ÉTudEs - Eiffage Travaux Publics

Transcription

ÉTudEs - Eiffage Travaux Publics
j anvie r 2010
La voie 16
L e M a g a z i ne d’Eiffage Travaux Publics
Études
la face cachée des chantiers gagnants
La société EIFFAGE CONSTRUCTION METALLIQUE, anciennement Eiffel Construction
Métallique, a fait l’objet, par décision exécutoire de la Cour d’Appel de Bordeaux en
date du 16 mai 2011, d’une mesure d’interdiction d’usage du nom Eiffel à quelque
titre que ce soit.
Le présent document réalisé antérieurement au prononcé de cette décision comporte
donc encore le nom Eiffel qui n’est plus utilisé à ce jour à titre de marque,
dénomination sociale ou nom commercial par la société EIFFAGE CONSTRUCTION
METALLIQUE.
Il convient donc de noter que le nom Eiffel n’appartient plus et n’est plus utilisé dans
la vie des affaires par la société EIFFAGE CONSTRUCTION METALLIQUE.
edito
Sommaire
actualités
Diversification : Eiffge Travaux Publics sur les rails
Travaux maritimes : Eiffage TP accoste à Fos
Tramway : quatre nouveaux chantiers pour le T3
A89 : un viaduc aux piles atypiques
Interventions d’urgence : le Nord fait corps
Traitement des eaux : d’Albi à Bordeaux
Aménagement : une gare plus sûre à Franconville
Industrie : les nouvelles installations produisent leurs premières tonnes
Abordons 2010 avec confiance !
Après une année 2009 plus anxiogène que réellement
pathogène, c’est avec confiance que nous abordons
2010. On pensait la crise terrible, elle est dure, mais
nous devrions en venir à bout, à l’instar de la grippe
qu’on nous annonçait pandémique et qui, heureusement, semble être circonscrite.
Le choix de l’Etat de favoriser la relance par l’investissement plutôt que par l’aide à la consommation à
constitué pour notre profession une réelle opportunité.
Le pire n’est donc jamais certain !
Nous nous sommes dotés, en fin d’année dernière,
avec Eiffage Rail, d’un tout nouvel outil qui va nous
permettre de renforcer nos positions dans un secteur
en plein essor.
Nous avons obtenu, dans les derniers jours de décembre, le permis de construire du stade de Lille, qui
sera l’un des fleurons de notre activité jusqu’en 2012.
Nous fondons de gros espoirs sur d’importants projets pour lesquels nous avons soumissionné et sur
lesquels nos collaborateurs d’études, mis en lumière
dans le dossier de ce numéro, se sont investis sans
compter et je les en remercie. Le choix que nous
avons fait, et poursuivi depuis de nombreuses années,
d’enrichir nos services techniques de compétences
pointues dans tous les domaines est évidemment en
totale cohérence avec la part croissante des grands
projets auxquels nous aspirons.
Dans nos régions enfin, nos établissements locaux
sont en ordre de marche pour une reprise qui ne
devrait plus tarder, pour autant que les collectivités
locales, acteur majeur de l’investissement dans les infrastructures, poursuivent leur effort avec constance.
Sans verser dans un optimisme béat, et compte tenu
du fait que nous avons traversé 2009 sans recourir à
un quelconque plan social, en poursuivant nos embauches et en maintenant nos ambitions de formation
à un haut niveau pour ceux qui, demain, feront Eiffage
Travaux Publics, je nous souhaite de pouvoir continuer
dans cette voie !
À toutes et à tous, je présente mes meilleurs vœux de
santé, bonheur et réussite pour 2010.
Jean Guénard
Photos de couverture :
• Eiffage Travaux Publics compte 5 bureaux d’études nationaux dont les activités
sont complétées par plusieurs structures régionales.
p. 1
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ZOOM
Travaux en montagne : des activités et une organisation spécifiques
arrêt sur images
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p. 8
Développement durable / Innovation
nvironnement : les carrières, réserves de biodiversité
E
Recherche : un manège pour la route
Innovation : ITE®, une poutre très prisée
p. 9
p. 10
p. 11
vie de l’entreprise
Emploi : la Seine-Saint-Denis s’investit
Handicap : le Nord prône le reclassement
Risque routier et sécurité : une récompense au pays du Champagne !
p. 12
p. 13
p. 14
Dossier
études, la face cachée des chantiers gagnants
p. 15
EIFFAGE INFOS
Éthique : partageons nos valeurs Marathon : de retour de New York
p. 21
p. 21
A ctualités
Diversification
Eiffage Travaux Publics
sur les rails
Eiffage Travaux Publics a racheté le 29 décembre au néerlandais
Heijmans, la société de droit allemand Heitkamp Rail GmbH.
Installée à Bochum (Rhénanie-du-Nord - Westphalie), l’entreprise,
spécialisée dans la construction de voies ferrées, compte également
plusieurs implantations en Europe, notamment en France, et en Pologne. Forte de 300 collaborateurs, elle a réalisé quelque 90 millions
d’euros de chiffre d’affaires au cours du dernier exercice.
Ce rachat fait suite à la création fin 2009, dans l’hexagone, d’Eiffage
Rail et à la reprise, voilà quelques années outre-Rhin, de Wittfeld,
toutes deux expertes dans la pose de voies et le génie civil des
infrastructures ferroviaires.
À travers Eiffage Rail en France et Eiffage Rail GmbH en Allemagne
– nouvelle dénomination d’Heitkamp Rail dès ce premier trimestre
2010 –, Eiffage Travaux Publics étend son offre et renforce ses
moyens humains et matériels pour répondre aux nombreux projets
de lignes nouvelles à grande vitesse, de régénération de voies et de
tramways qui se profilent à plus ou moins brève échéance.
Rappelons que les entités spécialisées du groupe ont enregistré
deux succès de taille très récemment. En livrant, la ligne à grande
vitesse de près de 45 kilomètres reliant Perpignan à Figueras et
en achevant, en Midi-Pyrénées, le premier chantier de régénération
lancé par RFF et portant sur 160 kilomètres de voies ferrées.
1
[ LA VOIE N°16 ]
A ctualités
Travaux maritimes
Eiffage TP accoste à Fos
Sur le port de Fos-sur-Mer les gigantesques travaux de Fos 2XL
s’achèvent.
Il aura fallu 30 mois et deux délais partiels successifs aux hommes
d’Eiffage TP pour mettre fin à la réalisation des travaux de génie civil,
de pose des équipements et de protection cathodique des quelque
1 200 mètres de quais du projet. Le tout en dépit de conditions
climatiques parfois très difficiles pour les équipes du chantier.
Dans les prochains mois, ce tout nouvel équipement maritime sera
utilisé par un groupement CMA-CGM et Dubaï Port Authority pour le
quai A (400 m) et MSC pour le quai B (800 m).
Tramway
quatre nouveaux chantiers
pour le T3
À Paris, trois ans après la mise en service de son premier tronçon
entre la porte d’Ivry et le pont du Garigliano, le tramway des Maréchaux, baptisé T3, est en cours de prolongation à l’est, direction
porte de La Chapelle.
Pour l’entreprise, qui s’était illustrée à travers plusieurs chantiers du
premier tronçon, cette prolongation est synonyme de nouveaux travaux.
Ainsi, alors qu’Eiffage Travaux Publics Réseaux est à pied d’œuvre
depuis plusieurs mois sur une phase de travaux préparatoires de
déviation et de rénovation des réseaux, c’est aujourd’hui Eiffage TP
qui va démarrer quatre importantes interventions, pour un montant
total de plus de 60 M€.
La première concerne le site de maintenance du tramway, qui sera
implanté aux abords du stade
Ladoumègue ; la seconde
porte sur la construction, en
partenariat avec Eiffel, de
l’ouvrage de franchissement
du canal de l’Ourcq (photo
ci-contre) ; la troisième est
dédiée à plusieurs ouvrages
d’art sur la commune de
Pantin ; la quatrième, enfin,
vise à l’aménagement du
secteur Mac Donald - Eole
Evangile, dans le XIXe arrondissement (cf. encadré).
