TSN 2006 : - CEA Cadarache
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TSN 2006 : - CEA Cadarache
n°16 Juillet/Septembre 2007 DOSSIER TSN 2006 : un rapport au service de la transparence INNOVATION L’accueil se fait une place au soleil De nouvelles études pour une meilleure compréhension du risque sismique ZOOM Le site Internet du CEA/Cadarache change son look L e m a g a z i n e d u c e n t r e d e C a d a r a c h e 7 DOSSIER TSN 2006 : un rapport au service de la transparence Dans le cadre de la loi relative à la Transparence et à la Sûreté Nucléaire (TSN), les Centres du CEA doivent désormais publier chaque année un « état des lieux » exhaustif de leurs installations. Rejets, déchets, incidents éventuels, dispositions de contrôle et de surveillance, tout doit y être décrit, dans un langage clair et accessible au public le plus large. Un dispositif réglementaire rigoureux, régulièrement actualisé, régit l’activité nucléaire. Depuis plus d’un demi-siècle, lois, décrets, instructions et arrêtés se succèdent pour fixer les normes, définir les seuils et encadrer les procédures. Cette réglementation s’impose à toute installation nucléaire, qu’elle soit civile ou militaire, destinée à la recherche ou à la production. Une autorité administrative indépendante – l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN), qui s’est substituée en 2006 à la Direction Générale de la Sûreté Nucléaire et de la Radioprotection – est chargée d’en assurer le respect au nom de l’État. Depuis 1984, chacun des 9 Centres du CEA, et chacune des Installations Nucléaires p.II ATOUT de Base (INB) qu’il abrite, est tenu de transmettre à l’ASN un « bilan annuel de sûreté » : document technique qui détaille toutes les informations pertinentes en matière de sûreté, de sécurité, de radioprotection, de rejets dans l’environnement, etc. Le CEA publie également, depuis 2003, un bilan annuel de « maîtrise des risques » couvrant l’ensemble de ses activités, destiné à ses principaux partenaires et tutelles. La loi TSN, votée le 13 juin 2006, définit la transparence en matière nucléaire comme « l'ensemble des dispositions prises pour garantir le droit du public à une information fiable et accessible en matière de sécurité nucléaire ». Cette loi, qui a également créé l’Autorité de Sûreté Nucléaire, impose - n°16 Juillet/Septembre 2007 désormais la publication annuelle d’un « Rapport Transparence et Sécurité Nucléaire», décrivant pour un centre de recherche tel que Cadarache, le fonctionnement de ses installations, les rejets et les déchets générés, François Balandreau, chargé d’affaires au les incidents qui s’y sein de la Cellule sont éventuellement Sûreté et Matières produits ainsi que Nucléaires l’ensemble des dispositions de contrôle et de surveillance mis en œuvre. Un important travail d’équipe Le « Rapport TSN » se présente donc sous une forme différente des « bilans annuels », plus aérée, plus didactique, moins technique. « A partir des mêmes sources, c’est le style qui change », résume François Balandreau, chargé d’affaires au sein de la Cellule Sûreté et Matières Nucléaires du Centre de Cadarache et coordonnateur du rapport. Une « maquette nationale », définissant dans ses grandes lignes la forme du document, a été élaborée, puis adaptée aux spécificités de chaque centre. Ainsi, à Cadarache, le Rapport TSN 2006 compte deux « tomes » : le premier traite des 17 INB dont le CEA est l’opérateur, le second des 2 INB dont l’opérateur est AREVA NC1. La rédaction du Rapport TSN 2006 a nécessité deux mois d’un « important travail d’équipe », auquel ont participé les correspondants sûreté de chaque INB, des représentants du Service de Protection contre les Rayonnements, du Service Technique et Logistique, du Département de Gestion des Installations et du Service Communication. Au terme de « longues séances de relecture », le texte a été progressivement débarrassé du jargon sibyllin, propre aux documents techniques – un « polissage » qui a nécessité près de deux semaines de travail. Certaines formulations, regrette François Balandreau, « sont encore un peu abruptes », mais dans son ensemble, le Rapport TSN atteint son objectif : présenter dans une langue simple et claire un « état des lieux » exhaustif du Centre de Cadarache, depuis la description de chacune de ses INB jusqu’au détail des dispositions en matière de sûreté et de radioprotection, en passant par les « résultats des mesures de rejet et leur impact sur l’environnement » et l’inventaire des « déchets radioactifs entreposés sur le Centre ». Prélèvements réalisés dans la Durance « la sécurité est la priorité du CEA dans l’exploitation de ses installations ». Le directeur du Centre note également la confirmation, par le Rapport TSN, de « la maîtrise de l’impact de nos activités sur l’environnement » - l’historique de l’état radiologique du site, publié en 2005, avait déjà démontré qu’en « un demi-siècle d’activité le Centre n’a pas modifié la qualité de l’environnement ». Station de surveillance atmosphérique Les impacts maîtrisés Le document, qui compte une quarantaine de pages, s’ouvre par un préambule dans lequel Serge Durand rappelle que Après avoir brièvement présenté le Centre et évoqué son impact économique – 350 M€ d'achats et de marchés de sous-traitance, dont 50% en région PACA –, le rapport décrit les 17 INB dont le CEA est l’opérateur - une liste qui met en évidence la vaste palette des activités conduites sur le site. Les « dispositions prises en matière de sûreté » font l’objet du chapitre suivant, qui présente la nature des risques auxquels ces activités peuvent être associées et les dispositions mises en place pour les prévenir. On y trouve notamment un article consacré à « l’aléa sismique » qui explique les notions de « séisme majoré de Sécurité » et de « paléo-séisme », qui constituent les références des dispositifs parasismiques, ainsi qu’une liste récapitulant les quelques soixante « inspections, audits et contrôles » dont les installations du Centre ont fait l’objet au cours de l’année 2006. Au chapitre 3, qui traite des « dispositions prises en matière de radioprotection », figurent les résultats du suivi dosimétrique des 1 458 « salariés surveillés » du CEA et de ceux, d’un nombre à peu près équivalent, des entreprises extérieures intervenant sur le site. Les doses moyennes constatées2 – 0,796 mSv pour les premiers, 0,15 mSv pour les seconds – sont dans les deux cas très inférieures à la limite réglementaire annuelle d’exposition des travailleurs, fixée à 20 mSv. 1 - Conformément à la loi de 2006, et préalablement à la diffusion du rapport, le Comité d’Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail (CHSCT) du CEA Cadarache et celui d’AREVA NC, établissement de Cadarache ont examiné le tome qui les concernait. 2 - L’unité de mesure de l’équivalent de dose est le Sievert, qui exprime l’impact des rayonnements sur la matière vivante. ATOUT - n°16 Juillet/Septembre 2007 p.III DOSSIER Écarts et mesures correctives La « transparence » qu’évoquait François Balandreau a été particulièrement la règle pour le chapitre 4, dans lequel sont décrits les « événements significatifs en matière de sûreté nucléaire et de radioprotection ». En 2006, 19 événements3 ont été signalés à l’ASN, dont 15 étaient de niveau 0 sur l’échelle INES4 et quatre de niveau 1 – le contexte dans lequel ces « écarts » ont été constatés est décrit de manière détaillée, ainsi que les « mesures correctives » qui ont été apportées pour empêcher qu’ils se reproduisent. Le chapitre le plus long et le plus dense du Rapport TSN 2006 présente « les résultats des mesures de rejet et leur impact sur l’environnement ». C’est également celui qui a causé le plus de difficultés à ses rédacteurs dans la mesure où, le cadre réglementaire ayant évolué à partir de la mi-2006, les mesures des rejets radiologiques ont dû être présentées de manière différente pour chacun des deux semestres de l’année : mesures globales, à l’échelle du Centre, pour le premier ; mesures détaillées, à l’échelle de chacune des INB pour le second. Quel que soit leur mode de présentation, ces tableaux livrent un même constat : l’impact radiologique des rejets liquides et gazeux du CEA/Cadarache sur son environnement est non significatif – les valeurs mesurées sont 3 000 fois inférieures à la limite de dose annuelle pour le public –, et il en est de même Prélèvements pour analyses environnementales pour les rejets chimiques dont les concentrations sont sensiblement inférieures aux seuils de référence et aux valeurs limites autorisées. Le Rapport se clôt par un chapitre consacré aux « déchets radioactifs entreposés » sur le site. Un inventaire Mesures radiologiques d’un conteneur de transport « Cadarache est un site dynamique en phase de renouveau, avec une forte composante historique… » Interview de Laurent Roy, récapitule la nature et le volume des déchets présents au 31 décembre 2006 et indique l’exutoire auquel ils sont destinés. Un savoir-faire nouveau Imprimé à 300 exemplaires, le Rapport TSN 2006 du CEA/Cadarache est également disponible sur internet (http://www-cadarache.cea.fr), comme l’ensemble des rapports publiés par les autres Centres dans le cadre de la loi TSN. Communiqué à chacun des membres de la Commission Locale d’Information, aux « interlocuteurs sûreté », comme l’ASN ou la Direction Régionale de l’Industrie, de la Recherche et de l’Environnement, il a été également adressé aux maires des communes proches du Centre et aux associations intéressées par ses activités. Au-delà de son objectif premier, la réalisation du Rapport TSN a permis d’ébaucher un « savoir-faire » nouveau, fondé sur le travail d’équipe et associant les compétences des experts nucléaires et des spécialistes de la communication. « La rédaction du Rapport 2007 devrait s’en trouver facilitée », estime François Balandreau et, « l’exercice de clarté » mis à profit pour la production des futurs documents de bilan. 3 - S’agissant des installations pour lesquelles AREVA est l’opérateur, trois événements de niveau 0, un de niveau 1 et un de niveau 2 ont été déclarés. 4 - International Nuclear Event Scale : échelle comportant 7 niveaux, utilisée pour la communication des événements. p.IV ATOUT - n°16 Juillet/Septembre 2007 nommé mi-2007 directeur régional de l’industrie, de la recherche et de l’environnement (DRIRE), directeur régional de l’environnement (DIREN) en PACA et délégué territorial pour la division de Marseille de l’ASN. ATOUT Cadarache : pourriez-vous présenter en quelques mots votre parcours et vos missions ? L. Roy : de formation ingénieur en chef du génie rural, des eaux et des forêts, j’arrive de Picardie où j’occupais des fonctions similaires depuis six ans. Aujourd’hui, j’encadre près de 300 personnes au travers de mes diverses fonctions. Mon champ d’actions est vaste, puisqu’il recouvre l’ensemble des enjeux environnementaux, mais également la participation au développement économique régional ! Il comporte des aspects techniques, stratégiques, diplomatiques et de terrain. A l’ASN, les activités qui m’ont été confiées consistent à coordonner l’action de la division, à représenter l’ASN auprès de ses différents partenaires, préfets ou agences régionales hospitalières notamment, à arbitrer des dossiers sensibles sous l’autorité des commissaires de l’ASN, à veiller à une bonne synergie entre les équipes de la DRIRE et de l’ASN - en charge respectivement des inspections des Installations Classées pour la Protection de l’Environnement et des Installations Nucléaires de Base – ou encore à favoriser les relations de l’ASN dans le tissu institutionnel local et régional… J’ai également le rôle de porte-parole territorial de l’ASN. I N N O VAT I O N ATOUT Cadarache : récemment nommé dans la région, pourriez-vous nous parler des spécificités de la division de Marseille ? L. Roy : je relèverais deux grandes spécificités… D’une part, à l’exception de Phenix, la division de Marseille n’a pas d’INB de production d’électricité à encadrer ; en revanche, les activités de recherche du CEA sont importantes, compte tenu du nombre d’installations et de l’organisation relativement complexe de la nature de ses activités et de sa structure. D’autre part, une activité émergente dans laquelle notre division est particulièrement concernée est l’aspect « radiothérapie », suivie par notre pôle radioprotection. Nous renforçons donc particulièrement notre équipe dans ces compétences car nous souhaitons accompagner les évolutions rapides et importantes dans ce domaine sensible… L’accueil se fait une place au soleil ATOUT Cadarache : …vos premières impressions concernant Cadarache ? L. Roy : Cadarache est un site dynamique en phase de renouveau, avec une forte composante historique… la culture de sûreté passe de mieux en mieux et la direction affiche une volonté forte de progrès, mais il y a encore des efforts à réaliser, en particulier pour les équipements de soutien aux activités de recherche. Des investissements ont été faits et globalement, nous avons enregistré des progrès significatifs pour la transparence des informations ou pour les délais de déclaration d’incident. L’ensemble des salariés doit être acteur de cette culture et avoir un positionnement clair dans l’organisation pour encore progresser. ATOUT Cadarache : pour finir, quid du rapport TSN CEA 2006 ? L. Roy : il est transparent ! C’est un document complet, étape importante pour répondre aux exigences de la loi. Fait pour le public le plus large, il est particulièrement accessible à un public averti. Il est nécessaire de réfléchir aux cibles que l’on souhaite informer pour chaque