Optimiser son financement

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SPÉCIAL IMMOBILIER BORDEAUX
BORDEAUX
Optimiser son financement
COURTIERS, AGENTS IMMOBILIERS ET ASSOCIATIONS, APPELÉES EN RENFORT PAR
DES EMPRUNTEURS DÉSEMPARÉS, CONFIRMENT UN RESSERREMENT DES CONDITIONS
DE CRÉDIT... ET GLISSENT QUELQUES CONSEILS FUTÉS
T
aux fixe ou taux variable, le
« loyer » de l'argent a enregistré une baisse sensible au
second trimestre, selon les
données recueillies par l'observatoire
mis en place par l'Association départementale pour l'Information sur le
Logement (Adil). Ainsi, les neuf établissements prêteurs observés en
Gironde proposent-ils un emprunt à
taux fixe sur 15 ans avec un taux d'intérêt compris entre 3,80 % et 4,85 %,
soit une baisse de l'ordre de 0.15 point
comparé au premier trimestre. «Pronostiquerunehaussedes,tauxdèsla
rentréemesemble hasardeux,compte
tenudes incertitudesconjoncturelles
etpolitiquesquipèsent,avance, prudent, Laurent Desmas, responsable
de la région Grand Sud Ouest pour le
courtier en crédits Cafpi, et qui gère
douze agences depuis Biarritz. Les
banquierssont deplusenplusregardantssur le parcours professionnel du
client. Ils veulent rarementfinancer
au-delà dela valeur vénaledu bien:
c'est donc à l'acquéreur d'apporter les
frais d'agenceet de notaire. Certaines
enseignes demandent même20 %
d'apport.» D'ailleurs, selon les permanenciers de l'Adil, qui partagent
ce constat, «mêmequèlques milliers
d'euros d'épargnepeuvent fairela différence ».
Des taux plutôt attractifs combines
a des loyers élevés poussent de nombreuses familles à envisager d'investir
dans la pierre. Mais la sévérité des
organismes prêteurs semble changer
le profil des acquéreurs.«Endeuxans,
parmiles dossiers qui ontpupasser en
phased'étude,la part des acheteurs
aux revenus supérieurs à 2 800 euros
netmensuels aprogresséde I point,
quand celle des familles vivant avec
2000 à 2 400 euros est passée de
13,10% fl 10,40%. Aujourd'hui,
30% des acheteurs arrivent avec
50 000 euros d'apport. Autant que
CAFPI
5415233300509/GFD/OTO/2
ceux qui ont moins de 10 000 euros. Depuis la f in du
C'est symptomatique d'une relation premier trimestre,
plus compliquéeavec son banquier, les conditions
relève YannickBilloux, le président de d'octroi d'un prêt
l'Adil en Gironde. Il devientdoncplus immobilier en
difficile d'acheter son logement. Pour Aquitaine se sont
les ménagesvivant avec un salaire durcies
Témoignage
« Je n'ai jamais pu obtenir
IOU DOO euros de prêt »
Mario, ingénieur informaticien, 35 ans
Mario a le projet d'acheter une petite
maison autour dè Bordeaux depuis bientôt
un an. « J'ai fait le tour dcs banques:
homme seul, sans enfants à charge et sans
épargne autre qu'un bon millier d'euros
pour faire face à un coup dur... Mon profil ne convainc
pas. Malgré six années de stabilité professionnelle et
des revenus mensuels net supérieurs à 2 000 euros, je
n'ai jamais pu obtenir plus de IOU 000 euros de
prêt. » Déterminé, il a fait appel à plusieurs courtiers
en crédit, qui n'ont pas pu décrocher plus de
130000 euros pour financer son projet. « J'ai donc
commencé à regarder les maisons à une heure de
route des bureaux de mon employeur, étant souvent
missionné en Charente. Mais, là non plus, avec
130 000 euros, je ne peux pas acheter et payer /es
frais d'actes et d'agence. Je me suis donc mis en
contact avec des promoteurs afin d'acheter un terrain
dans le secteur le moins cher du département, au
nord, pour y faire construire une petite villa. »
minimumet demi, le projet mstpas
réalisable dans41 % des cas. »
Ce durcissement des conditions
d'octroi d'un prêt immobilier est
assez récent en Aquitaine. Les
notaires et agents immobiliers en
constatent les effets seulement
depuis la fin du premier trimestre.
«Nous enregistrons beaucoup decompromisdevente depuisdébut2012...
mais nous nousfrottonsà déplus en
plus de refus de prêt: plusieurs
banquesindiquentau client unmontant empruntable théorique. Mais
avec un projetprécis, le client un peu
justefinancièrement essuieunesérie
de refus de financement. Lesous-seing
tombealors à l'eau au bout de trois
moiset la vente n'a pas lieu», observe
Marie-Laure Gontier, notaire sur la
rive droite bordelaise. Ces candidats
à l'achat réorientent leur projet. « Les
banquessuiventmieuxles peu fortunes dans l'ancien en milieu rural,
constate Marie-Christine Lasserre,
del'Adil. Un TSneufàBordeaux, c'est
230000euros.Alors qu'unemaisonà
rénover à SO kilomètres deBordeaux
coûtemoins de200000 euros.Pourle
banquier, c'est autant d'opportunités
de placer ensuite d'autres produits
financiers. »
Outre la delocalisation du projet,
cette difficulté a obtenir un prêt a fait
pousser des ailes au dispositif de
location-vente lancé en 1984: il
garantit l'accès au crédit. « Nousn'allions pas faire de la location-accession
ensecteurrural car les banquesprêtaient jusqu'à présent aux foyers
modestespouracheter dansun lotissement.Aujourd'hui, avec le resserrementdes conditionsd'octroi du crédit
immobilier, émerge une nouvelle
clientèle» , note Philippe Dejean,
directeur géneral de Domofrance.
Le premier bailleur social girondin
teste donc cette formule à Rauzan,
1121 habitants. K . M.
Eléments de recherche : CAFPI ou Conseil à l'Accession et au Financement en Prêts Immobiliers : société de courtage, toutes citations