Les sTomies

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Les sTomies
PRATIQUE CLINIQUE
LES STOMIES
Partie 1
Causes et types d’interventions.
Ce premier article présente les notions théoriques des chirurgies de stomies.
© John Bavosi / Science Photo Library
par Diane St-Cyr, inf. certifiée en stomothérapie (C), B.Sc., M.Éd., et Danielle Gilbert, inf., B.Sc., stomothérapeute
À
cause de l’augmentation de la prévalence des maladies
inflammatoires de l’intestin (MII), du cancer colorectal et de
la vessie (FCMII, 2009 ; ACCC, 2011), de plus en plus de
personnes subissent ces types d’interventions au Québec. Vivre avec
les répercussions d’une stomie peut s’avérer difficile à de nombreux
égards. Certains soins infirmiers aident les personnes stomisées à
s’adapter à leur nouveau mode d’évacuation. Ces soins requièrent
des connaissances particulières qui feront l’objet d’une série de
trois articles. Le premier aborde les notions théoriques essentielles :
les causes, les différents types d’interventions chirurgicales,
les caractéristiques de la stomie et des excreta. Le deuxième
présentera les impacts psychosociaux et les éléments essentiels de
l’enseignement préopératoire. Le troisième portera sur les soins de
la stomie et de son appareillage.
perspective infirmière 23 septembre > octobre 2011
Figure 1
LES TYPES DE STOMIES DIGESTIVES
Estomac
Duodénum
Colostomie
transverse
Jéjunum
Colostomie
descendante
Colostomie
ascendante
Avec les données disponibles, il est difficile de connaître le nombre
exact de personnes stomisées au Québec. En 2009, la Régie de
l’assurance maladie du Québec comptait 11 088 personnes
admises au programme de remboursement des appareils pour
stomisés permanents. Ce nombre comprend uniquement les
personnes ayant une stomie permanente. Chaque année, un
nombre presque aussi grand de personnes subissent une stomie
temporaire.
En 2007-2008, les statistiques Med-Écho de la Régie de
l’assurance maladie du Québec permettent de déterminer le
nombre d’opérations pratiquées selon le type de stomie : 584 cas
de colostomie, 861 cas d’iléostomie et 95 cas d’urostomie.
Définition
Iléon
Colostomie
sigmoïdienne
Cæcostomie
Iléostomie
© ill. Maxime Bigras
Tableau 1
LES CAUSES
Parmi les nombreuses causes qui requièrent la création
d’une stomie, voici les principales selon qu’elles sont situées
dans le système digestif ou urinaire.
Stomies intestinales
> Cancer
>
Les statistiques
Maladies inflammatoires
de l’intestin :
- colite ulcéreuse
- maladie de Crohn
> Diverticulite
> Obstructions mécaniques :
- intussusception
- volvulus
> Incontinence réfractaire :
- lésion médullaire
- traumatisme
>
Entérocolite :
- infectieuse
- nécrosante
- radique
>
Anomalies congénitales :
- imperforation anale
- entérocolite nécrosante
- maladie d’Hirschsprung
>
Traumatisme :
- arme blanche
- arme à feu
- autre
Le mot stomie provient du grec stoma qui signifie bouche
ou ouverture. Une stomie est une intervention chirurgicale
qui permet de modifier le trajet d’élimination du contenu
intestinal ou vésical par un abouchement pratiqué entre
un organe et la peau de l’abdomen. En fait, il s’agit d’une
ouverture chirurgicale. Cette intervention est réalisée lorsque
les voies d’élimination naturelles ne peuvent être utilisées.
Le préfixe indique le site de la stomie sur le tube digestif ou
le système urinaire : une colostomie est une ouverture sur le
côlon alors qu’une iléostomie est une ouverture sur l’iléon
(voir Figure 1).
Le mot stomie provient
du grec stoma qui signifie
bouche ou ouverture.
Permanente ou temporaire
Stomies urinaires
> Cancer
> Vessie neurogène
> Cystite :
- interstitielle
- radique
>
Anomalies congénitales :
- extrophie vésicale
- épispadias
- spina bifida
La durée d’une dérivation intestinale ou urinaire varie selon
divers critères inhérents à la personne ainsi qu’à sa maladie. Une
stomie peut être temporaire lorsqu’une réparation, résection
ou reconstruction d’un segment intestinal ou de la vessie a été
effectuée et que la dérivation par la stomie vise la cicatrisation de
cette région. Dans ces cas, la continuité du transit peut être rétablie
ultérieurement par une deuxième intervention chirurgicale.
Une stomie est permanente lorsqu’un organe est réséqué et
que la continuité du transit n’est plus possible par anastomose
ou construction d’un réservoir interne continent. C’est le cas, par
exemple, de la résection complète du rectum et des sphincters du
canal anal ou d’une cystectomie radicale. Une stomie peut aussi
être permanente quand la maladie résiduelle est présente dans
le segment distal à la stomie, par exemple un cancer du rectum,
ou encore quand il ne peut y avoir de réanastomose de l’intestin
parce que l’état de santé de la personne ne permet pas une autre
intervention chirurgicale.
perspective infirmière 24 septembre > octobre 2011
tableau 2
LES TYPES DE constructions
Les techniques chirurgicales sont variées pour aboucher l’organe à la peau de l’abdomen. Plusieurs facteurs guident le choix
du chirurgien dans le type de construction sélectionné pour la stomie : la résection d’un segment d’un organe ou de sa
totalité, le caractère temporaire ou permanent de la dérivation, l’état de santé de la personne et le caractère urgent ou
électif de l’intervention.
Type
IllustrationPhoto
DescriptionParticularités
Terminale
© RNAO
© Diane St-Cyr
Boucle
© RNAO
© Danielle Gilbert
Boucle terminale
© Tarik Alam
© Elsevier
Segment distal
Divisée
© Diane St-Cyr
© Tremblay, 1995.
Une stomie dont le segment
intestinal est divisé en deux
sections distinctes :
> le segment proximal est
abouché et maturé à la
paroi abdominale ;
> le segment distal peut
être réséqué ou laissé en
place (p. ex. : technique de
Hartmann).
Ce type de stomie peut être
temporaire ou permanent.
Une stomie qui comporte deux
ouvertures :
> le segment intestinal
est partiellement incisé ;
la paroi postérieure est
maintenue intacte ;
> l’ouverture proximale sert à
éliminer les selles ;
> l’ouverture distale élimine
le mucus.
Ce type de stomie peut être
temporaire ou permanent.
Une stomie qui comporte deux
ouvertures :
> le segment intestinal est
complètement divisé ;
> le segment proximal
est abouché à la paroi
abdominale au-dessus
du niveau de la peau et
maturé ;
> le segment distal est aussi
suturé à la peau soit à
égalité ou légèrement
rétracté.
Le segment distal peut avoir
l’aspect d’une fistule ou d’une
déhiscence partielle.
Le segment intestinal est
complètement divisé :
> les deux stomies sont dans
un emplacement distinct
sur l’abdomen ;
> le segment proximal sert
à éliminer le contenu
intestinal ;
> le segment distal élimine
seulement du mucus, donc
il n’est habituellement pas
nécessaire de l’appareiller.
L’évacuation de mucus par
l’anus est normale car le
segment distal continue de
produire du mucus qui migre
vers l’anus par péristaltisme.
perspective infirmière 25 septembre > octobre 2011
L’évacuation de mucus par
l’anus est normale car le
segment distal continue de
produire du mucus qui migre
vers l’anus par péristaltisme.
Important de ne pas obstruer
l’orifice distal avec l’appareil
collecteur.
L’évacuation de mucus par
l’anus est normale car le
segment distal continue de
produire du mucus qui migre
vers l’anus par péristaltisme.
tableau 3
LES PRINCIPALES CHIRURGIES
Plusieurs pathologies et conditions requièrent la création chirurgicale d’une stomie. Voici les chirurgies les plus
fréquemment pratiquées.
Type
Illustration
Résection abdominopérinéale du rectum
Résection
antérieure du
rectum
© Elsevier
Proctocolectomie
totale
DescriptionType et durée Complications/particularités
Une incision abdominale
est pratiquée et le sigmoïde
proximal est amené à la
paroi abdominale pour créer
une colostomie terminale.
Le sigmoïde distal, le rectum
et l’anus sont enlevés en
pratiquant une incision
périnéale (Bélanger et Bhérer
2003).
Colostomie sigmoïdienne ou
descendante :
> terminale
> permanente
La plaie périnéale est
habituellement fermée par
première intention (agrafes ou
sutures) avec la présence d’un
drain.
Ablation chirurgicale, partielle
ou totale du rectum.
Iléostomie en boucle
temporaire.
Aucune manœuvre rectale
(température ou suppositoire)
durant la cicatrisation de
l’anastomose coloanale.
Résection complète du côlon,
du rectum et de l’anus. L’iléon
terminal est anastomosé
à la peau.
Iléostomie terminale
permanente.
Présence d’une plaie
abdominale et périnéale.
L’anus et le canal anal sont
parfois conservés ; absence
de plaie périnéale.
Cette intervention est
habituellement effectuée
en 2 temps. La première
intervention consiste en une
résection complète du côlon et
du rectum (seuls les sphincters
sont conservés).
Iléostomie en boucle
temporaire pendant environ
3 mois pour la cicatrisation
du réservoir.
Iléostomie à plus haut débit :
risque de déséquilibre
électrolytique.
En cas d’infection, il peut y
avoir déhiscence partielle ou
ouverture intentionnelle de la
plaie périnéale pour permettre
le drainage de la plaie ; la
cicatrisation s’effectue alors par
deuxième intention.
La continuité digestive est
assurée soit en abouchant
le côlon au segment restant
du rectum ou soit à la partie
supérieure du canal anal
lorsque la totalité du rectum a
été enlevée. On parle dans ce
cas d’anastomose coloanale.