publication. Toutefois, un document unique, rassemblant l’ensemble des exigences réglementaires tout en servant également d’outil de communication pour le grand public n’est pas encore envisagé ; des outils de communication complémentaires « grand public » seront donc nécessaires. Denis Blanquet, ingénieur systèmes photovoltaïques L’équipement en panneaux solaires du bâtiment accueil a été réalisé à la fin de l’été 2007 ! Ce projet cofinancé par le CEA, l’état, la région PACA et l’ADEME a pour objet l’installation d’une façade intégrant des panneaux solaires sur environ 60m2. Cette verrière esthétique, constituée de 126 modules photovoltaïques, a fonction de brise soleil tout en générant de l’électricité. La mise en service de l’installation s’est déroulée le 3 octobre dernier, en présence de la direction du Centre, des partenaires et entreprises ayant travaillé sur ce projet labellisé par le pôle de compétitivité Capenergies. Un afficheur installé à l’intérieur du bâtiment permettra aux visiteurs de visualiser la production d’électricité instantanée et cumulée depuis la mise en service de l’installation. Pour toute information : [email protected] ATOUT - n°16 Juillet/Septembre 2007 p.V I N N O VAT I O N De nouvelles études pour une meilleure com Le CEA/Cadarache est situé à quelques kilomètres de la faille de la moyenne Durance, potentiellement responsable de séismes. Les installations nucléaires de Cadarache sont construites selon la réglementation française, qui prend en compte ce risque de tremblement de terre. Les séismes de « référence » auxquels résistent les installations nucléaires de Cadarache ont été révisés en 2001 sur la base des meilleures méthodes et connaissances du moment. Ces séismes ont été « majorés » afin de bénéficier Présentation par de marges de sécurité Fabrice Hollender, importantes, et ont été chef de projet validés par l’Autorité de Cashima Sûreté Nucléaire. L’exploitant nucléaire doit cependant mettre à jour régulièrement sa connaissance des risques sismiques et réévaluer en conséquence les référentiels de sûreté de ses installations. C’est dans ce cadre qu’a été lancé en 2005 le projet Cashima qui a déjà permis de traiter de nombreuses données nouvelles pour consolider les connaissances sur l’aléa sismique. Carte de l’aléa sismique mondial, déterminé par le groupement international « GSHAP » (Global Seismic Hazard Assessment Program – Programme d’évaluation de l’aléa sismique global). Source : http://www.seismo.ethz.ch/GSHAP/ de terre qui pourraient survenir dans la région concernée à partir de données géologiques, sismologiques et géophysiques. Afin de bénéficier de marges de sécurité, sont étudiés des séismes plus forts en magnitude, puis les spécialistes des structures et du génie parasismique conçoivent des installations capables d’affronter ces tremblements de terre majorés. Le programme Cashima1 Un risque maîtrisé Les séismes présentent une menace bien particulière : ils arrivent très brutalement, sont imprévisibles et peuvent toucher simultanément de nombreux bâtiments. Impossible, par exemple, d’évacuer le personnel en cas de danger. Quelle que soit la nature de la construction (du bâti normal à l’installation nucléaire), il est donc nécessaire d’adopter une approche de prévention afin de concevoir des bâtiments suffisamment résistants pour faire face aux secousses. Cette maîtrise du risque sismique se fait en deux temps : l’évaluation de l’aléa sismique et la conception parasismique appropriée des bâtiments. Dans le cadre de la réglementation s’appliquant aux installations nucléaires, définir l’aléa consiste à évaluer le mieux possible quels seront les tremblements p.VI ATOUT Afin d’actualiser les données disponibles sur l’aléa sismique local, le programme de recherche Cashima (CAdarache Seismic Hazard Integrated Multidisciplinary - n°16 Juillet/Septembre 2007 Assesment) a été lancé par le CEA de Cadarache en 2005. Il vise à évaluer l’aléa sismique de Cadarache par une approche multidisciplinaire intégrée. Ce projet a pour objectif d’affiner la connaissance de la tectonique provençale. Pour cela, le Centre s’est associé aux spécialistes d’organismes de recherche régionaux et nationaux tels que la Chaire de Géodynamique du Collège de France (basée sur le plateau de l’Arbois), le Centre Européen de Recherche et d’Enseignement des Géosciences de l’Environnement (CEREGE), le Laboratoire de Géologie des Systèmes Carbonatés (LGSC), le Bureau de Recherche Géologique et Minière (BRGM), l’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN), etc. Des