D’où la nécessité d’une appréciation sans faille du risque géotechnique. Infrastructures routières Un bureau régional au service de tous Le bureau d’études d’infrastructures francilien (BEIF) est spécialisé dans les projets routiers et de réseaux divers. Bien que rattaché directement à la direction régionale Ile-de-France / Centre d’Eiffage Travaux Publics, ses équipes, menées par Didier Lefeuvre, interviennent également dans les programmes de conception-construction concernant les autres branches d’Eiffage. Elles peuvent ponctuellement venir renforcer les services d’études régionaux impliqués dans des projets d’infrastructures. Son implantation en Ile-de-France le rend proche des principaux centres d’études du groupe. D’où sa participation à des opérations d’envergures et de natures très diversifiées : autoroutes, voies rapides, LGV, tramways, hôpitaux, prisons, centre de secours, bases logistiques, lotissements, etc. [ LA VOIE N°16 ] 18 Études de prix Combien ça coûte ? « Notre bureau d’études de prix est au service de toutes les entités d’Eiffage Travaux Publics, qu’il s’agisse des Grands Travaux ou des établissements en région pour lesquels nous venons en appui des équipes existantes. Au siège, notre équipe est constituée de 25 collaborateurs, mais une centaine de personnes s’occupe de chiffrage à travers le groupe. Elles sont dispersées sur une trentaine de sites et proviennent d’horizons très différents. Pour que chacun travaille suivant les mêmes standards, et pour créer une culture Eiffage Travaux Publics, nous avons mis en place des outils communs à la disposition de tous par l’intermédiaire d’un portail collaboratif. « Toute affaire qui nous est directement confiée est immédiatement prise en mains par un ingénieur chargé de suivre le dossier. Ce der- nier donne lieu à la rédaction d’une fiche de lancement où figurent le règlement de la consultation, la possibilité – ou non – de proposer des variantes et les principes de notation de l’offre. Le choix des options s’effectue en collaboration avec les équipes des études techniques et les futurs responsables du chantier. Le responsable du dossier supervise le chiffrage de la partie génie civil et, dans le cas d’affaires mixtes, réalise la consolidation globale du prix. Une réunion de bouclage permet de valider l’ensemble du travail effectué avec les différents intervenants et la direction concernée avant que l’offre ne soit remise au client. » Patrice Bony, directeur, Bureau d’études de prix. 1 et 2 • Patrice Bony (à droite) et son équipe. BIEP La technique au cœur des chantiers « Les collaborateurs du BIEP sont spécialisés dans les études de structures, et plus particulièrement celles concernant le béton. En phase projet, nous accompagnons le bureau d’études de prix pour valider les variantes techniques. Ensuite, lorsque l’affaire est gagnée, nous réalisons les études et les plans d’exécution. Ainsi, par exemple, sur le chantier d’Achères (Yvelines), nous avons été missionnés pour concevoir toutes les structures de béton armé de la station d’épuration, ce qui s’est traduit par près de 650 plans à produire ! Nous avons la fierté de participer pleinement à l’acte de construire : lors de phases critiques, comme la mise en place des poutres au-dessus des voies du RER dans le cadre de l’aménagement de l’îlot Tolbiac, à Paris, nous n’hésitons pas à aller sur le terrain, en pleine nuit, aux côtés des équipes de chantier. Des prestations d’assistance et de contrôle nous sont également confiées pour le compte des maîtres d’œuvre (viaduc de la Savoureuse sur la LGV Rhin-Rhône, pont sur l’A71…). Toutes nos missions montrent que la technique est au cœur des chantiers. Elles couvrent l’ensemble des domaines d’activité d’Eiffage Travaux Publics… et vont de pair avec les indispensables efforts de formation dont bénéficient nos équipes. ». Brice Bossan, directeur, BIEP. 19 [ LA VOIE N°16 ] D ossier STS Le bout du tunnel est en vue 1 et 2 • Michel Ducrot (à droite) et son équipe. Pas un projet de tunnel n’est abordé par Eiffage Travaux Publics sans qu’il ne passe par le service technique souterrains (STS). « Avec les données qui nous sont fournies dans les dossiers d’appels d’offres et les informations complémentaires que nous allons systématiquement récolter sur le terrain, nous définissons une solution pour le percement de l’ouvrage (explosif ou tunnelier), détaille Michel Ducrot, directeur