© B Braun
Proctocolectomie
avec réservoir
iléoanal
© Elsevier
Un réservoir est créé, habituellement en forme de “J” avec
environ 20 cm d’iléon terminal
qui est anastomosé à la ligne
dentelée.
L’iléon en proximal du réservoir est abouché à la peau.
Dans un deuxième temps, la
stomie sera refermée.
perspective infirmière 26 septembre > octobre 2011
Aucune manœuvre rectale
(température ou suppositoire)
durant la cicatrisation de
l’anastomose.
Après la fermeture de l’iléostomie, quelques mois sont
nécessaires pour qu’il y ait
adaptation du réservoir (capacité, consistance et nombre
de selles par jour). Problèmes
potentiels d’irritation de la
peau périanale et de pochite.
tableau 3 suite LES PRINCIPALES CHIRURGIES
Type
Illustration
Technique de
Hartmann
DescriptionType et durée Complications/particularités
Résection de la partie atteinte
du côlon pour faire déboucher
l’intestin au niveau de la peau.
Le segment distal du rectum
est fermé et laissé dans la
cavité abdominale.
Colostomie sigmoïdienne
ou descendante terminale
temporaire ou permanente
selon le diagnostic et le
pronostic.
L’évacuation de mucus par
l’anus est possible.
Conduit iléal, stomie terminale
permanente.
Présence de cathéters
urétéraux en période
postopératoire pendant
5 à 7 jours.
< © www.larousse.fr/encyclopedie/image/
colostomie/1001424
Cystectomie
radicale avec
conduit iléal
Résection de la vessie. Un
segment de 10 à 12 cm de
l’iléon situé près de la valvule
iléocæcale est prélevé pour
former le conduit urinaire. Les
15 à 20 derniers cm de l’iléon
terminal sont habituellement
préservés pour l’absorption de
la vitamine B12 et des sels
biliaires. La viabilité du segment
est assurée en conservant
l’irrigation vasculaire par le
mésentère. Le bout proximal
du segment est suturé avec
des agrafes et le bout distal est
amené à la peau abdominale pour créer la stomie. Les
uretères sont anastomosés
au segment iléal permettant
l’écoulement de l’urine.
© Hollister
SiteS sur l’abdomen
Selon les recommandations des pratiques exemplaires de
l’Association des infirmières et infirmiers autorisés de l’Ontario
(RNAO, 2009), le site de la stomie doit toujours être déterminé
avant l’intervention chirurgicale. Les recherches à l’appui de cette
recommandation ont démontré que cette pratique diminue les
risques de complications postopératoires. Habituellement, un
chirurgien, une stomothérapeute ou une infirmière ayant reçu une
formation procède au repérage.
On recherche un site qui ne présente pas de plis cutanés, de
proéminences osseuses, de cicatrices ou d’autres irrégularités dans
un rayon de 6,5 centimètres autour de la future stomie
(Carmel et Goldberg, 2004). Avant de déterminer
le site, observez l’abdomen de la personne en
© ConvaTec Canada Ltée
Avant de déterminer le site,
observez l’abdomen de la
personne en position assise,
couchée et debout.
position assise, couchée et debout. Il faut éviter l’ombilic et le niveau
de la taille. Il est recommandé de placer la stomie dans le muscle
grand droit afin de minimiser les risques d’hernie péristomiale en
période postopératoire. Il est important que la personne
puisse visualiser l’abouchement pour favoriser
l’autonomie des soins.
Côtes
Sites de stomie préférables
1 Iléostomie ou urostomie (p. ex. conduit iléal)
Mucles du petit et du grand oblique
2 Colostomie descendante ou sigmoïdienne
3
3 et 4 Colostomie transverse
4
Muscle grand droit
Ombilic
1
2
© Phil Jude / Science Photo Library
perspective infirmière 27 septembre > octobre 2011
Gaine du muscle grand droit
Caractéristiques
NdlR : Dans notre prochain numéro, « Vivre avec une stomie, les
impacts psychosociaux, les éléments essentiels de l’enseignement
La muqueuse d’une stomie est rouge, humide, luisante et sa
préopératoire et les activités de la vie quotidienne. »
texture est ferme au toucher. Elle est très vascularisée, ce
Les auteures
qui explique que des gouttelettes de sang peuvent être
La quantité,
Diane
St-Cyr
est
infirmière
observées lorsqu’on l’essuie ou lors du nettoyage
la consistance et
stomothérapeute.
de la peau environnante.
l’apparence des selles
Elle
est formatrice et
De l’œdème peut se former en période
sont
influencées
par
consultante auprès de différents
postopératoire pour disparaître graduellement
l’endroit
où
le
système
établissements. Elle a fondé sa
dans les six semaines après l’intervention
propre entreprise et travaille aussi au Centre de
digestif est dérivé
(Colwell, 2004). Des sutures résorbables sont
stomie Premier, de Montréal.
par la stomie.
utilisées pendant la chirurgie pour fixer l’intestin à
la peau. Elles se désagrégeront quatre à huit semaines
après l’intervention. Leur présence peut provoquer de
l’inconfort à la jonction mucocutanée.
La stomie est insensible au toucher. Elle est ronde ou ovale.
Sa projection, soit sa longueur, varie selon le type de stomie,
la morphologie de l’abdomen de l’individu, l’état des tissus et
organes de la cavité abdominale au moment de la chirurgie, par
exemple de l’œdème ou un mésentère avec abondance de tissus
adipeux, et finalement, les habiletés techniques du chirurgien.
Excreta
La quantité, la consistance et l’apparence des selles sont
influencées par l’endroit où le système digestif est dérivé par
la stomie. Ainsi, au fur et à mesure que le contenu intestinal
progresse dans l’intestin grêle et le côlon, la réabsorption de l’eau
et des électrolytes s’effectue, ce qui a pour effet de diminuer le
volume des selles et de les épaissir.
L’urine d’un conduit iléal est de couleur ambre. Elle est claire
mais comporte des particules de mucus car les cellules intestinales du conduit iléal continuent à les produire même si ce segment
n’est plus en continuité avec le tractus digestif. Des bactéries
sont également présentes dans l’urine parce que l’intestin grêle
est doté d’une flore intestinale contrairement à la vessie qui est
un organe creux stérile. Ces bactéries provoquent une odeur plus
prononcée que celle de l’urine éliminée par la vessie.
Tableau 4
Type de stomieCaractéristiques des selles
IléostomieSemi-liquides à pâteuses
800 ml à 1 litre par jour
Évacuation intermittente, particulièrement après les repas
Colostomie ascendanteSemi-liquides à pâteuses
Évacuation irrégulière
Association canadienne du cancer colorectal (ACCC). « Statistiques canadiennes
sur le cancer », 2011. [En ligne : www.colorectal-cancer.ca/fr/]
Bélanger, G. et S. Bhérer. « Troubles des voies gastro-intestinales inférieures », in
S. Lewis, S. Dirksen et M. Heitkemper (ss la dir. de), Soins infirmiers médecinechirurgie, Laval (Qc), Beauchemin, 2003, chap. 34, p. 192-197.
Carmel, J.E. et M.T. Goldberg. « Preoperative and postoperative management », in
J.C. Colwell, M.T. Goldberg et J.E. Carmel (ss la dir. de), Fecal & Urinary Diversions:
Management Principles, St. Louis (MO), Mosby Elsevier, 2004, p. 207-239.
Colwell, J.C.« Principles of stoma management », in J.C. Colwell, M.T. Goldberg et
J.E. Carmel (ss la dir. de), Fecal & Urinary Diversions: Management Principles, St. Louis (MO), Mosby Elsevier, 2004, p. 240-262.
Doughty, D. « History of stoma creation and surgical advances », in J.C. Colwell, M.T. Goldberg et J.E. Carmel (ss la dir. de), Fecal & Urinary Diversions:
Management Principles, St. Louis (MO), Mosby Elsevier, 2004, p. 3-17.
Fondation canadienne des maladies inflammatoires de l’intestin (FCMII). [En ligne : www.fcmii.ca]
Kiran, R.P. et V.W. Fazio. « Inflammatory bowel disease: surgical management », in J.C. Colwell, M.T. Goldberg et J.E. Carmel (ss la dir. de), Fecal & Urinary
Diversions: Management Principles, St. Louis (MO), Mosby Elsevier, 2004, p. 80-101.
Registered Nurses Association of Ontario (RNAO). Ostomy Care and Management,
Toronto, RNAO, 2009, coll. « Clinical Best Practice Guidelines ». [En ligne : www.rnao.org/Storage/59/5393_Ostomy_Care_Management.pdf]
Schmelzer, M. « Troubles du tractus gastro-intestinal inférieur », in S.M. Lewis
et al. (ss la dir. de), Soins infirmiers – Médecine-Chirurgie, Chenelière Éducation,
2011, vol. 3, chap. 57, p. 416-493. [En ligne : www.cheneliere.info/cfiles/
complementaire/Demo_Lewis /2983M_CH57_EPR_finale.pdf]
Tomaselli, N. et D.E. McGinnis. « Urinary diversions: surgical interventions », in
J.C. Colwell, M.T. Goldberg et J.E. Carmel (ss la dir. de), Fecal & Urinary Diversions:
Management Principles, St. Louis (MO), Mosby Elsevier, 2004, p. 184-204.
Pâteuses
Évacuation irrégulière
Tremblay, L. Les soins de stomie démystifiés, Montréal, ConvaTec, 1995, 76 p.
Colostomie descendante ou Semi-formées à formées
sigmoïdienne
Fréquence similaire à la période préopératoire
Adapté de Carmel et Goldberg, 2004.
Bibliographie :
McGarity, W.C. « Gastrointestinal surgical procedures », in B.G. Hampton et R.A. Bryant (ss la dir. de), Ostomies and Continent Diversions: Nursing
Management, St. Louis (MO), Mosby Year Book, 1992, p. 349-373.