[ LA VOIE N°16 ]
2
REPÈRES
Site de maintenance du tramway
• 30 000 m² de dalle de couverture
• 38 000 m3 de béton
• Rétablissement du complexe sportif sur dalle supérieure
Franchissement du canal de l’Ourcq
• Pont à caisson métallique de 122 m
• 3 travées : 32,5 m - 55 m - 32,5 m
Ouvrages d’art à Pantin
• OA 16 : mur de soutènement à démolir et à reconstruire
• OA 17 : couverture de trémie avec poutres dalles
Travée : 16,60 m
• OA 18 et 19 : couverture de trémies sous le boulevard
périphérique - Travée : 11 m
Aménagement secteur Mac Donald
• Franchissement de voies ferrées
• Traversée du cours d’Aubervilliers via un ouvrage
cadre et une trémie d’accès
• Élargissement du cours d’Aubervilliers et travaux
d’aménagement.
A89
Un viaduc aux piles atypiques
À Pontcharra-sur-Turdine, sur la section Lyon-Balbigny de l’autoroute A89, un groupement de sociétés du groupe (Eiffage TP /
Eiffel / Forézienne d’Entreprises) construit actuellement le viaduc de
Torranchin.
Commandé par ASF, cet ouvrage mixte de dimensions modestes
(200 m de long et 35 m de haut) se distingue par des piles dont
la forme est qualifiée par l’architecte de branche d’arbre et dont le
chevêtre s’évase sur une largeur de 15 m et une hauteur de 6 m, en
sommet d’un fût semi-cylindrique.
En dépit de cette géométrie très particulière, les outils devaient
rester traditionnels, l’ouvrage ne comptant que deux piles, aucun
matériel spécifique n’aurait pu être amorti.
Les équipes du chantier et notamment Franck Leclair (chef de chantier) et Grégory Guille (chef d’équipe) ont donc fait appel au système D
et utilisé des caissons de bois fermés entre des banches latérales
habillées de fourrures pour obtenir la courbure des lignes dessinées
par l’architecte.
À signaler, en parallèle, la réalisation par le même groupement
d’un pont-rail et d’une déviation de la voie ferrée Lyon/Tarare au
niveau de Pontcharra-sur-Turdine. Il s’agit ici pour nos équipes de
construire un pont sur l’A89 pour faire passer 2 voies ferrées.
Démarrés au printemps dernier ces deux chantiers doivent s’achever respectivement en octobre et mai 2010.
Intervention d’urgence
Le Nord fait corps
Le vendredi 18 septembre dernier, une fuite de gaz est décelée sur
une conduite haute pression (40 bars) au Tréport. Aussitôt, ce sont
plusieurs filiales nordistes qui sont sur le pied de guerre.
En effet, dès que GRT Gaz contacte l’entreprise Desquesnes, filiale
d’Eiffage Travaux Publics Nord, celle-ci se rapproche de l’antenne
d’Eiffage Travaux Maritimes et Fluviaux d’Haubourdin.
Résultat : 12 heures plus tard, des barges flottantes installées par
la seconde permettent à la première d’intervenir.
Entre-temps, Desquesnes, qui a suggéré à son client de bénéficier
du savoir-faire d’Aquatest, appelle en renfort ces équipes calaisiennes spécialisées dans l’inspection et le contrôle de réseaux…
Ensemble, elles circonscrivent la fuite… et recueillent les félicitations du client pour cette opération commando rondement menée.
3
[ LA VOIE N°16 ]
A ctualités
Traitement des eaux
D’Albi à Bordeaux
Eiffage TP Sud-Ouest participe actuellement, en groupement, aux
importants travaux de génie civil de mise aux normes de la filière de
traitement de l’eau de la station Louis-Fargue à Bordeaux (photo).
Ce projet en conception-construction, lancé par la Communauté
urbaine, a été soumis à de nombreuses contraintes architecturales
et environnementales liées au classement de la ville au patrimoine
mondial de l’Unesco. Le montant de ces travaux, à réaliser en 54
mois et sans fermeture de l’actuelle installation, s’élève à près de
80 M€, dont plus de 40 M€ pour le seul génie civil.
Cette opération fait suite à un projet du même type récemment
achevé à Albi et qui concernait la mise aux normes de la station de
traitement des eaux usées de la Madeleine.
Mené pour le compte de la communauté d’Agglomération de l’Albigeois, par un groupement Eiffage TP / Eiffage Construction, ce
premier chantier a mobilisé, en poste, une équipe de plus de 100
personnes sous 3 grues à tour équipées de flèches de 35 à 65 m,
laquelle a coulé, en moins de 7 mois, quelque 10 000 m3 de béton
et posé 900 t d’acier avant de livrer le chantier en avance aux spécialistes des corps d’état techniques (24 lots suivis) et des réseaux
d’Eiffage Travaux Publics Sud-Ouest, elles aussi mises à contribution. Dès ce printemps 2010, les Albigeois bénéficieront ainsi d’une
usine prête à traiter.
Aménagement
Une gare plus sûre
à Franconville
Les nouveaux aménagements urbains et routiers du quartier de la
gare de Franconville - Plessis-Bouchard ont été inaugurés le samedi
21 novembre dernier.
Les travaux, financés par le Conseil régional, le Conseil général du
Val-d’Oise et RFF, ont été réalisés en grande partie par Eiffage TP
et ont, en outre, conduit à la fermeture de deux passages à niveaux
considérés parmi les plus dangereux d’Ile-de-France.
Ils permettent aujourd’hui la traversée des piétons en toute sécurité
ainsi que le rétablissement de la circulation automobile par deux
tunnels routiers réservés aux véhicules légers et aux deux roues.
Pour l’entreprise, présente sur les lieux depuis 2006, cette opération
a été scindée en plusieurs marchés.
Il s’est tout d’abord agi de créer des aménagements dédiés aux
personnes à mobilité réduite (PMR), puis de requalifier la rue de la
Station côté nord des voies. Deux giratoires et l’aménagement d’un
parking ont suivi, avant le lancement du dernier chantier en septembre 2008 qui concernait les travaux de génie civil des trémies
routières et l’aménagement des abords de ces trémies.
À signaler :
- la mise en place des éléments béton préfabriqués destinés à
constituer les franchissements routiers souterrains l’espace d’un
week-end afin de limiter les coupures de trafic SNCF,
- la réalisation des trémies d’accès, via des terrassements par parois
berlinoises et des voiles en béton armé coulé en place,
- la création d’un « Point informations travaux » installé au cœur du
chantier et animé par des permanences assurées par la ville de
Franconville et le Conseil général, permettant au public de s’informer
[ LA VOIE N°16 ]
4
sur l’évolution des travaux et sur les détails techniques du projet,
- l’intégration au projet de la plantation d’arbres assurant la conservation d’un aspect « parc vert » après les travaux,
- le revêtement des ouvrages en béton et des panneaux béton-bois
assurant le traitement acoustique des trémies d’une peinture antigraffiti et – à titre expérimental – d’un produit photo-catalytique
permettant la décomposition systématique de tous les polluants
et salissures : gaz d’échappements, mousses, moisissures, champignons…
industrie
Les nouvelles installations
produisent leurs premières
tonnes
Inaugurées le 23 juillet dernier, les nouvelles installations « développement durable » du poste
Touraine Enrobés, implanté à Esvres-sur-Indre, équipées pour recycler les enrobés à plus de 50 %,
ont déjà permis d’alimenter plusieurs chantiers.
Ainsi, le chantier du premier tronçon de la déviation de Contres,
entre la RD 956 (route de Blois) et la RD 102 (route de Cheverny),
confié à l’établissement Val de Loire et lancé en juin 2009, a-t-il
bénéficié d’une formulation d’enrobés à fort taux (40 %) fabriquée
par Touraine Enrobés.
850 mètres de chaussée neuve et deux giratoires d’extrémités ainsi
qu’un ouvrage hydraulique permettant de rétablir le ru du bois du
Mont, deux merlons antibruit et 300 mètres de rétablissements
d’accès de riverains enclavés étaient au programme de cette opération de 2,5 millions d’euros, inaugurée le 30 novembre dernier.
