Prévention Feu d`entrepôt et nuage chimique fictifs à la zone
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Prévention Feu d`entrepôt et nuage chimique fictifs à la zone
Mulhouse DIMANCHE 6 NOVEMBRE 2011 33 Prévention Feu d’entrepôt et nuage chimique fictifs à la zone industrielle de Hombourg Mais l’exercice a aussi pour but de mettre à l’épreuve le dispositif de protection des riverains. « On a prévu un panache de fumée qui va jusqu’à Hombourg », rappelle le capitaine Christian Demark. La préfecture a simulé un incendie d’entrepôt suivi d’un nuage toxique, hier à Hombourg. Plus de 150 personnes ont été mobilisées. Pour mettre la population à l’abri, 30 gendarmes sont déployés dans un rayon de 400 m, des pompiers quadrillent le village en répétant en boucle les messages de prudence et une cellule chimique traque la moindre pollution. « Attention, attention ! Risque de pollution atmosphérique ! Rentrez dans un bâtiment, fermez portes et fenêtres ! », claironne le hautparleur d’une voiture de pompiers, entre deux coups de sirène. On peut mesurer jusqu’à 30 paramètres L’annonce n’est pas banale, mais dans les rues de Hombourg, les passants n’ont pas l’air inquiets pour deux sous. De la grand-mère au bébé dans sa poussette, tout le monde semble même plutôt amusé. Il faut un peu d’imagination C’est qu’ils ont été prévenus il y a bien longtemps : tout ce cirque n’est qu’un exercice. La préfecture du Haut-Rhin simule l’incendie d’une halle contenant des produits agro-pharmaceutiques à l’entrepôt TYM, dans la zone industrielle voisine. Le site, classé Seveso (lire ci-dessous), dispose de tous les équipements de sécurité en vigueur. Mais pour les besoins de l’exercice, la préfecture a envisagé le pire scénario. Résultat : le feu fictif, qui à 6 h 45 ne concernait qu’une Plus d’un kilomètre de tuyaux ont été déroulés. Elle dispose pour cela d’une sorte de mallette pleine d’éprouvettes, installée au pied de l’église. « C’est un coffre de mesures, explique l’un des pompiers. Avec ça, on peut mesurer jusqu’à 30 paramètres différents : vapeurs nitreuses, acide cyanhydrique, monoxyde de carbone… » Huit lances ont été déployées pour éteindre l’incendie fictif. cellule, s’est propagé à un hangar entier de 4000 m². Le dispositif déployé pour l’éteindre, lui, n’a rien d’imaginaire : en deux heures, ce sont 100 sapeurs-pompiers, venus de dix centres de secours du Haut-Rhin, qui ont pris position dans la zone industrielle, dans une noria de gyrophares. Depuis, trois grandes échelles et des fourgons sont en action. Faute de flammes, les soldats du feu arrosent tantôt la cour, tantôt la Devant ce tableau insolite, une fillette de 13 mois et son papa s’attardent, ravis. « Les pompiers sont passés devant chez nous en disant de rester à la maison, j’ai appelé le 18 et ils m’ont dit que ce n’était qu’un exercice, raconte cet habitant de Hombourg. Alors on est venu avec la petite… Elle aime bien l’eau et les lumières qui cligno- Les postes de commandement étaient répartis sur le site même, à Ottmarsheim et à Colmar, à la préfecture. Des entreprises sous surveillance En France, les entreprises présentant un risque industriel particulier (en raison de la présence de produits toxiques, explosifs ou inflammables) sont soumises à la directive « Seveso », qui régit rigoureusement l’organisation des secours. Pour les plus sensibles, dites à « seuil haut » (une douzaine dans le Haut-Rhin), trois niveaux d’intervention sont prévus : le plan d’opération interne (POI), établi et déclenché par pelouse. « Bon, c’est vrai, il faut un peu d’imagination », sourit un pompier du centre de secours d’Ottmarsheim. l’exploitant, le plan communal de sauvegarde (PCS), obligatoire dans les communes avoisinantes, et le plan particulier d’intervention (PPI), mis en œuvre sous l’autorité du préfet lorsque les populations ou l’environnement sont menacés. Or, ce PPI est actuellement en cours de révision. « Tout le retour d’expérience de cet exercice sera pris en compte pour le mettre à jour », précise dans un communiqué la préfecture. Photos Jean-François Frey tent ! » Pour alimenter tout le dispositif sans