Caractéristiques des selles selon
le type de stomie
Colostomie transverse
Danielle Gilbert est infirmière
stomothérapeute. Elle est enseignante au
Cégep Lévis-Lauzon et chargée de cours en soins
de plaies à l’UQAR (campus Lévis).
Elle est formatrice et consultante auprès
de CSSS de la province.
Vasilevsky, C.A. et P.H. Gordon. « Gastrointestinal cancers: surgical management »,
in J.C. Colwell, M.T. Goldberg et J.E. Carmel (ss la dir. de), Fecal & Urinary
Diversions: Management Principles, St. Louis (MO), Mosby Elsevier, 2004, p. 126-135.
perspective infirmière 28 septembre > octobre 2011
PRATIQUE CLINIQUE
VIVRE AVEC UNE
STOMIE
Comment aider une personne stomisée
à relever les défis quotidiens auxquels
elle est confrontée ?
PAR DIANE ST-CYR, INF., CERTIFIÉE EN STOMOTHÉRAPIE (C), B.SC., M.ÉD.,
ET DANIELLE GILBERT, INF., B.SC., STOMOTHÉRAPEUTE
O
© Marcel La Haye
n ne peut soigner les personnes stomisées sans aborder les
répercussions de la stomie sur leur qualité de vie (QDV).
La personne qui doit subir une stomie ressent de la détresse
et de l’anxiété à l’annonce du diagnostic et de l’opération.
Les stratégies d’adaptation diffèrent ensuite selon que la stomie
est temporaire ou permanente. L’évitement est fréquent chez les
personnes dont la stomie est temporaire. Celles dont l’intervention
est permanente affronteront leur situation pour, idéalement, devenir
autonomes dans la prise en charge de leurs soins (De Gouveia
Santos et al., 2006).
L’altération du sentiment de contrôle de soi,
particulièrement dans la période postopératoire
immédiate, est le plus grand défi psychologique
Il est important
doit informer le patient des diverses modifications
auquel les personnes stomisées sont confrontées
de
rassurer
le
physiologiques qu’il est appelé à subir. Il importe
(McVey et al., 2001). La période qui suit l’opération
de le rassurer. L’enseignement vise à répondre à ses
chirurgicale est difficile à traverser ; toutes les
patient.
préoccupations et doit être adapté à ses capacités.
recherches observent alors une diminution de la
Ainsi, un patient n’est pas toujours en mesure
QDV. Au cours de l’année suivant l’opération, les
d’assimiler
l’information. Intégrer sa famille ou ses
personnes stomisées évalueront de mieux en mieux
proches améliore le processus d’adaptation (Turnbull et al.,
leur QDV. Toutefois, la seule augmentation statistiquement
2004). L’infirmière doit répondre à leurs questions ou encore les
significative se situe dans la période entre le congé de l’hôpital et le
diriger vers un membre de l’équipe interdisciplinaire.
troisième mois postopératoire (RNAO, 2009).
Il est préférable que certains sujets soient abordés en période
Parmi les facteurs contribuant au rétablissement, mentionpostopératoire surtout s’ils traitent de l’adaptation. Ils deviennent
nons l’enseignement et le soutien des infirmières, ainsi que les
alors plus concrets.
encouragements du conjoint et de la famille particulièrement dans
la période postopératoire immédiate (Brown et Randle 2005 ;
RNAO, 2009).
L’ENSEIGNEMENT PRÉOPÉRATOIRE
L’enseignement préopératoire est important pour le patient et sa
famille, surtout en cette période où les séjours postopératoires en
établissements hospitaliers sont écourtés. Il permet l’assimilation
des connaissances, l’acquisition des habiletés nécessaires aux soins
de stomie, la diminution du stress et l’élimination des fausses
perceptions. Il favorise aussi l’adaptation à long terme d’une
personne dont la stomie est permanente (Haugen et al., 2006).
En expliquant les divers types d’interventions chirurgicales et
leur impact sur le fonctionnement intestinal ou vésical, l’infirmière
TABLEAU 1
PRINCIPAUX THÈMES DE L’ENSEIGNEMENT PRÉOPÉRATOIRE
> Révision de l’anatomophysiologie
du système atteint
> Gaz et odeurs
> Type de chirurgie
> Tenue vestimentaire
> Type de stomie, site et
caractéristiques
> Retour au travail ou aux études
> Caractéristiques des excréta
(selles ou urine)
> Sexualité
> Alimentation
PERSPECTIVE INFIRMIÈRE 43 NOVEMBRE > DÉCEMBRE 2011
> Impacts sur les AVD et AVQ
> Activités et sports
> Types d’appareils
S’HABILLER
dissimuler et permet de l’aplatir en distribuant uniformément
son contenu (Carmel et Goldberg, 2004). Fait à noter, un sousvêtement ajusté ne gêne aucunement l’évacuation à moins que
La plupart des personnes stomisées n’ont pas à modifier significa­
l’élastique exerce une compression à la base de la stomie créant
tivement leur tenue vestimentaire.
un effet de garrot et limitant l’écoulement des excrétas dans le sac
collecteur.
Sous la taille
Il existe des bandes abdominales ou des sous-vêtements
Les stomies sont le plus souvent situées sous la taille, ce
munis d’une pochette pour insérer le sac. Ces
qui entraîne peu ou pas de changement apparent sauf
vêtements adaptés sont disponibles dans plusieurs
en présence de rares cas de prolapsus important de
centres de distribution spécialisés dans la vente
La stomie située
l’intestin (Colwell, 2004).
d’appareils et d’accessoires de stomie.
Un pantalon ou une jupe plissée, légèrement
sous la taille
ample, camouflent facilement le volume du sac
collecteur. Un sous-vêtement ajusté aide à le
n’entraîne que peu
ou pas de changements
apparents.
L’APPARENCE
À des degrés variables, toute personne stomisée se soucie de
son apparence et des répercussions d’une évacuation par une
stomie (White, 2004). L’image corporelle a un rôle important
particulièrement dans notre société. Faiblesse, fragilité, perte de
séduction et stigmatisation sont associées à la modification de
l’image corporelle. Selon Brown et Randle, les femmes considèrent
ce changement comme l’aspect le plus négatif de cette opération.
Au-dessus de la taille
Lorsque la stomie est située au-dessus de
la taille ou s’il y a présence de prolapsus, le
recours à une bande abdominale avec pochette
intégrée permet d’en minimiser la présence. Le
port d’un polo, d’une chemise, d’une blouse ou d’une
tunique ample, à l’extérieur du pantalon ou de la jupe, est la
stratégie adoptée par la plupart. La taille empire est une option
avantageuse pour les femmes. Les vêtements de couleur foncée
ou imprimés dissimulent mieux le sac collecteur. S’ils sont
de couleur pâle, une camisole ou un bustier parviennent à le
camoufler. Le port d’une veste, d’une tunique, d’un long foulard
sont aussi des possibilités.
RETOURNER AU TRAVAIL OU AUX ÉTUDES
La durée de la convalescence varie en fonction de divers facteurs,
par exemple l’âge, l’état de santé pré et postopératoire, l’existence
de complications chirurgicales, les traitements adjuvants et un
travail physiquement astreignant.
En cas d’imprévu, il est recommandé
de disposer d’un appareil collecteur de
rechange et d’éviter de le conserver dans
des conditions extrêmes, par exemple à
température trop chaude ou trop froide,
afin de ne pas endommager les adhésifs.
© Marcel La Haye
EN PARLER OU SE TAIRE ?
Les personnes stomisées se demandent
souvent si elles doivent ou non parler
de leur stomie à leur entourage. Chaque
personne est différente. Plusieurs
trouvent facile d’en parler avec des amis
qu’elles jugent discrets. Les visites plus
fréquentes et plus longues aux toilettes
ne susciteront pas de questions si la situation est connue. Mais
la personne stomisée n’a pas nécessairement à en parler car sa
stomie est bien dissimulée.
PERSPECTIVE INFIRMIÈRE 44 NOVEMBRE > DÉCEMBRE 2011
TABLEAU 2
S’ALIMENTER
RECOMMANDATIONS EN PÉRIODE POSTOPÉRATOIRE
Sauf exception, une personne stomisée n’a pas de restrictions
alimentaires. Elle pourra reprendre son alimentation en se
basant sur les recommandations du Guide alimentaire canadien.
Naturellement, elle devra respecter son seuil de tolérance
individuel et ses restrictions alimentaires en raison par exemple
d’un diabète ou autres conditions médicales. Une nutritionniste
pourra intervenir au besoin.
En période postopératoire, une diète liquide est prescrite.
Par la suite, des aliments solides y seront progressivement
intégrés (CAET, 2005). Ces restrictions s’expliquent par l’œdème
intestinal dû à la chirurgie. Il cause un rétrécissement de la
lumière intestinale, rendant plus difficile le passage des aliments,
particulièrement ceux riches en fibres. Cet œdème se résorbe après
une période d’environ six semaines. Il affecte aussi la personne
ayant subi un conduit iléal puisque la stomie est créée à l’aide d’un
segment de l’iléon (Carmel et Goldberg, 2004).
CONSIDÉRATIONS PARTICULIÈRES POUR LES
PERSONNES AYANT UNE ILÉOSTOMIE
Principalement en période postopératoire, des pertes liquidiennes
importantes, provoquant entre autres des déficiences en sodium
et en potassium, peuvent survenir chez la personne ayant subi une
iléostomie. En fait, son intestin grêle n’est pas encore adapté à
l’absorption d’une plus grande quantité de liquide, fonction qui était
précédemment assurée par le côlon (Carmel et Goldberg, 2004).
Afin de prévenir la déshydratation, il est recommandé de boire
abondamment et, à moins de restriction médicale, de consommer des
aliments salés ou riches en potassium tels banane, abricot, tomate,
pomme de terre, courge, lait et jus d’orange (RNAO, 2009).