Pour le même client, le Conseil général du Loir-et-Cher, la réfection
de la piste et des voies de circulation de l’aérodrome du Breuil, réali1• La déviation de Contres
a bénéficié d’une formulation
d’enrobés recyclés à 40 %.
sée par l’entreprise en octobre dernier a, elle aussi, bénéficié de ces
enrobés « développement durable ».
Dans le Calvados, chez ANBE, c’est la 200 000e tonne produite qui
a été fêtée le 29 octobre. Mis en service en Basse-Normandie fin
2008, le poste de Bellengreville produit depuis lors des formules
classiques du catalogue de l’entreprise, mais également, des enrobés recyclés – on en recense déjà plus de 48 000 tonnes –, des
enrobés colorés – 2 400 tonnes s’affichent au compteur – et des
enrobés basse température (EBT®) : 1 200 tonnes ont été enregistrées. Le tout étant, à plus de 90 %, destiné à des chantiers confiés
à Eiffage Travaux Publics.
1•
2• Le poste de Bellengreville a fêté
sa 200 000e tonne produite.
2•
Touraine Enrobés
Un poste bien équipé
• un groupe de trois prédoseurs ;
• une tour de support pour le sécheur ;
• un sécheur parallèle pour agrégats
d’enrobés ;
• une trémie pour agrégats d’enrobés
chauds.
5
[ LA VOIE N°16 ]
1•
Z oom
TRAVAUX EN MONTAGNE
DES ACTIVITÉS ET UNE
ORGANISATION SPÉCIFIQUES
Nombreuses sont les entités d’Eiffage Travaux Publics à travers la France à disposer de spécialités,
parfois atypiques et souvent régionales.
Envie de montagne en cet hiver rigoureux, La Voie a retenu deux entités de l’établissement Alpes du
Sud d’Eiffage Travaux Publics Méditerranée et le centre de travaux de Tarentaise de Gauthey, filiale
d’Eiffage Travaux Publics Rhône-Alpes / Auvergne pour leurs travaux singuliers.
Fort d’une quarantaine de collaborateurs, le centre de travaux de
Barcelonnette, rattaché à l’établissement Alpes du Sud d’Eiffage
Travaux Publics Méditerranée ne travaille qu’en montagne, entre
1 000 et 2 700 m d’altitude, dans l’Ubaye très précisément.
Parapets d’ouvrages, élargissement ou rénovation de ponts, barrages d’altitude, réseaux d’eau potable, démolition ou travaux de
terrassement… constituent ici le quotidien de ces professionnels
de la montagne, parmi lesquels on compte aussi, et c’est assez rare
dans l’entreprise, des tailleurs de pierre.
1• Dérivation d’un couloir
d’avalanche : 7 600 m3 de
déblais / remblais réalisés par
paliers successifs compte tenu
de la pente particulièrement forte.
2• Route de la Lauze, 2 500 m3
de déblais et 2 000 m3 d’enrochements.
2•
[ LA VOIE N°16 ]
6
Dotés d’engins spécifiques, ils sont à même de rejoindre des zones
particulièrement difficiles d’accès. Ils disposent, par exemple, de
leur propre téléphérique qui leur permet, après installation d’un
câble de 500 à 600 mètres de long, de pouvoir acheminer jusqu’à
3 tonnes de matériel, en particulier sur des chantiers de barrages
liés aux travaux de restaurations des terrains de montagne (RTM).
Conditions climatiques obligent, ils sont soumis à une annualisation
de leur temps de travail sur 10 mois, de mars à décembre.
3•
De fortes capacités d’adaptation
3, 4 et 5• Depuis plus de deux
décennies, Gauthey réhabilite tous
les étés des chapelles autour de
Saint-Martin-de-Belleville.
À une soixantaine de kilomètres au sud, à Thorame, non loin d’une
gravière détenue par l’entreprise, l’établissement Alpes du Sud dispose, en complément du centre de travaux de Barcelonnette, d’un
dépôt auquel est rattachée une vingtaine de personnes. Dédiée à
des activités du même type, cette entité se distingue néanmoins par
une annualisation du temps de travail de ses salariés sur 11 mois,
compte tenu d’une activité de déneigement menée pour plusieurs
stations de sports d’hiver.
De son côté, à Albertville, le centre de travaux de Tarentaise de
Gauthey, qui compte une vingtaine de collaborateurs encadrée par
deux conducteurs de travaux, s’est organisé au rythme des saisons,
autour d’activités variées.
Il est ainsi l’une des seules entités d’Eiffage Travaux Publics à détenir la qualification ad hoc, qui lui permet de participer à la rénovation
de chapelles et autres monuments historiques situés dans la vallée
de la Tarentaise.
Autour de Saint-Martin-de-Belleville, par exemple, les équipes de
Gauthey prennent chaque été en charge la restauration – depuis
le confortement des fondations, jusqu’à la réfection des façades et
peintures requérant parfois l’intervention d’artistes peintres – de
plusieurs chapelles. Et cela dure depuis plus de 20 ans !
Ces travaux devenant impossibles dès que survient l’hiver, Gauthey
affiche une autre spécialité : les travaux de génie civil en usines, à
l’instar des interventions menées chez Merlin Gerin à Montmélian
ou Ugitech (groupe Arcelor-Mittal) à Ugine (fabrication d’aciers spéciaux). Sur ce dernier site, sont réalisés, principalement pendant les
congés du personnel, en août et en décembre, des fosses, des dalles,
des vestiaires, des sanitaires… L’usine étant classée Seveso 2,
Gauthey a été certifiée Mase* et ses équipes, formées aux risques
chimiques niveaux 1 et 2, sont disponibles 24 h sur 24, 365 jours
par an en cas de travaux urgents.
Pour parfaire le tout, les chantiers de réseaux et d’aménagement en
plaine, viennent compléter ces activités spécifiques.
De quoi affirmer que l’adaptation est sans doute la qualité première
des montagnards d’Eiffage Travaux Publics !
*Manuel d’amélioration de la sécurité des entreprises.
4•
5•
7
[ LA VOIE N°16 ]
A rrêt sur images
1• 2•
5•
3•
6•
7•
1• Jovial et souriant, tel est le souvenir que nous garderons de
notre collègue et ami, Alain Noël, directeur des travaux maritimes
et fluviaux, qui nous a quittés le 20 novembre dernier à l’âge de
60 ans des suites d’une longue maladie.
Nous nous associons à la douleur de sa famille et de ses proches.
2 & 3• Le 23 octobre dernier, un groupe d’élèves de l’école Centrale de Paris a été accueilli par les équipes d’Eiffage Travaux Publics Ouest sur le chantier du tramway d’Angers.
Une occasion supplémentaire pour l’entreprise de tisser des liens
avec de futurs ingénieurs susceptibles de rejoindre ses rangs.
4• À l’issue d’un récent audit mené par l’Afaq, Eiffage TP s’est vue
renouveler sa certification Iso 9001, dans sa version 2008 et entend bien, après plusieurs chantiers certifiés, obtenir la certification Iso 14001 pour l’ensemble de son périmètre d’ici à fin 2010.
De son côté, Eiffage Sénégal vient d’obtenir cette certification environnementale. Elle est désormais la première entreprise de BTP
du pays certifiée de la sorte.
[ LA VOIE N°16 ]
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4•
8•
5• Le pont levant Gustave-Flaubert de Rouen apparaît dans la
catégorie des ouvrages nominés pour les Awards for Outstanding
Concrete 2010, un concours organisé par la Fédération internationale du béton (Fib) qui souhaite saluer ce projet pour sa contribution à la promotion des structures en béton.
Les résultats de la compétition seront officiellement divulgués en
mai prochain à l’occasion du 3e congrès de la fédération qui se
tiendra à Washington.
6 & 7• Le 4 décembre dernier, plusieurs chantiers d’Eiffage Travaux Publics ont, comme il se doit, fêté la Sainte-Barbe, sainte
patronne, entre autres, des mineurs.
Ce jour-là, d’Aubervilliers – sur le chantier du prolongement de la
ligne 12 du métro parisien – à Violay – sur le chantier du tunnel
éponyme situé sur l’A89 –, les équipes du groupe chargées des
travaux souterrains étaient en fête. À Violay, après une bénédiction
œcuménique, la cérémonie de Sainte-Barbe s’est poursuivie par le
traditionnel coupage de cravates !