données acquises sur la période 1970 à 1986, jusque là en possession des compagnies pétrolières et s’apparentant à une véritable « échographie géologique », ont été réexploitées dans le cadre du projet Cashima. Les résultats obtenus, relatifs à la géométrie de la faille de la moyenne Durance en profondeur, ont montré qu’elle ne pouvait pas rompre sur toute sa longueur. Cette nouvelle perspective limite ainsi la magnitude (voir encadré) maximale pouvant être générée par la faille, alors que le scénario retenu jusqu’à présent supposait que la faille rompe sur toute sa longueur. « Grâce à l’analyse 1 - Cashima est inspiré du nom de la divinité japonaise Kashima qui maintenait immobilisé le poisson-chat sur lequel reposait l’archipel du Japon afin d’y limiter les séismes. préhension du risque sismique La faille de la moyenne Durance Si la Provence est caractérisée par une sismicité modérée, des séismes violents sont déjà survenus, comme à Lambesc en 1909 (près d’une cinquantaine de victimes). Ce séisme a été causé par la faille de la Trévaresse. La plus grande source d’aléa sismique pesant sur Cadarache est liée à la faille de la moyenne Durance. Située à quelques kilomètres à l’ouest du site (et donc plus proche que la faille de la Trévaresse), elle a déjà été la cause de plusieurs séismes : à Manosque en 1708, Beaumont-de-Pertuis en 1812 ou encore Volx en 1913. La faille de la moyenne Durance est en fait un faisceau de plusieurs failles ou « tronçons » suivis par les géologues depuis Château-Arnoux jusqu’à Aix, soit sur une distance cumulée de 70 km. C’est le risque engendré par ces failles qui est pris en compte dans la sûreté des installations de Cadarache. récente de ces données, nous nous sommes rendus compte que la magnitude maximale de la faille de la moyenne Durance était limitée à 6,5. Or, nos efforts de prévention sont basés sur l’éventualité d’un séisme de magnitude 7. Un séisme de magnitude 6,5 génère cinq fois moins d’énergie qu’un séisme de magnitude 7 : cela illustre bien les marges de sûreté dont disposent les installations de Cadarache. » précise Fabrice Hollender, chef du projet Cashima. Une surveillance permanente Cadarache dispose de toute une gamme d’instruments de mesures de pointe, chargés de surveiller d’éventuels mouvements du sol. Certains enregistreurs, disposés en sept endroits différents du site, sont spécialisés dans le diagnostic des mouvements forts. D’autres capteurs sismiques sont destinés à donner l’alerte. D’autres encore, situés dans les sous-sols des bâtiments, détectent les toutes premières secousses d’un séisme et mettent automatiquement en « conditions sûres » les installations nucléaires en déclenchant les arrêts d’urgence avant que les secousses les plus fortes n’arrivent. A cette surveillance locale s’ajoutent les réseaux nationaux d’alerte sismique, dont l’un d’entre eux est géré par le CEA depuis le Centre de Bruyères-le-Châtel (91). A des fins d’études géologiques, l’IRSN dispose également d’un réseau spécialisé dans la détection et la localisation des faibles séismes en moyenne Durance. Des bâtiments entièrement sécurisés Le 16 juillet dernier, un séisme de magnitude 6,6 à 6,8 a frappé le Japon. Il a notamment affecté la centrale nucléaire de Kashiwazaki. Les secousses mesurées dans la centrale ont été supérieures aux valeurs retenues pour la conception. Quels enseignements en tirer pour Cadarache ? Il est à noter que malgré ces secousses, aucune avarie de nature à remettre en cause l’état sûr de la centrale n’est à déplorer, ce qui confirme les marges dont on dispose sur la conception parasismique. La France métropolitaine est un pays où l’aléa sismique est faible à modéré, les séismes y sont bien plus rares qu’au Japon (voir carte de l’aléa sismique mondial). La sûreté des installations nucléaires françaises est examinée en profondeur tous les dix ans, de façon à s’assurer qu’elle atteigne les performances des installations les plus récentes et reste conforme aux éventuelles nouvelles réglementations. Les installations sont ainsi renforcées si nécessaire, ou remplacées par de nouvelles installations si les confortements ne sont pas techniquement ou économiquement possibles. ATOUT La magnitude La magnitude est une mesure de l’énergie totale générée par un séisme. C’est Charles F. Richter qui a utilisée pour la première fois cette notion en 1935, pour étudier les séismes californiens. Son calcul se basait sur la mesure de l’amplitude maximale de séisme, enregistrée avec un type de sismomètre bien défini, puis