Le Tableau 3 dresse la liste des aliments pouvant provoquer
une obstruction du petit intestin (Carmel et Goldberg, 2004). Les
personnes ayant une iléostomie doivent les éviter pendant six à
huit semaines après l’opération. Ensuite, elles doivent les consommer avec modération et bien les mastiquer (RNAO, 2009).
DIARRHÉE ET CONSTIPATION
Les personnes ayant une stomie intestinale peuvent, comme tout le
monde, présenter occasionnellement de la diarrhée et de la constipation.
La cause de la diarrhée détermine le traitement. Elle peut
découler d’une infection virale ou bactérienne, être un effet
indésirable d’un médicament, par exemple un antibiotique,
ou encore faire suite à des traitements de chimiothérapie et de
radiothérapie. En présence de diarrhée, les pertes liquidiennes
doivent être compensées. Il faut boire davantage et consommer
des aliments riches en fibres qui épaississent les selles (Tableau 4).
Si la diarrhée persiste plus de 24 heures, il est recommandé de
consulter un professionnel de la santé (Carmel et Goldberg, 2004).
La constipation peut survenir chez la personne colostomisée,
surtout si le problème était présent avant la chirurgie. On doit
en déterminer la cause et prendre des mesures pour y remédier.
Il y a constipation si la stomie n’élimine pas de selles depuis
plus de 24 heures, ou si des selles liquides sont accompagnées de
ballonnements et de crampes abdominaux. Il faut alors augmenter
>Éviter les aliments fibreux et les légumes crus pendant six semaines. Il est
préférable de ne pas consommer de noix, de graines, de produits de grains
entiers et de produits riches en fibres.
>Ingérer des légumes et des fruits cuits en petites quantités.
>Manger lentement et bien mastiquer les aliments.
>Boire beaucoup de liquide, soit 1 à 1,5 litre par jour.
>Réintroduire les aliments un à un, graduellement, durant les six semaines
qui suivent l’opération et reporter la prise d’aliments qui ont causé des
crampes, ballonnement ou selles liquides.
TABLEAU 3
ALIMENTS POUVANT CAUSER UNE OBSTRUCTION INTESTINALE
Aliments riches en fibres
maïs, céleri, légumes chinois, chou, noix de coco râpé, ananas cru, céréales de son
Pelures
pomme de terre, pomme, pêche, raisin
Fruits séchés
abricots, banane, canneberges, raisins
Noix
arachides, amandes, noisettes, de cajou
Graines
melon, citrouille, pépins de raisins
Aliments avec une membrane saucisse, saucisson de Bologne, pepperoni, salami, agrumes
Fèves germées
Champignons
Maïs soufflé
Adapté de CAET, 2005 et de Carmel et Goldberg, 2004.
TABLEAU 4
ALIMENTS QUI ONT UN IMPACT SUR LA CONSISTANCE DES SELLES
Qui épaississent les selles
Compote de pommes, banane, fromage, guimauve, pâtes et nouilles, babeurre,
beurre d’arachide crémeux, orge, riz blanc,
tapioca, yogourt, bretzel, croustilles,
céréales d’avoine (gruau), céréales de son
(All Bran), patates, biscuits soda, pain blanc
Qui ramollissent les selles
Alcool, breuvages contenants de la caféine
(café, thé, cola), fruits frais, jus de raisin,
jus de pomme, jus de prune, prunes, haricots
verts, aliments épicés, fritures, épinards,
aliments sucrés, chocolat, réglisse noire,
légumineuses
Adapté de CAET 2005 et de RNAO, 2009.
TABLEAU 5
ALIMENTS QUI CAUSENT DES ODEURS ET DES GAZ
Qui occasionnent des gaz
Boissons gazeuses, eau gazéifiée, bière,
concombres, fèves, haricots, pois et
légumineuses, brocoli, chou-fleur, choucroute,
chou de Bruxelles, oignon, patate sucrée,
melon, dinde
Qui occasionnent des odeurs Poisson, œuf, oignon, ail, aliments épicés,
chou, chou-fleur, chou de Bruxelles, asperge,
brocoli, navet, fromage fort
CAET, 2005.
la consommation de liquides, faire de l’exercice régulièrement
et consommer des fibres et des aliments qui aident à ramollir les
selles (Carmel et Goldberg, 2004).
PERSPECTIVE INFIRMIÈRE 45 NOVEMBRE > DÉCEMBRE 2011
TABLEAU 6
CONTRÔLE DES GAZ ET DES ODEURS
RESSOURCES FINANCIÈRES
Le contrôle des gaz et des odeurs est une préoccupation importante
des personnes stomisées. L’évacuation des gaz se fait par la stomie.
Sans sphincter, il est impossible de contrôler le moment où les gaz
sont évacués. De plus, le bruit causé par la vibration des parois
de l’intestin peut être embarrassant. L’application d’une légère
pression sur la stomie pendant le passage des gaz peut l’assourdir
tout comme le port de vêtements ajustés.
Comme l’indique le Tableau 5, le choix alimentaire peut influencer la production des gaz et l’odeur des selles. Boire à l’aide d’une paille
occasionne des gaz tout comme fumer, mâcher de la gomme, sucer des
bonbons ou manger la bouche ouverte. Ces habitudes augmentent la
quantité d’air avalée et favorisent la formation de gaz intestinaux.
TROUVER DE L’AIDE
Une stomie touche tous les aspects de la vie. Plusieurs ressources
existent pour accompagner une personne traversant cette épreuve.
Il existe aussi quelques programmes d’aide financière car les frais
des produits sont élevés.
Groupes d’entraide
Ces groupes d’entraide rassemblent des personnes qui vivent ou ont
vécu les mêmes expériences. Ils leur permettent de partager leurs
émotions et leurs expériences d’adaptation. Plusieurs participants
deviennent des modèles et leurs témoignages contribuent
véritablement au rétablissement des autres, principalement s’ils
sont nouvellement stomisés.
Stomie temporaire
Assurance privée
> % selon le contrat
Société canadienne du cancer (SCC) > Diagnostic de cancer
> Formulaire de la SCC rempli avec
signature du médecin
> Critères d’admissibilité conformes
> Remboursement à 100 % des
appareils collecteurs et accessoires
pour la stomie
Emploi et Solidarité sociale
> Remboursement initial de 100 $
> Prestation spéciale si le premier achat est plus élevé que 100 $
> Supplément mensuel de 55 $
Anciens Combattants
> Communiquer avec l’agent responsable de la personne
Premières Nations
> Communiquer avec l’agent responsable de la personne
Stomie permanente
Programme de la RAMQ
>
>
Assurance privée
>
700 $ annuel par stomie
Prestataires d’Emploi et Solidarité sociale reçoivent le montant total qui
excède 700 $ sur présentation des factures
Anciens Combattants
>
Premières Nations
>
Communiquer avec l’agent responsable de la personne
Communiquer avec l’agent responsable de la personne
Généralement, % frais excédant 700 $ selon le contrat
L’Association québécoise des personnes stomisées (AQPS)
regroupe onze associations régionales qui offrent différents
services et activités.
La liste de ces regroupements est disponible sur le site de
l’AQPS : www.aqps.org/aqps/associations/.
2 TYPES DE FORMATIONS :
“Le diabète sous tous ses angles”
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PERSPECTIVE INFIRMIÈRE 46 NOVEMBRE > DÉCEMBRE 2011
Ressources financières
Références L’aide financière destinée à défrayer les personnes stomisées de
leurs dépenses relatives à l’achat des appareils collecteurs et des
accessoires varie selon la condition de la personne et l’état définitif
ou temporaire de sa stomie.
Le Tableau 6 présente les principales sources de financement
disponibles au Québec. Le programme d’appareils pour stomisés
permanents de la Régie de l’assurance maladie du Québec, offre
une allocation annuelle de 700 $ par stomie à toute personne ayant
une colostomie, iléostomie et urostomie permanente. Le dépliant
comprenant les critères d’inclusion et les documents à remplir est
disponible en ligne sur le site www.ramq.gouv.qc.ca.
NdlR : Les prochains articles de cette série traiteront des activités
sportives, de la sexualité et finalement des soins et des appareils pour
les personnes stomisées.
Les auteures
Diane St-Cyr est infirmière stomothérapeute. Elle
donne de la formation et agit à titre de consultante
auprès de différents établissements. Elle a fondé
sa propre entreprise et travaille aussi au Centre de
stomie Premier, de Montréal.
Danielle Gilbert est infirmière stomothérapeute.
Elle est enseignante au Cégep Lévis-Lauzon et
chargée de cours en soins de plaies à l’UQAR
(campus Lévis). Elle est formatrice et consultante
auprès des CSSS de la province.
Brown, H. et J. Randle. « Living with a stoma: a review of the literature »,
Journal of Clinical Nursing, vol. 14, n° 1, janv. 2005, p. 74-81.
Canadian Association for Entorostomal Therapy (CAET). « Dietary Management»,
in Patient Information–Colostomy Guide, CAET, 2005. [En ligne : www.caet.ca/caetenglish/patient-colostomy-guide.htm]
Canadian Association for Entorostomal Therapy (CAET). « Dietary Management », in
Patient Information–Ileostomy Guide, CAET, 2005. [En ligne : www.caet.ca/
caet-english/patient-ileostomy-guide.htm]
Canadian Association for Entorostomal Therapy (CAET). « Dietary Management », in
Patient Information–Urostomy Guide, CAET, 2005. [En ligne : www.caet.ca/
caet-english/patient-urostomy-guide.htm]
Carmel, J.E. et M.T. Goldberg. « Preoperative and postoperative management », in
J.C. Colwell, M.T. Goldberg et J.E. Carmel (ss la dir. de), Fecal & Urinary Diversions:
Management Principles, St. Louis (MO), Mosby Elsevier, 2004, p. 207-239.