8• Dans la nuit du 18 au 19 janvier, les équipes d’Eiffage TP et
d’Eiffel ont procédé au lançage de l’ouvrage de 70 mètres qui relie
désormais le nouveau quartier du port au centre-ville en franchissant les voies ferrées.
Une opération techniquement délicate et réalisée en une seule nuit
au lieu des trois initialement prévues.
Dessiné par l’architecte Jacques Ferrier, ce pont, qui devrait être
ouvert à la circulation en juin prochain, est doté de deux voies
de circulation encadrées de larges trottoirs. Ces derniers, tel un
prolongement de la structure, seront, comme elle, parés de vert.
D éveloppement durable / Innovation
Environnement
Les carrières,
réserves de biodiversité
1• Des hirondelles de rivage
nichent dans les stocks
de la carrière de Corbigny.
1•
De nombreuses espèces végétales et animales trouvent refuge
dans les carrières. Celles-ci abritent un patrimoine écologique à protéger.
Un hibou grand-duc dans un front du site de Glageon (Nord), des hirondelles de rivage qui nichent dans les stocks de Corbigny (Nièvre)
– où l’on trouve également des couleuvres à collier dans une zone
humide réaménagée –, des lézards ocellés et des tortues d’Hermann aux Grands Caous (Var) : les carrières favoriseraient-elles
la biodiversité ? « S’il est indiscutable que l’ouverture d’une exploitation perturbe l’environnement, cela va néanmoins de pair avec la
création d’habitats vierges, affirme Sylvie Jacob-Cabuche, responsable Environnement Eiffage Travaux Publics. Merlons, plans d’eau et
fronts de taille sont rapidement adoptés par des espèces végétales
et animales qui y trouvent de nouvelles «niches» à coloniser. »
Un inventaire de la faune et de la flore est réalisé par un bureau d’études
spécialisé avant toute mise en exploitation d’un site, conformément à
la réglementation. La surveillance des espèces est ensuite confiée à
des associations environnementales locales ou à des bureaux d’études
spécialisés. Un véritable partenariat peut alors s’établir pour protéger
et respecter le cycle biologique des individus. Ainsi, à Corbigny, durant la période de nidification des hirondelles de rivage, le stock habité
reste inexploité. À Glageon, une variété rare de cresson (dit « à petites
feuilles ») fera l’objet d’une transplantation dans une mare voisine lors
de l’agrandissement du bassin de décantation. Et à Vougy (Loire), une
attention particulière, aussi bien en termes de suivi que d’aménagement de l’exploitation, est portée à la parcelle voisine abritant une héronnière ! « Nous prenons pleinement en compte ces problématiques
de biodiversité, assure Sylvie Jacob-Cabuche. Bien plus qu’une simple
obligation légale, cela fait partie intégrante de notre métier de carriers
et nous y sommes parfaitement sensibilisés. » Tant mieux. Le grand-duc
de Glageon peut couler des jours heureux et dormir tranquille.
Le saviez-vous ?
Une étude conduite par l’Union nationale des industries de carrières et matériaux de construction (Unicem) sur 35 carrières
de roches massives réparties à travers l’Hexagone a produit
des résultats étonnants quant à la biodiversité présente sur les
sites exploités. Pour la faune, 362 espèces ont été recensées
et, pour la flore, 1 092. Selon les différents groupes biologiques
(reptiles, oiseaux…), cela représente jusqu’à 55 % des espèces présentes en France.
9
[ LA VOIE N°16 ]
D éveloppement durable / innovation
Recherche
Un manège pour la route
Dans le cadre du projet Recyroute, Eiffage Travaux Publics fait tourner le manège du LCPC pour tester les couches d’assise composées en partie de matériaux recyclés. Et préparer les chaussées de demain.
Mais quel est donc ce drôle de manège observé à Nantes, dans l’enceinte du Laboratoire central des ponts et chaussées (LCPC) ? Un manège de fatigue.
Depuis le début de ce mois de janvier, Eiffage Travaux Publics y teste la
résistance de deux matériaux entrant dans la couche d’assise de chaussées à fort ou à très fort trafic : la grave mixte Ertalh® (Enrobés recyclés
traités aux liants hydrauliques) et le béton fibré compacté au rouleau, le
FRCC® (Fiber renforced compacted concrete). Par la même occasion,
la performance de l’enrobé de la couche de roulement du viaduc de
Millau au liant Orthoprène® y sera, elle aussi, analysée, pour valider son
comportement sur support fissuré.
« Les équipements du LCPC nous permettent d’effectuer des
épreuves de durabilité de façon accélérée, explique François Olard,
chef de projet R & D au Centre de recherche de Corbas. Ce manège
est unique en son genre. Il est en effet composé d’un anneau routier
construit avec les matériaux à évaluer et soumis au passage d’un essieu lourd tournant à une vitesse de 70 km/h. En six mois d’essais,
près de deux millions de cycles pourront être réalisés, grâce à cette
installation construite par l’agence Maine-Atlantique d’Eiffage Travaux
Publics Ouest. Cela correspond à l’utilisation d’une chaussée durant
toute sa durée de vie. »
Valoriser le recyclage des matériaux routiers
Les essais menés par Eiffage Travaux Publics au LCPC entrent dans le
cadre de Recyroute, un programme d’étude sélectionné par l’Agence
nationale de la recherche (ANR). Celui-ci vise à valoriser le recyclage
des matériaux routiers, tant sur le plan performanciel, qu’économique
et environnemental. Dans ce cadre, la réutilisation des fraisats et des
agrégats d’enrobés bitumineux dans les graves hydrauliques sera minutieusement analysée. « Le travail scientifique et la caractérisation
de l’influence des constituants du mélange sur ses propriétés thermo-mécaniques seront conduits dans le cadre d’une thèse, annonce
François Olard. Celle-ci est menée via un partenariat entre notre laboratoire central de Ciry-Salsogne et l’École nationale des travaux publics
de l’État (ENTPE). » Des années de recherche pour déterminer le rôle
des différents facteurs influant sur la fissuration des couches d’assise
comprenant des matériaux tels que l’Ertalh® ou le FRCC®. Les tours de
manège ne sont pas prêts de s’arrêter !
Recyroute : encore plus d’infos !
• Sous la direction de François Olard, coordinateur scientifique,
six autres partenaires académiques ou privés (LCPC, LROP,
Ville de Paris, CTI, APRR, ENTPE) participent aux côtés d’Eiffage
Travaux Publics au projet Recyroute subventionné par l’ANR.
• Sur l’aire autoroutière de Venoy - Soleil Levant (A6), deux
sections de 180 m de long, mises en œuvre par l’agence Eiffage Travaux Publics Est de Migennes, permettent de tester en
conditions réelles la durabilité des Ertalh® et du FRCC®.
1
[ LA VOIE N°16 ]
10
Innovation
ITE® une poutre très prisée
1• Ziad Hajar, directeur du service
technique Ouvrages d’art d’Eiffage
Travaux Publics, au centre,
accompagné de Marco Novarin (à g.)
et de Sandrine Chanut (à dr.), ingénieurs, ont reçu le prix de l’Innovation
décerné par la FNTP aux grandes
entreprises. René-Gérard Salé, directeur commercial BSI® et Alain Simon,
ingénieur, également récipiendaires,
représentaient ce même jour le BSI®
au salon international des Béfup
à Marseille.
Déjà récompensée en juin 2008 par la Fédération internationale du
Béton (cf. La Voie n° 10), la poutre en « I » à talon élargi (ITE®) a de
nouveau rapporté un prix à l’entreprise tout récemment.
Le 18 novembre, en effet, en marge du Salon des Maires et des Collectivités Locales (SMCL), Eiffage Travaux Publics s’est vue décerner
par la Fédération nationale des Travaux publics (FNTP) le prix de
l’Innovation dans la catégorie Grandes entreprises pour ses travaux
sur ce procédé innovant.