corrigée pour prendre en compte différents facteurs, comme l’éloignement aux séismes. Aujourd’hui, la magnitude est estimée avec d’autres approches et d’autres appareillages. La magnitude est une grandeur physique qui ne présente ni « échelon » ni limite supérieure ou inférieure. Des « microséismes » peuvent parfaitement présenter des magnitudes négatives. Le plus gros séisme enregistré à ce jour présentait une magnitude de 9,5 (Chili, 1960). Augmenter la magnitude de 1 revient à multiplier l’énergie dégagée par un facteur d’environ 30 ! La magnitude ne doit pas être confondue avec l’intensité, qui sert à évaluer les effets d’un séisme en un point donné. L’intensité est mesurée sur des échelles graduées, celle actuellement en vigueur en Europe contenant des degrés allant de I à XII, écrits en chiffres romains afin de bien la différencier de la magnitude. AMPLITUDE 23 mm DISTANCE (KM) MAGNITUDE AMPLITUDE (mm) Diagramme utilisé par Richter pour la détermination de la magnitude Informations complémentaires : http://eost.u-strasbg.fr/pedago/ http://www-dase.cea.fr/ http://www.irsn.org - n°16 Juillet/Septembre 2007 p.VII ZOOM Le site Internet du CEA/Cadarache change son look Au programme, de nouvelles rubriques, des films, des dossiers thématiques, les dernières publications du Centre et bien entendu, l’ensemble des informations relatives aux grands projets et aux activités de recherche de Cadarache. « Réseau Scientifique et Technique », entre collaboration et partage des savoirs Découvrez les nombreuses coopérations avec des universités, des organismes et des laboratoires de recherche (publics ou privés) au niveau régional, national, européen et international mais aussi avec des partenaires industriels au travers d'initiatives telles que le Pôle de compétitivité Capenergies. Les chercheurs qui réalisent des actions de diffusion de culture scientifique y sont également présentés ainsi que l’exposition itinérante e=mc2. Créé en 1996, le www-cadarache.cea.fr, premier site Internet d’un Centre CEA, connaît en 2007 sa deuxième grande évolution. En 2002, le site avait consolidé son appartenance CEA en adoptant une charte graphique commune à l’ensemble des directions et Centres, et en étoffant les informations relatives aux activités de recherche. la surveillance de l’environnement y trouvent également une place conséquente où les principaux acteurs de suivi et de contrôle et l’ensemble des réglementations sont présentés. Toutes les données sont consultables en ligne, via différents rapports de surveillance et publications, tel que le Rapport sur la Transparence et Sécurité Nucléaire 2006. Le contenu de la nouvelle version est destiné à un large public d’internautes. Les activités de recherche du Centre : Fission, Fusion, Biologie, Nouvelles Technologies pour l’Energie (biomasse, solaire…), sont détaillées et expliquées au travers d’illustrations pédagogiques comme de rapports plus pointus, pour un public averti. Les grands dossiers de l’énergie sont également présents, répertoriés par thèmes, comme par le passé, mais agrémentés de plus de photos, schémas et dossiers d’informations. La sécurité, la sûreté des installations et Trois nouvelles rubriques ont par ailleurs été créées : « Réseau Scientifique et Technique », « Espace Entreprises » et « Emploi, Stages, Formation ». La fin de l’année 2007 et le premier semestre 2008 seront mis à profit pour développer ces rubriques, actualiser le contenu et mettre en ligne de nouveaux dossiers. Connectez-vous dès aujourd’hui sur le www-cadarache.cea.fr pour y découvrir les dernières actualités et nouveautés ! « Espace Entreprises », portail dédié aux professionnels Accédez directement sur le site des marchés du CEA et visualisez ainsi l’ensemble des consultations en cours des différents Centres. Vous pourrez également accéder à la présentation technicoéconomique des grands projets du site de Cadarache. « Emploi, stages, formation », plus de 500 stagiaires et apprentis par an Comment postuler à un stage ou un emploi au CEA, effectuer une formation en alternance, réaliser un doctorat ? En un seul clic, cette nouvelle rubrique explique la marche à suivre et oriente les candidats vers les personnes à contacter. Directeur de la publication : Serge Durand - Rédaction : Sophie Gourod, Bernard Besnainou, Catherine Argant/AREVACOM, Audrey Loubens, Fabrice Hollender, Pierre Bec - Photos : Corinne Guis, CEA/Lesenechal, CEA - Dépôt légal le 16 avril 2004 - ISSN : 1766-4594 - Maquette : Signum communication p.VIII ATOUT - n°16 Juillet/Septembre 2007