Colwell, J.C. « Stomal and peristomal complications », in J.C. Colwell, M.T. Goldberg
et J.E. Carmel (ss la dir. de), Fecal & Urinary Diversions: Management Principles,
St. Louis (MO), Mosby Elsevier, 2004, p. 308-325.
De Gouveia Santos, V.L., E.C. Chaves et M. Kimura. « Quality of life and coping of
persons with temporary and permanent stomas », Journal of Wound, Ostomy, and
Continence Nursing, vol. 33, n° 5, sept./oct. 2006, p. 503-509.
Haugen, V., D.Z. Bliss et K. Savik. « Perioperative factors that affect long-term
adjustment to an incontinent ostomy », Journal of Wound, Ostomy, and Continence
Nursing, vol. 33, n° 5, sept./oct. 2006, p. 525-535.
Hampton, B.G. « Peristomal and Stomal Complications», in B.G. Hampton et R.A.
Bryant (ss la dir. de), Ostomies and Continent Diversions: Nursing Management,
St. Louis (MO), Mosby, 1992, p. 105-126.
McVey, J., A.Madill et D. Fielding. « The prevalence of lowered personal control
for patients who have stoma surgery to treat cancer », Bristish Journal of Clinical
Psychology, vol. 40, n° 4, nov. 2001, p. 337-360.
Registered Nurses Association of Ontario (RNAO). Ostomy Care and Management,
Toronto, RNAO, 2009, coll. « Clinical Best Practice Guidelines».
Turnbull, G.B., J. Colwell et P. Erwin-Toth. « Quality of life: pre, post and beyond
ostomy surgery », Ostomy/Wound Management, vol. 50, n° 7a Suppl, 2004, p. 2-12.
White, C.A. « Ostomy adjustment », in J.C. Colwell, M.T. Goldberg et J.E. Carmel
(ss la dir. de), Fecal & Urinary Diversions: Management Principles, St. Louis (MO),
Mosby Elsevier, 2004, p. 326-336.
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PERSPECTIVE INFIRMIÈRE 47 NOVEMBRE > DÉCEMBRE 2011
PRATIQUE CLINIQUE
Vivre avec une stomie
SEXUALITÉ,
Quelques idées pour aider une personne stomisée
à relever les défis quotidiens auxquels elle est
confrontée.
par Diane St-Cyr, inf., certifiée en stomothérapie (C), B.Sc., M.Éd.,
et Danielle Gilbert, inf., B.Sc., stomothérapeute
© Marcel La Haye
L
a sexualité désigne l’ensemble des comportements qui concerne la
vie sexuelle : désirs, plaisirs et frustrations. Elle est influencée par
des facteurs physiologiques, psychologiques, sociaux et culturels.
L’image corporelle et l’estime de soi sont étroitement liées à la satisfaction des besoins personnels et sexuels.
Une stomie altère négativement l’intégrité corporelle. Le sentiment d’être entier ou complet, de ne pas être morcelé ou dissocié, est
un élément essentiel de l’image du corps (Slatman, 2009). La création
d’une stomie, tout comme l’ablation d’un sein ou l’amputation
d’un membre, ont d’importantes répercussions psycholo­
giques, physiologiques et sociales qui perturbent la vie
sexuelle (Smith, 1992). Plusieurs autres variables influencent également la sexualité : âge, sexe, ampleur de l’excision
des tissus, maladies concomitantes, traitements adjuvants de radiothérapie ou de chimiothérapie, activités sexuelles et communication antérieures à la chirurgie (SCC, 2004). Ainsi, le taux
de dysfonctions sexuelles variera considérablement selon le diagnostic et le type de chirurgie de stomie. L’excision de vaisseaux
sanguins et de fibres nerveuses des systèmes sympathique et
parasympathique contenus dans les tissus réséqués aura un
impact sur la réponse physiologique à l’activité sexuelle. On
comprend qu’une cystectomie radicale entraînera un taux plus
élevé de dysfonctions sexuelles puisque ce type de chirurgie
implique non seulement le retrait de la vessie, mais aussi de
plusieurs autres organes (Brooks, 2010).
Des problèmes sexuels peuvent aussi survenir après
une chirurgie colorectale : entre autres, une dysfonction
érectile et un trouble de l’éjaculation chez l’homme, et une
absence d’orgasme et une diminution de la lubrification
vaginale chez la femme (adapté de Smith, 1992). Avec
l’évolution de la technologie médicale, les chirurgiens
tentent de préserver les structures nerveuses assurant
les fonctions vésicales et sexuelles. Ces nerfs sont
épargnés si le cancer ne s’est pas propagé dans la zone
à exciser pour assurer des marges de résection saines
(SCC, 2004).
Les séquelles de chirurgies abdominales et pelviennes peuvent donc
considérablement modifier la sexualité des personnes stomisées. Par ailleurs,
perspective infirmière 42 Janvier > février 2012
SPORTS ET VOYAGE
INTIMITÉ
semaines après l’intervention chirurgicale. Elle doit alors éviter
toute activité vigoureuse comme passer l’aspirateur ou jouer au golf
(CAET, 2005). Elle ne peut non plus soulever de poids excédant 7 kg
(15 livres) pour ne pas nuire à la cicatrisation des couches musculaires (Hampton, 1992). Certains auteurs suggèrent même de prolonger la période préventive à trois mois afin de réduire les risques
d’hernie péristomiale (Thompson et Trainor, 2007).
En période postopératoire, la personne stomisée doit s’allouer une
période de temps pour que les tissus lésés se cicatrisent et qu’elle
puisse peu à peu reprendre ses activités, y compris sa vie sexuelle.
Cette période lui permet aussi de retrouver des forces, d’apprivoiser sa stomie et son image corporelle (SCC, 2004). Généralement,
elle a peu de libido et de désir sexuel. Au moment de son retour à
domicile, elle a acquis une maîtrise partielle des soins de base liés
à sa stomie. Au fur et à mesure qu’elle apprend à la contrôler de
façon à pouvoir reprendre ses activités, elle regagne de la
confiance.
Le skieur
En fait, les préoccupations d’ordre sexuel sur Une stomie ne freine pas la pratique d’activités
devrait porter une
viennent généralement un peu plus tard au cours
sportives. On doit toutefois s’y remettre graduelceinture de stomie
de la période postopératoire. L’apprentissage
lement. Dans certains cas, des précautions sont
ou un sous-vêtement
des soins, l’approvisionnement en matériel, les
recommandées. Le skieur ou le joueur de tennis,
ajusté pour soutenir
modifications alimentaires, les préoccupations
par exemple, devrait porter une ceinture de stomie
son sac à cause des
financières, les odeurs et les gaz sont des tracas
ou un sous-vêtement ajusté pour soutenir son sac à
secousses.
plus immédiats que les problèmes d’ordre sexuel
cause de la force et de la répétition des secousses. La
(SCC, 2004).
même suggestion est faite au randonneur de fonds à cause
Les professionnels de la santé ne sont pas toujours à
de la durée prolongée de son activité.
l’aise pour parler de sexualité avec une personne stomisée. Pour Quant aux sports de contact comme la boxe, la lutte ou le foottant, plusieurs précautions peuvent lui permettre de regagner
ball, une personne stomisée devrait les éviter, à moins de s’équiper
sensualité et assurance dans les moments d’intimité avec son
d’un protecteur de stomie. Il s’agit d’une coque rigide que l’on place
partenaire. Par exemple, vider le sac avant une relation et le fixer
sur la stomie pour la protéger contre les chocs et les traumatismes.
pour s’assurer qu’il ne bougera pas à l’aide de ruban adhésif ou
VOYAGER
d’un dispositif de dissimulation, comme une ceinture ou des sousUne stomie n’est pas non plus un obstacle au voyage, mais l’approvêtements/lingerie à fourche ouverte. Ces vêtements spécialisés
visionnement en produits peut devenir une source de stress et procouvrent l’appareillage et exposent les organes génitaux. Cette linvoquer de l’inconfort. Il vaut mieux prévenir en apportant avec soi
gerie facilite l’adaptation à ses changements corporels (SGI, 2011).
le double de ce que l’on utilise habituellement. De même faut-il
Pendant une relation, des sacs plus petits, plus discrets ou des
avoir prévu le découpage de la barrière cutanée. S’ils conviennent,
sacs fermés qui évitent l’utilisation d’attaches dures peuvent être
des appareillages prédécoupés ou qui s’ajustent à la dimension et à
une option. Un couvre-stomie peut être plus esthétique que le sac
la forme de la stomie peuvent être utilisés. L’ouverture de la barriède stomie habituel, particulièrement s’il est transparent. Bien sûr,
re devrait mesurer 1/8 po. (3-4 mm) de plus que la base de la stomie.
une certaine spontanéité se perd durant la période où la personne
Sinon, il faut prévoir une paire de ciseaux dans son bagage consigné
doit apprendre à gérer son sac et sa stomie lors des rapports sexuels.
ou couper avant de partir.
Il faut simplement prendre le temps.
LE SPORT
BAIN ET DOUCHE
Une personne stomisée est-elle restreinte dans ses activités sportives ? Généralement non, sauf pendant la période de six à huit
Avant de pouvoir se baigner sans porter de pansement imperméable, la personne stomisée doit s’assurer que sa plaie chirurgicale est
perspective infirmière 43 Janvier > février 2012
© iStockphoto.com / LiveMan
les atteintes différeront selon les capacités physiques et psycholo­
giques de chaque individu (SCC, 2004). Ainsi, des personnes
retrouvent complètement leur fonction sexuelle, d’autres, en partie,
et certaines, pas du tout.
complètement cicatrisée. Ensuite, elle pourra se baigner ou prendre une douche, et ce, sans avoir à retirer l’appareil collecteur. En
effet, les matériaux utilisés pour les fabriquer résistent à l’eau et
ils peuvent être immergés sans décollement de l’adhésif.