du bureau d’études STS. Il nous revient également de mettre en place les méthodes, de rechercher le matériel nécessaire pour les travaux et de mettre en place le planning d’exécution. Tous ces éléments sont transmis aux études de prix STOA pour leur permettre de fixer le juste coût de l’opération. » Lors des études effectuées pour des projets d’ouvrages ferroviaires, une attention toute particulière est accordée au respect des normes en vigueur et aux spécifications d’interopérabilité : les tunnels doivent pouvoir être empruntés par des convois de tous les pays. Ensuite, une fois l’affaire gagnée, et comme dans tous projets, place aux études nécessaires à sa bonne exécution. À titre d’exemple, celles concernant les bétons de second œuvre du tunnel de Violay (Loire) sur l’A89 ont demandé plus d’un an pour être menées à bien. Avec 150 plans et 25 notes de calcul à la clé. Structures, méthodes, recherche… et moutons à cinq pattes ! 1 et 2 • Ziad Hajar (en haut) et son équipe. Spécialité : les ouvrages d’art. Le bureau d’études STOA met ses compétences à la disposition des opérationnels, qu’il s’agisse de la direction Grands Travaux ou des directions régionales. « Lors des opérations de grandes infrastructures linéaires, nous détachons systématiquement un ingénieur structures, un ingénieur méthodes, voire un projeteur, dans la cellule projet constituée pour l’occasion, même si nous ne réalisons pas nous-mêmes la totalité des études, explique Ziad Hajar, directeur du bureau d’études STOA. Notre présence, tant en structures qu’en méthodes, apporte de la cohérence à la proposition remise au client et facilite la réalisation des travaux. » De la réparation et du renforcement des ouvrages (cheminées d’usines, réfrigérants de centrales nucléaires) avec des matériaux composites jusqu’à l’industrialisation des modes constructifs pour les 70 passages supérieurs identiques de l’A65… : les collaborateurs de Ziad Hajar ne rechignent pas devant les moutons à cinq pattes. Ils sont également pleinement impliqués dans des programmes nationaux de recherche, comme Orthoplus ou Communic. Le premier vise à soulager les efforts subis par les platelages métalliques des tabliers de ponts en les recouvrant d’une couche de matériau structurant tel que le BSI®. Le second, quant à lui, est destiné à imaginer les méthodes constructives du futur en utilisant des maquettes numériques. [ LA VOIE N°16 ] 20 E iffage / infos Éthique Partageons nos valeurs Eiffage vient d’éditer une charte simplifiée des valeurs du groupe. Responsabilité, confiance, transparence, exemplarité, lucidité, courage et pugnacité y sont illustrés via autant de dessins humoristiques et très explicites. Un document dont vous trouverez un poster détachable au centre de ce numéro. À afficher sans modération ! Marathon De retour de New York Claude Aulair(1) a franchi la ligne d’arrivée après 2 h 56 mn 08 s, Marc Ledoux(2) après 2 h 53 mn 38 s et Valéry Olivain(3) a mis 3 h 26 mn 18 s pour parcourir les plus de 42 kilomètres du parcours. 20 collaborateurs du groupe, membres des Furets, l’association d’athlétisme d’Eiffage, ont participé au dernier marathon de New York et 7 d’entre eux sont arrivés en moins de 3 heures ! Le premier, Noreddine Khezzane (Forclum), est arrivé 74e au classement général – sur 43 475 arrivants. Parmi ces marathoniens, saluons plus particulièrement Claude Aulair (Eiffage Travaux Publics Ouest – Établissement Mayenne), Marc Ledoux (Bocahut) et Valéry Olivain (Eiffage Travaux Publics Est), qui représentaient notre branche. 1• 2• La voie Le Magazine d’Eiffage Travaux Publics 3• 2, rue Hélène-Boucher BP 92 - 93337 Neuilly-sur-Marne cedex - Tél. 01 49 44 92 00 Directeur de la publication : Jean Guénard Rédactrice en chef : Dominique Duchemin Ont collaboré à la rédaction de ce numéro : Jean-Claude Roeland – Christine Wickart Secrétariat de rédaction : Maud Breheret. Conception - Édition : Agence Bonnecarrère, Tél. 01 56 79 26 26 Crédit photos : Actophoto / R. Bouchu – J.-P. Bost – J.-L. Girod – V. Jacques – D. Jamme – Peron Photos – Sadev 94 / M. Beaudenon – G. Tordjman – Photothèque Eiffage Travaux Publics – DR. Karine, 23 ans dix minutes pour aller à la fac avec le tramway… RCS Nanterre B 343724944 - Crédits photos : Eiffage Travaux Publics - Getty Images - 01/2010 … pas d’embouteillage, pas de pollution partout en france nous ouvrons la voie eiffagetravauxpublics.com