Cette poutre, en BSI® – le béton fibré à ultra-hautes performances
développé par le groupe –, déjà mise en œuvre sur des chantiers
ferroviaires à Rouen et Sarcelles, est a priori destinée aux tabliers
de pont ultra-minces en environnement difficile : gabarits limités,
travaux au-dessus de voies circulées, charges lourdes, etc., mais
peut se révéler performante pour des planchers de bâtiment dans le
cas de grandes portées libres à épaisseur réduite.
Elle offre, à ce jour, l’unique alternative aux poutrelles enrobées et
présente notamment l’avantage de réduire significativement – environ 50 % – les temps de pose et les éventuelles coupures de trafic.
Outre ses performances structurelles mécaniques – elle permet de
franchir des travées de 20 à 35 m avec des élancements de 1/34
environ –, sa pose à « touche-touche » assure de surcroît une sécurité accrue aux équipes en leur offrant une plate-forme de travail
jointive, constituée par les semelles inférieures des poutres.
Enfin, il est à noter que dans certains cas, le gain de poids propre
réalisé (environ 40 %) peut engendrer une économie induite sur les
fondations.
11
[ LA VOIE N°16 ]
V ie de l’entreprise
emploi
La Seine-Saint-Denis
s’investit
Un partenariat entre le Conseil général de Seine-Saint-Denis, Pôle Emploi et Eiffage Travaux Publics Ile-de-France / Centre a permis de former et de recruter une
dizaine de personnes en CDI. Retour sur une expérience fructueuse.
La problématique est simple. En raison de nombreux départs à la
retraite et de perspectives en travaux souterrains, Eiffage Travaux Publics manque de mineurs boiseurs et recrute ; de leur côté, le Conseil
général de Seine-Saint-Denis, en association avec Pôle Emploi, met
tout en œuvre pour lutter contre le chômage.
L’entreprise étant très implantée dans le département, il était logique
qu’elle rencontre les représentants du Conseil général.
S’en est suivie, mi-2008, la mise en place d’un partenariat prévoyant,
après une période de trois mois, baptisée « tremplin » et dédiée à la
découverte du BTP, la création d’une formation en alternance de 8
mois au CPO de Hanches (Eure-et-Loir). Formation subventionnée
par le département, où résident 80 % des candidats.
Sélectionnées après une séance d’information collective, un entretien individuel et des tests d’habileté, 10 personnes, âgées de 18
à 40 ans, ont suivi cette formation sur-mesure et 9 ont depuis été
embauchées en CDI.
Jugée très fructueuse, cette première expérience va être reconduite
prochainement.
Témoignage
David Amory, mineur boiseur
« Un métier où j’apprends
tous les jours »
À 37 ans, David Amory est devenu mineur boiseur
chez Eiffage Travaux Publics Ile-de-France / Centre
après la formation en alternance issue du partenariat avec le Conseil général de Seine-Saint-Denis et
Pôle Emploi. Une découverte.
Une simple lettre envoyée par Pôle Emploi a changé la vie de
David Amory. Titulaire d’un BEP de mécanique auto et à la recherche d’un emploi, il s’est vu proposer une formation de
mineur boiseur organisée en partenariat avec le Conseil général de Seine-Saint-Denis. « Je n’avais même pas l’idée que
ce métier pouvait exister, raconte-t-il. De novembre 2008 à
septembre 2009, j’ai passé dix mois en alternance entre l’entreprise et les centres de formation de Montreuil-sous-Bois
et de Hanches. Dès mars 2009, j’ai été embauché en CDI à
l’agence de Chavenay (Yvelines). » Creuser des galeries souterraines dans des conditions parfois difficiles n’a jamais fait
peur à David Amory. « Au début, c’était vraiment dur… mais
j’y ai pris goût et maintenant je suis parfaitement à l’aise. Actuellement, j’aménage un passage d’une quinzaine de mètres
à 10 mètres sous terre pour le tramway T2 sur la commune
de Colombes. Après, j’irai à Rennes réaliser un puits à l’aide
d’un microtunnelier. J’apprends tous les jours et ce métier très
varié me plaît vraiment. »
[ LA VOIE N°16 ]
12
Handicap
Le Nord prône
le reclassement
Un conducteur d’engin devenu dispatcheur, un chauffeur poids lourds aujourd’hui
magasinier, un ex-professionnel du bâtiment au service du personnel d’une
agence de la métropole lilloise… trois exemples qui illustrent les efforts déployés
dans le Nord, et tout particulièrement au sein de l’agence Métropole Flandre afin
que les personnes atteintes de handicap trouvent leur place dans l’entreprise. Auprès des directions, les correspondants Handicap poursuivent leurs démarches
pour relayer l’engagement du groupe et prêcher le dialogue en faveur de l’égalité
au travail. Une affaire qui marche… Témoignage.
1• Philippe Henderyckx,
dans son magasin, aux côtés de
Daniel Couvelard, chef de l’agence
de Dunkerque de l’établissement
Métropole-Flandre d’Eiffage Travaux
Publics Nord.
Philippe Henderyckx :
« Si c’était à refaire, je le referai… mais plus tôt »
« Si vous continuez à rouler, dans 5 ans vous êtes dans un fauteuil ».
C’est au sortir d’un séjour au sanatorium de Zuydcoote que l’avertissement tombe pour Philippe Henderyckx. Quelques années auparavant, alors qu’on lui parle d’une opération du dos, ce Dunkerquois,
chauffeur de poids lourd à 19 ans se dit qu’à moins de 50, il peut
encore attendre. Mais le mal gagne du terrain y compris sur un moral
qui tombe au plus bas quand la grave question du gagne-pain se fait,
elle aussi, lancinante. Heureusement se souvient-il, les collègues ont
su écouter. Et les directeurs prendre en compte la différence, à un
moment où la loi ne régissait pas encore, comme c’est désormais
le cas, l’emploi des personnes handicapées. Pour le routier, c’est la
reconnaissance de cette dimension humaine qui a marqué le début
d’une nouvelle vie. Certes, il n’est pas guéri, mais rassuré de sentir
que l’entreprise à qui il a donné, à son tour le considère. Dès lors,
l’idée du changement et avec elle son acceptation fait son chemin.
Mais bien que l’employeur s’efforce d’y mettre les moyens* et l’employé de la volonté, rien n’est facile. Pour l’un, il s’agit de définir des
fonctions compatibles avec les limites du handicap ; pour l’autre,
d’envisager un nouveau travail, autant dire, de repartir à zéro.
Conscient que l’engagement personnel est une des conditions de
son reclassement, Philippe Henderyckx s’investit et développe son
poste. Aujourd’hui magasinier à temps plein, il affirme que sa vie a
changé. Son regard sur le handicap aussi. Il y a l’avant : « pour moi
l’image de la personne handicapée était associée au fauteuil ». Et
l’après : « la perte d’une faculté, quelle qu’elle soit, est un handicap ».
Lucide, le routier devenu magasinier par la force des choses n’en
pense pas moins : « tant qu’on n’est pas confronté au handicap,
on se sent rarement, ou moins, concerné » précise-t-il. Il n’a qu’un
regret, ne pas en avoir parlé plus tôt à son employeur. Quant à ses
collègues de Dunkerque, où la solidarité n’est pas un vain mot, ils se
félicitent, eux aussi, de constater que la différence de l’un des leurs
n’a pas conduit la société à le remercier.
Et Philippe Henderyckx, magasinier à l’agence de Dunkerque d’Eiffage Travaux Publics Métropole - Flandre, de conclure : « tous dans
le même bateau ».
*Pour mener à bien ce projet de reclassement, Eiffage Travaux Publics Nord a sollicité
le concours du Service d’appui pour le maintien dans l’emploi des travailleurs handicapés (Sameth) de Dunkerque, l’APAHM (Aide aux personnes à handicap moteur), afin de
réaliser une étude de poste.
13
[ LA VOIE N°16 ]
V ie de l’entreprise
Risque routier et sécurité
une récompense
au pays du champagne !
Eiffage Travaux Publics Champagne-Ardenne Nord a été récompensée par l’Usirf
pour ses actions de prévention du risque routier.