On peut aussi se baigner ou se doucher sans son appareil collecteur. Il faut alors faire concorder l’horaire du bain avec le moment
où l’évacuation par la stomie est la moins active, particulièrement
chez les personnes ayant subi une iléostomie ou une urostomie.
Dans les cas où l’appareillage porté est un système deux-pièces, il
n’est pas recommandé de retirer quotidiennement le sac lors de
la douche, car le jet d’eau peut altérer l’étanchéité du protecteur
cutané – lequel peut fondre prématurément – et écourter sa durée.
Une fois le bain ou la douche terminé, la région se trouvant
sous la barrière cutanée de même que sous le sac doivent être bien
asséchés afin de prévenir le développement de problèmes dermatologiques propres au milieu humide, par exemple une dermite
fongique.
j
L’infirmière peut explorer avec son patient ses problèmes, les
solutions et, sinon, les autres possibilités.
NdlR : Le prochain article de cette série traitera des soins et de
l’appareillage des personnes stomisées.
Les auteures
Diane St-Cyr est infirmière stomothérapeute. Elle
donne de la formation et agit à titre de consultante
auprès de différents établissements. Elle a fondé
sa propre entreprise et travaille aussi au Centre de
stomie Premier, à Montréal.
Danielle Gilbert est infirmière stomothérapeute.
Elle est enseignante au Cégep Lévis-Lauzon et
chargée de cours en soins de plaies à l’UQAR
(campus Lévis). Elle est formatrice et consultante
auprès des CSSS de la province.
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Canadian Association for Entorostomal Therapy (CAET). « Dietary Management »,
in Patient Information–Colostomy Guide, CAET, 2005. [En ligne : www.caet.ca/
caet-english/patient-colostomy-guide.htm]
Formation de 135 heures
• Intensive (trois semaines et demie) ou
• Régulière (un jour par semaine + deux fins de semaine)
Hampton, B.G. « Peristomal and stomal complications», in B.G. Hampton et R.A. Bryant (ss la dir. de), Ostomies and Continent Diversions: Nursing
Management, St. Louis (MO), Mosby, 1992, p. 105-126.
Slatman, Jenny. « Phénoménologie de l’intégrité corporelle », Université de
Maastricht et de Tilburg, Présentation à l’Université de Genève, les 12-13 mars
2009. [En ligne : www.jennyslatman.nl/download/papergeneve.pdf]
Pour connaître tous les détails et pour vous inscrire
consultez notre site Internet :
Smith, D.B. « Psychosocial adaptation », in B.G. Hampton et R.A. Bryant (ss la dir.
de), Ostomies and Continent Diversions: Nursing Management, St. Louis (MO),
Mosby, 1992, p. 1-28.
grammes
Rubrique Micropro
Société canadienne du cancer (SCC). Sexualité et cancer, Guide pratique, Ottawa,
SCC, 2006, 43 p. [En ligne : www.rsfs.ca/opFichier/sexualite_et_cancer_
El7d5dLRzUgj_6712.pdf]
Tél. : 514 278-3535, poste 5260
Sans frais : 1 800 700-0623, poste 5260
Courriel : [email protected]
Pavillon Bélanger : 767, rue Bélanger, Montréal
Brooks, D. « Cystectomy for bladder cancer », Livestrong.com, 25 sept. 2010. [En
ligne : www.livestrong.com/article/258890-cystectomy-for-bladder-cancer/]
Société gastro-intestinale (SGI). « Activité sexuelle et stomie », mauxdeventre.
org, 2011. [En ligne : www.mauxdeventre.org/]
Jean-Talon
Thomson, M.J. et B. Trainor. « Prevention of parastomal hernia: a comparison
of results 3 years on », Gastrointestinal Nursing, vol. 5, n° 3, avril 2007, p. 22-28.
perspective infirmière 44 Janvier > février 2012
1007_PerspInf_(QuartV_N)_SoinsPieds.indd 1
11-10-06 9:26 AM
PRATIQUE CLINIQUE
Vivre avec une stomie Partie 4
CHOISIR UN APPAREIL COLLECTEUR
Tableau 1 Évaluation de la personne stomisée
Paramètres
Particularités
Type de stomie
> Colostomie > Iléostomie > Urostomie
La texture, la fréquence et le volume des excreta influencent le choix de la barrière
cutanée (p.ex. : port régulier ou prolongé)
Influence le choix de la barrière cutanée (p.ex. : pré-coupé, à découper ou à ajuster)
Construction de la stomie
> Terminale > Boucle > Boucle terminale > Divisée
Dimension et forme
> Ronde : mm > Ovale : _____x_____ mm > Irrégulière : _____x_____ mm
© Danielle Gilbert
Projection
> Longueur (cm) > Prolapsus (≥12 cm)
Détermine :
> Dimension de la barrière cutanée et son ouverture qui doit être de 2 à 3 mm
de plus que la stomie
Influence :
> Durée de port de l’appareil
> Risque de lacération de la stomie si port d’un appareil collecteur formé de deux pièces avec collerette
> Rétractée
© Diane St-Cyr
> À fleur de peau Stomies à fleur de peau et rétractées :
>Risques d’infiltration d’excreta sous la barrière cutanée
> Justifie le besoin d’ajouter un ou plusieurs produits :
• Pâte
• Anneau de barrière cutanée
• Ceinture
• Sélection d’une barrière cutanée à profil convexe
Surface cutanée
> Plate > Arrondie, bombée
© Tarik Alam
>Surface arrondie, bombée : indique parfois la présence d’une hernie péristomiale
>Sélection d’une barrière cutanée souple
>Si utilisation d’une barrière cutanée convexe, s’assurer qu’elle ne cause pas
de points de pression qui peuvent créer une ecchymose et même une plaie
de pression
> Rétraction conique
© Diane St-Cyr
>Plis cutanés Peau péristomiale
> Intacte > Érythémateuse > Dénudée
Surface avec plis cutanés ou rétraction conique :
> Justifie le besoin d’ajouter un ou plusieurs produits :
• Pâte
• Anneau de barrière cutanée
• Ceinture
• Sélection d’une barrière cutanée à profil convexe
Influence :
> Durée de port
> Justifie le besoin d’ajouter un ou plusieurs produits : poudre, protecteur cutané liquide et barrière cutanée sans bordure adhésive
Excreta
Stomie digestive : selles formées, pâteuses ou liquides
Stomie urinaire : urine
La texture, la fréquence et le volume des excreta influencent le choix de la barrière
cutanée (p.ex. : port régulier ou prolongé)
Limites
> Dextérité > Visuelle > Fonction cognitive
Influencent :
> Le choix de l’appareil collecteur (p.ex., barrière cutanée pré-coupée ou ajustable ; appareil une pièce : pas d’assemblage)
perspective infirmière 30 Mars > AVRIL 2012
Courte ou longue durée, avec ou sans collerette ?
Comment évaluer la personne stomisée et sélectionner son appareil collecteur ?
par Diane St-Cyr, inf. certifiée en stomothérapie (c), B.Sc., M.Éd., et Danielle Gilbert, inf., B.Sc., stomothérapeute
C
haque entreprise propose une vaste
gamme d’appareils collecteurs et
d’accessoires. L’infirmière doit
d’abord procéder à une évaluation de la
personne stomisée afin de choisir ce qui
répondra le mieux à ses besoins et caractéristiques.
L’ÉVALUATION
L’évaluation de la stomie, de la région péristomiale et des particularités de la personne
stomisée guident la sélection de l’appareil
collecteur et des produits et accessoires.
L’objectif est de donner le plus de confort
et de sécurité à la personne stomisée et de
favoriser ainsi la meilleure qualité de vie
possible. Le Tableau 1 présente les principaux paramètres de cette évaluation.
© Diane St-Cyr
Profil plat
Tableau 2 Composantes des appareils collecteurs
Composantes / Caractéristiques
Barrières cutanées
Durée :
>Port régulier
>Port prolongé
Bordure :
> Avec bordure adhésive
>Sans bordure adhésive
Profil :
>Profil plat
Particularités / Indications possibles
Permet l’adhérence de l’appareil collecteur et la protection de
la peau péristomiale
>Excreta solides ou pâteux
>Résistent à l’érosion causée par des excreta liquides, abondants et riches en enzymes protéolytiques
>Encadre la barrière cutanée
>Si allergie au sparadrap ou peau fragile
>Surface cutanée plane
>Stomie avec une projection
>Profil convexe
>Surface cutanée avec plis
>Stomie à fleur de peau ou rétractée
> À découper
>Peuvent être coupées pour s’ajuster à la dimension et à la forme de la stomie
• Période postopératoire
• Forme ovale ou irrégulière
>Pré-coupée
>Stomie ronde et de dimension stable
> Dextérité limitée
> Ajustable
>Peuvent être moulées avec les doigts pour s’ajuster à la dimension et à la forme de la stomie
• Période postopératoire
• Forme ovale ou irrégulière
• Ne requiert pas de ciseaux
• Dextérité limitée
Types d’assemblage des systèmes deux pièces
Profil convexe
BARRIÈRES CUTANÉES
Les barrières cutanées sont offertes en plusieurs
dimensions selon le diamètre des stomies.
Elles sont à port régulier ou prolongé selon la
résistance de leurs composantes chimiques à
l’érosion. Elles sont proposées en différents
profils de façon à bien se mouler à la surface
cutanée péristomiale.