siphonner les réserves d’eau de la zone industrielle, deux pompes motorisées ont été installées dans le grand canal d’Alsace, sous la surveillance d’une équipe de sauveteurs aquatiques. Elles fournissent une bonne partie de l’alimentation, via un réseau de tuyaux de plus d’un kilomètre. Côté extinction, tout se passe donc comme sur des roulettes. Des relevés de polluants ont été effectués à la sortie du hangar. H Le département compte 24 sites classés Seveso, c’est-àdire présentant un risque industriel particulier. H Celui où se déroulait l’exercice s’étend sur 12 000 m², dont 4000 m² étaient censés être en feu. H La simulation a mobilisé 100 sapeurs-pompiers venus de 10 centres de secours du HautRhin. H Au plus fort de la matinée, huit lances à incendie, dont trois dites « canon », étaient en action. H Si elles avaient été utilisées à leur débit maximal (de 500 à 2000 l/min), elles auraient utilisé le même volume d’eau qu’une piscine de 25 m. H Pour puiser l’eau dans le grand canal, il a fallu déployer un réseau d’1,2 km de tuyaux. H Le dispositif de détection chimique déployé à Hombourg est capable de surveiller 30 paramètres différents. H Pas question de faire la grasse matinée, hier, à Hombourg : les sirènes ont débuté à 7 h 58. Le dernier volet mis à l’épreuve durant l’exercice était la communication : avec les états-majors, comprenant 30 personnes réparties sur trois sites, avec les autorités fluviales et frontalières, avec les médias… Là encore, pas de dysfonctionnement majeur, même si certains détails pouvaient encore être améliorés. « Le but est de faire en sorte que la prochaine fois, on soit encore meilleur », résume le directeur de cabinet du préfet, Julien Le Goff. Textes: François Torelli L’exercice a mobilisé 100 pompiers, mais aussi des gendarmes et l’entreprise TYM. Une équipe de sauveteurs aquatiques est intervenue à titre préventif durant la mise en place des pompes dans le canal. Comment réagir en cas d’alerte Comment reconnaître une sirène d’alerte ? Comment se mettre à l’abri ? Quels sont les gestes à éviter ? Les réponses de la préfecture. couvertures, ruban adhésif et chiffons pour obturer les ouvertures, papiers d’identité, eau potable et seau si besoin… Une fois installé, il ne reste plus qu’à arrêter la ventilation et à suivre l’avancée de l’alerte et les con- signes préfectorales, relayées en direct par les médias locaux, notamment sur le réseau public (France Bleu et France 3 Alsace). Il est également possible que des pompiers quadrillent la zone en diffusant les consignes par hautparleur, comme hier. La fin de Les sirènes destinées à avertir la population d’un danger immédiat (du nuage toxique à l’accident nucléaire en passant par l’attaque aérienne) sont puissantes et modulées comme celles que l’on entend chaque premier mercredi du mois à midi. Elles durent également 1 min 41, mais elles se répètent trois fois consécutives. Lorsque ce signal retentit, il est conseillé de se confiner au plus vite dans un local clos avec quelques objets de première nécessité : radio, lampe de poche avec piles, trousse de premiers soins, l’alerte est signifiée par un signal continu de 30 secondes. Dans une petite plaquette d’information, le ministère de l’Intérieur établit également une liste des fausses bonnes idées. Il faut éviter de trouver refuge dans une voiture, qui ne protège en rien, d’aller chercher les enfants à l’école, où ils sont déjà en sécurité, de saturer les réseaux téléphoniques en passant des coups de fil, de rester près des fenêtres, ou pire, de les ouvrir… Pas de téléphone Confinement immédiat Le dispositif de détection chimique installé au centre du village est capable de flairer 30 polluants différents. En chiffres Des pompiers ont quadrillé le village en répétant dans un hautparleur les consignes de sécurité. Pour en savoir plus, des plaquettes d’information détaillées et des exemples de sirènes sont disponibles sur le site internet du min i s t è r e d e l ’ I n t é r i e u r, www.interieur.gouv.fr, rubriques « À l’intérieur », « Défense et sécurité civiles », « Gestion des risques » et enfin « Les systèmes d’alerte ».