Bonne pioche pour l’établissement Champagne-Ardenne Nord au
dernier concours Sécurité organisé par l’Usirf*. Les équipes rémoises se sont vues décerner le prix spécial « Risque routier » dans
la catégorie des entreprises de plus de 200 salariés lors de la cérémonie qui s’est déroulée le 2 décembre dernier au siège de la
FNTP. « Cette récompense est le fruit d’une politique sécurité que
nous nous sommes attachés à bien formaliser grâce, entre autres,
au travail d’Amélie Imbert, notre animatrice QSE, explique Pascal
Cardon, directeur de la structure. Cela fait deux ans que nous présentons un dossier et, à chaque fois, nous avons été distingués par
le jury. » Un encouragement à participer à ce type de manifestation
qui permet de mettre en avant les actions de prévention mises en
place à travers Eiffage Travaux Publics. Et que ceux que les démarches administratives rebuteraient se rassurent : « Le dossier est
facile à préparer, assure Pascal Cardon. Pour nous, cela s’est en
grande partie résumé à rassembler des procédures déjà formalisées
en interne. »
* Union des syndicats de l’industrie routière française.
PORTRAIT
Amélie Imbert : « L’expérience de terrain est indispensable »
Amélie Imbert le reconnaît aisément : à 23 ans, toute jeune diplômée d’une maîtrise de génie civil et d’un master de génie de l’environnement, elle a dû faire ses preuves auprès des équipes. Normal ! Les métiers des travaux publics étaient totalement nouveaux pour
elle. « Au début, c’est vrai que ça décoiffe !, rappelle Amélie avec un sourire. En tant que fille et tout juste sortie de l’école, on est forcément testée par les collègues. Mais maintenant, tout cela fait partie du passé. Aujourd’hui, je pense qu’en tant qu’animatrice Qualité
Sécurité Environnement au sein de l’établissement de Reims, j’ai trouvé ma place. Mon travail est reconnu par tous et je perçois un net
changement de mentalité quand on évoque la sécurité sur les chantiers. » Avec trois ans de recul à son poste, Amélie est convaincue
que l’expérience de terrain est indispensable pour mener à bien sa mission. Tout comme l’appui indéfectible de son responsable d’établissement qui l’a soutenue et a apporté de la crédibilité à son action. « Les équipes se sont vite rendu compte que c’était pour elles
que j’agissais… et que je faisais tout pour qu’elles travaillent dans les meilleures conditions. » Et, surtout, en toute sécurité.
[ LA VOIE N°16 ]
14
D OSSIER
Études
la face cachée
des chantiers gagnants
Eiffage Travaux Publics s’est dotée de toutes les compétences pour réussir
au mieux les opérations sur lesquelles l’entreprise se positionne. Projet, prix,
exécution… : plusieurs bureaux d’études sont en place au sein de la direction
technique. Ils sont spécialisés dans tous les domaines des TP et proviennent de
différentes entités du groupe. D’où une addition de leurs compétences. Et au-delà
de l’aspect purement technique de leur activité, ils ont également une mission clé :
se placer au service des chantiers en cas de problème concret à résoudre.
T
errassements, ouvrages d’art, tunnels, génie civil ou
encore travaux maritimes et fluviaux : peu importe !
Il ne peut y avoir de chantier réussi si les études
(projets, exécution…) n’ont pas été correctement
réalisées au préalable. Cela vaut pour les aspects technique, économique, sécurité, environnemental et juridique des opérations
à effectuer. Et ce, quelle que soit l’envergure du projet. Aussi
Eiffage Travaux Publics possède-t-elle quatre bureaux d’études
intégrés, dotés de compétences propres dans un domaine d’activité bien défini. Le STOA et le BIEP sont spécialisés dans les
ouvrages d’art, les travaux de génie civil, industriel notamment ;
le STS est tourné vers les travaux souterrains, quant au bureau
d’études géotechnique, il est, comme son nom l’indique, dédié à
l’étude de l’interaction des ouvrages avec le sol. À ces entités, il
convient d’ajouter le bureau d’études de prix, chargé du chiffrage
des affaires sur lesquelles l’entreprise décide de se positionner.
Son travail s’appuie en grande partie sur les solutions préalablement préconisées par les services techniques. Une collaboration
aussi étroite que possible entre les bureaux d’études s’avère donc
cruciale dans la préparation des offres de prix. Leurs interventions
15
dans la conception d’ouvrages exceptionnels ont fréquemment
contribué à l’avancée des modes constructifs, notamment par l’introduction d’innovations dans les procédés d’exécution ou par la
recherche de nouveaux matériaux. Eiffage Travaux Publics s’est
ainsi bien souvent placée avec une longueur d’avance par rapport
à la concurrence pour la réalisation d’opérations particulièrement
complexes.
Des compétences internes pour réussir
les chantiers
En tant que concepteur-constructeur, Eiffage Travaux Publics
se doit de disposer en interne des savoir-faire nécessaires à la
bonne préparation des chantiers. Ne compter que sur des bureaux
d’études externes manquerait de cohérence au regard de la stratégie du groupe, même si les services techniques internes n’ont
ni la capacité ni la prétention de tout faire ! « Compte tenu de
l’importance des ouvrages que l’on veut construire, nous avons
besoin du maximum de compétences dans chacun de nos domaines d’activité, confirme Bernard Héritier, directeur technique
[ LA VOIE N°16 ]
D ossier
d’Eiffage Travaux Publics. Ceci est vrai aussi bien pour les études
que pour l’exécution des chantiers. Aujourd’hui, nous évoluons
dans un environnement où la prise en mains de grands projets démarre dès la phase de conception et va jusqu’au suivi de la bonne
réalisation des travaux. » Dans ces conditions, impossible de se
reposer exclusivement sur une expertise externe. Et lorsque le recours à d’autres bureaux d’études est rendu incontournable par
des clauses particulières du cahier des charges établi par le maître
d’ouvrage, il faut être à même de discuter d’égal à égal avec ces
interlocuteurs, être capables de les évaluer afin de juger de la
pertinence des préconisations émises. Et de faire les bons choix.
« Jusque dans un passé relativement récent, il existait un fort
niveau d’expertise chez les grands donneurs d’ordre, constate
Bernard Héritier. Mais ces compétences se sont progressivement
affaiblies au fil du temps, ce qui impose de développer nos propres
savoirs si nous voulons demeurer performants sur ce type de marché. » Autrement dit, il est plus que jamais important de garder –
et de développer – la connaissance en interne afin de rester dans
la course pour mener à bien les plus grands chantiers.
Études : un protocole parfaitement bien défini
La réponse à un appel d’offres suit un déroulé type bien réglé.
Une fois récupéré par la direction commerciale d’Eiffage Travaux
Publics, le dossier est transmis aux études de prix où il est analysé. Les différents services techniques sont alors sollicités pour
proposer des solutions ainsi que, le cas échéant, des variantes
de conception et de réalisation au projet du client en fonction des
éléments d’information contenus dans le cahier des charges. Mais
que ce soit pour un pont, une route, un tunnel ou tout autre ouvrage de génie civil, un déplacement sur le site s’avère indispensable. Il n’existe pas de meilleur moyen que d’apprécier de visu
les conditions réelles qui seront rencontrées sur le terrain pour
définir avec précision les méthodes, les matériels et les engins
spécifiques requis pour conduire les travaux dans des conditions
optimales. « L’intervention des équipes des bureaux d’études ne
s’arrête pas aux avant-projets ni à la remise des réponses aux
appels d’offres, fait remarquer Bernard Héritier. Le second grand
volet de leur mission consiste à accompagner la conduite des
chantiers. En cours de travaux, les services techniques assurent
en effet la réalisation des études et des plans d’exécution et sont
parties prenantes dans la mise au point des méthodes pour les
grandes opérations. » De plus, tout au long des projets, les bureaux d’études sont prêts à donner leur avis sur une note de calcul
ou à répondre aux demandes d’assistance qui pourraient émaner
des responsables de chantier. Pas question de laisser qui que ce
soit « en panne » face à un problème technique de quelque nature
que ce soit, même si les études n’ont pas été réalisées en interne.
Un simple coup de fil suffit parfois à débloquer les situations les
plus délicates.