Appareils de stomie – Une pièce
>Collerettes à pression
• Fixes
• Flottantes
>Collerettes à dispositif de verrouillage
> Assemblage adhésif
Sacs collecteurs pour stomie digestive
Recueille les excreta
> Bout ouvert
• Avec fermoir a
• Avec velcro intégré a
> Bout fermé
>Filtre de charbon activé
>Permet la vidange des excreta
• Plus rigide et plus difficile à manipuler à cause
de la rigidité du fermoir
• Plus facile à manipuler et plus souple
Fermoir plus souple, se replie sur-lui-même
>Sac jetable
>Permet l’évacuation des gaz et la filtration des odeurs
Sacs collecteurs pour stomie urinaire
Recueille les excreta
>Membrane anti-reflux
> Dispositif de vidange
• Bouchon a
• Robinet a
>Minimise le contact de l’urine avec la peau péristomiale
>Facilite l’évacuation de l’urine
• Plus discret sous les vêtements et plus souple
• Plus facile mais plus volumineux et accrochant
pour les vêtements
Appareils de stomie – Deux pièces à pression
perspective infirmière 31 Mars > AVRIL 2012
SACS COLLECTEURS
Les sacs collecteurs sont de différentes longueurs,
transparents ou opaques pour plus de discrétion.
Pour une stomie digestive, ils sont à bout fermé ou à
bout ouvert, ce qui permet, dans ce dernier cas, de
les vidanger. Certains sacs sont munis d’un filtre de
charbon activé qui permet l’évacuation des gaz et la
filtration des odeurs. Dans les cas de stomie urinaire,
les sacs comportent un dispositif de vidange, soit un
bouchon ou un robinet.
Tableau 3 Produits et accessoires de stomie
Produits/Description
Indications
Contre-indications/
Particularités
Protecteur cutané liquide
Sensibilité aux adhésifs
Barrière cutanée à port prolongé
Pellicule protectrice liquide avec
ou sans alcool.
Conditions dermatologiques
(p.ex. : eczéma)
Prévention des déchirures cutanées
Formes :
Tampons
Applicateur
Aérosol
Utiliser avec la poudre lors de
dénudation importante de la peau
Si peau péristomiale dénudée, utiliser
un produit sans alcool pour éviter une
sensation de brûlure et une aggravation
de l’irritation
Poudre
Traiter la peau dénudée et humide
Sudation ou pilosité importante
Polymères synthétiques ou naturels
Favoriser l’adhésion de la barrière
(Karaya) sous forme de particules sèches cutanée sur la peau dénudée
Peau péristomiale intacte ou
érythémateuse
Absorber l’humidité sur les sutures
péristomiales
Pâte
Polymères synthétiques ou naturels
(Karaya)
Forme :
Tube ou bâton
Anneau de barrière cutanée
Polymères synthétiques en forme
d’anneau de dimensions et d’épaisseurs
variées
Adhésif médical
Produit composé de plusieurs
substances adhésives dans un
contenant pressurisé
Remplir les plis cutanés et les
irrégularités péristomiales
Si peau dénudée, utiliser un produit
sans alcool
Minimiser les infiltrations de selles
liquides
N’est pas une colle et ne doit pas être
appliquée sur toute la surface de la
barrière cutanée
Augmenter la durée de port de la
barrière cutanée
Appliquer en bordure de l’ouverture
Remplir les plis ou irrégularités
péristomiales
Créer une convexité souple
Intensifier la profondeur de la convexité
d’une barrière cutanée
Augmenter l’adhésion de la barrière
cutanée
Protéger la peau dénudée en formant
une couche adhésive lorsque combiné
avec la poudre (Procédure de Stanley)
Ne jamais vaporiser directement sur
la peau péristomiale car contient des
substances chimiques potentiellement
irritantes
Vaporiser le produit sur la barrière
cutanée ou sur une couche de poudre
Attendre 5 minutes pour permettre
l’évaporation du solvant avant de
l’appliquer sur la peau péristomiale
Peut causer une diminution de
l’adhésion de certaines barrières
cutanées à port prolongé
Dissolvants d’adhésifs
Solvants liquides
Formes :
Tampons
Liquide
Ceinture
Bande élastique munie de crochets
aux extrémités
Diminuer l’inconfort lors du retrait de
l’appareil collecteur
Minimiser la friction requise pour enlever
les résidus d’adhésifs
Peau dénudée
Rincer après utilisation afin de prévenir
la dermite chimique ou le décollement
prématuré de la barrière cutanée
Diminuer les risques de folliculite sur
une peau ayant une pilosité importante
Augmenter la stabilité ou l’adhésion
initiale de la barrière cutanée
Faire une tension additionnelle
en latéral si présence de plis cutanés
ou rétraction de la stomie
Éviter l’ajustement trop serré car peut
causer des plaies de pression à la peau
péristomiale ou des lésions de friction
sous la ceinture
Soutenir le poids du sac collecteur
lors d’activités ou si excreta
abondants
perspective infirmière 32 Mars > AVRIL 2012
L’APPAREIL COLLECTEUR
L’appareil collecteur est composé d’une ou
de deux pièces. Celui formé d’une seule
pièce comprend une barrière cutanée qui
assure adhérence et protection de la peau
péristomiale ainsi qu’un sac qui recueille
les excreta. Ce type d’appareil s’installe en
une seule étape.
En plus de la barrière cutanée et du sac
collecteur, l’appareil composé de deux pièces
est équipé d’une collerette ou d’une surface
plastifiée sur laquelle se fixe le sac collecteur.
Ce type d’appareil s’installe en deux étapes,
d’abord l’application de la barrière cutanée
sur la peau et ensuite, la pose du sac collecteur. Le Tableau 2 présente les différentes
composantes des appareils collecteurs.
AUTRES PRODUITS ET
ACCESSOIRES
Il existe plusieurs autres produits et accessoires qui permettent de compléter et d’individualiser l’ajustement de l’appareillage selon
le type de stomie, la morphologie abdomi­
nale, l’état de la peau de la région péristo­
miale et les excreta. Le Tableau 3 expose les
particularités, indications et contre-indications des produits et accessoires de stomie.
Les auteures
Diane St-Cyr est infirmière stomothérapeute.
Elle donne de la formation et agit à titre
de consultante auprès de différents
établissements. Elle a fondé sa propre
entreprise et travaille aussi au Centre de
stomie Premier, à Montréal.
Danielle Gilbert est infirmière
stomothérapeute. Elle est enseignante au
Cégep Lévis-Lauzon et chargée de cours en
soins de plaies à l’UQAR (campus Lévis).
Elle est formatrice et consultante auprès des
CSSS de la province.
Bibliographie
Carmel, J.E. et M.T. Goldberg, « Preoperative and
postoperative management », in J.C. Colwell,
M.T. Goldberg et J.E. Carmel (ss la dir. de),
Fecal & Urinary Diversions: Management Principles,
St. Louis (MO), Mosby Elsevier, 2004, p. 207-239.
Colwell, J.C. « Principles of stoma management », in
J.C. Colwell, M.T. Goldberg et J.E. Carmel (ss la dir. de),
Fecal & Urinary Diversions: Management Principles,
St. Louis (MO), Mosby Elsevier, 2004, p. 240-262.
Colwell, J.C. « Stomal and peristomal complications», in
J.C. Colwell, M.T. Goldberg et J.E. Carmel (ss la dir. de),
Fecal & Urinary Diversions: Management Principles,
St. Louis (MO), Mosby Elsevier, 2004, p. 308-325.
Hampton, B.G. « Peristomal and stomal complications»,
in B.G. Hampton et R.A. Bryant (ss la dir. de), Ostomies
and Continent Diversions: Nursing Management,
St. Louis (MO), Mosby, 1992, p. 105-126.
PRATIQUE CLINIQUE
Vivre avec une stomie Partie 5
SOINS D’UNE STOMIE
Changement de l’appareil collecteur étape par étape et traitement des complications.
par Diane St-Cyr, inf. certifiée en stomothérapie (c), B.Sc., M.Éd., et Danielle Gilbert, inf., B.Sc., stomothérapeute
On ne peut déterminer exactement l’incidence des complications de la stomie et
de la peau péristomiale. Les études rapportent des taux qui varient de 6 à 66,8 %
(Colwell, 2004). Chose certaine, que ce
soit en établissement hospitalier de soins
généraux ou spécialisés, en réadaptation,
dans un CHSLD ou un CLSC, les infirmières auront à traiter fréquemment ces complications qui prennent de multiples formes. Les plus courantes sont les dermites
de contact, allergiques et fongiques.
Le Tableau suivant présente les dermites péristomiales les plus fréquentes, leurs
causes, leurs signes cliniques et les interventions de première ligne. Si après une
semaine de traitement, ces interventions
n’ont pas stabilisé la condition du patient
ou ne l’ont pas améliorée, il est préférable
de consulter une stomothérapeute, un
médecin ou un dermatologue, selon les
ressources disponibles.
Rassemblez tout le matériel.
viennent le décollement de l’appareil et
les épisodes de fuite d’excreta.
Les étapes
À titre d’exemple, revoyons les étapes du
changement d’un appareil collecteur à
deux pièces d’une stomie digestive.
Préparation
> Si possible, planifiez les soins au moment où la stomie est la moins active.
> Avant de commencer, assurez-vous
d’avoir sous la main tout le matériel
nécessaire : une débarbouillette et
une serviette, des papiers mouchoirs
ou hygiéniques, les composantes de
l’appareil collecteur (la barrière cutanée et le sac), un gabarit de mesure,
des ciseaux et un crayon marqueur
(si produit à découper), des gants non
stériles, un sac à rebuts et, s’il y a lieu,
d’autres produits (protecteur cutané
liquide, poudre, pâte, etc.) et accessoires (ceinture) selon votre évaluation.
CHANGER L’APPAREIL
> Videz le sac collecteur.
L’appareil collecteur devrait être changé
au moins une fois par semaine, plus souvent si la personne stomisée le souhaite,
ou si des changements plus fréquents pré-
> Installez le patient en position
couchée, assise
ou debout,
selon son état.
© Diane St-Cyr
© Diane St-Cyr
COMPLICATIONS CUTANÉES
© Danielle Gilbert
I
l faut accorder un soin minutieux à la
santé de la peau péristomiale. En effet,
son intégrité favorise une meilleure
adhérence de l’appareil collecteur et est
un gage de confort et de sécurité pour la
personne stomisée. Protéger la peau péri­
stomiale est donc l’un des aspects les plus
importants des soins de stomie.
