L`Ictère dans l`infection genito urinaire néonatale à l`H.U.E.H.
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L`Ictère dans l`infection genito urinaire néonatale à l`H.U.E.H.
L’Ictère dans l’infection genito urinaire néonatale à l’H.U.E.H. Severe D.1 , Siméon Y2, Azor D.3 Introduction Avec les contraintes et limites des investigations biologiques au sein de l’Institution, certains diagnostics vont s’orienter et s’imposer à partir d’une symptomatologie. Cette dernière n’est pas toujours spécifique à la pathologie évoquée et se retrouve le plus souvent, inhérente aux différents mécanismes physiopathologiques entraînant cette expression clinique observée. L’ictère néonatal est une trouvaille clinique qui doit faire penser à la possibilité d’une infection génito urinaire. Un cas hospitalisé au cours du mois de décembre 2005 en Pédiatrie néonatale est une illustration de cette observation. Objectif Faire ressortir la corrélation entre l’ictère et l’infection génito urinaire. Patient et méthode Présentation d’un cas hospitalisé au niveau du secteur de Pédiatrie néonatale. BB. P.F., sexe masculin, pesant 2 280g à l’admission à J7 de vie le 6 décembre 2005 pour : ictère des sclérotiques, urines hautes en couleur avec des traces de sang, tableau remontant à J4 de vie d’après les parents. P. F. est né en milieu hospitalier par voie basse d’une grossesse à terme suivie 1 Chef de Département de Pédiatrie à l’U.E.H.; Assistant Chef de Service de Pédiatrie à l’H.U.E.H. 2 Médecin Résident Chef Service de Pédiatrie 3 Médecin Résident Service de Pédiatrie avec notion de cri spontané à la naissance. La mère âgée de 17 ans est une G1, P1, AV0, EV1, apparemment en bonne santé. Aucun antécédent infectieux n’est rapporté pas de fièvre, ni de rupture prolongée ou prématurée de la poche des eaux). Le père âgé de 26 ans se porte bien. L’examen physique à l’admission mettait en évidence : SV: FC=124, FR=32, T°=98.5 phimosis serré, ictère des téguments (visible au niveau de la plante des pieds et de la paume des mains à la pression), discrète hépatomégalie. L’impression clinique d’infection génito urinaire avec possibilité d’une malformation de l’arbre génito urinaire, était évoquée. Les investigations suivantes furent obtenues en vue de conclure à ce diagnostic : Un premier Hémogramme mettait en évidence le lendemain de son arrivée, 13.3 g d’hémoglobine, avec un taux d’hématocrite à 40, 9 200 globules blancs avec 35 neutrophiles, 61 lymphocytes, 3éosinophiles et 1 monocyte. Un hémogramme de contrôle, malheureusement incomplet, révélait 9.6 g d’hémoglobine avec la mention « plasma fortement ictérique. Les résultats du dosage de la bilirubine n’ont pas été retrouvés. Une ascension du dosage de la C.R.P., bien que discrète, était remarquée : CRP= à 2 le 7 décembre 2005, puis à 6 le 16 décembre. L’examen des urines obtenu quelques jours après son 2 hospitalisation, montrait : un aspect trouble ; 250 globules rouges /mm³, 75 leucocytes/mm³ L’azote de l’urée était à 5.76 et la créatinine à 0.55. Une thérapeutique à base d’Ampicilline et de gentamicine fut instituée. Le BB P.F. est exéaté après 16 jours d’hospitalisation. Discussion La symptomatologie de l’infection urinaire du nouveau-né est polymorphe (tableau I). Il est très courant de noter un ictère, parmi les manifestations initiales. Certains auteurs rapportent que l'infection urinaire à bas bruit chez un nouveau né peut se présenter sous forme d'ictère cholestatique (1) Tableau I: Symptomatologie de l’IGU néonatale A la période néonatale le plus souvent, l’ictère est secondaire à un retard de maturation des mécanismes hépatiques et gastro-intestinaux de la conjugaison et de l’excrétion de la bilirubine faisant suite à une lyse des globules rouges. En général, la détermination de l’étiologie de cette hyperbilirubinémie prend en considération des facteurs comme l’âge gestationnel, l’âge au moment de l’observation, le type d’alimentation, la présence ou non de signes accompagnateurs. L’aspect des urines est une autre donnée qui devrait influencer l’orientation étiologique, particulièrement lorsqu’elle est considérée au-delà de la première semaine de vie. Les urines foncées du nouveau-né ictérique témoignent d’une gestion adéquate de la bilirubine par le foie. La bilirubine diglucuronidée est plus facilement soluble dans l’eau que la bilirubine non conjuguée et elle est excrétée à partir des cellules hépatiques dans les canalicules biliaires puis passe dans le tractus biliaire et dans l’intestin grêle. A ce niveau, une suite de réactions en partie catalysées par des enzymes bactériennes transforment la bilirubine en biliverdine puis en urobilinogène et en stercobilinogène (2). Les urines hautes en couleur et l’ictère cutanéo-muqueux, étaient les principaux motifs d’hospitalisation du BB P.F. Des nouveau-nés avec pyélonéphrite peuvent présenter très peu d’éléments cliniques en faveur d’un processus infectieux sévère. L’existence d’un syndrome de pyélonéphrite, hépatomégalie, anémie hémolytique et ictère avec bilirubine mixte est rapporté dans la littérature (3). D’autres caractéristiques peuvent s’y associés comme refus alimentaire, léthargie, irritabilité, vomissement, 3 diarrhée occasionnelle et azotémie. La para clinique obtenue confirmant une anémie, la présence du sang dans les urines, et l’ictère cutanéo muqueux associé à l’hépatomégalie, nous ont permis d’évoquer l’IGU chez notre petit patient. Cependant nous savons que le diagnostic positif de l’IGU repose sur l’examen bactériologique des urines avec uroculture, et la qualité des résultats dépend largement de la méthode de recueil des urines. A l’H.U.E.H., les urines sont le plus souvent recueillies par miction spontanée dans un sac fixé sur les parties génitales, puis transportées vers le laboratoire central de l’Institution. Faudrait-il que nous questionnons, les résultats obtenus pour le BB P.F. considérant la notion de désinfection de la région génitale et du temps écoulé avant la miction dans le sac collecteur, face à l’évolution clinique favorable sous antibiothérapie ? Cependant la présence de l’hématurie microscopique devrait pouvoir renforcer notre diagnostic d’IGU, ceci même lorsque certains auteurs discutent (4) de la valeur de la cytologie urinaire. Un autre élément en faveur de l’infection génito urinaire serait l’absence de circoncision, constatation rapportée (5) par lalittérature. Conclusion L’ictère néonatal associé à des urines hautes en couleur chez un nouveau-né non circoncis, âgé de plus d’une semaine de vie, doit porter à questionner la possibilité d’une infection génito urinaire néonatal. Il convient d’asseoir cette impression avec un minimum d’investigations para clinique telles qu’une cytologie urinaire (avec présence de globules rouges), un hémogramme (confirmant une anémie hémolytique) et d’autres paramètres appuyant l’existence d’un processus infectieux (CRP) Bibliographie 1- Cours de néphrologie pédiatrique MED22 secteur Uro-Néphro Etienne SOKAL 2- Médecine néonatale Paul Vert Leo Stern 3- Neonatal Perinal Medicine Diseases of the fetus and infant Avroy A. Fanaroff 4- Diagnostic de l’infection urinaire en période néonatale PiotM. ; Chouraqui J.P ; François et Rambaud P. 5- Clinical and Demographic factors with urinary tract infection in young febril infants Joseph J.Zorc Pediatrics 116: 644-648