Recherche, développement et retours d’expérience
Avant-projets, études d’exécution, conseil et assistance visant à
améliorer les prestations fournies font partie du quotidien des bu-
[ LA VOIE N°16 ]
16
reaux d’études d’Eiffage Travaux Publics. Ils possèdent les outils
et les logiciels ad hoc pour effectuer les calculs de structures et
déterminer les méthodes les mieux adaptées au bon déroulement
des chantiers. De même, en tant que constructeur, Eiffage Travaux
Publics est étroitement liée à Eiffage, gestionnaire d’ouvrages. À
ce titre, elle se doit de développer de nouvelles techniques permettant d’améliorer et de faciliter leur exploitation. Mais la mise
au point de solutions innovantes ne peut se faire sans une activité
permanente de recherche et de développement. Cela passe par
des partenariats avec des laboratoires et des organismes publics, des collaborations aux cursus d’enseignement des écoles
supérieures de travaux publics, une présence dans les comités
de normalisation et une participation active au Comité scientifique
d’Eiffage dont l’un des objectifs consiste à réfléchir aux modèles
constructifs de demain. Parallèlement, Eiffage Travaux Publics
s’attache à organiser et à valoriser les retours d’expérience en
fin de chantier, une activité pilotée par Etienne Roger. Simple histoire de capitaliser sur les bonnes pratiques pour apporter des
propositions toujours plus pertinentes aux donneurs d’ordre et
augmenter la connaissance des jeunes ingénieurs des bureaux
d’études. « Pour chaque opération, nous essayons d’analyser les
points «durs» qui ont posé problème et de mettre en avant les clés
de la réussite, informe Bernard Héritier. Nous constituons ainsi
au fil du temps une véritable mémoire de l’entreprise qui nous
permet d’améliorer en permanence le service rendu aux gens de
chantiers. » Des savoir-faire au service de tous les opérationnels
d’Eiffage Travaux Publics. Il serait dommage de ne pas en profiter.
1•
Études et travaux
paroles d’experts !
1, 2 et 3• La direction scientifique
d’Eiffage Construction a participé à
la formulation des bétons pour le
viaduc de Millau (1) et à celle du
C60 pour l’ouvrage de la ravine
Trois Bassins, à la Réunion (2).
Elle a également travaillé à la mise
au point des bétons des centrales
thermiques en cours de construction dans les départements
d’outre-mer (3).
Conseil à la demande, optimisation des ouvrages d’art en phase
projet, pilotage des bureaux d’études lors de la préparation des
grandes opérations et support technique pour les « patrons » de
chantiers : c’est ainsi que Claude Servant, directeur scientifique
d’Eiffage Travaux Publics, définit schématiquement ses missions.
« Lors de la réponse aux appels d’offres, j’apporte ma contribution aux choix des solutions techniques, précise-t-il. Pendant les
travaux, il m’arrive fréquemment d’intervenir pour la résolution
de problèmes rencontrés et de défendre la position d’Eiffage Travaux Publics auprès des maîtres d’œuvre. J’assure également
un rôle de représentation de l’entreprise auprès des organismes
professionnels, telle la FNTP, et je participe à des projets nationaux de recherche, comme ceux portant sur la fissuration des
bétons ou la durée de vie des dalles orthotropes. » D’excellentes
occasions de valoriser l’image du groupe.
En tant qu’experts, Michel Guérinet et Pierre Vezole, directeurs
scientifiques d’Eiffage Construction, mettent eux aussi leurs
compétences au service de la branche « TP » du groupe. Ils sont
prêts à répondre au plus vite à toute demande émanant des responsables de chantiers. « Je m’occupe plus particulièrement de
ce qui se rapporte aux bétons et aux structures, indique Michel
Guérinet. J’ai participé, par exemple, à la formulation des bétons
pour le viaduc de Millau ou à celle du C60 pour l’ouvrage de
la ravine Trois Bassins, à la Réunion. Au niveau des études, il
m’arrive de vérifier la validité des calculs effectués, comme dans
le cas des futurs EPR, au Royaume-Uni. Enfin, dernier cas particulier, j’ai travaillé à la mise au point des bétons des centrales
thermiques en cours de construction dans les départements
d’outre-mer, une bonne partie du matériau de base étant d’origine volcanique. »
La crédibilité des directeurs scientifiques n’est plus à démontrer,
tant en interne qu’en externe. « Nous nous investissons dans tout
ce qui touche aux techniques un tant soit peu exceptionnelles,
ajoute Pierre Vezole, dont la spécialité « géotechnique » s’appuie
également sur l’expertise du bureau d’études lyonnais d’Eiffage
Travaux Publics. Nous assurons une veille technologique permanente et gardons un pied dans le monde de l’enseignement, dans
les réseaux universitaires ainsi que dans les commissions de normalisation. » Autant de compétences qui permettent d’apporter
des solutions aux situations les plus délicates, que l’on soit en
phase d’études ou de travaux.
3•
2•
17
[ LA VOIE N°16 ]
D ossier
INTERVIEW
Trois questions
à Olivier Pal, directeur
BET géotechnique
Quelles sont les missions du bureau d’études que vous dirigez ?
Nous sommes spécialisés en mécanique des sols et des roches,
en hydrogéologie et interaction sol-structures sous sollicitation
statiques et dynamiques. Notre périmètre d’activité est donc transverse, puisque toutes nos constructions sont en interaction avec
le sol. Une évidence ! On commence toujours un ouvrage par ses
fondations et je suis convaincu qu’une structure « intelligente » fait
participer au maximum le sol sur lequel elle repose. Nous travaillons
donc principalement pour Eiffage Travaux Publics, mais sommes
également sollicités par Forclum, Eiffel et Eiffage Construction, qui
a institué le principe de « Conseil géotechnique minimum » avant
de démarrer tout projet. À noter également qu’au vu du renforcement incessant des réglementations et de la redéfinition du zonage
sismique de la France, le « poids » de la géotechnique ne fera que
se renforcer dans la gestion des affaires. Enfin, je tiens à signaler
que notre métier est avant tout un métier de terrain, car il n’y a
quasiment aucune opération pour laquelle nous n’allons effectuer
un travail approfondi in situ.
Vous avez évoqué l’aspect sismique, ce qui fait immédiatement penser à la notion de risque…
Exact ! La détermination du risque est le principal problème à gérer lors des études… et la première cause de désordres dans la
construction. Dans ce cadre, il nous revient de définir le contexte
juridique contractuel au sein duquel entreprise, maîtrise d’œuvre et
maîtrise d’ouvrage évolueront. Notre objectif consiste à circonscrire
le risque et à définir les responsabilités exactes de chacun. Et là,
notre rôle est capital. Un manque d’études géotechniques dans la
préparation d’un chantier peut avoir des conséquences incalculables sur le plan financier et – surtout – humain.
C’est-à-dire ?
Tout simplement qu’en géotechnique il n’y a pas de petite affaire !
Ainsi, si un ouvrage de soutènement de dimensions modestes vient
à se rompre, c’est la responsabilité pénale de l’entreprise qui peut
être engagée, avec des compensations financières énormes lorsque
cela entraîne des pertes d’exploitation pour le client. Sans parler des
conséquences si des pertes humaines sont à déplorer. Mieux vaut
donc prévenir que guérir. D’où la nécessité d’une appréciation sans
faille du risque géotechnique.
Infrastructures routières
Un bureau régional au service de tous
Le bureau d’études d’infrastructures francilien (BEIF) est spécialisé dans les projets routiers et de réseaux divers. Bien que
rattaché directement à la direction régionale Ile-de-France /
Centre d’Eiffage Travaux Publics, ses équipes, menées par Didier Lefeuvre, interviennent également dans les programmes
de conception-construction concernant les autres branches
d’Eiffage. Elles peuvent ponctuellement venir renforcer les services d’études régionaux impliqués dans des projets d’infrastructures. Son implantation en Ile-de-France le rend proche des
principaux centres d’études du groupe. D’où sa participation à
des opérations d’envergures et de natures très diversifiées :
autoroutes, voies rapides, LGV, tramways, hôpitaux, prisons,
centre de secours, bases logistiques, lotissements, etc.
[ LA VOIE N°16 ]
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Études de prix
Combien ça coûte ?