Une débarbouillette douce et de l’eau
tiède suffisent habituellement à nettoyer
la région péristomiale. Plusieurs person­
nes stomisées tiennent à utiliser un
savon. Elles doivent alors employer un
savon doux non parfumé tel que DoveMC
ou IvoryMC et s’assurer d’avoir bien rincé
la région en question. Il faut ensuite bien
assécher afin d’obtenir une meilleure
adhérence de l’appareil collecteur.
Notons qu’une pilosité abondante
peut nuire à l’étanchéité de la barrière cutanée et provoquer de l’inconfort lors du
retrait, car les poils adhèrent à la barrière.
L’utilisation d’un rasoir électrique ou
d’une petite tondeuse doit être privilégiée
par rapport aux rasoirs à lames qui causent souvent des irritations ou de petites
écorchures, favorisant ainsi le développement de folliculites (Carmel et Goldberg,
2004).
Mesurez la stomie.
perspective infirmière 40 juillet > août 2012
Coupez la barrière cutanée. L’ouverture sera de 2 à 3 mm
de plus que la dimension de la stomie mesurée.
Dermite de contact et allergique de la peau péristomiale
Complications / causes
Signes cliniques
Interventions
Dermite de contact
Dommages cutanés causés par le contact des
excreta avec la peau péristomiale
>Érythème
> Dermite >Mesurer la stomie pour corriger la dimension de l’ouverture de la barrière cutanée (doit
maculopapulaire
>Considérer l’application de pâte, l’ajout d’anneaux ou le changement de profil de la barrière
> Douleur
>Sensation de brûlure
© Diane St-Cyr
> Zones épidermiques dénudées humides
Causes :
>Contact avec une substance irritante
>Ouverture inadéquate de la barrière cutanée
être de 2 à 3 mm de plus que la stomie)
cutanée en cas d’infiltration d’excreta
>Seulement sur la peau dénudée :
•Saupoudrer de la poudre sur les zones humides
•Frotter délicatement pour la faire adhérer et enlever le surplus
•Fixer la poudre avec un protecteur cutané liquide sans alcool ou avec un adhésif médical seulement en présence d’exsudat important de la lésion
•Répéter deux à trois fois l’application de poudre et de protecteur cutané liquide ou d’adhésif médical (Procédure de Stanley) ; toujours débuter par la poudre et terminer
par le protecteur cutané liquide ou l’adhésif
(trop grande ou trop petite)
>Port d’un appareil collecteur durant une
période trop prolongée
>Stomie à fleur de peau ou rétractée
Dermite allergique
>Érythème et prurit
> Démarcation où le produit allergène est en contact avec la peau
© Danielle Gilbert
Réaction cutanée causée par une
hypersensibilité à l’une des composantes
de l’appareil collecteur (p.ex. : sparadrap ou
barrière cutanée)
>Identifier l’agent allergène et en cesser l’utilisation
>Seulement sur la peau dénudée :
•Saupoudrer de la poudre sur les zones humides
•Frotter délicatement pour la faire adhérer et enlever le surplus
•Fixer la poudre avec un protecteur cutané liquide sans alcool ou avec un adhésif médical seulement en présence d’exsudat important de la lésion
•Répéter deux à trois fois l’application de poudre et de protecteur cutané liquide ou d’adhésif médical (Procédure de Stanley) ; toujours débuter par la poudre et terminer par le protecteur cutané liquide ou l’adhésif
>Si la bordure adhésive de la barrière cutanée est la cause de la réaction allergique, éviter
le contact en choisissant l’une des options suivantes :
•Opter pour un produit sans bordure adhésive
• Appliquer un hydrocolloïde extramince pour isoler la zone affectée
• Découper la barrière cutanée pour en enlever la bordure adhésive et considérer le port d’une ceinture pour stabiliser l’appareil collecteur
Cause :
Réponse immunologique à un allergène
> Appliquer BID, une crème d’hydrocortisone 0,5 % en vente libre (p.ex. : CortateMC) sur la
zone inflammée non couverte par la barrière cutanée jusqu’à guérison ou durant une
période de 7 à 10 jours. Attention, un usage à long terme peut causer l’amincissement
des téguments
Dermite fongique
Infection cutanée causée par des organismes
fongiques
>Pustules
>Petites zones © Diane St-Cyr
érodées sous l’appareil collecteur
Causes :
>Contact prolongé avec les excreta sous
la barrière cutanée
>Milieu humide
>Érythème
>Papules
>Macération
>Sensation de >Identifier et corriger la cause du milieu humide
> Assécher la peau péristomiale avec un séchoir à cheveux réglé à faible intensité
> Appliquer un produit antifongique en poudre (TinactinMC ou MicatinMC) en mince couche
et frotter délicatement pour le fixer sur les zones humides avant d’installer l’appareil
collecteur
>Changer plus souvent l’appareil collecteur
brûlure
>Prurit
>Pustules satellites (en marge de la dermite)
•Sac collecteur humide après la douche
ou le bain
•Sudation excessive
perspective infirmière 41 juillet > août 2012
Pendant
> Décollez l’appareil collecteur en
tirant la partie supérieure avec votre
main dominante tout en exerçant une
contre-pression sur la peau avec votre
autre main.
© Danielle Gilbert
> Essuyez délicatement les résidus sur la
stomie et sur la peau environnante en
utilisant une débarbouillette.
Saupoudrez la poudre sur les zones humides sur le
pourtour de la stomie.
> Vérifiez si infiltration d’excreta sous la
barrière cutanée.
> Observez l’état de la peau péristomiale.
> À l’aide d’une débarbouillette mouillée
avec de l’eau tiède, lavez délicatement
la stomie et la peau péristomiale.
> Des gouttelettes de sang pourraient
être observées lors de l’essuyage et du
nettoyage de la région péristomiale.
© Danielle Gilbert
> Bien assécher la région avec une
serviette.
Fixez la poudre avec un protecteur cutané liquide ou
comme ici, en utilisant un adhésif médical. Dans le cas
de complications cutanées, répétez deux à trois fois
l’application de poudre et de protecteur cutané
ou d’adhésif (Procédure de Stanley).
> En vous servant du gabarit, mesurez la
stomie pour déterminer la dimension
de l’ouverture de la barrière cutanée en
tendant la peau au-dessus de la stomie.
Observez aussi la forme.
> Coupez la barrière cutanée. L’ouverture
doit être de 2 à 3 mm de plus que la mesure
et correspondre à la forme de la stomie.
> Si nécessaire, utilisez des produits
complémentaires pour protéger la
peau péristomiale ou traiter des
complications.
© Diane St-Cyr
> Appliquez de la pâte adhésive sur
l’anneau de la barrière cutanée.
Posez la pâte adhésive prn sur l’anneau de la barrière
cutanée.
> Tendez la peau au-dessus de la stomie
pour réduire les plis cutanés et ouvrir la
lumière de la stomie pour diminuer la
friction de la muqueuse sur le pourtour
de la barrière cutanée lors du passage
des selles. Placez l’ouverture de la
barrière cutanée vis-à-vis de la stomie.
© Diane St-Cyr
> Pressez avec le doigt ou un coton-tige
sur tout le pourtour de la stomie afin de
prévenir l’infiltration d’excreta avant
que la barrière cutanée n’ait pu adhérer.
Poudre Mycostatin appliquée selon la Procédure de
Stanley afin de traiter une dermite fongique.
> Pressez sur le contour de la barrière
cutanée pendant quelques minutes
pour permettre une adhérence
optimale.
perspective infirmière 42 juillet > août 2012
> Adaptez le sac collecteur à la barrière
cutanée et fermez le sac collecteur à
l’aide du velcro intégré ou du fermoir.
j
Les interventions de l’infirmière peuvent
faire la différence pour le retour d’une
personne stomisée à la vie normale. Soigner la stomie, prévenir ses complications, en gérer l’appareillage, connaître
les accessoires qui permettent aux personnes stomisées de s’habiller, de voyager et de reprendre leurs activités quotidiennes et sportives sont quelques-unes
de ces interventions. Nous terminons
cette série d’articles « Vivre avec une stomie » en espérant qu’elle vous a intéressé
et qu’elle vous permettra de contribuer à
l’amélioration de la qualité de vie d’une
personne stomisée.
Les auteures
Diane St-Cyr est
infirmière stomothéra­
peute. Elle donne de la
formation et agit à titre
de consultante auprès
de différents établissements. Elle a fondé sa
propre entreprise et travaille aussi au Centre
de stomie Premier, à Montréal.
Danielle Gilbert
est infirmière
stomothérapeute. Elle
est enseignante au
Cégep Lévis-Lauzon et
chargée de cours en soins de plaies à l’UQAR
(campus Lévis). Elle est formatrice et
consultante auprès des CSSS de la province.
Cet article sera suivi d’un post-test
prochainement accessible en ligne.
Prenez note qu’il vous faudra
avoir lu les cinq articles de la série sur
les stomies pour pouvoir y répondre.
Bibliographie
Carmel, J.E. et M.T. Goldberg. « Preoperative and
postoperative management », in J.C. Colwell,
M.T. Goldberg et J.E. Carmel (ss la dir. de),
Fecal & Urinary Diversions: Management Principles,
St. Louis (MO), Mosby Elsevier, 2004, p. 207-239.
Colwell, J.C. « Principles of stoma management »,
in J.C. Colwell, M.T. Goldberg et J.E. Carmel (ss la
dir. de), Fecal & Urinary Diversions: Management
Principles, St. Louis (MO), Mosby Elsevier, 2004,
p. 240-262.
Colwell, J.C. « Stomal and peristomal complications »,
in J.C. Colwell, M.T. Goldberg et J.E. Carmel (ss la
dir. de), Fecal & Urinary Diversions: Management
Principles, St. Louis (MO), Mosby Elsevier, 2004,
p. 308-325.

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