« Notre bureau d’études de prix est au service de toutes les entités
d’Eiffage Travaux Publics, qu’il s’agisse des Grands Travaux ou des
établissements en région pour lesquels nous venons en appui des
équipes existantes. Au siège, notre équipe est constituée de 25 collaborateurs, mais une centaine de personnes s’occupe de chiffrage
à travers le groupe. Elles sont dispersées sur une trentaine de sites
et proviennent d’horizons très différents. Pour que chacun travaille
suivant les mêmes standards, et pour créer une culture Eiffage Travaux Publics, nous avons mis en place des outils communs à la
disposition de tous par l’intermédiaire d’un portail collaboratif.
« Toute affaire qui nous est directement confiée est immédiatement
prise en mains par un ingénieur chargé de suivre le dossier. Ce der-
nier donne lieu à la rédaction d’une fiche de lancement où figurent
le règlement de la consultation, la possibilité – ou non – de proposer des variantes et les principes de notation de l’offre. Le choix
des options s’effectue en collaboration avec les équipes des études
techniques et les futurs responsables du chantier. Le responsable
du dossier supervise le chiffrage de la partie génie civil et, dans le
cas d’affaires mixtes, réalise la consolidation globale du prix. Une
réunion de bouclage permet de valider l’ensemble du travail effectué
avec les différents intervenants et la direction concernée avant que
l’offre ne soit remise au client. »
Patrice Bony, directeur, Bureau d’études de prix.
1 et 2 • Patrice Bony (à droite)
et son équipe.
BIEP
La technique au cœur des chantiers
« Les collaborateurs du BIEP sont spécialisés dans les études de
structures, et plus particulièrement celles concernant le béton.
En phase projet, nous accompagnons le bureau d’études de prix
pour valider les variantes techniques. Ensuite, lorsque l’affaire est
gagnée, nous réalisons les études et les plans d’exécution. Ainsi,
par exemple, sur le chantier d’Achères (Yvelines), nous avons été
missionnés pour concevoir toutes les structures de béton armé de
la station d’épuration, ce qui s’est traduit par près de 650 plans à
produire ! Nous avons la fierté de participer pleinement à l’acte de
construire : lors de phases critiques, comme la mise en place des
poutres au-dessus des voies du RER dans le cadre de l’aménagement de l’îlot Tolbiac, à Paris, nous n’hésitons pas à aller sur le
terrain, en pleine nuit, aux côtés des équipes de chantier. Des prestations d’assistance et de contrôle nous sont également confiées
pour le compte des maîtres d’œuvre (viaduc de la Savoureuse sur la
LGV Rhin-Rhône, pont sur l’A71…). Toutes nos missions montrent
que la technique est au cœur des chantiers. Elles couvrent l’ensemble des domaines d’activité d’Eiffage Travaux Publics… et vont
de pair avec les indispensables efforts de formation dont bénéficient
nos équipes. ».
Brice Bossan, directeur, BIEP.
19
[ LA VOIE N°16 ]
D ossier
STS
Le bout du tunnel est en vue
1 et 2 • Michel Ducrot (à droite)
et son équipe.
Pas un projet de tunnel n’est abordé par Eiffage Travaux Publics
sans qu’il ne passe par le service technique souterrains (STS).
« Avec les données qui nous sont fournies dans les dossiers d’appels d’offres et les informations complémentaires que nous allons
systématiquement récolter sur le terrain, nous définissons une solution pour le percement de l’ouvrage (explosif ou tunnelier), détaille
Michel Ducrot, directeur du bureau d’études STS. Il nous revient
également de mettre en place les méthodes, de rechercher le matériel nécessaire pour les travaux et de mettre en place le planning
d’exécution. Tous ces éléments sont transmis aux études de prix
STOA
pour leur permettre de fixer le juste coût de l’opération. » Lors des
études effectuées pour des projets d’ouvrages ferroviaires, une attention toute particulière est accordée au respect des normes en
vigueur et aux spécifications d’interopérabilité : les tunnels doivent
pouvoir être empruntés par des convois de tous les pays. Ensuite,
une fois l’affaire gagnée, et comme dans tous projets, place aux
études nécessaires à sa bonne exécution. À titre d’exemple, celles
concernant les bétons de second œuvre du tunnel de Violay (Loire)
sur l’A89 ont demandé plus d’un an pour être menées à bien. Avec
150 plans et 25 notes de calcul à la clé.
Structures, méthodes, recherche…
et moutons à cinq pattes !
1 et 2 • Ziad Hajar (en haut)
et son équipe.
Spécialité : les ouvrages d’art. Le bureau d’études STOA met ses
compétences à la disposition des opérationnels, qu’il s’agisse de
la direction Grands Travaux ou des directions régionales. « Lors des
opérations de grandes infrastructures linéaires, nous détachons
systématiquement un ingénieur structures, un ingénieur méthodes,
voire un projeteur, dans la cellule projet constituée pour l’occasion,
même si nous ne réalisons pas nous-mêmes la totalité des études,
explique Ziad Hajar, directeur du bureau d’études STOA. Notre présence, tant en structures qu’en méthodes, apporte de la cohérence à
la proposition remise au client et facilite la réalisation des travaux. »
De la réparation et du renforcement des ouvrages (cheminées
d’usines, réfrigérants de centrales nucléaires) avec des matériaux
composites jusqu’à l’industrialisation des modes constructifs pour
les 70 passages supérieurs identiques de l’A65… : les collaborateurs de Ziad Hajar ne rechignent pas devant les moutons à cinq
pattes. Ils sont également pleinement impliqués dans des programmes nationaux de recherche, comme Orthoplus ou Communic. Le premier vise à soulager les efforts subis par les platelages
métalliques des tabliers de ponts en les recouvrant d’une couche
de matériau structurant tel que le BSI®. Le second, quant à lui, est
destiné à imaginer les méthodes constructives du futur en utilisant
des maquettes numériques.
[ LA VOIE N°16 ]
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E iffage / infos
Éthique
Partageons nos valeurs
Eiffage vient d’éditer une charte simplifiée des valeurs du groupe. Responsabilité, confiance,
transparence, exemplarité, lucidité, courage et pugnacité y sont illustrés via autant de dessins
humoristiques et très explicites. Un document dont vous trouverez un poster détachable au
centre de ce numéro. À afficher sans modération !
Marathon
De retour de New York
Claude Aulair(1) a franchi la ligne
d’arrivée après 2 h 56 mn 08 s,
Marc Ledoux(2) après 2 h 53 mn 38 s
et Valéry Olivain(3) a mis 3 h 26 mn
18 s pour parcourir les plus de 42
kilomètres du parcours.
20 collaborateurs du groupe, membres des
Furets, l’association d’athlétisme d’Eiffage,
ont participé au dernier marathon de New York
et 7 d’entre eux sont arrivés en moins
de 3 heures !
Le premier, Noreddine Khezzane (Forclum),
est arrivé 74e au classement général – sur
43 475 arrivants.
Parmi ces marathoniens, saluons plus particulièrement Claude Aulair (Eiffage Travaux
Publics Ouest – Établissement Mayenne),
Marc Ledoux (Bocahut) et Valéry Olivain (Eiffage Travaux Publics Est), qui représentaient
notre branche.
1•
2•
La voie
Le Magazine d’Eiffage Travaux Publics 3•
2, rue Hélène-Boucher BP 92 - 93337 Neuilly-sur-Marne cedex - Tél. 01 49 44 92 00
Directeur de la publication : Jean Guénard Rédactrice en chef : Dominique Duchemin Ont collaboré à la rédaction de ce numéro : Jean-Claude Roeland – Christine Wickart
Secrétariat de rédaction : Maud Breheret. Conception - Édition : Agence Bonnecarrère, Tél. 01 56 79 26 26 Crédit photos : Actophoto / R. Bouchu – J.-P. Bost – J.-L. Girod –
V. Jacques – D. Jamme – Peron Photos – Sadev 94 / M. Beaudenon – G. Tordjman – Photothèque Eiffage Travaux Publics – DR.
Karine, 23 ans
dix minutes pour aller à la fac
avec le tramway…
RCS Nanterre B 343724944 - Crédits photos : Eiffage Travaux Publics - Getty Images - 01/2010
… pas d’embouteillage, pas de pollution
partout en france
nous ouvrons la voie
eiffagetravauxpublics.com

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